Guinée-Bissau: Embalo identifie les cerveaux du pustch manqué

Le président bissau-guinéen persiste dans son accusation à l’égard des cartels de la drogue d’être à l’origine de la tentative de putsch avortée dont il a été victime il y a dix jours.Umaro Sissoco Embalo, 49 ans, continue de se remettre de la terrible expérience vécue le 1er février. Au pouvoir depuis janvier 2020, il a lié le coup de force à l’action qu’il dit avoir engagée contre le trafic de drogue et la corruption. Jeudi 10 février encore, il a réitéré les mêmes propos devant la presse, en citant cette fois des noms, des personnes ayant servi l’armée mais qui ont un passé carcéral aux États-Unis du fait de la drogue.

L’ex-contre-amiral José Americo Bubo Na Tchuto, chef de la marine pendant la première décennie des années 2000, Tchamy Yala, également ancien officier, et Papis Djemé sont les trois hommes qu’Embalo a nommément accusés. Ils ont tous été arrêtés après les événements du 1er février, a dit le chef de l’État. 

En avril 2013, les trois hommes ont déjà été arrêtés par des agents des services anti-drogue américains (DEA) à bord d’un bateau dans les eaux internationales au large des côtes ouest-africaines. Selon la justice américaine, ils avaient négocié les mois précédents, avec des enquêteurs américains se faisant passer pour les représentants de narco-trafiquants sud-américains, l’importation en Guinée-Bissau de cocaïne qui aurait ensuite été redistribuée en Amérique du Nord ou en Europe, selon des sources médiatiques.

José Americo Bubo Na Tchuto avait été désigné comme un baron de la drogue par le Trésor américain. Il avait été condamné en 2016 à quatre ans de prison à New York. Tchamy Yala et Papis Djemé avaient été condamnés en 2014, dans la ville américaine également, à cinq et six ans et demi de prison. Ils sont depuis rentrés en Guinée-Bissau.

Dans la tentative de coup d’Etat qui a coûté la vie à onze personnes, le président Embalo a rapporté que « Bubo était déjà à l’état-major de la Marine et en uniforme militaire », alors qu’il était coincé à l’intérieur du Palais du gouvernement et que les combats faisaient rage dehors. « À un certain moment, j’ai entendu un des assaillants dire : +Attendez, on va l’appeler pour qu’il nous envoie des renforts+ », a ajouté le dirigeant de ce petit pays pauvre d’environ deux millions d’habitants en Afrique de l’Ouest. 

Classée dans la catégorie des narco-États par l’Office contre la drogue et le crime des Nations Unies (ONUDC), la Guinée-Bissau est considérée comme une plaque tournante du trafic de stupéfiants en provenance d’Amérique latine. C’est une situation qui fragilise les régimes politiques qui se sont succédé dans le pays. Depuis 1974, date de son indépendance du Portugal à la suite d’une longue guerre de libération, le pays lusophone a vécu pas moins de quatre coups d’Etats et de nombreuses tentatives de putschs.

Burkina : le lieutenant-colonel Damiba déclaré «président»

Le Conseil constitutionnel burkinabè annonce reconnaître le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba comme le nouveau président du Faso, a appris jeudi 10 février APA.

C’est officiel ! Ayant pris « pris acte » de la démission du président Roch Marc Christian Kaboré et de la vacance de pouvoir, le Conseil constitutionnel du Burkina Faso a décidé que la fonction de « chef de l’Etat » est dévolue au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à compter du 24 janvier 2022.

Cette date coïncide au renversement du régime du président Kaboré par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), dirigé par cet officier de 41 ans, ancien commandant de la troisième région militaire nommé par Roch Marc Christian Kaboré.

Selon des sources médiatiques, la juridiction a notifié mercredi sa décision au nouveau « chef de l’État » et « chef suprême des armées », même si la date de sa prestation de serment n’a pas été précisée. Selon une source judiciaire, elle devrait intervenir rapidement, expliquant qu’elle doit être « fixée d’un commun accord » entre la présidence et le Conseil constitutionnel.

Le président du MPSR avait justifié son coup de force par « l’incapacité manifeste » du président Kaboré à enrayer les attaques terroristes qui frappent le Burkina Faso depuis 2016. Avec la reconnaissance dans ses nouvelles fonctions par le Conseil constitutionnel, Damiba devient officiellement le président d’une transition jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel.

Après la survenue du coup d’Etat, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédeao) et l’Union africaine ont suspendu le Burkina Faso de leurs instances, sans plus de sanctions, demandant à la junte un calendrier « raisonnable » pour ce « retour à l’ordre constitutionnel ».

Le 5 février dernier, un décret de Paul-Henri Sandaogo Damiba a annoncé que le pays comptait se doter, dans un délai deux semaines, d’un projet de Charte de Transition et d’un projet d’agenda électoral, « assorti d’une proposition de durée de la transition et des modalités de mise en œuvre ».

Libye : Fathi Bachagha, nouveau Premier ministre

La Libye a un nouveau Premier ministre. Il s’agit de Fathi Bachagha élu à l’unanimité par le Parlement ce jeudi.Le parlement libyen a voté, jeudi, à l’unanimité en faveur de l’ex-ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha (59 ans). Il était en course avec son challenger Khaled Al Bibass (51 ans), un ancien haut fonctionnaire au même ministère «Le Parlement vote à l’unanimité la confiance à Fathi Bachagha comme chef du gouvernement», a indiqué le porte-parole du Parlement basé à Tobrouk à l’Est du pays, Abdallah Bliheq.

Seulement, on risque encore de se diriger vers une nouvelle crise politique en Libye. En effet, le Premier ministre sortant Abdul-Hamid Dbeibah, soutenu par les Nations unies, a indiqué mardi 8 février dans un discours qu’il « n’acceptera aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle ». Il a ajouté que « son gouvernement restera en fonction jusqu’à la tenue d’élections et qu’il ne passera la main qu’à un gouvernement élu ». 

Une position battue en brèche par l’influent président de la Chambre des représentants Aguila Saleh, qui estime que « le mandat Dbeibah a expiré » depuis le report des élections présidentielles et législatives du 24 décembre 2021.

Lors des travaux, le Parlement libyen a entériné une « nouvelle feuille de route » pour fixer la date des nouvelles élections. Celles-ci devraient avoir lieu en principe dans 14 mois après l’amendement de la Constitution libyenne provisoire. Une nouvelle charte fondamentale qui divise pourtant les différents camps politiques du pays qui n’arrivent pas à accorder leurs violons.

Depuis la chute de Kadhafi en 2011, plusieurs groupes armés contrôlent la Libye, quatrième pays le plus vaste d’Afrique (1.759.540 km2) et seizième dans le monde. A l’Ouest, on retrouve, le Gouvernement d’union nationale (GNA à Tripoli), reconnu par l’Organisation des Nations unies (Onu) et soutenu par la Turquie.

A l’Est du pays, le maréchal Khalifa Haftar, ancien cadre militaire déchu du régime de Kadhafi, soutenu notamment par la Russie, s’est imposé comme l’homme clé du conflit. Dans cette zone, des milices tribales et les groupes jihadistes dont la plus menaçante Ansar Al charia contrôlent aussi des quartiers entiers de Benghazi, Syrte et Derna.

Au sud du pays où la situation est plus préoccupante, les groupes jihadistes imposent leur loi face à l’absence totale de l’Etat. Cette partie de la Libye frontalière avec l’Algérie, le Tchad et le Niger abrite des camps jihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui servent de bases arrière pour les groupes opérant dans toute la région sahélo-saharienne.

UA : le combat de Macky Sall pour la paix et la sécurité

Le nouveau président de l’Union africaine (UA) veut jouer pleinement son rôle dans la résolution des crises sécuritaires et sociopolitiques du continent.Alors que les efforts pour éteindre les violences djihadistes dans le Sahel et au Mozambique ne semblent pas encore avoir porté leurs fruits, des pays ouest-africains replongent dans le cycle des coups d’Etat, témoignant de l’ancrage des crises politico-sécuritaires sur le continent. 

Mais ce n’est pas une raison de baisser les bras, d’après Macky Sall. Le chef de l’Etat sénégalais, qui assure depuis samedi 5 février la présidence tournante de l’UA, veut s’impliquer davantage dans la résolution de ces différents problèmes que traversent des pays africains.

« L’urgence de paix et de sécurité nous rappelle notre responsabilité particulière dans la lutte contre le terrorisme, le règlement pacifique des différends entre pays membres, et la prise en charge des situations de crises internes », a déclaré le président Sall à l’occasion du 35e Sommet de cette instance continentale, ouvert ce samedi dans la capitale éthiopienne.

« Nous ne pouvons détourner nos regards de toutes ces vies perdues, ces familles endeuillées, ces millions de personnes déplacées ou réfugiées, ces écoles et structures de santé fermées et ces cohésions sociales désintégrées », a poursuivi le successeur de Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC), élu pour la période 2021-2022.

L’année 2021 a été tumultueuse en Afrique. Elle a été marquée par des coups d’Etat au Tchad, en Guinée, au Mali et au Soudan, une prise de pouvoir orchestrée en Tunisie, des combats prolongés en Ethiopie et une menace croissante du militantisme islamiste transnational, rappelle Crisis Group qui, toutefois, indique que « la réponse de l’UA à ces crises a été mitigée ». 

Complexité des crises

« Elle a eu du mal à agir sur deux conflits très urgents – la guerre civile en Ethiopie et l’insurrection dans la région de Cabo Delgado au Mozambique – en grande partie parce que les gouvernements ont résisté à ce qu’ils perçoivent comme une ingérence extérieure, insistant sur le fait que leurs crises respectives sont des affaires intérieures », souligne cette organisation indépendante. 

En Libye, ajoute-t-elle, l’UA est dans l’ensemble « restée spectatrice alors que la transition politique risque de dérailler ». De leur côté, « le Tchad et la Somalie ont tous deux rejeté le choix du haut représentant de l’UA, remettant en question l’acceptation par les Etats membres de sa primauté en matière de paix et de sécurité sur le continent », selon Crisis Group.

Le président Macky Sall a donc du pain sur la planche, au moment où l’UA fête ses 20 ans cette année 2022. Elle est déjà marquée par un coup d’Etat au Burkina Faso et une tentative de putsch avortée en Guinée-Bissau. Si le président Umaru Sissaco Embalo mettait en cause mardi dernier les narcotrafiquants, son gouvernement a pointé ce samedi un groupe de « militaires et paramilitaires » comme étant à l’origine de cette tentative de prise de pouvoir par la force.

Au Soudan, la junte, malgré les menaces de sanctions économiques de la communauté internationale, continue de mater les manifestants qui réclament un retour à l’ordre constitutionnel. 

Au Mali, les autorités semblent s’être braquées après les sanctions de la Cédéao qui exige une organisation rapide des élections pour mettre fin à la transition militaire.

« Le bon sens commande de faire taire les armes et construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits. Les antagonismes dispersent nos efforts et nous retardent sur le chemin du développement », a soutenu le nouveau président de l’instance continentale. « J’appelle à un examen de conscience pour réaliser la paix des braves afin de mieux nous consacrer aux autres urgences qui nous préoccupent », a ajouté le Sénégalais.

Mozambique : l’UA va appuyer militairement la SAMIM

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a demandé va fournir des équipements militaires aux forces mozambicaines qui luttent contre une insurrection jihadiste dans le nord du pays.Dans un communiqué publié vendredi à l’issue de la 1062ème réunion du CPS, le Conseil a réitéré le soutien de l’UA aux efforts déployés par le gouvernement mozambicain et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour contenir l’insurrection armée dans la province de Cabo Delgado au Mozambique.

« Agissant en vertu de l’Article 7 de son protocole, le Conseil de paix et de sécurité salue spécifiquement le leadership collectif dont a fait preuve la SADC en engageant des ressources et en déployant la SAMIM (Mission de la SADC au Mozambique), dans le cadre de la FAA (Force africaine en attente) », indique le communiqué.

La SADC a déployé une force de 3.000 hommes en juillet 2021 pour aider le Mozambique à repousser les attaques des insurgés liés à l’Etat islamique (EI) qui visent les installations gouvernementales et les civils à Cabo Delgado et dans les régions voisines depuis octobre 2017.

Les insurgés ont tué plus de 3.000 personnes et déplacé plus de 800.000 autres au cours des quatre dernières années. Le CPS a également salué l’envoi par le Rwanda de forces pour renforcer les efforts du Mozambique « dans l’esprit d’une solution africaine aux problèmes africains ».

Il a demandé à la Commission de l’UA de « fournir rapidement à la SADC les équipements nécessaires déjà identifiés à la Base logistique continentale de Douala, au Cameroun, afin de soutenir ses efforts par le biais de la SAMIM et d’assurer la mise en œuvre effective du mandat et des tâches de la SAMIN ».

En outre, il a été demandé au Secrétariat de l’UA de fournir « des équipements supplémentaires substantiels » provenant du deuxième lot d’aide militaire donné par la Chine à l’UA, afin qu’ils puissent être utilisés pour soutenir le travail de la SAMIM.

Soudan : la junte acculée continue de réprimer les manifestants

Les autorités militaires au Soudan ont une nouvelle fois réprimé, jeudi 3 février, des manifestants réclamant un retour à la démocratie.Les Soudanais ne déchantent pas. Ils veulent un retour à un régime démocratique et semblent prêts à en payer le prix. Hier dans la capitale Khartoum, ils étaient des milliers de personnes à être descendus dans la rue pour dénoncer le coup d’État du général Abdel Fattah al-Burhane.

Les protestataires veulent également obtenir justice pour les dizaines de morts de la répression depuis le putsch d’octobre. Mais ils ont essuyé des tirs de grenades lacrymogènes, en dépit des critiques et menaces de sanctions venues de l’étranger.

Les manifestants étaient estimés à 2500, d’après l’AFP. Ils s’étaient rassemblés pour demander justice pour les 79 d’entre eux tués depuis le coup d’État du 25 octobre, quasi tous par des balles dans la tête ou la poitrine, selon un syndicat de médecins prodémocratie. La foule continuait de conspuer le pouvoir militaire pendant que les forces de l’ordre ripostaient par des tirs de grenades lacrymogènes.

Au même moment, le général Abdel Fattah al-Burhane, l’auteur du coup d’État désormais seul aux manettes du pays, trois ans après la destitution d’un autre général, le dictateur Omar el-Béchir, était reçu par l’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes. Il l’a une fois de plus enjoint « à faire cesser les violences qui accompagnent les manifestations », rapportent les autorités.

Les conditions des militaires

Si Washington a gelé 700 millions de dollars d’aide et la Banque mondiale l’intégralité de ses paiements au Soudan dans la foulée du putsch, pour l’ONG des droits humains Human Rights Watch (HRW), il faut « des mesures concrètes pour faire cesser la répression ». De son côté, la secrétaire d’État adjointe américaine, Molly Phee, a récemment menacé de « faire payer aux dirigeants militaires un coût plus lourd encore si la violence continue ».

La pression continue ainsi de s’accroître sur la junte soudanaise. Le général putschiste Abdel Fattah al-Burhan a évoqué pour la première fois des conditions pour rendre le pouvoir aux civils, alors que les Comités de résistance ont annoncé un maintien de la mobilisation populaire pour le faire plier.

 « S’ils sont d’accord et s’assoient avec nous, nous sommes prêts à les rejoindre et à dialoguer avec eux. Ils peuvent même décider de nous couper le cou et nous serions prêts à cela. Ce qui compte pour nous, c’est l’accord de tous les Soudanais, après quoi nous leur transférerons le +pouvoir confié+ par le biais d’élections ou d’un accord national », a-t-il déclaré au site d’information Sudan Tribune.

Nigeria : 96 financiers du terrorisme identifiés

Le ministre nigérian de l’Information et de la culture, Alhaji Lai Mohammed, a déclaré que le gouvernement fédéral avait découvert 96 financiers du terrorisme dans le pays, en particulier ceux qui soutiennent Boko Haram et l’Etat islamique de la province d’Afrique de l’Ouest (ISWAP).Lai Mohammed a déclaré lors d’une conférence de presse jeudi à Abuja que la « Nigerian Financial Intelligence Unit (NFIU), en 2020-2021, a révélé 96 financiers du terrorisme au Nigeria », tandis que « 424 associés et partisans des financiers ont également été découverts ».

Il a révélé qu’environ 123 sociétés et 33 bureaux de change étaient liés aux terroristes, en plus de 26 bandits, ravisseurs présumés et de sept conspirateurs qui ont maintenant été identifiés. « L’analyse a permis l’arrestation de 45 suspects, qui seront bientôt poursuivis et leurs biens saisis », a-t-il ajouté.

Concernant les activités des différentes agences de lutte contre la corruption, le ministre a déclaré qu’en 2021 seulement, l’EFCC a obtenu un total de 2.220 condamnations. « Cela représente une augmentation de 127% par rapport au nombre de condamnations (976) enregistrées en 2020, et bien loin des 195 condamnations obtenues en 2016, des autres 189 en 2017, 312 condamnations en 2018 et 1.280 enregistrées en 2019 ». « Le chiffre de 2021, soit 2 220 condamnations, représente un taux de réussite de 98,49%, avec seulement 34 affaires (représentant 1,51%) classées sans suite » a déclaré le ministre.

Concernant les recouvrements monétaires, il a déclaré : « Pour la seule année 2021, l’EFCC a récupéré un montant total de 152.088.698.751,64 naira, 1.182.519,75 livres sterling, 50 dirhams émiratis, 1.723.310 riyals saoudiens, 1.900 rands sud-africains, 386.220.202,85 dollars américains, 156.246,76 euros, 1.400 dollars canadiens, 5.369 :573,19 bitcoins et 0,09012 ethereum. Les deux derniers sont des monnaies numériques ».

Le ministre a toutefois déclaré que la politique de dénonciation du gouvernement a permis de récupérer 700 milliards de dollars. « La politique de dénonciation est une initiative du ministère fédéral des Finances, du Budget et de la Planification nationale. Cette politique vise à encourager la divulgation volontaire d’informations sur la fraude, la corruption et les fonds publics pillés, y compris les fautes financières et toute autre forme de corruption ou de vol » a expliqué le dirigeant nigérian.

Il ajoute « le dénonciateur, dont les informations permettent de recouvrer des fonds, a droit à 2,5 à 5% des fonds recouvrés. Les informations et les tuyaux reçus sont généralement transmis à l’EFCC, à l’ICPC et au NFIU pour une enquête approfondie. Cette politique a contribué à l’assainissement de l’IPPIS, au respect de la TSA et à l’amélioration de la loi sur les marchés publics de 2007.

« En 2020, une somme totale de 700 milliards de dollars a été récupérée grâce à la politique de dénonciation », a déclaré le ministre selon les médias locaux vendredi.

La Cédéao déploie sa force militaire en Guinée Bissau

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé d’envoyer une force militaire à Bissau.La Cédéao en sommet extraordinaire ce jeudi à Accra dans la capitale ghanéenne, a pris la décision d’envoyer une force d’appui à la stabilisation de la Guinée Bissau. 

Cette mesure annoncée dans un communiqué par l’organisation sous-régionale,  s’explique par la situation sécuritaire fragile à Bissau, après le coup d’Etat avorté contre le président Umaro Sissoco Embalo le 1er février 2022 qui fait plusieurs morts. 
L’Ecomig, la force d’intervention militaire de la Cédéao, avait quitté la Guinée Bissau en septembre 2020, huit mois après l’installation de l’actuel président.

Ethiopie : l’Onu appelle à la fin immédiate des conflits

Le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres a lancé mardi un fort appel à toutes les parties en Ethiopie pour qu’elles mettent immédiatement fin aux combats dans le Tigré et dans dans les autres régions.Selon le patron de l’Onu, cette mesure vise à s’inscrire dans l’esprit de la trêve olympique instaurée par l’Assemblée générale de l’organisation mondiale à l’occasion du lancement des Jeux olympiques d’hiver prévus du 4 au 20 février à Pékin (Chine).

S’adressant aux journalistes à New York, António Guterres a déclaré que cela permettrait un accès humanitaire efficace et des secours à toutes les populations touchées dans toute l’Ethiopie. « Et ces actions contribueront à ouvrir la voie au dialogue national inclusif dont nous avons tant besoin et qui implique tous les Ethiopiens », a-t-il ajouté, notant que « le peuple éthiopien continue de souffrir grandement du conflit en cours et de l’effusion de sang ».

Alors que le patron des Nations unies s’apprête à partir pour les Jeux olympiques d’hiver prévus en Chine, il a réitéré son appel à toutes les parties pour qu’elles suivent la plus belle tradition de l’esprit olympique afin de sauver des vies, de surmonter les différences et de trouver la voie d’une paix véritable.

Dans le même temps, la sécheresse qui sévit dans ce pays de la Corne de l’Afrique laissera plus de 6,8 millions de personnes dans le besoin d’une aide humanitaire d’urgence d’ici la mi-mars, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

Trois mauvaises saisons des pluies consécutives ont entraîné une grave sécheresse dans les régions des basses terres d’Afar, d’Oromia, des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNPR), ainsi qu’en Somalie. En conséquence, les puits se sont asséchés, causant la mort du bétail et des cultures, et poussant des centaines de milliers d’enfants et leurs familles au bord du gouffre.

Pour le représentant de l’Unicef dans le pays, Gianfranco Rotigliano, l’impact est dévastateur. « Les enfants et leurs familles luttent pour survivre en raison de la perte de leurs moyens de subsistance et de leur bétail », a-t-il déclaré, soulignant également « d’importants déplacements » de personnes fuyant les zones sinistrées.

Embargo au Mali: 1348 camions en souffrance à la frontière sénégalaise

Les Groupements économiques du Sénégal alerte sur les sanctions de la Cedeao contre Mali et les conséquences sur l’activité économique au Sénégal.Les Ges et deux de leurs organisations affiliées à savoir la Coordination des Professionnels des Transports Routiers du Sénégal (CPTRS ) et le Collectif des Acteurs des Transports routiers du Sénégal (CATRS) lancent un cri de détresse. Ces associations sont sorties de leur mutisme pour alerter sur l’impact des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) contre le Mali et ces répercussions sur les activités économiques au Sénégal.

« Aujourd’hui, 1348 camions chargés sont en souffrance à la frontière. C’est plus de 3 000 personnes quelque part dans la brousse dans des conditions de précarité. Ils vivent dans un dénouement total. Ils sont dans la rue », selon les responsables de ces groupements.

Ils alertent sur les conséquences humanitaires de ces sanctions contre les transporteurs bloqués à la frontière avec leurs chargements. « Les chauffeurs commencent à vendre le gasoil pour pouvoir vivre. J’appelle à l’intelligence de nos autorités. Cette décision politique va l’estocade à notre secteur après les conséquences de la  Covid-19 », interpelle Momar Sourang Coordonnateur du collectif des acteurs de la CPTRS.

Ces acteurs demandent aux pays de la Cedeao d’assouplir certaines mesures contre le Mali pour éviter le pire. « En Afrique, nous avons une recette. Il faut qu’on aille sous l’arbre à palabre, discuter pour trouver une solution » confie les responsables de ces associations qui craignent de perdre le partenaire malien qui représente 4 millions de tonnes par an. 

Au regard du volume important de camions immobilisés aux bureaux frontaliers et des risques sécuritaires et sanitaires, ces groupements invitent les dirigeants ouest-africains à se pencher rapidement sur le dossier malien pour tenter de dénouer la crise  sous l’angle humanitaire.

Comment la tentative de putsch a été vécue à Bissau

Des personnes contactées par APAnews depuis Bissau en Guinée, confient que le calme est revenu dans la capitale après le putsch avorté du 1er février 2022.Sorti indemne d’un coup d’Etat avorté, le président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo par d’un « un acte isolé, très bien préparé ». Il a ensuite déclaré que la situation « était sous contrôle ». Pour constater la situation sur le terrain, APAnews est entré en contact avec un résident à Bissau. « Le calme est revenu à Bissau et les banques et commerces ont repris ce matin. Évidemment, il y a une certaine forme de crainte. Mais nous sommes habitués maintenant à ces coups d’Etat » dit-il au bout du fil.

Ce dernier précise que ces genres d’évènements opposent souvent les militaires. « D’habitude cela se passe surtout entre les militaires. Les civils et les banques ne sont pas souvent attaqués dans ces genres de situation » indique-t-il, rappelant les sanglants événements de 2009. « Cette année-là, le chef d’Etat major (Batista Tagme Na Waie) est tué. Le lendemain, le président Nuno Vieira est assassiné par des militaires. Il y avait une grande tension à Bissau. Mais cela n’avait pas empêché les populations de vaquer à leur occupation dès le lendemain. Tout juste pour vous confirmer que les coups d’Etat font partie de nos habitudes quotidiennes ».

Un autre interlocuteur raconte la journée du mardi. « Il y a eu des combats violents pendant plusieurs heures. On entendait des coups de feu. Évidemment, il y avait un sentiment de peur, parce qu’on ne savait réellement ce qui se passait dehors. On voyait juste des voitures avec des militaires qui circulaient dans les rues. »

Selon d’autres témoignages, des hommes en armes sont entrés mardi 1er février en début d’après-midi dans le complexe du palais du gouvernement, qui abrite les différents ministères. Le président et son Premier ministre y tenaient un conseil des ministres extraordinaire. Des tirs nourris ont ensuite été entendus devant la résidence et les combats auraient duré plusieurs heures.

Le président Embalo, en poste depuis décembre 2019, lie cette énième tentative avortée à sa volonté de lutter contre la corruption et le narcotrafic. « Quand j’ai été élu président de la République, je défends deux choses : la lutte contre la corruption et le narcotrafic. J’en connaissais le prix. Il y a eu beaucoup de morts. Ce n’était pas seulement une tentative de coup d’Etat mais aussi de tuer le président de la République et tout le cabinet. Mais ils n’ont pas réussi à entrer dans le palais. Je félicite nos forces de défense et de sécurité » a-t-il indiqué quelques après le coup d’Etat avorté.

RDC : énième massacre dans l’Ituri

Au moins 40 civils ont été tués à l’arme blanche la nuit dernière dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).C’est un carnage de plus qui s’est produit hier nuit dans un camp de déplacés près de Bule, en territoire de Djugu (Est), où au moins 40 civils auraient été tués à l’arme blanche la nuit. L’incursion meurtrière serait l’œuvre des milices Codeco, selon le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) qui a publié l’information sur le réseau social Twitter.

L’Est de la RDC est minée depuis plusieurs années par des conflits qui opposent l’armée régulière à des miliciens qui se disputent le contrôle des ressources naturelles dont regorgent la région.

La France va-t-elle quitter le Mali ?

La France se donne quinze jours pour décider de l’avenir de sa présence militaire au Mali.La France n’a pas vocation à s’éterniser au Mali, ont souvent répété les responsables politiques français. L’ancienne puissance coloniale, dont plusieurs milliers de soldats sont engagés depuis 2013 contre les groupes jihadistes actifs sur le territoire malien et dans les pays voisins, va-t-elle enfin retirer ses troupes de la région ?

S’il ne lui manquait qu’un alibi pour prendre une telle décision, que beaucoup d’observateurs ne cessent d’envisager en raison de l’enlisement manifeste de l’armée française sur le terrain et de la dégradation des relations entre Paris et Bamako, l’expulsion de l’ambassadeur de France par les autorités maliennes, mardi 31 janvier, pourrait lui en fournir.

 « La situation ne peut pas rester en l’état », a déclaré mardi 1er février le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal, donnant ainsi le sentiment que la France envisage désormais toutes les hypothèses y compris un retrait de ses troupes du Mali.

D’ici la mi-février, « on va travailler avec nos partenaires pour voir quelle est l’évolution de notre présence sur place » et « pour prévoir une adaptation », a déclaré Gabriel Attal sur Franceinfo commentant le renvoi du diplomate français par le Mali, en réaction aux récentes déclarations jugées par Bamako « hostiles » des ministres français des Armées et des Affaires étrangères.

L’expulsion de l’ambassadeur français ; Joël Meyer, 60 ans, en poste à Bamako depuis octobre 2018, est inédite dans l’histoire des relations entre le Mali et la France. Elle marque une nouvelle étape dans la tension née entre les deux pays suite à la prise du pouvoir à Bamako à partir d’août 2020 par une junte de colonels qui depuis ne semble pas pressée d’organiser un retour à l’ordre constitutionnel.

Invoquant la souveraineté nationale, la junte entend se maintenir plusieurs années au pouvoir, le temps selon elle de « refonder les bases de l’Etat et restructurer les forces armées et sécurité » du pays plongé depuis 2012 dans une grave crise sécuritaire liée à la présence de plusieurs groupes jihadistes sur une grande partie du territoire malien, le Nord et le Centre notamment.

Durant les premiers mois après la prise du pouvoir par l’armée à Bamako, Paris s’était pourtant montré conciliant vis-à-vis des putschistes maliens. Mais les rapports entre les deux parties se sont brusquement dégradés lorsqu’en mai dernier les colonels qui avaient entre-temps installé un président et un premier ministre à la tête d’un gouvernement de transition avaient décidé de débarquer les deux hommes confiant la présidence de l’Etat au chef de la junte, le colonel Assimi Goita.

La crise s’est, ensuite, aggravée quand quelques jours plus tard, la France a brandi la menace de retirer ses militaires engagés depuis 2013 au Mali et au Sahel dans le cadre d’une opération de lutte contre les groupes jihadistes, avant de se rétracter finalement pour annoncer une simple réduction de ses troupes et une restructuration de son dispositif militaire sur le terrain.

Évoquant alors « un abandon en plein vol », les autorités de Bamako avaient, dans la foulée, menacé de faire appel à d’autres partenaires extérieurs, donnant ainsi crédit à ce qui n’était à l’époque qu’une simple rumeur comme quoi elles souhaiteraient solliciter la Russie pour l’envoi d’éléments appartenant à la très sulfureuse compagnie militaire privée russe Wagner, accusée d’exactions en Syrie, en Libye et en Centrafrique. La France qui n’a jamais caché son hostilité à une telle perspective n’avait, depuis lors, cessé de mettre en garde Bamako et Moscou contre cette éventualité qui, depuis peu, serait devenue finalement une réalité, selon plusieurs sources diplomatiques occidentales en poste au Mali.

Les sorties musclées de responsables des deux pays, devenues quasi quotidiennes ces dernières semaines, n’ont pas contribué à apaiser la tension.

Commentant mercredi dernier, les sanctions prises contre la junte par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a infligé le 9 janvier une série de sévères sanctions diplomatiques et économiques au Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre et porte-parole du gouvernement malien, s’était livrée à une attaque virulente contre la ministre française des Armées, Florence Parly et la France, qu’il a accusée de chercher à diviser les Maliens, « d’instrumentaliser » les organisations sous-régionales et de conserver ses « réflexes coloniaux ». Le colonel malien avait alors sommé Mme Parly de se taire.

« Ce que nous avons souhaité en demandant le départ de l’ambassadeur » (ministre)

Le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, attend de Paris qu’elle « clarifie ses positions et ses appréciations par rapport aux autorités de la Transition ».« Il y a un différend sur le plan politique et diplomatique avec la France » a laissé entendre Abdoulaye Diop, après la demande d’expulsion notifiée de l’ambassadeur français à Bamako, Joël Meyers. « Ce que nous avons souhaité en demandant le départ de l’ambassadeur c’est que qu’il puisse, en attendant que les autorités françaises clarifient leurs positions et leurs appréciations par rapport aux autorités de la Transition, ils puissent quitter le territoire national et revenir à tout moment si le gouvernement français détermine sa position » a martelé le chef de la diplomatie malienne.

Avant d’ajouter : « Il y a certainement un différend sur le plan politique et diplomatique que nous travaillons à régler. Nous n’admettons pas que vous soyez là et continuez à traiter les autorités d’illégitimes. Je tiens à préciser qu’il s’agit d’une position de principe parce que cette position de la France est contraire au principe d’amitié, de relations amicales entre les pays »

Selon Abdoulaye Diop, cette mesure répond à cette posture de la France à l’égard des autorités de la transition malienne. « Nous savons que la France, elle-même, aligne sa position à celle de la Cedeao qui n’a jamais remis en cause les autorités de la Transition, ni l’Union Africaine et les Nations unies, ni même l’Union européenne. Donc, la France est le seul pays dans cette posture d’attaques directes contre la légalité et la légitimité des autorités de la Transition ».

Le ministre des Affaires étrangères malien précise toutefois que « les différends avec la France ne touchent pas les ressortissants français qui sont parmi nous, ni des entreprises françaises qui peuvent continuer à vaquer normalement à leurs occupations. Les Français restent les bienvenus au Mali, donc il n’y a pas de problème entre les populations françaises et les populations maliennes, ni ici, ni en France. »

L’ambassadeur du Mali à Bamako est sommé de quitter le Mali dans les 72 heures à compter de la notification reçue le 31 janvier 2022. Une mesure « liées aux déclarations outrageuses qui ont été formulées à l’endroit des autorités de la Transition » par le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

Cedeao : quelle solution face aux putschs en Afrique de l’Ouest ?

Les récents bouleversements qui ont brouillé le paysage politique de l’Afrique de l’Ouest remettent directement en question la crédibilité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).L’institution dont beaucoup pensent qu’elle n’est bonne que pour donner des coups d’épée dans l’eau et faire des menaces de sanctions est à bout de souffle et devient la cible d’une partie des populations. En l’espace de quelques mois, la Cedeao a suspendu trois de ses Etats membres, le Mali, la Guinée, et le Burkina Faso confrontés à des coups d’Etat militaires. Un coup sévère porté au processus démocratique selon l’organisation régionale.

Le premier pays à subir les foudres de l’organisation est le Mali en 2020, la Guinée en septembre 2021 et plus récemment, le Burkina Faso. Dans ces trois pays minés par des crises multiformes, des présidents civils ont été écartés au profit de militaires. Une situation qui a mis l’organisation ouest-africaine désormais composée de 12 membres, dans l’embarras pour trouver les réponses appropriées et pas nécessairement cohérentes à ces crises.

Les juntes qui dirigent ces trois pays font l’objet de sanctions de la part de la Cedeao pour avoir renversé des gouvernements démocratiquement élus. Mais ces coups d’Etat de l’avis de certains experts politiques sont une réponse à la mal gouvernance et l’incapacité des dirigeants déchus à faire face à la crise sécuritaire, comme c’est le cas au Mali et au Burkina Faso.

Naturellement, la Cedeao, qui regroupe 15 pays, a tenté dès le début d’asseoir son autorité avec sa panoplie de sanctions. Mais à l’évidence, ces mesures n’ont fait renforcer un sentiment nationaliste au niveau des Etats sanctionnés.

Elle est depuis lors entrée en scène avec des sanctions contre les nouveaux dirigeants militaires qui, à des degrés divers, l’ont prises au mot en prenant des mesures de représailles contre elle, laissant les observateurs se demander si la Cedeao a vraiment les moyens de faire face à ce nouvel assaut contre la démocratie en Afrique de l’Ouest.

Après que la Cedeao a annoncé des sanctions à l’encontre des nouveaux hommes forts de Bamako pour avoir voulu porter à cinq ans une courte transition politique, le régime militaire a non seulement condamné « les sanctions abusives » de l’organisation avant de fermer à son tour ses frontières aux pays membres de la Cedeao.

Une défiance assumée par la junte malienne qui vient saper l’autorité du groupement régional ouest-africain. Les chefs d’Etat de l’organisation surpris par la riposte du Mali, a momentanément envisagé de revenir sur sa politique volontarisme mais sans impact réel, à en croire le récit de certains cercles au sein de l’organisation pour expliquer cet apparent changement d’opinion.

Beaucoup estiment qu’une Cedeao divisée et intrinsèquement minée par des intérêts géopolitiques disparates défendus par ses membres ne peut pas imposer de sanctions comme moyen sérieux, voire crédible, de mettre au pas les transgresseurs en son sein, sans risquer de diviser davantage ses rangs.

Par exemple, alors que les jeunes démocraties dans les petits pays membres comme la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau soutiennent les sanctions pour des raisons évidentes visant à dissuader les coups d’Etat dans leur propre pays, les régimes militaires en Guinée et au Mali voisin se soutiennent les uns les autres. En effet, ces deux voisins se considèrent comme les gardiens l’un de l’autre face à une organisation régionale dont ils se sentent de plus en plus isolés et détachés.

Cette solidarité mutuelle entre le colonel guinéen Mamady Doumbouya et le malien Assimi Goita ne peut que s’étendre au lieutenant-colonel burkinabé Paul-Henri Damiba qui a gagné le droit d’entrer dans leur club exclusif grâce à son coup d’Etat du 24 janvier 2022.

Déjà discréditée avant même d’avoir eu le temps d’être mise en œuvre, la politique unique de la Cedeao pour gérer les conséquences des coups d’Etat en Guinée, au Mali et au Burkina Faso a montré qu’elle était déconnectée des politiques qui ont précipité les interventions des militaires dans ces pays.

En Guinée, l’insistance de l’ancien président Alpha Condé à se maintenir au pouvoir après avoir épuisé ses deux mandats constitutionnels a fourni le prétexte à Doumbouya pour agir.

Au Mali et au Burkina Faso, l’instabilité prolongée causée par des insurrections a poussé les citoyens à descendre dans la rue pour demander la fin des gouvernements en place, jugés incapables de faire face aux crises.

Selon les observateurs, le seul espoir pour le bloc régional d’avoir plus de poids sur les trois pays en défaut de démocratie est de revoir sa copie d’élaborer des politiques spécifiques à chaque pays, en fonction de leur situation politique au moment des coups d’Etat. Mais un bloc aussi divisé que la Cedeao le reconnaîtra-t-il pour agir en conséquence ?

L’Union africaine suspend le Burkina Faso

L’Union africaine a suspendu le Burkina Faso de toute participation aux activités de l’organisation panafricaine jusqu’à ce que l’ordre constitutionnel soit rétabli dans le pays.La décision de l’UA, qui compte 55 États, a été annoncée ce lundi 31 janvier dans un tweet du Conseil de paix et de sécurité. Après le coup d’Etat du 24 janvier 2022 contre le président Roch Marc Christian Kaboré renversé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) réuni ce lundi a « décidé de suspendre le Burkina Faso de toute participation à toutes les activités de l’Union africaine jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays » peut-on lire sur le message.

Le président de l’Union africaine Moussa Faki Mahatma dit suivre avec « préoccupation la situation très grave au Burkina Faso ». Il a exhorté l’armée à « s’en tenir strictement à leur vocation républicaine, à savoir la défense de la sécurité intérieure et extérieure du pays ».

L’Organisation en pleine réforme sera dirigée à partir de février par le sénégalais Macky Sall, qui en assurera la présidence tournante pour un an à la place du président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, en poste depuis février 2021.

Créée le 9 juillet 2002 à Durban en Afrique du Sud pour prendre le relais de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, 1963-1999), l’UA veut s’inscrire dans cette vision « d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens ».

Auparavant, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui compte 15 États, avait décidé lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etats le vendredi 28 janvier par visioconférence, de suspendre le Burkina Faso de ses instances après le Mali et la Guinée.

Mali: Qui a tué les civils mauritaniens près de Nara?

L’agence Saharamedias a enquêté sur le massacre des civils mauritaniens dans la région de Nara près de la frontière entre le Mali et la Mauritanie.La Mauritanie et le Mali ont constitué une commission pour enquêter sur les circonstances du meurtre, le 17 janvier 2022, de sept Mauritaniens dans le territoire malien, un incident entouré de mystère du fait qu’il s’est déroulé dans une région instable marquée par des affrontements quasi quotidiens entre l’armée malienne et les « combattants d’Al-Qaïda ».

Après dix jours ce drame, des données commencent à se filtrer, ce qui pourrait aider à déterminer la partie à l’origine du meurtre des sept Mauritaniens, malgré le grand secret qui entoure le processus d’enquête en raison de la sensibilité de la situation.

Charnier !

L’histoire relatée par les familles des victimes fait état de 15 personnes mortes dans une fosse commune, dont sept Mauritaniens et huit autres, qui se disent « de nationalité malienne ».

Selon les révélations des familles des victimes, le charnier a été découvert dans la région zone de Tchilit Telbekeru (Tabakoro, selon l’orthographe officielle au Mali) où se trouve (Adabay Aba Ali), une zone à plus de 70 kilomètres de la frontière mauritanienne à l’intérieur du territoire malien, et située au sud-est de la ville de  Nara  dont elle relève administrativement.

C’est une zone habitée par des personnes appartenant aux ethnies peuls et soninkés dans de très petits villages, qui vivent de l’agriculture irriguée et de l’élevage, en particulier des vaches, et qui ont un lien étroit avec les marchés mauritaniens voisins.

Il y a des forêts et des buissons dans la région, où des affrontements se produisent souvent entre l’armée et les combattants jihadistes peuls originaire de la région du Macina (Centre du Mali) affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Dans des rapports publiés sur son site Internet, l’armée malienne affirme que la région dispose de bases logistiques appartenant au groupe jihadiste du Macina, à l’intérieur des forêts et des buissons.

Version officielle

Le gouvernement malien et après une réunion avec une délégation mauritanienne dirigée par le ministre des affaires étrangères, samedi dernier, a publié sa première déclaration sur l’incident qui comprenait des informations importantes sur la date et le lieu de ce drame.

Dans le communiqué publié par le ministère de l’Intérieur, le gouvernement malien a indiqué que la délégation mauritanienne l’avait informé d’un « incident survenu le 17 janvier 2022 et qui a fait sept morts parmi les citoyens mauritaniens, entre de Tabakoro et Akor dans la région de Nara région ».

Ainsi, la version officielle mauritanienne rapportée aux Maliens confirme le récit des familles, car il parlait de la même zone où les proches des victimes ont trouvé le « charnier ».

Cependant, les autorités maliennes ont catégoriquement nié leur implication dans l’incident, et confirmé que « jusqu’à présent, il n’y a aucune preuve de l’implication des forces de sécurité et de défense maliennes », selon le texte du communiqué.

Version de l’armée

Pour recueillir la version de l’armée malienne, « Saharamedias » a contacté, samedi dernier, le colonel Soulaymane Dembele, Directeur de la communication de l’armée malienne, et l’a interrogé sur le meurtre de sept Mauritaniens à l’intérieur du territoire.

Le colonel malien a déclaré que « L’armée mène des opérations militaires dans cette zone, mais je ne sais pas si elle a tué des citoyens Mauritaniens ». Il a refusé de donner  informations supplémentaires en se contentant de déclarer que : « Nous publions des informations relatives à toutes nos opérations militaires via notre site officiel. » Mercredi, le colonel Soulaymane Dembele a publié sur le site internet de l’armée malienne, un communiqué dans lequel il parle d’une opération militaire offensive dans la région de « Nara », plus précisément dans l’axe reliant « Akor » et « Tabakoro », la même route signalée précédemment dans le communiqué du ministère malien de l’Intérieur.

Le communiqué publié par l’état-major de l’armée malienne, et signé par le directeur de la communication de l’armée, indique que l’opération militaire a débuté le lundi 17 janvier, jour même de la mort des Mauritaniens, selon la version officielle et civile, et s’est terminée samedi, 22 janvier 2022, le jour même où la délégation mauritanienne s’est rendue à Bamako pour s’informer des circonstances liées au meurtre de sept Mauritaniens.

L’armée malienne a annoncé dans son communiqué que l’opération militaire s’était soldée par la mort de 28 « terroristes » et la destruction de « bases terroristes » lors d’opérations de ratissage dans les forêts de « Naoulena » et de « Bamadjougou ».

Cependant, l’armée n’a pas lié cette opération au meurtre des sept Mauritaniens, même si la zone dans laquelle elle a eu lieu est la même où a été découvert un « charnier » dans lequel les sept Mauritaniens et huit maliens ont été retrouvés.

Armes russes !

Le fait est que cette région du Mali vit de l’impact des affrontements quasi quotidiens entre l’armée et les combattants d’Al-Qaïda, lesquels se sont transformés en une sorte de « guerre civile » à caractère ethnique.

Ces affrontements ont poussé des centaines d’habitants locaux à fuir vers la Mauritanie voisine et plus précisément dans le localité  d’Adel Bagrou qui jouxte les zones d’affrontement.

L’armée malienne parle de « grandes victoires » remportées contre ce qu’elle appelle les « terroristes », victoires qu’elle attribue à l’obtention de nouvelles armes russes, qui lui ont permis de retourner l’équation en sa faveur.

L’armée malienne a publié des images de certaines de ces armes, qui selon elle étaient de fabrication russe, et lui permettaient de détruire des cibles à 10 kilomètres. Et d’ajouter qu’il suffit d’obtenir les coordonnées de la cible pour la détruire complètement grâce à ces roquettes de fabrication russe.

Cependant, l’utilisation de ces armes fait craindre une augmentation des pertes civiles, dans une région vivant une situation sécuritaire, sociale et économique difficile, avec des complications croissantes d’ordre ethnique.

Face à cette situation difficile, la Mauritanie et le Mali ont formé une commission mixte pour sécuriser les frontières entre les deux pays, et faciliter la circulation des personnes et des biens de part et d’autre de la frontière.

Le pays du Mali, qui fait face à un blocus de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), mise sur la Mauritanie afin d’assurer l’approvisionnement de son marché.

La ton monte entre Bamako et Paris après le retrait du Danemark

Le Danemark va rapatrier ses soldats face aux exigences du gouvernement de la transition malienne.« Les généraux au pouvoir ont envoyé un message clair où ils ont réaffirmé que le Danemark n’était pas le bienvenu au Mali. Nous ne l’acceptons pas et pour cette raison nous avons décidé de rapatrier nos soldats », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod après une réunion au Parlement à Copenhague.

Le chef de la diplomatie danoise s’indigne de cette décision prise par le régime de la transition malienne. « Nous sommes là à l’invitation du Mali. Les généraux ont retiré cette invitation (…) parce qu’ils ne veulent pas d’un plan rapide de retour à la démocratie », dit-il.

Le gouvernement malien de transition avait réitéré « avec insistance » dans un communiqué publié dans la soirée de mercredi à jeudi, le départ des troupes danoises arrivées dans le cadre de la mission militaire européenne Takuba. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maîga, martelait qu’en entrant sur le territoire malien, le Danemark n’a pas respecté le « protocole additionnel applicable aux partenaires européens » de la force Takuba, qui exigerait de signer au préalable un accord bilatéral avec Bamako.

Le Colonel Maîga a ensuite répondu à Florence Parly, ministre française des Armées accusée de vouloir diviser les Maliens. « Nous invitons également Mme Parly à plus de retenue et également à respecter le principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État », a rétorqué le colonel Maïga avant de l’inviter de « faire sienne cette phrase d’Alfred de Vigny sur la grandeur du silence ».

De son côté, la ministre danoise de la Défense a indiqué que le rapatriement des soldats allait « prendre un peu de temps ». Si un calendrier précis ne peut être établi à ce stade, l’armée danoise juge qu’il faudra « plusieurs semaines » pour ramener hommes et matériel au Danemark, précise-t-elle dans un communiqué.

Le Drian : « la situation ne peut pas perdurer »

Alors qu’on frôle l’incident diplomatique entre Paris et Bamako, Jean-Yves Le Drian soutient que la « situation en l’état actuel ne peut pas perdurer au Mali » faisant planer le spectre d’un changement de dispositif au Sahel. « Vu cette situation, vu la rupture du cadre politique et du cadre militaire (au Mali), nous ne pouvons pas rester en l’état », a déclaré le chef de la diplomatie française sur la radio RTL.

« Ce n’est pas uniquement une décision française, c’est une décision collective et donc nous avons engagé des discussions et avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens pour savoir comment on peut adapter notre dispositif en fonction de la nouvelle situation », a-t-il ajouté

« Lorsqu’on tente désespérément d’isoler le Mali en instrumentalisant les organisations sous-régionales, on se demande enfin qui est dans la provocation », a martelé le colonel Maîga qui apporte la réplique au chef de la diplomatie française.

A peine lancée, Takuba vacille. La Task-force qui doit remplacer Barkhane, l’opération militaire menée par la France au Sahel est déjà dans l’impasse. Lancée en mars 2020 à Liptako Gourma, dans la partie sud-ouest du Niger, Takuba doit étendre son domaine d’intervention au Burkina Faso et au Mali. Elle a pour mission d’assister et de former l’armée malienne, en coordination avec les partenaires du G5 Sahel, de la Minusma et les missions de l’UE.

Après avoir annoncé la fin de Barkhane en juin 2021, La France s’ensable véritablement dans le dossier malien. Paris estime pourtant qu’un retrait au Sahel serait présenté comme une faillite militaire et politique en Afrique notamment par les jihadistes, et laisserait le champ libre à la Russie qui se déploie actuellement au Mali et lorgne le Burkina Faso.

Mali : Takuba sur la sellette, bras de fer entre Bamako et Paris

Le déploiement des troupes danoises au Mali dans le cadre du groupement militaire Takuba sème la discorde entre le Mali et la France.On assiste à une véritable guerre des communiqués entre le gouvernement de transition malienne et le ministère français des Affaires étrangères sur la participation du Danemark à la Task Force militaire Takuba qui opère au Sahel. Alors que la France a engagé une « concertation approfondie » avec ses partenaires européens sur l’avenir de la force militaire européenne, le pouvoir malien exige le départ de soldats danois tout juste arrivés.

Dans un communiqué, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maîga, estime qu’en entrant sur le territoire malien, le Danemark n’a pas respecté le « protocole additionnel applicable aux partenaires européens » de la force Takuba, qui exigerait de signer au préalable un accord bilatéral avec Bamako.

Dans sa réponse, le gouvernement malien « par note verbale du 29 juin 2021 », soutient que « le gouvernement du Royaume de Danemark a saisi le gouvernement de la Transition d’un projet de texte en vue de convenir du statut des forces spéciales danoises devant intervenir au sein de la force Takuba sur la base du protocole additionnel conclu en mars 2020 entre le gouvernement de la République du Mali et le gouvernement de la République française déterminant le statut des détachements non français de la force Takuba ».

Selon toujours le communiqué du gouvernement de la transition, « la partie danoise avait souhaité recevoir un accusé de réception de la partie malienne pour marquer l’entrée en vigueur du texte soumis ». La requête étant toujours en examen, la partie malienne soutient qu’ « aucun accord n’autorise le déploiement des forces spéciales danoises au sein de la force Takuba ».

Une mise au point qui fait réagir le Quai d’Orsay. Dans un communiqué, le site du ministère des Affaires étrangères précise que « les autorités maliennes ont envoyé une lettre d’invitation formelle au gouvernement du Danemark le 27 novembre 2019. La notification d’acceptation a ensuite été transmise par l’ambassade du Danemark à Bamako le 29 juin 2021 et signée le jour-même par le Protocole du Ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale » soutient la note.

Le communiqué précise que « la présence de militaires danois sur le sol malien est donc légale, repose sur une invitation de la part des autorités de la République du Mali et respecte la procédure juridique agréée par les services juridiques des ministères maliens des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et de la Défense et des Anciens combattants » a soutenu le communiqué.

Le document publié sur le site du ministère des Affaires étrangères de la France, porte la signature des pays qui composent la Task force Takuba : Allemagne, Belgique, Danemark, Estonie, France, Hongrie, Italie, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Suède.

A peine lancée, Takuba vacille. La Task-force qui doit remplacer Barkhane, l’opération militaire menée par la France au Sahel est déjà dans l’impasse. Lancée en mars 2020 à Liptako Gourma, dans la partie sud-ouest du Niger, Takuba doit étendre son domaine d’intervention au Burkina Faso et au Mali. Elle a pour mission d’assister et à former l’armée malienne, en coordination avec les partenaires du G5 Sahel, de la Minusma et les missions de l’UE.

Après avoir annoncé la fin de Barkhane en juin 2021, La France s’ensable véritablement dans le dossier malien. Paris estime pourtant qu’un retrait au Sahel serait présenté comme une faillite militaire et politique en Afrique notamment par les jihadistes, et laisserait le champ libre à la Russie qui se déploie actuellement au Mali et lorgne le Burkina Faso.

Gambie : accrochages meurtriers entre soldats sénégalais et rebelles

Deux soldats sénégalais sont morts et neuf autres portés disparus après des accrochages entre les l’armée sénégalaises et des combattants du Mouvement des forces démocratique de la Casamance (MFDC) au sud de la Gambie.L’accrochage a eu lieu dans la ville rurale de Bwiam au sud de la Gambie, à 105 km au sud-est de la capitale gambienne Banjul, impliquait des combattants du Mouvement des forces démocratique de la Casamance (MFDC) qui font de la contrebande de bois en provenance des régions forestières de Casamance, une activité interdite par le gouvernement sénégalais.

Selon un communiqué de la Direction de l’information et de relations publiques des armées (Dirpa), « au cours des affrontements consécutifs à un vigoureuse action militaire, un rebelle a trouvé la mort et trois autres ont été faits prisonniers ». Deux militaires sénégalais ont aussi perdu la vie du côté de l’armée sénégalaise informe le document. De même souligne la Dirpa, « neuf militaires sénégalais sont portés disparus et seraient probablement détenus en otage par le MFDC ».

La mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en Gambie, forte de 2.000 hommes et déployée à la suite de la crise post-électorale dans le pays en janvier 2017, a également confirmé les affrontements. Ce commerce illégal a rapporté aux trafiquants, des millions de dollars au cours des dernières années.

La Dirpa dans son communiqué, a indiqué que « durant les cinq derniers mois, 77 camions transportant illégalement provenant du Sénégal ont été immobilisés par le 5ème Détachement sénégalais déployé au sein de la force internationale de la Cedeao ».

Dans une déclaration publiée mardi, le Président Macky Sall, a présenté ses condoléances aux familles des soldats tués dans les combats et souligne que les troupes sénégalaises de la Mission militaire de la Cedeao en Gambie étaient à la poursuite des trafiquants de bois du MFDC lors de ces accrochages.

Le Sénégal est presque divisé en deux moitiés inégales par la Gambie, la plus petite nation d’Afrique continentale, qui sert de point de transit aux syndicats pour le transport de grumes illégales vers la Chine et d’autres destinations. Depuis des années, les combattants du MFDC, dans le sud du Sénégal à 450 kilomètres de la capitale Dakar, font transiter des grumes par la Gambie pour financer certaines activités contre l’armée sénégalaise.

« Roch Kaboré a démissionné sous la menace des militaires » (Cedeao)

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) « condamne fermement le coup d’Etat militaire au Burkina Faso » et annonce « un sommet extraordinaire dans les prochains jours pour examiner la situation ».L’organisation régionale dans un communiqué publié ce mercredi 26 janvier 2022, note que « malgré les appels de la communauté régionale et internationale au calme et au respect de la légalité constitutionnelle, la situation au Burkina Faso est caractérisée par un coup d’Etat militaire ce lundi 24 janvier 2022 ». La Cedeao de dénoncer que « la démission du président Roch Marc Christian Kaboré » a été obtenue « sous la menace, l’intimidation et la pression des militaires après deux jours de mutinerie ».

La Cedeao estime que ce coup d’État marque ainsi « un recul démocratique majeur pour le Burkina Faso ». En conséquence, l’organisation intergouvernementale annonce « un sommet extraordinaire de la Cedeao dans les prochains jours pour examiner la situation » dans cet Etat d’Afrique de l’Ouest secoué depuis quelques années par une crise sécuritaire en lien avec la menace jihadiste qui se répand au Sahel.

Dans la journée du lundi  24 janvier, le président de la Commission de la Cedeao, Jean Claude Kassi Brou, avait appelé au calme avant de prévenir les militaires qu’ils seraient responsables de ce qui arrivera de l’intégrité physique du président Roch Marc Christian Kaboré.

Depuis lundi, le Burkina Faso est présidé par une junte militaire dirigée par Paul-Henri Sandaogo Damiba, au nom du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Le nouveau régime a annoncé dans un discours à la télévision publique, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, ainsi que la suspension de la Constitution. Les militaires ont aussi annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes à compter du même jour à minuit jusqu’à nouvel ordre. Le MPSR, s’est ensuite engagé au « retour à un ordre constitutionnel » dans « un délai raisonnable ».

Ce coup d’Etat des militaires est le troisième putsch en huit mois en Afrique de l’Ouest. Au Mali, le colonel Assimi Goïta qui avait destitué en août 2020, le président élu Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a écarté en mai 2021 le président et le Premier ministre de transition qu’il avait cooptés quelques mois auparavant. En Guinée, le colonel Mamadi Doumbouya, chef des forces spéciales de l’armée, a lui aussi renversé le président Alpha Condé le 6 septembre dernier. Les juntes au pouvoir dans ces deux pays sont depuis soumises à de fortes pressions internationales pour l’organisation d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, ce qu’elles ne semblent pas pour l’instant pressées de concrétiser.

Burkina : Qui est Paul-Henri Sandaogo Damiba, l’homme fort des putschistes

Agé de 41 ans, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est emparé du pouvoir au Burkina Faso en déposant le président Roch Kaboré.En septembre 2015, cet officier supérieur d’infanterie des Forces armées burkinabè s’était opposé à la tentative de coup d’Etat avortée contre le gouvernement de Michel Kafando. Sept ans plus tard, Paul-Henri Sandaogo Damiba passe à l’acte en renversant le président Roch Marc Christian Kaboré réélu pour un second mandat en novembre 2020.

Qu’est-ce qui a bien pu motiver ce loyaliste à prendre le pouvoir par la force ? Selon un groupe de militaires apparus à la télévision publique, la « détérioration du contexte sécuritaire » et « l’incapacité manifeste du pouvoir » à y faire face, constituent autant de facteurs qui menacent « les fondements de la nation ». 

Portés par des manifestants qui avaient brûlé dans la journée de samedi le siège du parti au pouvoir le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), la junte dit n’avoir pas eu d’autre choix que de prendre ses « responsabilités » en mettant fin lundi en début d’après-midi, « aux fonctions du président de la république ». Un nouveau putsch dans cet Etat du Sahel, secoué depuis 2015 par une crise sécuritaire en lien avec la menace jihadiste qui se répand au Sahel.

Le nouvel homme fort de Ouagadougou a pris le pouvoir le 24 janvier au nom du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Un coup d’Etat parachevé après un week-end agité marqué par l’arrestation du chef de l’exécutif dans la nuit du dimanche à lundi. Le président déchu a démissionné dans une lettre manuscrite relayée par la télévision publique pour dit-il préserver « l’intérêt supérieur de la nation ».

La colère au sein des troupes était perceptible depuis la sanglante attaque d’Inata en novembre par des jihadistes qui avait une cinquantaine de morts dans les rangs des militaires. Les soldats dénoncent l’incapacité du pouvoir à faire face à la menace jihadiste. Dimanche, quelques heures avant leur prise du pouvoir, ils exigeaient le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » pour lutter efficacement contre les groupes jihadistes dans la bande du Sahel.

Paul-Henri Sandaogo Damiba à la tête de ce coup d’Etat, est diplômé de l’école militaire de Paris. Le lieutenant-colonel figure parmi les officiers étrangers diplômés de la 24ème promotion de l’école de guerre de Paris en 2017. Il est aussi titulaire d’un Master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris et d’une certification d’expert de la Défense en management, commandement et stratégie.

Un parcours riche qui facilite sa montée en puissance au sein de l’armée. Il atterrit en 2011 au Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne de l’ex président Blaise Compaoré finalement dissoute en 2015 après la tentative de coup d’Etat avortée contre Michel Kafando. Un échec que le président de la transition entre juillet 2014 et novembre 2015, doit en grande partie au nouveau chef des putschistes et d’autres officiers qui s’étaient démarqués pour empêcher le coup de force du général Gilbert Diendéré, proche de Blaise de Compaoré et patron historique du régiment de sécurité présidentielle (RSP), actuellement en prison.

Début décembre, le président Kaboré chamboule la hiérarchie militaire et confie au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba le poste stratégique du responsable du dispositif antiterroriste du pays. Une décision prise après l’attaque d’Inata en novembre qui avait fait 57 morts, dont 53 gendarmes. Spécialiste des questions terroristes, il est l’auteur d’un livre, un « essai sur le terrorisme » publié en juin dernier et intitulé Armées ouest-africaines et terrorisme : Réponses incertaines ?, dans lequel il analyse les stratégies antiterroristes au Sahel et leurs limites.

Ses nombreuses casquettes de commandant de la troisième région militaire du pays, responsable du dispositif antiterroriste et chef de la sécurité à Ouagadougou, suffiront-elles à sortir le Burkina Faso de cette crise politique et sécuritaire ?

L’Afrique du Sud condamne le putsch au Burkina Faso

Le ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, s’est dit « choqué » mardi par la prise du pouvoir par les militaires du Burkina Faso.Le diplomate juge la situation « extrêmement préoccupante car l’Afrique de l’Ouest a connu un certain nombre de coups d’Etat » en l’espace de huit mois. « J’ai été choqué hier par ce qui se passait au Burkina Faso et on est très inquiet que cette région ne devienne pas une région de coups d’Etat », a déclaré le ministre.

La réaction du ministre est intervenue après que les militaires burkinabés ont annoncé dans une déclaration télévisée qu’ils avaient arrêté le président Roch Kaboré lundi dans la capitale, Ouagadougou, mettant ainsi fin à son second mandat.

Les militaires ont également annoncé la suspension de la Constitution, la dissolution du gouvernement et l’Assemblée nationale et fermeture des terrestres et aériennes lors d’une discours à la télévision publique.

L’armée a déclaré que la prise de contrôle avait été effectuée sans violence et que les personnes détenues y compris le président Roch Marc Christian Kaboré se trouvaient dans un lieu sûr, ajoutant qu’elle avait été faite au nom du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

« Le MPSR, qui comprend toutes les sections de l’armée, a décidé de mettre fin au mandat du président Kaboré aujourd’hui », a déclaré le communiqué lundi. Le MPSR a indiqué qu’il proposerait un calendrier pour un retour à l’ordre constitutionnel « dans un délai raisonnable, après consultation des différentes composantes de la nation ». Anciennement Haute-Volta, le Burkina Faso est un producteur d’or et a connu de nombreux coups d’Etat depuis son indépendance de la France en 1960.

Les militaires ont renversé des gouvernements au cours des 18 derniers mois au Mali et en Guinée, et ont pris le pouvoir au Tchad l’année dernière après que le président Idriss Deby soit mort en combattant des rebelles sur le champ de bataille dans le nord du pays, selon des rapports de presse. M. Pandor a toutefois conservé un optimisme prudent quant à la possibilité que le prochain sommet de l’Union africaine se concentre sur la paix et la sécurité dans la région.

« Je pense que nous devons avoir le souci de soutenir la démocratie et de faire taire les armes sur le continent africain et j’espère que nous consacrerons beaucoup de temps à l’UA pour discuter de la manière dont nous assurons la paix et la sécurité ».

Burkina Faso : tirs à l’arme lourde et tentative de coup d’État

Le gouvernement burkinabé confirme les tirs dans plusieurs casernes militaires mais dément la prise de pouvoir par l’armée.Selon Alkassoum Maïga, « des informations véhiculées dans les réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir par l’armée en ce jour 23 janvier 2022 », a indiqué porte-parole du gouvernement.

Avant d’ajouter : « le gouvernement, tout en reconnaissant l’effectivité de tirs, dans certaines casernes, dément ces informations et appelle les populations à rester sereines ». Le porte-parole du gouvernement soutient que l’Etat burkinabé réaffirme sa confiance en « son armée qui demeure républicaine ».

La nuit de samedi à dimanche a été agitée à Ouagadougou où des tirs à l’arme lourde ont été entendus au Camp Sangoulé Lamizana et Baba Sy. Plusieurs personnes avaient confirmé la prise de pouvoir par l’armée avant que l’information ne soit démentie par le gouvernement tôt le matin. A l’heure actuelle, c’est le flou encore à Ouagadougou, où la situation peut encore évoluer.

Ces incidents interviennent quelques heures après la dispersion d’un rassemblement interdit à Ouagadougou lancé par le mouvement « Sauvons le Burkina Faso ». 

Cette tentative présumée de coup d’Etat intervient deux mois après l’attaque sanglante à Inata par des jihadistes où l’armée avait perdu 53 de ses hommes. La pire attaque jamais enregistrée au sein des troupes qui avait entraînée un vent de contestation des militaires contre le pouvoir de Roch Marc Christian Kabore.

Par ailleurs, le ministre de la Défense le Général Aimé Barthélémy Simpore a formellement démenti à la télévision d’Etat, l’arrestation du président de la république et d’autres dirigeants des institutions par les militaires.

Le 8 janvier dernier, une dizaine de militaires et des civils avaient été arrêtés pour des suspicions de coup d’Etat par l’Etat burkinabé.

Cameroun: l’Onu cherche des fonds pour les victimes du conflit

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a lancé ce vendredi un appel de fonds supplémentaire de 59,6 millions de dollars pour apporter un soutien d’urgence à 100.000 réfugiés, déplacés internes et membres des communautés d’accueil au Tchad et au Cameroun.Les violences intercommunautaires dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun plongent des milliers de gens dans le besoin. Ces fonds devraient ainsi permettre au HCR et à ses partenaires d’assister les personnes déplacées suite aux violences et leur fournir protection et assistance pour les six prochains mois au moins.

Selon le HCR, les violences ont éclaté le 5 décembre 2021 dans le village frontalier d’Ouloumsa, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, à la suite d’un différend entre éleveurs, pêcheurs et agriculteurs au sujet des ressources en eau qui s’amenuisent en raison du changement climatique. La violence s’est ensuite étendue aux villages voisins, faisant 44 morts, plus de 100 blessés et 112 villages incendiés.

En l’espace de deux semaines, soutient l’organisme onusien, des dizaines de milliers de personnes ont fui vers le Tchad voisin ou ont été déplacées à l’intérieur du Cameroun. Les affrontements de décembre ont fait suite à des violences similaires en août 2021 qui ont provoqué le déplacement de quelque 23 000 personnes dans les deux pays.

Pour le HCR, la protection des enfants, la prévention et la réponse à la violence sexuelle et sexiste, les besoins en termes de documentation et la question de l’éducation sont également des priorités. Il estime que près de 9 réfugiés camerounais sur 10 au Tchad sont des femmes et des enfants.

Le HCR dit continuer à collaborer avec les autorités pour concrétiser les efforts de paix et de réconciliation dans la région de l’Extrême-Nord. Cependant, soutient-il, une action urgente est nécessaire pour s’attaquer aux causes profondes du conflit.

Avec des ressources supplémentaires, le HCR pourra également étendre ses activités d’enregistrement, de profilage et de suivi des questions de protection au Cameroun et au Tchad, afin de mieux évaluer les besoins des personnes affectées par la crise.

D’après le Haut-Commissariat pour les réfugiés, les fonds disponibles pour soutenir les personnes déplacées au Tchad et au Cameroun sont insuffisants et soumis à une forte pression en raison de l’augmentation rapide des besoins.

« Nous lançons un appel urgent à la communauté internationale pour mobiliser les ressources qui permettront au HCR et à ses partenaires de répondre efficacement aux besoins des personnes affectées et de sauver des vies », lit-on dans un communiqué diffusé ce vendredi.

Ethiopie : l’Onu note des efforts pour la paix au Tigré

Dans le nord de l’Ethiopie en proie à un conflit armé depuis novembre 2020, il y a un espoir pour la paix, affirme l’Organisation des Nations Unies (Onu).L’esprit belliqueux des protagonistes du conflit éthiopien qui dure depuis 14 mois est en train de s’estomper progressivement pour laisser la place à une approche plus pragmatique de la fin des hostilités. Le constat est fait par le Secrétaire général de de l’Organisation des Nations Unies (Onu), António Guterres.

« Je suis ravi ! Après plus d’un an de conflit armé qui a affecté des millions de personnes en Ethiopie et dans le reste de la région, il y a maintenant un effort manifeste en faveur de la paix », a déclaré le patron de l’Onu dans une déclaration dont APA a obtenu copie ce jeudi.

La déclaration de M. Guterres fait suite à sa conversation téléphonique avec le Haut Représentant de l’Union africaine (UA) pour la Corne de l’Afrique, l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo.

Les deux hommes ont échangé sur le conflit en Ethiopie suite à la dernière visite d’Obasanjo à Addis-Abeba et à Mekelle, la capitale de l’Etat régional du Tigré.

Pour M. Obasanjo, le gouvernement fédéral éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) font des efforts tangibles pour parvenir à une résolution du conflit.

« Grâce à ces efforts, a dit M. Obasanjo, l’Onu peut être optimiste quant à l’existence d’une réelle opportunité de résolution politique et diplomatique du conflit qui fait rage depuis novembre 2020 ».

Toutefois, a prévenu António Guterres, les activités militaires en cours dans certaines parties de l’Ethiopie constituent un défi pour le processus de paix « et nuisent aux mesures de confiance qui, nous l’espérons, sont prises par toutes les parties au conflit ».

Il a réitéré son appel à toutes les parties au conflit pour qu’elles s’acheminent vers la cessation de toutes les hostilités, étape cruciale dans la bonne direction pour le retour définitif de la paix.

« Alors que nous observons avec beaucoup d’espoir le processus de paix mené par l’UA, nous restons préoccupés par la situation humanitaire dans diverses parties de l’Ethiopie touchées par la guerre. Je demande à nouveau à tous les acteurs du conflit de soutenir et de faciliter les efforts locaux et internationaux visant à fournir une aide humanitaire à ceux qui en ont besoin », a conclu António Guterres.

Pourquoi le Mali veut « réviser » ses accords de défense avec la France

Le Mali a signé de nouveaux accords de coopération militaire, annonce le chef de l’Etat Assimi Goïta.Le chef de la transition malienne a profité de son discours lors de la célébration du 61ème anniversaire de la fête de l’armée malienne pour souligner la nécessité de « relecture » de certains accords de coopération militaire. « Par une analyse objective du contexte actuel et en tenant compte des intérêts vitaux de notre pays, nous avons demandé la relecture de certains accords de coopération militaire. Dans le même temps, de nouveaux accords ont été signés, toujours avec comme objectif essentiel, la sécurisation des Maliens et de leurs biens. »

Même s’il ne cite pas la France, l’allusion est assez claire. Il y a quelques jours, le Premier ministre malien Choguel Maïga avait qualifié les accords de défense entre le Mali et la France de « déséquilibrés ». « Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un État qui ne peut même pas survoler son territoire sans l’autorisation de la France » avait-il lancé à l’égard du colon français.

La France et le Mali ont noué des accords de coopération militaire dans le cadre de l’opération militaire Serval le 11 janvier 2013 avec l’éclatement de la guerre au Sahel. Des accords de cinq ans renouvelable par tacite reconduction dans le cadre de Barkhane, puis de Takuba, la force opérationnelle de l’Union européenne (UE). Ce pacte sécuritaire entériné le 16 juillet 2014 entre Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères et le défunt président malien Ibrahim Boubacar Keïta, confère un statut juridique aux forces françaises pour faciliter leur intervention sur le sol malien.

Ils permettent à la France de « concourir à une paix et une sécurité durable, notamment par la sécurisation des espaces frontaliers et la lutte contre le terrorisme ». Il permet également l’accès au territoire malien, « y compris ses eaux territoriales et son espace aérien, avec le consentement préalable de l’État ». Mais l’absence de clause d’éternité permet à chaque partie « d’amender » par écrit le présent traité, indique le document comme le demande aujourd’hui le gouvernement malien.

Le Mali voudrait aussi mettre fin à certains privilèges de la France sur son sol comme les exemptions de visas accordés aux militaires français et imposer plus de contrôle concernant l’importation de matériel militaire. Le contexte géopolitique a évolué avec le retour de Moscou qui a signé récemment des accords de coopération militaire avec le Mali. Comme avec la Russie, Bamako préférerait désormais des accords bilatéraux avec chaque pays, y compris la France.

Cette mise au point d’Assimi Goïta confirme le désamour perceptible entre Paris et Bamako. Le régime de la transition au Mali voit en effet la main de la France derrière les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Ethiopie : pénurie de fournitures médicales au nord (CICR)

Le conflit qui s’éternise dans le nord du pays a engendré une raréfaction de médicaments et de matériels, mettant à rude épreuve le système de santé et le personnel médical, avertit le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).Dans le nord de l’Ethiopie, les services de santé manquent d’articles essentiels et certaines infrastructures ont été gravement endommagées, déplore, dans un communiqué parvenu à APA mercredi, le CICR. Cela rend l’accès aux soins médicaux extrêmement difficiles et menace la survie même des habitants, ajoute l’organisme humanitaire.

A en croire cette dernière, les effets combinés des combats, de l’insécurité et des difficultés d’accès entravent en effet fortement l’acheminement des secours humanitaires.

« Certains hôpitaux de l’Amhara ont dû fermer leurs portes faute de médicaments », a expliqué le responsable des opérations du CICR dans les régions d’Afar et de l’Amhara, Micha Wedekind, cité par la note. « Des personnes atteintes de maladies chroniques meurent chaque jour et des femmes doivent accoucher chez elles car les structures de santé, souvent privées d’électricité ou d’eau, ne sont plus opérationnelles », a-t-il ajouté.

Selon le coordonnateur des activités de santé à la délégation du CICR en Éthiopie, Apollo Barasa, « au Tigré, certaines équipes sont forcées de laver et réutiliser des articles à usage unique tels que des gants, du matériel chirurgical et même des drains thoraciques, ce qui augmente le risque d’infection. Des médecins ont dû remplacer le désinfectant par du sel pour nettoyer les plaies. »

« Des médicaments périmés sont distribués aux patients, les centrales de production d’oxygène ne fonctionnent plus et certains établissements de santé sont à court de vaccins de routine », affirme-t-il dans la note.

D’après le CICR, au-delà de l’assistance médicale, la situation alimentaire et l’accès aux moyens de subsistance dans le nord de l’Éthiopie restent préoccupants.

La région serait toujours en proie aux combats et des pertes civiles seraient à déplorer, notamment à la suite des dernières frappes aériennes.

Face à cette situation, le CICR rappelle à toutes les parties au conflit l’obligation qui leur incombe de faciliter sans délai la fourniture de l’aide humanitaire à celles et ceux qui en ont le plus besoin et à éloigner les civils des objectifs militaires dans la mesure du possible.

Manifestations contre la Cedeao au Mali : Assimi Goïta teste sa popularité

Le chef de l’Etat malien va tester sa popularité ce vendredi après avoir invité ses compatriotes à sortir pour protester contre les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.Cette journée de mobilisation appelée par le chef de la transition malienne le colonel Assimi Goïta, sera scrutée par la Cedeao et la France

Pour Assimi Goïta qui a appelé tous les Maliens à sortir pour dénoncer les sanctions de la Cedeao, c’est un test grandeur nature pour son règime qualifié « d’illégitime » par ses détracteurs. Si l’appel à la manifestation est suivi par les Maliens, le tombeur d’Ibrahim Boubacar Keïta en tirera profit dans son bras de fer avec la Cedeao. Le nouvel homme fort de Bamako a décidé d’appliquer la « réciprocité » à ses voisins d’Afrique de l’Ouest après les sanctions. Il s’est ensuite tourné vers la Russie et d’autres partenaires pour contenir les jihadistes.

Récemment, Moscou en guise de soutien a bloqué avec la Chine un texte de la France appelant les Nations unies à soutenir les sanctions de la Cedeao contre le Mali. Un soutien de la Russie en faveur de la junte qui a obtenu carte blanche au sortir des Assises de la refondation pour conduire la transition jusqu’en 2027. La réussite de cette manifestation donnerait à coup sûr du poids à la position des militaires contre la Cedeao après les sanctions. Elle pourrait aussi surtout redessiner une nouvelle géopolitique dans cette région où la France avait jusque-là dicté le tempo dans son pré-carré. A contrario, si les Maliens décidaient de ne pas sortir massivement, ils enverraient un message fort aux militaires dans cette période de transition mouvementée.

De son côté, la Cedeao scrute de près l’évolution de cette journée de manifestation au Mali. L’Organisation régionale a prononcé de lourdes sanctions contre la junte malienne comme la fermeture des frontières et le gel des avoirs financiers du Mali. Elle doit désormais faire face à une levée de boucliers des Organisations non gouvernementales et des mouvements citoyens qui menacent de « braver l’embargo contre le Mali si la Cedeao persiste à punir le Mali pour des considérations politiques ». Ces organisations sont convaincues que « la priorité doit d’être combattre la lutte contre le terrorisme et les forces obscurantistes qui endeuillent le Mali ». Taxée souvent d’être un « syndicat de chefs d’Etat » en lieu et place d’une « Cedeao des peuples », l’organisation mise sur pied en 1975, tentera dans cette crise malienne de préserver sa crédibilité souvent mise à mal.

Enfin la France qui considère la situation au Mali et au Sahel comme « une affaire africaine et européenne ». Selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, « Il y a une fuite en avant, un appel confirmé à une milice extérieure (la société paramilitaire Wagner, ndr) ». Le chef de la diplomatie française considère « le calendrier de transition inacceptable » et pense que la junte est en train de « confisquer la démocratie des Maliens ». Mais sur le terrain, la réalité est bien différente, car le sentiment antifrançais s’est exacerbé en Afrique de l’Ouest. 

Au Mali, au Sénégal et plus récemment au Tchad, des jeunes s’en prennent aux symboles de la présence française en Afrique lors des manifestations. Fin novembre, un convoi militaire français de ravitaillement à destination de Gao au Mali avait été pris pour cible.  Dans ce contexte assez tendu, Paris mise-t-elle sur une explosion sociale au Mali pour faire plier militaires ?  En soutenant les sanctions de la Cedeao, la France espère faire reculer la junte où à défaut l’amener à plus de souplesse dans cette crise.

La SADC prolonge le mandat de sa force militaire au Mozambique

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, sigle anglais) a prolongé de trois mois le mandat de sa force militaire au Mozambique pour aider le pays à lutter les groupes jihadistes.

En juillet 2021, les pays de la SADC et le Rwanda ont déployé plus de 3.000 soldats pour aider le Mozambique à faire face à une insurrection armée dans la province septentrionale de Cabo Delgado.

Le Sommet, qui s’est déroulé le 11 janvier 2022 dans la capitale malawite Lilongwe, a examiné les progrès réalisés par la Mission de la SADC au Mozambique (SAMIM).

Le bloc régional a déclaré que la situation sécuritaire à Cabo Delgado s’est grandement améliorée depuis le déploiement de la SAMIM. « Le sommet a noté les bons progrès réalisés depuis le déploiement de la mission de la SADC au Mozambique et a prolongé son mandat », indique le communiqué du Sommet extraordinaire du bloc régional publié mercredi.

La mission a été initialement déployée pour trois mois mais son mandat a été prolongé en octobre 2021. « Je voudrais exprimer ma gratitude et féliciter la SAMIM pour son travail sur le terrain, ainsi que ma reconnaissance envers les États membres qui ont soutenu ce travail financièrement et dans le déploiement de personnel et d’équipement », a dit M. Ramaphosa pendant le sommet.

La SADC ne peut pas permettre au terrorisme de s’étendre à d’autres provinces du Mozambique et à la région soutient le président sud-africain. Partant de là, « il est impératif de promouvoir un esprit d’unité entre les pays membres car le terrorisme et l’extrémisme violent menacent la stabilité et le développement que la région a atteints au cours des quatre dernières décennies », poursuit Ramaphosa.

L’insurrection armée qui oppose le gouvernement mozambicain à des groupes salafistes jihdistes à Cabo Delgado a fait plus de 3.500 morts plus de 820.000 déplacés depuis octobre 2017.