Le Sénat américain approuve la « loi sur la paix et la stabilisation de l’Ethiopie »

Cette loi vise à imposer des sanctions aux Éthiopiens qui commettent des violations des droits de l’homme et bloque la livraison sur l’aide alimentaire.La loi sur la paix et la stabilisation de l’Ethiopie vise à imposer des sanctions à ceux qui fournissent une formation, des armes ou un soutien financier aux personnes impliquées dans le conflit.

La proposition de loi sur la stabilisation, la paix et la démocratie en Ethiopie a été votée mardi par la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants. Elle peut maintenant être votée par l’ensemble de la Chambre des Etats-Unis. Un projet de loi similaire est à l’étude au Sénat.

S’il est adopté, le projet de loi va sanctionner des individus et suspendra l’assistance financière et de sécurité des Etats-Unis au gouvernement éthiopien jusqu’à ce que certaines conditions relatives aux droits de l’homme soient remplies.

Il exigerait également que les Etats-Unis s’opposent aux prêts accordés à l’Ethiopie et à l’Erythrée par des agences internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

Le député Tom Malinowski, un démocrate du New Jersey qui a coparrainé le projet de loi, a déclaré qu’il était urgent d’agir.

« La guerre en Ethiopie a créé l’une des pires crises humanitaires au monde, et tous les combattants, ainsi que leurs soutiens étrangers, sont responsables d’horribles violations des droits fondamentaux de l’homme », a-t-il conclu.

Accord entre la chambre africaine de l’énergie et IHS Markit

Les organisateurs de la Semaine africaine de l’énergie s’associent à un groupe de renseignements commerciaux.Les organisateurs de la Semaine africaine de l’énergie (AEW) ont conclu un accord avec le groupe mondial de renseignements commerciaux IHS Markit, en vertu duquel ce dernier soutiendra et renforcera le dialogue sur l’énergie lors du sommet annuel de l’énergie.

La Chambre africaine de l’énergie (CAE) a annoncé mercredi dans un communiqué que, dans le cadre de cet accord pluriannuel, IHS Markit jouera « un rôle proactif pour mener d’importantes discussions sur l’énergie en Afrique, en collaboration avec la CAE, lors des éditions 2022, 2023 et 2024 de la Semaine africaine de l’énergie ».  

« Plus précisément, le fournisseur d’informations modérera des panels sur des sujets clés, soutenus par des recherches fondamentales de premier ordre, et présentera des sessions techniques lors de la Semaine africaine de l’énergie », ont indiqué les organisateurs. 

Les sessions seront basées sur des questions clés concernant l’énergie au niveau mondial, telles que les récentes découvertes de pétrole et de gaz et ce qu’elles pourraient signifier pour le développement des pays en question ; les avantages et les limites de l’exploration par les infrastructures ; et les efforts actuels pour décarboniser la production de pétrole en Afrique.

En plus des sessions techniques, IHS Markit devrait proposer des ateliers d’analyse de formation sur la formulation des prix.

L’édition 2022 de la Semaine africaine de l’énergie devrait se dérouler du 18 au 21 octobre au Cap.

L’AEW 2022 est une exposition interactive et un événement de réseautage qui vise à unir les parties prenantes africaines de l’énergie, à stimuler la croissance et le développement de l’industrie et à promouvoir le continent comme destination pour les investissements dans le secteur de l’énergie.

La conférence de haut niveau de quatre jours, qui comprend des sessions de mise en réseau, des expositions innovantes et des réunions privées individuelles, devrait attirer des délégués de l’industrie, des personnes influentes et des leaders de l’industrie africaine et mondiale ainsi que des intervenants du secteur de l’énergie, du pétrole et du gaz.

 

Rwanda : sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CAE

Les chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) vont se réunir pour le 19ème Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat de la CAE, qui aura lieu virtuellement ce mardi à Kigali (Rwanda).Selon une source officielle contactée par APA, le Sommet devrait examiner le rapport du Conseil des ministres sur les négociations entre la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et la République démocratique du Congo (RDC) sur l’admission de cette dernière au sein de la CAE.

Le Sommet extraordinaire sera diffusé en direct sur le site web de la CAE– www.eac.int– ainsi que sur d’autres plateformes de médias sociaux de la CAE.

La rencontre est précédée de la 48ème Réunion extraordinaire du Conseil des ministres de la CAE, qui s’est tenue le vendredi 25 mars 2022 pour examiner l’ordre du jour et le programme provisoires du 19ème Sommet extraordinaire des chefs d’Etat sur l’admission de la RDC dans la CAE.

La Communauté d’Afrique de l’Est est une organisation intergouvernementale régionale composée de six Etats partenaires : le Burundi, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et l’Ouganda ; son siège est à Arusha, en Tanzanie. Uhuru Kenyatta, le président du Kenya, est le président actuel de la CAE.

Niamey et Abuja veulent renforcer leur coopération en matière fiscale.

Le directeur général de l’Autorité fiscale du Niger était en visite chez son homologue du Nigeria.Le président exécutif du Federal Inland Revenue Service (FIRS, fisc), M. Muhammad Nami, a déclaré que la mobilisation des recettes du Nigeria et de la République du Niger peut être améliorée si les autorités fiscales des deux pays travaillent ensemble pour approfondir leurs relations, partager les informations fiscales et s’engager dans une assistance administrative mutuelle.

En recevant son homologue de la République du Niger, le directeur général de l’Autorité fiscale du Niger, Mallam Ousmane Mahamane, et sa délégation au siège du FIRS, lors d’une visite de coopération au service hier, Nami a noté les relations de longue date et la culture et les langues communes des deux pays.

Il a déclaré la nécessité pour le FIRS de travailler avec l’Autorité fiscale nigérienne étant donné « la présence de particuliers et de sociétés nigérians très fortunés faisant du commerce au Niger avec des implications fiscales importantes, ce qui est d’un grand intérêt pour le FIRS ».

Le président exécutif du FIRS a également souligné la relation de travail dont le service et l’autorité fiscale nigérienne ont bénéficié par le passé, notamment en ce qui concerne la règle communautaire sur la double imposition et les prix de transfert.

Il a souligné la nécessité de poursuivre la coopération dans les domaines du partage de l’information fiscale et de l’assistance administrative mutuelle, notamment face à l’augmentation de la fiscalité transfrontalière dans le contexte de la Cedeao et de la Zlecaf.

Le communiqué du FIRS indique que M. Nami a profité de l’occasion pour partager avec son homologue de la République du Niger certains des succès remportés par le FIRS et les contributeurs responsables de ces étapes importantes.

Selon lui, l’un des facteurs contribuant à l’amélioration des recettes est la taxation de l’économie numérique par la mise en œuvre de politiques, de législations et de processus administratifs pertinents pour la collecte des impôts (impôts sur le revenu et taxe sur la valeur ajoutée (TVA)) de l’économie numérique. « Cela garantit que le Nigeria est en mesure de percevoir des impôts sur les entreprises non résidentes qui tirent des revenus du marché nigérian, sans présence physique. Cela garantit en outre l’équité fiscale pour les entreprises locales », a-t-il déclaré.

Il a également indiqué que « le service s’est transformé en une organisation centrée sur les données, tirant parti des données dans la prévision des recettes, la planification, la formulation de la politique fiscale et la conduite de la conformité et de l’application ».

Il a ajouté que l’un des facteurs contribuant au succès du FIRS était l’échange d’informations avec d’autres autorités fiscales, à la fois en interne et dans d’autres pays, ainsi que le fait que le FIRS soit une institution axée sur le client qui a mis en place des mesures pour rendre la conformité volontaire plus facile que jamais pour les contribuables.

Dans ses remarques, Mallam Ousmane Mahamane, le directeur général de l’Autorité fiscale du Niger, a déclaré qu’il y avait un besoin urgent de coopération fiscale internationale entre les deux institutions.

Par ailleurs il a indiqué que son autorité fiscale cherchait à établir des relations avec le FIRS qui couvriraient le commerce transfrontalier, le secteur pétrolier, le secteur des télécommunications, la numérisation des procédures fiscales, l’échange d’informations fiscales, l’assistance en matière d’audit fiscal, la séparation des procédures administratives, la modernisation de l’administration fiscale et le développement des capacités humaines.

Il a félicité le président exécutif du FIRS pour ses « performances exceptionnelles » dans la mobilisation de plus de 6.405 milliards de dollars de recettes 

Sénégal-Gambie : un accord de non double imposition en gestation

Les deux États ont ouvert, ce lundi à Dakar, des négociations en matière fiscale pour s’assurer que les revenus perçus par leurs résidents, en contrepartie des investissements effectués, ne soient taxés qu’une fois.C’est une nouvelle qui devrait réjouir les contribuables des deux pays. Banjul et Dakar veulent en effet supprimer la double imposition sur les revenus. Elle découle de la souveraineté fiscale des États en vertu de laquelle, chacun peut exercer son droit d’imposer. L’un parce qu’il se considère comme l’État de résidence du bénéficiaire d’un revenu ou du propriétaire d’un bien, alors que l’autre peut estimer que ce revenu trouve sa source sur son territoire ou que le bien considéré y est situé.

Or, souligne le ministre sénégalais des Finances et du Budget, la fiscalité applicable dans deux États sur les mêmes revenus réalisés constitue une entrave à la libre circulation dès lors qu’elle n’empêche pas la double imposition d’un même revenu réalisé dans un État par une personne physique ou morale résidente d’un autre pays.

Pour Abdoulaye Daouda Diallo, les conventions fiscales sont conclues pour favoriser l’émergence d’un environnement fiscal favorable aux affaires grâce à l’élimination de cette règle.

Ces textes, explique l’argentier de l’Etat du Sénégal, ont également pour objet de prévenir la fraude et l’évasion fiscales internationales. Selon le ministre, ces pratiques, évolutives, multiformes et complexes représentent de nos jours une sérieuse menace à laquelle les États sont confrontés dans la préservation de leur assiette fiscale.

La fraude, ajoute M. Diallo, oblige à accroître les taux appliqués aux revenus des contribuables honnêtes, et par conséquent, rend difficile le consentement volontaire à l’impôt.

Ainsi, pour répondre à une telle exigence, les conventions fiscales prévoient une procédure d’échange de renseignements et une assistance au recouvrement, informe le ministre des Finances et du Budget.

Les conventions fiscales, poursuit-il, contribuent à favoriser le développement des échanges, dans la mesure où elles garantissent aux contribuables des États contractants plus d’équité et de sécurité en matière d’imposition. Cela se matérialiserait par l’instauration de règles claires, prévisibles et d’une procédure de règlement des différends. 

C’est ce qui explique, d’après le ministre, la clause de non-discrimination qui vise à protéger les contribuables d’un des deux États contre les discriminations qu’ils pourraient avoir à subir dans l’autre État.

A ce titre, précise le ministre des Finances et du Budget, ces accords sont un cadre privilégié pour promouvoir les investissements et les transferts de compétences, tout en favorisant la mise en place d’un climat de confiance chez les investisseurs.

Autant de raisons qui justifient, d’après Abdoulaye Daouda Diallo, la conclusion rapide d’une convention fiscale tendant à l’élimination de la double imposition et à prévenir la fraude fiscale entre nos deux pays. L’objectif principal serait l’attractivité pour les opérateurs nationaux et pour l’investissement privé étranger.

Inflation en Afrique, un lien avec la guerre en Ukraine ?

Sur les marchés traditionnels comme dans les supermarchés du continent, les prix des denrées de première nécessité ne cessent de flamber alors que certains experts font un rapprochement entre cette situation et l’invasion russe en Ukraine.Le monde retient encore son souffle au huitième jour des bombardements russes chez son voisin ukrainien. Si les Africains n’ont pas encore fini de dénoncer les « mauvais traitements » de leurs compatriotes dans ce théâtre de guerre, ils sont confrontés chez eux par une hausse démesurée des prix des produits alimentaires de base. Une situation qui met les États, les consommateurs et le secteur privé sous pression.

Dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali ou en Mauritanie, le sac de farine de blé de 50 kg a sensiblement augmenté de même que le litre d’huile et le kilo de pommes de terre. Un alourdissement de la facture des courses alimentaires qui entraîne des protestations contre la vie chère.

Plusieurs Etats ont pris une batterie de mesures, allant de l’instauration de prix plafond à la suspension des taxes à l’importation ou douanières en passant par la baisse de TVA et le renforcement des contrôles des tarifs réglementés, dans le but de protéger le pouvoir d’achat.

Au Sénégal, le président Macky Sall a annoncé notamment une baisse des prix la semaine dernière. Il s’agit de l’huile qui passe de 1200 FCFA à 1100 FCFA le litre, du riz brisé non parfumé de 15.000 FCFA le sac de 50 kg à 13.750 FCFA et du kilogramme de sucre de 625 FCFA à 600 FCFA. « Ces importantes mesures, au bénéfice des populations, auront un impact aussi bien au niveau de la mobilisation des recettes qu’au niveau budgétaire pour un montant global annuel de près de 50 milliards FCFA », avait assuré le chef de l’Etat sénégalais.

 Un «choc majeur» sur l’économie

Cependant, tous les commerçants, à l’image de Unacois/Jappo, ne sont pas d’accord avec ces mesures. Ils fondent leur raisonnement sur l’inflation sur les importations, consécutive au contexte de tensions entre la puissance russe et les occidentaux. « Le ministre du Commerce ne nous a pas consultés, alors que les prix de certains de ces produits sont homologués par les cours mondiaux. Pis, les prix indiqués ne peuvent pas être appliqués », a fait savoir Moustapha Lô, membre de cette association.

« Il n’y a que les importateurs qui sont en face des traders. (…) Ils importent en même temps que l’inflation qui s’est accentuée avec la guerre en Ukraine, mais aussi le rétrécissement et le recentrage des produits d’exportation de certains pays avec les effets de la pandémie de Covid », explique-t-il dans le journal Vox Populi.

L’économiste algérien Rabah Arezki semble appuyer cette thèse, en relevant dans une tribune publiée par Le Monde que « l’Afrique est très vulnérable à la hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires ».  Il met en garde contre un « choc majeur » pour les ménages du continent, du fait des répercussions de l’offensive russe sur les marchés.

« L’invasion de l’Ukraine par la Russie a accentué la tendance à la hausse, déjà bien prononcée, des prix de l’énergie et des produits alimentaires. En plus d’être producteurs de gaz naturel et de pétrole, la Russie et l’Ukraine comptent ensemble pour à peu près 30 % de la production globale de blé et 80 % de l’huile de tournesol », a expliqué l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Alors que le cessez-le-feu réclamé par l’Ukraine et la communauté internationale n’est pas encore obtenu, les sanctions des occidentaux continuent de se durcir contre la Russie, maintenant l’avenir économique du monde, notamment des Africains, dans une posture floue.

Cédéao : la Cour de justice plaide pour l’harmonisation des systèmes judiciaires

Edward Amoako Asante, le président de la juridiction régionale, souhaite davantage que le droit communautaire corresponde aux lois en vigueur dans les États membres.Achever l’intégration juridique au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), c’est l’objectif d’Edward Amoako Asante. Le président de la Cour de justice de la Cédéao a déclaré qu’ « il est de la plus haute importance que les États membres transposent dans leur législation nationale le Traité révisé de la Cédéao de 1993
ainsi que les protocoles et les actes additionnels de la communauté ».

Il s’exprimait hier mercredi à Kwara, dans le Nord du Nigeria, lors d’un forum destiné aux juges, magistrats et fonctionnaires de la Justice. Cette activité s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation de la Cour de justice de la Cédéao.

Dans son propos, Edward Amoako Asante a souligné la nécessité « d’approfondir les relations entre les juges de la Cour de justice de la Cédéao et les tribunaux nationaux des États membres ».

Pour lui, c’est « crucial » dans le processus d’intégration. Le président de la Cour de justice de la Cédéao n’a pas manqué de rappeler que sa juridiction n’est pas en concurrence avec les tribunaux nationaux. Au contraire, a affirmé le juge, leurs rôles sont « complémentaires ».

La Bdeac va décaisser 189,5 milliards F CFA

La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) s’engage à financer sept projets pour l’émergence de cette partie du continent noir.En ce début d’année, l’enveloppe promise par la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) établit « un nouveau record » dans la mesure où elle représente « plus de la moitié du volume de l’ensemble des engagements de l’exercice précédent », se félicite l’institution financière.

Les projets accélérant l’intégration de la sous-région occupent « une place importante » dans ces financements conclus lundi dernier par le Conseil d’administration et l’Assemblée Générale de la Bdeac réunis en visioconférence.

Il s’agit notamment, détaille la source, du Projet de construction du nouvel Aéroport de Libreville (Gabon), du Projet de réhabilitation et d’équipement du Chemin de Fer Congo-Océan (Congo) et du Projet d’aménagement de la route Akurenam-Minang (Guinée équatoriale).

En outre, la Banque accompagne le secteur privé dans l’agro-industrie, l’industrie, la santé pharmaceutique et la microfinance. La Bdeac, « avec ces nouveaux financements, porte ses interventions en faveur des projets intégrateurs à plus de 309 milliards F CFA (et dépasse) les engagements pris lors de la table-ronde des bailleurs de fonds de Paris (France) en novembre 2020 (308 milliards FCFA) », souligne-t-elle.

La Cedeao lance un Comité régional de facilitation des échanges

L’organe va coordonner les comités nationaux en charge de la libre circulation des biens et des personnes.L’Afrique de l’Ouest fait un pas de plus vers l’intégration économique. En effet, la capitale togolaise, Lomé, abrite depuis le 21 février dernier la première réunion du Comité régional de facilitation des échanges (CRFE) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). L’activité qui dure trois jours, marque également le lancement officiel de ce nouvel organe communautaire.

Sorte d’institution faîtière des comités nationaux en charge de la libre circulation des biens et des personnes et composée de représentants des ministères du Commerce, des administrations des douanes et du secteur privé, le CRFE doit servir de plateforme de coopération et de coordination, pour une mise en œuvre harmonisée des réformes résultant des divers engagements.

Selon le ministre togolais du Commerce, Kodjo Adedze, la mise en place du CRFE marque « une étape décisive dans le renforcement de l’intégration commerciale dans l’espace Cedeao » car, « après 47 ans de vie de l’organisation commune, des obstacles, même du moyen âge, subsistent encore aux frontières et éloignent de l’objectif ».

« Il est donc impérieux que ces tracasseries inutiles d’un autre âge soient prises au sérieux et bannies », a-t-il indiqué à l’ouverture des travaux.

Le Mali saisit la Cour de justice de l’Uemoa

Les autorités de transition ont mandaté un collectif d’avocats pour contester les sanctions de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).Ce lundi 21 février, la Charte de la transition a été modifiée pour permettre au colonel Assimi Goïta de présider aux destinées du Mali durant les cinq prochaines années. Dans ce contexte, un communiqué a annoncé l’introduction de deux recours auprès de la Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) basée à Ouagadougou, au Burkina Faso.

Le premier, précise le document, « tend à obtenir l’annulation des décisions » prises le 9 janvier dernier par les dirigeants ouest-africains. Le second vise « à demander la suspension de l’exécution des sanctions eu égard aux effets gravement préjudiciables à l’Etat du Mali, aux populations maliennes et africaines vivant au Mali », explique la source.

Ces recours ont été déposés par un pool de six avocats maliens conduit par Maître Moustapha S. M. Cissé, Bâtonnier de l’Ordre des avocats du pays. Et le Greffe de la juridiction régionale les a enregistrés le 15 février 2022. 

Les sanctions prononcées par l’Uemoa à l’encontre du Mali sont notamment la fermeture des frontières avec les pays membres de l’espace communautaire, le gel des actifs au sein de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao) et la suspension des transactions sauf pour les produits de première nécessité et pharmaceutiques.

Le sommet UE-UA soulève de « grands espoirs », selon Faki Mahamat

Le sixième sommet euro-africain suscite de « réelles » attentes au sein des gouvernements, des élites et des peuples des deux continents, a soutenu jeudi le président de la Commission de l’Union africaine.

Le changement s’impose désormais dans les relations entre l’Afrique et l’Europe. S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre qui se tient à Bruxelles, la capitale de l’UE, Moussa Faki Mahamat a fait savoir que « de grands espoirs sont soulevés aujourd’hui par notre sommet. Les attentes qu’il suscite au sein des gouvernements, des élites et des peuples des deux continents sont réelles ».

Quarante chefs d’Etat et de gouvernements africains et vingt-sept dirigeants européens sont réunis dans la capitale belge pour un sommet de refonte de la relation Afrique-Europe. Les dirigeants se retrouvent deux jours autour de tables rondes thématiques pour élaborer une série de projets concrets dans tous les domaines.

C’est ainsi que le président de la Commission de l’Union Africaine a mis hier sur la table une série de questions à propos de l’avenir des relations des deux continents. « Sera-t-il par ses décisions innovantes et courageuses ce sommet d’un partenariat rénové, revitalisé, nourri d’une âme nouvelle de pragmatisme créateur de projets concrets, structurants et transformateurs dont l’espérance a marqué ses travaux préparatoires ? Saura-t-il refonder les relations Afrique-Europe, dont le solide socle invite instamment à une adaptation à l’évolution mondiale vertigineuse où les exigences de rationalité, de technicité, de transparence, de redevabilité, d’égalité, sont les vrais paramètres de performance et de modernité de la gouvernance ? », s’est interrogé le Tchadien.

D’après M. Mahamat, il se dégage du parcours jusqu’ici accompli par le partenariat UA-UE « une préoccupation sur le comment de la mise en œuvre efficace et efficiente des différentes activités figurant dans les plans d’action. La lisibilité du partenariat ne pouvant être reflétée que dans des résultats tangibles. Ce souci du comment interpelle notre commune réflexion ».

Selon le président de la CUA, « deux paramètres » pourraient être conjointement pris en compte, à savoir, d’une part les mécanismes de financement et d’autre part les mécanismes de suivi et d’évaluation des projets et programmes.

Moussa Faki Mahamat souligne que les mécanismes classiques ont « clairement affiché leurs limites », invitant les deux Unions à « en inventer de nouveaux plus souples, plus efficaces, plus producteurs de résultats ». Pour lui, ces dernières devront surtout « coopérer plus efficacement dans la lutte contre les flux financiers illicites et rapatrier les fonds issus de tels flux vers l’Afrique ».

Par conséquent, « la bonne pratique d’évaluation périodique et régulière mérite d’être rapidement prise en compte, car elle offre le bénéfice de faciliter les ajustements conjoncturels requis et d’envisager l’avenir avec plus d’assurance et de maîtrise », suggère le Tchadien.

Afrique du Sud : le processus de demande de visas assoupli

Le gouvernement sud-africain ambitionne de booster les entrées dans son territoire.Jeudi soir, Cyril Ramaphosa, le président de l’Afrique du Sud, a promis l’amélioration du système de délivrance de visas lors du discours annuel sur l’état de la nation. Cette mesure concerne les demandes de visas pour le tourisme, les affaires et le travail.

À en croire M. Ramaphosa, il est temps de « moderniser » davantage ladite procédure. Depuis l’année dernière, des visas électroniques ont été lancés par l’Afrique du Sud dans 14 pays du monde entier dont la Chine, l’Inde, le Kenya et le Nigeria.

Cette dynamique va se poursuivre selon le successeur de Jacob Zuma. La nation arc-en-ciel espère attirer de bons profils pour son économie et accélérer la reprise du secteur touristique.

Sénégal : « bilan satisfaisant » d’internalisation des directives de l’Uemoa

En 2021, Dakar a atteint un taux moyen de mise en œuvre des réformes de 76,1 % et un taux moyen d’exécution technique des projets et programmes de 81 %.Si la pandémie de la Covid-19 a rudement malmené l’économie sénégalaise, elle n’a cependant pas empêché le pays de faire des progrès dans le respect de ses engagements communautaires. C’est ce qui ressort des résultats de la 7e revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) au Sénégal présentée ce jeudi dans la capitale sénégalaise.

Dans le cadre de la revue 2021, les évaluations ont porté sur 116 réformes et 9 projets et programmes. Ceux-ci concernent plusieurs domaines sectoriels répartis en trois composantes : la gouvernance économique et la convergence, le marché commun et les réformes structurelles.

« Au niveau du Sénégal, les trois composantes ont évolué de façon relativement homogène. Pour la gouvernance économique et la convergence, nous sommes à presque 2 % de progression. Pour le marché commun, nous sommes aussi à presque 2 % et pour les réformes structurelles à presque 2,8 %  », a indiqué le président de la Commission de l’Uemoa, le Sénégalais, Abdoulaye Diop.

Selon lui, pour aller de l’avant, gagner les batailles de la compétitivité, de la croissance et de la résilience, les économies de la zone ont besoin de réformes structurelles fortes. « Or, relève-t-il, dans cette composante, le Sénégal a connu des gains de près de 2,8 %. Ce qui est important. Parce qu’il faut que l’effort soit bien calibré, homogène dans le temps et dans les composantes pour que l’on puisse avoir des résultats durables ».

En outre, M. Diop s’est félicité de la performance du Sénégal : « Ce que je retiens fondamentalement est l’engagement du ministre et de ses collègues pour prendre les mesures nécessaires afin d’aller vers des efforts supplémentaires, des performances que nous aurons à constater lors des prochaines revues ».

« Il s’agit là d’un résultat satisfaisant dont il faut se réjouir », a déclaré de son côté le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, ajoutant qu’il y a encore beaucoup de choses à faire. Il s’est ainsi engagé à effectuer des efforts beaucoup plus importants pour essayer d’internaliser le maximum de textes.

Des difficultés à surmonter

Pour parvenir à une application complète des directives de l’Uemoa, le Sénégal et les autres pays de l’espace communautaire devront relever quelques obstacles. Il s’agit entre autres des droits d’établissement, des professions libérales, de la passation des marchés publics, de la charge à l’essieu…

« Nous sommes dans une communauté où il nous faut avoir un même niveau d’application du dispositif réglementaire. C’est ce qui justifie notre travail à avoir des textes à internaliser parce que les législations sont différentes. Et il faut quand même, pour avoir une économie communautaire, travailler à avoir un dispositif réglementaire commun », a expliqué Abdoulaye Daouda Diallo.

La libre circulation des biens et des services est l’autre objectif que les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine doivent atteindre. A ce propos, le ministre des Finances et du Budget a rappelé que le président Macky Sall a décidé récemment de regrouper tous les organes de contrôle routier sur un même site. Cette mesure devrait limiter les tracasseries que rencontrent les transporteurs sur les différents corridors.

« Nous sommes très satisfaits. Je pense que cela constituera un point important pour pousser les autres Etats où nous avons des difficultés sur ce point à faire avancer les choses », a estimé Abdoulaye Diop.

Tout en reconnaissant les difficultés inhérentes à la marche de l’Union, l’ancien ministre sénégalais du Budget a souligné la nécessité de veiller à assurer l’effectivité dans la mise en œuvre de tous les textes communautaires.

Par ailleurs, le président de la Commission de l’Uemoa a plaidé pour une meilleure collaboration dans le domaine de l’enseignement supérieur. Des progrès sont ainsi à faire en ce qui concerne l’organisation du baccalauréat pour assurer une plus grande mobilité des étudiants dans l’espace communautaire.

De même, il a préconisé de transposer le plus efficacement possible les actes pris dans le domaine de la mutualité sociale. S’agissant des marchés publics, M. Diop a indiqué qu’il faut travailler à ce qu’ils puissent permettre une bonne exécution des projets et programmes aussi bien au niveau des Etats que de la communauté. Tout cela, en gérant la double contrainte que constitue la célérité, mais également la transparence.

« L’objectif est d’être dans une communauté forte et où les conditions de concurrence sont davantage assainies », a soutenu Abdoulaye Daouda Diallo, assurant que le gouvernement sénégalais s’est engagé à faire tous les efforts qu’il faut pour respecter ses engagements communautaires.

Sanctions de la Cédéao : le Mali ouvre la voie au dialogue

Le gouvernement malien annonce avoir mis en place un « Mécanisme de Concertation » pour soutenir la dynamique de la poursuite du dialogue avec la Cédéao, l’Union africaine (UA) et la communauté internationale, « concernant la conduite de la transition ».Serait-on en train d’assister à un dégel entre les autorités maliennes de la transition et les organisations sous-régionales ? Dans un communiqué publié mercredi 9 février, le porte-parole du gouvernement malien annonce la mise sur pied d’un mécanisme pour sortir le pays de cette impasse caractérisée par l’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).

Le colonel Abdoulaye Maïga, par ailleurs ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, explique que cet instrument a « pour but de rechercher une solution conciliant les aspirations du Peuple Malien et les demandes de la Communauté internationale, notamment à travers l’adoption d’un chronogramme consensuel » par rapport à la durée de la transition.

Ce mécanisme est structuré en deux groupes qui ont déjà commencé leurs travaux. La première réunion du « Groupe de dialogue au niveau ministériel » a été tenue le 31 janvier 2022, sous la présidence du ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

Pour sa part, le « Groupe de travail élargi » a tenu, le 8 février 2022, sa réunion inaugurale, présidée par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Il souligne que le gouvernement malien, « à travers cette initiative, renouvelle son engagement pour le retour à un ordre constitutionnel normal et sa disponibilité constante au dialogue et au consensus pour la réussite de la Transition ».

 Consensus

Selon le communiqué, le Groupe de dialogue au niveau ministériel  a pour mission de « faciliter le dialogue entre les parties prenantes
et d’œuvrer à un rapprochement de positions et à la recherche de compromis sur les questions en suspens ».

Coordonné par le ministre Abdoulaye Diop, il est composé du Ghana, qui assure la présidence en exercice de la Cédéao, de la Mauritanie, du Nigeria, du Sénégal, qui occupe la tête de l’Union Africaine depuis le 5 février dernier, ainsi que de la Sierra Leone et du Togo. Par ailleurs, la Cédéao, l’Union Africaine et les Nations Unies sont les trois institutions cooptées dans ce premier groupe.

Pour le Groupe de travail élargi, sa mission consiste à « faire l’évaluation technique du projet de chronogramme de la Transition présenté à la Cédéao ». Le 9 janvier dernier, l’organisation sous-régionale avait rejeté la proposition de cinq ans révisable du gouvernement malien pour une nouvelle durée de la transition avant de prononcer de lourdes sanctions contre le pays qui cherche aujourd’hui à dépasser cette situation.

Cette dernière est préjudiciable à beaucoup de citoyens ouest-africains qui continuent de dénoncer des « mesures impopulaires » de la Cédéao. La fermeture des frontières avec le Mali au sein de l’espace sous-régional et la suspension des échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité plongent plusieurs acteurs dans le désarroi. « Même pour se dire bonjour, on se met de chaque côté de la frontière. C’est pitoyable », déplore un habitant de Kidira, ville sénégalaise frontalière du Mali.

Statu quo

Par ailleurs, le colonel Abdoulaye Maïga, qui coordonne le Groupe de travail élargi du Mécanisme de Concertation, aura l’occasion de chercher des solutions en compagnie des représentants du gouvernement de son pays et des membres du Comité local du suivi de la Transition (la Cédéao Union Africaine, les Nations Unies, le Ghana et le Nigeria), assistés de personnes ressources et d’experts compétents, souligne le document reçu à APA.

Dans une longue note technique sur le Mali, il y a deux semaines, la Cédéao a tenté de justifier ses sanctions très critiquées par l’opinion malienne et dans certains pays du continent. « La Cédéao demande seulement aux autorités de la transition militaire de permettre aux Maliens de choisir eux-mêmes leurs dirigeants ».

Si l’organisation était attendue lors de son dernier sommet extraordinaire, tenu le 3 février à Accra, pour alléger les sanctions contre le Mali, elle a maintenu le statu quo. Souhaitant briser l’image de « club de chefs d’État » qu’on lui colle, la Cédéao veut prouver que c’est bien le respect de la volonté du peuple qu’elle essaie de défendre, en prônant l’organisation d’« élections démocratiques ».

Macky Sall « l’Afrique dispose du potentiel nécessaire pour assurer son émergence »

Le président sénégalais Macky Sall, est convaincu que l’Afrique est convaincu que dispose d’énormes potentiels économies pour poursuivre son décollage économique.Dans un extrait de son discours prononcé au siège de l’UA à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, Macky Sall a posé la question des économies africaines. « Nos urgences sont aussi économiques. L’Afrique continue d’accuser du retard dans le domaine du développement malgré ses énormes potentialités : 30 millions de km2 ; plus d’un milliard d’habitants ; d’importantes réserves en eau et hydrocarbures; 60% des terres arables non exploitées du monde ; 40% des réserves d’or ; 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine ; 85% des réserves de phosphates ; plus de 50% des réserves de cobalt et un tiers des réserves de bauxite » indique-t-il. 

Le président Sall est convaincu qu’en dépit de ses handicaps, « l’Afrique dispose du potentiel nécessaire pour assurer les conditions de son émergence ». Il s’est réjoui des progrès réalisés par plusieurs pays au plan économique malgré un contexte sanitaire difficile ces deux dernières années. « Dans sa grande majorité, notre continent progresse. Les gouvernements sont à la tâche. Il y a une jeunesse créative qui entreprend et réussit. Des millions d’hommes et femmes travaillent, investissent et créent de la richesse. Toutes ces énergies positives contribuent à la transformation structurelle du continent en faisant émerger l’Afrique des infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires ; l’Afrique des centrales électriques, de l’agro business, des plateformes industrielles et numériques » dit-il.

L’Afrique que nous voulons se construit dès à présent indique le président sénégalais qui se félicite du thème de ce sommet « renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : accélérer le capital humain et le développement social et économique » proposé par le président ivoirien Alassane Ouattara.

Un thème qui rappelle selon le nouveau président de l’UA « l’urgence de réaliser notre souveraineté alimentaire en produisant plus et mieux dans l’agriculture, l’élevage et la pêche par: – la modernisation de nos outils et méthodes de production, de conservation et de transformation ; l’amélioration des intrants, la maitrise de l’eau, le développement des chaines de valeurs et la facilitation de l’accès aux marchés » conclut-il.

Macky Sall : « l’Afrique émergente doit compter sur les jeunes et les femmes » (UA)

Dans son discours en tant que nouveau président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall a réservé une partie importante aux jeunes et femmes du continent.« Les jeunes doivent rester au centre de nos politiques publiques, parce qu’ils forment la majorité de notre population, et que nous ne pourrons tirer avantage du dividende démographique que si notre jeunesse reçoit l’éducation et la formation adéquates qui la préparent à la vie active » a indiqué le chef d’Etat sénégalais à la tribune de l’Union africaine 

A côté des jeunes, les femmes continueront de jouer un rôle prépondérant dans ce décollage économique de l’Afrique souligne Macky Sall. « La condition féminine nous interpelle, parce que les femmes constituent l’autre moitié du continent. L’Afrique ne peut se développer quand des millions de femmes et de filles continuent de subir des traitements violents, inégalitaires et discriminatoires » soutient-il.

C’est pour cela que « j’appelle à une plus grande mobilisation des pouvoirs publics, des leaders d’opinion, de la société civile, des familles et des communautés contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles, et pour leur autonomisation » a lancé le président de l’Union africaine au siège de l’Organisation a Addis Abeba. « C’est une condition essentielle du progrès de notre continent et de notre bien-être collectif » assure-t-il.

UA: discours du président Macky Sall lors de son investiture

Le président sénégalais Macky investi président de l’Union africaine ce samedi à Addis Abeba en Éthiopie, vient de prononcer son discours à la 35ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union AfricaineVoici l’intégralité du discours 

 Excellences, Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement, chers collègues,  

 Mesdames, Messieurs les Ministres,   

 Monsieur le Président de la Commission de l’Union,

 Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et chefs de délégations,   

Mesdames, Messieurs,   En votre nom et au mien propre, je tiens d’abord à remercier le gouvernement et le peuple éthiopiens pour l’accueil convivial et l’hospitalité chaleureuse qu’ils nous réservent, une fois de plus, dans la cité légendaire d’Addis Abeba, berceau de notre rêve de liberté et d’unité africaines.

 

Je mesure l’honneur et la responsabilité qui s’attachent à la confiance dont vous venez de m’investir, ensemble avec les membres du Bureau, pour conduire les destinées de notre Organisation pendant un an.

 Je vous en remercie et vous assure de notre engagement à travailler de concert avec tous les pays membres dans l’exercice de notre mandat.

 

Je rends hommage aux Pères fondateurs de l’Organisation. 

Six décennies après, leur vision lumineuse continue d’inspirer notre vivre ensemble et d’éclairer notre marche solidaire vers l’idéal d’intégration africaine.  

 

C’est justement dans cet esprit panafricaniste que le Président Léopold Sédar Senghor avait proposé, au sommet de l’OUA de juillet 1964, d’instituer « une autorité politique et morale permanente de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement » pour donner une impulsion de haut niveau à la conduite des affaires continentales.  

 

C’est ainsi qu’est née la charge de Président en exercice de notre Organisation ; charge dont le Président Félix Antoine Tshisekedi Tchilombo,s’est acquitté avec dévouement.

 

Merci cher Félix, pour les efforts considérables que tu as consacrés au service de notre continent.  

Alors que notre Union célèbre son 20èmeanniversaire cette année, nous pouvons être fiers des progrès accomplis dans le cadre d’initiatives majeures telles que le NEPAD, le PIDA, le MAEP, la Vision 2063, la réforme institutionnelle, la Grande Muraille Verte, la ZLECAF et plus récemment notre riposte coordonnée contre la pandémie COVID-19.  

En même temps, nos défis restent nombreux et pressants; qu’il s’agisse de la paix et de la sécurité, des changements anti constitutionnels de gouvernement, de la protection de l’environnement, de la santé et du développement économique et social.  

L’urgence de paix et de sécurité nous rappelle notre responsabilité particulière dans la lutte contre le terrorisme, le règlement pacifique des différends entre pays membres, et la prise en charge des situations de crises internes.

 Nous ne pouvons détourner nos regards de toutes ces vies perdues, ces familles endeuillées, ces millions de personnes déplacées ou réfugiées, ces écoles et structures de santé fermées et ces cohésions sociales désintégrées.

 

Le bon sens commande de faire taire les armes et construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits.

Les antagonismes dispersent nos efforts et nous retardent sur le chemin dudéveloppement.

 

J’appelle à un examen de conscience pour réaliser la paix des braves afin de mieux nous consacrer aux autres urgences qui nous préoccupent.  

 

Il en est ainsi de la crise sanitaire liée à la pandémie COVID-19, et la nécessité d’assurer au plus vite notre souveraineté pharmaceutique et médicale.

  Je remercie vivement le Président Cyril Ramaphosa qui, avec l’appui de la Commission et de Africa CDC, s’est beaucoup investi dans la riposte anti COVID, aussi bien pour l’accès au vaccin que pour sa production en Afrique.

 

 A l’épreuve de la crise, tout un écosystème de produits hygiéniques, pharmaceutiques et médicaux a vu le jour sur le continent.

La production de vaccins est déjà en cours dans certains pays et d’autres vont suivre.

  Au-delà de la riposte anti COVID, il serait donc indiqué de maintenir cette nouvelle dynamique en gardant les questions de santé au cœur de notre agenda, afin de soutenir l’émergence d’une industrie pharmaceutique africaine capable de satisfaire nos besoins essentiels, et faire face à des pandémies comme le VIH-Sida, la tuberculose et le paludisme. 

 

J’attire également l’attention de notre sommet sur les ravages du cancer, un tueur silencieux qui cause près de 20 millions de décès par an dans le monde, dont plus de 

700 000 en Afrique.

 S’y ajoute que 40% de nos pays ne disposent d’aucune unité de traitement par radiothérapie.

 En réponse à cette situation préoccupante, l’Agence internationale de l’Energie a lancé l’initiative Rays of hope, Rayons de l’espoir, afin de soutenir les capacités des Etats membres, africains en particulier, dans la lutte contre le cancer, grâce aux technologies nucléaires, notamment l’imagerie médicale, la médecine nucléaire et la radiothérapie.  

J’encourage vivement nos pays à appuyer la campagne Rays of Hope de l’AIEA qui contribue à la réalisation des ODD et de l’Agenda 2063.  

 

Nos urgences sont aussi économiques.

L’Afrique continue d’accuser du retard dans le domaine du développement malgré ses énormes potentialités : 30 millions de km2 ; plus d’un milliard d’habitants ; d’importantes réserves en eau et hydrocarbures; 60% des terres arables non exploitées du monde ; 40% des réserves d’or ; 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine ; 85% des réserves de phosphates ; plus de 50% des réserves de cobalt et un tiers des réserves de bauxite.

 C’est dire qu’en dépit de ses handicaps, l’Afrique dispose du potentiel nécessaire pour assurer les conditions de son émergence. 

 

Du reste, dans sa grande majorité, notre continent progresse.

Les gouvernements sont à la tâche.

Il y a une jeunesse créative qui entreprend et réussit.

Des millions d’hommes et femmes travaillent, investissent et créent de la richesse.

 Toutes ces énergies positives contribuent à la transformation structurelle du continent, en faisant émerger l’Afrique des infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires ; l’Afrique des centrales électriques, de l’agro business, des plateformes industrielles et numériques.

 C’est justement dans l’esprit de cette Afrique sur la voie de l’émergence que s’inscrit le thème de notre sommet, sur proposition pertinente du Président Alassane Ouattara : « Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : accélérer le capital humain et le développement social et économique ».  

 

Ce thème nous rappelle l’urgence de réaliser notre souveraineté alimentaire en produisant plus et mieux dans l’agriculture, l’élevage et la pêche par:  – la modernisation de nos outils et méthodes de production, de conservation et de transformation ;   

– l’amélioration des intrants, la maitrise de l’eau, le développement des chaines de valeurs et la facilitation de l’accès aux marchés.

 

 L’Afrique émergente doit aussi compter sur ses forces vives : les jeunes et les femmes.

 Les jeunes doivent rester au centre de nos politiques publiques, parce qu’ils forment la majorité de notre population, et que nous ne pourrons tirer avantage du dividende démographique que si notre jeunesse reçoit  l’éducation et la formation adéquates qui la préparent à la vie active.

 

 La condition féminine nous interpelle, parce que les femmes constituent l’autre moitié du continent.

 

L’Afrique ne peut se développer quand des millions de femmes et de filles continuent de subir des traitements violents, inégalitaires et discriminatoires.

 J’appelle à une plus grande mobilisation des pouvoirs publics, des leaders d’opinion, de la société civile, des familles et des communautés contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles, et pour leur autonomisation.

 

C’est une condition essentielle du progrès de notre continent et de notre bien-être collectif.   

Chers collègues, mesdames, messieurs,  

Si le destin de notre continent se joue entre nos mains, il reste aussi tributaire d’une gouvernance politique, économique et financière mondiale qui fait peu de place à nos pays. 

 

 En votre nom, je poursuivrai notre plaidoyer pour un multilatéralisme plus ouvert, plus transparent et plus inclusif; à commencer par une représentation plus équitable de l’Afrique au Conseil de Sécurité des Nations Unies, conformément au consensus d’Ezulwini.   

 

Je souhaite également que nous portions davantage nos efforts sur la réforme de la gouvernance économique et financière internationale pour un meilleur accès de nos pays aux sources de financement du développement.  

 

Nos économies sont sous financées, parce que des règles et procédures rigides entravent l’accès de nos pays à des prêts consistants de longue durée, et à des taux supportables, pour le financement de leurs besoins de développement économique et social.

 Nos économies sont aussi mal financées, parce qu’elles continuent de payer des taux d’intérêt trop élevés, à cause d’un système inéquitable d’évaluation du risque d’investissement en Afrique.   

 

A titre d’exemple, en 2020, alors que le monde entier subissait de plein fouet l’impact de la COVID-19, 18 des 32 pays africains évalués par au moins une des grandes agences d’évaluation ont vu leur notation dégradée ; soit 56% contre une moyenne mondiale de 31%.

 

D’autre part, des études montrent qu’au moins 20% des paramètres de notation de nos pays dépendent de facteurs plutôt subjectifs, par exemple d’ordre culturel ou linguistique, donc sans relation avec les fondamentaux qui déterminent la stabilité d’une économie.

 

Tout cela fait que la perception du risque d’investissement en Afrique reste toujours plus élevée que le risque réel ; ce qui renchérit les primes d’assurance, rend le crédit plus cher et pénalise ainsi la compétitivité de nos économies.  

 

Avec le soutien de la Commission, il me parait nécessaire de mettre en place une task forcede l’Union pour étudier plus en avant la problématique du financement de nos économies, y compris par la réforme des règles de l’OCDE y afférentes, la création d’une Agence panafricaine de notation et la mise en place d’un Mécanisme de stabilité financière sur lequel la Banque Africaine de Développement travaille déjà.

 

D’autres efforts pourraient davantage porter sur l’harmonisation de nos législations nationales et l’échange des meilleures pratiques dans l’industrie minière et des hydrocarbures pour une juste rémunération de nos ressources.

 

  Ces chantiers pourraient certes prendre du temps, mais il me semble nécessaire de passer des revendications aux actes en jetant les fondements de leur construction.

 

Dans l’immédiat, je poursuivrai notre plaidoyer pour la réallocation des DTS.  Avec l’émission historique de Droits de Tirages Spéciaux à hauteur de 650 milliards de dollars, l’Afrique a pu disposer de son quota de 33 milliards de dollars pour renforcer sa résilience.

C’est un acquis considérable.  Mais au regard de l’impact profond de la crise, l’Afrique a besoin d’un financement additionnel d’au moins 252 milliards de dollars d’ici à 2025 pour contenir le choc et amorcer sa relance économique.

 

En conséquence je poursuivrai notre plaidoyer pour la réallocation en faveur des pays africains, selon des modalités à convenir, de 67 milliardsde dollars, mobilisables sur les quotas de DTS des pays riches qui y consentent, pour atteindre l’objectif de 100 milliards fixés au Sommet de Paris sur le financement des économies africaines.  

 

Il est important qu’une partie significative des DTS soit réallouée via la BAD, compte tenu de son rôle habituel dans le financement du développement, pour soutenir nos efforts de relance par des investissements de qualité, qui stimulent une croissance inclusive et durable.   

 

En outre, afin d’élargir nos possibilités de financement de grands projets de développement, le moment est venu de modifier l’Accord portant création du Fonds africain pour le Développement (FAD) ; ce qui lui permettra d’accéder aux marchés des capitaux et lever 33 milliards de dollars, comme effet de levier, en complément de ses fonds propres de 25 milliards de dollars.

 Plus de ressources pour le FAD lui donne plus de capacités de financement pour nos pays.  

 

En conséquence, j’appelle nos partenaires à engager avec nous le travail de modernisation du FAD, à l’image d’autres Institutions similaires, d’autant plus que son statut est resté quasiment inchangé depuis sa création en 1972.  

 

En votre nom, chers collègues, j’ai aussi la ferme intention de porter haut et fort notre message pour des partenariats rénovés, plus justes et plus équitables.

 

Plus de 60 ans après ses premières indépendances, l’Afrique est plus que jamais décidée à prendre son destin en mains.

 Notre continent ne saurait être la chasse gardée des uns contre les autres.

Nous sommes ouverts à tous les partenariats, sans exclusion, ni exclusivité, pourvu qu’ils soient mutuellement bénéfiques et respectueux de nos priorités de développement et de nos choix de société.   

 

Dans cet esprit, je salue les excellents résultats du Forum sur la coopération sino-africaine de novembre 2021 et du Sommet Turquie-Afrique de décembre dernier.  

 

J’ai confiance que nos rendez-vous avec l’Union Européenne dans quelques jours, et plus tard avec la Corée , la Russie, le Japon, le monde arabe, et certainement avec les Etats-Unis d’Amérique, s’inscriront dans la même dynamique.

 

Un autre défi nous interpelle : celui de la transition énergétique dans le contexte de la lutte contre le changement climatique dont l’Afrique est partie prenante.  

En marge de la COP 26 de Glasgow, des pays ont unilatéralement pris la décision de mettre fin au financement extérieur d’énergies fossiles, même propres comme le gaz, alors que certains parmi eux continuent d’utiliser des sources aussi polluantes que le charbon et le fuel.

 

 Au moment où, avec les importantes découvertes de ces dernières années, le gaz ouvre pour nos pays de réelles perspectives d’accès universel à l’électricité et de soutien à l’industrialisation, arrêter le financement de la filière gazière porterait gravement atteinte à nos efforts de développement économique et social.

 C’est pourquoi, en restant engagés dans la lutte contre le changement climatique selon le principe de la responsabilité commune mais différenciée, il est tout à fait légitime que nos pays réclament une transition énergétique juste et équitable.

 

 Ensemble, mobilisons-nous pour la réussite de la COP 27 que notre frère Abdel Fattah Al Sissi va accueillir.

 

 Chers collègues, mesdames, messieurs,  

Les défis que voilà, nous les relèverons en consacrant plus de temps à nos débats sur des questions vitales pour nos pays, avec des méthodes de travail rénovées et rationalisées, dans l’esprit de la réforme institutionnelle que nous avons menée sous la conduite dynamique du Président Paul Kagame.    

L’impératif de résultat nous presse de mettre en œuvre nos réformes pour améliorer les performances de l’Union, y compris par le renforcement de ses capacités financières.

 

Je pense à la répartition du travail entre l’Union, les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux, à la réforme des organes judiciaires et quasi judiciaires, à l’opérationnalisation du Fonds pour la paix et de la Force africaine en attente, ainsi qu’à une meilleure articulation des Agences.  

 

L’Afrique que nous voulons, c’est aussi celle qui recouvre l’intégralité de son patrimoine culturel.  

 

La restitution de notre patrimoine spolié restera au cœur de notre agenda, parce qu’il fait partie intégrante de notre identité civilisationnelle ; c’est ce qui nous relie à notre passé et forme le viatique que nous devons léguer aux générations futures.

 

 L’Afrique que nous voulons bâtir ne peut faire l’impasse sur son héritage culturel.

 Le temps ne saurait effacer notre mémoire collective.

Le poids de l’histoire et les pesanteurs du présent ne sauraient inhiber notre volonté de déconstruire les préjugés et les déterminismes qui entravent la marche de notre continent vers le progrès.  

Nous disons oui au « rendez-vous du donner et du recevoir» par le dialogue fécond des cultures et des civilisations ; mais non à l’injonction civilisationnelle qui nous dicterait nos choix et nos comportements.

 

 Dans l’esprit que voilà, je ne ménagerai aucun effort dans la défense des intérêts de notre Continent avec le soutien des membres de notre Bureau et le vôtre. 

 

Ainsi, et ensemble, nous pourrons apporter une nouvelle pierre à l’édifice continental de nos rêves : une Afrique en paix, plus libre, plus unie et plus solidaire ; une Afrique debout et en marche vers plus de progrès et de prospérité.

 

 Vive l’Afrique !  Vive l’Union Africaine !   

Je vous remercie.    

Cédéao : les décisions majeures du sommet d’Accra

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des État de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont pris plusieurs décisions majeures dans les différentes crises politiques qui secouent certains pays d’Afrique de l’Ouest.L’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé de maintenir la suspension du Burkina Faso de toutes les structures de l’Institution sous-régionale jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel.

Dans le communiqué publié à l’issue du Sommet extraordinaire d’Accra, au Ghana, le jeudi 3 février 2022, les dirigeants de la Cédéao ont demandé aux autorités militaires du Burkina Faso de mettre en place les institutions de la transition, d’adopter un calendrier de transition et de faciliter le retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais.

Ils ont instruit la Commission de la Cédéao d’assurer un engagement continu avec les nouvelles autorités à travers la mise en place d’un mécanisme de suivi, incluant l’Union africaine et les Nations unies, en vue d’accompagner le processus de transition.

Sur la situation politique en République de Guinée, la Conférence a pris note de la récente mise en place du Conseil National de Transition (CNT), en tant qu’organe législatif et a exprimé sa préoccupation quant à l’indisponibilité du calendrier de transition requis cinq mois après le coup d’Etat, tel que demandé par la Session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cédéao tenue le 16 septembre 2021.

En conséquence, « l’Autorité décide de maintenir toutes les sanctions déjà imposées à la Guinée et de demander à l’Autorité de transition de fournir à la Cédéao un calendrier acceptable pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel. L’organisation sous-régionale « réaffirmer sa disponibilité à accompagner la Guinée vers le retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais », indique le communiqué.

S’agissant de la situation politique en République du Mali, les chefs ouest-africains ont salué les conclusions de la 1057ème réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine tenue le 14 janvier 2022 entérinant toutes les décisions et sanctions de la Cédéao à l’égard du Mali.

« L’Autorité regrette l’indisponibilité d’un nouveau calendrier conforme aux décisions de l’Autorité » En conséquence, « l’Autorité décide maintenir toutes les sanctions imposées au Mali conformément à sa décision du 9 janvier 2022 ». Elle exhorte encore « les autorités maliennes à proposer d’urgence à la Cédéao un calendrier électoral acceptable en vue de permettre la levée progressive des sanctions ».

« Par ailleurs, la Cédéao réaffirme sa disponibilité à travailler en liaison avec l’Union africaine et les Nations unies pour apporter l’appui technique nécessaire aux autorités du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali dans la mise en œuvre des calendriers approuvés », conclut le communiqué.

Les dirigeants de la Cédéao ont également examiné les mémorandums sur les situations politiques au Mali et en Guinée présentés par le président de la Commission de la Cédéao Jean-Claude Kassi Brou. L’Autorité a salué la qualité des rapports et des mémorandums et a pris note des recommandations qu’ils contiennent. Le communiqué note que l’Autorité a été informée par Suzi Carla Barbosa, Ministre d’Etat des Affaires étrangères, de la Coopération Internationale et de la diaspora de Guinée-Bissau, des circonstances entourant la tentative de coup d’Etat en Guinée Bissau le 1er février 2022.

« L’Autorité a fermement condamné la tentative de coup d’Etat en Guinée-Bissau et a exprimé sa solidarité avec le Président Umaro Sissoco Embaló et le peuple de Guinée-Bissau. Compte tenu de ces récents développements, l’Autorité décide de déployer une force en vue de soutenir la stabilisation du pays » indique le communiqué. « L’Autorité décide en outre de maintenir les composantes militaire et policière de la Mission de la Cédéao en Gambie (ECOMIG) afin de consolider la stabilité dans le pays » ajoute le communiqué.

Les dirigeants ouest-africains ont également affirmé son engagement à rester ferme pour la protection de la démocratie et de la liberté dans la région et réitère leur position résolue à faire respecter le principe de tolérance zéro pour l’accession au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels, tel qu’inscrit dans le protocole additionnel de la Cédéao de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance

La Cédéao déploie sa force militaire en Guinée Bissau

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé d’envoyer une force militaire à Bissau.La Cédéao en sommet extraordinaire ce jeudi à Accra dans la capitale ghanéenne, a pris la décision d’envoyer une force d’appui à la stabilisation de la Guinée Bissau. 

Cette mesure annoncée dans un communiqué par l’organisation sous-régionale,  s’explique par la situation sécuritaire fragile à Bissau, après le coup d’Etat avorté contre le président Umaro Sissoco Embalo le 1er février 2022 qui fait plusieurs morts. 
L’Ecomig, la force d’intervention militaire de la Cédéao, avait quitté la Guinée Bissau en septembre 2020, huit mois après l’installation de l’actuel président.

Cedeao: vers un allègement des sanctions contre le Mali ?

Sous le feu des critiques, l’organisation sous-régionale, qui se réunit depuis ce matin dans la capitale ghanéenne, pourrait reconsidérer certaines mesures prises contre le Mali.Mis sous embargo depuis près d’un mois par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Mali croise les doigts, espérant une possible atténuation des sanctions politiques et économiques en vue d’amener les autorités militaires à organiser rapidement une transition du pouvoir aux civils.

La fermeture des frontières avec le Mali au sein de l’espace sous-régional et la suspension des échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité plongent plusieurs acteurs dans le désarroi. « Même pour se dire bonjour, on se met de chaque côté de la frontière. C’est pitoyable », déplore un habitant de Kidira, ville sénégalaise frontalière du Mali.

Même si certains essaient de passer par la brousse, le quotidien sénégalais L’Observateur note que la Direction de la police de l’air et des frontières a déployé un renfort d’éléments pour renforcer la sécurité. « Des gens essaient de passer par tous les moyens. Ils essaient de nous prendre par les sentiments lorsqu’on les arrête, mais nous ne faisons qu’appliquer des décisions qui vont au-delà du Sénégal », chuchote un officier dans le journal.

Aujourd’hui, ce sont 1348 camions qui sont en souffrance à la frontière sénégalo-malienne. « C’est plus de 3000 personnes quelque part dans la brousse dans des conditions de précarité. Ils vivent dans un dénuement total. Ils sont dans la rue », d’après les responsables des Groupements économiques du Sénégal, cités par des médias de ce pays.

Poids des sanctions

Ils alertent sur les conséquences humanitaires de ces sanctions contre les transporteurs bloqués avec leurs chargements à la frontière à Kidira, située à plus de 700 kilomètres à l’est de Dakar. « Les chauffeurs commencent à vendre le gasoil pour pouvoir vivre. J’appelle à l’intelligence de nos autorités. Cette décision politique va porter l’estocade à notre secteur après les conséquences de la Covid-19 », interpelle Momar Sourang, coordonnateur du collectif des acteurs de la Coordination des Professionnels des Transports Routiers du Sénégal (CPTRS).

A Accra donc, ce jeudi 3 février, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao devraient prendre en compte cette donne même si la priorité sera portée sur le dossier du Burkina Faso, dirigé depuis quelques jours par des putschistes.

Dans une étude publiée le 25 janvier dernier, sous le thème intitulé : « Effets des sanctions de la CEDEAO sur le commerce extérieur du Mali », des chercheurs du Centre universitaire de recherches économiques et sociales (CURES) soulignent que le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin « pâtiront des mesures économiques et financières adoptées contre le Mali ».

« En cas de rupture commerciale totale, le Sénégal réaliserait une perte de plus de 1,3 milliards de FCFA par jour, suivi de la Côte d’Ivoire avec plus de 612 millions de FCFA puis vient, en troisième position, le Bénin avec un peu plus de 151 millions de FCFA par jour », indique l’Agence malienne de presse (AMAP), citant ces chercheurs.

La semaine dernière, la Cédéao a, dans une longue note technique sur le Mali, tenté de justifier ses sanctions très critiquées par l’opinion malienne et dans certains pays du continent. « La Cédéao demande seulement aux autorités de la transition militaire de permettre aux Maliens de choisir eux-mêmes leurs dirigeants ».

Image de la Cédéao

La Cédéao veut briser l’image de « club de chefs d’État » qu’on lui colle et prouver que c’est bien le respect de la volonté du peuple qu’elle essaie de défendre, en prônant l’organisation d’« élections démocratiques ».

Les autorités militaires maliennes ont proposé un chronogramme de cinq ans révisable avant un retour aux civils au pouvoir, faisant comprendre que les conditions sécuritaires dans ce pays miné par le djihadisme ne le permettent pas pour le moment. Cela a fait sortir l’organisation sous-régionale de ses gonds. Après la convocation d’un sommet extraordinaire, elle a entériné des décisions élargies à la coupure des aides financières et le gel des avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Depuis lors, la société civile malienne s’est montrée solidaire, avec notamment les syndicats d’enseignants qui ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève. Des manifestations monstres ont été organisées dans le pays à l’appel du président de la transition, le colonel Assimi Goïta, pour dénoncer les sanctions « impopulaires » de la Cédéao.

L’Union africaine préoccupée par les coups d’Etat

Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a exprimé son inquiétude face aux menaces croissantes pour la sécurité du continent liées aux changements anticonstitutionnels.S’adressant au Conseil exécutif à l’ouverture de la 40ème Session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), le Président de la Commission Moussa Faki Mahamat, a déclaré que le continent a été touché par une série de conflits qui ont déstabilisé un grand nombre de personnes. « La paix et la sécurité ont été sérieusement menacées dans de nombreuses régions du continent avec l’augmentation des coups d’Etat militaires, des conflits intra-étatiques et l’expansion des groupes meurtriers dans de nombreux Etats africains », a déclaré M. Mahamat.

Le président a imputé les problèmes d’insécurité croissante à la gouvernance politique, économique et sociale déficiente sur le continent. Il a reconnu que la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement affectent dangereusement le continent qui doit faire face à la pandémie de la Covid-19 et et au changement climatique.

Selon M. Mahamat, les déplacements et les migrations restent les problèmes majeurs du continent, alors que les crises économiques frappent l’Afrique de plein fouet. S’exprimant à cette occasion, Vera Songwe, Sous-secrétaire des Nations unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a souligné un certain nombre de risques auxquels l’Afrique est confrontée.

« L’Afrique, comme le reste du monde, doit renforcer sa résilience face à un certain nombre de menaces, notamment le changement climatique, les risques de cyber-sécurité, les pandémies et les maladies infectieuses, la faible gouvernance et les conflits », a-t-elle déclaré.

Selon Mme Songwe, ces risques s’inscrivent dans le sillage de la dépression, des niveaux élevés de chômage et d’un espace civique de plus en plus fermé. Par ailleurs, Vera Songwe a indiqué que l’Afrique avait mis en commun ses risques et, s’appuyant sur 20 ans de solidarité, elle a créé la Plateforme africaine de fournitures médicales pour accéder aux équipements de protection.

20 ans de l’UA : quel bilan ?

Malgré les critiques formulées à l’encontre de l’Union africaine au cours des deux dernières décennies, celle-ci est loin d’être un suiveur docile des ordres de ses Etats membres, écrit Thomas Kwasi Tieku, professeur associé de sciences politiques au King’s University College.L’opinion selon laquelle l’Union africaine – et sa bureaucratie – sont les serviteurs glorifiés des gouvernements africains est largement répandue. Cette opinion est soutenue par les universitaires et les médias.

Mais est-elle exacte ? J’aborde cette question dans un article récent, alors que l’Organisation fête cette année son 20ème anniversaire.

L’Union africaine a été négociée et signée par les gouvernements africains en 1999. Son traité fondateur n’aurait pas vu le jour si au moins deux tiers des 54 gouvernements africains ne l’avaient pas ratifié et déposé le 26 mai 2001.

Mon article montre que depuis son lancement officiel en 2002, l’Union africaine a développé une agence considérable. Je l’ai définie comme sa capacité à façonner l’agenda et les décisions en Afrique et dans les affaires mondiales.

Il ne fait aucun doute que l’Union africaine a des défis à relever. Elle est financièrement faible et dépend de donateurs extérieurs. Elle est souvent perçue comme un club de vieux messieurs inaccessible aux Africains ordinaires. Et elle présente des déficits de mise en œuvre, son travail étant parfois freiné par des Etats mal gouvernés.

Pourtant, l’Organisation est souvent au cœur de la définition des programmes, de la prise de décision, de la création de règles, de l’élaboration des politiques et de la direction stratégique du continent africain.

C’est donc une simplification excessive de la relation complexe entre l’Union africaine et ses membres que de traiter la bureaucratie panafricaine comme un simple serviteur des gouvernements du continent. L’Union africaine et sa bureaucratie ne sont ni des messagers glorifiés ni des suiveurs dociles des ordres des gouvernements africains.

Elle a rassemblé ses 55 membres pour qu’ils adoptent des positions communes sur de nombreux problèmes mondiaux critiques. Il s’agit notamment de dégager un consensus sur les réformes des Nations unies, la réponse du Covid-19 et le financement du développement de l’Afrique.

Rédaction de traités internationaux

L’Union africaine a contribué à la rédaction de traités visant à promouvoir la paix, la démocratie et la bonne gouvernance.

Nombre de ses traités contiennent des premières mondiales. Cela est vrai même si de nombreux Etats membres présentent encore des lacunes en matière de protection de la démocratie.

L’Union africaine a pu contribuer à l’élaboration de traités parce qu’elle a attiré certains des meilleurs esprits politiques du continent. Ces recherches montrent que le personnel de l’Union africaine compte parmi les fonctionnaires internationaux les plus instruits au monde. Ils ont également une grande expérience professionnelle.

Faire respecter les règlements, les promesses et les traités : L’Union africaine a développé une machine bien huilée pour promouvoir la paix et la sécurité.

Ses initiatives ont consisté à développer un modèle institutionnel pour la médiation, le dialogue politique, les systèmes d’alerte précoce et les opérations de soutien de la paix. Ces initiatives ont changé la donne des missions de paix et ont conduit à un succès relatif. L’intervention en Somalie en est un exemple.

L’Union a également réussi à faire évoluer l’état d’esprit des élites politiques africaines, qui sont passées de leur posture traditionnelle d’indifférence à une attitude qui les encourage à intervenir dans les affaires des autres. Elle est intervenue rapidement lors des violences post-électorales au Kenya en 2007 et a rapidement déployé l’opération « Démocratie » aux Comores en 2008.

Volonté collective, définition de l’ordre du jour et orientation de la réflexion, l’Union africaine a utilisé le pouvoir des recommandations avec beaucoup d’efficacité.

Elle l’a utilisé pour rallier ses membres à soutenir une liste de candidats africains en lice pour des postes au sein d’organisations internationales. Parmi les exemples, citons l’élection de l’Ethiopien Tedros Adhanom Gebreyesus au poste de Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé et de la Rwandaise Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie.

En outre, des études indiquent que l’Union africaine a réussi à amener ses membres à adopter des positions communes sur plus de 20 questions majeures.

Nombre de ces positions ont influencé le débat et les décisions au niveau mondial. Elles ont notamment influencé les termes de l’engagement entre l’Onu et les organisations régionales.

Mais l’Union a également convoqué et mobilisé pour de mauvaises causes. Par exemple, l’ex-président du Soudan, Omar el Béchir, et le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, ont été protégés des appels à comparaître devant la Cour pénale internationale pour répondre aux accusations de crimes contre l’humanité.

Leadership stratégique

L’Union africaine a montré qu’elle était capable d’assurer un leadership et de jouer un rôle de conseiller auprès des gouvernements et des agences intergouvernementales.

Elle a élaboré avec succès des cadres de développement tournés vers l’avenir, tels que l’Agenda 2063 et l’Accord de libre-échange continental africain (Zleca).

Par ailleurs, elle a créé des agences de développement, dont l’Agence de développement de l’Union africaine (NEPAD).

L’Union africaine a réussi à socialiser les gouvernements africains pour qu’ils acceptent les idées de développement et en fassent les piliers des plans de croissance nationaux.

Elle a également mobilisé des ressources pour stimuler les initiatives de développement du continent. Elle a notamment déployé des efforts pour mettre les vaccins Covid-19 à la disposition des Etats membres.

Mais il y a des faiblesses

La mobilisation des ressources de l’Union africaine a été critiquée pour avoir exacerbé la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des partenaires internationaux. Certains affirment également que l’UA est douée pour proposer des idées nobles, mais qu’elle est souvent incapable de les mettre en œuvre ou peu désireuse de le faire.

Problèmes

L’Organisation a été freinée par la pression constante exercée pour la réformer.

Entre 2002 et 2009, l’acharnement de Mouammar Kadhafi à vouloir la transformer en un gouvernement d’union est devenu un obstacle majeur à la mise en œuvre de ses programmes.

Et depuis 2016, un processus de réforme de l’Institution mené par le président rwandais Paul Kagamé a semé la division parmi les dirigeants de la commission. Ce processus a paralysé le personnel pendant près de cinq ans et affaibli la Commission de l’UA, comme l’a observé l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.

De vieilles habitudes – telles que le culte de la personnalité, la concentration du pouvoir dans le bureau du Président de la Commission et le rétrécissement des espaces de participation populaire à la prise de décision – se sont installées au cours des dernières années.

La rotation du président de l’Union entre des dirigeants dont les références démocratiques sont douteuses suggère également que l’Union est entrée dans l’orbite d’un groupe particulier de dirigeants africains. Ce groupe est composé de dirigeants autoritaires qui ont fait de l’Institution un organisme conservateur et peu enclin à prendre des risques.

Un exemple de cette approche plus conservatrice est l’assouplissement de sa position de tolérance zéro à l’égard des régimes militaires.

Elle s’est montrée indulgente à l’égard des récents auteurs de coups d’Etat. Cela contraste avec sa position franche des années précédentes et les mesures qu’elle a prises pour ostraciser les régimes militaires en Guinée-Bissau et à Sao Tomé-et-Principe en 2003, au Togo en 2005, en Mauritanie en 2005 et 2007, en Guinée en 2008, au Mali en 2012, ainsi qu’en Egypte et en République centrafricaine (RCA) en 2013.

La récente résurgence des coups d’Etat sur le continent invite l’Union africaine à revoir sa position sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement et renforcer son programme de promotion de la démocratie.

Le continent a besoin d’un leadership plus fort de l’Union africaine sur cette question – et sur bien d’autres – au cours des 20 prochaines années.

Cet article a été publié pour la première fois par ‘The Conversation’.

Frontière Côte d’Ivoire-Guinée: validation interne de l’avant-projet de l’Accord-cadre

L’avant-projet de l’accord-cadre pour la coopération transfrontalière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée a été validé en interne par les acteurs frontaliers étatiques et non étatiques ivoiriens.

Cet avant-projet d’Accord-cadre de coopération qui s’inscrit dans le cadre du renforcement et de la consolidation des relations de coopération entre les deux pays a été validé par la Côte d’Ivoire en interne à l’issue d’un atelier d’examen et de validation  tenu du  27 au 28 janvier 2022, à  Man, la métropole de l’ouest ivoirien avec l’appui financier du projet d’appui au Programme frontière de l’Union africaine (GIZ/PFUA).

Ce prochain Accord-cadre vise à faciliter et à promouvoir la coopération transfrontalière entre les collectivités territoriales, les groupements de collectivités territoriales et les organismes publics ainsi que les acteurs non étatiques frontaliers ivoiriens et guinéens dans leurs domaines de compétences.

Les travaux de Man ont réuni  les acteurs locaux des régions du Tonkpi, Kabadougou, Bafing et du Folon, localités ivoiriennes frontalières à la Guinée, afin de recueillir leurs différentes observations sur ledit avant-projet d’Accord-cadre de coopération transfrontalière.

Les autorités administratives, politiques et de la société civile, les représentants des corporations constituées, de ces localités ont pris part à cette rencontre.

Le Secrétaire exécutif de la CNFCI, le Préfet Hors Grade Diakalidia Konaté, a au nom de Patrick Achi, Premier ministre, Président de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire, témoigné sa gratitude aux participants pour avoir répondu massivement à cette invitation.

Pour lui, cette présence montre le grand intérêt des acteurs locaux étatiques et non-étatiques frontaliers à accompagner ce fort engagement du gouvernement ivoirien, pour le renforcement de sa coopération transfrontalière avec la République de Guinée.

Selon M. Konaté, la frontière constitue pour le gouvernement une priorité dans son plan d’actions afin de sortir définitivement les populations des zones frontalières de leur fragilité et de leur précarité pour devenir des espaces sécurisés, paisibles et développés.

C’est pourquoi, il a encouragé les participants à mettre en avant leur engagement citoyen et leur volonté commune pour participer pleinement aux travaux de l’atelier.

Prenant la parole par la suite, M. Jean Cyrille Attry, Préfet de Région du Tonkpi, Préfet du Département de Man, a souhaité la bienvenue aux participants.

Il a également adressé ses remerciements au Secrétariat exécutif de la CNFCI, pour cette démarche inclusive et participative pour l’examen et la validation en interne de l’avant-projet d’Accord-cadre de coopération entre la Côte d’Ivoire et la Guinée.

Pour lui, l’implication des acteurs locaux faciliterait la mise en œuvre du prochain Accord-cadre et permettra d’améliorer les conditions de vie des populations des zones frontalières de la Côte d’Ivoire et la Guinée.

Une mission de la Cedeao attendue au Burkina Faso samedi

Les chefs d’Etat de la Cedeao, réunis en Sommet extraordinaire, par visioconférence, ont décidé vendredi de l’envoi d’une mission des chefs d’Etat-major des armées de l’organisation, samedi, au Burkina Faso, suite à la prise du pouvoir par la junte militaire.

Le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Brou, a annoncé une mission de l’institution au Burkina Faso, le samedi 29 janvier 2022, constituée des chefs d’Etat- major des armées des pays membres de l’organisation, indique une note de la présidence ivoirienne.  

Il s’agira pour cette mission d' »évaluer la situation, de sensibiliser les nouvelles autorités sur la nécessité pour elles de rester dans une posture républicaine et d’attirer leur attention sur les conséquences négatives de leur coup de force sur le pays », souligne la note. 

Cette mission devrait être suivie, quelques jours après, par une délégation ministérielle pour évaluer la situation au niveau politique. Ensuite, sur la base des rapports qui seront produits par les deux délégations, un autre Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao sera convoqué pour prendre des « décisions appropriées », selon M. Jean-Claude Brou.  

A l’ouverture du Sommet, le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo Addo, le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, a indiqué que le coup d’Etat perpétré au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, par une junte militaire viennent détériorer davantage la situation sécuritaire dans la sous- région ouest-africaine.

Cette situation préoccupante, dira-t-il, doit interpeller tout le monde, et des mesures vigoureuses doivent être prises pour la juguler, faisant observer que ce coup de force intervient six mois à peine après celui du Mali.

Il rappelé le Protocole de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance, qui énonce notamment dans ses principes, qu’un gouvernement ou un pouvoir n’est établi que par des élections, et que tout changement anticonstitutionnel est formellement interdit et toute méthode d’accession au pouvoir d’Etat par les armes est strictement proscrite.

De ce fait, il en a appelé à la « Tolérance zéro » par rapport à la situation au Burkina Faso, car cette forme d’accession au pouvoir ou d’alternance, est une menace pour la paix, la sécurité, la stabilité et le développement. 

Il a, par ailleurs, invité ses homologues à adresser vigoureusement la situation au Burkina Faso par des décisions fermes pour le bien-être des populations.  Il a également exigé le retour à un pouvoir civil pour assurer et consolider la démocratie.

M. Jean- Claude Brou a fait remarquer que le coup d’Etat intervenu au Burkina Faso est le 3è en 18 mois dans la sous-région ouest- africaine. Cette situation exceptionnelle fait suite, selon lui, à un contexte sécuritaire fortement dégradé dans ce pays, ayant entraîné de fortes tensions socio- politiques.

Depuis 2015, le Burkina Faso subit des attaques de plusieurs groupes terroristes qui ont entraîné des conséquences humanitaires, notamment, le déplacement massif des populations, le départ des structures et institutions de l’Etat de certaines zones du pays;

Il a révélé qu’à la date du 31 décembre 2021, le Burkina Faso enregistrait près de 1,6 million de personnes déplacées, dont 70% avaient moins de dix-huit (18) ans. Le pays comptait également 2700 écoles et 135 structures sanitaires fermées.

M. Jean-Claude Brou a souligné que la situation sécuritaire s’est fortement dégradée ces dernières semaines avec la mort, le 14 novembre 2021, de 49 gendarmes et de 4 civils lors d’une attaque terroriste à l’intérieur du pays.

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a également pris part, par visioconférence, ce vendredi 28 janvier 2022, à  ce Sommet extraordinaire. Au terme de la cérémonie d’ouverture, les chefs d’Etat et de gouvernement ont eu une session d’échanges à huis clos. 

Le Cercle libéral de Côte d’Ivoire appelle au soutien de la paix au Burkina Faso

Le Cercle libéral de Côte d’Ivoire, un groupe de réflexion d’obédience libérale, appelle les dirigeants africains à une « solidarité agissante » afin de soutenir la paix au Burkina Faso, en proie à des attaques armées, dans un communiqué.

« Au regard de la gravité des événements qui ont cours en ce moment au Burkina Faso, le Cercle libéral en appelle à la solidarité agissante des gouvernements démocratiques de la sous région et du continent », lance le président de l’organisation, M. Mamadou Haïdara.

Pour M. Mamadou Haïdara, « il est inacceptable que trois régimes civiles et démocratiques chutent du fait de militaires incapables d’assumer leurs devoirs de défense et de sécurité nationales. Il est impératif que le Burkina Faso s’en sorte ».

Le Cercle libéral de Côte d’Ivoire exprime, par ailleurs, sa vive préoccupation face à une « situation d’instabilité qui prévaut en Afrique de l’Ouest, du fait du terrorisme et des actions subversives et opportunistes ».

L’organisation déplore que ces actions soient « orchestrées par des aventuriers emmitouflés en treillis ou encagoulés sous le manteau de politiciens en panne de stratégie de conquête démocratique du pouvoir ».

Le Cercle libéral « constate avec tristesse que certains officiers des armées de pays de la ligne de front, retournent lâchement leurs armes contre leurs gouvernants, dès qu’elles essuient des revers sur le champs de la lutte contre les terroristes », note son président.

Dans ce contexte, le Cercle libéral en appelle à « des actions urgentes et concertées des États de la CEDEAO, pour soutenir et défendre la démocratie et la paix menacées au Burkina Faso, au Mali, en Guinée, etc ».

Zambie : la rénovation du barrage de Kariba presque terminée

Les travaux de réhabilitation du barrage de Kariba, commun à la Zambie et au Zimbabwe et source majeure de production d’hydroélectricité pour les deux voisins seront achevés ce mois-ci, a indiqué la Zambezi River Authority (ZRA).Au cours du dernier trimestre de 2021, la ZRA avait demandé aux entreprises publiques d’électricité des deux pays – ZESCO Limited pour la Zambie et Zimbabwe Power Company (ZPC) – de réduire les niveaux de production d’électricité pendant plusieurs heures certains jours, afin de faciliter les travaux de coffrage dans le cadre du sous-projet de remodelage du bassin de plongée du projet de réhabilitation du barrage de Kariba (KDRP).

Ce faisant, les services publics étaient censés mettre en œuvre des mesures pour atténuer la réduction des niveaux de production d’électricité à Kariba qui en a résulté, un développement qui a vu ZESCO et ZPC mettre en œuvre des programmes de délestage.

« Les travaux spécifiques dans le cadre du sous-projet de remodelage du plan d’eau qui nécessitaient ce besoin ont depuis progressé et devraient être achevés d’ici le 25 janvier 2022, mettant ainsi fin à la demande de l’Autorité aux deux compagnies de production d’électricité », a déclaré la ZRA.

Le projet de remise en état, qui a débuté en 2017, comprend le remodelage du bassin de plongée et la remise en état des vannes du déversoir. L’Autorité a assuré aux deux pays que les travaux restants du KDRP n’entraîneraient pas de réduction des niveaux de production dans leurs centrales électriques respectives de Kariba.

Le KDRP devrait être achevé d’ici 2024 et vise à garantir la sécurité et la fiabilité à long terme du barrage de Kariba. La ZRA a également signalé une augmentation des niveaux d’eau dans le lac Kariba au cours des dernières semaines.

En raison de la récente augmentation régulière des précipitations et de l’augmentation associée des débits du fleuve Zambèze, ainsi que de l’apport du lac Kariba qui en résulte, le niveau du lac est passé de 478,23 mètres enregistrés le 7 janvier à 478,47m le 17 janvier.

« L’Autorité a alloué 45 BCM (milliards de mètres cubes) à partager équitablement entre ZESCO Limited et Zimbabwe Power Company pour leurs opérations respectives de production d’électricité à Kariba au cours de l’année 2022 ».

La ZRA est une organisation binationale dont le mandat est de contribuer au développement économique, industriel et social de la Zambie et du Zimbabwe en tirant le plus grand profit possible des avantages naturels offerts par les eaux du fleuve Zambèze.

La Cedeao adoucit son discours sur le Mali

Le fil du dialogue n’est pas totalement rompu entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et les autorités de la transition malienne.Selon le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou, l’organisation sous-régionale a déclaré, dimanche, que « l’organisation sous-régionale reste disponible pour accompagner le Mali à un retour à l’ordre constitutionnel à travers l’organisation d’élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste ».

Cette déclaration de la Cedeao vient ainsi répondre à l’appel au dialogue du chef de l’Etat malien Assimi Goïta au lendemain des sanctions de la Cedeao. Elle intervient aussi au moment où le gouvernement de la Transition a annoncé son intention de porter plainte contre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga a soutenu à la télévision publique  dimanche que le gouvernement portera plainte contre les sanctions économiques imposées par la Cédéao et l’Uemoa auprès des juridictions compétentes.

« Nous avons élaboré un Plan de riposte contre ce processus pour sauvegarder la souveraineté de l’Etat malien, son intégrité territoriale. Il y a des mesures à caractère juridique qui vont être prises. Nous avons porté plainte contre ces décisions devant les institutions habilitées sous-régionales, africaines et internationales », a déclaré Choguel Kokalla Maiga.

Pour le Chef du gouvernement « la finalité des sanctions illégales et illégitimes de la Cedeao et de l’Uemoa est de déstabiliser l’Etat malien et d’achever un peuple déjà à terre. En comparant, ces sanctions aux textes fondamentaux de ces organisations, vous vous rendrez compte qu’il y a eu un abus de pouvoir ».

Lors de son sommet du 9 janvier à Accra au Ghana, la Cedeao avait pris une série de mesures drastiques contre le Mali comme la fermeture des frontières terrestres et aériennes, la suspension de toutes les transactions commerciales, à l’exception des produits de première nécessité notamment pharmaceutiques, les fournitures et équipements médicaux, ainsi que le matériel pour le contrôle de la Covid-19 et des produits pétroliers et électricité.

Pour protester contre ces sanctions de la Cedeao, une mobilisation populaire a été organisée vendredi à Bamako et dans toutes les régions administratives du Mali.

Sanctions contre le Mali: le parti de Gbagbo juge « impertinentes » les mesures

Le parti de Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) juge « impertinentes » les sanctions de la Cedeao contre le Mali et se dit disposé à accompagner une approche pacifique de la crise, dans une déclaration. »Le Ppa-CI, conformément à la philosophie du dialogue prôné par son président, Laurent Gbagbo et de son orientation panafricaniste résolue (…) trouve excessives et impertinentes les mesures de rétorsions prises par la Cedeao contre le peuple malien », indique la déclaration.

Dans cette déclaration, signée du porte-parole du Ppa-CI, Katinan Koné, la formation politique « envisage d’envoyer, dès que possible, une mission d’information au Mali et en Guinée afin de mieux s’imprégner de la situation qui prévaut dans chacun des deux pays frères ». 

Le parti « se dispose à accompagner toute approche de règlement pacifique de la crise au Mali  et invite la Cedeao à observer une rigueur dans le respect des principes démocratiques afin de prévenir les crises répétitives dans son espace ».

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, qui se sont réunis en sommet extraordinaire, le 9 janvier 2022 à Accra, ont au cours de cette session passé en revue les développements politiques au Mali, dans le contexte de la transition en cours, imposant des sanctions. 

Ces sanctions aggravantes indiquent une fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cedeao et le Mali, la suspension des transactions commerciales entre les pays de la Cedeao et le Mali.  

La Cedeao a également décidé du gel des avoirs de la République du Mali dans les banques centrales de la Cedeao, la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la Cedeao (Bidc et Boad)  et l' »activation de la force en attente de la Cedeao ».  

Pour le Ppa-CI, « la situation exceptionnelle au Mali est une entorse au protocole additionnel A/SP1/12/01 de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance », s’interrogeant sur la pertinence des lourdes mesures coercitives prises à l’encontre du pays. 

Le parti de Gbagbo « s’inquiète particulièrement de la tendance de plus en plus affirmée d’instrumentaliser les banques centrales, notamment la Beceao dont est membre le Mali, à des fins de règlement de crises politiques internes aux Etats ».  

Le Ppa-CI émet en outre « de fortes réserves sur le recours à la force, comme l’annonce le point 5 du communiqué, pour résoudre les crises politiques dans les Etats membres de notre espace communautaire ».  

Les forces de défense et de sécurité du Mali font face à la guerre que leur imposent les groupes djihadistes, déclarer une autre guerre à ces forces n’est qu’une forme d’aide directe apportée aux vrais ennemis de ce pays et de la sous-région que sont les djihadistes, poursuit la déclaration.  

Le Ppa-CI encourage la Cedeao à continuer plutôt dans la voie du dialogue avec les autorités du Mali afin de trouver une solution définitive à la longue crise qui prévaut dans le pays et ce, dans l’unique intérêt du peuple malien, conclut la déclaration.

Les USA saluent les « mesures » de la Cedeao contre le Mali

Les États-Unis saluent les « mesures vigoureuses » prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour « défendre la démocratie et la stabilité au Mali », dans une déclaration.

« Nous partageons la profonde déception de la Cedeao face au manque d’action ou de progrès du gouvernement de transition du Mali dans l’organisation d’élections, comme s’il s’était engagé à le faire après le coup d’Etat d’août 2020 », indique la déclaration. 

Washington « soutient la décision de la Cedeao d’imposer des sanctions économiques et financières supplémentaires pour inciter le gouvernement de transition à tenir son engagement envers le peuple malien de ramener son pays à la démocratie ».

« Nous relayons également les préoccupations de la Cedeao quant au probable impact déstabilisant des forces du groupe Wagner, soutenues par la Russie, au Mali », poursuit le texte, qui note que « ces forces n’apporteront pas la paix au Mali ».

Pour les États-Unis, les forces du groupe Wagner « détourneront les ressources destinées aux forces armées maliennes dans leur lutte contre le terrorisme ». Selon des sources concordantes, des hommes de ce groupe ont été aperçus au Mali. 

La France et l’Union européenne ont également exprimé leur soutien à la décision de l’organisation sous-régionale contre le Mali. 

Le Mali a décidé à son tour de fermer ses frontières terrestres et aériennes avec les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

En réponse aux lourdes sanctions économiques et financières de la Cedeao, le Mali a décidé d’appliquer la « réciprocité ». En plus de la fermeture des frontières, le gouvernement de transition a décidé de « rappeler ses ambassadeurs » dans les pays de l’organisation régionale, informe un communiqué du porte-parole du Gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.

 Selon le dirigeant malien, « ces mesures prises par la Cedeao contre l’Etat malien contrastent avec les efforts fournis par le Gouvernement et sa disponibilité au dialogue en vue de trouver un compromis avec la Cedeao sur le chronogramme des élections au Mali ».

Alpha Blondy s’indigne des sanctions de la Cedeao contre le Mali

La star internationale du raggae, Alpha Blondy, déclare dans une vidéo s’indigner des lourdes sanctions imposées par la Cedeao et l’Uemoa contre le Mali.

« Je voudrais m’indigner de la décision des sanctions qui ont été prises contre le Mali, ou les Maliens. Je voudrais m’adresser singulièrement à tous les présidents de la Cedeao; ces sanctions que vous avez adoptées contre le Mali est un aveu de votre impuissance », a dit Alpha Blondy.

Selon la star mondiale du reggae, les Maliens n’ont pas à être victimes de l' »incapabilité » des chefs d’Etat de la région à trouver une solution aux problèmes djihadistes auquel le Mali fait face,  un facteur majeur d’instabilité du pays.

« Quand ils ont fait le coup d’Etat contre IBK, vous n’avez pas eu cette réaction aussi violente, aussi radicale. Vous aurez du mal à faire comprendre aux gens que ce n’est pas la France qui vous a dicté cette attitude par rapport à son problème avec le Mali et Wagner », a-t-il martelé.

« C’est très maladroit de votre part. Les Maliens n’ont pas à payer le prix de votre incapacité à gérer un problème africain, domestique », a lancé Alpha Blondy, pour qui « on ne peut pas fermer toutes les frontières » et bloquer leur compte à la Bceao, la banque centrale.

Il a estimé que « ce n’est pas juste », avant d’ajouter « je vous demande de réviser votre copie » et de lancer « ça coûtait quoi, si vous voulez aider le Mali que chaque pays de la Cedeao donne 1.000 soldats », une opération que peut d’ailleurs financer la Bceao.

« Vous donnez l’impression que c’est parce que le Mali refuse la collaboration avec l’armée française qu’il fait appel à Wagner, que vous prenez cette décision », a-t-il dit sans ambages.

En tant qu’Africain et ambassadeur de la Cedeao pour la paix en Côte d’Ivoire, il a affirmé s’être permis de s' »indigner de cette décision aussi arbitraire contre un peuple frère » et que les  chefs d’Etat ne feront « pas payer à tous les Maliens les erreurs de (leur) politique ».

« Depuis votre Union africaine, bourrée de marionnettes, le peuple africain ne mérite pas ça. C’est à vous de trouver les solutions, comment aider le Mali à se défaire de ces djihadistes », a-t-il poursuivi.

Pour lui, le problème djihadistes est la cause du « coup d’Etat contre ATT et IBK », alors il faut régler le thermomètre, ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on va baisser la fièvre ». Et de conclure « messieurs les présidents, je vous en prie, ressaisissez-vous ».

Le Mali a décidé à son tour de fermer ses frontières terrestres et aériennes avec les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

En réponse aux lourdes sanctions économiques et financières de la Cedeao, le Mali a décidé d’appliquer la « réciprocité ». En plus de la fermeture des frontières, le gouvernement de transition a décidé de « rappeler ses ambassadeurs » dans les pays de l’organisation régionale, informe un communiqué du porte-parole du Gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.

Selon le dirigeant malien, « ces mesures prises par la Cedeao contre l’Etat malien contrastent avec les efforts fournis par le Gouvernement et sa disponibilité au dialogue en vue de trouver un compromis avec la Cedeao sur le chronogramme des élections au Mali ».