Afrique : forte hausse des remises migratoires

Les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont repris de la vigueur en 2021, progressant de 6,2 % pour atteindre 45 milliards de dollars, annonce la Banque mondiale (BM).Le Nigéria, première puissance économique de la région, en est le premier bénéficiaire. Le rebond y est toutefois modéré en partie du fait de l’influence croissante des politiques destinées à canaliser les transferts d’argent par l’intermédiaire du système bancaire.

Selon la BM, les pays où le volume des remises migratoires en pourcentage du PIB est conséquent sont la Gambie (33,8 %), le Lesotho (23,5 %), Cabo Verde (15,6 %) et les Comores (12,3 %). En 2022, les envois de fonds devraient augmenter de 5,5 % grâce à la poursuite de la reprise économique en Europe et aux États-Unis.

L’institution financière mondiale informe par ailleurs que les coûts de transferts vers le continent noir étaient en moyenne de 8 % au premier trimestre de 2021, contre 8,9 % un an plus tôt. Cela fait de l’Afrique la zone vers laquelle il est le plus coûteux d’envoyer de l’argent.

Bien que les migrations intrarégionales représentent plus de 70 % des mouvements transfrontaliers de population, souligne la banque, les frais sont élevés en raison des faibles quantités de flux formels et de l’utilisation des taux de change du marché noir.

A en croire l’institution de Bretton Woods, les données révèlent que les frais sont souvent plus élevés quand les fonds sont transférés par l’intermédiaire de banques, plutôt que via des canaux numériques ou des opérateurs offrant des services de transfert d’espèces.

Une fondation philanthropique finance près de 5.000 PME africaines

Pour son programme d’entrepreneuriat 2021, la Fondation Tony Elumelu (TEF, sigle anglais) a reçu 400.000 candidatures.Les bénéficiaires de 2021 ont été sélectionnés en fonction de leur innovation, leurs performances et leur potentiel de croissance pour créer des emplois et éradiquer la pauvreté sur le continent, renseigne le communiqué parvenu mercredi à APA. Chaque entrepreneur reçoit 5.000 dollars non remboursables. Parmi les 4.949 entreprises retenues, 68 % sont dirigées par des femmes.

Composés à la fois de nouvelles start-ups et de petites entreprises existantes, les entrepreneurs Tony Elumelu 2021 ont suivi une formation, un mentorat et un coaching de classe mondiale et auront un accès à vie au réseau des anciens de la Fondation Tony Elumelu, informe la note.

« À vous les jeunes entrepreneurs africains – travaillez dur, rêvez grand et soyez très disciplinés. Vous devez continuer à penser à l’impact. Le parcours de l’entrepreneuriat n’est pas linéaire – il y a des hauts et des bas, mais en restant concentré et résilient, le succès viendra finalement à vous. L’avenir de notre continent est entre vos mains. Ce que vous faites en tant qu’entrepreneurs contribuera grandement à sortir l’Afrique de la pauvreté. Je suis heureuse que nos femmes entrepreneures se portent très bien, avec une représentation de 68 % cette année », a déclaré le Fondateur de la TEF, Tony O. Elumelu, cité par le document.

Il a par ailleurs invité les dirigeants africains à continuer à créer le bon environnement propice pour permettre aux jeunes de réussir. Car « leur succès est le succès de nous tous sur le continent ». « Nous devons leur donner la priorité parce que les nations et les continents qui donnent la priorité à leurs peuples réussissent », a-t-il martelé.

Le Directeur Général de la coopération internationale et du développement de la Commission européenne, M. Koen Doens s’est quant à lui dit « très heureux que plus de 2400 femmes bénéficieront du programme de formation de la Fondation Tony Elumelu et obtiendront un capital d’amorçage pour soutenir leurs idées. »

« Notre ambition commune est de responsabiliser 100.000 jeunes entrepreneurs africains au cours des dix prochaines années à travers l’Afrique, en reconnaissant que l’entrepreneuriat est le seul moyen de réaliser les rêves », a fait savoir Mme Ahunna Eziakonwa, représentant le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à cette rencontre.

Selon le directeur général de la TEF, Ifeyinwa Ugochukwu, l’entité qu’il dirige a formé dix fois plus de jeunes entrepreneurs africains qu’il n’en a formés de 2015 à 2019 combinés.

« Aujourd’hui, en 2021, nous verserons un montant record de 24.750.000 USD directement aux entrepreneurs africains des 54 pays africains. C’est l’impact », s’est-il félicité.

Covid: 30 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté

La pandémie du nouveau coronavirus a anéanti cinq ans de croissance en Afrique, indique un nouveau rapport.La Covid-19 a plongé environ 30 millions de personnes en Afrique subsaharienne dans l’extrême pauvreté, révèle un rapport publié ce mercredi à l’occasion du Forum Bloomberg sur la nouvelle économie qui se tient actuellement à Singapour.

Intitulé « Long Covid : Jobs, Prices and Growth in the Enduring Pandemic », le document souligne que la pandémie a anéanti plus de cinq ans de progrès dans la région.

Il prévient que, même si les économies africaines gagnent du terrain à mesure qu’elles se redressent, cela ne leur permettra pas d’atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies relatif à l’éradication de la pauvreté d’ici à 2030, un objectif qui était déjà loin d’être atteint avant la pandémie.

Les économies africaines ont connu des périodes prometteuses au début du siècle, avec une trajectoire ascendante due à la réduction des conflits, ce qui a permis d’améliorer les politiques économiques et de renforcer la stabilité macroéconomique, indique le rapport.

« L’initiative en faveur des pays pauvres très endettés lancée par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale au début des années 2000 a permis de réduire considérablement les niveaux d’endettement, libérant ainsi des ressources nationales et améliorant les relations avec les donateurs. L’augmentation des échanges et le dynamisme des prix des produits de base ont également joué un rôle, le PIB par habitant des pays riches en ressources naturelles ayant augmenté deux fois plus vite », ajoute le rapport.

Selon le même document, la croissance a commencé à s’essouffler en 2016, soit un an après l’adoption des Objectifs de développement durable visant à éradiquer la pauvreté d’ici 2030.

« L’Afrique subsaharienne reste à la traîne pour la plupart des objectifs. Le retard le plus notable concerne la réduction de la pauvreté ; avant la pandémie de 2019, l’Afrique comptait plus de 60% des 700 millions de pauvres dans le monde », explique le rapport.

En 2020, l’Afrique subsaharienne a plongé dans sa première récession depuis plus de 25 ans, effaçant au moins cinq ans de progrès dans la lutte contre la pauvreté.

Le Forum Bloomberg sur la nouvelle économie, qui a débuté hier mardi à Singapour, rassemble plus de 495 participants, dont des dirigeants des secteurs public et privé du monde entier, y compris des 50 représentants de l’Afrique. La rencontre a pour objectif de contribuer à une nouvelle réflexion sur les voies de la reprise mondiale, alors que le monde subit les effets de la pandémie de Covid-19.

Sahel: la Grande muraille verte, une source de revenus (FAO)

L’analyse coûts-avantages de la FAO publiée dans Nature Sustainability montre un rendement moyen de 1,2 dollars pour chaque dollar investi dans le projet de restauration des terres, malgré les conditions climatiques rigoureuses.C’est un retour sur investissement inattendu. L’objectif de la Grande muraille verte d’Afrique n’est pas en effet de générer des profits. Elle vise plutôt à lutter contre la désertification dans la région du Sahel. Mais, d’après une nouvelle étude menée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et publiée dans Nature Sustainability, elle peut aussi être un débouché commercial intéressant pour les investisseurs.

Selon l’analyse, parvenue ce mardi à APA, pour chaque dollar investi dans cette initiative de grande ampleur qui part du Sénégal à l’ouest à Djibouti à l’est, les investisseurs peuvent s’attendre à un rendement moyen de 1,2 dollars. Ce profit peut même monter jusqu’à 4,4 dollars, précise le document.

Pour le Coordonnateur des projets internationaux au sein de la Division des forêts de la FAO et l’un des principaux auteurs de l’étude, Moctar Sacande, cité par le document, « nous devons faire évoluer le discours sur la région du Sahel afin de montrer que, malgré l’environnement hostile et sec de la région, les investisseurs peuvent tout de même obtenir un rendement viable en investissant dans la restauration des terres. »

L’étude est fondée sur des données de terrain et des données satellitaires qui permettent de suivre la dégradation des terres sur la période 2001-2018. Celles-ci sont ensuite comparées aux coûts et aux avantages de la restauration des terres selon différents scénarios adaptés aux circonstances locales.

D’après M. Sacande, les résultats de l’analyse sont le dernier élément nécessaire pour comprendre la situation économique et viennent s’ajouter à la volonté politique et au savoir-faire technique déjà en place, et devraient encourager le secteur privé, qui manifeste un intérêt croissant.

Le verdissement et la restauration des terres dans cette zone longue de 8.000 kilomètres qui traverse le continent sont déjà en cours. Les populations plantent des espèces arboricoles résistantes, comme l’acacia du Sénégal, qui produit de la gomme arabique, fréquemment utilisée comme émulsifiant dans les aliments et les boissons, ou l’arbre gao, aussi appelé Faidherbia albida. Ce dernier aide à fertiliser les sols pour qu’y soient notamment produits du fourrage et des cultures de base comme le millet.

L’étude a indiqué que la surface couverte par l’initiative Grande muraille verte restait limitée et n’atteignait que 4 millions des 100 millions d’hectares ciblés.

Au total, quelque 20 milliards d’USD ont été promis au niveau international en vue de transposer à plus grande échelle l’initiative Grande muraille verte, dont 14,3 milliards d’USD promis à l’occasion du Sommet One Planet pour la biodiversité tenu en janvier de cette année à Paris, et 1 milliard d’USD promis par le fondateur d’Amazon, M. Jeff Bezos, lors de la conférence climatique de la COP26, qui vient de se terminer.

Les modalités concrètes d’accès à ces fonds doivent encore être déterminées, d’après M. Sacande, qui ajoute que si une partie des fonds n’est pas versée très rapidement, il pourrait être trop tard pour planter les arbres avant la tombée des précipitations limitées attendues en juin et en juillet.

L’initiative Grande muraille verte permettrait de stocker du carbone et de restaurer la biodiversité et s’attache à apporter des avantages socio-économiques aux populations défavorisées de la région. Elle couvre les domaines clés que sont l’atténuation du changement climatique, l’adaptation à ses effets et la résilience face aux aléas climatiques.

Elle contribue également à la réalisation des Objectifs de développement durable 1 (pas de pauvreté), 2 (faim zéro), 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques), 15 (Vie terrestre) et 17 (partenariats pour la réalisation des objectifs) du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’analyse souligne par ailleurs que du fait des conflits armés qui caractérisent la région, certains investisseurs sont longtemps restés méfiants à l’égard du potentiel de l’initiative. En outre, l’étude a conclu qu’environ 50 % des terres concernées sont actuellement inaccessibles pour des raisons de sécurité. Malgré cela, les interventions de restauration des terres continuent de représenter un débouché commercial viable, selon les auteurs.

Forum Bloomberg : cinquante délégués africains à Singapour

Au total, 495 délégués venus de différents continents participent au Forum Bloomberg sur la nouvelle économie, qui a débuté ce mardi à Singapour.
Premier grand rassemblement post-COP26, les participants sont censés contribuer à ce que les organisateurs du Forum de Bloomberg espèrent être une nouvelle réflexion sur « les voies vers une reprise mondiale alors que le monde se remet de l’impact de la pandémie de Covid-19 ».

Dans une déclaration précédant l’événement, Michael R. Bloomberg, fondateur de Bloomberg L.P. et de Bloomberg Philanthropies, a déclaré que les défis économiques mondiaux aggravés par la pandémie confèrent un caractère d’urgence particulier au forum de cette année auquel participent 50 délégués africains.

« La transition rapide entre la COP26 et le forum nous offre une occasion unique que nous avons l’intention de saisir, en travaillant ensemble pour accélérer notre reprise de manière à construire une économie plus forte, plus saine et plus durable », a-t-il dit cité par un communiqué.

Les sessions plénières du forum s’articulent autour des thèmes suivants : Reconstruire l’économie mondiale, innover pour sortir de la crise et naviguer dans un monde divisé.

Les débats porteront sur la finance, le climat, le commerce, les villes et la santé, avec en toile de fond la pandémie de Covid-19.

Parmi les Africains qui y participent, figurent Yvonne Aki-Sawyerr, maire de Freetown, la capitale de la Sierra Leone, Shamim Nabuuma Kaliisa, fondateur et directeur exécutif du Chil Artificial Intelligence Lab (Ouganda), Alloysius Attah (directeur général et cofondateur de Farmerline (Ghana) et Nthabiseng Mosia, cofondateur d’Easy Solar (Sierra Leone).

Le ministre du Commerce et de l’Industrie de Singapour, Gan Kim Yong, a déclaré que le Bloomberg New Economy Forum est un événement important pour son pays.

« L’accueil physique de l’événement ici, malgré la pandémie, affirme le rôle de Singapour en tant que capitale des événements d’affaires et nœud mondial pour les entreprises », a ajouté M. Yong.

« Le Forum Bloomberg sur la nouvelle économie à Singapour offrira une plateforme d’action – et pas seulement de débat – tout en constituant un modèle pour des réunions entre personnes sûres, mais hautement connectées », a déclaré Justin B. Smith, PDG de Bloomberg Media et président exécutif de Bloomberg New Economy.

Il a ajouté : « Nous n’avons jamais vu un tel sentiment d’urgence parmi les leaders mondiaux pour se réunir et mobiliser des solutions. Cet esprit de collaboration touche tous les secteurs d’activité ».

Afrique : les diabétiques, plus vulnérables à la Covid-19

La pandémie du coronavirus est plus mortelle chez les Africains atteints de diabète selon une récente analyse de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le coronavirus a fait des ravages chez les personnes atteintes de maladies chroniques. En Afrique, les diabétiques sont ceux qui en ont le plus souffert selon l’OMS qui  a évalué les données issues de 13 pays et portant sur les affections sous-jacentes ou les comorbidités chez les Africains testés positifs à la Covid-19.

Selon l’organisme onusien, le taux de létalité de la pandémie est de 10,2% chez les patients diabétiques, contre 2,5% pour l’ensemble des patients atteints de Covid-19. Le taux de létalité chez les personnes atteintes de diabète était également deux fois plus élevé que chez les patients souffrant de n’importe quelle autre comorbidité. Les trois autres maladies sous-jacentes associées aux taux de létalité due à la Covid-19 les plus élevés incluent le VIH et l’hypertension.

« La Covid-19 envoie un message clair : la lutte contre l’épidémie de diabète en Afrique est à bien des égards tout aussi cruciale que la lutte contre la pandémie actuelle », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique la Dre Matshidiso Moeti, citée par le communiqué parvenu jeudi à APA.

« La pandémie de Covid-19 finira par s’estomper, mais l’on prévoit que l’Afrique enregistre dans les prochaines années la plus forte hausse de l’incidence du diabète dans le monde. Nous devons agir dès à présent pour prévenir de nouveaux cas, vacciner contre la Covid-19 les personnes souffrant de diabète et, chose non moins importante, recenser et soutenir les millions d’Africains qui ignorent qu’ils sont atteints par ce tueur silencieux », a-t-elle souligné.

Le diabète altère la capacité de l’organisme à produire ou à utiliser l’insuline, une substance essentielle pour empêcher une augmentation dangereuse du taux de sucre dans le sang. La maladie provoque une inflammation et une mauvaise circulation sanguine, qui accentuent toutes les deux le risque de complications liées à la Covid-19, dont le risque de décès.

Les pays ayant fourni des données pour cette analyse étaient le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, Eswatini, la Guinée, la Namibie, le Niger, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, les Seychelles, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.

Environ 24 millions de personnes vivent avec le diabète en Afrique en 2021, selon la Fédération internationale du diabète, et le continent devrait connaître la plus forte augmentation du nombre de cas de diabète dans le monde. En effet, le nombre d’Africains souffrant de cette maladie devrait atteindre 55 millions d’ici à 2045, soit une augmentation de 134 % par rapport aux données disponibles en 2021.

L’Afrique est le continent comptant le plus grand nombre de personnes qui ne connaissent pas leur statut pour le diabète. On estime ainsi que 70 % des personnes diabétiques ne savent pas qu’elles sont touchées par cette maladie.

« Les responsables de la santé en Afrique devraient tirer parti de la disponibilité croissante de tests de diagnostic rapide à faible coût pour tester systématiquement les patients dans les centres de prise en charge du diabète afin de garantir une détection précoce de cette maladie et des soins appropriés», a suggéré le directeur du groupe organique Couverture sanitaire universelle/Maladies transmissibles et non transmissibles au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Benido Impouma. « Ces centres peuvent également être des sites clés pour la vaccination », a-t-il ajouté.

Dès les premiers jours de la pandémie, les personnes atteintes de diabète ont été jugées prioritaires dans tous les pays du monde pour recevoir des doses de vaccin anti-Covid-19. L’Afrique a éprouvé des difficultés à appliquer cette stratégie, rapporte la note.

A en croire l’OMS, l’accès aux vaccins reste limité. Jusqu’à présent, affirme-t-elle, seulement 6,6 % de la population africaine est entièrement vaccinée contre la Covid-19, contre une moyenne mondiale de 40 % environ. Les données issues de 37 pays indiquent que, depuis mars 2021, plus de 6,5 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 ont été administrées à des Africains présentant des comorbidités, soit 14 % de toutes les doses administrées jusqu’à présent.

Les efforts visant à donner la priorité aux personnes souffrant de comorbidités comme le diabète s’accélèrent, près de la moitié de ces 6,5 millions de doses ayant été administrées au cours des deux derniers mois. Cependant, beaucoup reste à faire pour que les personnes à haut risque reçoivent effectivement les vaccins dont elles ont besoin, souligne le document.

« Neuf mois après le début des campagnes de vaccination contre la Covid–19 en Afrique, nous sommes encore loin de l’objectif que nous nous sommes fixé concernant la protection de nos groupes les plus vulnérables », a déploré Dre Moeti. Elle ajoute qu’« il est urgent d’intensifier la vaccination et d’autres services essentiels destinés aux personnes à haut risque, y compris celles qui sont atteintes de diabète. »

Pour la responsable de l’OMS, tous les Africains exposés au diabète doivent avoir accès au dépistage. « Nous pouvons aussi empêcher le diabète de faire plus de victimes en faisant la promotion d’une alimentation saine et abordable et de la pratique régulière de l’exercice physique », a-t-elle dit.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’accès aux soins du diabète est sérieusement perturbé dans la Région africaine. Les confinements imposés pour limiter la propagation de la Covid-19, par exemple, ont entravé l’accès aux soins de santé et aux éléments de base d’une bonne prise en charge des patients diabétiques, tels que la surveillance systématique de la glycémie et une alimentation saine.

En vue d’améliorer l’accès équitable à des soins de qualité pour sujets diabétiques, l’OMS a lancé en avril 2021 le Pacte mondial contre le diabète. Cette initiative s’appuie sur les travaux entrepris ces dernières années pour déployer l’ensemble des interventions de l’OMS pour lutter contre les maladies non transmissibles (WHO PEN) dans le cadre des soins de santé primaires dans les milieux à faibles ressources.

À ce jour, 21 pays africains ont commencé à utiliser cet ensemble d’outils. Le Bénin, l’Érythrée, Eswatini, le Lesotho et le Togo ont réussi à transposer ces services à l’échelle nationale, assurant ainsi une couverture de l’ensemble des établissements de soins de santé primaires.

La FAO pour des semences plus résistantes aux aléas climatiques

Le développement vert du secteur semencier est crucial pour nourrir une population mondiale en pleine expansion, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).La population mondiale augmente et les terres arables s’amenuisent. Comment faire pour nourrir une population mondiale qui devrait atteindre 10 milliards d’ici à 2050 ? Il faut permettre « aux agriculteurs d’accéder à des semences de qualité dans le cadre de la transformation des systèmes agroalimentaires », préconise la FAO.

« Les agriculteurs du monde entier doivent avoir accès à des semences issues de variétés de plantes plus productives, plus nutritives et plus résistantes aux aléas climatiques », explique-t-elle.

A en croire le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, « il ne peut y avoir de bonnes récoltes sans bonnes semences. Les semences sont la pierre angulaire des systèmes agroalimentaires. Nous dépendons d’elles pour produire des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des fibres et des combustibles, et elles créent un environnement accueillant. »

M. Dongyu présidait la Conférence mondiale sur le développement vert du secteur semencier, organisée par son institution ce jeudi à Rome (Italie).

Pour la Directrice de l’Organisation panafricaine des producteurs agricoles, Mme Fatma Ben Rejeb, l’augmentation de la qualité des semences résilientes face au stress climatique, l’amélioration de l’utilisation des ressources naturelles et le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle contribuent fortement à la hausse des rendements, au développement économique et à l’accroissement des revenus des agriculteurs.

Par ailleurs, elle a rappelé l’importance des savoirs ancestraux des petits agriculteurs, en les présentant comme « les moteurs du développement agricole. »

La Conférence, qui se tient sur deux jours, rassemble un grand nombre de participants, dont des représentants de la société civile, d’organisations internationales, des membres de la FAO et des secteurs public et privé, qui présenteront leurs points de vue, leurs études de cas et leurs priorités pour alimenter les discussions.

L’agriculture verte et résistante aux aléas climatiques est essentielle à la durabilité, a indiqué M. Qu, ajoutant qu’elle permettrait de concrétiser la sécurité alimentaire, d’améliorer le bien-être des populations, d’offrir des perspectives d’emploi et un travail décent à toutes et tous et de protéger la planète aujourd’hui comme à l’avenir.

Selon le Directeur général de la FAO, les agriculteurs doivent produire 50% d’aliments supplémentaires pour pouvoir nourrir l’ensemble de la population. Et la seule manière de réaliser cet objectif, d’après lui, est d’augmenter la productivité des cultures, grâce à la science et à l’innovation.

La Conférence est la troisième d’une série, la première s’étant tenue en 1999 à Cambridge (Royaume-Uni) et la deuxième en 2009 au siège de la FAO, à Rome (Italie). Elle a quatre priorités qui consistent, entre autres, à faire mieux connaître la contribution qu’apporte le secteur semencier, y compris des petites et moyennes entreprises, à l’innovation verte dans le domaine de la production végétale durable ; et à promouvoir la coopération entre les secteurs, en particulier dans le cadre de partenariats public-privé et de la coopération internationale, en vue d’améliorer l’accès aux ressources et le partage de connaissances et d’informations.

Data centers : l’Afrique invitée à miser sur l’efficacité énergétique

L’Afrique connaît l’une des croissances d’accès à Internet les plus rapides au monde en raison de sa population jeune.L’accès à des sources d’électricité abordables, fiables et respectueuses de l’environnement est un problème urgent pour le nombre croissant d’opérateurs de data centers à travers l’Afrique. Ces installations doivent assurer une haute disponibilité d’électricité pour atténuer les temps d’arrêt, mais de nombreux pays africains sont confrontés à de fréquentes pannes d’électricité.

Les data centers existants en Afrique se sont appuyés sur des générateurs à diesel pour maintenir leurs opérations pendant les pannes de courant, une pratique qui pourrait exacerber les émissions de carbone à l’avenir. En effet, le déploiement d’une capacité de data center à grande échelle devrait augmenter les émissions grâce à une utilisation accrue des générateurs à diesel.

Dans un rapport d’orientation récemment publié par Oxford Business Group intitulé « Data Centers en Afrique », la PDG de MainOne, Funke Opeke, a estimé que les réseaux de distribution d’électricité sont confrontés à des pénuries fréquentes, mais qu’il existe un approvisionnement adéquat en électricité dans les réseaux nationaux de la région.

« En plaçant stratégiquement nos data centers à proximité des sources d’énergie et en nous associant à des sociétés de distribution d’électricité locales pour établir des connexions directes au réseau national, nous assurons une disponibilité élevée de l’énergie et réduisons l’utilisation de la production d’électricité au diesel dans nos installations », a-t-elle déclaré.

MainOne, qui fournit des services de télécommunication et de solutions de communication innovants pour les entreprises, a augmenté la capacité de ses data centers qui ont atteint 5 MW sur les marchés clés du Nigeria, du Ghana et de la Côte d’Ivoire, avec des services fournis à un total de 10 pays à travers l’Afrique de l’Ouest.

Cependant, avertit MainOne, sans stratégies énergétiques durables, les data centers vont continuer à contribuer au réchauffement climatique dans une région qui est la moins préparée au niveau de la gestion des conséquences.

Afrique: des chercheurs pour la promotion des innovations agricoles

La mise à l’échelle des technologies éprouvées par les centres de recherches devrait permettre à l’Afrique d’atteindre la sécurité alimentaire.L’Afrique dispose de 60 % des surfaces arables inexploitées du monde. Un immense potentiel de production agricole. Mais le continent noir dépense, chaque année, près de 35 milliards de dollars pour l’importation de denrées alimentaires. D’ici à 2025, ce chiffre pourrait dépasser les 110 milliards de dollars.

Cette tendance pourrait toutefois être inversée par une augmentation de la production africaine. C’est dans ce cadre que le Conseil de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) et Technologies pour la Transformation Agricole Africaine (TAAT) co-organisent, du 25 au 29 octobre à Dakar (Sénégal), la première foire aux technologies de l’Afrique de l’Ouest vers la transformation agricole.

L’événement vise à présenter les technologies TAAT, ainsi que celles des centres de spécialisation/d’excellence du Coraf, afin d’ouvrir des voies de courtage et d’adoption. Elle est considérée comme une plate-forme pour mettre des technologies et des produits livrables éprouvés sur le marché. Le but est de créer une situation où la demande rencontre l’offre et ainsi exposer les technologies et les produits à des acheteurs potentiels.

« Nous sommes dans une région où nous importons essentiellement ce que nous consommons alors que nous avons la possibilité de le produire. Il suffit donc de déployer les technologies pour faire en sorte que cette courbe d’importation soit renversée. L’Afrique est capable de se nourrir elle-même et de nourrir le reste du monde », a déclaré le directeur exécutif du Coraf, Dr Abdou Tenkouano.

Pour ce faire, les chercheurs misent sur une plus grande implication des capitaux privés. « Le sens à donner à cette foire est de mettre face à face la production agricole et le secteur privé, chaînon manquant dans l’écosystème qui permettrait de disposer d’outputs conformes aux besoins réels des populations », a fait savoir Mme Aïssa Kabo.

Pour la représentante résidente de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) au Sénégal, cette foire est donc une convergence de l’offre et de la demande pour booster l’agriculture africaine afin d’en faire un secteur résilient et surtout le moteur principal devant alimenter les autres secteurs de l’économie.

De son côté, le représentant de la Banque africaine de développement (Bad), Garba Lawaly, a relevé la place prépondérante qu’occupe le secteur privé dans la mise à l’échelle et la commercialisation des technologies agricoles. Pour lui, « cette foire constitue donc un premier pas vers l’établissement d’un partenariat solide avec le secteur privé pour le développement, l’évaluation et la mise à l’échelle de ces innovations ».

Pour inciter les investisseurs privés à soutenir ce projet, une facilité de financement dotée d’un important fonds a été mise en place par la Bad, a indiqué M. Lawaly.

Sierra Leone : deux tracteurs électriques pour Freetown Terminal

Bolloré Ports a commandé deux nouveaux tracteurs portuaires électriques Gaussin et une station multi-charge pour équiper Freetown Terminal.Le tracteur APM75T HE est l’aboutissement d’une mise en synergie des expertises de Gaussin dans la production de véhicules de manutention, de Blue Solutions, filiale du Groupe Bolloré, dans la production de batteries électriques et de Bolloré Ports dans la logistique portuaire, explique l’entreprise dans un communiqué de presse. 

Elle souligne que ce modèle 100 % électrique permet notamment de réaliser d’importantes économies d’énergies et de contribuer à une logistique portuaire totalement décarbonée, mais aussi de réduire les coûts de maintenance tout en renforçant la productivité, la sécurité et le confort de conduite.

L’acquisition de ces nouveaux équipements s’inscrit pleinement dans le processus de labellisation Green Terminal lancé par Bolloré Ports en juin 2021 avec l’objectif de décarboner progressivement le transport de conteneurs et de véhicules roulants dans ses terminaux portuaires. 

Cette démarche, couvrant l’ensemble des préoccupations environnementales, s’appuie sur une méthodologie complète déclinée à travers huit piliers fondamentaux. L’intégralité du processus, depuis la définition du projet jusqu’à la conduite des audits, a été validé par Bureau Veritas, l’un des principaux leaders mondiaux des essais, de l’inspection et de la certification.

« La mise en application du processus de labellisation Green Terminal se poursuit dans le réseau opéré par Bolloré Ports. Cette nouvelle acquisition pour équiper Freetown Terminal nous permettra de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de façon significative et d’améliorer notre productivité grâce à la technologie développée en synergie avec Blue Solutions et Gaussin », a déclaré Olivier de Noray, Directeur général Ports et Terminaux de Bolloré Ports.

« Le terminal à conteneurs de Freetown a bénéficié récemment d’importants travaux d’extension et a également investi dans de nouveaux équipements ultramodernes pour accueillir des navires de grande capacité. Nous poursuivons aujourd’hui nos investissements pour intégrer les enjeux environnementaux dans notre stratégie de développement et ainsi contribuer à réduire l’impact de nos activités sur l’environnement », a pour sa part indiqué Bertrand Kerguelen, Directeur général de Freetown Terminal.

L’Afrique en proie à une augmentation exponentielle de la faim (Pam)

La crise climatique risque d’exacerber une situation déjà alarmante selon le Programme alimentaire mondial (Pam).« La crise climatique a le potentiel de submerger l’humanité », alerte le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (Pam), David Beasley. A l’en croire, le monde n’est pas préparé à l’augmentation sans précédent de la faim à laquelle nous assisterons.

Partant de là, il invite les décideurs à investir dans des programmes qui aident les communautés vulnérables à s’adapter et à renforcer leur résilience face au climat changeant.

Ces communautés, dont une grande majorité dépend de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage et qui contribuent le moins à la crise climatique, subissent le plus gros des impacts avec des moyens limités pour amortir le choc.

En Afrique de l’Ouest et du Centre, le changement climatique, combiné aux conflits et à la flambée des prix des denrées alimentaires, a entraîné les plus hauts niveaux d’insécurité alimentaire depuis 2014, soutient le Pam.

Selon l’organisme onusien, de juin à août, plus de 31 millions de personnes n’ont pas eu assez à manger pendant la période de soudure. Dans le centre du Sahel (Burkina Faso, Mali et Niger), on estime que 10 millions d’enfants (âgés de 6 à 59 mois) souffrent actuellement de malnutrition aiguë.

S’appuyant sur le thème de la Journée mondiale de l’alimentation de cette année, « Nos actions sont notre avenir – Une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une meilleure vie », le PAM appelle les dirigeants mondiaux à reconnaître le lien étroit entre la faim et la crise climatique. Il les exhorte aussi à redoubler d’efforts pour faire face au changement climatique, alors que l’attention se tourne vers la 26ème Conférence des Parties (COP26).

« Relever les défis de la crise climatique et assurer des systèmes alimentaires durables est une responsabilité collective », a déclaré le directeur régional du Pam pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Chris Nikoi.

« Nous devons de toute urgence intensifier nos efforts et prendre des mesures audacieuses pour aider les communautés en situation d’insécurité alimentaire à se préparer, à réagir et à se remettre des chocs et des stress climatiques », poursuit-il.

Depuis 2018, le Pam met en œuvre un programme de régénération de la végétation au Sahel avec 70 000 hectares de terres réhabilitées ou traitées, et 920 000 personnes ayant bénéficié d’activités de création d’actifs rien que l’année dernière. L’initiative aide également les communautés à récupérer les terres dégradées, à recharger les eaux souterraines, à produire des aliments nutritifs et à maintenir un régime alimentaire sain.

La Sierra Leone stoppe la progression de la Covid-19

Le ralentissement de la pandémie est noté en septembre 2021 dans plusieurs régions de ce pays d’Afrique occidentale.Le pourcentage d’infections à la Covid-19 enregistrées mensuellement en Sierra Leone est passé de 1,3% en août à 0,4% en septembre, avec zéro décès en un mois. Ce qui a incité les autorités à alléger plusieurs mesures de restrictions mises en place pour prévenir et combattre le nouveau coronavirus, notamment le couvre-feu et la distanciation physique dans les lieux de culte et les transports publics.

Par ailleurs, l’Afrique a suivi la même tendance mondiale de baisse du nombre d’infections et de décès dus à la Covid-19.

Les infections mensuelles mondiales sont passées de 8,5% en août à 6,9% en septembre. De même, le nombre de décès est passé de 6,2% en août à 5,5% en septembre.

Au 30 septembre 2021, la maladie a infecté plus de 234 millions de personnes et fait près de cinq millions de victimes dans le monde. Le mois d’avril 2021 (9,6%) a enregistré la plus sévère vague de Covid-19, suivi de décembre 2020 (8,6%) et d’août 2021 (8,5%).

Production de médicaments : l’Afrique invitée à jouer sa partition

Le continent noir doit prendre les devants en produisant ses propres remèdes afin d’éviter que sa situation de vulnérabilité durant la pandémie ne se reproduise.Le nouveau coronavirus a mis nu, si besoin en était encore, la vulnérabilité de l’Afrique sur le plan sanitaire. Au manque d’infrastructures aux normes s’est ajoutée la pénurie de plusieurs médicaments génériques. Des tensions et des perturbations sur la chaîne de distribution ont ainsi été notées un peu partout sur le continent.

Partant de ce constat, le ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent (PSE), Abdou Karim Fofana, a déclaré, lundi à Dakar, que « l’Afrique ne doit plus être dans l’attente de recevoir sa part de médicaments dans une file d’attente infinie comme nous l’avons vécu durant cette situation de pandémie de la Covid19. Elle doit plutôt jouer sa partition dans leur production. »

« C’est à la fois une opportunité économique et une nécessité de protéger nos populations », a ajouté M. Fofana, qui s’exprimait à l’occasion de l’atelier intensif de structuration du projet « Plan de relance du secteur pharmaceutique ». Ce dernier vise à garantir la souveraineté du Sénégal en matière de médicaments essentiels, en réduisant la dépendance aux importations de produits pharmaceutiques par l’accélération de la production et de la distribution locale.

C’est dans ce contexte qu’est développé actuellement le projet « Dakar Medical City » à travers lequel le Sénégal ambitionne d’être le centre de soins de référence et un hub pharmaceutique au niveau régional.

Il s’agira essentiellement, selon le ministre en charge du suivi du PSE, de promouvoir une offre médicale intégrée et compétitive à travers des services de pointe, la recherche médicale et la formation, l’offre de soins secondaires et primaires via des cliniques privées et services annexes.

« Cette orientation, confortée par le contexte de la pandémie du Covid-19, permettra de capter à la fois une demande nationale et régionale », a indiqué Abdou Karim Fofana. Il précise que la stratégie de développement de l’industrie pharmaceutique du Sénégal vise à relever le défi d’une production locale de médicaments de 30% de la consommation du pays d’ici 2030 et 50% d’ici 2035.

Mais pour atteindre cet objectif, a souligné la Représentante Résidente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Sénégal, Dr Lucile Imboua, « un environnement sain dans plusieurs secteurs est nécessaire afin de rendre moins vulnérable le pays aux lancinantes pénuries de médicaments et asseoir une sécurité pharmaceutique. »

A cet effet, elle a recommandé l’élaboration de politiques incitatives à l’endroit d’investisseurs nationaux et étrangers pour le développement d’une industrie pharmaceutique locale et l’adaptation de curricula de formation au niveau des départements de pharmacie pour disposer d’une expertise locale en adéquation avec les besoins de l’industrie.

Elle a invité aussi à l’exploitation du potentiel de la pharmacopée sénégalaise traditionnelle en développant par une approche intégrée de recherche ethnopharmacognosique sur les plantes médicinales et toxiques.

Mme Imboua a par ailleurs suggéré le renforcement du soutien de la mutualisation pour une accessibilité financière du médicament aux populations pour davantage dynamiser le marché pharmaceutique local et l’éradication du marché illicite de médicaments permettant de corriger l’étroitesse du marché pharmaceutique sénégalais.

Pour une industrie pharmaceutique locale prospère

La responsable de l’OMS reste convaincue que la pérennité de l’industrie pharmaceutique passera par la diversification de la production pharmaceutique et la résolution des questions de qualité qui entravent la circulation des produits fabriqués localement.

Car, à en croire Dr Lucie Imboua, les normes réglementaires nationales de certains pays africains peuvent ne pas être reconnues comme suffisamment solides pour garantir la qualité des produits fabriqués localement. Cela limite le marché disponible pour les approvisionnements internationaux aux fabricants locaux.

C’est pourquoi, a-t-elle dit, « il est donc nécessaire de faire participer le Sénégal dans un marché pharmaceutique commun à l’Afrique. (Car) l’accès au marché sous-régional et continental est crucial dans le contexte de méga-producteurs de médicaments comme l’Inde et la Chine ».

Mme Imboua a en enfin annoncé qu’une mission d’experts de l’OMS est attendue en octobre prochain pour l’adoption d’un plan de développement intentionnel de la Direction de la pharmacie et des médicaments et du Laboratoire national de contrôle de la qualité des médicaments.

« C’est le lieu messieurs les ministres de disposer d’un dispositif juridique nécessaire à une autorité nationale de régulation des médicaments et de mettre les moyens financiers conséquents pour la transformation de la Direction de la pharmacie et des laboratoires en cette autorité de régulation avec les infrastructures et les ressources humaines adéquates », a-t-elle conclu.

Putsch en Guinée : la Cédéao corse les sanctions contre la junte

La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement est allée au-delà du maintien de la suspension de la Guinée de toutes les instances de l’organisation régionale.Juste six mois, c’est le délai donné aux militaires au pouvoir en Guinée pour la restauration de l’ordre constitutionnel. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) veut absolument que les élections présidentielle et législatives se tiennent au bout de cette période.

Face à « la résurgence des coups d’Etat après ceux du Mali en 2020 et 2021 », l’organisation régionale s’est montrée ferme à l’égard  des putschistes en Guinée réunis au sein du Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD).

En Session extraordinaire, hier jeudi à Accra (Ghana), les chefs d’Etat et de gouvernement ont prononcé, conformément aux protocoles de la Cédéao, leur « interdiction de voyage » ainsi que « le gel de leurs avoirs financiers ». Des mesures qui s’appliquent également aux « membres de leur famille ».

De plus, aucun militaire n’est autorisé à être candidat au scrutin présidentiel censé avoir lieu en mars 2022. Pour contraindre les tombeurs d’Alpha Condé à respecter toutes ces décisions, la Cédéao a sollicité « l’appui de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), des Nations Unies et des partenaires multilatéraux et bilatéraux ».

Tout au début de cette réunion, faisant suite à celle tenue le 8 septembre  par visioconférence, les dirigeants ouest-africains ont pris note du Rapport de la Mission de haut niveau dépêchée en Guinée le 10 septembre et conduite par Goodluck Jonathan, le médiateur en chef.

Alpha Condé est toujours détenu par les hommes du colonel Mamady Doumbouya, auteurs du coup d’Etat du 5 septembre dernier. De ce fait, la Cédéao a réaffirmé « son exigence pour la libération immédiate et sans condition » du président déchu.

L’organisation régionale a rappelé qu’ « elle tient les membres du Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD) pour responsables individuellement et collectivement de l’intégrité physique » de l’ancien homme fort de Conakry.

Après avoir noté « l’apparent engagement » du CNRD à œuvrer pour un retour rapide de l’ordre constitutionnel, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao a demandé au président en exercice de visiter, dès que possible, la Guinée afin de notifier en personne ses décisions.

Les présidents Nana Addo Akufo-Addo du Ghana, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Umaro Sissoco Embalo de la Guinée Bissau, Georges Weah du Libéria, Mohamed Bazoum du Niger, Macky Sall du Sénégal, Julius Maada Bio de la Sierra Leone, Faure Gnassingbé du Togo et Yemi Osinbajo, vice-président du Nigéria, ont notamment assisté à cette rencontre.

L’Onu aux côtés de la Sierra Leone pour renforcer la démocratie

Les Nations Unies réaffirment leur engagement à soutenir la Sierra Leone dans ses « efforts inlassables » pour la démocratie.Achevant une visite dans ce petit pays ouest-africain parmi les plus pauvres de la planète et longtemps miné par la guerre, le nouveau Représentant spécial du Secrétaire Général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas), le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, a déclaré dans un communiqué parvenu mardi à APA que son institution allait soutenir Freetown « dans ses efforts inlassables pour consolider la réconciliation nationale, la démocratie et le développement ».

Dans la capitale sierra-léonaise, M. Annadif a été reçu par le président Julius Maada Bio. La visite du successeur du Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, dont la mission a pris fin le 7 avril 2021, s’inscrivait dans le cadre de sa tournée de familiarisation dans la sous-région.

Le site de l’Unowas présente son nouveau chef comme un homme qui possède une vaste expérience nationale et internationale ayant participé à plusieurs processus de paix en Afrique, notamment au Niger, en République centrafricaine et au Soudan. Avant de prendre ses nouvelles fonctions, l’ancien ministre tchadien des Affaires étrangères (1997-2003) était le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) depuis 2015.

Avec le chef de l’Etat sierra-léonais, il a discuté d’une « série de questions nationales et régionales, y compris des moyens pour renforcer le partenariat entre les Nations Unies et Sierra Leone afin de mieux soutenir le pays » dans les trois volets évoqués. A savoir la consolidation des institutions démocratiques, des droits de l’homme et du développement.

Le diplomate tchadien « a également félicité » le gouvernement et le peuple sierra-léonais pour leur engagement à consolider la réconciliation nationale et a « encouragé tous les acteurs à maintenir le dialogue pour garantir des élections générales pacifiques et inclusives en 2023 ».

Petit pays d’Afrique de l’Ouest, la Sierra Leone a été dévastée entre 1991 et 2002 par une guerre civile qui a fait plus de 50.000 morts. En 2016, une étude parue dans le magazine « Science » montre que les actions menées pour rapprocher les populations après la guerre civile produisent parfois dépression et anxiété.

Relance post-Covid : 23 milliards de DTS du FMI à l’Afrique

Le Fonds monétaire international (FMI) va verser aux pays africains 23,73 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS), soit 33,66 milliards de dollars US, pour financer notamment leurs achats de vaccins contre la Covid-19.Sans surprise, les deux géants du continent que sont l’Afrique du Sud et le Nigéria, sont les plus gros bénéficiaires de l’assistance du Fonds monétaire international. Pretoria et Abuja vont respectivement recevoir 2,92 milliards de DTS (4,15 milliards de dollars) et 2,35 milliards de DTS (3,34 milliards de dollars).

Ils sont suivis par l’Egypte, l’Algérie et la Libye avec des avoirs estimés respectivement à 1,95 milliard de DTS (2,77 milliards de dollars), 1,88 milliard de DTS (2,66 milliards de dollars) et 1,51 milliards de DTS (2,14 milliards de dollars).

Le top 10 des plus importants bénéficiaires de cette allocation en DTS sur le continent est complété par la République démocratique du Congo (1449 millions de dollars), la Zambie (937,6 millions de DTS/1330 millions de dollars), le Maroc (857,2 millions de DTS/1216 millions de dollars), l’Angola (709,4 millions de DTS/1006 millions de dollars) et le Ghana (707,3 millions de DTS/1003 millions de dollars).

Dans la zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), la Côte d’Ivoire, grâce à son poids économique, reçoit la part la plus importante avec une allocation équivalente à 884,3 millions de dollars, soit près de 496 milliards FCFA.

Elle est suivie par le Sénégal qui pourra renforcer ses réserves de change à hauteur de 440 millions de dollars. Dans le même sillage, on retrouve successivement le Mali avec 254 millions de dollars, le Togo pour 200 millions de dollars, le Niger doté de 179 millions de dollars, le Bénin avec 168 millions de dollars et le Burkina Faso qui bénéficie de 164 millions de dollars.

Le Fonds monétaire international a procédé depuis ce 23 août 2021 à l’injection record d’une liquidité de 456,5 milliards de Droits de tirage spéciaux (DTS) estimés à 650 milliards de dollars dans l’économie mondiale.

A travers ces fonds, le FMI espère renforcer la stabilité du système monétaire international face aux dégâts économiques et sociaux sans précédent causés par la pandémie de la Covid19. Cette injection historique, qui est la réponse de l’institution de Bretton Woods à la grave crise sanitaire que connaît actuellement le monde, vise à compléter les réserves de change des pays membres du FMI.

Cette manne financière constitue donc une véritable bouffée d’oxygène pour les pays dont le compte des transactions courantes est structurellement déficitaire comme la plupart des pays en développement.

Can 2021 : les dés sont jetés

La Confédération africaine de football (Caf) a procédé, ce mardi 17 août au Palais des congrès de Yaoundé (Cameroun), au tirage au sort de la prochaine Coupe d’Afrique des nations.Le Cameroun a mis les petits plats dans les grands avec une cérémonie riche en sons et couleurs. Cinquante ans après la Can 1972 jouée sur ses terres, le pays de Roger Milla ou encore Samuel Eto’o accueille, du 9 janvier au 6 février 2022, la grand-messe du football continental.

Logés dans la poule A, les Lions indomptables, quintuples vainqueurs du tournoi, seront opposés au Burkina Faso lors du match d’ouverture. Six stades seront utilisés pour les 52 matchs de la compétition : Japoma (Douala), Ahmadou Ahidjo et Olembé (Yaoundé), Kouekong (Bafoussam), Roumdjié-Adja (Garoua) et Limbe Omnisport Stadium (Limbé-Buéa).

L’Algérie, championne en titre, figure dans le groupe E en compagnie de la Sierra Leone, de la Guinée équatoriale et de la Côte d’Ivoire. Tandis que le Sénégal, finaliste malheureux, hérite du Zimbabwe, de la Guinée et du Malawi.  

Composition des groupes :

Groupe A : Cameroun, Burkina Faso, Ethiopie et Cabo Verde.

Groupe B : Sénégal, Zimbabwe, Guinée et Malawi.

Groupe C : Maroc, Ghana, Comores et Gabon.

Groupe D : Nigeria, Egypte, Soudan et Guinée Bissau.

Groupe E : Algérie, Sierra Leone, Guinée équatoriale et Côte d’Ivoire.

Groupe F : Tunisie, Mali, Mauritanie et Gambie.

Energie solaire: 52 acteurs de la Cedeao formés à la certification en Côte d’Ivoire

Un programme de formation et de certification en énergie renouvelable solaire, prévu du 5 au 17 juillet 2021, a été lancé lundi à Bingerville, à l’Est d’Abidjan, au profit de 52 acteurs du secteur issus de 13 pays de la Cedeao.

Le lancement de la session a eu lieu au Centre des métiers de l’électricité (CME) de la Compagnie ivoirienne de l’électricité (CIE), en présence des instructeurs, des responsables en charge du programme et des stagiaires.

Ce programme s’inscrit dans le cadre du développement des parcs solaires en Afrique subsaharienne. Il est mis en oeuvre par l’Institut international de l’ingénierie, de l’eau et de l’environnement (2iE), retenu à l’issue d’un appel à candidature.  

L’Institut 2IE, basé à Ouagadougou, dans la capitale burkinabé, est une école d’ingénieurs créée par 14 pays africains qui fait de la formation initiale, la formation en continue, de la recherche et du développement.

Il est prévu deux semaines de formation qui constituent la première série de formations, a indiqué M. Francis Semporé, un responsable de 2iE, chef de mission pour le Programme de formation et de certification en énergie renouvelable solaire.

Cette formation vise à permettre à l’Afrique subsaharienne de disposer d’un pool d’experts dans le domaine de l’énergie renouvelable solaire. Les participants sont issus notamment des sociétés d’électricité et du ministère de l’Énergie des pays de la Cedeao.   

Le secteur de l’énergie renouvelable « est un domaine très important pour nos pays et nos économies, donc il est important que nous ne rations pas ce virage technologique », a déclaré le directeur général de la CIE, M. Ahmadou Bakayoko. 

Il s’est félicité de ce que ces séances permettront de développer les compétences de ces acteurs  au Centre de métier de l’électricité que sa structure opère par le biais d’une convention avec l’Etat de Côte d’Ivoire, pour que la région soit au rendez-vous de cette nouvelle technologie.

La Côte d’Ivoire accueille cette première session dans ce centre de référence régionale qui forme aux métiers de l’énergie. Bâti sur 25 hectares, ce centre offre toutes les commodités pour une session et une implémentation réussie.

Le secrétaire général du Système d’échanges électrique ouest-africain (EEEOA), Siengui Ki, a noté que « les énergies renouvelables de la région ouest-africaine seront de l’ordre de 70% de l’ensemble de la production qui se fera » à l’avenir.

Par conséquent, « il est très important de maîtriser ce transfert (technologique) d’électricité étant entendu que tout ce qui concerne le solaire et l’éolienne, est quasi inexistant dans notre sous-région », a-t-il poursuivi.

Intervenant par visioconférence, le représentant de la Banque mondiale, Jan Kappen, a souligné l’enjeu aujourd’hui de « renouveler l’architecture du secteur de l’énergie » pour la région afin de faire face aux défis du déficit énergétique.

Les participants des pays présents à l’ouverture de la session étaient, entre autres, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Ghana, la Sierra Leonne, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, la Gambie, le Liberia, le Niger, la Guinée, le Nigéria.

Dépréciation de monnaies africaines face au dollar américain

La valeur de l’indice des devises SANUSI 18 s’est dépréciée de 0,15% par rapport au dollar américain au cours de la semaine du 18 au 25 juin 2021, a appris APA vendredi.L’indice SANUSI 18 géré par l’Infinity Crew est un panier de 18 devises africaines.

La valeur du Cedi ghanéen, du Rand sud-africain, du Pula botswanais, du Kwanza angolais, du Birr éthiopien, du Dinar algérien et de la Livre égyptienne s’est dépréciée par rapport au dollar américain au cours de cette période.

En revanche, la Leone sierra léonaise, le dollar libérien, le franc CFA, l’escudo cap-verdien, le franc CFA centrafricain, le shilling tanzanien, le dirham marocain, le dalasi gambien, le shilling kenyan et le naira nigérian se sont appréciés par rapport à la devise américaine. Il en est de même du franc guinéen qui est resté stable.

Les tableaux de la grille fractale comparent les variations en pourcentage des taux de change de dix-huit monnaies africaines et les variations en pourcentage des prix de quinze produits de base exportés d’Afrique.

Afrique : un prix pour l’engagement communautaire de la jeunesse

Le prix pour l’Action civique sera décerné pour la première fois lors du 3ème sommet AfricTivistes qui se tiendra à Nairobi (Kenya) en octobre 2021.A travers cette distinction, AfricTivistes veut récompenser les jeunes modèles et acteurs de changement pour favoriser une émulation chez l’ensemble de la jeunesse africaine.

« Nous comptons, à travers le Prix AfricTivistes pour l’Action Civique, honorer les champions citoyens du continent. Nous voulons démontrer le potentiel de la jeunesse africaine en tant que moteur de développement et acteur de changement. D’autant que depuis plus d’une décennie, les jeunes du continent rivalisent d’ingéniosité dans la construction de la citoyenneté et l’acquisition de nouvelles compétences », rapporte un communiqué d’AfricTivistes.

La structure qui regroupe des blogueurs et web activistes pour la démocratie en Afrique ajoute que les jeunes africains se sont montrés engagés pour répondre à des exigences de démocratie, de gouvernance et de transparence à travers des projets citoyens portés individuellement ou collectivement.

Le communiqué précise que jusque-là, AfricTivistes honorait les meilleurs journalistes et blogueurs qui s’activent dans l’engagement citoyen à travers le Prix Anna Guèye.

« Aujourd’hui, poursuit notre source, AfricTivistes va plus loin. Elle élève les jeunes africains qui se sont fait le plus remarquer dans le continent pour avoir initié des projets innovants ou actions civiques et citoyennes porteurs de changement dans leurs communautés respectives ».

CAN 2021 : la Sierra Leone de retour après 25 ans d’absence

Les Sierra-Léonais ont célébré mardi un retour historique à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations après vingt-cinq ans d’absence.Les Leone Stars ont battu les Ecureuils du Bénin 1 à 0 dans le dernier match des éliminatoires joué à Conakry, la capitale de la Guinée.

Kei Kamara a marqué l’unique but de la partie sur penalty en première mi-temps pour envoyer ses coéquipiers à une troisième qualification en Coupe d’Afrique des Nations après 1994 et 1996.

La Sierra Leone avait impérativement besoin d’une victoire et le Bénin d’un match nul pour se qualifier.

Le match, qui a été reporté à deux reprises à cause de cas de Covid-19, a été délocalisé en Guinée après la non homologation du Stade Siaka Stevens de la Sierra Leone par la Caf.

Le match était initialement prévu à Freetown le 30 mars, mais il a été reporté au mois de juin après une controverse sur les résultats des tests Covid impliquant l’équipe  béninoise, dont les joueurs clés auraient été testés positifs au virus.

Avec ce succès, les Leone Stars terminent dauphins du Nigeria dans le groupe L.

Liste des 23 pays déjà qualifiés à la Can 2021 : Mali, Guinée, Burkina Faso, Malawi, Ghana, Soudan, Gambie, Gabon, Maroc, Mauritanie, Cameroun, Cabo-Verde, Egypte, Comores, Algérie, Zimbabwe, Sénégal, Guinée Bissau, Tunisie, Guinée équatoriale, Côte d’Ivoire, Ethiopie et Nigeria, Ethiopie.

Can 2021 : Sierra Leone / Bénin encore reportée pour des tests Covid

Le match comptant pour la dernière journée des éliminatoires de la Can 2021 entre la Sierra Leone et le Bénin est finalement reprogrammé ce mardi.Alors que les contestations béninoises avaient été à l’origine du premier report en mars en raison de l’annonce de cinq tests positifs au Covid-19 chez les Écureuils par le pays-hôte, ce sont cette fois, ironie du sort, les contestations de la Sierra Leone qui sont à l’origine de ce nouveau report inattendu. Et les mêmes causes produisant les mêmes les effets, la rencontre a été finalement décalée au mardi 15 juin à 16h GMT.

D’après les premières informations en provenance de Conakry (Guinée) où le match a été délocalisé par la Caf, sept joueurs et deux encadreurs de la Sierra-Léonais ont été testés positifs avant le match selon l’officier Médical Covid-19 de la CAF.

Alors que tous les joueurs avaient été testés négatifs avant le match, la Sierra Leone a déclaré que ce résultat fourni par l’officier Covid de la Guinée n’était pas fiable.

Surpris par la tournure des événements et dénonçant une mascarade, la Sierra Leone a tout bonnement refusé de jouer cette rencontre cruciale.

Face à cet imbroglio, de nouveaux tests PCR ont été réalisés par la Caf sur les sept joueurs de la Leone stars par une autre équipe médicale et dans un autre laboratoire en début de soirée. Mais les résultats des tests ne seront disponibles que mardi matin.

Un nouveau report qui vient entacher encore cette fin des éliminatoires de la Can et qui oblige les férus du foot à patienter pour connaître la 24e nation qualifiée pour la grand-messe du football africain.

Can 2021 : le dernier ticket attribué ce lundi

Le final du groupe L des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations oppose, à Conakry (Guinée), la Sierra Leone au Bénin.Un match couperet ! Trois points séparent les deux sélections avant le coup d’envoi à 16 heures GMT. Avec sept points au compteur, les Ecureuils n’ont besoin que d’un nul pour se qualifier à la prochaine Can alors que les Leone Stars (4 points) sont obligés de l’emporter pour participer, 25 ans après, à la grand-messe du foot africain.

Initialement prévue le 30 mars dernier, cette rencontre comptant pour la 6e journée des qualifications avait été reportée pour une histoire de Covid. A Freetown, des joueurs majeurs de l’équipe nationale du Bénin, y compris les attaquants Steve Mounié et Jodel Dossou, ont été testés positifs au nouveau coronavirus.

Mais le Bénin a dénoncé une machination visant à affaiblir sa formation. Car les résultats des tests effectués à Cotonou étaient négatifs. Face à cette situation ubuesque, la Confédération africaine de football (Caf) a entériné le report du match.

De retour en France où ils évoluent en club, ces joueurs ont, une fois encore, été testés négatifs. Ce qui a davantage conforté la thèse du complot. Ne disposant pas de preuves, la Caf n’a pas sanctionné la Fédération sierra-léonaise de football (SLFA). Toutefois, l’instance faîtière du foot continental a décidé de délocaliser cette confrontation à Conakry, en Guinée.

Auparavant, la Fédération béninoise de Football (FBF) a saisi le Tribunal arbitral du sport (Tas) pour que les Ecureuils soient désignés vainqueurs sur tapis vert. Mais la juridiction basée à Lausanne (Suisse) a débouté la partie demanderesse.

Liste des 23 pays déjà qualifiés à la Can 2021 : Mali, Guinée, Burkina Faso, Malawi, Ghana, Soudan, Gambie, Gabon, Maroc, Mauritanie, Cameroun, Cabo-Verde, Egypte, Comores, Algérie, Zimbabwe, Sénégal, Guinée Bissau, Tunisie, Guinée équatoriale, Côte d’Ivoire, Ethiopie et Nigeria.

Afrique : nomination d’une ambassadrice de l’assainissement

Le Conseil des ministres africains en charge de l’Eau (AMCOW, sigle anglais) a désigné Mme Fatima Maada Bio, Première Dame de la République de Sierra Leone, en qualité d’ambassadrice de l’Afrique chargée de l’assainissement et de l’hygiène.Elle a été présentée le 26 mai 2021 à la State House, en Sierra Leone, en présence du Président de la Sierra Leone, de l’ensemble de son cabinet et d’autres partenaires au développement.

« À ce titre son excellence pilotera et conduira les programmes de sensibilisation visant à améliorer les politiques et les pratiques, afin de promouvoir l’accès à l’assainissement et à l’hygiène sur le continent africain », informe un communiqué de presse.

Dans son discours d’ouverture, le Dr Julius Maada Bio, Président de la République de Sierra Leone, a félicité la Première Dame pour sa nomination et a reconnu son travail en faveur de l’autonomisation des femmes.

« L’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène, en particulier pour les femmes et les jeunes filles est essentiel pour leur bien-être, leurs besoins domestiques, leur santé reproductive et menstruelle », a-t-il déclaré.

Il a ajouté : « Les politiques et programmes en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) n’ont pas toujours tenu compte de la voix et des besoins des femmes et des filles ».

Le président Bio a indiqué qu’en tant que pays, la Sierra Leone estime que les femmes doivent jouer un rôle prépondérant dans la planification, la conception, la mise en œuvre, la gestion et l’évaluation de l’impact des interventions en matière d’eau et d’assainissement.

« Notre pays est vraiment fier de la manière dont l’AMCOW gère les politiques sur le continent en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène », a dit le président Bio.

Quant au Secrétaire exécutif par intérim de l’AMCOW, Thomas Banda, il a estimé que cette nomination est tout à fait opportune pour l’Afrique.

Prenant la parole au cours de la cérémonie officielle de présentation, M. Banda a déclaré : « Nous sommes sincèrement convaincus que la passion avec laquelle la Première Dame pilote le projet « Hands Off Our girls », son initiative pour l’amélioration de la santé et de l’hygiène menstruelle ainsi que sa contribution visant à assurer que l’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour le Développement (OAFLAD) aient un plus grand impact sur le continent seront utilisées pour favoriser l’accès de plus de 700 millions d’Africains au service d’assainissement et d’hygiène ».

La Cedeao suspend le Mali de ses instances

La Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunie à Accra ce dimanche 30 mai, a suspendu le Mali de ses instances, après la prise du pouvoir par les militaires putschistes.Cette décision est entérinée par la conférence des chefs d’États après la prise du pouvoir par les militaires putschistes, suite à la démission forcée du président de transition Bah N’daw et son Premier ministre Moctar Ouane.

La Cédéao condamne ce « coup d’État » perpétré par la junte en violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu à Aburi, au Ghana, le 15 septembre 2020.

« Après de longues discussions, les chefs d’Etats et de gouvernements ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la Cédéao » peut-on lire sur le communiqué des chefs d’État présents lors de ce sommet de la Cedeao à Accra.

Les chefs d’Etats exigent « la nomination immédiate d’un Premier ministre issu de la société civile au poste de Premier ministre et la formation d’un gouvernement inclusif » le plus rapidement.

La Cédéao demande aussi à la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta, nouveau chef de l’État et président de la transition du pays, de libérer l’ancien président et le Premier ministre de la transition encore placés sous résidence surveillée. 

En outre, les dix chefs d’Etats présents à ce sommet, ont demandé à la junte de respecter son engagement d’organiser la présidentielle en février 2022 après la période de transition de 18 mois.

Une dizaine de chefs d’État étaient présents à Accra sur invitation de Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana et actuel Président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Vaccins anti-Covid : l’OMS chiffre les besoins immédiats de l’Afrique

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que le continent noir doit disposer d’au moins 20 millions de doses du vaccin AstraZeneca dans les six prochaines semaines.L’efficacité de la campagne vaccinale est en jeu. Car pour AstraZeneca, il faut obligatoirement injecter dans les délais une seconde dose aux vaccinés.

Selon le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, une seule dose de ce liquide confère une protection d’environ 70 % pendant au moins trois mois.

De son côté, l’agence spécialisée des Nations Unies indique que ce pourcentage passe à 81 % pendant une période prolongée si la dernière piqûre est effectuée sur un intervalle de 12 semaines.

A ce jour, 28 millions d’individus ont reçu différents vaccins en Afrique. Cela représente moins de deux doses prises pour 100 personnes. Alors que dans le monde, 1,5 milliard de doses ont été administrées.

D’ici septembre prochain, l’Afrique aura besoin de 200 millions de doses supplémentaires. Dr Matshidiso Moeti, la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, a déclaré que « toute pause dans ces campagnes de vaccination se traduira par des vies et des espoirs perdus ».

Pour parer à cette éventualité, elle a souligné que « le partage est une solution urgente » afin de garantir l’accès aux vaccins à des millions d’Africains exposés aux formes graves du nouveau coronavirus.

Dans le même ordre d’idées, la Botswanaise a exhorté les pays africains, dans l’incapacité d’utiliser tous leurs vaccins au moment opportun, de les redistribuer le plus rapidement possible pour « éviter le gaspillage » de cet antidote.

En tout cas, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affirme travailler en étroite collaboration avec les Etats africains dans le but d’améliorer le déploiement des vaccins et d’optimiser leur utilisation.

Dr Matshidiso Moeti en appelle également à la solidarité des pays occidentaux ayant déjà « vacciné leurs groupes à haut risque » dans l’espoir de « protéger les personnes les plus vulnérables » sur le continent noir.

L’Union européenne (UE), quant à elle, s’engage à fournir plus de 100 millions de doses aux pays en développement d’ici la fin de 2021 là où les États-Unis promettent d’offrir 80 millions de doses aux pays du Sud qui ont exprimé leur intérêt.

En définitive, l’OMS souligne l’urgence d’accélérer l’exécution de tous ces engagements, non sans préciser que le mécanisme Covax garantit une livraison rapide des vaccins.

Sommet de Paris : Macky Sall en défenseur des pays africains

Le Chef de l’Etat sénégalais a invité les 20 pays les plus riches du monde (G20) à réallouer leurs surplus de droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds Monétaire International (FMI) aux efforts de relance des économies africaines.Macky Sall a été catégorique lors de son discours au Sommet sur le financement des économies africaines tenu hier à Paris. Les mesures prises par les partenaires internationaux pour relancer les économies africaines « restent insuffisantes » pour faire face au choc causé par la Covid-19.

En effet, a souligné le président sénégalais, sur les 650 milliards de dollars en DTS alloués à la relance de l’économie, seuls 33 milliards sont destinés au continent noir. Alors que le besoin de financement additionnel rien que pour les pays africains à faible revenu est estimé à 135 voire 205 milliards de dollars d’ici à 2025 par le FMI.

Partant de ce constat, le dirigeant sénégalais a invité le G20, qui recevra plus de 2/3 des nouvelles allocations de DTS, à réallouer son quota en appui aux efforts de relance des pays africains, sous forme de dons, de prêts concessionnels et semi-concessionnels à longue maturité.

Pour plus d’efficacité et de diligence, Macky Sall a exprimé son souhait de voir ces réallocations se faire via des institutions internationales et africaines appropriées.

Le porte-voix des dirigeants africains à Paris a par ailleurs fait part aux partenaires économiques du besoin, pour le continent, d’une réforme de la gouvernance économique et financière mondiale avec des mécanismes innovants. Ces derniers devraient permettre à l’Afrique d’accéder, selon lui, aux marchés de capitaux à des coûts soutenables et selon des maturités adaptées aux actifs à financer.

« C’est une nécessité vitale pour nos économies. Autrement, tous les efforts d’émergence resteront vains », a déclaré Macky Sall.

A en croire ce dernier, partout en Afrique, les besoins sont nombreux et urgents, et l’Etat doit encore beaucoup faire, surtout en matière d’infrastructures de base, exploitables sur le long terme, et qui demandent des financements lourds.

A cela s’ajoutent, selon Macky Sall, les dépenses incompressibles en matière de sécurité et d’adaptation au changement climatique. Au-delà de ces défis, trois obstacles majeurs plombent les efforts des gouvernants africains si l’on en croit le président sénégalais.

Il s’agit du plafonnement de l’endettement à 70% du PIB pour les pays membres de l’UEMOA ; du seuil de 3% du déficit budgétaire à ne pas dépasser et le coût élevé des primes d’assurance, « à cause d’une perception exagérée du risque d’investir en Afrique, alors même que pour nombre de pays africains, ce risque n’est guère plus élevé qu’ailleurs ».

Sur ces trois points, Macky Sall a plaidé pour une réforme urgente des règles, notamment celles de l’OCDE sur les conditions d’octroi des crédits export. « On ne peut pas appliquer les mêmes standards à des pays à forces et besoins inégaux », a-t-il dit.

« Nous voulons un assouplissement des règles de plafonnement de l’endettement et du déficit budgétaire, et une correction de la perception du risque d’investissement en Afrique, pour une notation plus juste, et donc des coûts de primes d’assurance moins élevés », a-t-il martelé.

Le président Sall est en effet convaincu que c’est ce paquet de réformes qui facilitera l’accès des pays africains aux ressources nécessaires au financement de leurs efforts de relance et d’émergence.

Le chef de l’Etat sénégalais a en outre souligné la nécessité pour les pays africains de poursuivre les réformes à l’échelle nationale pour faciliter l’investissement, simplifier et élargir la base d’imposition fiscale afin d’accroître la mobilisation des ressources internes et soutenir la transparence budgétaire.

Revenant au sommet proprement dit, Macky Sall a indiqué qu’il sera une réussite s’il parvient à établir et porter une dynamique novatrice à trois niveaux : la réforme ; un nouvel état d’esprit de partenariat et de nouveaux paradigmes pour un New Deal, à défaut d’un Plan Marshall pour l’Afrique.

Le président de la CAF en visite en Côte d’Ivoire, en Sierra Leone et au Libéria

Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Dr Patrice Motsepe, effectuera du 3 au 6 mai 2021 une visite en Côte d’Ivoire, en Sierra Leone et au Libéria.

Selon une note d’information de l’instance continentale du football transmise à APA, dimanche, le président de la CAF, fera le mardi 4 mai « une annonce importante à Abidjan, qui portera notamment sur le championnat panafricain interscolaire ».

Sa délégation sera composée des Vice-Présidents de la CAF, Augustin Senghor, Ahmed Yahya, Suleiman Hassan Waberi, Seidou Mbombo Njoya, Kanizat Ibrahim, du Secrétaire Général de la CAF, Véron Mosengo-Omba, des Présidents des zones et des Présidents de fédérations de la Zone Ouest-B.

Le président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Gianni Infantino, qui soutient le projet de championnat panafricain interscolaire, sera également présent à Abidjan, ajoute la même note.

Le président Motsepe se rendra ensuite à Freetown le mercredi 5 mai 2021, avant de conclure sa visite à Monrovia, le jeudi 6 mai 2021.

L’Afrique s’arme pour lutter contre la pollution marine

Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, a récemment abrité un séminaire regroupant 25 auditeurs de 14 pays du continent.Le risque zéro n’existe pas. Surtout dans le secteur des hydrocarbures où la probabilité d’accidents est grande avec notamment l’exploitation offshore du gaz et du pétrole.

Dans un souci de prévention, l’Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi) a organisé, du 13 au 15 avril 2021, une session de formation sur la « lutte contre les pollutions accidentelles par hydrocarbures en mer et sur le littoral ». Objectif : réfléchir à « une riposte efficace en cas de situation critique ».

Car, a affirmé Guillaume Turquet de Beauregard, Coordonnateur régional du projet Action de l’Etat en mer (Golfe de Guinée), « la question n’est plus de savoir si l’accident va arriver mais plutôt quand il va se produire ».

Or en Afrique de l’Ouest, selon M. Turquet de Beauregard, « environ un tiers des habitants vit sur le littoral et plus de la moitié du PIB de la région provient des zones côtières ». C’est à l’aune de cette constatation que l’on mesure, a-t-il déclaré, la nécessité pour les Etats de « prendre conscience de l’importance stratégique des réponses à apporter (puisque) l’impréparation les conduit à improviser dans l’urgence ».

La pollution marine a des effets néfastes sur l’environnement, la pêche, le tourisme etc. Partant, les pays du Golfe de Guinée, qui pèsent 5 % dans la production mondiale de pétrole, prennent la menace au sérieux.

En effet, a souligné le Commandant Abé Aké Lazare, Directeur de l’Ismi, cette zone « est fortement exposée aux risques de pollution marine » à cause de « l’existence de routes maritimes stratégiques pour le commerce mondial et de diverses activités d’exploitation de ressources dangereuses ».

La formation proposée par l’Institut de sécurité maritime interrégional est mixte avec « une partie théorique réalisée à distance le mois dernier et une partie pratique ayant eu lieu la semaine dernière ».

Les participants aux cours dispensés par des formateurs du Centre français de documentation, de recherche et d’expérimentation (CEDRE) étaient originaires du Ghana, du Togo, du Bénin, du Nigeria, du Cameroun, du Gabon, du Sénégal, de la Sierra Leone, du Liberia, du Congo, de la Guinée, de la République démocratique du Congo, de la Mauritanie, de la Côte d’Ivoire et de la France.

A en croire les organisateurs, l’enseignement est « certifié conforme aux standards de formation anti-pollution OMI de niveau 2 ». Le dernier chapitre du séminaire a été, d’après la source, un exercice pratique sur le plan d’eau du Port autonome d’Abidjan (PAA) avec mise en oeuvre d’un chantier de dépollution, de moyens de confinement et démonstration d’absorbants.

L’insécurité alimentaire guette l’Afrique occidentale et centrale (étude)

Dans ces deux parties du continent noir, plus de 31 millions de personnes pourraient souffrir de la faim durant la saison de soudure de juin-août 2021 selon le Programme alimentaire mondial (Pam).C’est une alerte pour parer à un danger imminent. Car « ce chiffre est supérieur de plus de 30 % à celui de l’année dernière et représente le niveau le plus élevé depuis près de dix ans d’après les données du Cadre Harmonisé, une analyse conjointe de la sécurité alimentaire publiée sous les auspices du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) ».

La possible insécurité alimentaire résulterait, à en croire le Programme alimentaire mondial (Pam), de la flambée des prix des denrées alimentaires dans ces régions en proie à des conflits et à l’impact socio-économique de la pandémie de la Covid-19.

De ce fait, l’organisation humanitaire mondiale de lutte contre la faim estime, dans un communiqué reçu ce vendredi à APA, qu’ « une action immédiate est nécessaire afin d’éviter une catastrophe  » pendant la période de soudure « précédant la prochaine récolte et au cours de laquelle les réserves alimentaires sont épuisées ».

En Afrique de l’Ouest, explique Chris Nikoi, le Directeur du Pam dans cette région, « les conflits alimentent déjà la faim et la misère. La hausse incessante des prix agit comme un multiplicateur de pauvreté, plongeant des millions de personnes dans l’insécurité alimentaire et le désespoir ». 

De plus, signale M. Nikoi, « même lorsque les denrées alimentaires sont disponibles, les familles n’ont pas les moyens de s’en procurer et la flambée des prix met un repas de base hors de portée de millions de familles pauvres qui avaient déjà du mal à s’en sortir ».

Dans les pays ouest-africains, note le Pam, les prix des denrées alimentaires sont en hausse. « Par rapport à la moyenne des cinq dernières années, les produits locaux ont augmenté de près de 40 % et dans certaines zones, les prix ont grimpé de plus de 200 % », précise le programme du système des Nations unies.

Poursuivant, le Programme alimentaire mondial fait savoir que « cette situation est due en partie à l’impact économique des mesures contre la propagation du coronavirus au cours de l’année dernière, mais aussi à la baisse des revenus des populations en raison de la réduction des activités commerciale, touristique et informelle ainsi que des transferts de fonds ».   

En Sierra Leone, par exemple, « la dépréciation de la monnaie locale a eu des répercussions sur le prix des denrées importées ou produites localement », indique le Pam. Dans le pays dirigé par Julius Maada Bio, rapporte l’organisation onusienne, « le prix du riz, l’aliment de base, est supérieur de 60 à 70 % à la moyenne quinquennale ».

C’est pourquoi l’insécurité alimentaire aiguë y a connu un pic puisqu’elle touche 23 % de la population (1,8 million de personnes) contre seulement 2 % en 2019. « En attendant que les marchés se stabilisent, l’assistance alimentaire est peut-être la seule source d’espoir pour des millions de familles. Les besoins sont immenses et si nous ne parvenons pas à réunir les fonds (indispensables), nous ne pourrons tout simplement pas faire face. Nous ne pouvons pas laisser 2021 devenir l’année de la réduction des rations », avertit le Directeur régional du Pam.

En outre, le rapport fait remarquer que « dans le Nord du Nigeria, au Sahel central (Burkina, Mali et Niger), en Centrafrique et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, l’escalade de la violence oblige les populations à se déplacer, à abandonner leurs champs et leurs sources de revenus ».

C’est la raison pour laquelle « près de 10 millions d’enfants, de moins de 5 ans, souffrent de malnutrition aiguë cette année dans la région et le Sahel représente la moitié de ce chiffre à lui seul ». Au vu de la situation, le Pam prévoit cette année d’aider en Afrique occidentale et centrale « près de 18 millions de personnes » dont 68 % sollicitent une assistance « d’urgence ».

Pour les six prochains mois, le Programme alimentaire mondial a chiffré ses besoins à « 770 millions de dollars » pour mener « ses opérations dans 19 pays ». En 2020, l’organisation humanitaire mondiale et ses partenaires ont aidé « près de 17 millions de personnes en Afrique de l’Ouest à travers des approches intégrées combinant des interventions alimentaires et nutritionnelles vitales mais aussi des activités qui renforcent la résilience des communautés », conclut le document.