Riposte musclée du Mali contre la Cedeao

Le Mali a décidé à son tour de fermer ses frontières terrestres et aériennes avec les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).En réponse aux lourdes sanctions économiques et financières de la Cedeao, le Mali a décidé d’appliquer la « réciprocité ». En plus de la fermeture des frontières, le gouvernement de transition a décidé de « rappeler ses ambassadeurs » dans les pays de l’organisation régionale, informe un communiqué du porte-parole du Gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. 

 Selon le dirigeant malien, « ces mesures contrastent avec les efforts fournis par le Gouvernement et sa disponibilité au dialogue en vue de trouver un compromis avec la Cedeao sur le chronogramme des élections au Mali ».

 En conséquence, détaille le communiqué, « le Mali a promis de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de riposter à ces sanctions malencontreuses dans les prochaines heures ». Dans sa réponse, le Mali dit apprendre avec « stupéfaction
les sanctions économiques et financières
prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) dimanche à Accra (Ghana) ».

 Le Mali regrette que des « organisations sous régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra régionales aux desseins inavoués » indique le communiqué. En outre, le gouvernement malien « dénonce et rejette les décisions suivantes qui ne sont fondées sur aucun texte communautaire ». Selon toujours les autorités maliennes, « l’embargo décidé par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao, applicable à un Etat souverain constitue une violation manifeste du Traité de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) et des statuts de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ».

 Partant de ce constat, « le gel des avoirs d’un État, des entreprises publiques et parapubliques ne saurait être appliqué par la Banque centrale qui reste un organe indépendant auquel chaque Etat membre a concédé son droit souverain d’émission » fulminent les autorités de la transition.

Le Mali souligne « le caractère inhumain de ces mesures qui viennent affecter les populations déjà durement éprouvées par la crise sécuritaire et la crise sanitaire, notamment celle de la Covid-19 ». Selon la junte au pouvoir, « des dispositions ont été prises pour assurer l’approvisionnement normal du pays par tous les moyens appropriés ».

Constatant ces « violations répétées des textes, principes et objectifs de ces organisations », le Mali « tirera toutes les conséquences et se réserve le droit de réexaminer sa participation à ces entités » mentionne le communiqué.

Transition au Mali : les lourdes sanctions de la Cedeao

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a prononcé ce dimanche à Accra au Ghana, de lourdes sanctions économiques et financières contre le Mali.

On le craignait, le couperet est finalement tombé. L’Organisation intergouvernementale ouest-africaine a entériné les décisions prononcées par l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) en début de matinée.

Au sortir de la rencontre des chefs d’Etat de ce dimanche 9 janvier 2022, les sanctions suivantes sont prononcées contre le Mali : gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) et suspension des aides financières, fermeture des frontières entre le pays et les États membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), suspension des transactions avec Bamako à l’exception des produits médicaux et de première nécessité et le retrait des ambassadeurs de tous les pays membres au Mali.

Cette main lourde de la Cedeao,  vient ainsi répondre aux conclusion des Assises nationales de la refondation. Ces consultations populaires ont donné en effet carte blanche aux autorités maliennes de prolonger la transition de six mois à cinq ans. Un chronogramme jugé « totalement inacceptable » par la Cedeao qui a « constaté avec regret l’échec des autorités de transition au Mali à organiser les élections présidentielles d’ici au 27 février 2022 contrairement à l’accord conclu avec l’Autorité de la Cedeao le 15 septembre 2021 et à l’engagement de la Charte de la transition » dans un communiqué.

L’Organisation ouest-africaine d’ajouter que « le chronogramme remis le 31 décembre 2021 par les autorités de transition à la présidence de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao, prévoit la tenue d’élections présidentielles d’ici fin décembre 2026. Cela impliquera une période de transition de six mois et demi (6,5 ) ans. »

Les chefs d’Etat de l’Organisation régionale ont par ailleurs dénoncé le déploiement de la société militaire privée russe Wagner au Mali. « Malgré le démenti du gouvernement de transition malien, l’Autorité reste profondément préoccupée par le rapport cohérent sur le déploiement d’agents de sécurité privée au Mali avec son impact potentiellement déstabilisateur sur la région de l’Afrique de l’Ouest. L’Autorité note que cette situation est étroitement liée à la transition politique au point mort dans le pays. » a soutenu le communiqué.

Partant de ce constat et compte tenu de l’impact potentiellement « déstabilisateur sur le Mali et sur la région, créé par cette transition au Mali, l’Autorité décide d’activer immédiatement la Force en attente de la Cedeao, qui devra être prête à toute éventualité » poursuit le document.

Selon le président du Burkina Faso, Rock Marc Christian Kaboré, « les réformes économiques et sociales visant la refondation du Mali ne pourraient être conduites que par des autorités démocratiquement élues »

Fléchissement des prix mondiaux des produits alimentaires

L’indice de référence de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur les prix mondiaux des produits alimentaires montre une moyenne nettement plus élevée en 2021 qu’en 2020.Les prix mondiaux des produits alimentaires ont légèrement reculé en décembre 2021. Dans son dernier rapport publié ce jeudi, la FAO indique les prix internationaux des huiles végétales et du sucre ont cédé beaucoup de terrain par rapport à leurs niveaux auparavant élevés.

L’Indice FAO des prix des produits alimentaires a affiché une valeur moyenne de 133,7 points en décembre, soit une baisse de 0,9 pour cent par rapport à novembre, mais un niveau encore supérieur de 23,1 pour cent à celui de décembre 2020. L’Indice suit l’évolution mensuelle des prix internationaux des produits alimentaires les plus couramment échangés dans le monde. La seule hausse mensuelle enregistrée en décembre est à mettre au compte du sous-indice des produits laitiers.

Sur toute l’année 2021, en moyenne annuelle, l’agence onusienne note que les prix des produits alimentaires s’est établi à 125,7 points, soit pas moins de 28,1 pour cent de plus que l’année précédente.

« Normalement, des prix élevés devraient entraîner une hausse de la production, mais le coût des intrants, la pandémie mondiale actuelle et des conditions climatiques toujours plus incertaines ne laissent que peu de place à l’optimisme quant à un retour à des conditions de marché plus stables, y compris en 2022 », a déclaré Abdolreza Abbassian, Économiste principal à la FAO.

L’Indice FAO des prix des céréales a baissé de 0,6 pour cent par rapport à novembre, car la chute des cours du blé à l’exportation, dans un contexte d’accroissement des disponibilités après les récoltes effectuées dans l’hémisphère Sud, a plus que compensé le raffermissement des prix du maïs, lequel s’explique par une forte demande et des craintes quant au temps sec qui persiste au Brésil.

Toutefois, sur l’année entière, l’Indice FAO des prix des céréales a atteint son plus haut niveau annuel depuis 2012 et progresse de 27,2 pour cent par rapport à 2020 : le maïs enregistre une hausse de 44,1 pour cent et le blé de 31,3 pour cent, mais le riz cède 4,0 pour cent.

Pour les prix des huiles végétales, l’indice a reculé de 3,3 pour cent en décembre. En effet, les cours de l’huile de palme et de l’huile de tournesol se sont affaissés, car la demande mondiale à l’importation a été faible, ce qui est peut-être lié au fait que l’on se soit inquiété des conséquences de la hausse du nombre de cas de covid-19. Sur l’ensemble de l’année 2021, la FAO note que les prix des huiles végétales ont atteint leur plus haut niveau jamais enregistré et augmenté de 65,8 pour cent par rapport à 2020.

Quant au sucre, l’Indice FAO des prix a perdu 3,1 pour cent depuis novembre et tombe ainsi à son niveau le plus bas depuis cinq mois, en raison des craintes quant aux éventuelles répercussions du variant Omicron sur la demande mondiale, de l’affaiblissement du real brésilien et de la baisse des prix de l’éthanol. Sur l’ensemble de l’année 2021, l’Indice FAO des prix du sucre a grimpé de 29,8 pour cent par rapport à l’année précédente et a atteint son plus haut niveau depuis 2016.

De leur côté, les prix de la viande sont restés globalement stables en décembre, mais sur l’ensemble de l’année 2021, ils ont progressé de 12,7 pour cent par rapport à 2020.

L’Indice FAO des prix des produits laitiers est le seul sous-indice à avoir progressé en décembre : il gagne 1,8 pour cent par rapport au mois précédent, car les cours internationaux du beurre et du lait en poudre ont augmenté à la suite de la baisse de la production laitière dans l’Europe de l’Ouest et en Océanie.

Les prix du fromage ont pour leur part légèrement reculé, ce qui indique que les producteurs laitiers d’Europe de l’Ouest ont privilégié ce produit. En 2021, la valeur moyenne de l’Indice FAO des prix des produits laitiers a augmenté de 16,9 pour cent par rapport à 2020.

CAN 2021 : un joli chèque pour le vainqueur

La Confédération africaine de football (Caf) a rehaussé la prime de victoire pour le vainqueur de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations.Voilà une nouvelle qui devrait motiver les 24 sélections nationales qui prendront part à la Can qui débute dimanche 9 janvier au Cameroun. Le vainqueur de cette édition percevra plus que ce que les Fennecs d’Algérie avaient reçu (2 milliards 882 millions de FCFA) lors de son sacre en Egypte en 2019.

Pour cette édition au pays des Lions indomptables, le futur lauréat recevra une gratification record de 4,4 millions d’euros (2 milliards 882 millions Fcfa) pendant que le finaliste se consolera avec une prime de 2,64 millions d’euros (1 milliard 729 millions). 

Les sélections éliminées en demi-finale toucheront 2,2 millions d’euros (1 milliard 441 millions) et les équipes qui s’arrêtent en quart de finale repartiront avec une enveloppe de 703.361 euros (460 millions de FCFA).

La 33ème édition de la Can est prévue du 9 janvier au 6 février 2022 au Cameroun. L’Algérie tenante du titre s’était imposée en finale en 2019 en Egypte devant le Sénégal au stade national du Caire (1-0).

Toutes les récompenses de la CAN 2022 (2021)

Gagnant de l’édition : 4,4 millions d’euros

Finaliste : 2,64 millions d’euros

Troisième et demi-finaliste : 2,2 millions d’euros chacun

Quart de finaliste : 703.361 mille euros

Présidentielle gambienne : la Cour suprême déboute Darboe

La Cour suprême gambienne a rejeté la requête du Parti démocratique uni (UDP, opposition) contestant la victoire du président Adama Barrow à l’élection présidentielle du 4 décembre, a appris APA mardi.La requête de l’opposant Ousainou Darboe (73 ans), candidat de l’UDP (sigle en anglais, parti démocratique uni) déposée une semaine après l’élection d’Adama Barrow, a été rejetée par la Cour suprême mardi matin. L’UDP accusait le NPP (sigle en anglais, parti national du peuple) de Barrow d’avoir « omis de se conformer à la règle 11 de la loi sur les pétitions électorales, qui stipule que toute personne ou institution faisant l’objet d’une requête doit recevoir un avis ».

La Cour a déclaré que l’UDP, en tant que requérant dans cette affaire, n’avait pas adressé de courrier à M. Barrow, l’une des principales parties à l’affaire. La Cour suprême a décidé qu’à cause de ce manquement, l’UDP devait payer 100 000 Dalasi au président Adama Barrow en tant que partie à l’affaire qui contestait sa réélection à la présidence.  L’UDP n’a pas encore réagi à cette décision

Adama Barrow (56 ans) a remporté le scrutin du 4 décembre dès le premier tour avec 53 % des voix des voix loin devant l’opposant historique Ousainou Darboe qui avait récolté 27,7 % des suffrages. Cinq ans plus tôt, Barrow avait obtenu une victoire électorale surprise devant Yahya Jammeh, mettant fin à 21 ans de règne de l’enfant de Kanilaï, exilé depuis sa chute en Guinée équatoriale.

Gambie : un homme arrêté pour « apologie du génocide »

La police gambienne a inculpé un homme de 47 ans « de terrorisme et d’incitation à la violence » suite à un enregistrement audio incendiaire appelant les groupes d’opposition à la violence post-électorale, a appris APA mardi.L’homme identifié comme Lamin Darboe a été placé en garde à vue depuis le 8 décembre, un jour après qu’une bande audio liée à lui soit devenue virale, appelant les partisans du Parti démocratique uni de l’opposition à déclencher une campagne de terreur, d’effusion de sang et de génocide comme au Rwanda.

Les partisans de l’UDP sont mécontents du résultat de la présidentielle du 4 décembre, qui a laissé leur candidat favori loin derrière le président sortant. Le commissaire de police Lamin Njie a déclaré que M. Darboe a été inculpé d’incitation à la violence et de soutien à des actes terroristes et qu’il comparaîtra devant le tribunal.

Cet « apologiste du génocide » a apparemment exhorté les partisans de l’UDP à acheter et à remplir des jerricans avec de l’essence et à s’en servir pour reconstituer les scènes de massacres au Rwanda, où quelque 800 000 Tutsis et Hutus modérés ont péri au cours d’un génocide en l’espace de 100 jours en 1994.

L’homme en question a déclaré que comme le Rwanda, la Gambie pourrait être reconstruite après ce baptême du feu. Le leader de l’UDP, Ousainou Darboe (aucun lien de parenté avec le suspect), a réagi rapidement en dissociant publiquement son parti de Lamin Darboe et de son incitation présumée à la violence, qui pourrait entraîner le pays dans le chaos.

M. Darboe, qui est arrivé deuxième lors du dernier scrutin présidentiel en Gambie avec 27 % des voix, a appelé la police gambienne à arrêter le suspect avant qu’il ne crée un dangereux précédent dans un pays qui sort d’une période électorale agitée et pleine de tensions.

L’UDP a déposé un recours devant la Cour suprême pour contester le résultat du vote pour lequel le président sortant Adama Barrow a été déclaré vainqueur par la commission électorale indépendante avec 53 % des voix.

Présidentielle gambienne : l’opposition saisit la Cour suprême

Le principal parti d’opposition, le Parti démocratique uni (UDP), a déposé lundi un recours à la Cour suprême pour contester les résultats de la présidentielle du 4 décembre.Le candidat présidentiel de l’UDP, Ousainou Darboe, a affirmé que l’élection a été truquée et s’est engagé à contester les résultats devant la Cour suprême où l’action en justice a été déposée par les avocats du parti.

La constitution gambienne stipule que toute partie lésée par une élection a le droit de saisir les tribunaux dans les dix jours suivant la déclaration des résultats. Selon les observateurs électoraux locaux et internationaux, les élections et leur déroulement ont été libres, équitables et transparents.

Le 5 décembre, le président de la Commission électorale indépendante, Alieu Momar Njie, a déclaré le président sortant, Adama Barrow, du Parti national populaire, réélu pour un second mandat de cinq ans après avoir obtenu 53 % des voix.

Le candidat de l’UDP, Darboe, un ancien allié devenu un ennemi politique du président gambien, a recueilli 27 % des voix et est arrivé en deuxième position lors d’un scrutin présidentiel qui restera dans les mémoires pour son taux de participation élevé (environ 86 %).

Il s’agissait de la première élection après chute de Yahya Jammeh, en 2016, qui avait régné d’une main de fer sur le pays pendant 22 ans.

Gambie : Cinq leçons à retenir de la présidentielle

Adama Barrow a été réélu à la tête de la Gambie avec une marge plus importante que prévu, mais certains enseignements du scrutin présidentiel du 4 décembre sont tout aussi difficiles à passer sous silence.M. Barrow, 56 ans, qui se présentait sous l’étiquette du Parti national du peuple (NPP), a obtenu 53% des voix, suivi de son allié, devenu son ennemi juré, Ousainou Darboe, du Parti démocratique uni (UDP). Mamma Kandeh, du Congrès démocratique gambien, est troisième, tandis que les autres candidats ont obtenu des résultats qui les classent dans la catégorie des outsiders (sans vouloir les ridiculiser).

M. Barrow a surpris non seulement ses adversaires, mais aussi les analystes de la politique gambienne contemporaine, en remportant une grande victoire, même dans les bastions de l’opposition où il n’avait que peu ou pas de chances d’influencer le scrutin comme il l’a fait, déjouant tous les pronostics.

En regardant dans leurs boules de cristal, de nombreux experts avaient prédit que la course serait serrée entre lui et Darboe et que, dans ce cas, tout le monde pouvait faire des conjectures.

Le pouvoir en place, un attrait irrésistible

Le résultat du vote en a peut-être déconcerté, voire choqué plus d’un, mais il y a toujours quelque chose dans la politique gambienne qui fait que les candidats sortants conservent une certaine influence, malgré les prédictions faites avant le scrutin selon lesquelles la course présidentielle entre Barrow et les cinq autres candidats pourrait s’écarter de cette tendance.

Une enquête préélectorale aléatoire réalisée par APA a révélé que quatre électeurs potentiels sur dix ont déclaré qu’ils n’avaient jamais pris l’habitude de voter contre le candidat sortant lors des élections gambiennes et qu’ils n’étaient donc pas susceptibles de refuser leur voix à Barrow cette fois-ci.

La psychologie générale de ces électeurs laisse penser qu’ils n’ont pas ou peu besoin d’être persuadés de voter pour le président sortant.

Un système de vote unique qui inspire confiance

Le vote à l’aide de billes de cristal peut être considéré comme archaïque dans certaines parties du monde, mais en Gambie, ce système, même s’il n’est pas parfait, a été testé et éprouvé pendant plusieurs générations, à partir des années 1950, lorsque le plus petit pays d’Afrique continentale était encore une colonie britannique. Ce système était efficace et simple pour une population de votants majoritairement analphabète, à qui l’on demandait de jeter des billes dans des tambours portant l’image des candidats de leur choix.

Les partisans de ce système de vote le préfèrent au bulletin de vote en papier car il est « infaillible ». Pour l’électeur gambien moyen, ce mode de vote secret est si simple et direct que sa fiabilité pour l’intégrité des élections n’est jamais mise en doute. Bien que l’opposition affirme que l’élection a été truquée, beaucoup pensent que rien de fâcheux n’a pu se produire une fois que les billes se sont retrouvées dans les tonneaux peints aux couleurs des partis en lice.

Yahya Jammeh, une force épuisée

Il fut un temps où la parole de Yahya Jammeh avait toute la force de la loi gambienne et cela a été mis à l’épreuve depuis la lointaine Guinée équatoriale où il est en exil depuis 2017 après sa défaite électorale surprise face à Barrow. Bien qu’il ne soit pas physiquement présent en Gambie, sa voix était régulière lors des rassemblements de campagne de Kandeh à travers le pays, exhortant les Gambiens à voter pour son choix. Son soutien au candidat du GDC plutôt qu’à celui du président Barrow avait plongé son ancien parti, l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques, dans le désarroi. Alors que ses dirigeants basés en Gambie se sont ralliés au NPP de Barrow, lui et les dissidents de l’APRC sont restés fidèles à Kandeh. Ainsi, la course présidentielle du 4 décembre n’a pas seulement opposé son candidat favori à Barrow, mais l’a également mis en porte-à-faux avec la direction de l’APRC basée en Gambie. Bien que Kandeh ait fait des gains significatifs dans le Fogny, la région natale de Jammeh, en remportant deux circonscriptions, cela n’a pas duré plus longtemps. La parole de l’ancien homme fort de la Gambie avait perdu de son lustre. Il n’avait plus ce côté impressionnant et n’était donc plus en vogue au niveau national.

Une participation électorale sans précédent

Les élections présidentielles passées en Gambie ont été marquées par une apathie généralisée des électeurs, à l’origine de faibles taux de participation qui ont laissé les experts perplexes quant aux raisons de ces résultats. Même lors de l’élection de David et Goliath en 2016, lorsque Barrow a réussi à remporter une victoire historique sur Jammeh contre toute attente, le taux de participation n’a été que de 59,34% pour 886.578 électeurs éligibles. Le scrutin a suivi le même schéma désastreux que les scrutins de 2011 et 2006, où l’on s’inquiétait de l’apathie des électeurs, en partie à cause de l’absence de tout espace réel permettant aux tendances démocratiques de s’enraciner. S’inspirant peut-être du retour de la Gambie à des pratiques démocratiques sérieuses, le scrutin du 4 décembre 2021 a vu une participation de 85% de plus de 900.000 électeurs.

La malédiction des perdants

Les élections gambiennes sont encore sous la malédiction du perdant qui, en 2016, a plongé le pays dans une crise post-électorale dont les conséquences se font encore sentir cinq ans après. Si beaucoup peuvent admettre que la politique est un jeu de gagnants et de perdants, certains en Gambie, notamment ses acteurs clés, ne sont toujours pas prêts à accepter d’être du côté des perdants. La situation était explosive en 2016 car le perdant était le président sortant, un homme fort qui ne pouvait pas tomber sans se battre. La Gambie s’est retrouvée au cœur d’une crise monstrueuse, à laquelle elle n’était pas préparée. Cette fois-ci, les perdants appartiennent à l’opposition et, comme toutes les oppositions africaines, ils commencent la course électorale dans une position désavantageuse et les implications qui en découlent sont évidentes, mais la bonne nouvelle est qu’ils n’avaient pas le pouvoir d’entraîner le pays dans une crise comme l’a fait le pouvoir sortant en 2016. Étant donné les enjeux élevés de l’exercice et l’atmosphère chargée de la campagne qui l’a précédé, la période précédant l’élection de 2021 avait tous les ingrédients d’une grande compétition – drame, suspense, émotions au bord du gouffre, rebondissements inattendus menant à un cruel coup de théâtre du point de vue de l’opposition. 

Nigéria :Buhari félicite Barrow pour sa réélection

Le Président nigérian Muhammadu Buhari a félicité son homologue gambien, Adama Barrow pour sa réélection pour un second mandat de cinq ans.Dans un communiqué publié par son porte-parole, Femi Adesina, à Abuja, le président Buhari a également félicité la Commission électorale indépendante (CEI) de la Gambie pour sa gestion consciencieuse du processus électoral.

Le dirigeant nigérian a également félicité les Gambiens pour leur sens élevé de la civilité, leur maturité et leur patriotisme lors de l’élection.

Le dirigeant nigérian a assuré Barrow et tous les Gambiens de l’engagement et du partenariat du Nigéria alors qu’ils travaillent collectivement à rendre le pays meilleur et plus fort pour la postérité.

M. Barrow, un ancien agent de sécurité et promoteur immobilier de 56 ans, a battu cinq rivaux, dont son ancien mentor politique, Ousainou Darboe, 73 ans, qui était le principal challenger à la présidentielle de samedi.

Climat : déclaration attendue de la Cedeao à Abuja

Le sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sera l’occasion par les chefs d’Etat d’adopter une déclaration commune sur le changement climatique.Le Comité technique ministériel spécialisé (CTMS) sur l’environnement de Cedeao a validé à cet effet un projet de déclaration des chefs d’Etat sur le climat. Le projet déjà élaboré par les experts sera soumis pour adoption aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté lors de leur prochaine session ordinaire du 12 décembre 2021 à Abuja (Nigeria) selon un communiqué de la Cedeao.

L’Afrique de l’Ouest fait face à des problèmes environnementaux multiples qui entravent son développement social et économique souligne l’instance régionale Ces problèmes sont exacerbés par le changement climatique dont les effets et impacts sont considérables sur la région.

Les nombreuses actions menées par les États membres et la Commission de la Cedeao pour s’adapter au changement climatique et contribuer à la réduction des émissions des gaz à effets de serre n’ont pas encore produit les résultats attendus. Les nombreuses promesses de financement lors des Conférences des Parties dont la toute récente 26ème Conférence des Parties (COP26) sur le changement climatique tenue à Glasgow, au Royaume-Uni n’ont pas été satisfaites.

Partant de ce constat, l’organisation intergouvernementale en appelle à un engagement fort des chefs d’Etat pour mobiliser tous les acteurs et les partenaires qui le souhaitent pour faire face plus efficacement à la problématique du changement climatique en Afrique de l’Ouest et au Sahel.

Présidentielle gambienne : la tension retombe à Banjul

Au lendemain d’affrontements entre les forces de l’ordre et les partisans de l’opposition, la vie reprend son cours normal dans la capitale gambienne.Candidats malheureux à l’élection présidentielle du 4 décembre, Ousainou Darboe et Mamma Kandeh, respectivement crédités de 27,7 % et 12,3 % des suffrages valablement exprimés selon les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante, contestent la victoire du président sortant Adama Barrow avec 452.579 voix, soit 53,2 %.

Les partisans du successeur de Yaya Jammeh sont d’humeur carnavalesque dans les rues de Banjul et d’autres villes du pays. Pendant ce temps, Darboe et Kandeh continuent à dénoncer des fraudes sans apporter, pour le moment, des preuves tangibles.

Les inconditionnels des deux opposants ont manifesté hier lundi à Banjul. « Nous avons été volés. Notre leader s’est vu refuser une victoire claire », a pesté un soutien d’Ousainou Darboe. Près du domicile de l’ancien allié d’Adama Barrow, les forces de l’ordre ont chargé la foule excitée à coup de gaz lacrymogène et de matraques.

Les membres du Parti démocratique unifié (UDP, sigle en anglais) affirment que des tirs de gaz lacrymogène ont atteint la maison de leur leader Ousainou Darboe. L’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, à la tête d’une mission du Commonwealth, a rendu visite à l’avocat de formation pour apaiser les tensions.

Loin de cette agitation, Essa Mbye Faal a finalement accepté le résultat des urnes après avoir émis des doutes sur la sincérité du scrutin. Le candidat indépendant a même appelé Adama Barrow pour lui adresser ses félicitations.

L’élection de samedi dernier est celle de la consolidation de la jeune démocratie de la Gambie. Ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest a été dirigé d’une main de fer par Yaya Jammeh pendant une vingtaine d’années.

Ce scrutin était « libre et transparent » d’après les observateurs locaux et internationaux qui ont néanmoins noté quelques dysfonctionnements mineurs sans incidence sur l’issue du vote.

Adama Barrow réélu président de Gambie

Dimanche soir, la commission chargée de superviser les élections en Gambie a annoncé la victoire du président sortant à l’issue de l’élection présidentielle qui s’est tenue la veille.Sauf retournement de situation à la dernière minute, Adama Barrow devrait rester président de la république de Gambie, ce petit payé d’Afrique de l’Ouest anciennement coloniale anglaise et entièrement situé au du Sénégal. Dimanche soir la commission chargée de superviser les élections en Gambie a annoncé la victoire d’Adama Barrow à l’issue de l’élection présidentielle qui s’est tenue dans ce pays d’un plus de deux millions d’habitants samedi 4 décembre. 

Selon la commission électorale indépendante (IEC, sigle en anglais), le président Adama Barrow a obtenu 452.579 voix, soit 53,2 % du total des votes de l’élection présidentielle.

Alieu Momar Njie, le chef de la CEI, a déclaré Barrow, du Parti national populaire (NPP), vainqueur de la présidence pour un second mandat.

Ainsi, l’homme de 56 ans, élu pour la première fois en 2016, dirigera le pays pour les cinq prochaines années.

Ousainou Darboe, du Parti démocratique uni (UDP, opposition), a recueilli 238.253, soit 27,7% des voix, suivi de Mamma Kandeh, du Parti démocratique gambien (GDP), avec 105.902, soit 12,3% des voix.

Halifa Sallah, de l’Organisation démocratique populaire pour l’indépendance et le socialisme (PDOIS), a obtenu 32.635 voix, soit 3,8% du scrutin.

Il est suivi du candidat indépendant Essa Mbye Faal, qui a obtenu 12.206 voix, soit 2% des suffrages, et d’Abdoulie Ebrima Jammeh, du Parti de l’unité nationale, avec 8.262 voix, soit 1% des suffrages exprimés.

Une coalition d’observateurs électoraux locaux a publié une déclaration décrivant l’élection comme largement libre, équitable et transparente.

Cependant, MM. Darboe, Kandeh et Faal ont également publié une déclaration rejetant les résultats, qu’ils considèrent comme frauduleux.

Il n’est pas sûr cependant s’ils vont contester les résultats du scrutin devant le juge.

M. Sallah a concédé l’élection à M. Barrow, déclarant que son parti PDOIS est convaincu que les résultats de l’élection, qui ont été certifiés par les agents électoraux des candidats, sont crédibles.

Une atmosphère de carnaval a régné à Banjul et dans les villes voisines lorsque les résultats ont indiqué que le président Barrow avait été réélu.

C’est la première élection en Gambie depuis que l’ancien président Yahya Jammeh a été chassé du pouvoir par une coalition de partis d’opposition dirigée alors par Adama Barrow.

Jammeh a été contraint de s’exiler en Guinée équatoriale après sa décision controversée de contester les résultats, alors qu’il avait initialement reconnu sa défaite face à Barrow.

Gambie: Vers un second mandat pour Adama Barrow

C’est la première présidentielle depuis la fin du règne de Yahya Jammeh, qui a gouverné le pays d’une main de fer pendant plus de vingt ans.En Afrique, un président sortant qui postule pour un second mandat est rarement battu. En Gambie où Adama Barrow sollicitait samedi les voix de ses compatriotes pour se faire reconduire à la tête du pays, pour les cinq prochaines années, face à cinq rivaux, tous des hommes, ne semble pas devoir faire exception. Selon les résultats partiels rendus publics dimanche en milieu de journée par la commission électorale nationale (IEC en anglais), le candidat du Parti national pour le peuple (NPP) arrive ‘’largement en tête » dans la presque totalité des 53 circonscriptions électorales gambiennes, a appris Apa news à Banjul, la capitale.

D’après Ali Momar Njie, le président de l’IEC qui continuait dimanche en début d’après-midi à donner les résultats, à mesure qu’ils lui parvenaient, sur plus de 40 circonscriptions sur les 53 que compte le pays, , Adama Barrow arrive « largement devant dans la presque totalité des districts électoraux », devançant nettement son principal challenger, le vétéran de la vie politique gambienne et opposant historique, Ousainou Darboe. 

Dans cette ancienne colonie britannique en forme de doigt de gant enfoncé dans le ventre du Sénégal, cette élection jouit d’une attention particulière, en raison du fait qu’elle soit la première depuis la fin du règne de Yahya Jammeh, qui a gouverné le pays d’une main de fer pendant plus de vingt ans.

Ce scrutin qui s’est déroulé sous les yeux d’observateurs de l’Union européenne, du Commonwealth, de l’Union africaine et de la CEDEAO, est un véritable test démocratique pour ce pays ouest-africain de 2,4 millions d’habitants, le plus petit de l’Afrique continentale avec seulement 11300 km2. 

À la veille du scrutin,, tous les candidats retenus par la Commission électorale pour participer à cette élection présidentielle ont signé un code de conduite en vue d’une élection pacifique, une première dans le pays. 

Par cet accord, tous les candidats se sont engagés à préserver l’élection de toute forme de menaces, d’abus et violences, à coopérer avec la commission électorale indépendante, les forces de l’ordre et les institutions.

Cependant, le scrutin a fait l’objet de vives critiques de la part de certains candidats, car il se déroulait en un seul tour..

Interrogés le jour du vote par l’agence de presse en ligne mauritanienne Sahara Media, nombre de Gambiens s’accordent sur le climat de liberté et de paix qui prévaut dans le pays, mais dénoncent les conditions de vie difficiles, aggravées par les effets de la pandémie de Covid19 sur l’économie gambienne qui dépend fortement du secteur du tourisme.

Juste avant la fin de la campagne électorale, le Comité national chargé d’enquêter sur les « crimes du régime de Yahya Jammeh » a remis son rapport au président Adama Barrow, qui a cherché à conclure une alliance avec le parti de « l’Alliance Patriotique pour la Réorientation et la Reconstruction », l’ancienne formation politique de l’ex- président, Yahya Jammeh.

De nombreux Gambiens, bien qu’ils considèrent que la justice rendue aux victimes du régime de Yahya Jammeh est essentielle, aspirent, toutefois, à ce que cette élection soit le prélude pour une amélioration de leur condition de vie en vue de sortir le pays de la pauvreté. Selon les les chiffres de la Banque mondiale, le taux de croissance en Gambie en 2020 est de 0%, soit l’un des plus faibles en Afrique de l’Ouest.

Afrique : baisse des infections au VIH chez les enfants

Deux tiers des personnes séropositives dans le monde vivent en Afrique.Les pays africains ont fait d’énormes progrès dans le ralentissement de la propagation du VIH-Sida chez les enfants, malgré les perturbations causées à la prévention et au traitement par la pandémie de Covid-19.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) révèle que les nouvelles infections annuelles chez les adolescents en Afrique orientale et australe ont diminué de 41 % depuis 2010, tandis qu’en Afrique du Nord, les infections ont augmenté de 4 %.

En Afrique subsaharienne, l’agence onusienne note que dans l’ensemble, les nouvelles infections au VIH chez les adolescents ont diminué d’un tiers, 85 % des infections se produisant chez les filles.

En outre, en Afrique orientale et australe, les nouvelles infections au VIH chez les jeunes enfants ont diminué de 63 % depuis 2010.

Cependant, l’UNICEF souligne qu’il reste encore beaucoup à faire, notant que sur les 15,4 millions d’enfants qui ont perdu un ou deux parents à cause du Sida dans le monde l’année dernière, 11,5 millions vivent en Afrique subsaharienne.

« Reconstruire en mieux dans un monde post-pandémique doit inclure des réponses au VIH qui sont fondées sur des preuves, centrées sur les personnes, résilientes, durables et, surtout, équitables », déclare Henrietta Fore, Directrice exécutive de l’UNICEF, citée par un communiqué reçu ce jeudi à APA.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les deux tiers des personnes séropositives dans le monde, soit 25,7 millions, vivent en Afrique, dont 80 % de femmes âgées de 15 à 19 ans.

Ce qui pousse Amira Elfadil, Commissaire à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social à la Commission de l’Union africaine, à demander de permettre aux filles du continent de terminer leurs études secondaires pour réduire la prévalence du VIH dans ce groupe.

« Six nouvelles infections sur sept chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans en Afrique subsaharienne concernent des filles. Donner aux adolescentes et aux jeunes femmes les moyens de terminer leurs études secondaires contribue à leur sécurité et réduit leur risque d’infection par le VIH de 30 à 50 % dans certains pays », dit-elle.

Hausse des cours mondiaux des produits alimentaires (FAO)

Le blé et les produits laitiers tirent vers le haut l’Indice FAO des prix des produits alimentaires.Les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement augmenté en novembre dernier. En effet, le baromètre des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) note une hausse pour le quatrième mois d’affilée à cause de la forte demande de blé et de produits laitiers.

L’analyse révèle que les prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 134,4 points, soit son niveau le plus haut depuis juin 2011, et gagne ainsi 1,2% par rapport à octobre 2021. L’indice, qui permet de suivre l’évolution mensuelle des prix internationaux des produits alimentaires couramment échangés, est supérieur de 27,3% à sa valeur de novembre 2020.

La FAO explique l’augmentation des prix des produits laitiers par la hausse globale constatée en novembre. Ces prix ont cru de 3,4% par rapport au mois précédent. La forte demande mondiale à l’importation s’est maintenue dans les cas du beurre et du lait en poudre car les acheteurs ont cherché à s’assurer un approvisionnement à court terme en prévision du resserrement des marchés.

L’Indice FAO des prix des céréales a gagné 3,1% par rapport au mois précédent et 23,2% par rapport à la même période l’année dernière. Les prix à l’exportation du maïs ont légèrement augmenté et les prix internationaux du riz sont restés globalement stables, mais les prix du blé ont atteint leur plus haut niveau depuis mai 2011.

Cette hausse est due à l’importance de la demande associée à la faiblesse de l’offre, en particulier pour ce qui est du blé de qualité supérieure, ainsi qu’à des craintes liées aux pluies intempestives en Australie et à l’incertitude concernant la possible modification des mesures d’exportation de la Fédération de Russie.

Le baromètre de la FAO portant sur les prix du sucre est plus élevé de 1,4% par rapport à octobre et de près de 40% par rapport à novembre 2020. Cela s’explique principalement par la hausse des prix de l’éthanol, bien que des envois importants en provenance d’Inde et des perspectives favorables concernant les exportations de sucre de Thaïlande aient atténué la pression à la hausse sur les cours.

Quant aux prix des huiles végétales, ils ont reculé de 0,3% après avoir atteint un niveau record en octobre, conséquence de la baisse des cours des huiles de soja et de colza ainsi que du pétrole brut. Les prix internationaux de l’huile de palme se sont maintenus.

Au même moment, ceux prix de la viande ont fléchi de 0,9%, soit sa quatrième baisse mensuelle consécutive. Sous l’effet de la diminution des achats de viande de porc en Chine, les cours internationaux de ce produit ont reculé. Les prix de la viande ovine ont aussi connu une forte chute à la suite de l’accroissement des disponibilités exportables en Australie. Dans l’ensemble, les prix de la viande de bovins et de la chair de volaille sont restés stables.

D’après le nouveau Bulletin de la FAO sur l’offre et la demande de céréales, publié ce jeudi, la production céréalière mondiale devrait s’établir à 2,791 milliards de tonnes en 2021, soit un nouveau record et un volume supérieur de 0,7% à celui de l’année précédente.

Par rapport à 2020, il est prévu que la production mondiale de céréales secondaires et de riz augmente de 1,4 et 0,9% respectivement, tandis que la production de blé devrait diminuer de 1,0%.

 L’utilisation mondiale de céréales en 2021-2022 devrait croître de 1,7% et atteindre 2,810 milliards de tonnes, et, à la clôture des campagnes en 2022, les stocks mondiaux de céréales devraient être inférieurs de 0,9% à leurs niveaux d’ouverture.

La FAO prévoit qu’en 2021-2022 les échanges internationaux de céréales connaissent une hausse de 0,7% pour s’élever à 480 millions de tonnes, et qu’une croissance de 2,2% des échanges de blé compense largement une contraction probable des échanges de céréales secondaires.

De son côté, la production végétale devrait diminuer dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier.

Gambie : campagne électorale, un cocktail de folklore, de tension et de peur

Entre « trahison » et « vengeance », la présidentielle gambienne du 4 décembre 2021 pourrait se résumer à un duel entre Adama Barrow et Ousainou Darboe, deux ex-frères et alliés que tout oppose désormais.La campagne électorale pour la présidentielle s’est déroulée dans une atmosphère largement carnavalesque, mais au-delà de cette façade réjouissante se cache un cocktail perceptible de tension et de peur quant à ses éventuelles conséquences. A quelques 48 heures du scrutin du 4 décembre prochain, les Gambiens retiennent leur souffle. L’issue de ce scrutin indécis fait craindre des lendemains incertains.

Le perdant aura-t-il l’élégance de reconnaître sa défaite face au vainqueur ? Doit-on craindre une justice des vainqueurs sur les vaincus ? Le plus petit pays d’Afrique, avec une petite côte qui s’avance dans l’Atlantique, a du mal à se débarrasser de la gueule de bois post-électorale qui a planté le décor pour quelques années acrimonieuses de transition vers une démocratie à part entière après 22 ans de règne d’un homme de poigne

Les souvenirs des cinq dernières années sont encore profonds. Les Gambiens ont la chair de poule en se remémorant la crise post-électorale déclenchée par la décision controversée de l’ancien président Yahya Jammeh de contester sa défaite électorale surprise en 2016 devant Adama Barrow. Une élection à laquelle n’avait pas pris part Darboe, leader incontesté de l’opposition d’alors, emprisonné et empêché de se présenter par Jammeh. Élargi de prison après l’avènement de Barrow, il sera membre du Cabinet du nouveau président qui s’était engagé à faire « seulement 3 ans sur un mandat de 5 ». Mais la mésentente entre les deux hommes s’installa quand Barrow décide d’aller jusqu’au terme de son mandat et même de briguer un deuxième. La rupture entre les deux alliés étaient consommée en mars 2019.

Duel Barrow contre Darboe

Pour cette présidentielle, Adama Barrow, âgé de 56 ans, est confronté à cinq autres prétendants à la fonction suprême, dont son parrain politique Ousainou Darboe, qui dirige le Parti démocratique uni (UDP). Les experts estiment que l’élection présidentielle, qui pourrait être la plus serrée de l’histoire, ne ressemble en rien à une simple formalité pour le président sortant.

De nombreuses questions contemporaines sur l’avenir de la Gambie sont en jeu dans cette élection cruciale où la vieille garde et les novices se voient rappeler les promesses de campagne ratées du passé. Les différents candidats ont profité des quatre semaines de campagne pour convaincre les électeurs avant le vote.

La campagne électorale s’est résumée à la politique des chiffres. Alors que la bataille de la mobilisation fait toujours rage entre les différents camps, les analystes prédisent une présidentielle serrée entre le Parti national populaire (NPP) de Barrow et l’UDP de Darboe. Le président gambien et son ancien vice-président sont considérés comme les favoris à cette élection présidentielle.

Les sondages placent Mamma Kandeh du Congrès démocratique de Gambie en troisième position, Halifa Sallah de l’Organisation du peuple pour l’indépendance et le socialisme (PDOIS) et l’avocat populaire Essa Mbye Faal pas très loin derrière, tandis qu’Abdoulie Jammeh du Parti de l’unité nationale est considéré comme un outsider.

En raison des attentes de toutes les parties, l’atmosphère de carnaval qui a prévalu pendant la majeure partie de la campagne électorale a été teintée de tensions, notamment entre les partisans des deux principaux favoris. En plus de se dénigrer mutuellement, le NPP et l’UDP se disputent la victoire avant même que les premières billes ne soient introduites dans le tonneau, une méthode de vote unique en Gambie introduite dans les années 1950 lorsque le pays était encore une colonie britannique.

A cette tension, qui a dégénéré à un moment donné en un échange d’injures entre Barrow et Darboe, s’ajoute la crainte latente de leur réaction si le résultat du vote ne va pas dans leur sens. Les apparatchiks du NPP et de l’UDP refusent d’envisager une autre issue que la victoire. Cela a attisé les tensions au sein de leurs bases de soutien bien établies. Des bases qui doivent parfois vivre dans les mêmes townships et qui, jusqu’à présent, ont dû se retenir de recourir à la violence à l’encontre de leurs rivaux vivant à côté.

Les partisans des deux camps se sont lancés des piques durant cette campagne. Ousainou Darboe qui considère Adama Barrow comme « un président par accident » tient une occasion de prendre sa revanche sur Barrow qui l’avait congédié en mars 2019 de son poste vice-président.

Jammeh, l’absent le plus présent

Les deux camps sont sûrs de gagner et refusent de reconnaître les chances de l’autre dans cette course à la présidence. Certains observateurs s’interrogent sur leur engagement en faveur du fair-play électoral soutenant que Darboe, opposant historique à Jammeh et Barrow sont-ils prêts à avaler la pilule amère de la défaite ?

L’ombre de Jammeh va planer sur ce scrutin. Exilé en Guinée équatoriale depuis sa chute du pouvoir en janvier 2017, l’ancien président gambien a lancé des diatribes qui n’ont pas contribué à apaiser les craintes du public sur ce qui pourrait résulter de cette élection.

Avec plus ou moins de succès, des « ambassadeurs de la paix » autoproclamés se sont succédé à la radio et à la télévision pour prêcher l’hymne de la maturité et de la retenue et calmer les nerfs déjà fragilisés par ce que l’avenir immédiat pourrait réserver.

Les enjeux sont également grands pour la Commission électorale indépendante, dont le président, Alieu Momar Njie, sous pression, est pris dans la mire des tensions qui précèdent l’élection la plus controversée de Gambie de mémoire d’homme. Njie a fait l’objet d’un feu nourri de la part du public, mais surtout en raison de ses antécédents en tant qu’arbitre principal des élections.

Beaucoup pointent du doigt sa révision controversée des chiffres des résultats de l’élection présidentielle de décembre 2016, qui a donné à Jammeh un prétexte pour mettre en doute sa défaite cuisante et contester le résultat, plongeant le pays dans un bourbier électoral pendant un mois.

La même gaffe s’est retrouvée dans les élections parlementaires et locales quelques mois plus tard, renforçant les soupçons du public quant à la compétence et l’impartialité de la CEI pour conduire les futurs scrutins. Ces doutes du public, comme une tache indélébile sur le manteau de la CEI, ont été difficiles à dissiper avant l’élection présidentielle du 4 décembre.

Le responsable de la communication de la commission, Mamakan Khan, a pris des mesures pour dissiper ce nuage de méfiance qui mine sa réputation de principal arbitre électoral de la Gambie. Il a déclaré que cette opinion défavorable de la CEI est injuste et imméritée compte tenu de ses antécédents dans l’organisation des élections précédentes. La première étant en 1996 à la fin d’une transition de deux ans après le renversement militaire par Jammeh du président civil fondateur Sir Dawda Jawara.

Sans aucune preuve, les représentants des partis ont accusé le patron de la Commission électorale de soutenir secrètement un candidat. Pour regagner la confiance du public, la CEI a annoncé qu’il y aurait un comptage des résultats sur place à la fin du scrutin dans les bureaux de vote et que des équipes de vérification seraient déployées pour les recompter afin d’éviter un scénario où les agents électoraux seraient submergés par les chiffres.

Cette mesure satisfera-t-elle toutes les parties du clivage politique ? Seul le temps nous le dira. Entre-temps, la police a publié une déclaration rassurant les Gambiens sur le fait que son personnel sera à la hauteur de la tâche pour assurer la sécurité et la stabilité avant, pendant et après les élections.

962.157 Gambiens, sur les 1,8 million d’habitants que compte le pays, ont été enregistrés par la CEI pour participer à ce scrutin présidentiel historique qui marque le début d’un cycle d’élections parlementaires et locales. Il y a 1.554 circonscriptions électorales réparties dans les 53 circonscriptions de la Gambie.

Une pléthore d’observateurs électoraux locaux et internationaux, y compris du Commonwealth et de l’Union européenne, sont présents dans le pays pour assister au scrutin.

Covid-19/Vaccins : Pékin promet un milliard de doses à l’Afrique

La vaccination contre la Covid-19 a pris du retard en Afrique dans un contexte d’inquiétude croissante face à la propagation du nouveau variant, Omicron.L’Empire du Milieu veut aider l’Afrique à booster son taux de vaccination contre le nouveau coronavirus. Ce faisant, le président chinois, Xi Jinping, a promis de fournir un milliard de doses de vaccins au continent africain pour l’aider à atteindre son objectif de vacciner 60% de sa population d’ici à 2022.

Cette offre s’ajoute aux près de 200 millions de doses déjà offertes par Pékin à l’Afrique.

« Nous devons donner la priorité aux personnes et à leur vie, être guidés par la science, soutenir la renonciation aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le Covid-19, et assurer véritablement leur accessibilité et leur caractère abordable en Afrique pour combler le déficit de vaccination », a déclaré M. Xi.

Il a fait la promesse par visioconférence lors de la huitième conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) tenue les 29 et 30 novembre 2021 à Dakar (Sénégal).

Selon Xi, Pékin donnera 600 millions de doses sous forme de don. Les 400 millions de doses restantes seront fournies par une production conjointe de vaccins entre des entreprises chinoises et africaines.

La Chine aidera également les pays africains à mettre en œuvre dix programmes de santé et enverra 1.500 travailleurs médicaux et experts en santé publique sur le continent.

Covid-19: effets négatifs des restrictions sur les systèmes alimentaires

Les mesures restrictives prises dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 ont négativement impacté les systèmes alimentaires en Afrique.Pour tuer dans l’œuf la pandémie du nouveau coronavirus, plusieurs pays ont décrété l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu. Cette mesure a eu des conséquences dramatiques sur les systèmes alimentaires pour de nombreuses familles africaines. Pour leur venir en aide, les Etats ont pris des mesures d’accompagnement.

Mai selon l’étude sur les « effets des réponses du gouvernement à la Covid-19 sur les systèmes alimentaires et les moyens de subsistance au Sahel », ces mesures d’accompagnement ont touché positivement un nombre très faible de personnes, soit 15% des personnes enquêtées.

« Les mesures de soutien ont eu certes des effets positifs pour certains, mais la plupart n’ont pas significativement affecté la population. Celles ayant eu le plus d’effet ont en général touché 7% à 10% des acteurs des chaînes de valeurs », révèle l’étude du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) publiée ce lundi à Dakar.

D’une manière générale, la plupart des mesures de restriction ont eu des effets négatifs importants, certaines ont même touché négativement jusqu’à 70% de la population, note la recherche menée dans cinq pays du Sahel que sont le Burkina Faso, le Cap Vert, le Mali, le Niger et le Sénégal sur un échantillon de 10 680 acteurs des chaînes de valeur (producteurs, éleveurs, consommateurs, transformateurs, transporteurs et commerçants).

De façon plus explicite, détaille l’étude, les réponses ont affecté négativement la disponibilité de la main d’œuvre, l’accès aux marchés, les mouvements des bergers et des troupeaux, le prix du marché, et ont créé une discrimination par rapport aux groupes vulnérables.

S’agissant de ces derniers, poursuit le document, il ressort que plus l’âge de l’individu augmente, plus il est négativement impacté par les mesures du gouvernement face à la pandémie. Quant à la variable genre, à part le Niger et le Sénégal, dans tous les pays de l’étude, les femmes ont été plus impactées que les hommes par les effets des réponses de gouvernement à la Covid-19 sur les systèmes alimentaires et les moyens de subsistance au Sahel.

Par ailleurs, l’analyse du statut matrimonial a permis de montrer que les mères célibataires, les personnes en situation de veuvage avaient plus de risque d’être négativement impactées par les mesures prises. Pour le statut migratoire des individus, il ressort que les migrations récentes étaient un facteur accentuant le ressenti négatif des mesures.

Partant de ces constats, les chercheurs estiment que ces mesures doivent-être soutenues et accompagnées par les opérateurs privés nationaux, les partenaires techniques et financiers, les ONG, les structures communautaires et les ménages en développant, en synergie avec les gouvernements, des politiques, stratégies, programmes et actions de réponses inclusives et équitables. Cela, pour renforcer la résilience des populations vulnérables, et mieux les préparer aux futures pandémies et autres crises naturelles ou socio-économiques.

Gambie : exhumer le passé pour penser le futur

Le Rapport de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations, remis ce jeudi au président Adama Barrow, est censé panser les plaies de la dictature de Yaya Jammeh.La Gambie n’a pas définitivement tourné la page des 22 années de pouvoir de Yaya Jammeh. La Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC, sigle en anglais) a noté durant cette période des violations flagrantes des droits humains.

En deux ans d’enquête, la TRRC a passé à la loupe nombre de faits commis entre le 22 juillet 1994, date de la prise du pouvoir de Jammeh à la suite d’un coup d’Etat, et son départ de la présidence en janvier 2017.

Au cours des audiences publiques de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations, près de 400 personnes ont comparu : victimes, auteurs présumés d’actes répréhensibles mais aussi des témoins dont certains se trouvent maintenant en dehors du pays.

À la barre, les témoignages ont mis en évidence la froideur du régime de Yaya Jammeh avec des tortures, des viols, des meurtres et des disparitions forcées. La sale besogne porterait la signature des Junglers composés notamment de tueurs à gages. Ces agents rompus à la tâche auraient entre autres massacré en Gambie 44 migrants ouest-africains.

Depuis sa chute, Yaya Jammeh vit en exil en Guinée équatoriale. La Commission Vérité, Réconciliation et Réparations, née d’une loi votée par l’Assemblée nationale, a été chargée d’enquêter et d’établir « un dossier historique impartial sur les violations des droits de l’Homme, mais aussi d’envisager des réparations pour les victimes, de promouvoir la réconciliation et la non-récurrence ».

Les familles des victimes réclament justice mais le rapport de la TRRC atterrit entre les mains d’Adama Barrow à un peu plus d’une semaine de l’élection présidentielle. Le président sortant, qui brigue un second mandat, s’est allié avec le parti de Yaya Jammeh. Quid alors des recommandations de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations ?

Gambie : Olusegun Obasanjo, émissaire du Commonwealth

L’ancien chef de l’Etat nigérian est à la tête de la mission d’observation de l’organisation internationale pour l’élection présidentielle du 4 décembre prochain.Cela fait plus de quinze ans que le Commonwealth n’a pas supervisé une élection en Gambie. Selon un communiqué publié sur le site de l’association intergouvernementale, la Commission électorale indépendante de la Gambie a autorisé le retour d’une mission d’observation du Commonwealth.

De l’avis de Patricia Scotland, Secrétaire Général du Commonwealth, « le déploiement de ce groupe d’observateurs est une démonstration de l’engagement du Commonwealth à soutenir la démocratie dans les pays membres et la reconnaissance du droit des individus à participer à des élections crédibles, inclusives et transparentes ».

Sous le règne de Yaya Jammeh, la Gambie s’était retirée du Commonwealth, mais elle a été réintégrée quelques mois après la chute de l’ancien dictateur. À l’issue de l’élection présidentielle de 2016, Yaya Jammeh avait reconnu sa défaite devant l’actuel président Adama Barrow avant de se dédire. Une forte pression de la communauté internationale l’a finalement fait accepter le résultat des urnes.

La Gambie dont la population est estimée à 1,9 million d’habitants veut donc consolider sa jeune démocratie. Outre le président sortant, cinq candidats sont en lice pour ce scrutin. Il s’agit d’Ousainou Darboe du Parti démocratique uni (UDP), de Mamma Kandeh du Congrès démocratique de Gambie (GDC), d’Halifa Sallah de l’Organisation démocratique populaire pour l’indépendance et le socialisme (PDOIS), Essa Faal, ancien Conseiller principal de la Commission vérité, réconciliation et réparations et d’Abdoulie Jammeh du Parti de l’unité nationale (NUP).

L’équipe d’observateurs électoraux du Commonwealth est composée de neuf membres. En octobre dernier, une mission d’évaluation préélectorale s’était déjà rendue en Gambie. Après l’élection du 4 décembre, l’équipe de M. Obasanjo soumettra un rapport final sur le processus électoral à la Secrétaire Générale du Commonwealth. Cette dernière fera un compte rendu aux 54 Etats-membres.

Afrique : forte hausse des remises migratoires

Les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont repris de la vigueur en 2021, progressant de 6,2 % pour atteindre 45 milliards de dollars, annonce la Banque mondiale (BM).Le Nigéria, première puissance économique de la région, en est le premier bénéficiaire. Le rebond y est toutefois modéré en partie du fait de l’influence croissante des politiques destinées à canaliser les transferts d’argent par l’intermédiaire du système bancaire.

Selon la BM, les pays où le volume des remises migratoires en pourcentage du PIB est conséquent sont la Gambie (33,8 %), le Lesotho (23,5 %), Cabo Verde (15,6 %) et les Comores (12,3 %). En 2022, les envois de fonds devraient augmenter de 5,5 % grâce à la poursuite de la reprise économique en Europe et aux États-Unis.

L’institution financière mondiale informe par ailleurs que les coûts de transferts vers le continent noir étaient en moyenne de 8 % au premier trimestre de 2021, contre 8,9 % un an plus tôt. Cela fait de l’Afrique la zone vers laquelle il est le plus coûteux d’envoyer de l’argent.

Bien que les migrations intrarégionales représentent plus de 70 % des mouvements transfrontaliers de population, souligne la banque, les frais sont élevés en raison des faibles quantités de flux formels et de l’utilisation des taux de change du marché noir.

A en croire l’institution de Bretton Woods, les données révèlent que les frais sont souvent plus élevés quand les fonds sont transférés par l’intermédiaire de banques, plutôt que via des canaux numériques ou des opérateurs offrant des services de transfert d’espèces.

Une fondation philanthropique finance près de 5.000 PME africaines

Pour son programme d’entrepreneuriat 2021, la Fondation Tony Elumelu (TEF, sigle anglais) a reçu 400.000 candidatures.Les bénéficiaires de 2021 ont été sélectionnés en fonction de leur innovation, leurs performances et leur potentiel de croissance pour créer des emplois et éradiquer la pauvreté sur le continent, renseigne le communiqué parvenu mercredi à APA. Chaque entrepreneur reçoit 5.000 dollars non remboursables. Parmi les 4.949 entreprises retenues, 68 % sont dirigées par des femmes.

Composés à la fois de nouvelles start-ups et de petites entreprises existantes, les entrepreneurs Tony Elumelu 2021 ont suivi une formation, un mentorat et un coaching de classe mondiale et auront un accès à vie au réseau des anciens de la Fondation Tony Elumelu, informe la note.

« À vous les jeunes entrepreneurs africains – travaillez dur, rêvez grand et soyez très disciplinés. Vous devez continuer à penser à l’impact. Le parcours de l’entrepreneuriat n’est pas linéaire – il y a des hauts et des bas, mais en restant concentré et résilient, le succès viendra finalement à vous. L’avenir de notre continent est entre vos mains. Ce que vous faites en tant qu’entrepreneurs contribuera grandement à sortir l’Afrique de la pauvreté. Je suis heureuse que nos femmes entrepreneures se portent très bien, avec une représentation de 68 % cette année », a déclaré le Fondateur de la TEF, Tony O. Elumelu, cité par le document.

Il a par ailleurs invité les dirigeants africains à continuer à créer le bon environnement propice pour permettre aux jeunes de réussir. Car « leur succès est le succès de nous tous sur le continent ». « Nous devons leur donner la priorité parce que les nations et les continents qui donnent la priorité à leurs peuples réussissent », a-t-il martelé.

Le Directeur Général de la coopération internationale et du développement de la Commission européenne, M. Koen Doens s’est quant à lui dit « très heureux que plus de 2400 femmes bénéficieront du programme de formation de la Fondation Tony Elumelu et obtiendront un capital d’amorçage pour soutenir leurs idées. »

« Notre ambition commune est de responsabiliser 100.000 jeunes entrepreneurs africains au cours des dix prochaines années à travers l’Afrique, en reconnaissant que l’entrepreneuriat est le seul moyen de réaliser les rêves », a fait savoir Mme Ahunna Eziakonwa, représentant le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à cette rencontre.

Selon le directeur général de la TEF, Ifeyinwa Ugochukwu, l’entité qu’il dirige a formé dix fois plus de jeunes entrepreneurs africains qu’il n’en a formés de 2015 à 2019 combinés.

« Aujourd’hui, en 2021, nous verserons un montant record de 24.750.000 USD directement aux entrepreneurs africains des 54 pays africains. C’est l’impact », s’est-il félicité.

Covid: 30 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté

La pandémie du nouveau coronavirus a anéanti cinq ans de croissance en Afrique, indique un nouveau rapport.La Covid-19 a plongé environ 30 millions de personnes en Afrique subsaharienne dans l’extrême pauvreté, révèle un rapport publié ce mercredi à l’occasion du Forum Bloomberg sur la nouvelle économie qui se tient actuellement à Singapour.

Intitulé « Long Covid : Jobs, Prices and Growth in the Enduring Pandemic », le document souligne que la pandémie a anéanti plus de cinq ans de progrès dans la région.

Il prévient que, même si les économies africaines gagnent du terrain à mesure qu’elles se redressent, cela ne leur permettra pas d’atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies relatif à l’éradication de la pauvreté d’ici à 2030, un objectif qui était déjà loin d’être atteint avant la pandémie.

Les économies africaines ont connu des périodes prometteuses au début du siècle, avec une trajectoire ascendante due à la réduction des conflits, ce qui a permis d’améliorer les politiques économiques et de renforcer la stabilité macroéconomique, indique le rapport.

« L’initiative en faveur des pays pauvres très endettés lancée par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale au début des années 2000 a permis de réduire considérablement les niveaux d’endettement, libérant ainsi des ressources nationales et améliorant les relations avec les donateurs. L’augmentation des échanges et le dynamisme des prix des produits de base ont également joué un rôle, le PIB par habitant des pays riches en ressources naturelles ayant augmenté deux fois plus vite », ajoute le rapport.

Selon le même document, la croissance a commencé à s’essouffler en 2016, soit un an après l’adoption des Objectifs de développement durable visant à éradiquer la pauvreté d’ici 2030.

« L’Afrique subsaharienne reste à la traîne pour la plupart des objectifs. Le retard le plus notable concerne la réduction de la pauvreté ; avant la pandémie de 2019, l’Afrique comptait plus de 60% des 700 millions de pauvres dans le monde », explique le rapport.

En 2020, l’Afrique subsaharienne a plongé dans sa première récession depuis plus de 25 ans, effaçant au moins cinq ans de progrès dans la lutte contre la pauvreté.

Le Forum Bloomberg sur la nouvelle économie, qui a débuté hier mardi à Singapour, rassemble plus de 495 participants, dont des dirigeants des secteurs public et privé du monde entier, y compris des 50 représentants de l’Afrique. La rencontre a pour objectif de contribuer à une nouvelle réflexion sur les voies de la reprise mondiale, alors que le monde subit les effets de la pandémie de Covid-19.

Sahel: la Grande muraille verte, une source de revenus (FAO)

L’analyse coûts-avantages de la FAO publiée dans Nature Sustainability montre un rendement moyen de 1,2 dollars pour chaque dollar investi dans le projet de restauration des terres, malgré les conditions climatiques rigoureuses.C’est un retour sur investissement inattendu. L’objectif de la Grande muraille verte d’Afrique n’est pas en effet de générer des profits. Elle vise plutôt à lutter contre la désertification dans la région du Sahel. Mais, d’après une nouvelle étude menée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et publiée dans Nature Sustainability, elle peut aussi être un débouché commercial intéressant pour les investisseurs.

Selon l’analyse, parvenue ce mardi à APA, pour chaque dollar investi dans cette initiative de grande ampleur qui part du Sénégal à l’ouest à Djibouti à l’est, les investisseurs peuvent s’attendre à un rendement moyen de 1,2 dollars. Ce profit peut même monter jusqu’à 4,4 dollars, précise le document.

Pour le Coordonnateur des projets internationaux au sein de la Division des forêts de la FAO et l’un des principaux auteurs de l’étude, Moctar Sacande, cité par le document, « nous devons faire évoluer le discours sur la région du Sahel afin de montrer que, malgré l’environnement hostile et sec de la région, les investisseurs peuvent tout de même obtenir un rendement viable en investissant dans la restauration des terres. »

L’étude est fondée sur des données de terrain et des données satellitaires qui permettent de suivre la dégradation des terres sur la période 2001-2018. Celles-ci sont ensuite comparées aux coûts et aux avantages de la restauration des terres selon différents scénarios adaptés aux circonstances locales.

D’après M. Sacande, les résultats de l’analyse sont le dernier élément nécessaire pour comprendre la situation économique et viennent s’ajouter à la volonté politique et au savoir-faire technique déjà en place, et devraient encourager le secteur privé, qui manifeste un intérêt croissant.

Le verdissement et la restauration des terres dans cette zone longue de 8.000 kilomètres qui traverse le continent sont déjà en cours. Les populations plantent des espèces arboricoles résistantes, comme l’acacia du Sénégal, qui produit de la gomme arabique, fréquemment utilisée comme émulsifiant dans les aliments et les boissons, ou l’arbre gao, aussi appelé Faidherbia albida. Ce dernier aide à fertiliser les sols pour qu’y soient notamment produits du fourrage et des cultures de base comme le millet.

L’étude a indiqué que la surface couverte par l’initiative Grande muraille verte restait limitée et n’atteignait que 4 millions des 100 millions d’hectares ciblés.

Au total, quelque 20 milliards d’USD ont été promis au niveau international en vue de transposer à plus grande échelle l’initiative Grande muraille verte, dont 14,3 milliards d’USD promis à l’occasion du Sommet One Planet pour la biodiversité tenu en janvier de cette année à Paris, et 1 milliard d’USD promis par le fondateur d’Amazon, M. Jeff Bezos, lors de la conférence climatique de la COP26, qui vient de se terminer.

Les modalités concrètes d’accès à ces fonds doivent encore être déterminées, d’après M. Sacande, qui ajoute que si une partie des fonds n’est pas versée très rapidement, il pourrait être trop tard pour planter les arbres avant la tombée des précipitations limitées attendues en juin et en juillet.

L’initiative Grande muraille verte permettrait de stocker du carbone et de restaurer la biodiversité et s’attache à apporter des avantages socio-économiques aux populations défavorisées de la région. Elle couvre les domaines clés que sont l’atténuation du changement climatique, l’adaptation à ses effets et la résilience face aux aléas climatiques.

Elle contribue également à la réalisation des Objectifs de développement durable 1 (pas de pauvreté), 2 (faim zéro), 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques), 15 (Vie terrestre) et 17 (partenariats pour la réalisation des objectifs) du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’analyse souligne par ailleurs que du fait des conflits armés qui caractérisent la région, certains investisseurs sont longtemps restés méfiants à l’égard du potentiel de l’initiative. En outre, l’étude a conclu qu’environ 50 % des terres concernées sont actuellement inaccessibles pour des raisons de sécurité. Malgré cela, les interventions de restauration des terres continuent de représenter un débouché commercial viable, selon les auteurs.

Forum Bloomberg : cinquante délégués africains à Singapour

Au total, 495 délégués venus de différents continents participent au Forum Bloomberg sur la nouvelle économie, qui a débuté ce mardi à Singapour.
Premier grand rassemblement post-COP26, les participants sont censés contribuer à ce que les organisateurs du Forum de Bloomberg espèrent être une nouvelle réflexion sur « les voies vers une reprise mondiale alors que le monde se remet de l’impact de la pandémie de Covid-19 ».

Dans une déclaration précédant l’événement, Michael R. Bloomberg, fondateur de Bloomberg L.P. et de Bloomberg Philanthropies, a déclaré que les défis économiques mondiaux aggravés par la pandémie confèrent un caractère d’urgence particulier au forum de cette année auquel participent 50 délégués africains.

« La transition rapide entre la COP26 et le forum nous offre une occasion unique que nous avons l’intention de saisir, en travaillant ensemble pour accélérer notre reprise de manière à construire une économie plus forte, plus saine et plus durable », a-t-il dit cité par un communiqué.

Les sessions plénières du forum s’articulent autour des thèmes suivants : Reconstruire l’économie mondiale, innover pour sortir de la crise et naviguer dans un monde divisé.

Les débats porteront sur la finance, le climat, le commerce, les villes et la santé, avec en toile de fond la pandémie de Covid-19.

Parmi les Africains qui y participent, figurent Yvonne Aki-Sawyerr, maire de Freetown, la capitale de la Sierra Leone, Shamim Nabuuma Kaliisa, fondateur et directeur exécutif du Chil Artificial Intelligence Lab (Ouganda), Alloysius Attah (directeur général et cofondateur de Farmerline (Ghana) et Nthabiseng Mosia, cofondateur d’Easy Solar (Sierra Leone).

Le ministre du Commerce et de l’Industrie de Singapour, Gan Kim Yong, a déclaré que le Bloomberg New Economy Forum est un événement important pour son pays.

« L’accueil physique de l’événement ici, malgré la pandémie, affirme le rôle de Singapour en tant que capitale des événements d’affaires et nœud mondial pour les entreprises », a ajouté M. Yong.

« Le Forum Bloomberg sur la nouvelle économie à Singapour offrira une plateforme d’action – et pas seulement de débat – tout en constituant un modèle pour des réunions entre personnes sûres, mais hautement connectées », a déclaré Justin B. Smith, PDG de Bloomberg Media et président exécutif de Bloomberg New Economy.

Il a ajouté : « Nous n’avons jamais vu un tel sentiment d’urgence parmi les leaders mondiaux pour se réunir et mobiliser des solutions. Cet esprit de collaboration touche tous les secteurs d’activité ».

Afrique : les diabétiques, plus vulnérables à la Covid-19

La pandémie du coronavirus est plus mortelle chez les Africains atteints de diabète selon une récente analyse de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le coronavirus a fait des ravages chez les personnes atteintes de maladies chroniques. En Afrique, les diabétiques sont ceux qui en ont le plus souffert selon l’OMS qui  a évalué les données issues de 13 pays et portant sur les affections sous-jacentes ou les comorbidités chez les Africains testés positifs à la Covid-19.

Selon l’organisme onusien, le taux de létalité de la pandémie est de 10,2% chez les patients diabétiques, contre 2,5% pour l’ensemble des patients atteints de Covid-19. Le taux de létalité chez les personnes atteintes de diabète était également deux fois plus élevé que chez les patients souffrant de n’importe quelle autre comorbidité. Les trois autres maladies sous-jacentes associées aux taux de létalité due à la Covid-19 les plus élevés incluent le VIH et l’hypertension.

« La Covid-19 envoie un message clair : la lutte contre l’épidémie de diabète en Afrique est à bien des égards tout aussi cruciale que la lutte contre la pandémie actuelle », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique la Dre Matshidiso Moeti, citée par le communiqué parvenu jeudi à APA.

« La pandémie de Covid-19 finira par s’estomper, mais l’on prévoit que l’Afrique enregistre dans les prochaines années la plus forte hausse de l’incidence du diabète dans le monde. Nous devons agir dès à présent pour prévenir de nouveaux cas, vacciner contre la Covid-19 les personnes souffrant de diabète et, chose non moins importante, recenser et soutenir les millions d’Africains qui ignorent qu’ils sont atteints par ce tueur silencieux », a-t-elle souligné.

Le diabète altère la capacité de l’organisme à produire ou à utiliser l’insuline, une substance essentielle pour empêcher une augmentation dangereuse du taux de sucre dans le sang. La maladie provoque une inflammation et une mauvaise circulation sanguine, qui accentuent toutes les deux le risque de complications liées à la Covid-19, dont le risque de décès.

Les pays ayant fourni des données pour cette analyse étaient le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, Eswatini, la Guinée, la Namibie, le Niger, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, les Seychelles, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.

Environ 24 millions de personnes vivent avec le diabète en Afrique en 2021, selon la Fédération internationale du diabète, et le continent devrait connaître la plus forte augmentation du nombre de cas de diabète dans le monde. En effet, le nombre d’Africains souffrant de cette maladie devrait atteindre 55 millions d’ici à 2045, soit une augmentation de 134 % par rapport aux données disponibles en 2021.

L’Afrique est le continent comptant le plus grand nombre de personnes qui ne connaissent pas leur statut pour le diabète. On estime ainsi que 70 % des personnes diabétiques ne savent pas qu’elles sont touchées par cette maladie.

« Les responsables de la santé en Afrique devraient tirer parti de la disponibilité croissante de tests de diagnostic rapide à faible coût pour tester systématiquement les patients dans les centres de prise en charge du diabète afin de garantir une détection précoce de cette maladie et des soins appropriés», a suggéré le directeur du groupe organique Couverture sanitaire universelle/Maladies transmissibles et non transmissibles au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Benido Impouma. « Ces centres peuvent également être des sites clés pour la vaccination », a-t-il ajouté.

Dès les premiers jours de la pandémie, les personnes atteintes de diabète ont été jugées prioritaires dans tous les pays du monde pour recevoir des doses de vaccin anti-Covid-19. L’Afrique a éprouvé des difficultés à appliquer cette stratégie, rapporte la note.

A en croire l’OMS, l’accès aux vaccins reste limité. Jusqu’à présent, affirme-t-elle, seulement 6,6 % de la population africaine est entièrement vaccinée contre la Covid-19, contre une moyenne mondiale de 40 % environ. Les données issues de 37 pays indiquent que, depuis mars 2021, plus de 6,5 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 ont été administrées à des Africains présentant des comorbidités, soit 14 % de toutes les doses administrées jusqu’à présent.

Les efforts visant à donner la priorité aux personnes souffrant de comorbidités comme le diabète s’accélèrent, près de la moitié de ces 6,5 millions de doses ayant été administrées au cours des deux derniers mois. Cependant, beaucoup reste à faire pour que les personnes à haut risque reçoivent effectivement les vaccins dont elles ont besoin, souligne le document.

« Neuf mois après le début des campagnes de vaccination contre la Covid–19 en Afrique, nous sommes encore loin de l’objectif que nous nous sommes fixé concernant la protection de nos groupes les plus vulnérables », a déploré Dre Moeti. Elle ajoute qu’« il est urgent d’intensifier la vaccination et d’autres services essentiels destinés aux personnes à haut risque, y compris celles qui sont atteintes de diabète. »

Pour la responsable de l’OMS, tous les Africains exposés au diabète doivent avoir accès au dépistage. « Nous pouvons aussi empêcher le diabète de faire plus de victimes en faisant la promotion d’une alimentation saine et abordable et de la pratique régulière de l’exercice physique », a-t-elle dit.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’accès aux soins du diabète est sérieusement perturbé dans la Région africaine. Les confinements imposés pour limiter la propagation de la Covid-19, par exemple, ont entravé l’accès aux soins de santé et aux éléments de base d’une bonne prise en charge des patients diabétiques, tels que la surveillance systématique de la glycémie et une alimentation saine.

En vue d’améliorer l’accès équitable à des soins de qualité pour sujets diabétiques, l’OMS a lancé en avril 2021 le Pacte mondial contre le diabète. Cette initiative s’appuie sur les travaux entrepris ces dernières années pour déployer l’ensemble des interventions de l’OMS pour lutter contre les maladies non transmissibles (WHO PEN) dans le cadre des soins de santé primaires dans les milieux à faibles ressources.

À ce jour, 21 pays africains ont commencé à utiliser cet ensemble d’outils. Le Bénin, l’Érythrée, Eswatini, le Lesotho et le Togo ont réussi à transposer ces services à l’échelle nationale, assurant ainsi une couverture de l’ensemble des établissements de soins de santé primaires.

Présidentielle gambienne : un manifeste des droits humains en gestation

Amnesty International invite les six candidats en lice pour l’élection présidentielle du 4 décembre prochain à signer au préalable ce document.En Gambie, la campagne électorale a débuté hier mardi. Adama Barrow, le président sortant, brigue un second mandat. Cinq candidats, dont l’ancien vice-président Ousainou Darboe, font face au successeur de Yaya Jammeh.

Dans ce pays enclavé, au passé tourmenté, Amnesty International demande ce mercredi aux aspirants à la magistrature suprême de s’engager « publiquement à améliorer, une fois élus, la situation des droits humains dans sept domaines clés ».

Il s’agit pour l’Organisation Non Gouvernementale de « protéger le droit à la liberté d’expression, protéger le droit à la liberté de réunion pacifique, lutter contre l’impunité, mettre fin aux violences sexuelles et fondées sur le genre et aux discriminations touchant les femmes, promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels, d’adopter une loi interdisant la torture et d’abolir la peine de mort ».

Samira Daoud, Directrice pour l’Afrique occidentale et centrale d’Amnesty International rappelle que « le régime répressif de l’ancien président Yaya Jammeh a été marqué par les arrestations arbitraires massives, la torture généralisée, les homicides extrajudiciaires et la persécution des voix dissidentes ».

Sous Adama Barrow, l’organisation de défense des droits de l’Homme constate que la situation s’est nettement améliorée. Toutefois, elle estime que « l’élection du mois prochain offre l’occasion à la Gambie de voir son bilan en termes de droits humains suivre la même voie ».

Cela passe par la signature de son manifeste mettant « en avant la nécessité de garantir et promouvoir les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique qui demeurent menacés dans le pays ». Pour Amnesty International, « les lois qui restreignent les libertés doivent être révisées ».

Dans son argumentaire, elle pointe du doigt le Code pénal qui notamment « (criminalise) la sédition en lien avec le président et l’administration de la justice et impose des peines sévères dont l’emprisonnement, la confiscation des publications et des machines d’imprimerie ».

En outre, Amnesty International fait savoir que « la Loi sur l’information et les communications, la Loi de 2001 relative à l’immunité et l’article 5 de la Loi relative à l’ordre public » posent également problème. L’ONG souhaite que le futur président de la Gambie abroge ou révise ces lois et veille à ce que « la législation soit conforme aux traités régionaux et internationaux relatifs aux droits humains que le pays a ratifiés ».

L’homme fort de Banjul devra aussi assurer « l’obligation de rendre des comptes pour les violations des droits humains » et mettre en œuvre « toutes les recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparation portant sur l’engagement de poursuites et la lutte contre l’impunité ».

Dans ce sens, plaide Amnesty International, les membres du régime de l’ancien chef de l’Etat Yaya Jammeh, accusés de crimes graves, doivent être traduits en justice et, si leur culpabilité est établie, suspendus sur-le-champ de leurs fonctions au sein des forces de sécurité. 

Enfin, le manifeste insiste sur « la nécessité de protéger les droits des femmes » en luttant entre autres contre les mutilations génitales et le mariage précoce.

La FAO pour des semences plus résistantes aux aléas climatiques

Le développement vert du secteur semencier est crucial pour nourrir une population mondiale en pleine expansion, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).La population mondiale augmente et les terres arables s’amenuisent. Comment faire pour nourrir une population mondiale qui devrait atteindre 10 milliards d’ici à 2050 ? Il faut permettre « aux agriculteurs d’accéder à des semences de qualité dans le cadre de la transformation des systèmes agroalimentaires », préconise la FAO.

« Les agriculteurs du monde entier doivent avoir accès à des semences issues de variétés de plantes plus productives, plus nutritives et plus résistantes aux aléas climatiques », explique-t-elle.

A en croire le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, « il ne peut y avoir de bonnes récoltes sans bonnes semences. Les semences sont la pierre angulaire des systèmes agroalimentaires. Nous dépendons d’elles pour produire des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des fibres et des combustibles, et elles créent un environnement accueillant. »

M. Dongyu présidait la Conférence mondiale sur le développement vert du secteur semencier, organisée par son institution ce jeudi à Rome (Italie).

Pour la Directrice de l’Organisation panafricaine des producteurs agricoles, Mme Fatma Ben Rejeb, l’augmentation de la qualité des semences résilientes face au stress climatique, l’amélioration de l’utilisation des ressources naturelles et le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle contribuent fortement à la hausse des rendements, au développement économique et à l’accroissement des revenus des agriculteurs.

Par ailleurs, elle a rappelé l’importance des savoirs ancestraux des petits agriculteurs, en les présentant comme « les moteurs du développement agricole. »

La Conférence, qui se tient sur deux jours, rassemble un grand nombre de participants, dont des représentants de la société civile, d’organisations internationales, des membres de la FAO et des secteurs public et privé, qui présenteront leurs points de vue, leurs études de cas et leurs priorités pour alimenter les discussions.

L’agriculture verte et résistante aux aléas climatiques est essentielle à la durabilité, a indiqué M. Qu, ajoutant qu’elle permettrait de concrétiser la sécurité alimentaire, d’améliorer le bien-être des populations, d’offrir des perspectives d’emploi et un travail décent à toutes et tous et de protéger la planète aujourd’hui comme à l’avenir.

Selon le Directeur général de la FAO, les agriculteurs doivent produire 50% d’aliments supplémentaires pour pouvoir nourrir l’ensemble de la population. Et la seule manière de réaliser cet objectif, d’après lui, est d’augmenter la productivité des cultures, grâce à la science et à l’innovation.

La Conférence est la troisième d’une série, la première s’étant tenue en 1999 à Cambridge (Royaume-Uni) et la deuxième en 2009 au siège de la FAO, à Rome (Italie). Elle a quatre priorités qui consistent, entre autres, à faire mieux connaître la contribution qu’apporte le secteur semencier, y compris des petites et moyennes entreprises, à l’innovation verte dans le domaine de la production végétale durable ; et à promouvoir la coopération entre les secteurs, en particulier dans le cadre de partenariats public-privé et de la coopération internationale, en vue d’améliorer l’accès aux ressources et le partage de connaissances et d’informations.

Data centers : l’Afrique invitée à miser sur l’efficacité énergétique

L’Afrique connaît l’une des croissances d’accès à Internet les plus rapides au monde en raison de sa population jeune.L’accès à des sources d’électricité abordables, fiables et respectueuses de l’environnement est un problème urgent pour le nombre croissant d’opérateurs de data centers à travers l’Afrique. Ces installations doivent assurer une haute disponibilité d’électricité pour atténuer les temps d’arrêt, mais de nombreux pays africains sont confrontés à de fréquentes pannes d’électricité.

Les data centers existants en Afrique se sont appuyés sur des générateurs à diesel pour maintenir leurs opérations pendant les pannes de courant, une pratique qui pourrait exacerber les émissions de carbone à l’avenir. En effet, le déploiement d’une capacité de data center à grande échelle devrait augmenter les émissions grâce à une utilisation accrue des générateurs à diesel.

Dans un rapport d’orientation récemment publié par Oxford Business Group intitulé « Data Centers en Afrique », la PDG de MainOne, Funke Opeke, a estimé que les réseaux de distribution d’électricité sont confrontés à des pénuries fréquentes, mais qu’il existe un approvisionnement adéquat en électricité dans les réseaux nationaux de la région.

« En plaçant stratégiquement nos data centers à proximité des sources d’énergie et en nous associant à des sociétés de distribution d’électricité locales pour établir des connexions directes au réseau national, nous assurons une disponibilité élevée de l’énergie et réduisons l’utilisation de la production d’électricité au diesel dans nos installations », a-t-elle déclaré.

MainOne, qui fournit des services de télécommunication et de solutions de communication innovants pour les entreprises, a augmenté la capacité de ses data centers qui ont atteint 5 MW sur les marchés clés du Nigeria, du Ghana et de la Côte d’Ivoire, avec des services fournis à un total de 10 pays à travers l’Afrique de l’Ouest.

Cependant, avertit MainOne, sans stratégies énergétiques durables, les data centers vont continuer à contribuer au réchauffement climatique dans une région qui est la moins préparée au niveau de la gestion des conséquences.

Sida: l’Afrique appelée à l’action pour réinventer la réponse

Le sommet régional sur le Sida tenu dans la capitale sénégalaise du 31 Octobre au 2 Novembre 2021 s’est conclu par un plaidoyer pour une nouvelle approche dans la lutte contre la pandémie.Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) ambitionne de mettre fin à la pandémie de Sida comme menace de santé publique d’ici à 2030. Pour ce faire, l’organisme onusien appelle à une action urgente dans quatre domaines principaux.

D’abord, renforcer les infrastructures des organisations communautaires pour renforcer les systèmes de santé des pays. Cela passera par l’adoption de politiques sanitaires adéquates, et à la mobilisation de financements durables.

Ensuite, l’ONUSIDA suggère la mise à jour les politiques de santé pour les aligner sur les données scientifiques les plus récentes pour répondre à la pandémie de VIH/Sida.

L’organisme onusien demande par ailleurs une augmentation de 33% des ressources nationales et internationales consacrées à cette pandémie en Afrique d’ici 2025 et une suppression des obstacles financiers à l’accès individuel des personnes vivant avec le VIH aux services de santé.

Enfin, il invite les Etats à placer la réponse au VIH, et la Covid-19, au centre du dispositif pour préparer et répondre à l’émergence possible de futures pandémies.

Ces quatre actions devraient être mises en œuvre au cours des trois prochaines années et permettraient à la région de se rapprocher de l’objectif mondial de 2025, à savoir que 95 % des personnes connaissent leur statut VIH, 95 % des personnes connaissant leur statut VIH commencent un traitement et 95 % des personnes sous traitement soient sous suppression virale.

Elles contribueraient à une réduction spectaculaire du nombre de décès liés au Sida et de nouvelles infections à VIH dans la région.

Pour soutenir la réponse au VIH et cet appel à l’action, le président Macky Sall a engagé son ministre de la Santé et de l’Action sociale à verser deux milliards f cfa supplémentaires au plan national de riposte.

« Je vous engage à mettre deux milliards de plus dans le budget pour la lutte contre le VIH avec un milliard pour les organisations de la société civile pour la lutte communautaire et un milliard pour alimenter le budget du CNLS (Conseil national de lutte contre le Sida) pour augmenter la part de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH », a dit le président sénégalais qui clôturait le sommet.