Mali : les enfants, premières victimes de la violence (Onu)

Les violations graves commises contre les tout-petits au Mali ont augmenté à un rythme alarmant, signale un rapport du Secrétaire général de l’Onu publié le 22 décembre 2022.Au Mali, les plus jeunes continuent de subir le poids de l’instabilité politique, de l’augmentation de la violence contre les civils et de la détérioration de la situation des droits humains. Cette situation est la résultante de l’escalade de la violence intercommunautaire et la recrudescence de l’activité des groupes armés. Un rapport du Secrétaire général de l’Onu sur les enfants et le conflit armé au Mali révèle en effet une forte augmentation du recrutement et de l’utilisation d’enfants, des attaques contre les écoles et les hôpitaux et des enlèvements, en particulier dans les régions de Mopti et de Gao.

Selon le document publié jeudi 22 décembre, au total 2 095 violations graves contre 1 473 enfants ont été vérifiées entre le 1er avril 2020 et le 31 mars 2022, la majorité des violations ne pouvant être imputées à une partie spécifique au conflit. La plupart des autres violations (38 %) ont été attribuées à des groupes armés et 6 % aux forces de sécurité gouvernementales.

Le nombre réel est susceptible d’être plus élevé, car la capacité de l’Onu à vérifier les informations était parfois limitée en raison de l’insécurité, des restrictions d’accès et de la pandémie de Covid-19 en cours, souligne le rapport.

« Je suis consterné de voir une telle augmentation des violations graves contre les enfants au Mali. Une action urgente et déterminée est requise de la part des parties pour assurer leur protection », a déclaré Virginia Gamba, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés.

« Pour que les enfants conservent leurs droits, ils doivent être libérés des groupes armés, et protégés contre d’autres violations et abus. Mais les efforts ne peuvent pas s’arrêter là. Leur réintégration dans la société est également essentielle pour assurer durablement leur sécurité et leur avenir », a ajouté Mme Gamba en visite à Bamako.

Par ailleurs, signale l’enquête, plus de 900 garçons et filles ont été recrutés et utilisés par les groupes armés. Cela constitue la violation grave la plus fréquente au cours de la période considérée, indique le rapport, précisant que seules 616 personnes recrutées et utilisées ont été libérées et que plus de 50 % des auteurs étaient des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Cela démontre le peu de progrès dans la mise en œuvre des plans d’action visant à mettre fin à cette violation et à la prévenir, regrette l’Onu.

Les forces armées aussi ont utilisé des enfants

Selon la Représentante spéciale, l’utilisation d’enfants par les forces armées était également très répandue. Alors que la plupart de ces cas ont été attribués à des groupes armés, près d’une centaine d’enfants ont aussi été utilisés par les Forces armées maliennes (Fama) pour effectuer des tâches domestiques. « J’exhorte le gouvernement à faire cesser l’utilisation des enfants par les forces armées, à quelque titre que ce soit » a affirmé Virginia Gamba.

Elle demande, en outre, au gouvernement de renforcer d’autres mesures de protection, comme, entre autres, une révision du code de protection de l’enfance qui criminaliserait le recrutement et l’utilisation de mineurs âgés de 15 à 17 ans.

Des enfants tués et mutilés lors d’attaques par les groupes armés

Le rapport déplore aussi une recrudescence du nombre d’enfants tués et mutilés, principalement lors d’attaques menées par des groupes armés contre des civils. Les Engins Explosifs Improvisés (EEI) et les Restes Explosifs de Guerre (REG) comptent parmi les principales causes de décès ou de blessures touchant 94 des 408 enfants victimes de cette violation. On relève, de plus, que le nombre d’enlèvements d’enfants, principalement à des fins de recrutement ou d’exploitation sexuelle, a quadruplé par rapport à la période précédente.

Avec un total de 240 attaques contre des écoles et des hôpitaux, les systèmes de santé et d’éducation au Mali ont été profondément touchés par le conflit, privant les enfants de leurs droits fondamentaux à la santé et à l’éducation. Cent quatre-vingt-six écoles ont été attaquées au cours de la période, et 1 731 établissements fermés dans tout le pays à la fin du mois de mars 2022.

Une collaboration néanmoins prometteuse entre l’Onu et le gouvernement de transition

Le rapport juge néanmoins prometteuse la poursuite de l’engagement entre le gouvernement de transition et l’Onu pour lutter contre ces violations graves, louant par exemple leur collaboration pour un plan national de prévention contre les violations par les forces armées. La Représentante spéciale a encouragé aussi la mise en œuvre du Protocole relatif à la libération et à la remise des enfants associés aux forces et groupes armés, à la libération des enfants détenus, et à la poursuite de la collaboration avec l’Onu.

Dialogue avec certains groupes armés

Tout au long de la période considérée, le groupe armé Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et l’Onu ont poursuivi le dialogue par le biais d’ateliers visant à accélérer la mise en œuvre de leur plan d’action de 2017 sur le recrutement et l’utilisation d’enfants et la violence sexuelle contre les enfants.

La Représentante spéciale du Secrétaire général s’est également félicitée de la signature de plans d’action par deux factions de la Plate-forme visant à mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants et à les prévenir.  «J’appelle maintenant toutes les parties à traduire immédiatement en actes leurs engagements et à mettre en place des mesures concrètes pour prévenir de nouvelles violations. Les Nations Unies sont prêtes à soutenir tous les efforts visant à mieux protéger les enfants au Mali », a-t-elle assuré.

Soldats ivoiriens détenus au Mali : enfin, le bout du tunnel ?

Abidjan et Bamako sont favorables à une résolution pacifique de l’affaire des 46 soldats ivoiriens.La libération des soldats ivoiriens détenus au Mali depuis juillet dernier serait-elle en voie de résolution ? En déplacement jeudi 22 décembre à Bamako, une délégation ivoirienne conduite par le ministre de la Défense et frère du président Alassane Ouattara, Ibrahima Téné Ouattara a été reçue en audience par le président de la transition malienne, le Colonel Assimi Goïta. La rencontre a été sanctionnée par la signature d’un mémorandum visant à « promouvoir la paix » et à renforcer « les relations d’amitié, fraternité et de bon voisinage entre les deux pays ».

Il s’agit en réalité, selon le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop d’aller ensemble vers « une dynamique positive de surmonter » le conflit né de l’arrestation en juillet dernier de 49 soldats ivoiriens inculpés pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État » par le Procureur général près le tribunal de grande instance de la Commune VI Bamako. Accusation réfutée par Abidjan, précisant que les militaires en question appartiennent à l’effectif de l’armée et se sont rendus au Mali dans le cadre d’une mission onusienne.

Coup de théâtre 

En septembre, la médiation togolaise avait obtenu la libération des trois femmes du groupe. Mais aussitôt après, le chef de l’Etat malien qui recevait le ministre nigérian des Affaires étrangères, avait exigé l’extradition de personnalités maliennes en exil en Côte d’Ivoire en contrepartie de la libération des 46 militaires ivoiriens. Abidjan a réagi, qualifiant la demande de Bamako de « chantage » avant de décider d’impliquer la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans la recherche de solution à cette crise diplomatique l’opposant à son voisin du nord.

En session extraordinaire à New-York, en marge de la 77e Assemblée générale des Nations-Unies, l’institution sous-régionale, sous l’impulsion de son président en exercice, Umaro Sissoco Embalo, a exigé la libération des militaires ivoiriens. À cet effet, une délégation de « haut niveau » s’est rendue à Bamako fin septembre pour rencontrer l’officier qui gouverne le Mali depuis mai 2021, suite à un coup d’Etat contre le président de la colonel-major Bah N’dao que lui-même et ses compagnons d’arme avaient installé à la tête de la transition après le renversement d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK) en août 2020.

Ce voyage de quelques heures n’a vraisemblablement pas donné les résultats espérés, d’où la nouvelle demande de libération formulée par les dirigeants ouest-africains à l’occasion du 62e sommet ordinaire, tenu le 4 décembre dernier à Abuja, au Nigeria, sous peine de nouvelles sanctions. La semaine qui a suivi, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a été dépêché à Bamako pour transmettre le message au colonel Goïta. Jeudi 22 décembre, M. Dussey a accompagné la délégation ivoirienne à Bamako.

Gambie : qui sont ces militaires derrière la tentative de putsch

En Gambie, des militaires du rang seraient derrière la tentative de coup d’Etat contre le président Adama Barrow.Au Burkina Faso, des officiers subalternes ont pris le pouvoir en septembre dernier. En Gambie, des militaires du rang ont tenté de renverser le pouvoir d’Adama Barrow au pouvoir depuis six ans.

Après avoir annoncé le mercredi 21 décembre, l’arrestation sur instruction du chef d’Etat-major des Forces armées gambiennes de quatre personnes impliquées dans une tentative de coup d’État contre Adama Barrow, le porte-parole du gouvernement a édifié l’opinion nationale et internationale sur leur identité.

Selon Ebrimah Sankareh, il s’agit du caporal Sanna Fadera de la Marine gambienne, présenté aussi comme le cerveau du présumé complot, du caporal Mbarra Touray du premier bataillon d’infanterie de Yundum, du caporal Ebrimah Sanno de la police militaire. Les seuls sous-officiers du groupe sont le sergent Gibril Darboe et l’adjudant Njie B du bataillon des gardes du palais présidentiel. Mais ce dernier, comme deux autres membres de la supposée conspiration visant à déposer Adama Barrow sont en fuite et activement recherchés par les forces de sécurité du pays.

Cependant, les autorités gambiennes assurent que « la situation est sous contrôle », ajoutant qu’ « il n’y a pas lieu de paniquer ».

Sous protection de la Micega

Élu démocratiquement en décembre 2016, après les 22 ans de règne sans partage de Yaya Jammeh, arrivé au pouvoir par les armes en 1994, Adama Barrow a rempilé à la tête de l’État en décembre 2021 pour un nouveau mandat de cinq ans.

Depuis son arrivée au pouvoir, Adama Barrow bénéficie de la sécurité de la Mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest en Gambie (Micega), la force militaire de la Cedeao déployée à Banjul depuis le refus de Yaya Jammeh de céder le pouvoir après son revers à la présidentielle de décembre 2016. Les troupes de la Cédéao sont là pour « nous soutenir gratuitement pour la réforme du secteur de la sécurité », avait justifié Barrow après sa réélection.

Malgré cette sécurité renforcée autour du président gambien, des soldats se seraient aventurés à le renverser dans un contexte d’instabilité institutionnelle en Afrique de l’Ouest. Trois pays, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée ont connu des coups d’Etat militaires ces deux dernières années. Le chef de l’exécutif bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Cédéao a échappé à une tentative de coup d’Etat en février dernier.

Préoccupée par cette situation, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a mis en place une force militaire anti-coup d’État. Les chefs d’État-major ouest-africains qui se sont réunis à Bissau lundi 20 décembre estiment que la Force en attente de l’institution sous régionale constitue déjà un cadre opérationnel dédié à toutes les formes d’intervention. « Toutefois, la restauration de tordre constitutionnel requiert de lui en donner mandat et de lui fournir les capacités nécessaires », observent les officiers ouest-africains.

La commission de la Cédéao a « fermement » condamné la tentative de renversement du régime d’Adama Barrow. Le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall quant à lui, a rejeté « avec vigueur toute prise de pouvoir par les armes » et exprime sa solidarité au gouvernement gambien.

Le séjour de Téné Birahima Ouattara au Mali sera-t-il fructueux ?

L’affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis juillet dernier sera une nouvelle fois évoquée jeudi 22 décembre à Bamako.Le Togo continue ses actions de rapprochement des positions ivoiro-maliennes. Selon Radio France Internationale (RFI), une délégation ivoirienne conduite par le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, est arrivée ce jeudi dans la capitale malienne pour discuter des modalités de libération des 46 soldats ivoiriens.

Ils sont arrêtés depuis cinq mois par Bamako qui les accuse d’être des « mercenaires » alors que les autorités ivoiriennes les présentent comme des éléments de soutien aux casques bleus onusiens présents au Mali, un pays du Sahel en proie à l’insécurité jihadiste depuis plus d’une décennie.

Médiateur dans cette affaire, le Togo sera représenté dans cette rencontre entre Abidjan et Bamako par son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey. Il fera tout pour éviter de nouvelles sanctions aux autorités maliennes, sommées récemment par le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, de libérer les soldats ivoiriens.

Lors de son dernier sommet tenu début décembre à Abuja, au Nigeria, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a notamment menacé de nouvelles représailles le Mali s’il ne libérait pas les soldats ivoiriens avant le début du nouvel an 2023. L’organisation régionale a déjà soumis Bamako en 2022 à un embargo de six mois après un désaccord sur la durée de la transition des autorités militaires.

Pour éviter cette situation, « la médiation togolaise pourrait proposer aux deux parties (le Mali et la Côte d’Ivoire) une reformulation d’un protocole d’accord dans le cadre de la libération des militaires ivoiriens », d’après RFI, faisant remarquer que « cette visite devrait surtout permettre aux officiels ivoiriens et maliens de se parler directement pour faire avancer le dossier. C’est ce qui a manqué, reconnait un haut fonctionnaire de Bamako ».

Le Mali s’arme avec les drones turcs Bayraktar

Pour renforcer son arsenal aérien contre les groupes jihadistes, le Mali a acquis des drones Bayraktar TB2.Le Mali a rejoint les pays détenteurs des drones turcs de type Bayraktar (TB2). Selon un communiqué lu au journal télévisé du 21 décembre, ces équipements présentés au ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Colonel Sadio Camara lors d’un déplacement à Mopti, « ont été acquis grâce au partenariat » entre Ankara et Bamako. Les conditions d’acquisition n’ont pas été précisées ni le nombre d’aéronefs, mais on sait qu’en 2019, l’Ukraine a acheté un lot de six drones à 69 millions de dollars.

En Afrique de l’Ouest, le Mali est le cinquième pays à acquérir ces aéronefs sans pilote du fabricant turc Baykar. Avant lui, le Niger, le Nigeria, le Togo et récemment le Burkina Faso ont fait recours à ce type d’armes de dernière génération pour combattre efficacement les groupes jihadistes qui écument des pans entiers de leurs territoires. Pour le Mali, il s’agit de « renforcer le vecteur aérien », après le retrait définitif des forces françaises de Barkhane, sur fond de tension diplomatique entre Paris et Bamako.

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Moins cher que le modèle américain Reaper utilisé par l’armée française dans plusieurs de ses opérations au Sahel, le drone Bayraktar a fait ses preuves dans les récents conflits, dans les Balkans, en Europe et en Ethiopie ou encore en Libye, sur le continent africain.

Cependant, leur utilisation dans une guerre asymétrique peut s’avérer problématique en l’absence de renseignements de terrain fiables. En juillet dernier, l’armée togolaise a pris pour cible des adolescents qu’elle confondait à une colonne de jihadistes. Sept d’entre eux ont été tués par une frappe de drone TB2.

Nord-Kivu : Kinshasa va de nouveau pouvoir importer des armes

La République démocratique du Congo (RDC) va pouvoir « se doter librement » de nouveaux moyens militaires pour combattre notamment la rébellion du M23, à l’est du pays.C’est une nouvelle tournure dans le conflit au Nord-Kivu, à l’est de la RDC. Mardi, le Conseil de sécurité des Nations Unies a notifié aux autorités congolaises la levée de l’obligation de notification des exportateurs de matériels militaires lorsqu’ils fournissent des armes à la RDC. Cette mesure a été imposée en 2003 par l’ONU. Dans un communiqué parvenu mercredi à APA, Kinshasa se réjouit de cette décision « qui met fin à une injustice ».

« Cette résolution approuvée à l’unanimité par les membres du Conseil de Sécurité vient ainsi réparer une injustice qui empêchait notre pays à se doter librement d’équipements militaires devant permettre aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) d’avoir les capacités nécessaires à défendre la patrie face notamment à l’agression rwandaise sous couvert du mouvement terroriste M23 », souligne le gouvernement congolais.

Avec cette décision, Kinshasa devrait reprendre les importations de moyens de défense, laissant craindre une intensification des combats à l’est du pays où sévissent plusieurs groupes armés dont les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23). Ce groupe armé est issu d’une ancienne rébellion tutsie congolaise qui a repris les armes fin 2021 et aurait provoqué la mort de plus de 130 civils fin novembre.

Les autorités congolaises indiquent à chaque occasion que le Rwanda soutient le M23 alors que le président Paul Kagame note que le conflit à l’est de la RDC ne devrait pas être imputé à son pays, « étant donné que plus de cent groupes armés, et pas seulement le groupe rebelle M23, sont actifs » en RDC. Le chef de l’Etat rwandais estime que ce conflit découle plutôt de l’incapacité de Kinshasa de résoudre ses problèmes internes de longue date avec les Congolais d’origine rwandaise.

En revanche, la RDC va pouvoir compter encore en 2023 sur les casques bleus onusiens puisque le Conseil de sécurité a renouvelé en même temps le mandat de sa force de maintien de la paix pour une année supplémentaire. « Le gouvernement prend acte du prolongement du mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) d’une année tout en réaffirmant sa détermination à poursuivre la mise en œuvre du Plan de retrait progressif et échelonné conformément à la volonté exprimée par la population congolaise », souligne Kinshasa.

Guterres relance la force africaine sous mandat robuste de l’Onu

Pour restaurer la paix et lutter contre le terrorisme en Afrique, António Guterres plaide pour le déploiement d’une force africaine robuste avec mandat de l’Onu.A la place des missions de maintien de la paix dans certains pays africains, António Guterres, le secrétaire général des Nations unies (Onu), plaide pour « une force robuste d’imposition de la paix et de la lutte antiterroriste ». Les forces onusiennes sont sous le feu des critiques pour leur inefficacité dans certains théâtres d’opérations en Afrique.

En Afrique, les missions de maintien de la paix des sous l’égide des nations-unies sont souvent jugées inefficaces en raison de l’absence de robustesse de leur mandat. C’est par exemple le cas au Mali et en République démocratique du Congo (RDC) où interviennent des missions de stabilisation. En conférence de presse lundi 19 décembre à New-York, le secrétaire général de l’Onu a reconnu les limites de certaines missions de maintien de la paix.

« Nous assistons à des situations où nous avons des opérations de maintien de la paix où véritablement, il n’y a pas de paix à maintenir », a admis M. Guterres. Devant un tel état de fait, « c’est facile de manipuler les populations » en disant « voilà les casques bleus, ils ne sont pas capables de lutter contre les organisations terroristes ou des mouvements comme le M23 en RDC ».

Naissance d’Ecoforce

Ce souhait ardent du secrétaire général des Nations-unis coïncide avec l’ambition affichée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de se doter d’une force d’intervention contre le terrorisme et les coups d’États.

L’aggravation de la situation sécuritaire au Sahel avait motivé, le 4 décembre dernier, la décision des chefs d’Etat ouest-africains de créer une force régionale anti-terroriste qui aura également mandat de « restaurer l’ordre constitutionnel partout où il sera menacé dans la sous-région ».

Donnant suite à cette instruction, les chefs d’état-major des pays membres de la Cédéao se sont réunis lundi 19 décembre à Bissau pour concrétiser la mise en place de cette force qui, selon la ministre bissau-guinéenne des Affaires étrangères, Suzi Barbosa, s’appellera Ecoforce. Mais le mécanisme de financement de cette force d’intervention de la Cédéao n’est pas encore défini.

Soldats ivoiriens détenus: l’Onu accule la junte malienne

Le secrétaire général des Nations-Unies a demandé encore une fois aux autorités maliennes de libérer les soldats ivoiriens détenus depuis juillet dernier.L’Organisation des Nations unies met à nouveau la pression sur le pouvoir de Bamako sur la question des soldats ivoiriens détenus au Mali. L’Onu réaffirme sa position exprimée en septembre dernier par le secrétariat des Nations-Unies sur le sujet qui installe la tension les relations diplomatiques entre les autorités ivoiriennes et leurs homologues maliennes.

Face aux journalistes, à l’occasion de sa conférence de presse de fin d’année à New-York, lundi 19 décembre 2022, le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a réclamé de nouveau la libération des 46 militaires accusés de « mercenariat » par la junte malienne. « Il faut régler le problème des ivoiriens qui sont détenus au Mali », martèle-t-il. Pour Guterres, le fait que l’arrivée à Bamako de ces soldats soit entachée de « quelques irrégularités bureaucratiques » ne pourrait expliquer « qu’ils soient en détention ». « Il faut qu’ils reviennent chez eux le plus rapidement possible ».

Cette nouvelle sortie d’Antonio Guterres intervient quelques jours après le 62ème sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) tenu à Abuja, et au sortir duquel, il a été encore une fois demandé aux autorités maliennes de lâcher du lest dans cette affaire au risque de s’exposer à de nouvelles sanctions.

Abidjan parle de « chantage »

Le président de la Commission de la Cédéao, le Gambien Omar Touray a déclaré que le Mali avait jusqu’à janvier 2023 pour se soumettre aux exigences de l’organisation communautaire. À cet effet, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey a discrètement effectué un déplacement à Bamako et s’est entretenu avec le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta.

En juillet dernier, 49 soldats ivoiriens ont été interpellés à l’aéroport international Modibo Keita Bamako-Sénou. Ils sont dans la foulée accusés d’être des « mercenaires » dont le dessein serait de déstabiliser la transition en cours au Mali depuis mai 2021. Les autorités ivoiriennes ont immédiatement réagi, affirmant que les militaires en question sont inscrits dans l’effectif de l’armée et se trouvaient au Mali dans le cadre d’un mécanisme de l’Onu autorisant les appuis aux casques bleus, appelés NSE (Éléments nationaux de soutien).

Sur demande de Bamako, le président togolais, Faure Gnassingbé s’est impliqué pour un dénouement heureux de cette crise entre Bamako et Abidjan. Il a obtenu début septembre la libération de trois soldats, précisément les trois femmes du groupe. Mais au cours d’une audience accordée, quelques jours après, à Geoffrey Onyeama, ministre nigérian des Affaires étrangères, le colonel Assimi Goita a exigé à Abidjan l’extradition de personnalités maliennes poursuivies par la justice de leur pays. Ce que la Côte d’Ivoire a qualifié de « prise d’otage » et de « chantage » avant de saisir la Cédéao pour un arbitrage.

Burkina : des formations à la culture hors-sol pour les veuves des soldats au front

Le projet va également toucher les veuves des chauffeurs de convoi de ravitaillement des zones sous contrôle jihadiste.Le Conseil des ministres a décidé, vendredi 16 décembre, de la mise en œuvre d’un projet de formation agricole en faveur des veuves des victimes du terrorisme. 

Il s’agit d’un projet de formation à la culture hors-sol et en irrigation, a déclaré le ministre de l’Agriculture et des Ressources animales et halieutiques, Dénis Ouédraogo. 

Les bénéficiaires prioritaires sont les veuves des éléments des forces de défense et de sécurité et des chauffeurs de convoi de ravitaillement tombés sur le champ de bataille. 

« Il s’agira d’organiser au profit de ces femmes, des formations en culture hors-sol, en irrigation, l’essentiel étant qu’elles parviennent, à partir de ces activités, à se prendre en charge », a expliqué le ministre Dénis Ouédraogo.

Des médias ont, à plusieurs reprises, fait cas des conditions difficiles des veuves et orphelins des soldats tombés au front.

Sahel : Washington pour une approche globale de la lutte contre le terrorisme

Le contre-terrorisme ne peut réussir par la seule force et les mesures de sécurité dures selon la sous-secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland.Dans le combat contre le jihadisme au Sahel, le recours exclusif à la force a montré ses limites. Les importants moyens militaires déployés sur le terrain n’ont pas permis de freiner l’expansion des groupes armés et l’amplification de leurs attaques. Partant de ce constat, la sous-secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland, a plaidé, jeudi à Washington, pour un changement d’approche.

« Nous avons vu à maintes reprises que le contre-terrorisme ne peut réussir par la seule force et les mesures de sécurité dures. Comme on me l’a rappelé lors de mes récents voyages au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie et au Niger, pour être vraiment efficace, comme beaucoup l’ont dit, la lutte contre le terrorisme doit s’inscrire dans un effort de l’ensemble du gouvernement et de la société », a-t-elle déclaré.

Les limites du tout sécuritaire

S’exprimant lors d’un briefing de haut niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la lutte contre le terrorisme mondial, Mme Nuland a indiqué que les partenaires internationaux doivent favoriser la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme, l’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques s’ils veulent arriver à bout de ce fléau.

« Nous devons soutenir les gouvernements et leur capacité à répondre aux besoins de leurs citoyens. C’est la clé pour briser le cycle de l’extrémisme violent », a-t-elle insisté.

Citant l’exemple du Niger, Victoria Nuland a fait remarquer que le soutien aux forces de sécurité bien qu’important et primordial pour ralentir les activités groupes jihadistes, n’est pas suffisant dans un pays où la moitié des enfants ne sont pas scolarisés.

A l’en croire, le manque d’éducation est un moteur de la prochaine génération d’insécurité et de terrorisme. Elle a ainsi souligné la nécessité de faire en sorte que les femmes et les filles aient un accès sûr à l’éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques, et que leurs communautés et leurs pays soient plus stables et plus prospères.

« C’est pourquoi nous nous concentrons sur la mise en œuvre du cadre mondial actuel et solide de lutte contre le terrorisme, axé sur une approche globale de la société », a-t-elle dit.

Respect des droits humains 

Par ailleurs, la diplomate américaine a déploré les tentatives visant à saper les avancées en matière de genre, de société civile et de droits de l’homme réalisées dans les résolutions du Conseil de sécurité et dans la Stratégie antiterroriste mondiale, menées par certains Etats membres de l’Onu.

« Il est essentiel que les campagnes antiterroristes ne servent pas de prétexte aux États membres pour violer eux-mêmes les libertés fondamentales », a-t-elle soutenu.

La diplomate américaine a enfin annoncé que l’Assemblée générale de l’Onu examinera, l’année prochaine, la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme.

«Le Rwanda n’est pas responsable du conflit en RDC» (Kagame)

Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).Le président rwandais, Paul Kagame a déclaré que le conflit en République démocratique du Congo (RDC) voisine, en particulier dans la partie orientale du pays, ne devrait pas être imputé à son pays. De l’avis du dirigeant rwandais, le conflit entre le Mouvement du 23 mars (M23) et l’armée congolaise reflète plutôt l’incapacité de Kinshasa à résoudre ses problèmes internes de longue date concernant les Congolais d’origine rwandaise.

« Ce qui se passe en RDC ne doit pas être mis sur le dos du Rwanda, étant donné que plus de cent groupes armés, et pas seulement le groupe rebelle M23, sont actifs dans le pays », a notamment dit, vendredi 16 décembre 2022 à Washington (Etats-Unis), où il séjourne dans le cadre du sommet États-Unis-Afrique.

Il a ajouté que le M23 est né de l’incapacité du gouvernement congolais à résoudre les problèmes des Congolais parlant le kinyarwanda.

« Ce que je veux dire clairement, c’est que ce problème n’a pas été créé par le Rwanda et qu’il n’est pas le problème du Rwanda. C’est le problème du Congo. Ce sont eux qui doivent y faire face », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, Kagame a souligné que son pays a attiré l’attention de Kinshasa et de la communauté internationale sur la collaboration présumée entre les rebelles rwandais des FDLR et l’armée nationale congolaise, des allégations qui, selon lui, ont été largement ignorées.

A Washington, Addo s’inquiète de la « présence de Wagner » au Burkina

Après le Mali, la compagnie militaire privée russe Wagner, offrirait ses services au Burkina Faso.À Washington où il participe au sommet États-Unis – Afrique qui s’est ouvert le mardi 13 décembre, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé que le Burkina Faso a fait appel aux services de la compagnie militaire privée russe, Wagner pour lutter contre les groupes jihadistes. 

« Aujourd’hui, les mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a maintenant conclu un arrangement avec le Mali pour que les forces Wagner présentes dans ce pays puissent intervenir au Burkina.», a déclaré Nana Akufo Addo alors qu’il rencontrait mercredi 14 décembre le secrétaire d’État américain, Antony Blinken.

Selon le président sortant de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), « une mine dans le sud du Burkina » a été attribuée au groupe Wagner « en guise de paiement » de ses services.

Pour le chef de l’Etat ghanéen, « voir opérer » les mercenaires de Wagner « à notre frontière est particulièrement pénible pour le Ghana », soulignant la position ferme de son pays sur la guerre russo-ukrainienne.

« Outre le fait que nous n’acceptons pas l’idée que les grandes puissances fassent à nouveau de l’Afrique leur théâtre d’opération, nous avons une position particulière, que vous connaissez, sur la guerre en Ukraine, où nous avons été très clairs dans notre condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Par conséquent, la présence de ce groupe à nos frontières est un sujet d’inquiétude et de préoccupation considérable pour nous », a-t-il indiqué, espérant « avoir une occasion privilégiée de parler de ses implications » avec les autorités américaines.

Le gouvernement burkinabé n’a pas encore réagi aux déclarations du président ghanéen. Le Burkina Faso comme le Mali, la Guinée et le Soudan n’ont pas été invités au sommet Etats-Unis-Afrique en raison de leur instabilité institutionnelle. Ces quatre pays ont la particularité d’être dirigés actuellement par des juntes militaires.

Burkina : l’armée reprend une ville à la veille de l’indépendance

Les Forces armées nationales du Burkina Faso ont lancé plusieurs opérations de reconquête du territoire national, selon des sources sécuritaires.« La ville de Solenzo est désormais entre nos mains. Nous avons sécurisé tous les secteurs. Il nous reste quelques voies d’accès », a affirmé à APA, ce samedi en début de soirée, un officier de l’armée Burkinabè.

Il confirmait ainsi, des images diffusées par l’Agence d’informations du Burkina (AIB) faisant cas de la libération des mains des djihadistes, de la ville de Solenzo, chef-lieu de la province des Banwa, dans la Boucle du Mouhoun.

« Le drapeau national flotte à nouveau à Solenzo, à la veille de commémoration d’indépendance (11 décembre 1960). Les soldats de « l’opération Solenzo » poursuivent leurs actions contre les terroristes qui avaient pris le contrôle total de la ville depuis plusieurs mois », a expliqué le rédacteur en chef de l’AIB, Apollinaire Tilado Abga.

Début septembre 2022, des membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) terroristes avaient installé leur quartier général dans la résidence du Haut-commissaire des Banwa, à Solenzo, selon des images largement partagées sur les réseaux sociaux. Dans la foulée, l’armée avait informé que des dispositions seraient prises pour rétablir la sécurité et la quiétude dans la province,

Plusieurs sources ont indiqué que le drapeau national rouge jaune vert flotte à nouveau au Haut-commissariat de Solenzo. Elles ont ajouté que cette prouesse de l’armée a été réalisée après une dizaine de jours de combats menées par des forces spéciales. Au cours des affrontements, près d’une « soixantaine de djihadistes ont été neutralisés, des plots logistiques détruits et du matériel de guerre récupéré ».

Plusieurs opérations de reconquête du territoire national sont en cours, selon des sources sécuritaires. Depuis plus de sept ans, cet État Sahel est confronté à une crise sécuritaire menée par plusieurs groupes jihadistes

Sahel : libération d’un otage allemand enlevé depuis 2018

Jörg Lange, un humanitaire allemand de 63 ans détenu depuis 2018 au Sahel, va retrouver les siens.Jörg Lange arrive au bout de sa traversée du désert. Ce samedi 10 décembre, la directrice générale de l’ONG Help a fait état de la libération de son collaborateur allemand, détenu depuis plus de quatre années au Sahel, une région comprenant les territoires bordant le Sahara et dans laquelle opèrent plusieurs groupes jihadistes.

« Nous sommes très soulagés et reconnaissants que notre collègue Jörg Lange, après plus de quatre ans et demi, puisse retourner auprès de sa famille », estime la directrice générale de Help, Bianca Kaltschmitt, dans un communiqué.

Elle remercie « vivement toutes les personnes qui ont contribué à cette libération ou qui l’ont soutenue, en particulier la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères, la police criminelle, ainsi que les autorités et des amis au Mali, au Niger et dans les pays voisins ».

Jörg Lange avait été enlevé le 11 avril 2018 dans l’ouest du Niger par des hommes armés à moto près d’Ayorou, dans une région frontalière du Mali en proie à des attaques jihadistes récurrentes. Son chauffeur nigérien avait été libéré peu de temps après, selon certaines sources.

Au moins quatre otages occidentaux sont encore détenus au Sahel, selon un décompte ne recouvrant que les cas rendus publics par leur entourage ou leur gouvernement : le Français Olivier Dubois, enlevé le 5 mai 2021, l’Américain Jeffery Woodke (14 octobre 2016), l’Australien Arthur Kenneth Elliott (15 janvier 2016) et le Roumain Iulian Ghergut (4 avril 2015).

Un autre Allemand, le père Hans-Joachim Lohre, dont on est sans nouvelles depuis fin novembre, est largement considéré comme ayant été enlevé, bien qu’aucune revendication n’ait été rapportée, selon l’Agence France-Presse (AFP).

RDC : au moins 131 civils tués par le M23 (ONU)

Depuis plusieurs années, l’Est de la République démocratique du Congo est le théâtre de violences de groupes armés.Une enquête préliminaire de la Mission  des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du  Congo (Monusco) et du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits  de l’Homme (BCNUDH) affirme qu’au moins 131 civils (102 hommes, 17  femmes et 12 enfants) ont été tués les 29 et 30 novembre dernier dans l’Est de la RDC.

Faute de pouvoir  accéder aux villages concernés, les enquêteurs des Nations Unies  n’écartent pas une évolution de ce bilan alors que le gouvernement  accuse le M23 d’avoir tué au moins 272 civils lors de ces assauts.

Selon  le communiqué de la mission onusienne publiée mercredi 7 décembre, ces  actes ont été perpétrés à Kishishe et Bambo, deux villages du territoire  de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, « dans le cadre d’une  campagne de meurtres, de viols et d’enlèvements et de pillages contre  ces deux villages en représailles à des affrontements entre le M23 et  les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR-FOCA) et des  groupes Mayi-Mayi Mazembé et Nyatura Coalition des mouvements pour le  changement ».

« Les victimes ont été  exécutées arbitrairement par balle ou à l’aide d’armes blanches »,  indiquent les enquêteurs de l’Onu qui ont également recensé « huit  personnes blessées par balles et 60 autres enlevées », tandis que « 22  femmes et cinq filles ont été violées ».

Sous  l’égide de la Communauté économique des Etats d’Afrique australe (SADC),  des pourparlers sont en cours  au Kenya pour le rétablissement de la  paix dans l’est de la RDC. Absents des réunions qui se sont tenues à  Nairobi, les rebelles du M23 ont accepté un cessez-le-feu. Les  présidents rwandais, congolais ont pris part aux travaux par  visioconférence et ont souhaité le retour d’une paix durable dans l’est  de la RDC. Paul Kagamé s’est félicité « de la réponse rapide de la  région » et des « mécanismes mis en place pour sauver des vies dans  l’Est de la RDC ».

Début novembre,  les Etats-Unis ont accusé le Rwanda de soutenir le M23. Des accusations  auxquelles le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta a  répondu, affirmant que « les Etats-Unis ont une vision erronée et  malavisée du conflit ».

Crise en RDC, une approche « erronée », selon Kigali

Le Rwanda a critiqué la position « malavisée » des Etats-Unis dans la lutte contre la crise sécuritaire qui secoue actuellement l’est de la République démocratique du Congo (RDC).Le ministre rwandais des Affaires étrangères, le Dr Vincent Biruta, a condamné mardi ce qu’il a appelé l’approche « erronée et malavisée » de la communauté internationale dans sa gestion du conflit qui fait rage dans la région orientale de la RD Congo.

Le haut diplomate rwandais réagissait après les entretiens de lundi entre le Président Paul Kagamé et le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken sur les efforts actuels pour apporter la paix et la stabilité en RDC et dans toute la région d’Afrique centrale.

Selon le haut fonctionnaire rwandais, l’approche erronée et malavisée de la communauté internationale continue d’exacerber le problème en prenant parti alors que la neutralité aurait engendré plus de confiance entre les parties prenantes.

« L’ingérence et les diktats extérieurs dans les efforts régionaux et continentaux servent à soustraire la RDC de toute responsabilité et l’encouragent à ne pas respecter les engagements pris dans le cadre des processus en cours », a déclaré le Dr Biruta.

Selon lui, le groupe rebelle M23 ne doit pas être lié au Rwanda. « Ce n’est pas au Rwanda de résoudre ce problème », a-t-il déclaré.

En outre, le Dr Biruta a rappelé que la position du gouvernement rwandais reste que ses propres préoccupations en matière de sécurité doivent être traitées, en particulier lorsque d’autres parties prenantes ne se sentent pas obligées de s’impliquer sérieusement.

Il a ajouté que son pays continuerait à jouer un rôle constructif dans l’intérêt de la région au sens large. Un gel diplomatique persiste entre Kigali et Kinshasa, les deux parties s’accusant mutuellement de soutenir les rebelles de l’autre.

La RD Congo affirme que le Rwanda a aidé et encouragé les rebelles du M23 dans leur offensive dans l’est du pays, une allégation que Kigali a démentie.

Plusieurs tentatives de médiation pour mettre fin à la méfiance mutuelle, dont plusieurs pourparlers négociés par le président français Emmanuel Macron et son homologue angolais, n’ont pas abouti aux résultats escomptés.

Soldats ivoiriens détenus: vers de nouvelles sanctions contre Bamako

Depuis juillet dernier, des militaires ivoiriens sont détenus par Bamako pour « tentative de déstabilisation » de la transition.Les autorités maliennes disposent de moins d’un mois pour libérer les 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis juillet dernier pour « mercenariat ». Sans quoi, elles exposent le Mali à de nouvelles sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Réunis dimanche 4 décembre en session ordinaire à Abuja, au Nigeria, les chefs d’État ouest-africains en sont arrivés à cette éventualité comme l’a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, à la fin de la rencontre. Le président togolais, Faure Gnassingbé sera chargé de porter le message au colonel Assimi Goïta dans les prochains jours.

Cet ultimatum fait suite à l’échec de la médiation de la Cédéao dans ce contentieux. Saisie par Abidjan après que le colonel Goïta a exigé l’extradition de personnalités maliennes faisant l’objet de poursuites judiciaires chez elles, l’institution régionale avait envoyé une « mission de haut niveau » à Bamako pour obtenir la libération des des militaires ivoiriens, en vain. Le maintien en détention de 46 d’entre-eux après la médiation de Lomé ayant abouti à la libération des trois femmes du groupe, préoccupe toujours la Cédéao.

La menace de nouvelles sanctions contre le Mali risque cependant de ne pas « résoudre le problème ». « Quoique l’on pense du dossier, elle est en instance devant les juridictions du Mali », rappelle, sous le sceau de l’anonymat, un chercheur ouest-africain en sciences politiques. Ce dernier doute de l’efficacité d’un nouvel embargo après celui infligé au Mali de janvier à juillet 2022 pour son refus de remettre le pouvoir aux civils dans des délais raisonnables.

Pour le même chercheur, un pays comme « le Sénégal ne peut pas se permettre de refermer ses frontières pour un contentieux bilatéral de cette nature et dans un contexte économique propre ». La Cédéao n’a pas précisé la nature des sanctions qui seront infligées à Bamako, souligne notre interlocuteur qui déconseille d’ores et déjà une « intervention militaire ». « Le Mali n’est pas la Gambie ou la Guinée Bissau », prévient le chercheur.

Burkina : suspension de RFI

Le pays est pourtant cité en exemple, en matière de liberté d’expression.Le gouvernement de Transition a annoncé, ce samedi, « la suspension » des programmes de la Radio France Internationale (RFI).

La mesure concerne tout le pays et prend effet dans « l’immédiat jusqu’à nouvel ordre », peut-on lire d’un communiqué signé par le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, ancien journaliste à la télévision nationale.

La suspension intervient après la diffusion de deux reportages sur les antennes de la radio française. Le premier, diffusé ce samedi, porte sur « le relai d’un message d’intimidation des populations attribué à un Chef terroriste », selon l’exécutif fait allusion au chef d’Ansarul islam, branche locale du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Dans la vidéo de 5 minutes, Jafar Dicko a mis en garde les autorités contre l’implixarkon des civils dans la guerre contre le terrorisme. 

Quant au second reportage reproché à RFI, il traite de la confirmation d’une tentative de coup d’Etat par le Président de la Transition le capitaine Ibrahim Traoré.

Le gouvernement a reproché au média français un « manquement grave » et l’accuse de propager une « information mensongère ». Il s’est indigné face « à l’attitude tendancieuse des journalistes de ce média et leur propension à jeter un discrédit sur la lutte dans laquelle le Peuple burkinabè est engagé pour plus de liberté et de dignité ».

 » Décision illégale »

Le journaliste d’investigation Newton Ahmed Barry a dénoncé la décision du gouvernement qui, selon lui, n’est pas habilité à suspendre un média. » Cette prérogative revient au Conseil supérieur de la communication (CSC). Sauf si la loi a changé », a-t-il insisté. Il a expliqué que les délits qui appellent à la suspension d’un media procédent d’abord d’une audition par le CSC avant toute sanction. Laquelle est susceptible d’être déférée devant un juge.  » Museler ou persécuter la presse ne transforme pas le mensonge en vérité. C’est pas non plus parce que le mensonge est tu ou ignoré qu’il finit par devenir une vérité… Il faut revoir la militarisation de la gouvernance politique. Un État n’est pas une grande caserne », a suggéré l’ancien Président de la Commission nationale électorale indépendante (CENI).

La suspension de RFI est un nouveau pas dans la détérioration des relations entre le Burkina Faso et la France. Depuis plusieurs semaines, des manifestants réclament le départ des forces spéciales françaises basées à Kamboinssin. Ils s’en sont pris aux enseignes de l’ambassade de France à Ouagadougou et de l’institut français, à plusieurs reprises. Le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem de Tambela avait accusé la France, sans la nommer, de manquer de loyauté dans la lutte contre le terrorisme au Burkina.

Longtemps pris pour exemple en matière de liberté d’expression et de la presse, le pays est en chute libre. Le Burkina a été crédité d’une note de 2, 25/4 en 2021, alorqu’il était noté à 2,37 en 2016; 2,44 en 2017; 2,68 en 2018.

Le gouvernement a réaffirmé son attachement à la liberté de presse et d’opinion, mais « également au droit du public à l’information ». Il a invité cependant au respect des règles et principes édictés en la matière dans le pays. 

Avant le Burkina Faso, le Mali a pris une décision similaire contre RFI pour les mêmes griefs.

Mali : deux morts dans une attaque à Kayes

La double attaque du 30 novembre au 1er décembre s’est produite à moins de 300 kilomètres de la frontière sénégalaise.Des véhicules et motos calcinés, des douilles de fusil d’assaut. C’est la scène hideuse laissée par des hommes armés qui ont fait une incursion dans la nuit de mercredi à jeudi à Yélimané, à 600 kilomètres, à l’ouest de Bamako, dans la région de Kayes et non loin de la frontière avec la Mauritanie.

Plusieurs sources locales font état de deux attaques ayant ciblé le poste de douane de la ville et le camp des Forces armées maliennes (Fama). Selon les mêmes sources, ce double assaut aurait fait deux victimes dont un militaire et un civil. La réaction des autorités maliennes est attendue suite à cet incident que beaucoup d’observateurs de la crise sécurité au Mali attribuent aux jihadistes.

Depuis quelques années, la Katiba du Macina, composante du Groupe de soutien à l’Islam (GSIM) affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), évolue vers l’ouest du Mali depuis son bastion du centre. Cette stratégie expansionniste s’articule autour de prêches dans les villages des régions de Kayes et de Koulikoro.

Alors que les premières prédications remontent à 2016, c’est à partir de mai 2020 que les hommes d’Amadou Kouffa ont installé une base entre Diéma et Yelimané, sous la direction du jihadiste Abou Abderahman, responsable de la zone de Nampala. Mais cela passe aussi par des attaques contre les représentants de l’Etat.

En août 2020, deux gendarmes ont été tués dans l’attaque de la brigade territoriale de Sandaré, dans le cercle de Nioro du Sahel. Quelques jours après, trois soldats maliens sont tombés dans une embuscade à Guiré, dans le cercle de Nara. Le 29 août dernier, des jihadistes présumés ont attaqué le poste de sécurité de Hamdallaye, dans le cercle de Kéniéba. Ces opérations de la Katiba du Macina ne sont pas uniquement une source d’inquiétude pour le Mali.

Le Sénégal qui a réussi jusque-là à contenir l’insurrection jihadiste dans le Sahel au niveau de ses frontières, va redoubler de vigilance en raison de sa proximité avec localités ciblées par les jihadistes dans la région ouest du Mali. A ce titre, les autorités sénégalaises ont décidé de renforcer la sécurité à la frontière avec le Mali, en établissant des camps militaires mais aussi en insistant sur la coopération avec le Mali et la Mauritanie pour des actions communes préventives contre les groupes jihadistes.

L’Etat islamique annonce la mort de son « calife »

L’Etat islamique est en pleine expansion sur le continent africain.L’Etat islamique a annoncé, mercredi 30  novembre dans un élément sonore de près de 10 minutes de son porte-parole Abou Muhajir al Hachimi al Qourachi, la mort de son «  calife ». Abou al Hassan al Hachimi Al Qourachi a été tué au cours d’un combat dont le lieu n’a pas été précisé, décrypte Wassim Nasr, journaliste à  France24 et spécialiste des mouvements jihadistes. 

D’origine  irakienne comme Abou Bakr al Baghdadi, premier chef de l’Etat islamique  tué par les Etats-Unis en octobre 2019, Abou al Hassan al Hachimi al  Qourachi a remplacé son compatriote Abou Ibrahim al Hachimi al Qourachi  après la mort, en février 2022, de ce dernier dans le nord de la Syrie  lors d’une opération des forces spéciales américaines.

Très  discret comme son prédécesseur, Abou al Hassan al Hachimi al Qourachi  est arrivé en février dernier, à la tête de l’Etat islamique, alors en pleine expansion dans le monde, particulièrement en Afrique où il compte sept « provinces », après avoir perdu du terrain dans la zone syro-irakienne d’où il a été proclamé en juin 2014.

En mars dernier, l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) qui était rattaché à la « province de  l’Afrique occidentale », placée sous l’autorité d’un « wali »  (gouverneur) nigérian a été promue province à part entière et revendique  ses opérations sous le nom de l’Etat Islamique au Sahel (EIS). Depuis mars, l’EIS concentre ses actions dans le nord malien, entre les régions  de Gao et de Ménaka, tuant plusieurs centaines de civils, indiquent des organisations de défense des droits humains.

Dans  la même logique, la branche mozambicaine a été détachée de la province de l’Etat islamique en Afrique australe, dans laquelle elle évoluait sous la direction des Forces Démocratiques alliées (ADF), des islamistes  radicaux ougandais, installés dans l’Est de la République démocratique  du Congo (RDC). Dans le nord du Nigeria, principalement dans le Bassin  du Lac Tchad, l’État islamique en Afrique occidentale multiplie les  assauts contre les forces armées nigérianes et tentent d’administrer des territoires. 

Selon plusieurs  experts, cette politique d’expansion décidée par le commandement central  de l’organisation jihadiste sera poursuivie quel que soit le chef. Abou  al Hassan al Hachimi al Qourachi est déjà remplacé par un « vétéran du  jihad », Abou al Hussein al Husseini al Qourachi, a indiqué le porte-parole de l’État islamique appelant à « vouer allégeance » au nouveau « calife ».

Le Mali, de retour dans les bonnes grâces de la Cédéao ?

Le médiateur de la Cédéao pour le Mali a déclaré être « satisfait de ce qui est en train de se passer » pour un retour à l’ordre constitutionnel.Goodluck Jonathan était encore à Bamako ce mardi 29 novembre. Ce court séjour du médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour le Mali avait pour objet d’évaluer la conduite de la transition. Après sa rencontre avec les autorités maliennes, l’ancien président du Nigeria (2010-2015) s’est dit « plutôt satisfait de ce qui est en train de se passer », estimant que « le programme de la transition se déroule bien ».

La visite de Goodluck Jonathan au Mali intervient à quelques jours du sommet ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement prévu le 4 décembre à Abuja, au Nigeria. Les dirigeants ouest-africains examineront la situation politique en Guinée, au Burkina Faso et au Mali, trois pays qui ont récemment connu des coups d’Etat et sous l’emprise des militaires.

Au même titre que le Burkina et la Guinée, la junte malienne a accepté de faire une transition de 24 mois à compter de mars 2022 en lieu et place des cinq ans décidés initialement. Tirant les conséquences de cette décision, l’institution régionale a levé à l’occasion de son sommet du 3 juillet, les sanctions économiques et financières imposées au Mali depuis le 9 janvier dernier.

Cependant, les sanctions individuelles de même que l’exclusion de Bamako des instances de décision de la Cédéao sont toujours en vigueur. Une épée de Damoclès dont les autorités maliennes voudrait bien se débarrasser, mais l’affaire des 46 ivoiriens n’arrange pas les choses pour le Mali. Le maintien en détention de ces soldats arrêtés depuis juillet dernier par Bamako qui les accuse de « mercenariat » préoccupe la Cédéao.

L’organisation régionale qui a été saisie par Abidjan qui continue de clamer leur innocence et ne cesse de réclamer leur libération sans condition, a dépêché une « mission de haut niveau » à Bamako, suite à son sommet extraordinaire du 22 septembre à New-York, en marge de la 77e Assemblée générale des Nations-Unies.

Mais rien n’a fuité de l’audience accordée le 29 septembre par le Colonel Assimi Goita au Gambien Adama Barrow, au Ghanéen Nana Akufo Addo et au ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, représentant de Faure Gnassingbé, empêché. Au même moment, la Côte d’Ivoire annonce le retrait de toutes ses troupes de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la Stabilisation au Mali (Minusma) d’ici août 2023.

Burkina: les civils face aux représailles jihadistes

Le capitaine Ibrahim Traoré, qui s’est emparé du pouvoir au Burkina Faso, a décidé d’impliquer les civils dans la lutte contre les insurgés islamistes.Les nouvelles autorités de la transition vont lancer l’offensive contre les groupes jihadistes. En plus d’augmenter les effectifs de l’armée, une campagne de recrutement de 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) a été lancée sous la supervision de la Brigade de veille et de défense patriotique (BVDP).

Les VDP, de 18 à 79 ans…

Responsable des dernières attaques contre les forces de défense et de sécurité et des civils dans la région du Sahel, la branche locale du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) n’a pas tardé à réagir. Dans une vidéo de cinq minutes dont des extraits ont été largement diffusés sur les réseaux sociaux lundi 28 novembre, Jafar Dicko qui préside aux destinées d’Ansarul Islam, fondé en 2016 par son frère ainé feu Malam Ibrahim Dicko, mort en mai 2017, a mis en garde les autorités contre l’enrôlement de civils dans la guerre contre les jihadistes. Des menaces de représailles sont aussi envoyées aux candidats pour « la défense de la patrie » et à leurs villages d’origine.

Alors qu’elles s’étaient fixé un objectif de recrutement de 50 000 VDP, les autorités burkinabè ont reçu les candidatures de 90 000 personnes âgées de 18 à 79 ans. On retrouve des policiers radiés, des soldats à la retraite, des membres des groupes d’autodéfense et des chasseurs dozos parmi les prétendants. Tous les corps de métiers sont représentés. Des ministres et des syndicalistes ont aussi répondu à « l’appel de la patrie ». Cependant, tout le monde ne sera pas recruté. Les étrangers, les syndicalistes et les hommes politiques doivent régulariser leur situation s’ils veulent servir comme VDP, précisent nos sources.

« Des bandits… »

Les candidats retenus bénéficieront d’une formation militaire de deux à quatre semaines, selon le décret de juin 2022 portant statut du VDP. Ils signeront un engagement renouvelable de deux ans avec l’Etat avant d’être mis à la disposition de la BVDP et ils devraient percevoir une prime de 60 000 francs par mois. Sans doute pour motiver ces soldats d’un genre nouveau avec qui, désormais, l’armée agira sur le théâtre des opérations, assure le capitaine Traoré lors de sa rencontre avec les VDP dont l’institutionnalisation remonte à 2019 sous le magistère de Roch March Christian Kaboré.

Le jeune officier subalterne a très tôt annoncé les couleurs contre les jihadistes qu’il a qualifiés de « bandits » lors d’un déplacement à Djibo. Pourtant, revendiquant l’attaque du 26 septembre contre un convoi de ravitaillement à destination de cette ville de la région du Sahel, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, le GSIM avait invité les nouvelles autorités à privilégier la voie du dialogue pour sortir de l’impasse sécuritaire.

A travers cette opération qui a coûté la vie à 27 militaires et 10 civils, les jihadistes affirmaient avoir porté « un coup économique » qui a provoqué « un tremblement au sein de l’armée », faisant alliance au putsch du 30 septembre contre le lieutenant-Damiba, lui-même auteur du renversement de Roch Kaboré, après une attaque jihadiste à Inata, toujours dans le nord du Burkina Faso.

Somalie : quatre morts dans un hôtel attaqué par les shebab

Au moins quatre personnes ont été tuées au cours du siège d’un hôtel de Mogadiscio occupé depuis dimanche soir par des combattants jihadistes shebab.Selon des sources gouvernementales, plusieurs personnes auraient également été blessées par des rafales de tirs automatiques alors que les insurgés lançaient une attaque audacieuse contre le Villa Rose Guest Hotel dès dimanche soir.

Dimanche tard dans la soirée, des explosions ont été entendues dans l’hôtel et dans les abords du palais présidentiel également touché par des tirs. Les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda qui tente de renverser le gouvernement central somalien depuis 15 ans, ont revendiqué l’attaque.

L’hôtel Villa Rose Guest est fréquenté par des représentants du gouvernement somalien, notamment des ministres, dont l’un a été blessé par les échanges de tirs entre les shebab et les forces de sécurité.

Le groupe al-Shabab a perdu quelques régions à cause de l’offensive des forces gouvernementales appuyées par les forces de l’Union africaine ces dernières années. Mais, le groupe jihadiste garde une capacité de nuisance surtout dans la capitale somalienne. Plus de 20 personnes ont été tuées dans une attaque similaire visant un hôtel en août dernier.

Le mois dernier, deux kamikazes ont tué près de 100 personnes dans une double explosion à Mogadiscio, deux mois après l’arrivée au pouvoir du président Hassan Sheikh Mohamud, qui a promis de vaincre les insurgés.

Burkina: focus sur le «nouveau» potentiel supplétif de l’armée

Depuis sept ans, le Burkina Faso fait face à une insurrection jihadiste qui a fait des milliers de victimes et entrainé le déplacement de près de deux millions de personnes.Au terme de l’opération de recrutement de supplétifs civils de l’armée, plus de 90.000 personnes se sont portées Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), rapporte la Brigade de veille et de défense patriotique (BVDP), dont l’objectif était d’enrôler 50.000 civils.

La BVDP s’est félicitée, dans un communiqué publié jeudi soir, de la « grande mobilisation » des populations et les a félicitées pour leur « engagement au service de la mère patrie ».

Mais qui sont ces potentiels VDP, prêts à en découdre avec les groupes armés terroristes ? Selon les informations obtenues par APA, il s’agit d’hommes et de femmes. La lutte contre le terrorisme « n’est pas seulement une affaire d’hommes. C’est un devoir citoyen et patriotique », a confié une volontaire. La plus jeune VDP a 18 ans, alors que le doyen d’âge a 79 ans, a précisé un agent de recensement.

Quant aux profils des futurs supplétifs de l’armée, l’agent recenseur a révélé la présence d’hommes déjà habitués aux armes. Il s’agit de policiers radiés suite aux mutineries de 2011, de soldats à la retraite, de membres de groupes d’autodéfense koglwéogo, et de chasseurs traditionnels dozo.

Il a ajouté que « des Burkinabè de tous les bords socioprofessionnels et de toutes les communautés » s’ont enrôlés. « On a des menuisiers, des maçons, des ouvriers, des commerçants, des éleveurs, des paysans… Je pense que toutes les ethnies se sont senties concernées. Il y a des lobis, des mossis, des gulmentchés, des dafins, des peulhs. Tout le monde est dedans », a-t-il dit.

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés avait appelé à un recrutement « sans discrimination », au moment où l’Etat est accusé de puiser les VDP parmi les mossis.

Expert en police de proximité, Oumarou Yaro a affirmé que les VDP « doivent être représentatifs sociologiquement des sensibilités de chaque localité. Ils doivent être un échantillon représentatif de la communauté qu’ils représentent ».

Partant de là, notre source a mentionné l’inscription d’élèves, d’étudiants et de travailleurs du privé et du public, notamment des agents de santé, des enseignants, des agents d’agriculture… « Un fonctionnaire peut s’engager au front pour défendre la nation. Il sera VDP mais bénéficiera toujours de son salaire de médecin, d’enseignant ou autre », a expliqué à APA un officier au sein de Bla VDP.

Parmi les « nouveaux » Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), il trouve des inscrits de luxe comme les ministres de l’Enseignement supérieur, le professeur Adjima Thiombiano, et de la Jeunesse, Issouf Sirima, l’avocat et homme de lettres, Me Frédéric Titinga Pacéré, 79 ans, l’homme politique et ancien ministre, Me Bénéwendé S. Sankara, le seul survivant des évènements du 15 octobre 1987 etc.

« Conformément au statut du VDP, tous les inscrits ne peuvent pas pour le moment être retenus et la BVDP invite tous ceux qui sont dans une situation d’irrégularité à se conformer aux règles, s’ils maintiennent leur décision de servir comme VDP », a affirmé le lieutenant-colonel thomas Savadogo de la BVDP. Cette mesure concerne les inscrits qui ne possèdent pas la nationalité burkinabè, les syndicalistes et les hommes politiques.

Selon le Décret de juin 2022 portant statut du VDP, ceux qui seront retenus bénéficieront d’une formation militaire initiale de deux à quatre semaines. Ils signeront un engagement renouvelable de deux ans avec l’Etat, avant d’être mis à la disposition de la BVDP, elle-même rattachée au Commandement des opérations du théâtre national (COTN), désormais sous tutelle de l’Etat-major général des armées (EMGA).

L’auxiliaire des Forces de défense et de sécurité (FDS) est un « agent » de renseignement, armé, qui prend part aux opérations militaires de lutte contre le terrorisme, en collaboration avec l’armée. Le nouveau VDP aura une prime, informe le Décret, sans aucune précision. Mais selon des sources concordantes, chaque supplétif bénéficiera d’une prise en charge financière de 60.000 FCFA par mois.

Les VDP constituent un maillon essentiel de la stratégie de lutte contre les jihadistes du capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition du Burkina Faso. Celle-ci est basée sur la Force spéciale anti-terroriste (FORSAT), qui met en avant les supplétifs de l’armée. « Désormais, c’est ensemble qu’on va agir », a indiqué le capitaine Traoré à des représentants de VDP.

Aussi, les recrutements de l’armée se feront désormais au sein des supplétifs civils, selon le gouvernement. Pour le journaliste Serge Oulon, les futures recrues constituent une « alternative au problème d’effectifs dans l’armée ». « Il faut aussi espérer avoir plus d’agressivité, de dynamisme et d’engagement dans le combat d’autant plus que des volontaires ont fait souvent preuve d’une réelle motivation au combat dans certaines zones. Leur bravoure frise souvent le miracle », a commenté le journaliste.

Mali : Le premier ministre Choguel Maïga de retour aux affaire ?

Trois mois après un arrêt cardiaque qui l’a écarté de la sphère publique, le Premier ministre de la transition, Choguel Maiga serait de retour.Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) au mois d’août dernier, Choguel Kokalla Maïga, nommé à la primature en juin 2021 après le coup d’Etat du Colonel Assimi Goita contre l’ancien président de la transition Bah N’daw, aurait repris service.

L’information est confirmée par plusieurs de ses collaborateurs à la primature alors que la page Facebook de l’Office de la Radiodiffusion télévision malienne (ORTM) fait état d’une audience, photo à l’appui, que le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta aurait accordé ce vendredi au chef du gouvernement. Sur le même réseau social, Choguel Maïga a publié une photo de lui accompagnée du message « Al Hamdoulilah » (Louange à Dieu). «Après une retraite médicale de quelques mois, le Président de la transition, Son Excellence le Colonel Assimi Goita, Chef de l’État, a reçu le Dr Choguel Kokala MAÏGA, Premier ministre, Chef du Gouvernement, ce vendredi », a indiqué la page Twitter de la présidence du Mali. 

Le média malien L’Essor soutient qu’en réalité, le premier ministre était surtout venu informer le président de l’évolution de son état de santé et de lui assurer qu’il « était apte à reprendre le travail ».

Mis au « repos forcé » il y a trois mois, Choguel Maïga a été remplacé par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maïga, nommé le 21 août Premier ministre par intérim par le président de la transition. Le gouvernement malien n’a pas encore réagi à cette information.

Ethiopie : Aby Ahmed et Blinken discutent de l’accord de paix

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, s’est entretenu avec le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, de la mise en œuvre de l’accord de paix visant à mettre fin au conflit dans le nord de l’Ethiopie, selon le Département d’Etat.Ces entretiens interviennent deux semaines après la signature par le gouvernement fédéral et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF; sigle en anglais) de l’accord de cessation des hostilités négocié par l’Union africaine.

Dans un communiqué, le porte-parole du Département d’État, Ned Price, a déclaré que la discussion « sur les efforts pour une paix durable » dans le nord s’est déroulée par téléphone mardi.

M. Blinken a reconnu les efforts déployés par le gouvernement pour assurer une assistance humanitaire sans entrave et le rétablissement des services de base dans les régions de Tigré, d’Afar et d’Amhara.

Dans un tweet, M. Blinken a également mentionné que lui et M. Abiy « ont discuté de la nécessité urgente de mettre en œuvre » l’accord de paix, « et d’assurer une paix durable dans le nord de l’Ethiopie ». « Les Etats-Unis restent déterminés à soutenir le processus dirigé par l’Union africaine », a ajouté le Secrétaire d’Etat.

Entre-temps, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) a posé le retrait des forces amhara et érythréennes de la région du Tigré comme condition préalable au dépôt des armes.

Lors d’un dernier briefing, le commandant militaire du TPLF, Tadesse Werede, a déclaré que la mise en œuvre du cessez-le-feu a progressé depuis l’accord conclu à Pretoria, en Afrique du Sud, pour mettre fin au conflit sanglant dans le nord de l’Éthiopie.

On estime que près d’un million de personnes sont mortes des deux côtés depuis que les hostilités ont éclaté en novembre 2020. M. Tadesse a déclaré que le TPLF commencerait le désengagement de ses forces dès que les forces Amhara et érythréennes commenceraient à se retirer du Tigré.

L’Onu exige le retrait du M23 de l’est de la RDC

Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), a exigé mercredi le retrait immédiat du groupe armé connu sous le nom de Mouvement du 23 mars (M23) des territoires de l’est de la RD Congo et l’arrêt de toute nouvelle avancée.Dans un communiqué de presse, les 15 membres du Conseil ont fermement condamné la reprise des attaques du M23 au Nord-Kivu et les avancées du M23 vers la ville de Goma et dans d’autres régions de la RDC. Les Nations unies reprochant aux rebelles de « dégrader la sécurité et la stabilité dans la région et d’exacerber la situation humanitaire actuelle ».

L’Onu a exprimé sa profonde inquiétude concernant le nombre croissant de personnes déplacées et de réfugiés et a appelé toutes les parties, en particulier le M23, à permettre un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave à ceux qui en ont besoin et à s’abstenir de toute violence contre les civils.

Il a également appelé la communauté internationale à accroître son soutien au gouvernement de la RDC pour faire face à la crise humanitaire.

Dans sa déclaration, les membres du Conseil ont réitéré leur soutien aux efforts régionaux « pour rétablir la confiance, résoudre les différends par le dialogue et trouver une paix et une sécurité durables ».

Mali : l’Etat islamique s’approche de Gao

Les jihadistes reprennent du poids dans le nord du Mali.Lundi 21 novembre, le village de Kadji, dépendant de la commune de Gounzereye, près de la ville de Gao, a été la cible d’une attaque d’hommes armés supposés appartenir à l’Etat islamique au Sahel (EIS). Les assaillants ont visé un camp de déplacés internes installés dans cette localité. S’exprimant mardi à la télévision nationale, le Général Moussa Moriba Traoré, gouverneur de Gao, a fait état de onze personnes tuées à l’occasion de cette attaque non encore revendiquée.

Selon plusieurs observateurs, cette attaque révélerait l’intention des jihadistes de tester le dispositif de sécurisation de la ville de Gao pour d’éventuelles opérations futures à l’intérieur de la ville.

En 2012, le Mouvement pour l’Unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), issu d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a occupé cette ville du nord malien et y a appliqué une version ultra-rigoriste de la loi islamique avant d’en être délogé en janvier 2013 par l’intervention française, Serval. Près de dix ans après, les jihadistes restent actifs dans la région.

« Règlement de compte »

Le commandant du théâtre-Est de l’Opération « Maliko » (Entre Maliens, en bambara), lancée par l’armée malienne en janvier 2021, le colonel Famouké Camara, résume l’attaque de Kadji à « un règlement de comptes entre groupes armés ».

Depuis plusieurs mois, l’EIS multiplie les opérations dans le nord du Mali, entre les régions de Ménaka et de Gao. En juillet, l’EIS a occupé le village de Talataye pendant 48 heures après avoir livré bataille contre des unités du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) liés à AQMI et des mouvements touaregs pro-gouvernementaux. Au terme des accrochages, l’EIS a affirmé avoir tué une soixantaine de combattants du GSIM et des mouvements Touaregs. Fin octobre, ces derniers ont tenté de laver cet « affront » en tentant des contre-offensives contre des positions de l’EIS dans la région de Ménaka. Selon les informations d’APA News, les affrontements se poursuivent entre les deux groupes jihadistes dans des localités de Ménaka où des centaines de civils ont été tués depuis mars, d’après plusieurs organisations humanitaires.

Burkina : Les soldats « n’ont rien fait » pour protéger l’ambassade de France (ambassadeur)

L’Union européenne et la France ont appelé les nouvelles autorités de la transition à protéger les enseignes diplomatiques dans le pays.L’ambassade de France à Ouagadougou a demandé aux autorités de renforcer sa protection après les violentes manifestations qui l’ont visée la semaine dernière à Ouagadougou, selon une lettre adressée au gouvernement.

Le 18 novembre, des centaines de manifestants, parés de symboles russes, ont lancé des pierres et d’autres projectiles contre l’enclave diplomatique française avant de se rendre à la base militaire française à Kamboinsin, à la périphérie de la capitale.

Dans la lettre adressée au ministère des affaires étrangères, l’ambassadeur Luc Hallade a déclaré que les soldats Burkinabè « n’ont rien fait » pour protéger la représentation diplomatique pendant la manifestation. Il a affirmé que certains membres des services de sécurité « ont été filmés en train de jouer aux cartes » au moment des faits.

La délégation de l’Union européenne auprès du Burkina Faso qui a condamné, ce mardi, « la violence des actes perpétrés par de nombreux individus mobilisés et organisés à cette seule fin » a déploré « l’absence de réaction appropriée des services de sécurité ». Elle a aussi dit ne pas comprendre que ce type de scénario se reproduise alors qu’une note verbale relative à la sécurisation des missions diplomatiques avait été adressée au Corps diplomatique accrédité au Burkina, début novembre.

L’Union européenne et la France ont appelé le gouvernement à respecter les conventions internationales sur la protection des enclaves diplomatiques, de renforcer la sécurité autour des ambassades et de condamner les auteurs des actes de violences contre les représentations diplomatiques.

Début octobre dernier, des manifestants avaient pris pour cible et tenté d’incendier l’ambassade de France, au lendemain de la prise du pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le deuxième putsch en moins d’un an dans le pays. Depuis, l’ambassade de France au Burkina Faso n’est toujours pas fonctionnelle. Paris avait exigé en vain des excuses de la part des autorités, à la suite des casses de manifestants à l’époque. 

Les Rebelles du M23 capturent un chef militaire congolais

La capture d’un officier supérieur congolais par le M23 risque de compromettre les chances d’un cessez-le-feu entre le groupe rebelle et les forces armees de la République démocratique du Congo.Les rebelles du M23 ont capturé un officier supérieur des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au cours des combats qui se sont déroulés mardi près de la frontière avec le Rwanda, ont rapporté les médias locaux citant le communiqué des insurgés congolais.

L’officier supérieur, identifié comme le lieutenant-colonel Assani, a été capturé lors d’une escarmouche avec des combattants rebelles dans le village de Bambo, a déclaré le porte-parole du M23, le major Willy Ngoma qui ajoute que son unité a saisi des armes et des munitions du 243e bataillon de l’armée congolaise. 

Le M23 a repris son offensive militaire à la fin de l’année dernière, accusant le gouvernement congolais de ne pas respecter un accord conclu en 2009, selon lequel ses combattants devaient être intégrés dans les forces armées nationales. 

Les rebelles ont commencé leur campagne en attaquant les positions de l’armée dans la région de Bunagana en novembre 2021, puis en mars de cette année.

Kinshasa a accusé le Rwanda de soutenir les rebelles du M23, une allégation que Kigali a démentie à plusieurs reprises.

Dans le même ordre d’idées, l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta a confirmé samedi dernier que le président rwandais Paul Kagame s’était joint aux appels lancés aux rebelles du M23 pour cesser les combats et leur retrait des territoires qu’ils ont capturés ces dernières semaines.

Kenyatta est le facilitateur de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Est (CEEAE) pour le processus de paix dans l’est de la RDC.