Le combat contre le paludisme porte ses fruits (OMS)

Les efforts déployés à travers le monde et les investissements faits pour renforcer les systèmes de santé ont permis d’éviter la contamination d’environ 185 millions d’individus et le décès de 997 000 personnes.L’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans son Rapport annuel sur le paludisme publié ce jeudi, se réjouit des résultats obtenus dans la lutte contre cette maladie. Le nombre de cas de contamination et de décès évités en 2021 s’élèvent respectivement à environ 185 millions et 997 000, informe l’organisme onusien en charge de la santé mondiale. Ce dernier ajoute que de nombreux pays, très près de l’élimination totale du paludisme, ont continué de progresser sur cette voie.

Par ailleurs, l’OMS se félicite de la stabilisation du nombre des décès après une hausse substantielle au cours de la première année de la pandémie de Covid-19. Les cas de paludisme sont également restés stables dans l’ensemble, passant de 245 à 247 millions. Ce résultat a été possible grâce aux efforts héroïques des pays et à des partenariats solides, malgré les défis importants auxquels les nations ont été confrontées au cours de cette période, mais aussi les autres menaces biologiques qui vont croissant, soutient l’OMS.

« La lutte contre le paludisme n’est pas aussi mauvaise qu’il aurait pu l’être », a salué Dre Corine Karema, directrice générale intérimaire du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme.

Malgré ces résultats convaincants, alerte l’OMS, la maladie demeure une menace mortelle pour des millions de personnes à l’échelle planétaire.  Le combat contre le paludisme demeure à un point trop statique, en particulier en Afrique où le fardeau de la maladie reste accablant et disproportionné, ce continent concentrant globalement 95 % des cas et 96 % des décès, signale-t-elle.

Les obstacles à la lutte contre cette endémie, notamment le déploiement limité des outils disponibles, la résistance émergente aux médicaments, aux insecticides et l’absence de diagnostics, parallèlement à l’augmentation des coûts d’approvisionnement et de livraison, font que les financements requis pour recentrer les efforts et atteindre les objectifs mondiaux d’ici 2030 sont, aujourd’hui plus qu’hier, absolument nécessaires, indique l’OMS.

« Les crises humanitaires qui se multiplient et le ralentissement économique mondial de cette année pourraient compromettre davantage une situation déjà précaire », met en garde l’Organisation Mondiale de la Santé.

Face à ce risque, le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme appelle tous les pays à continuer à investir dans la lutte. Ces investissements sont indispensables pour renforcer les systèmes de santé et que tous ceux qui ont besoin d’accéder à des outils antipaludéens efficaces et ciblés, adaptés aux circonstances locales, puissent le faire et bénéficier d’une prise en charge de qualité dans le cadre de centres de soins primaires.

Même si les outils actuels sont économiquement avantageux, avance l’organisme onusien, l’effort d’investissement demeure pressant pour en développer d’autres ainsi que des solutions innovantes, et les mettre à l’échelle.

A l’en croire, il existe des opportunités prometteuses pour distribuer plus de moustiquaires à base de pyréthrinoïdes-PBO, et poursuivre les essais de moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’utilisation de nouveaux produits de contrôle des vecteurs, de vaccins en cours de développement, d’immunisation passive avec des anticorps monoclonaux (dans le domaine de la chimio-prévention) et de nouveaux tests diagnostiques.

« L’élimination du paludisme est possible. Depuis 2000, plus de 20 pays dans le monde ont atteint l’objectif de +zéro cas de paludisme+, et d’autres pays en sont proches. Le renforcement du leadership national, la coordination régionale et l’intensification de la surveillance de la maladie seront des axes essentiels pour contrôler les cas de paludisme et l’éliminer dans ces pays. Il est donc primordial de les soutenir à mesure qu’ils se rapprochent du but pour parvenir, ensemble, à un monde exempt de paludisme », a conclu Dre Karema.

Charles Blé Goudé s’enrôle sur le listing électoral ivoirien

L’ex-leader des « Jeunes patriotes », Charles Blé Goudé, se fait inscrire sur la liste électorale en dépit de sa condamnation par contumace à 20 ans de prison et 10 ans de privation de ses droits civiques à la suite d’un procès à Abidjan.M. Charles Blé Goudé, a procédé ce jeudi 8 décembre 2022 à son enrôlement sur la liste électorale à Guibéroua, dans sa ville natale, située dans l’Ouest du pays.

« Je viens de faire mon enrôlement ici à Guibéroua, à l’école catholique », a dit l’ex-leader des « Jeunes patriotes » Charles Blé Goudé, qui séjourne dans cette localité depuis le 3 décembre 2022, aux côtés des siens.    

M. Blé Goudé a remercié la Commission électorale indépendante (CEI) et les autorités pour avoir prolongé la période de révision de la liste électorale ce délai permettant ainsi à de nombreux ivoiriens qui n’avaient pas jusque-là fait de venir s’enrôler.

Il a saisi cette occasion pour lancer un appel à tous les nouveaux majeurs et à tous les Ivoiriens afin d’aller accomplir ce devoir-là, en se faisant inscrire ou réinscrire sur la liste électorale, car cela est important pour qu’au moment du choix, d’autres ne puissent pas choisir à notre place.

« Moi-même, étant absent du pays pendant plus de 11 ans, je viens d’accomplir ce devoir-là, je vous invite à faire comme moi », a insisté le président du le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP).

Charles Blé Goudé a été condamné en 2019 à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour « actes de torture, homicides volontaires et viol ». L’ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens a également été condamné à 10 ans de privation de ses droits civiques.

Le président du COJEP avait été transféré par les autorités ivoiriennes à la Cour pénale internationale (CPI) en mars 2014.  

Après six ans de procès, M. Charles Blé Goudé et son mentor Laurent Gbagbo ont été acquittés en première instance par la CPI, le 15 janvier 2019. L’acquittement définitif des co-accusés sera prononcé le 31 mars 2021.

Le 30 mai 2022, à l’ambassade de la Côte d’Ivoire en Hollande, M. Charles Blé Goudé reçoit son passeport. Quatre mois après, soit le 30 septembre 2022, les autorités ivoiriennes lui notifient par écrit via le greffier de la CPI qu’il pouvait rentrer dans son pays.

Charles Blé Goudé est rentré en Côte d’Ivoire le samedi 26 novembre 2022 après plus de huit ans d’absence du pays. Son inscription sur la liste électorale montre son intérêt de prendre part au jeux politique ivoirien.

Côte d’Ivoire : prorogation de l’enrôlement sur la liste électorale

Cette prorogation qui s’étend sur plus d’une semaine a lieu à la suite d’une proposition de la Commission électorale indépendante (CEI) au gouvernement.Un décret pris par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, indique que « la collecte des informations dans les centres d’enrôlement et des informations en ligne, en vue de la révision de la liste électorale 2022, sont prorogées jusqu’au 20 décembre 2022 ».

Le texte mentionne que « les modalités de la révision de la liste électorale, telles que fixées par le décret n° 2022-854 du 09 novembre 2022 susvisé, demeurent inchangées ».Ce qui insinue que seulement la période d’enrôlement sur le listing électoral a été rallongée.  

L’opération d’enrôlement sur la liste électorale, lancée le 19 novembre 2022 devrait s’achever le 10 décembre 2022 sur le territoire ivoirien, où la Commission électorale indépendante envisage de « capter 4,5 à 5 millions d’électeurs ».  

L’enrôlement sur la liste électorale, à l’étranger, fixé du 24 au 10 décembre 2022, est également concerné par cette mesure. Le pays organise en 2023 les futures élections municipales et en 2025 la présidentielle.

Côte d’Ivoire : Bédié rempile pour la présidence du PDCI

Son dossier de candidature, le « dernier » à être réceptionné, a été déposé sous des notes de fanfares à la Maison du Pdci, au siège du parti, à Abidjan.La candidature de l’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié (88 ans), président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-parti unique), a été déposée par son directeur de Cabinet Bernard Ehouman, auprès du Comité de candidature à la présidence du parti au 7e Congrès extraordinaire du Pdci.

Selon M. Bernard Ehouman, « la candidature du président Henri Konan Bédié vient comme la réponse apportée à la volonté partagée par l’ensemble des militants » du Pdci (opposition) dans un contexte de restructuration de la formation politique.   

« C’est un sentiment d’honneur et de fierté de savoir qu’en ce moment précis de l’histoire de notre parti, je sois l’émissaire qui ait porté sa candidature au Comité de candidature du président du Pdci », a dit son directeur de Cabinet à la presse.

Pour M. Bernard Ehouman, « c’est un sentiment d’espoir de savoir qu’après plus de 23 ans dans l’opposition, le Pdci est toujours debout » avec à sa tête Henri Konan Bédié qui poursuit « sa mission de transformation (du) parti avec pour objectif principal les victoires de 2023 et 2025 ».

Le pays organise en 2023 les futures élections municipales et en 2025 la présidentielle. Déjà, chaque parti affine sa structuration aux fins de remporter ces prochaines joutes électorales qui s’annoncent épiques avec la recomposition du paysage politique.  

« Nous venons de clore la période de dépôt des candidatures. Je me réjouis que les choses se soient passées dans les normes », a déclaré Rémi Allah Kouadio, le président du Comité de candidature à la présidence du parti au 7e Congrès extraordinaire du Pdci,

M. Rémi Allah Kouadio a laissé entendre à la presse que le dossier de candidature de M. Bédié « était le dernier ». Il a ensuite exprimé sa « satisfaction de la manière dont les choses se déroulent » pour le dépôt des candidatures, dont les délibérations débutent ce mercredi à 14h (GMT, heure locale).   

La réception des candidatures pour la présidence du Pdci a commencé depuis le mardi 6 décembre pour s’achever ce jeudi 8 décembre 2022, a-t-il rappelé. Celle-ci intervient à quelques jours du 7e Congrès extraordinaire du parti prévu le 14 décembre 2022 dans un hôtel, à Abidjan.

Sept pièces constituent le dossier de candidature, dont un reçu de paiement de 20 millions de Fcfa auprès de la comptabilité de la formation politique. Un montant important qui limite ostensiblement le nombre de candidatures à la présidence du parti.

  

Burkina Faso : vers de nouvelles de compétences pour les VDP

Le gouvernement va soumettre à l’Assemblée législative de transition un projet de loi, élargissant le domaine d’intervention des supplétifs civils de l’armée.Le Conseil des ministres du gouvernement burkinabè a adopté, mercredi 7 décembre 2022, un avant-projet de loi portant institution de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ce projet de loi introduit la possibilité de recruter des supplétifs armés au niveau national pour aider à la lutte contre le terrorisme.

Le gouvernement a indiqué qu’il s’agit d’une relecture de la loi de janvier 2020. Celle-ci stipule que les VDP doivent servir et résider dans leurs communes, villages ou secteurs. 

« Le nouveau projet de loi permet désormais de faire des aménagements, essentiellement de prendre en compte la compétence territoriale des VDP. Avec la loi de 2020, leur compétence territoriale était limitée aux communes », a expliqué Mahamoudou Sana, ministre délégué en charge de la Sécurité.

Il a souligné qu’avec le nouveau projet de loi, le gouvernement pourra recruter des VDP nationaux « pour qu’ils puissent agir sur l’ensemble du territoire national ».

En octobre dernier, le gouvernement du Faso a lancé le recrutement de 50.000 supplétifs civils de l’armée. Au terme du processus, plus de 90.000 candidatures ont été enregistrées.

« L’élément nouveau, c’est qu’il s’agit de l’aménagement de certaines matières. Ce qui va permettre de donner une base juridique à la Brigade de veille pour la défense de la patrie (BVDP). Le projet va aussi permettre d’améliorer certaines conditions des VDP », a insisté le ministre délégué en charge de la Sécurité.  

Burkina : l’armée se dote de nouvelles bases aériennes

Le président Ibrahim Traoré a signé, lundi 05 décembre 2022, plusieurs décrets portant réorganisation de l’armée, rendus publics ce mercredi.De nouvelles bases aériennes ont été créées au sein de l’armée de l’air du Burkina Faso, notamment à Fada N’Gourma (Est) et à Kaya (Centre-Nord), des régions durement éprouvées par le terrorisme.

La base stationnée à Fada N’Gourma s’appelle « base aérienne 111 (BA 111) » et celle de Kaya est dénommée « base aérienne 134 (BA 134) ».

Les deux bases seront chargées « de la préparation opérationnelle des personnels et matériels en mesure de participer à l’exécution des missions dévolues à l’armée de l’air », ont précisé les décrets présidentiels parcourus par APA.

Elles seront commandées par des officiers de l’armée de l’air, nommés par le président du Faso, en l’occurrence le capitaine Ibrahim Traoré. Ils seront assistés par des commandants en second.

La création de ces deux bases porte à quatre le nombre de bases aériennes dont l’une à Ouagadougou et l’autre à Bobo-Dioulasso.

Le capitaine Traoré a signé deux autres décrets portant nomination d’officiers.

Le premier a nommé le colonel-major Célestin Simporé Commandant des opérations du théâtre national (COTN). Jusque-là, il était Chef d’état-major général des armées adjoint. Il remplace le lieutenant-colonel Yves Bamouni, réputé proche du président déchu Paul-Henri Damiba.

Quant au second, il porte sur la nomination du colonel Céleste Coulibaly, commandant du Centre intégré des opérations. Ancien aide de camp du président Blaise Compaoré, il avait été nommé en mars dernier, chef de la division Opérations.

Depuis la prise du pouvoir en fin septembre 2022, le président Traoré a nommé ses proches dans plusieurs postes de responsabilités au sein l’armée.

Nigéria : vaste campagne d’avortements illégale menée par l’armée

L’armée nigériane a interrompu illégalement les grosses de milliers de femmes et de jeunes filles ayant eu des relations avec des jihadistes de Boko Haram durant leur période de captivité, selon une enquête de Reuters.Les femmes et filles victimes d’enlèvement par le groupe armé Boko Haram dans le Nord-Est du Nigéria ont vécu un second drame après leur libération par l’armée nigériane. Dans une enquête publiée le 7 décembre, l’agence Reuters révèle que plusieurs d’entre elles ont été forcées de mettre un terme à leurs grossesses issues de leur relation avec les jihadistes.

« Depuis au moins 2013, l’armée nigériane a mené un programme d’avortement secret, systématique et illégal dans le nord-est du pays, mettant fin à au moins 10 000 grossesses de femmes et de filles. Beaucoup avaient été enlevées et violées par des militants islamistes », informe l’agence anglaise.

La plupart des avortements ont été pratiqués sans le consentement de la personne concernée, et souvent à son insu, selon les témoignages recueillis par Reuters qui précise que les victimes étaient enceintes de quelques semaines à huit mois, et certaines n’avaient que 12 ans. « Les récalcitrantes ont été battues, tenues sous la menace d’une arme ou droguées pour qu’elles obtempèrent », soutient l’agence de presse.

Cette enquête s’appuie sur des entretiens avec 33 femmes et jeunes filles qui disent avoir subi un avortement alors qu’elles étaient détenues par l’armée nigériane. Une seule a déclaré avoir donné librement son consentement.

Les journalistes de Reuters ont également interrogé cinq agents de santé civils et neuf membres du personnel de sécurité impliqués dans le programme, notamment des soldats et d’autres employés du gouvernement, tels que des gardes armés chargés d’escorter les femmes enceintes vers les sites d’avortement. En outre, Reuters a examiné des copies de documents militaires et de registres d’hôpitaux civils décrivant ou comptabilisant des milliers de procédures d’avortement.

L’existence d’un tel programme géré par l’armée n’avait jamais été signalée auparavant. Reuters affirme que la campagne avait pour base la tromperie et la force physique à l’encontre des femmes qui étaient maintenues en détention militaire pendant des jours ou des semaines.

Par ailleurs, signale le média anglais, trois soldats et un garde ont déclaré qu’ils assuraient couramment aux femmes, souvent affaiblies par leur captivité dans la brousse, que les pilules et les injections qu’ils leur donnaient étaient destinées à leur rendre la santé et à combattre des maladies telles que le paludisme. Dans certains cas, les femmes qui résistaient étaient battues, battues à coups de bâton, tenues en joue ou droguées pour qu’elles obéissent. Selon un garde et un agent de santé, d’autres ont été attachées ou maintenues au sol pendant qu’on leur injectait des médicaments abortifs.

Dans un document cité par Reuters, l’Armée nigériane nie l’existence de ce programme et qualifie l’enquête d’ « insulte aux Nigérians et à leur culture ».

Le rapt des femmes et jeunes filles dans le Nord-Est du Nigéria est devenu une pratique courante des groupes armés et jihadistes qui opèrent dans la région. L’enlèvement, en avril 2014, de 200 lycéennes dans leur établissement scolaire, à Chibok, dans le nord-est du pays, par Boko Haram avait ému et indigné le monde entier et déclenché une campagne réclamant leur libération portée par de grandes personnalités comme Michelle Obama à travers le slogan : « Bring back our girls (Ramenez nos filles) ».

Sommet Etats-Unis – Afrique : pourquoi des pays sont exclus ?

Au moins cinq pays africains manqueront le prochain sommet Etats-Unis-Afrique, selon les autorités américaines.L’arrivée du Républicain, Donald Trump au pouvoir en 2014 avait marqué un coup d’arrêt dans les relations américano-africaines. Durant son magistère, l’ancien président des Etats-Unis n’avait manifesté aucun intérêt pour le continent africain. Une entorse au cours de l’histoire que son successeur, le Démocrate Joe Biden tente de réparer en organisant du 13 au 15 décembre un sommet avec les dirigeants africains.

En prélude à cet évènement dont la dernière édition s’est tenue en 2014, la secrétaire adjointe du bureau des Affaires africaines, Molly Phee et le directeur principal des Affaires africaines Judd Devermont ont donné une conférence de presse en ligne mercredi 7 décembre.

Au cours de cette rencontre, Judd Devermont a rappelé que le président Biden « est ravi d’accueillir 49 gouvernements, la Commission de l’Union africaine, la société civile, les entreprises et le secteur privé, les jeunes dirigeants et la Diaspora à Washington DC pour le sommet des dirigeants États-Unis-Afrique du 13 au 15 décembre ». Les discussions tourneront autour de « l’établissement de partenariat du 21e siècle ». « Durant le sommet, nous allons parler de certains défis les plus urgents au monde, de la pandémie et du changement aux conséquences négatives de l’invasion de l’Ukraine, en passant par les questions qui nous concernent tous –la démocratie et le gouvernement, la sécurité, le commerce, l’investissement et le développement », assure le diplomate américain.

Pour la secrétaire adjointe aux affaires africaines, ce sera une occasion pour le secrétaire d’Etat, Antony Blinken de « consolider ses relations de travail avec ses pairs et aussi d’approfondir vraiment nos discussions sur des questions prioritaires pour les Africains et pour les Américains ». « Ces questions incluent le changement climatique, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire », précise-t-elle.

Cependant, certains Etats africains ne seront pas au rendez-vous. « Par respect pour l’Union africaine, nous n’avons pas invité les gouvernements qui ont été suspendus par l’Union africaine pour coups d’Etat », explique Molly Phee. « Concernant les pays que nous n’avons pas invités, il s’agit des pays qui ne sont pas en règle avec l’Union africaine. Cela inclut le Mali, le Soudan, la Guinée et le Burkina Faso (secoués par des coups d’Etat militaires) », précise Judd Devermont, ajoutant que « nous n’avons pas non plus invité des pays avec lesquels nous n’avons pas de relations diplomatiques, comme l’Erythrée ».

M. Phee soutient en revanche que les Etats-Unis continueront de travailler séparément avec les pays qui ne sont pas invités en raison de leur instabilité institutionnelle « pour encourager un retour à une transition démocratique ».

Sénégal : Adji Sarr veut un « procès public » contre Ousmane Sonko

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent sur une diversité de sujets dominés par les arrestations tous azimuts dans les rangs de l’opposition alors que la jeune masseuse Adji Sarr réclame un procès public contre son présumé violeur, l’opposant Ousmane Sonko.Après les violences physiques dirigées contre la députée de la coalition du pouvoir Amy Ndiaye, Walf Quotidien estime que « Macky brandit le bâton » et « veut l’application de la loi » contre ses bourreaux, les députés de l’opposition Massata Samb et Mamadou Niang. En conseil des ministres mercredi, le chef de l’Etat « a demandé au Premier ministre de prendre les +dispositions requises+ pour l’application de la loi ».

Réagissant à la sortie d’Ousmane Sonko après leur confrontation au bureau du doyen des juges, l’ex-masseuse du salon Sweet Beauté, Adji Sarr, « appelle de tout cœur à un procès public » dans Vox Populi. « Les Sénégalais le veulent tout comme moi parce que je veux reprendre ma vie », a insisté Mme Sarr qui accuse le maire de Ziguinchor (sud) de viols et menaces de mort.

Dans cette affaire, Le Témoin note que le doyen des juges, Oumar Maham Diallo, est « le visage d’une justice à bout de souffle ». « Entre les frêles mains de ce juge d’instruction, reposent la paix et la stabilité du pays durant les prochains mois. Oumar Maham Diallo a donc la lourde mission de rendre une justice équitable », souligne le journal.

Libération note déjà que « le tribunal (est) dans tous ses états » avec les arrestations de plusieurs personnes proches du parti Pastef d’Ousmane Sonko, le principal opposant du pouvoir de Macky Sall. « Fadilou Keita, Mouhamed Lamine Bara Diop et Oscar Diouf (seront) édifiés sur leur sort ce jeudi », souligne le journal.

Il précise que « le cadre de Pastef (Fadilou Keita) a été arrêté par la Sureté urbaine après une publication dans laquelle il évoque entre autres une +purge ethnique+ tout en soutenant que (les agents de renseignement) Didier Badji et Fulbert Sambou +ont été enlevés+ » alors que les autorités ont fait état de leur disparition avant que le corps du second ne soit retrouvé quelques jours plus tard par un pêcheur, selon la presse.

L’Observateur mène une « enquête sur la reconstitution des gangs en prison » au Sénégal, notant que « sur 100 détenus, 56 ont déjà fait la prison ». « En prison, ils créent des liens et mettent en place leurs projets de casse », souligne le journal qui recueille également « le témoignage glaçant d’un gangster ».

En football, le sélectionneur Aliou Cissé tire dans Stades le bilan du parcours des Lions du Sénégal à la Coupe du monde en cours au Qatar. « Il y a eu des progrès. L’équipe a franchi un cap sur le plan mental. Malgré toutes les absences, le groupe est resté soudé », a-t-il indiqué, appelant maintenant à « attaquer plus fort les prochaines échéances ».

Pacte entre Washington et Abidjan pour la protection de l’enfance

La Première dame de Côte d’Ivoire, engagée dans la protection des enfants victimes de traite, a signé également ce pacte, sur les bords de la lagune Ebrié.La chargée d’Affaires de l’Ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire Joann, M. Lockard, la Première dame de la Côte d’Ivoire Dominique Ouattara, et le ministre ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale Adama Camara, ont signé mercredi un « Child Protection Compact (CPC) ».

Ce Pacte pour la protection de l’enfance entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire est une initiative pluriannuelle non contraignante destinée à lutter contre le trafic sexuel des enfants et le travail forcé des enfants en Côte d’Ivoire.

La mise en œuvre de ce partenariat développé conjointement devrait permettre de renforcer les efforts du gouvernement ivoirien et des ONG en matière de lutte contre le trafic sexuel des enfants et le travail forcé des enfants.

La signature du partenariat CPC intervient après plusieurs mois de discussions entre des représentants du gouvernement ivoirien, le Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes (Bureau TIP) du Département d’État américain, qui est chargé de diriger l’engagement mondial du département pour lutter contre la traite des êtres humains et l’Ambassade des États-Unis à Abidjan.

Avec la signature de ce partenariat relatif au Pacte pour la protection de l’enfance, le Bureau TIP, en collaboration avec le Congrès, a l’intention de fournir jusqu’à 10 millions de dollars d’aide étrangère américaine qui seront accordés à des organisations non gouvernementales ou internationales qui collaboreront avec les ministères ivoiriens concernés et le Bureau TIP pour mettre en œuvre le plan d’action élaboré pour atteindre les objectifs du partenariat CPC.

Ces objectifs consistent notamment à s’assurer que les efforts de prévention sont mieux coordonnés et ciblés dans l’ensemble du pays pour fournir des services de protection facilement accessibles aux enfants victimes de la traite.

Il devrait permettre également d’utiliser une approche tenant compte des traumatismes et centrée sur la victime ; de veiller à ce que les acteurs du secteur de la justice emploient les cadres juridiques existants spécifiques pour identifier les enfants victimes de la traite et enquêter sur les cas de traite.

Le texte vise en outre à poursuivre et à condamner les auteurs de la traite des enfants d’une manière adaptée aux enfants, centrée sur les victimes et tenant compte des traumatismes ; et promouvoir la coordination entre les ministères concernés, la société civile, les communautés locales ainsi que les homologues étrangers.

A travers la signature de ce partenariat CPC, le Bureau TIP, en collaboration avec le Congrès américain, a l’intention de fournir jusqu’à 10 millions de dollars d’assistance étrangère américaine qui seront attribués à des organisations non gouvernementales et/ou internationales qui collaboreront avec les ministères ivoiriens concernés et le Bureau TIP en vue de mettre en œuvre le plan d’action élaboré pour atteindre les objectifs du Partenariat CPC.

Le Bureau TIP sélectionnera les partenaires de mise en œuvre par le biais d’un processus de sollicitation concurrentiel. L’annonce de la possibilité de financement sera publiée sur le site Web du Bureau TIP : https://www.state.gov/trafficking-in-persons-funding-opportunities/

La directrice par intérim du Bureau TIP, Kari Johnstone, a exprimé son ferme soutien au Partenariat CPC en déclarant que « le Bureau TIP est heureux de conclure ce partenariat avec le gouvernement de la Côte d’Ivoire ».

Ce partenariat témoigne d’un engagement des parties à lutter contre le trafic sexuel des enfants et le travail forcé des enfants. Le Bureau TIP s’est réjoui d’œuvrer à protéger les enfants victimes de la traite et soutenir le travail précieux que les Ivoiriens ont déjà entrepris pour soutenir les victimes et tenir les trafiquants responsables.

Le chargé d’Affaires Lockard a noté que les États-Unis sont fiers de soutenir les efforts ivoiriens pour éliminer le trafic sexuel des enfants et le travail forcé des enfants et resteront aux côtés de la Côte d’Ivoire dans un partenariat respectueux pour faire avancer l’intérêt commun.

Une plateforme d’interconnexion des bourses africaines lancée

Cette interface a été lancée le 7 décembre 2022 à Abidjan, en marge de l’Assemblée générale et de la Conférence annuelle 2022 de l’Association des bourses africaines (ASEA), organisée par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).Il s’agit de la plateforme « AELP Link » du Projet d’interconnexion des bourses africaines (AELP). Elle a été lancée lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté des dirigeants des bourses africaines, de la Banque africaine de développement, des courtiers en valeurs mobilières et de la communauté des investisseurs.

L’Assemblée générale et de la Conférence annuelle 2022 de l’Association des bourses africaines (ASEA) se tient du 7 au 9 décembre 2022. L’objectif de l’AELP est de faciliter les flux de capitaux et les investissements transfrontaliers et de connecter les marchés de capitaux africains à un public mondial.

La Banque Africaine de Développement (BAD), par le biais d’un don du Fonds fiduciaire de la Coopération économique Corée-Afrique (KOAFEC), a soutenu l’ASEA, l’association regroupant 28 bourses du continent, pour mettre en œuvre la phase 1 du projet.

La première phase de l’AELP porte sur sept places boursières couvrant 14 pays africains (Maroc, Égypte, Nigéria, Kenya, Maurice, Afrique du Sud et l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine regroupant le Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et le Togo).

La mise en œuvre du projet devrait permettre l’interconnexion des bourses participantes grâce à l’intégration de la plateforme AELP Link, une solution technologique pour soutenir l’intégration du marché, le système d’acheminement des ordres (ORS) et le partage des données sur les marchés et les carnets d’ordres.

Grâce à un partenariat avec Direct FN Ltd, AELP Link a été déployé avec succès et testé en version bêta par 30 courtiers en valeurs mobilières et a été mis en service le 18 novembre 2022. La plateforme a également permis de renforcer les capacités des organismes de réglementation et des opérateurs du secteur financier.

Par le biais de la coordination de l’ASSDA, les courtiers en valeurs mobilières ont signé des accords de contrepartie pour les transactions transfrontalières. Finance Gestion et Intermédiation (FGI Bourse) courtier en valeurs mobilières à la BRVM et Dyer & Blair Investment Bank, courtier en valeurs mobilières à la Bourse de Nairobi (NSE) ont effectué la première transaction en direct lors de la cérémonie de lancement.

« Avec l’AELP, nous entrons dans une nouvelle ère des marchés de capitaux africains où tous nos membres effectueront progressivement des transactions transfrontalières d’une bourse africaine à une autre. Ce projet représente une grande opportunité pour les investisseurs et les émetteurs à travers le continent », a déclaré le président de l’ASEA.

Le directeur de la division du développement des marchés de capitaux de la BAD, M. Ahmed Attout a dit que c’est un plaisir pour son institution de s’associer à l’ASEA dans le cadre de ce processus qui aboutira à l’opérationnalisation de la plateforme AELP Link.

« L’AELP est un projet de transformation qui s’inscrit dans les priorités « High 5 » de la Banque africaine de développement, en particulier « Industrialiser l’Afrique » et « Intégrer l’Afrique », ainsi qu’avec l’objectif de l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECA) d’établir un marché libéralisé pour faciliter la circulation des capitaux, faciliter les investissements et approfondir l’intégration économique du continent, a-t-il fait observer.

« Nous espérons que la mise en œuvre de l’AELP atteindra l’objectif d’élargir les investissements transfrontaliers et de faciliter la mobilisation de capitaux dans les entreprises et le secteur réel dans les pays participants », a estimé M. M. Ahmed Attout.

Côte d’Ivoire : le secteur vivrier contribue à plus de 14% au PIB

Les performances de ce secteur stratégique pour la sécurité alimentaire sont contrariées par les pertes post-récoltes oscillant entre 10% et 40%.Pour trouver des solutions idoines à cette problématique, la GIZ, agence de coopération internationale allemande pour le développement, tient à Abidjan une conférence hybride sur les pertes post-récoltes en vue de réduire les pertes de produits agricoles, le long de la chaîne de valeur.

Lors de la session d’ouverture de cette conférence hybride qui se déroule les 7 et 8 décembre 2022, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Adjoumani Kobenan Kouassi, a appelé à une approche intégrée en vue de permettre à l’agriculture de réaliser pleinement son potentiel.

Selon certaines recherches, dira-t-il, les pertes post-récoltes représentent 37% de la production et sont évaluées à près de 48 milliards de dollars (environ 30.000 milliards F Cfa) à travers la planète. La part des céréales dans ces pertes est de 10 à 20%, soit 4 milliards de dollars (près de 2.500 milliards F Cfa).

Il a fait savoir que « le secteur vivrier en Côte d’Ivoire contribue à 14,7 % de la valeur du PIB et occupe plus de 2,5 millions d’actifs agricoles, dont la majorité sont des femmes ». Les pertes post-récoltes touchent les principales productions alimentaires de base du pays avec des « pertes assez significatives ».

Les pertes post-récoltes sont « de l’ordre de 30 à 40% pour la banane plantain, 10 à 20% pour le manioc, 30 à 40% pour l’igname, environ 10% pour le riz, 20% pour le maïs, 20 à 30% pour les légumes et 40% pour la mangue », a-t-il précisé.

M. Magnus Schmid, coordonnateur du cluster agriculture à GIZ Côte d’Ivoire, a indiqué que cette initiative a pour objectif d’accroître les revenus des petits producteurs agricoles, tout en redynamisant les secteurs agricoles à travers des innovations.

Le projet sur la réduction des pertes post-récoltes vise en outre la transformation des chaînes de valeur du cacao, du manioc et de la banane plantain. Il est placé sous la tutelle du ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture et du développement rural de l’Etat de Côte d’Ivoire.

Le coordonnateur du cluster agriculture de la GIZ Côte d’Ivoire, M. Magnus Schmid, a relevé que l’on enregistre dans le pays « plus ou moins 30% de pertes post-récoltes », ajoutant que ces pertes sont évaluées à plusieurs milliards de francs, sans avancer de chiffre.

Pour contribuer à réduire de façon significative les pertes après récolte, la GIZ à travers un portefeuille de huit projets, veut accompagner les petits producteurs à transformer leurs fèves de cacao, et aider les producteurs de manioc à mieux conserver et commercialiser leurs produits.

Le GIZ envisage également d’ouvrir un nouvel incubateur à l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro pour former des startups et des étudiants afin de travailler sur les pertes post-récoltes, a-t-il poursuivi.

Quant à Mme Stella Gaetani, chargée de mission pour la coopération économique et le développement à l’ambassade de l’Allemagne en Côte d’Ivoire, elle a fait observer que ce projet devrait permettre de stimuler des « solutions techniques pour la transformation des produits après la récolte ».

Citant la FAO, Mme Gaetani a fait remarquer qu’« à peu près 1,3 milliard de tonnes d’aliments sont toujours perdus au niveau mondial chaque année, alors que le taux de personnes sous et malnutries augmente ».

« En 2021, 820 millions de personnes étaient affamées » or la réduction des pertes post-récoltes constitue un moyen pour surmonter ce problème, a souligné la chargée de mission pour la coopération économique et le développement de l’ambassade de l’Allemagne en Côte d’Ivoire.

Selon M. Adjoumani Kouassi, les pertes post-récoltes peuvent survenir des opérations de récolte, de transport, de conditionnement et de stockage. Au niveau de la récolte, elles sont induites par l’emploi de mauvaises techniques qui endommagent le produit ou le fuit à la cueillette.

Il a relevé que les moyens de stockage des denrées alimentaires sont encore traditionnels et les chaînes de froid sont insuffisantes. Par ailleurs, le mauvais état des routes et l’insuffisance des moyens de transport réduisent l’accès aux marchés et accroissent le retard dans l’écoulement des produits.

Le ministre ivoirien a recommandé la promotion et la vulgarisation des technologies améliorées de conservation traditionnelles, le développement de chambres froides alimentées par des énergies vertes et solaires et encouragé l’implantation d’industries d’emballage pour les productions alimentaires.

Le chef des projets internationaux à la société allemande d’agriculture (DLG) Frederick Tipp a signé une convention avec le Centre d’excellence régional contre la faim et la malnutrition (CERFAM), transférant à ce centre le site web « Innovations pertes post-récoltes » afin de développer des solutions sur cette thématique.

Les résultats de six startups en compétition sur la thématique des pertes post-récoltes ont été dévoilés. Déclarée lauréate, BII Côte d’Ivoire, une structure de lutte contre les gaspillages, les pertes et l’insécurité alimentaire, arrive en tête suivie de Magic Arcad et de Edindia, selon des données du jury.

Guinée : Ibrahima Sory 2 Tounkara, le « discret » juge du 28-Septembre

Avant le procès du massacre du 28-Septembre, le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara était peu connu du grand public.En Guinée, le procès du massacre du stade du 28 septembre 2009 se poursuit, plus de deux mois après son ouverture. Ce procès historique met en cause onze anciens officiels militaires et gouvernementaux guinéens dont l’ex-chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara. Les audiences se déroulent au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé dans la Cour d’appel de Conakry, sous la présidence d’Ibrahima Sory 2 Tounkara, un juge de 45 ans qui suscite l’attention de plusieurs observateurs depuis le début du procès.

Malgré la froideur de son regard plongé dans un front plissé, le natif de Conakry paraît courtois avec toutes les parties, même avec la défense. Il tient coûte que coûte à vouloir faire respecter les droits des prévenus s’ils ne veulent pas répondre de nouveau aux questions des avocats ou si leur santé ne leur permet pas de durer à la barre. Lundi 5 décembre 2022, il a décidé de renvoyer le procès d’une semaine après que Moussa Dadis Camara lui a fait savoir qu’il était malade.

Toujours concentré sur son sujet, le juge Tounkara ne se laisse pas dominer par les réactions parfois hilarantes de certains accusés, à l’image de l’ancien chef de la garde présidentielle, Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba ». Il ne manque pas de recadrer également les parties prenantes quand ça commence à aller dans tous les sens dans la salle d’audience.

« Le tribunal vous informe qu’il n’acceptera pas certains propos, surtout ethniques ou régionalistes. Ce procès n’est pas un procès ethnique ou régionaliste. Ce procès est organisé pour la manifestation de la vérité… Et ce sont des Guinéens qui sont là. Parce que toutes les composantes sont représentées dans ce procès. Donc, ce n’est pas dirigé contre une ethnie ou une région », a-t-il dit à l’entame de la 23e journée de ce procès, en novembre.

Un produit de l’école guinéenne

Menant jusque-là une carrière de magistrat loin des projecteurs, Ibrahima Sory 2 Tounkara présente le profil type d’un intellectuel formé par l’école guinéenne. Certaines personnes seraient tentées de dire qu’il est inspiré dans son choix de carrière par son frère aîné : Ibrahima Sory 1 Tounkara, magistrat aussi de son état et président du tribunal de première instance de la commune de Kaloum, à Conakry.

A la différence des adjectifs numéraux cardinaux contenus dans leur prénom commun, Ibrahima Sory 2 Tounkara dispose d’un parcours particulier avant d’obtenir des promotions au sein de la magistrature de son pays. Mohamed Lamine Diallo, avocat général à la Cour d’Appel de Conakry, considère d’ailleurs son collègue comme un « magistrat professionnel, discret et humble ».

Après avoir décroché son baccalauréat en 1998 au lycée du 2 octobre de Kaloum, Ibrahima Sory 2 Tounkara est orienté à la Faculté des sciences économiques et juridiques (FSJP) de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Spécialisé en droit privé, il valide successivement son Diplôme d’études universitaires générales (Deug), sa Licence et sa Maîtrise avant d’être reçu au concours du Centre de formation et de documentation judiciaires (CFDJ).

Après sa formation dans la promotion 2007-2009 du CFDJ, il est nommé tour à tour juge correctionnel au tribunal de première instance de Kaloum et au tribunal de première instance de Mafanco, dans la capitale guinéenne. Il dirige ces juridictions jusqu’en 2018 et « assure la bonne marche de cette section à travers des décisions rendues en toute impartialité », selon des témoignages. C’est à la suite de ces expériences qu’il est appelé à présider le tribunal de première instance de Macenta (sud) avant son affectation au tribunal de première instance de Mamou (centre).

Après le renversement du président Alpha Condé en septembre 2021 par un groupe d’officiers militaires dirigés par le colonel Mamady Doumbouya, les nouvelles autorités guinéennes opèrent un vaste changement dans l’appareil judiciaire. Ibrahima Sory 2 Tounkara est d’abord nommé président du tribunal de première instance de Coyah (ouest) avant d’atterrir en septembre 2022 au tribunal de première instance de Dixinn. Il reçoit pour mission principale d’« organiser et diriger le service pour une meilleure administration de la justice ».

Professionnel ou partisan ?

Ainsi, depuis le 28 septembre, il dirige le procès du 28-Septembre au tribunal criminel de Dixinn. L’ancien chef d’Etat Moussa Dadis Camara et dix autres membres de son régime militaire y sont jugés pour des faits liés au massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies, pas moins de 157 personnes ont été tuées, des centaines blessées et près de 109 femmes violées après un rassemblement de l’opposition dont le but était de dissuader le capitaine Dadis Camara de se présenter à l’élection présidentielle de janvier 2010.

« C’est une première dans notre pays. Et le président (Ibrahima Sory 2 Tounkara) se distingue par la sérénité de sa conduite des débats. La défense a tenté à plusieurs reprises de le déstabiliser mais il est resté serein et professionnel. Je pense qu’il mérite le poste de président à ce procès. Nous, nous attendons que cela se poursuive pendant tout le procès et nous espérons que cela va se faire et que ce procès-là va être une réussite pour le pays », a indiqué Me Alpha Amadou Bah, un des avocats de la partie civile, interrogé par APA.

Toutefois, à ce stade du procès, certains de ses confrères de la défense, à l’instar d’Antoine Pépé Lamah et Salifou Béavogui, ne veulent pas décerner une note positive au juge Ibrahima Sory 2 Tounkara. Ces dernières semaines, certains parmi eux ont dénoncé une attitude partisane du président du tribunal chargé de juger l’affaire du massacre du 28-Septembre.

« Nous avons constaté que le président est très calme et patient lorsque c’est le parquet qui intervient et laisse passer beaucoup d’irrégularités. Si c’est la partie civile qui intervient, il prend tout son temps pour écouter. Mais dès que la défense commence à intervenir, ce sont des interventions de types : + Maître, est-ce que c’est lié au dossier ? – Maître, cette question nous amène où ? – Maître, posez les questions ? – Maître, vous vous croyez supérieur. Vous êtes discourtois, je vous retire la parole. C’est toutes sortes de menaces, nous n’allons pas l’accepter. (…) Nos clients aussi ont des droits », s’insurgeait notamment Me Salifou Béavogui dans la presse guinéenne à l’encontre du juge Ibrahima Sory 2 Tounkara.

Sénégal : Sonko et Adji Sarr « s’évitent » devant le doyen des juges

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur la confrontation entre les deux protagonistes de l’affaire du salon de massage Sweet Beauty, une affaire qui a coûté au moins quatorze vies de personnes en mars 2021.EnQuête livre « les coulisses de la confrontation » entre la masseuse Adji Sarr et son présumé bourreau qu’elle accuse de « cinq viols » et menaces de mort, en l’occurrence l’opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud), arrivé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15 % des suffrages.

« Lors d’une confrontation électrique, les deux protagonistes ont choisi leurs questions » et « se sont +courtoisement+ évités ». C’est pourquoi Walf Quotidien estime que « la confrontation n’a pas eu lieu ».

« C’était un massacre, ce n’était pas une confrontation », soutient Ousmane Sonko dans Vox Populi là où Adji Sarr note que « c’était décevant, (parce que) il (Sonko) a refusé de parler ». Mais d’après ce journal, c’est une « farouche bataille d’opinion » que se mènent les deux parties.

Revenant sur « les minutes du face-à-face » entre le leader du parti Pastef et son accusatrice, L’Observateur note qu’« aucune des deux parties n’a voulu dévoiler sa stratégie ». Le journal affirme que « la masseuse déroule un film érotique » dans le bureau du doyen des juges, Oumar Maham Diallo, avant que Sonko n’« accrédite la thèse du complot et nie le viol ».

Après cette confrontation, Sud Quotidien s’attend « maintenant à savoir quelle suite sera donnée à cette scabreuse affaire teintée de politique, ayant causé la mort de plus d’une dizaine de jeunes Sénégalais », en mars 2021, à la suite de la courte arrestation du maire de la ville de Ziguinchor, considéré comme le principal opposant du pouvoir de Macky Sall.

Les Lions du foot rentrent au bercail

Le Soleil se fait l’écho de l’accueil de l’équipe nationale de football du Sénégal au palais de la République après son parcours qui s’est terminé en huitième de finale de la Coupe du monde en cours au Qatar. Malgré tout, le président « Macky Sall (se dit) fier des Lions » et a décidé de maintenir les primes de qualification prévues pour le quart de finale, l’objectif initial du Sénégal dans cette compétition footballistique, souligne le quotidien national qui fait état aussi de la qualification du Maroc en quart de finale après sa victoire mardi soir aux tirs au but devant l’Espagne.

La pilule de l’élimination du Sénégal ne semble toujours pas passer pour Stades, notant que les absences d’Idrissa Gana Guèye et de Cheikhou Kouyaté « ont fait mal » aux Lions. Les protégés du sélectionneur Aliou Cissé « ont perdu cette agressivité » en l’absence des deux expérimentés milieux de terrain, ayant été « de toutes les campagnes internationales depuis 2012 », rappelle le quotidien sportif. A eux deux, ils comptent 182 sélections, onze buts et six passes décisives.

« Ils ont fini par nouer une complicité à fort caractère ». Un élément qui a probablement manqué dans le jeu des Lions du Sénégal, battus (3-0) dimanche par l’Angleterre, en huitième de finale de cette Coupe du monde 2022 qui doit s’achever le 18 décembre prochain par la grande finale.

Éliminés du Mondial 2022, les Lions sont rentrés à Dakar

L’avion spécial, transportant la délégation sénégalaise, a atterri mardi soir à l’Aéroport militaire Léopold Sédar Senghor de Dakar.C’est aux environs de 21 heures (Temps Universel) qu’Aliou Cissé et ses hommes sont arrivés au Sénégal après avoir quitté le Qatar, où se tient la Coupe du monde de football, dix heures plus tôt.  Les Lions, sortis de la compétition dimanche dernier par l’Angleterre en huitièmes de finale (3-0), ont aussitôt pris la direction du Palais de la République pour y être reçus par le chef de l’État, Macky Sall.

Malgré la déception de l’élimination, encore fraîche dans les esprits, le président sénégalais a félicité le capitaine Kalidou Koulibaly et ses équipiers même s’il aurait aimé les voir aller plus loin. « Nous avons une belle équipe, des joueurs jeunes, talentueux, engagés et patriotes dont certains sont nés et ont grandi à l’étranger. Ils ont fait le libre choix de rejoindre la Tanière et de défendre les couleurs de leur pays d’origine », a-t-il ajouté.

Macky Sall, à ce moment précis de son discours, s’est tourné vers Ismail Jakobs, né le 17 août 1999 à Cologne d’une mère allemande et d’un père sénégalais, pour s’exprimer en anglais. À l’image de ce latéral gauche, ayant admirablement suppléé Saliou Ciss, le titulaire au poste lors de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021, le successeur du président Abdoulaye Wade (2000-2012) a souligné que les binationaux ont fait « un choix du cœur, qui est le dépôt de nos émotions, de ce que nous aimons, de ce que nous ressentons ».

Si au Sénégal, pays où le football passionne les masses, la victoire nette et sans bavure des Anglais fait encore couler beaucoup d’encre, Macky Sall a invité ses compatriotes à savoir raison garder : « Comme le dit une sagesse populaire, quand on pense négativement, on trouve des problèmes partout. Et quand on pense positivement, on trouve des solutions à tout ».

Et puis, a-t-il dit, il ne faut pas avoir la mémoire courte car « pour la première fois dans l’histoire du Sénégal », ces Lions ont gagné la Can, le 6 février 2022 au Cameroun, aux dépens de l’Égypte (0-0, TAB 4-2).

Suffisant à ses yeux pour ramer à contre-courant du bashing de l’équipe nationale. « Chers Lions, nous vous portons toujours dans nos cœurs aujourd’hui plus que jamais. Au nom de la nation et en mon nom, je vous redis notre fierté. Je vous renouvelle ma confiance et mon soutien. Soyez assurés que je resterai toujours votre premier supporter pour que rien ne vous manque au plan administratif et logistique », a soutenu Macky Sall.

Dans cette perspective, il a annoncé le maintien de la prime de qualification en quarts de finale (l’objectif minimal du Sénégal dans ce Mondial qui poursuit son cours) pour l’ensemble de la délégation officielle. « Je veux que vous gardiez la tête haute et que vous restiez concentrés sur les échéances à venir à commencer par la conservation de la couronne africaine. J’y engage votre encadrement au premier rang duquel votre sélectionneur », a-t-il exhorté.

À Doha, les Lions se sont cassés les dents contre les Pays-Bas (0-2) en ouverture. Ils ont par la suite sorti les crocs pour se débarrasser du Qatar (1-3), de l’Équateur (1-2) pour se hisser au second tour. L’aventure dans le golfe Persique s’est arrêtée il y a trois jours contre l’Angleterre, l’un des favoris à la victoire finale, au terme d’un match où les Sénégalais ont fait illusion pendant près de 40 minutes avant de prendre l’eau.  

L’Etat ivoirien se penche sur les préoccupations du secteur privé

Le gouvernement entend faire la revue exhaustive des diligences du secteur privé lors d’une session ce jeudi 8 décembre 2022 à Abidjan en vue d’adopter un agenda pour l’année 2023.Le Comité de concertation État/Secteur privé (CCESP) organise dans le cadre du dialogue public privé une réunion ce jeudi 08 décembre 2022 sous l’autorité du Comité technique de concertation (CTC) à l’immeuble SCIAM, au Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan.   

Le CTC, organe technique et ministériel du cadre de concertation Etat-Secteur privé, présidé par le ministre de l’Économie et des finances, procèdera ce jeudi à l’examen des préoccupations du secteur privé afin de soumettre les conclusions au Conseil de concertation présidé par le Premier ministre.   

Cette réunion du Comité technique de concertation fait suite à un séminaire gouvernemental tenu les 12 et 13 novembre à Yamoussoukro, en présence des membres du gouvernement et des représentants d’organisations du secteur privé, sous la présidence du Premier ministre, M. Patrick Achi.    

Le séminaire gouvernemental s’était attelé à définir les axes stratégiques d’actions des différents départements ministériels pour la période 2021-2023, sur la base du Programme « Une Côte d’Ivoire solidaire » et du Plan national de développement (PND 2021-2025).   

Dans cette optique, une session tenue avec le secteur privé a permis certaines avancées notables. Il s’agit de la prise en compte des recommandations des Groupes de travail mis en place à l’issue du précédent séminaire gouvernemental et la dynamisation des cadres d’échanges État/Secteur privé.

Ces différentes sessions ont été, par ailleurs, l’occasion d’évoquer de nouvelles préoccupations qui feront l’objet de travaux d’approfondissement dans le cadre de cette rencontre du Comité de concertation État/Secteur privé.  

La rencontre du CTC sera l’occasion de faire la revue exhaustive des diligences de la session avec le secteur privé, évoquées lors du séminaire gouvernemental de novembre 2022 afin d’adopter l’agenda 2023 et valider la méthodologie de travail pour examiner les préoccupations des acteurs du secteur privé.

Le Comité technique de concertation est présidé par le ministre de l’Economie et des finances, avec pour premier vice-président, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME et pour deuxième vice-président, le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI, Patronat ivoirien).   

Burkina : la Cédéao « très préoccupée » par la situation sécuritaire

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) appelle à des actions urgentes pour appuyer le Burkina Faso dans ses efforts visant à éradiquer les attaques terroristes sur son territoire.Au Burkina Faso, la situation sécuritaire se dégrade au fur et à mesure que les jours passent. Les attaques des groupes jihadistes sont devenues presque quotidiennes au grand dam des populations civiles, principales victimes de ces assauts des insurgés. Cette situation ne laisse pas indifférente la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Lors de sa soixante-deuxième session ordinaire, tenue dimanche à Abuja, la capitale nigériane, la Conférence des chefs d’Etats de l’organisation sous régionale « exprime sa vive préoccupation face à l’aggravation de la situation sécuritaire régionale créée par la recrudescence et l’expansion des attaques terroristes et leurs conséquences humanitaires ».

L’organisation communautaire se dit « en particulier très préoccupée » par la situation sécuritaire au Burkina Faso et ses potentielles conséquences sur les pays côtiers. Partant de là, elle appelle à des actions urgentes pour appuyer le Burkina Faso dans ses efforts visant à éradiquer les attaques terroristes dans ce pays miné par l’insécurité.

La Conférence souligne l’urgence d’accélérer la mise en œuvre du Plan d’actions prioritaires 2020-2024 de la Cédéao pour éradiquer le terrorisme, notamment par une amélioration de la mobilisation des ressources et un renforcement des capacités opérationnelles et logistiques de la région pour mieux mener la lutte antiterroriste.

Les Chefs d’Etat et de gouvernement ont, en outre, réitéré leur engagement en faveur de la mise en œuvre effective du Plan d’Actions Prioritaires 2020-2024 de la Cédéao pour éradiquer le terrorisme dans la région, tel qu’adopté lors de leur 56e session ordinaire tenue le 21 décembre 2019 à Abuja.

Dans cette perspective, ils s’engagent à verser de toute urgence leurs contributions d’un milliard de dollars au Fonds régional de lutte contre le terrorisme créé à cet effet.

Face à la multiplication des initiatives visant à combattre les groupes armés, la Conférence a souligné l’impérieuse nécessité d’une meilleure coordination et d’une harmonisation plus structurée des différentes initiatives de lutte contre le terrorisme dans la région, sous l’égide de la Commission de la Cédéao, afin de créer davantage de synergies et de mutualiser les ressources disponibles. 

Nigéria: alerte sur la malnutrition des enfants dans le Nord

L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) affirme avoir traité plus de 140.000 enfants pour malnutrition aiguë dans les États de Zamfara, Katsina, Sokoto, Kebbi et Kano.La situation alimentaire et nutritionnelle s’aggrave dans le Nord-Ouest du Nigéria. Dans un communiqué parvenu mardi à APA, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) affirme que « ces derniers mois ont été incroyablement difficiles pour la population du Nord-Ouest du Nigeria et nos équipes ont vu un nombre sans précédent d’enfants souffrant de malnutrition dans les structures médicales ».

Selon Dr Simba Tirima, représentant de MSF au Nigeria, cité par la note, les admissions d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère dans les centres nutritionnels thérapeutiques ambulatoires de l’État de Zamfara ont augmenté de 39 % par rapport à l’année dernière. Dans l’État de Katsina, les chiffres ont grimpé en flèche pour atteindre près de 80.000 enfants traités pour malnutrition aiguë sévère, dont 12.700 ont dû être hospitalisés, poursuit-il.

« Nous voyons des enfants mourir sur le chemin de nos cliniques. Nous voyons des enfants dont l’état de santé est si grave que nous ne pouvons rien faire pour les sauver », déplore Dr Tirima, ajoutant que l’escalade de la violence, les déplacements, la flambée des prix des denrées alimentaires, les épidémies et le changement climatique sont les facteurs qui déclenchent cette crise sanitaire et de malnutrition alarmante.

L’ampleur de cette crise exige une mobilisation nationale et internationale pour une réponse humanitaire adéquate, plaide le médecin, qui appelle les autres organisations à se joindre à la sienne afin de soutenir les autorités pour répondre aux besoins les plus urgents des communautés touchées.

A en croire l’agent de MSF, le Nord-Ouest continue d’être largement ignoré dans la réponse et les plans humanitaires globaux menés par les Nations unies au Nigeria, qui se concentrent sur la situation critique du Nord-Est du pays.

Dans cette zone, ce sont plus de 8,4 millions de personnes qui, selon l’Onu, ont besoin d’une aide humanitaire, dont environ 80 % sont des femmes et des enfants.

Dans le cadre du 1,1 milliard de dollars américain requis pour les besoins humanitaires 2022 pour le Nigéria, une réponse multisectorielle de 351 millions de dollars a été élaborée afin de sauver des vies et protéger les populations les plus vulnérables.

« Il est essentiel de garantir un meilleur accès aux traitements nutritionnels vitaux pour les milliers de personnes qui en ont besoin maintenant et pendant la prochaine période de soudure si nous voulons éviter que 2023 ne devienne une autre année dévastatrice pour les enfants du Nord-Ouest du Nigeria », dit Dr Tirima.

Côte d’Ivoire : un concours thérapeutique sur l’hypertension

Des professionnels et étudiants de la santé ont été évalués sur la conception d’une stratégie de « Prévention de l’hypertension artérielle par la réduction de la consommation quotidienne de sel alimentaire ».Cette compétition, dénommée Le Grand Oral du « Challenge Maggi » est un concept du Groupe agro-alimentaire Nestlé Côte d’Ivoire, mis en œuvre en partenariat avec le Programme national de lutte contre les maladies métaboliques et Prévention des maladies non transmissibles (PNLMM/PMNT) et l’Institut de formation des agents de santé (INFAS, public).

Pour cette première édition, le concours a ciblé 100 étudiants de l’INFAS et 100 professionnels de la santé exerçant dans le public et le privé. Cette compétition se veut une collaboration entre l’agroalimentaire et la santé publique en vue d’un bien-être des populations.

Son objectif est de contribuer au renforcement des compétences des participants pour une meilleure sensibilisation des patients sur l’observation des bonnes habitudes alimentaires et activités physiques pour prévenir l’hypertension artérielle.

« On ne finit pas d’apprendre. J’étais vraiment intéressée par la formation sur l’hypertension artérielle, et contente d’être lauréate de la compétition », affirme Erudite Tomassi, une sage-femme qui estime qu’« il faut qu’on ait le plus souvent des activités de ce type » qui favorisent l’éducation et la sensibilisation.

Erudite Tomassi, sage-femme fraîchement diplômée de l’Institut de formation des agents de santé (INFAS), est l’une des lauréats de l’édition 2022 du Grand oral des professionnels et étudiants de la santé.

L’événement s’est tenu à l’INFAS de Treichville, dans le Sud d’Abidjan, et de Bouaké, la métropole du Centre ivoirien, en présence de quelques centaines de ses congénères. A la suite d’une série de formations sur l’hypertension artérielle, les participants ont présenté leur projet devant un jury.

La filiale agro-alimentaire a en outre signé depuis 2021 un accord de partenariat avec le PNLMM pour accompagner la Journée mondiale du cœur. Elle a par ailleurs soutenu des formations destinées à 700 médecins généralistes, infirmiers et sages-femmes, en matière de prise en charge de pathologies telles que l’hypertension artérielle, le diabète et l’obésité.

Pour le docteur Adoueni, le directeur et coordonnateur national du PNLMM, ce partenariat trouve sa raison dans la recherche du bien-être des populations à travers le renforcement des compétences des professionnels de la santé.

Il salue le fait qu’en tant qu’entreprise agro-alimentaire, la filiale prenne en considération les recommandations des professionnels de la santé et de l’OMS, en baissant la teneur en sel dans tous ses bouillons Maggi de 10% et en mettant sur le marché ivoirien le Maggi Tablette Light réduit en sel de 15%.

En plus de la réduction du sel, la filiale agro-alimentaire a fortifié ses bouillons en fer et en iode, et entrepris auprès des populations, des sensibilisations pour une alimentation saine et équilibrée, s’est félicité Dr Adoueni.

Sénégal : « confrontation décisive » entre Sonko et Adji Sarr

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur la confrontation entre la masseuse Adji Sarr et Ousmane Sonko, cet opposant radical au régime du président Macky Sall accusé de viols et menaces de mort depuis plus de deux ans.

Le Témoin affirme que la « confrontation décisive entre Adji Sarr et Ousmane Sonko » aura lieu ce mardi 6 décembre au tribunal de Dakar, dans la suite judiciaire de l’affaire Sweet Beauté, du nom du célèbre salon de massage dakarois où l’opposant a été accusé par la jeune masseuse de viols et menaces de mort, il y a plus de deux ans. Après leurs « auditions séparées », le journal indique que les deux protagonistes « se retrouveront ensemble aujourd’hui dans le bureau du doyen des juges, Oumar Maham Diallo, pour un face-à-face décisif ».

« Enfin la vérité », s’exclame Tribune qui dit vouloir savoir « ce qui s’est réellement passé au salon de Ndèye Khady Ndiaye », la gérante de Sweet Beauté qui a pourtant lavé de tous soupçons le leader du parti Pastef, actuel maire de Ziguinchor (sud) et arrivé troisième avec plus de 15% des suffrages à la dernière élection présidentielle. Dans ce journal, « Adji Sarr se dit fin prête » pour faire face à son présumé bourreau.

« Je suis prête », a-t-elle répété dans Le Quotidien qui titre sur « les retrouvailles » d’Ousmane Sonko et Adji Sarr. Mais pour Bés Bi, il s’agit de « l’acte 2 » dans cette affaire judiciaire aux forts relents politiques alors que certains doutent de la présence de Sonko au tribunal. Il n’en est rien d’après ce journal qui a recueilli des « confidences » lui permettant de dire qu’« il sera là ».

Pendant ce temps, Sud Quotidien estime que « les boucliers se lèvent » autour de la députée du pouvoir Amy Ndiaye qui a subi la semaine dernière la « violence physique » de ses deux collègues. La Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) « dénonce un +acte odieux+ et exige justice ». De son côté, le parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) « monte au créneau et condamne l’agression ».

Les Échos indiquent pour leur part que « la chasse à l’homme (est) lancée » pour retrouver Massata Samb et Mamadou Niang, les deux députés qui ont agressé leur collègue Amy Ndiaye alors qu’elle était enceinte d’après les femmes de la coalition présidentielle. Si ses bourreaux sont « introuvables » pour le moment, obligeant les policiers de la Division des investigations criminelles (Dic) à déployer « les gros moyens pour les localiser », le journal note que « des tractations souterraines (sont) en cours » pour tirer d’affaire ces élus membres du principal groupe de l’opposition parlementaire, Yewwi Askan Wi (libérer le peuple).

Sur l’élimination du Sénégal en huitième de finale de la Coupe du monde de football par l’Angleterre (3-0), Les Échos soulignent que l’ancien international « El Hadj Diouf défend Aliou Cissé », son ancien coéquipier et capitaine dans la Tanière et actuel sélectionneur des Lions. « Il ne faut pas commencer à chercher le bouc-émissaire. Ce qui s’est passé, ce n’est pas la faute du coach », a-t-il dit.

Malgré cette élimination, Stades note de « grandes satisfactions » dans la prestation de certains joueurs de l’équipe nationale au Qatar où se poursuivent les matchs à élimination directe avant la grande finale prévue le 18 décembre prochain. Ainsi, Edouard Mendy, Kalidou Koulibaly et Ismaila Sarr, par exemple, se sont illustrés « par intermittence » dans ce parcours du Sénégal où « six Lions n’ont pas été utilisés » tandis qu’Abdou Diallo et Krépin Diatta ont constitué « les déceptions », selon le quotidien sportif.

Walf Quotidien revient sur ces « lacunes qui ont perdu les Lions » au Mondial qatari, avec « une défense complètement à la rue », concédant sept buts sur cinq marqués. Le Soleil note aussi « des regrets et beaucoup de chantiers en perspective » après ce parcours de l’équipe nationale, attendue à Dakar ce mardi.

La Côte d’Ivoire veut améliorer l’accès aux terrains industriels

Une mission visant à contribuer au développement des zones industrielles a été lancée par le Projet des chaînes de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET).Cette mission qui va durer 12 mois a été lancée ce 5 décembre 2022, à l’issue d’un atelier tenu en présence d’acteurs du secteur public et privé. A cette occasion, Charles Krakoff, consultant international, mandaté pour cette mission a présenté sa feuille de route.

A l’issue de cette mission, le PCCET entend contribuer à la mise en place d’un modèle économique et financier pour la gestion des infrastructures industrielles ou encore à l’institution d’un système d’information géographique (SIG).

Structure chargée de l’exécution de cette composante du PCCET, la Société de gestion et de développement des infrastructures industrielles (SOGEDI) a rassuré les industriels de la volonté de l’Etat ivoirien de les accompagner dans le processus de leur installation.

« Concernant l’accès aux terrains industriels, le défi est énorme. Lors de cet atelier, les opérateurs ont pu relever les difficultés auxquelles ils font face, notamment les PME », a déclaré M. Roland Dja, coordonnateur de projet à la SOGEDI.

M. Dja a appelé les entreprises, notamment les PME à « garder espoir » parce que les projets qui seront mis en œuvre et les outils qui seront développés vont faciliter énormément de choses en ce qui concerne l’environnement de travail.

Il a annoncé la mise en place de systèmes visant la dématérialisation des procédures et l’accompagnement des unités industrielles. Cela devrait, par ailleurs, permettre une célérité et une transparence des opérations et surtout un gain de temps.

De son côté, Charles Krakoff a promis que grâce à son expérience internationale de plus de 30 ans, il entend, « identifier les meilleures pratiques mondiales et les adapter au contexte ivoirien » afin de rendre compétitives les zones industrielles du pays.

Le Projet des chaînes de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET) est financé par la Banque mondiale et mis en exécution par une Unité de coordination placée sous l’autorité du Premier ministre.

Crise en RDC, une approche « erronée », selon Kigali

Le Rwanda a critiqué la position « malavisée » des Etats-Unis dans la lutte contre la crise sécuritaire qui secoue actuellement l’est de la République démocratique du Congo (RDC).Le ministre rwandais des Affaires étrangères, le Dr Vincent Biruta, a condamné mardi ce qu’il a appelé l’approche « erronée et malavisée » de la communauté internationale dans sa gestion du conflit qui fait rage dans la région orientale de la RD Congo.

Le haut diplomate rwandais réagissait après les entretiens de lundi entre le Président Paul Kagamé et le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken sur les efforts actuels pour apporter la paix et la stabilité en RDC et dans toute la région d’Afrique centrale.

Selon le haut fonctionnaire rwandais, l’approche erronée et malavisée de la communauté internationale continue d’exacerber le problème en prenant parti alors que la neutralité aurait engendré plus de confiance entre les parties prenantes.

« L’ingérence et les diktats extérieurs dans les efforts régionaux et continentaux servent à soustraire la RDC de toute responsabilité et l’encouragent à ne pas respecter les engagements pris dans le cadre des processus en cours », a déclaré le Dr Biruta.

Selon lui, le groupe rebelle M23 ne doit pas être lié au Rwanda. « Ce n’est pas au Rwanda de résoudre ce problème », a-t-il déclaré.

En outre, le Dr Biruta a rappelé que la position du gouvernement rwandais reste que ses propres préoccupations en matière de sécurité doivent être traitées, en particulier lorsque d’autres parties prenantes ne se sentent pas obligées de s’impliquer sérieusement.

Il a ajouté que son pays continuerait à jouer un rôle constructif dans l’intérêt de la région au sens large. Un gel diplomatique persiste entre Kigali et Kinshasa, les deux parties s’accusant mutuellement de soutenir les rebelles de l’autre.

La RD Congo affirme que le Rwanda a aidé et encouragé les rebelles du M23 dans leur offensive dans l’est du pays, une allégation que Kigali a démentie.

Plusieurs tentatives de médiation pour mettre fin à la méfiance mutuelle, dont plusieurs pourparlers négociés par le président français Emmanuel Macron et son homologue angolais, n’ont pas abouti aux résultats escomptés.

Bénin Terminal finance six associations sportives

L’objectif recherché est de favoriser l’émergence de jeunes athlètes béninois dans diverses disciplines sportives.Bénin Terminal, filiale de Bolloré Ports, a signé en septembre 2022, un accord de financement avec six (06) associations et fédérations sportives béninoises. D’un montant total de 25.000.000 FCFA, ces financements serviront exclusivement à la mise en œuvre des projets et initiatives des clubs sportifs professionnels sur l’exercice en cours. L’objectif recherché étant de favoriser l’émergence de jeunes athlètes béninois talentueux dans diverses disciplines sportives phares en accord avec la vision du gouvernement.

Après une série de rencontres et d’auditions réalisées entre avril et juin 2022, la société a finalement retenu deux (02) fédérations nationales à savoir FBT (Fédération Béninoise de Tennis), FBBB (Fédération Béninoise de Basket-ball), et quatre (04) associations sportives professionnelles : Djeffa FC, ASPAL BASKET BALL, Alafia Sports et Management et Galaxie-jeunesse.

Plusieurs projets ont déjà été initiés. À titre d’exemple, la Fédération Béninoise de Basket-ball en coordination avec l’association Galaxie-Jeunesse, et en partenariat avec le Collège Catholique Père Aupiais (CCPA) de Cotonou, ont entrepris la rénovation des terrains de basketball dudit collège.

Le développement du sport féminin a particulièrement retenu l’attention de Bénin Terminal, qui a procédé à la remise de certificats de formation ainsi que de ballons de basketball à 4 entraîneuses parmi les 36 intervenants dans le cadre du programme FSPI de l’ambassade de France et du Ministère des Sports béninois.

« Bénin Terminal, acteur majeur de la manutention portuaire, soutient la directive du gouvernement béninois pour la promotion du sport, sa professionnalisation avec à la clef, l’émergence de talents sportifs qui feront la fierté du Bénin dans les grands rendez-vous universels. Nous continuerons de soutenir la jeunesse béninoise dans le milieu sportif en élargissant dès l’année prochaine nos actions à d’autres disciplines comme l’athlétisme et le volleyball. », a confié Venance GNIGLA, Président Exécutif de Bolloré Transport & Logistics au Bénin.

À propos de Bénin Terminal

Grâce à 95 milliards de FCFA (145 millions d’euros) investis depuis 2013 par Bénin Terminal, le terminal à conteneurs du port de Cotonou est devenu un hub logistique régional de croissance pour le Niger, le

Mali, le Burkina Faso et le Nigéria. Acteur majeur de la chaîne logistique du pays, Bénin Terminal emploie 419 Béninois et développe une politique de sous-traitance qui permet de générer un millier d’emplois indirects. Bénin Terminal mène également des actions pour les populations en partenariat avec des ONGs, par exemple le soutien à la scolarisation des jeunes affectés par le VIH, l’appui à l’autonomisation des jeunes et la sensibilisation à la préservation de l’environnement.

Contact presse

Francis VIKOU, Responsable communication – Bolloré Transport & Logistics au Bénin

T +229 96 39 53 52 – francis.vikou@bollore.com

Cote d’Ivoire : Inauguration d’un nouveau terminal à conteneurs au port d’Abidjan

Cette plateforme qui s’inscrit dans le cadre de la vision stratégique 2030 des autorités ivoiriennes vise à offrir à la Côte d’Ivoire un outil performant servant de hub portuaire connecté au réseau logistique multimodal (mer, rail, route) de Bolloré Africa Logistics.Le Vice-Président de la République de Côte d’Ivoire, SEM Tiémoko Meyliet KONÉ a procédé le 02 décembre 2022, à l’inauguration officielle du second terminal à conteneurs du Port d’Abidjan, en présence des membres du gouvernement dont M. Amadou KONÉ, Ministre des Transports, de M. Hien Yacouba SIÉ, Directeur général du Port Autonome d’Abidjan, de M. Philippe Labonne, CEO de Bolloré Africa Logistics, de M. Frederik KLINKE, Directeur Afrique de APM Terminals et des membres de la communauté portuaire d’Abidjan.

Cette plateforme qui s’inscrit dans le cadre de la vision stratégique 2030 des autorités ivoiriennes vise à offrir à la Côte d’Ivoire un outil performant servant de hub portuaire connecté au réseau logistique multimodal (mer, rail, route) de Bolloré Africa Logistics. Elle permettra également de proposer aux armateurs, chargeurs et transitaires, des solutions adaptées pour l’importation, l’exportation et le transit des marchandises, au départ et à destination de la Côte d’Ivoire.

« Nous sommes fiers de l’aboutissement de cet important projet qui s’inscrit dans le cadre du plan stratégique de modernisation des infrastructures du port d’Abidjan. Ce nouveau terminal contribuera à repositionner durablement le Port d’Abidjan comme une plateforme logistique de référence de la côte Ouest-africaine. », s’est félicité, Hien Yacouba SIÉ, Directeur général du Port Autonome d’Abidjan.

Réalisé grâce à l’implication de plusieurs entreprises locales, le projet a nécessité un investissement total de 596 milliards de FCFA (soit environ 914 millions d’euros) dont 334 milliards de FCFA (soit environ 512 millions d’euros) pour les travaux de terrassement et la création de 37.5 hectares de terre-plein à la charge du Port Autonome d’Abidjan et 262 milliards de FCFA (soit environ 402 millions d’euros) pour les ouvrages de superstructure, financés par Bolloré Ports et APM Terminals, concessionnaires du nouveau terminal à travers leur filiale commune, Côte d’Ivoire Terminal.

« Nous sommes heureux de l’aboutissement de ce projet majeur qui matérialise les engagements pris par Côte d’Ivoire Terminal pour accompagner la hausse des volumes et dynamiser les flux imports et exports en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest. Cette nouvelle infrastructure, dotée des dernières innovations, illustre parfaitement notre engagement en faveur du développement des activités portuaires en Afrique. », a indiqué Philippe Labonne, CEO de Bolloré Africa Logistics.

« Avec notre co-actionnaire Bolloré Ports, nous mettons à la disposition du Port d’Abidjan une infrastructure aux standards internationaux et dimensionnée pour accueillir des navires de dernière génération. Sa mise en service viendra redistribuer les flux entrant et sortant au port d’Abidjan, développer une plateforme de transbordement et offrir une nouvelle connexion aux armateurs et des services ultra compétitifs. », a déclaré Koen de Backker, Directeur général de Côte d’Ivoire Terminal.

Construit selon les dernières normes environnementales, le nouveau terminal à conteneurs du port d’Abidjan sera par ailleurs l’un des prochains terminaux de Bolloré Ports à obtenir le label Green Terminal après audit de Bureau Veritas1

À propos du Port Autonome d’Abidjan

Considéré comme le poumon de l’économie ivoirienne, le port d’Abidjan assure 75 % des échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et l’extérieur et représente plus de 76 % des recettes douanières.

Sur son site, il concentre 50 % des unités industrielles les plus importantes de la Côte d’Ivoire et génère environ 55 000 emplois directs et indirects.

Le port d’Abidjan offre des services de qualité aux navires en escale sur ses installations. Sa grande capacité d’accueil et sa position géographique stratégique lui permettent de jouer les premiers rôles sur la Côte Atlantique de l’Afrique.

Pour renforcer sa position de port leader sur la Côte Atlantique de l’Afrique, plusieurs projets ont été initiés par l’Autorité Portuaire. Il s’agit entre autres de l’élargissement et de l’approfondissement de la passe d’entrée du canal de Vridi inauguré en février 2019, de la construction d’un deuxième terminal à conteneurs dont les travaux de superstructures ont démarré en octobre 2020, de la modernisation du terminal à pêche et de la création de terrains industriels par remblaiement de la baie de Vridi-Biétry avec 40 hectares achevés. À cela, il faut ajouter les projets de construction de terminaux roulier mis en service en 2018, céréalier dont les travaux ont démarré en janvier 2020, minéralier en attente de financement, et enfin la construction d’une zone logistique sur l’autoroute du Nord.

En outre, le Port Autonome d’Abidjan est certifié ISO 9001 : 2015 pour la qualité de ses prestations et ISO 14001 : 2015 pour l’environnement. Aussi, l’ensemble de ses installations est-il déclaré conforme aux exigences du code ISPS.

À propos de Côte d’Ivoire Terminal

Après un appel d’offres international, le consortium Bolloré Ports et APM Terminals s’est vu confier la construction et la gestion du 2e terminal à conteneurs du Port d’Abidjan. D’une superficie de 37,5 hectares, ce nouveau terminal sera capable de traiter plus d’1,5 million de conteneurs EVP par an et d’accueillir des navires de 16 mètres de tirant d’eau sur 1 100 mètres de quais. Il va en outre générer 450 emplois directs et des milliers d’emplois indirects. Il contribuera ainsi au développement des compétences et à la formation de la jeunesse ivoirienne aux métiers portuaires.

www.cotedivoireterminal.com

Contacts presse :

Cindy Patan, Responsable Relations Médias – Bolloré Transport & Logistics

T +33 1 46 96 49 75 / +33 7 72 40 49 75 cindy.patan@bollore.com

Arsène Yapi – Responsable Régional Médias et Contenus

Bolloré Transport & Logistics Côte d’Ivoire – Burkina Faso

T +225 27 21 22 04 01 / +225 07 07 19 49 67 – arsene.yapi@bollore.com

Burkina : Condamnation des appels au meurtre de journalistes

Plusieurs journalistes ont exprimé leur solidarité à leurs confrères.Le gouvernement a condamné, lundi après-midi, les appels à meurtre de journalistes, suite aux comptes rendus de la rencontre entre le capitaine Ibrahim Traoré et la société civile et la suspension de RFI dans le pays.

Dans une vidéo, à visage découvert,  Mohamed Sinon, l’un des responsables du Collectif des leaders panafricains a appelé, dimanche, via le réseau social Whatsapp, à « tuer » des hommes de médias qu’il a accusé d’être « des ennemis internes (…) et des complices » de la France. Il a nommément cité les journalistes Newton Ahmed Barry et Alpha Barry, fondateur du groupe Oméga Médias ainsi que leurs familles. D’autres membres de la même organisation ont appelé à s’en prendre à Lamine Traoré, journaliste à Oméga Média.

Les membres du Collectif qui affichent leur proximité avec le capitaine Traoré ont reproché à Oméga Média d’avoir révélé que le président a confirmé une tentative de coup d’Etat lors d’une rencontre avec la société civile.

Quant à Newton Ahmed Barry, les « leaders panafricains » l’ont accusé d’être un « complice » de la France lorsque le journaliste a jugé « illégale » la mesure de suspension des programmes de RFI au Burkina Faso.

Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo s’est inquiété de la « surenchère verbale » et des « dérives de langage » observées dans l’espace public allant de « l’appel à la violence physique, au saccage des biens jusqu’au meurtre des personnes ».

« Le gouvernement assumera ses responsabilités »

« Le gouvernement a appelé les auteurs à se ressaisir et l’opinion publique à se démarquer de tels agissements qui compromettent la cohésion sociale et notre vivre-ensemble. Il entend assumer pleinement ses responsabilités », a insisté M. Ouédraogo.

Dans l’après-midi, des membres du Collectif des leaders panafricains se sont opposés à l’arrestation de Mohamed Sinon, contraignant la police à rebrousser chemin. « Il a été arrêté dans la soirée », a confié une source policière.

En attendant les réactions des organisations professionnelles de journalistes, plusieurs hommes médias ont exprimé leur solidarité à leurs confrères et appelé à boycotter les activités dudit Collectif. 

Les jihadistes du Sahel font allégeance au « Calife » de l’Etat islamique

La communication des jihadistes montre une impressionnante facilité de mobilisation.Tué au combat en zone syro-irakienne, le « Calife » de l’Etat islamique (EI) Abou al Hassan al Hachimi al Qourachi a été remplacé par Abou al Hussein al Husseini al Qourachi, selon un message audio du porte-parole de l’organisation jihadiste diffusé mercredi 30 novembre. Dans cet élément sonore de près de 10 minutes, Abou Omar al Mouhajir a invité les partisans de l’EI à faire allégeance au nouveau chef décrit comme un « vétéran du jihad ».

Au lendemain de cette annonce, les différentes « provinces » de l’organisation jihadiste se sont exécutées, à commencer par le Nigéria, en Afrique de l’Ouest. Dans ce pays le plus peuplé du Continent les allégeances relayées par les canaux de propagande de l’Etat islamique, sont faites à partir de six zones, essentiellement dans le nord-est.

La branche sahélienne érigée en « province » en mars dernier a également mobilisé plusieurs dizaines de combattants armés pour la « cérémonie d’allégeance » dans le sud de Ménaka, m à la frontière entre le Mali et le Niger, mais aussi dans le Gourma malien. 

« Démonstration de force »

« Le message de l’EI Sahel est clair. Ils veulent faire une démonstration de force en montrant qu’ils sont nombreux, mais aussi qu’ils jouissent d’une liberté de mouvement comme en témoignent les convois longs et sinueux et les grands rassemblements en plein champ », estime Héni Nsaibi, chercheur à Acled (Armed Conflict Location and Event Data Project).

Selon Rida Lyammouri, chercheur associé au Think tank marocain, Policy Center for the News South (PCNS), « l’EI Sahel a saisi cette occasion pour consolider sa montée en puissance amorcée depuis quelques mois dans les régions de Gao et de Ménaka, au Mali ». Dans ces deux régions du nord du Mali, les jihadistes sont soupçonnés par des organisations de défense des droits humains d’exactions contre les civils de la tribu touarègue des Daoussahak. Ils se livrent également à une guerre fratricide avec le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), l’autre groupe jiahdiste implanté dans la région mais affilié au rival Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Comme au Nigeria, la communication de l’organisation jihadiste montre une impressionnante facilité de mobilisation avec des centaines de fantassins se déplaçant à moto sans être inquiétés par les forces de défense et de sécurité des pays, comme en témoignent les images diffusés sur les réseaux sociaux par les jihadistes eux-mêmes.

« Il est facile pour eux de se déplacer en grand nombre parce qu’il n’y a pas à l’heure actuelle d’adversaires suffisamment capables de les inquiéter de manière imminente dans les zones concernées », explique Héni Nsaibi, soulignant « l’impact du départ des forces françaises du Mali.

Dans le Liptako malien et le Gourma burkinabé et malien , les forces françaises sont parties et n’interviennent que du côté  burkinabé dans des circonstances particulières », ajoute-t-il.

Le président français a annoncé la « fin officielle de Barkhane » mercredi 9 novembre dans un contexte de crise diplomatique avec le Mali dirigé depuis mai 2021 par des militaires.

Rida Lyammouri soutient, lui aussi, que la filiale de l’Etat islamique bénéficie du « vide laissé par l’Opération Barkhane au Mali et l’instabilité politique au Burkina Faso ».

Au Mali, « la présence de l’armée et de ses partenaires de la compagnie militaire privée russe controversée Wagner se limite aux zones urbaines tandis que les milices ne peuvent pas faire grand-chose de plus que récupérer du bétail errant », insiste M. Nsaibia. 

Côte d’Ivoire : recrudescence des violences basées sur le genre

La hausse des Violences basées sur le genre (VBG) est en progression nette de 42%, avec une forte concentration du phénomène à Abidjan.La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) de Côte d’Ivoire, Mme Namizata Sangaré, a dévoilé ce 5 décembre 2022 le rapport annuel 2021, lors d’une remise du document au ministre d’Etat, ministre auprès du président de la République chargé des Relations avec les institutions.

Le rapport fait état d’une étude comparative des données de 2020 et 2021, qui met en lumière la recrudescence des Violences basées sur le genre (VBG) documentées et suivies par le CNDH, a indiqué Mme Namizata Sangaré.

Ces violences sont « passées de 325 cas en 2020 à 462 en 2021, avec une progression nette de 42% et une concentration du phénomène à Abidjan (64 cas), Soubré (39 cas) et Bouaké (38 cas), malgré l’existence de lois répressives et des mécanismes de protection des victimes », a-t-elle précisé.

Dans le but de promouvoir l’égalité homme-femme, le CNDH porte chaque année une attention particulière sur les femmes dans l’administration, notamment celles occupant des postes électifs et exerçant dans différents corps de métiers, a-t-elle dit.

Pour cette année, le Conseil s’est intéressé aux femmes présentes dans la magistrature. Le rapport souligne une sous-représentation de la femme dans ce corps. Sur 686 magistrats, l’on dénombre seulement 198 femmes soit près de 29 % et 498 hommes soit 71 %. et seulement 17% de femmes occupent des postes de cheffes de juridiction au cours de la période 2019-2020.

En outre, le rapport relève une sous-représentation de la femme dans les assemblées élues malgré l’existence de la loi n° 2019-870 du 14 octobre 2019 qui impose un quota minimum de 30% de femmes sur le nombre total de candidats présentés lors des scrutins relatifs aux élections des députés en 2021.

Cette sous-représentation trouve sa justification dans la contrariété entre la loi suscitée et les dispositions de l’article 78 du code électoral, fait observer la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).

Relativement au chapitre des saisines, le rapport du CNDH fait état de diverses requêtes portant sur des violations des Droits de l’Homme pour lesquelles, conformément à ses attributions, le Conseil a mis en œuvre son mécanisme de traitement des requêtes.

« En 2021, le CNDH a enregistré 1834 requêtes enregistrées. Parmi ces requêtes, nous avons dénombré 2033 cas d’atteintes ou de violations des Droits de l’Homme selon les différents types de droits », a-t-elle poursuivi.

Au niveau des droits économiques, sociaux et culturels, ce sont 1092 cas de violations ou d’atteintes aux droits de l’Homme qui ont été enregistrées, soit 53,71% qui concernent entre autres, le droit à la protection sociale des personnes, le droit à la propriété, au travail, à l’éducation et à la succession.

Concernant les Droits civils et politiques « nous avons enregistré 924 cas de violations ou d’atteintes aux droits de l’Homme soit 45,45 %, en lien avec le droit à l’intégrité physique, le droit à la sûreté de la personne, le droit à la justice, le droit à la vie pour ne citer que ceux-ci », a-t-elle relevé.

Les droits dits de solidarité viennent en troisième position avec une proportion de 17 cas en lien avec le droit à un environnement sain et paisible, soit 0,84 % des cas enregistrés, mentionne le rapport du CNDH.

Le CNDH, au terme de l’analyse de l’état des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, a formulé des recommandations, appelant à une attention soutenue sur les questions des enfants en rupture sociale, les violations et atteintes aux droits de l’Homme en lien avec les déguerpissements.

Mohamed Bazoum désigné président de la Conférence de l’Uemoa

Le chef de l’Etat du Niger a été plébiscité par ses pairs à l’issue de la 23e session ordinaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), tenue ce 5 décembre 2022 à Abidjan.« Nous avons décidé à l’unanimité de porter le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, à la président de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa (…) à compter de maintenant », a annoncé le président ivoirien Alassane Ouattara.

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a assuré que « l’union se trouve en de très très bonnes mains », au terme de ce rendez-vous annuel de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa tenu sur les bords de la lagune Ebrié.   

La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’union a fait le point de la vie de l’organisation à l’occasion de cette session qui se tient dans un contexte marqué par des crises multiformes qui affectent le monde entier et l’espace communautaire.

Les Etats de l’union sont notamment confrontés aux conséquences de la guerre russo-ukrainienne qui se traduit par des difficultés d’approvisionnement et la flambée des prix des denrées alimentaires et des produits énergétiques.

Cette pression inflationniste est intervenue au moment où les économies de l’Uemoa « se relevaient du choc causé par la pandémie de la Covid-19 », a fait observer M. Alassane Ouattara qui a salué les mesures courageuses mises en œuvre par les gouvernements pour atténuer les effets néfastes de cette crise sanitaire.

Selon le président ivoirien, en dépit de cette situation, les économies de l’organisation sont « demeurées résilientes et le taux de croissance de l’Union a légèrement fléchi néanmoins ; (mais la croissance) est attendue à 5,7% en 2022 après un taux de 6,1% en 2021 (et 1,8 % en 2020) ».  

Le taux d’inflation de l’espace Uemoa, par ailleurs, devrait passer de 3,6% en 2021 à 5,5% en 2022, ce qui montre que le l’inflation a presque doublé, contre plus de 20% dans plusieurs pays africains et plus de 10% en Europe.

« Je constate que partout dans notre sous-région, les populations se plaignent de la vie chère, donc, c’est dire que ce taux d’inflation, bien qu’étant faible par rapport aux autres pays de la sous-région, du continent et de l’Europe est quand même trop élevé pour nos populations », a-t-il poursuivi.

M. Ouattara a en outre fait savoir que « les perspectives économiques pour l’année 2023 sont favorables au plan de la croissance » puisque l’Union économique et monétaire ouest-africaine envisage un taux de croissance de 7,3%.   

« Au plan sécuritaire, malgré les efforts de nos pays, la situation demeure préoccupante et contraint nos Etats à accroître les investissements dans le domaine de la défense et de la sécurité au détriment de certains projets de développement » dans l’éducation ou la santé, a-t-il déploré.  

Les attaques terroristes perpétrées contre les populations se multiplient et continuent à endeuiller les populations. Au niveau du processus d’intégration de l’union, M. Ouattara a noté « des progrès significatifs enregistrés dans la mise en œuvre des réformes communautaires ».

Le président du Niger succède à Alassane Ouattara à la tête de la présidence de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa. Le chef de l’Etat ivoirien avait pris la présidence en tant que « doyen » après le départ du pouvoir de l’ex-président burkinabè Roch Marc Kaboré, désigné président de la Conférence lors de la 22ème session ordinaire de l’union.

Réflexion à Abidjan sur un outil régional de gouvernance fiscale

Un atelier régional sur les bonnes pratiques de management et de gouvernance des administrations fiscales s’est ouvert ce 5 décembre 2022 sur les bords de la lagune Ebrié.Ces assises qui ont lieu du 5 au 9 décembre 2022 sont organisées par le Département des finances publiques du FMI et l’AFRITAC de l’Ouest, en collaboration avec les services en charge des questions fiscales de l’Uemoa et de la Cedeao.

Les travaux de cet atelier de haut niveau sur les bonnes pratiques de management et de gouvernance des administrations fiscales ont été ouverts par le directeur de Cabinet du ministre ivoirien du Budget et du portefeuille de l’Etat, Adama Sall, lors d’une cérémonie.

M. Adama Sall s’est félicité de ce que Abidjan accueille cet atelier destiné à aider les administrations fiscales des pays membres de l’Uemoa et de la Cedeao à « se doter d’un guide de bonnes pratiques qui permettra de moderniser leur management ».

Malgré les efforts consentis et les réformes engagées par les administrations fiscales de ces pays, « rares sont ceux qui ont permis d’améliorer durablement les performances de ces administrations » en raison de certaines faiblesses, a-t-il fait observer.

« L’objectif en matière de mobilisation des recettes est de 20% du PIB et on en est encore assez loin », a déclaré l’économiste principal de la Division administration des recettes du FMI, Antony Ramarozatovo, expliquant ainsi l’intérêt de cet atelier.

« Les recettes mobilisées par nos pays membres ne sont pas encore suffisantes pour financer les actions de développement et les objectifs d’émergence ; et surtout les objectifs de développement durables tels que fixés par les Nations Unies », a dit M. Ramarozatovo.

« On va discuter avec les services de la Commission de l’Uemoa pour tendre vers un outil régional qui fera l’unanimité et qui devrait servir comme un Code de transparence au niveau de l’Uemoa » et un outil de performance en Afrique de l’Ouest, a-t-il poursuivi.

Cet atelier vise à mutualiser les expériences en matière de management en vue de la performance des administrations fiscales de ces Etats. Selon le directeur général des impôts de Côte d’Ivoire, Abou Sié Ouattara, les échanges porteront aussi sur la digitalisation et les risques institutionnels encourus.

« Nous allons également évoquer la question du civisme fiscal dans nos Etats, (un sujet) qui constitue l’un des maillons faibles de nos administrations dans la mesure où nos populations ne sont pas encore suffisamment instruites sur la question fiscale », a-t-il souligné.

M. Abou Sié Ouattara a mentionné que « tous les pays de la Cedeao sont dans une période de transition fiscale ». Celle-ci, insinuera-t-il, consiste à « reporter sur la fiscalité intérieure la fiscalité de porte, c’est-à-dire les droits de douanes vont diminuer et en contrepartie la fiscalité intérieure va prendre le relais ».

Cela devrait permettre aux Etats en Afrique de l’Ouest d’avoir les ressources nécessaires pour assurer le développement, a laissé entendre le directeur général des impôts de Côte d’Ivoire, Abou Sié Ouattara. Cet atelier vise par ailleurs une meilleure intégration régionale face à la mondialisation.

Guinée: «souffrant», Dadis Camara obtient la suspension de son procès

L’ex-chef de la junte militaire guinéenne a évoqué lundi 5 décembre ses soucis de santé pour obtenir le renvoi du procès du massacre du 28 septembre 2009.Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal spécial de Conakry. Après les auditions d’Aboubacar Sidiki Diakité, surnommé « Toumba », de Moussa Thiégboro Camara et de Claude Pivi,parmi les onze anciens officiels militaires et gouvernementaux accusés, c’était le tour du capitaine Moussa Dadis Camara ce lundi 5 décembre. Mais l’ancien chef de la junte militaire en Guinée (2008 – 2009) n’a pas duré à la barre, ayant réussi à convaincre le président du tribunal, Ibrahima Sory Tounkara, de renvoyer l’audience jusqu’à lundi prochain.

« Je veux vous dire, monsieur le président, avec tout le respect que j’ai pour votre auguste tribunal, j’en ai déjà informé le directeur de la garde pénitentiaire, le médecin chef de la garde pénitentiaire, depuis un très bon moment, je souffre. J’en ai déjà informé les avocats. Sauf pour votre respect, si effectivement vous m’obligez, monsieur le président, je ne suis pas au-dessus de la loi. (…) Mais en toute sincérité, je ne me sens pour le moment absolument (bien) », a-t-il affirmé à la barre sans préciser la nature de sa souffrance ni le délai pour son rétablissement.

« Si depuis plus de treize ans je me suis battu corps et âme, jusqu’à ce que je sois devant votre auguste tribunal, quels que soient les jours à venir, par la grâce de Dieu, je serai là devant votre tribunal, devant les éminents magistrats pour vous livrer ma part de vérité. Mais vous dire un, deux ou trois jours, je ne suis pas un homme qui aime mentir, je veux vous dire tout simplement monsieur le président, dès lors que je vais me rétablir, je serai même plus pressé, en toute sincérité » de venir répondre aux questions du tribunal, a ajouté Moussa Dadis Camara.

Après ce plaidoyer, le juge Ibrahima Sory Tounkara lui a fait savoir que le tribunal était « obligé » de suspendre les débats si son état de santé ne lui permettait pas d’y assister. Le président du tribunal a donc décidé de renvoyer l’audience jusqu’au 12 décembre 2022, soit d’ici une semaine.

Chef de la junte guinéenne du 23 décembre 2008 au 3 décembre 2009, le capitaine Moussa Dadis Camara est placé en détention depuis son retour en Guinée, il y a un peu plus de deux mois, à la veille de l’ouverture du procès du 28-Septembre, à la maison centrale de Coronthie, dans la capitale Conakry.

Il est poursuivi avec ses dix coaccusés de « meurtres, assassinat, viols, pillages, incendies volontaires, vol à main armée, coups et blessures volontaires, outrage à agents de la force publique, torture, enlèvement et séquestration, non-assistance à personne en danger, violence sexuelle, attentat à la pudeur, détention illégale de matériel de guerre de première catégorie et complicité de ces infractions » dans le cadre du massacre qui s’est déroulé le 28 septembre 2009 au stade de Conakry, à la suite d’un rassemblement de l’opposition interdit par les autorités militaires d’alors.

En effet, l’opposition guinéenne voulait dissuader le capitaine Camara, devenu chef de la junte militaire après la mort du général Lansana Conté, resté 24 ans au pouvoir, de se présenter à l’élection présidentielle de janvier 2010. Mais pas moins de 157 personnes ont été tuées, des centaines blessées et près de 109 femmes violées après la manifestation, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies.

Plusieurs victimes ou proches de victimes continuaient de réclamer depuis treize ans un procès alors que l’instruction des magistrats guinéens était close depuis fin 2017. Il manquait cependant une volonté politique du régime d’Alpha Condé pour vider ce lourd dossier judiciaire. Selon certains observateurs, l’ex-chef de l’Etat, renversé en 2021 après onze ans au pouvoir par un groupe de militaires dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya, ne voulait pas se mettre à dos un certain nombre d’officiers qui s’étaient mis à son service après son élection.