Standard Chartered quitte le Zimbabwe et six autres pays

La banque Standard Chartered, basée au Royaume-Uni, a annoncé son intention de se retirer du Zimbabwe et de six autres pays, dans le cadre d’un exercice de restructuration visant à réduire les coûts.Dans un communiqué publié jeudi, le Directeur général du Standard Chartered Group, Bill Winters, a déclaré que la banque envisageait également de quitter l’Angola, le Cameroun, la Gambie, la Jordanie, le Liban, la Sierra Leone et le Zimbabwe, et de fermer ses unités de banque de détail en Tanzanie et en Côte d’Ivoire pour se concentrer uniquement sur la banque d’affaires.

« Comme nous l’avons indiqué plus tôt durant cette année, nous nous concentrons sur les opportunités de croissance les plus importantes tout en simplifiant nos activités », a déclaré M. Winters.

Il a révélé que les sept pays où la banque mettait fin à ses activités généraient environ 1% de son revenu total en 2021. L’institution financière est actuellement présente dans 59 pays et sert des clients dans 83 autres.

La Standard Chartered, l’une des plus grandes institutions financières du Zimbabwe, est présente dans ce pays d’Afrique australe depuis 1892.

Elle a toutefois considérablement réduit sa présence au Zimbabwe au cours des dernières années pour ne conserver que deux succursales et servir la plupart de ses clients via des canaux numériques.

Covid-19 : l’Afrique sort de la quatrième vague (OMS)

L’Afrique connaît sa plus longue période de baisse du nombre de cas de Covid-19, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le nombre de cas de Covid-19 enregistrés chaque semaine régresse depuis 16 semaines, alors que le nombre de décès a diminué au cours des huit dernières semaines. Au cours de la semaine qui s’est achevée le 10 avril 2022, environ 18.000 cas et 239 décès ont été notifiés sur le continent, soit une baisse respective de 29 % et de 37 %, par rapport à la semaine précédente, rapporte l’OMS dans son dernier bilan publié ce jeudi.

Sur la même période, les contaminations, en grande partie dues à la quatrième vague pandémique induite par le variant Omicron, sont passées d’un pic de plus de 308.000 cas par semaine au début de l’année à moins de 20.000 cas.

L’OMS explique que ce faible niveau d’infection n’avait pas été observé depuis avril 2020, au tout début de la pandémie en Afrique.

La précédente plus longue période de baisse du nombre de cas d’infection par la Covid-19 avait été enregistrée entre le 1er août et le 10 octobre 2021.

Actuellement, aucun pays africain n’est confronté à une résurgence de la Covid-19, poursuit l’OMS. Un pays est dit en résurgence lorsqu’il enregistre une augmentation de 20 % des cas pendant au moins deux semaines consécutives et que la progression enregistrée d’une semaine à l’autre est supérieure de 30 % ou cette augmentation est supérieure au pic d’infection hebdomadaire le plus élevé précédemment atteint.

« Malgré la baisse du nombre d’infections, il est essentiel que les pays continuent à faire preuve de vigilance et maintiennent les mesures de surveillance, y compris la surveillance génomique pour détecter rapidement les variants de la Covid-19 en circulation, améliorer le dépistage et intensifier la vaccination », a indiqué la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti.

Selon elle, « le virus étant toujours en circulation, le risque d’émergence de nouveaux variants potentiellement plus mortels demeure, et les mesures de lutte contre la pandémie sont essentielles pour riposter efficacement à une recrudescence des infections », a-t-elle ajouté.

A la date du 14 avril 2022, l’Afrique a enregistré officiellement 11.597.206 cas de Covid-19 pour 252.452 décès.

Législatives gambiennes : courte victoire du parti présidentiel

Le Parti national du peuple (NPP, sigle anglais) du président Adama Barrow a remporté 19 sièges sur les 53 en jeu.Le Parti démocratique unifié (UDP, sigle anglais) n’est plus majoritaire à l’Assemblée nationale gambienne. Selon les résultats communiqués par la Commission électorale indépendante, le principal parti d’opposition n’a gagné que 14 des 53 sièges du parlement. Il a été renversé,samedi, par le parti au pouvoir, le NPP.

Ce dernier, en plus des 19 sièges gagnés, bénéficiera de cinq députés supplémentaires dont le président du parlement qui seront nommés par le chef de l’État.

Malgré cette victoire, Adama Barrow, réélu pour un deuxième mandat en décembre 2021 en recueillant 53% des voix contre le candidat de l’UDP Ousainou Darboe, devra recourir à une coalition pour gouverner.

Législatives gambiennes: jour de test pour le président Barrow

Réélu pour un second mandat à l’issue de la présidentielle du 4 décembre 2021, le chef de l’État gambien espère consolider son pouvoir avec une majorité parlementaire.Top de départ pour les élections législatives en Gambie. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures et devront fermer à 17 heures TU, conformément à la loi électorale du pays.

Au terme d’une campagne électorale d’un mois ayant pris fin jeudi 7 avril, les électeurs élisent ce samedi 53 députés de l’Assemblée nationale, les 5 autres parmi lesquels le président de l’institution parlementaire devant être nommés par le président de la République.

La chambre sortante est dominée par le Parti démocratique unifié (UDP) de l’opposant Ousainou Darboe, rival malheureux du chef de l’Etat à la présidentielle de décembre dernier. Mais le Parti national du peuple (NPP), formation politique du président Adama Barrow, créé en 2020 après l’éclatement de la coalition l’ayant porté au pouvoir contre Yahya Jammeh en 2016 vise la majorité au Parlement.

Si le pouvoir obtient la majorité parlementaire,  la nouvelle législature aura comme principale tâche l’adoption d’une nouvelle Constitution, jugée indispensable par les partenaires internationaux de la Gambie pour y consolider la démocratie notamment en contenant les pouvoirs du président.

Le président Barrow a promis que ce chantier serait achevé à la fin de son mandat, mais le Parlement sortant a rejeté, en septembre 2020, un projet de Constitution instituant une limite de deux mandats présidentiels.

Législatives gambiennes : la Cédéao déploie ses observateurs

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) compte veiller au bon déroulement de ces élections prévues ce samedi 9 avril.Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cédéao, a envoyé hier jeudi 40 observateurs en Gambie. Sur place, Mohamed Ibn Chambas, le chef de la mission d’observation, a eu des entretiens pour évaluer le niveau de préparation du scrutin.

« Je suis pleinement conscient des enjeux de ces élections, des obstacles franchis et des sacrifices consentis. Il est donc impératif que nous réussissions notre mission en faisant en sorte que le vote soit transparent, libre, crédible, pacifique et inclusif pour l’acceptation du verdict des urnes par tous les candidats », a déclaré M. Ibn Chambas.

Dans un communiqué, Rémi Ajibewa, Directeur des Affaires politiques de la Commission de la Cédéao, a rappelé que la base juridique d’une mission d’observation dans l’espace communautaire est le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001. Poursuivant, il a indiqué que les observateurs seront présents « dans les sept régions administratives de la Gambie ».

Urgences climatiques : la Cédéao pour des « actions fortes »

Pour le Commissaire au département Politique, Paix et Sécurité de la Cédéao, le général Francis Béhanzin, l’heure est venue de poser des actes concrets face aux effets dévastateurs du changement climatique.Aller au-delà des engagements et agir. C’est en somme ce que réclame la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour combattre les conséquences désastreuses du changement climatique sur les populations et leur environnement.

« Au regard des objectifs de la présente conférence, je souhaite la prise de décisions qui rassurent. Au demeurant, il est grand temps de passer aux actions fortes et à la synergie de toute la communauté internationale pour lutter ensemble contre le changement climatique, l’extension du terrorisme et l’insécurité sous toutes ses formes », a déclaré le général Béhanzin.

Il s’exprimait ce mercredi à Dakar à l’ouverture de la Conférence régionale sur les changements climatiques, la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest et le Sahel (6 et 7 avril). Ces trois secteurs constituent, selon le Commissaire de la Cédéao, « le point névralgique des souffrances de nos populations qui, comme une fatalité, les vivent dans une totale désespérance ».

Malgré la résilience dont font montre les habitants de la région, « ces phénomènes, du reste difficilement solubles, entraînent des conséquences désastreuses sur la productivité et la vie de nos concitoyens », a-t-il déploré.

Partant de constat, le haut gradé de la Police béninoise a invité « les grandes puissances mondiales, productrices des nuisances climatiques […] à mettre la main à la poche pour atténuer les douleurs des êtres vivants d’une part, et d’autre part, étudier et mettre en œuvre de façon durable toutes les solutions humainement possibles pour redonner à la nature ce qui lui a été indûment arraché ».

De son côté, le chef de bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas, sigle anglais), Mahamat Saleh Annadif, a souligné la nécessité d’une approche cohérente, multidisciplinaire et intégrée à tous les niveaux pour relever le défi croissant de la sécurité climatique dans la région.

« S’il est attendu des gouvernements de la région de montrer la voie, il est tout aussi vrai que nul ne sera de trop dans ce combat pour la sécurité et le développement de nos pays. Nous comptons sur l’engagement de tous et sur votre soutien pour transformer ces défis en opportunités », a-t-il soutenu.

La Conférence régionale sur les changements climatiques, la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest et le Sahel fait partie des activités qu’entreprend l’Unowas en coordination avec ses partenaires nationaux, régionaux et internationaux en réponse à la demande du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies, formulée le 20 janvier 2020.

Celle-ci exhorte à « prendre en considération les conséquences néfastes du changement climatique, de la précarité énergétique, des changements écologiques et des catastrophes naturelles sur la paix et la sécurité en aidant les gouvernements de la sous-région et le système des Nations Unies à effectuer des évaluations des stratégies de gestion des risques liées à ces changements ».

Mali : la botte secrète des militaires pour faire plier la CEDEAO

Si un accord n’est pas trouvé entre les autorités de la transition malienne et la CEDEAO, Bamako envisage de décréter unilatéralement une transition de vingt-quatre mois.Suite et pas fin entre le Mali et la CEDEAO. Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est attendu ce mardi ou mercredi à Bamako. En dépit des divergences, les deux camps tentent de trouver un accord sur la durée de transition.

Le chef de l’Etat malien Assimi Goïta, avait carte blanche pour dérouler une transition de cinq ans selon les conclusions des Assises de refondation de décembre 2021. Mais, dans un « ultime sursaut », il a accepté une transition de vingt-quatre mois pour convaincre les chefs d’Etat de la CEDEAO qui campent sur une durée de seize mois. 

La différence n’est pas insurmontable, mais elle est suffisamment importante pour créer un blocage. L’urgence pour le Mali est d’arriver à faire plier le bloc régional de lever l’embargo décrété en janvier 2022.

Mais cette issue ne serait envisageable que s’il y a d’accord entre les deux parties sur la durée de transition. Cet énième visite de Goodluck Jonathan, qualifiée par certains comme celle de la dernière chance, permettra-t-elle de décrocher enfin un accord pour la levée des suspensions ?

La CEDEAO mise devant le fait accompli ?

En cas d’échec des négociations, Bamako compte maintenir son chronogramme de vingt-quatre mois pour achever cette transition, avant de fixer une date pour les élections qui doivent déboucher sur le retour des civils au pouvoir. La CEDEAO serait dans ce cas mise devant le fait accompli avec l’obligation de se prononcer clairement sur le maintien ou la levée de l’embargo sur le Mali.

Sur le terrain, les effets de ces sanctions commencent à se faire sentir chez les populations surtout avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Dans un contexte de menace jihadiste dans le Sahel, la CEDEAO peut-elle maintenir indéfiniment l’embargo sur cet État enclavé ?

A côté, les sanctions économiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) commencent à inquiéter les banques exposées à certains risques face à l’accumulation des impayés de l’Etat malien dont les avoirs sont gelés par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) basée à Dakar. A la date du 28 février 2022, les impayés de Bamako auprès des certains établissements financiers s’élevaient à 90,8 milliards francs Cfa selon la plateforme d’informations financières et boursières, Sika Finance.

Au niveau interne, les banques maliennes détentrices des créances des autres pays de la zone UEMOA ne peuvent pas être payées en raison de la suspension des transactions commerciales et financières entre le Mali et les autres pays de la CEDEAO.

Aujourd’hui, les créances détenues par les établissements de crédit auprès de l’UEMOA sur le Mali seraient estimées à 1825,34 milliards francs CFA soit 2,8 milliards d’euros. 

Cedeao : un accord de 2 milliards pour développer l’industrie pharmaceutique

La Banque africaine de développement (Bad) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) ont signé un protocole d’accord de 3,56 millions de dollars, soit plus de deux milliards de FCFA, pour développer l’industrie pharmaceutique en Afrique de l’ouest.La partie occidentale du continent veut prendre son indépendance dans le domaine pharmaceutique. Mercredi dernier à Abuja, siège de l’institution sous-régionale, un protocole d’accord dudit montant a été paraphé par Lamin Barrow, directeur général de la banque pour le Nigéria et par Mamadou Traoré, commissaire de la Cedeao chargé de l’Industrie et du Secteur privé.

L’objectif des deux organisations panafricaines est de mettre en œuvre le Projet d’appui au développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique de l’Ouest. Selon le communiqué reçu à APA, le projet soutiendra la mise en œuvre de la réglementation relative à l’application d’une franchise de droits de douane sur les matières premières pharmaceutiques.

D’un coût total de 3,77 millions de dollars, le Projet de développement de l’industrie pharmaceutique dans la région de la Cedeao sera financé non seulement par ce don de 3,56 millions de dollars du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, mais aussi par une contribution de 200.000 dollars en espèces et 400.000 dollars  en nature de la Commission de la Cedeao, explique la même source.

« La production locale de produits pharmaceutiques et biologiques est devenue un impératif et une priorité régionale ainsi que la fourniture de services de prestation de soins de santé pour lesquels le soutien de la Banque africaine de développement aidera la CEDEAO à atteindre ses objectifs de développement », souligne Mamadou Traoré.

« La crise du Covid-19 a davantage exposé la fragilité de nos systèmes de santé nationaux et a provoqué des perturbations importantes dans le secteur sanitaire et pharmaceutique mondial et des chaînes d’approvisionnement. Cela souligne l’urgence d’accélérer les efforts pour assurer un niveau minimum d’approvisionnement en produits de santé », a de son côté indiqué Lamin Barrow.

Outre les objectifs à propos de la réglementation douanière, le projet vise également à mettre en place un écosystème régional de réglementation pharmaceutique efficace en proposant des programmes d’assistance technique et de renforcement des capacités des autorités régionales de réglementation des médicaments.

Gambie : une opération militaire fait affluer des Sénégalais

Les Armées sénégalaises ont lancé, dimanche, une offensive pour « démanteler » les bases d’une aile du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).Qui sème le vent, récolte la tempête. Le 24 janvier 2022, la faction dirigée par Salif Sadio a attaqué le 5e détachement sénégalais de la Mission militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en Gambie.

L’accrochage, d’après un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées, s’était produit dans le cadre d’une action de sécurisation et de lutte contre les trafics illicites, notamment l’exploitation du bois le long de la frontière sénégambienne.

Dans ces combats, quatre soldats avaient perdu la vie et sept autres étaient retenus en otage. Leur libération est intervenue le 14 février 2022, mais le chef rebelle est visiblement allé trop loin.

En représailles, ses positions à Sindian, à la lisière de la Gambie, ont été bombardées ce week-end. Selon les Armées sénégalaises, « cette opération vise également à détruire toutes les bandes menant des activités criminelles dans la zone et à neutraliser toute personne ou entité collaborant directement ou indirectement avec elles ».

Ces affrontements, à l’artillerie lourde d’après des sources locales, ont poussé de nombreux Sénégalais à se réfugier dans les villages gambiens de Foni Bintang, Foni Kansala et Foni Bintang Karanai.

La Gambie a déclaré avoir pris les dispositions nécessaires pour prendre en charge les déplacés. En outre, elle a assuré poursuivre « son plaidoyer en faveur d’une résolution pacifique du conflit » vieux de quarante ans. Le président Adama Barrow, quant à lui, s’est engagé à multiplier les patrouilles dans cette zone critique.

Gambie : un imam s’en prend aux femmes du tribunal de la charia

L’imam gambien Abdoulie Fatty, s’est indigné contre la nomination de deux femmes juges au tribunal de la charia.Alors que la Gambie se joint au reste du monde pour célébrer la Journée internationale de la femme le 8 mars, les féministes du pays se sont insurgées contre un imam qui a fait une déclaration controversée sur les femmes juges du tribunal de la charia.

En février, le système judiciaire gambien a nommé pour la première fois deux femmes magistrats dans le tribunal de la charia pour traiter des affaires de divorce, de mariage et d’héritage, si les parties sont musulmanes. Elles ont prêté serment aux côtés de trois de leurs homologues masculins dont la nomination n’a pas provoqué de remous comme celle des femmes juges.

Peu de temps après cette décision, l’imam Abdoulie Fatty s’est lancé dans une diatribe contre le système judiciaire pour la nomination de Madame Fatoumatta Sowe et Mariama Jatta. Il a soutenu que c’est une « parodie de l’Islam » que des magistrates soient autorisées à jouer le rôle de juges dans des tribunaux de la charia au nom de la démocratie et de l’autonomisation des femmes

« Si vous laissez vos affaires entre les mains des femmes, vous ne gagnerez jamais. Pourquoi devrions-nous être assis ici aujourd’hui à regarder notre système judiciaire nommer bon gré mal gré des femmes Cadis à la place des hommes ? Vous vous moquez de l’Islam et quiconque se moque de l’Islam en verra les conséquences », a-t-il averti.

L’imam Fatty d’indiquer que les femmes juges devraient savoir qu’elles n’ont pas leur place dans le système de justice islamique et devraient donc démissionner de leur poste pour éviter la colère de Dieu sur elles.

Cette sortie a créé un tollé chez féministes gambiennes qui se sont vivement indignées de ces commentaires, décrivant cette vision de l’imam comme une « image arriérée » de l’Islam et de la manière dont il ne devrait pas représenter les femmes.

L’activiste féministe Mama Linguere Sarr conseille à l’Imam Fatty « de prêcher la crainte de Dieu, le patriotisme et le respect du serment pour tous ceux qui occupent des fonctions publiques, car c’est grâce à ces valeurs qu’ils feront passer le pays et le bien commun avant leurs intérêts » dit-elle. Avant d’ajouter que c’est « veillant au bien commun et à l’amour du pays qu’ils mettront fin à la corruption et qu’ils travailleront à la construction de la nation ».

Une autre féministe gambienne basée au Royaume-Uni, interpelle l’Imam Fatty sur les raisons qui expliquent que seuls hommes méritent d’occuper des postes de responsabilité, même si leurs homologues femmes ont les mêmes qualifications ?

Une autre déclare qu’à un moment où le pays célèbre la Journée internationale de la femme, l’accent devrait être mis sur les stéréotypes profondément ancrés à l’encontre des femmes par la plupart des hommes qui utilisent la religion comme un moyen de continuer à les soumettre. « La marche du féminisme vers la terre promise ne peut être entravée à ce stade », ajoute-t-elle.

Dans une société patriarcale comme la Gambie, le spectacle inhabituel de deux femmes juges présidant des affaires et rendant la justice impliquant d’autres musulmans – hommes et femmes – continue de diviser l’opinion.

La constitution gambienne de 1997 reconnait la charia comme loi islamique, mais son introduction comme loi en 2001 avait provoqué un intense débat entre politique et érudits de l’Islam.

En 2012, l’ancien président Yayah Jammeh décida d’introduire la charia comme loi « pour garantir un procès équitable dans le pays », ce qui pourrait faire grandir la polémique et la contestation dans le pays.

Sénégal-Gambie : un accord de non double imposition en gestation

Les deux États ont ouvert, ce lundi à Dakar, des négociations en matière fiscale pour s’assurer que les revenus perçus par leurs résidents, en contrepartie des investissements effectués, ne soient taxés qu’une fois.C’est une nouvelle qui devrait réjouir les contribuables des deux pays. Banjul et Dakar veulent en effet supprimer la double imposition sur les revenus. Elle découle de la souveraineté fiscale des États en vertu de laquelle, chacun peut exercer son droit d’imposer. L’un parce qu’il se considère comme l’État de résidence du bénéficiaire d’un revenu ou du propriétaire d’un bien, alors que l’autre peut estimer que ce revenu trouve sa source sur son territoire ou que le bien considéré y est situé.

Or, souligne le ministre sénégalais des Finances et du Budget, la fiscalité applicable dans deux États sur les mêmes revenus réalisés constitue une entrave à la libre circulation dès lors qu’elle n’empêche pas la double imposition d’un même revenu réalisé dans un État par une personne physique ou morale résidente d’un autre pays.

Pour Abdoulaye Daouda Diallo, les conventions fiscales sont conclues pour favoriser l’émergence d’un environnement fiscal favorable aux affaires grâce à l’élimination de cette règle.

Ces textes, explique l’argentier de l’Etat du Sénégal, ont également pour objet de prévenir la fraude et l’évasion fiscales internationales. Selon le ministre, ces pratiques, évolutives, multiformes et complexes représentent de nos jours une sérieuse menace à laquelle les États sont confrontés dans la préservation de leur assiette fiscale.

La fraude, ajoute M. Diallo, oblige à accroître les taux appliqués aux revenus des contribuables honnêtes, et par conséquent, rend difficile le consentement volontaire à l’impôt.

Ainsi, pour répondre à une telle exigence, les conventions fiscales prévoient une procédure d’échange de renseignements et une assistance au recouvrement, informe le ministre des Finances et du Budget.

Les conventions fiscales, poursuit-il, contribuent à favoriser le développement des échanges, dans la mesure où elles garantissent aux contribuables des États contractants plus d’équité et de sécurité en matière d’imposition. Cela se matérialiserait par l’instauration de règles claires, prévisibles et d’une procédure de règlement des différends. 

C’est ce qui explique, d’après le ministre, la clause de non-discrimination qui vise à protéger les contribuables d’un des deux États contre les discriminations qu’ils pourraient avoir à subir dans l’autre État.

A ce titre, précise le ministre des Finances et du Budget, ces accords sont un cadre privilégié pour promouvoir les investissements et les transferts de compétences, tout en favorisant la mise en place d’un climat de confiance chez les investisseurs.

Autant de raisons qui justifient, d’après Abdoulaye Daouda Diallo, la conclusion rapide d’une convention fiscale tendant à l’élimination de la double imposition et à prévenir la fraude fiscale entre nos deux pays. L’objectif principal serait l’attractivité pour les opérateurs nationaux et pour l’investissement privé étranger.

Afrique : de nouveaux fonds dédiés aux startups

Microsoft vient d’annoncer un financement potentiel de 500 millions de dollars en partenariat avec des investisseurs en capital-risque pour soutenir les jeunes entreprises africaines.Les petits poucets africains bénéficient de plus en plus de la confiance des investisseurs. Dans un communiqué diffusé ce jeudi, la multinationale américaine Microsoft a fait savoir qu’elle apportera un demi milliards de dollars aux entrepreneurs du continent. Ce fonds permettra de soutenir 10 mille start-ups au cours des cinq prochaines années.

Le lancement de l’initiative est prévu en même temps que le Microsoft Startups Founders Hub. Ce dernier est un centre en libre-service qui fournit aux PME/PMI une très large palette de ressources comme l’accès à des formations spécifiques, ainsi que de nombreux outils tels que Microsoft Azure et GitHub, et de l’assistance.

Par ailleurs, Microsoft prévoit de signer de nouveaux partenariats avec des accélérateurs et des incubateurs pour fournir aux startups un accès aux marchés, des compétences techniques et des financements. La priorité sera donnée aux sociétés ayant une portée mondiale et des bases régionales solides.

Invasion de l’Ukraine : la Cédéao préoccupée par le sort de ses ressortissants

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) invite les belligérants « à assurer la sécurité » des citoyens de cet espace communautaire.Au cinquième jour de l’offensive de la Russie, les étrangers vivant en Ukraine sont dans le désarroi. En Afrique, des États comme la Côte d’Ivoire et le Maroc déclarent avoir pris les dispositions pour évacuer leurs ressortissants qui le souhaitent.

Vu la complexité de la situation sur le terrain, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) estime que la Russie et l’Ukraine doivent éviter de mettre en danger la vie de « l’ensemble des ressortissants de ses États membres ».

Par ailleurs, l’organisation régionale « condamne fermement » l’usage de la force militaire par Moscou. Une décision, regrette-t-elle, qui a déjà occasionné de nombreuses pertes en vies humaines, notamment au sein des populations civiles.

Toutefois, la Cédéao appelle « les deux parties à mettre fin aux combats et à recourir au dialogue pour résoudre leur différend dans l’intérêt de la paix » en Europe.

Cédéao : la Cour de justice plaide pour l’harmonisation des systèmes judiciaires

Edward Amoako Asante, le président de la juridiction régionale, souhaite davantage que le droit communautaire corresponde aux lois en vigueur dans les États membres.Achever l’intégration juridique au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), c’est l’objectif d’Edward Amoako Asante. Le président de la Cour de justice de la Cédéao a déclaré qu’ « il est de la plus haute importance que les États membres transposent dans leur législation nationale le Traité révisé de la Cédéao de 1993
ainsi que les protocoles et les actes additionnels de la communauté ».

Il s’exprimait hier mercredi à Kwara, dans le Nord du Nigeria, lors d’un forum destiné aux juges, magistrats et fonctionnaires de la Justice. Cette activité s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation de la Cour de justice de la Cédéao.

Dans son propos, Edward Amoako Asante a souligné la nécessité « d’approfondir les relations entre les juges de la Cour de justice de la Cédéao et les tribunaux nationaux des États membres ».

Pour lui, c’est « crucial » dans le processus d’intégration. Le président de la Cour de justice de la Cédéao n’a pas manqué de rappeler que sa juridiction n’est pas en concurrence avec les tribunaux nationaux. Au contraire, a affirmé le juge, leurs rôles sont « complémentaires ».

La Cedeao lance un Comité régional de facilitation des échanges

L’organe va coordonner les comités nationaux en charge de la libre circulation des biens et des personnes.L’Afrique de l’Ouest fait un pas de plus vers l’intégration économique. En effet, la capitale togolaise, Lomé, abrite depuis le 21 février dernier la première réunion du Comité régional de facilitation des échanges (CRFE) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). L’activité qui dure trois jours, marque également le lancement officiel de ce nouvel organe communautaire.

Sorte d’institution faîtière des comités nationaux en charge de la libre circulation des biens et des personnes et composée de représentants des ministères du Commerce, des administrations des douanes et du secteur privé, le CRFE doit servir de plateforme de coopération et de coordination, pour une mise en œuvre harmonisée des réformes résultant des divers engagements.

Selon le ministre togolais du Commerce, Kodjo Adedze, la mise en place du CRFE marque « une étape décisive dans le renforcement de l’intégration commerciale dans l’espace Cedeao » car, « après 47 ans de vie de l’organisation commune, des obstacles, même du moyen âge, subsistent encore aux frontières et éloignent de l’objectif ».

« Il est donc impérieux que ces tracasseries inutiles d’un autre âge soient prises au sérieux et bannies », a-t-il indiqué à l’ouverture des travaux.

La Banque de l’UE soutient le secteur privé africain

L’institution financière va débloquer 62 millions d’euros pour accompagner les entreprises privées touchées par la crise sanitaire de la Covid-19.L’investissement dans le secteur privé en Afrique, comme partout ailleurs dans le monde, est indispensable pour remédier aux conséquences de la crise sanitaire et enclencher une croissance durable. Les fonds de la Banque européenne d’investissement (BEI) promis en marge du Sommet Union européenne-Union africaine (17-18 février à Bruxelles) permettront de financer six initiatives d’investissement à fort impact en faveur du secteur privé.

Il s’agit entre autres de l’accélération de l’investissement dans les jeunes pousses du secteur technologique d’Afrique, la garantie de l’accès au financement des populations éloignées et fragiles et le soutien au financement du secteur privé avec les principales banques africaines locales.

La Bad appuie l’Agenda 2063 de l’Union africaine

Le Fonds africain de développement vient d’accorder une subvention de 11,48 millions de dollars au secrétariat de l’institution régionale pour renforcer sa gouvernance et lui apporter un soutien institutionnel.L’approbation de cette subvention s’inscrit dans le volet « financement des biens publics régionaux » du Fonds logé à la Banque africaine de développement (Bad). Les ressources contribueront au projet de renforcement des capacités institutionnelles de l’Union africaine, un programme conçu pour améliorer la capacité de la Commission de l’UA à piloter l’Agenda 2063.

Ce dernier est la vision de l’institution régionale pour « une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ». Il comprend des programmes pour stimuler la croissance économique et le développement du continent et conduire à sa transformation rapide.

Les fonds alloués couvriront trois principaux volets : le renforcement institutionnel ; la planification et la coordination des politiques, ainsi que la fourniture de prestations de services ; et la gestion de projet. En outre, le projet comprend d’importantes garanties environnementales et sociales ainsi que des considérations liées à la dimension de genre.

En 2017, la Commission de l’UA a lancé un vaste processus de réforme institutionnelle afin de rendre l’institution plus agile, plus efficace et plus autonome financièrement. Le projet poursuivra ces réformes en modernisant ses systèmes et en améliorant ses capacités de planification, de coordination et de prestation de services.

Une partie des fonds sera allouée aux pratiques de réduction des risques de catastrophes et aux mécanismes d’adaptation au changement climatique de la Commission de l’UA. Le soutien aux femmes comprendra l’élaboration des lignes directrices et du tableau de bord de la Commission en matière d’intégration de la dimension de genre et de la jeunesse, ainsi que des activités connexes, en plus du soutien à la réforme institutionnelle de l’Union africaine.

Le coût total du projet s’élève à 12,6 millions de dollars, et inclut une contribution en nature de l’Union africaine. Le succès du projet devrait encourager d’autres institutions de développement pour des contributions similaires.

Sommet UE-UA: le Sénégal veut « une déclaration forte »

A l’issue de la rencontre, Dakar attend une « déclaration forte, moins politique et plus engageante ».L’Union européenne et l’Union africain organisent leur sixième sommet les 17 et 18 février à Bruxelles (Belgique). Pour Me Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, ce sommet doit être plus efficace pour les deux organisations.

« L’autre chose (c’est de) nous dire, que cette déclaration finale qui va sanctionner le sommet doit être forte, courte, moins politique et plus engageante. Elle doit lier les pieds et les mains de l’Europe et de l’Afrique ensemble dans ce qu’elles vont faire », a dit Me Sall, recevant jeudi soir à Dakar, des Commissaires de l’UE en visite au Sénégal qui assure la présidence de l’UA pour la période 2022-2023.

Poursuivant, la cheffe de la diplomatie sénégalaise a estimé que « nous allons vers un sommet extrêmement important pour lequel nous allons redéfinir la forme de notre partenariat avant d’aborder les questions de fond parce que nous voulons que ce sommet soit beaucoup plus efficace que les précédents ».

« C’est pour cela que nous avons pensé qu’ensemble, avec vous, ce format de table-ronde est quelque chose de pragmatique pour nous permettre d’arriver à ces résultats », a-t-elle ajouté.

Selon elle, « l’Europe doit avoir une grande initiative pour l’Afrique pour nous permettre de nous décloisonner, de faire tomber les barrières, de faire passer les personnes et les biens dans toutes les frontières sans que cela ne soit une difficulté ».

De son côté, la vice-présidente exécutive de la commission européenne, Margarette Vestager a magnifié le partenariat entre l’Afrique et l’Union européenne, promettant que l’UE continuera d’accompagner l’Afrique afin qu’elle relève les défis de l’heure.

En prélude au Sommet UE-UA, des Commissaires européens conduits par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, sont en visite à Dakar du 9 au 11 février 2022. L’objectif est d’échanger avec les autorités sénégalaises, la jeunesse sénégalaise, la société civile et le secteur privé autour des principaux défis et enjeux de la relance socio-économique du Sénégal.

Les deux parties ont également échangé autour des priorités du partenariat UE-Sénégal ainsi que sur les priorités de l’agenda sénégalaise vis-à-vis la présidence de l’Union Africaine.

Recevant la délégation, hier jeudi, le président Macky Sall a plaidé pour un « partenariat rénové » avec l’UE. « Compte tenu de la proximité géographique, l’Europe et l’Afrique ont intérêt à travailler ensemble », a dit Macky Sall.

Classement Fifa : historique pour les Lions, poussée des Scorpions

Après avoir remporté sa toute première Coupe d’Afrique des Nations le week-end dernier, le Sénégal a poursuivi son ascension dans les hautes sphères du football mondial, tandis que son voisin gambien a fait le plus grand bond dans le dernier classement mondial de la FIFA du mois de février.Les Lions de la Teranga sont montés à la 18ème place du classement mondial de février. Une performance historique pour les nouveaux champions d’Afrique. Ils confortent leur place de leadership au niveau africain pour la cinquième année consécutive.

Sans surprise, la Coupe des Nations a généré la plupart des mouvements observés ce classement où l’Algérie a dégringolé à la 7ème place et se retrouve 43ème au niveau mondial.

Il y a eu du mouvement au sommet notamment à cause des qualifications de la Coupe du Monde de la FIFA au Qatar en 2022 dans la zone Amérique du Sud.

Toutefois, le trio mondial emmené par la Belgique (1er, inchangé) devant le Brésil (2ème, inchangé) et la France (3ème, inchangé) ne bouge pas. Par contre l’Argentine (4ème, + 1) a profité de la fenêtre internationale pour chiper la quatrième place à l’Angleterre (5ème, – 1), après des résultats impressionnants lors des qualifications  à la coupe du monde dans la zone sud-américaine.

Record du Sénégal, grand bond de la Gambie

Au niveau africain, le Sénégal, la nation africaine la mieux classée au classement établit un nouveau record avec cette 18ème place mondial. Le Cameroun (38ème, + 12), troisième de la Coupe d’Afrique a gagné douze places de même que l’Egypte (34ème, + 11), finaliste malheureux qui intègre le Top 50.

D’autres nations ont connu une progression. Le Canada (33ème, + 7) et le Costa Rica (42ème, + 7) ont gagné des places, grâce à leurs excellentes performances lors des qualifications pour Qatar 2022 dans la zone CONCACAF.

Toutefois, la plus forte progression du mois a été réalisée par la Gambie (125ème, + 25), les Scorpions gagnant 25 places, grâce à leur qualification pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations. La Guinée équatoriale, qui a également atteint les quarts de finale du tournoi, a gagné 15 places et fait désormais partie du Top 100.

Les autres progressions notables sont celles du Malawi (119, + 10) et du Gabon (82, + 7). Le Mali (48ème, + 5) a réalisé des gains plus modestes mais a néanmoins fait son entrée dans le Top 50.

Avec huit de ses équipes dans le Top 50 (+ 1 cette édition), la CAF consolide sa troisième place en termes de classement des confédérations, au détriment de l’AFC (4 équipes dans le Top 50, soit une baisse de 1).

Les autres confédérations ont le même nombre de représentants que dans le classement de décembre 2021: 26 pour l’UEFA, 8 pour la CONMEBOL, 4 pour la CONCACAF et aucun pour l’OFC. Le prochain classement Fifa est attendu au mois d’avril prochain.

La Gambie va organiser un sommet sur la finance islamique

Le huitième Sommet africain de la finance islamique (AIFS, sigle anglais) se tiendra le 23 mars prochain à Banjul.Le Sommet va servir de plateforme aux groupes de réflexion africains pour discuter de stratégies innovantes d’inclusion financière qui contribueraient à faciliter davantage le développement en Afrique.

Le Centre AlHuda de banque et d’économie islamiques (CIBE, sigle anglais) et les Emirats arabes unis sont les principaux organisateurs du Sommet africain de la finance islamique, en collaboration avec le ministère gambien du Commerce, de l’Industrie, de l’Intégration régionale et de l’Emploi. Il aura lieu dans le nouveau Centre de conférence international Sir Dawda Kairaba Jawara le 23 mars 2022.

Un atelier post-événement de deux jours suivra à la fin du sommet. Les organisateurs de l’AIFS considèrent l’Afrique comme une autre destination pour le développement socio-économique grâce au système financier islamique.

Muhammad Zubair Mughal, Directeur général du Centre AlHuda de banque et d’économie islamiques (CIBE), a déclaré que l’avenir de l’industrie de la finance islamique en Afrique est très prometteur, car bien que les pays africains soient confrontés à une myriade de défis socio-économiques, leurs économies sont sur la voie de la croissance.

Il a ajouté que le moment est peut-être venu d’adopter les concepts de la finance islamique pour élaborer des politiques financières non seulement au niveau institutionnel mais aussi au niveau de l’Etat.

M. Mughal s’est dit convaincu que les dirigeants africains, tout en plaçant leurs pays sur les bonnes trajectoires de développement, considéreront le système financier islamique comme la clé de la réalisation de leurs objectifs socio-économiques.

L’ordre du jour du sommet comprendra une introduction à la finance islamique à partir du développement historique, des défis réglementaires et des opportunités. Il va décrire le rôle du système financier islamique dans l’inclusion financière, la gouvernance et le cadre de conformité à la charia, et la mise en œuvre du système d’audit de la charia pour réglementer l’industrie financière islamique.

L’AIFS reconnaîtra également le rôle des institutions financières gambiennes dans le développement du système financier islamique par le biais d’avenues conformes à la charia.

Des sommets similaires organisés par le Centre AlHuda de banque et d’économie islamiques (CIBE) ont déjà eu lieu en Ethiopie, au Kenya, à Maurice et en Tanzanie.

Présent dans 35 pays, le Centre AlHuda de banque et d’économie islamiques (CIBE) est un organisme de recherche dans le secteur de la banque et de la finance islamiques, qui fournit des services de conseil et d’éducation de pointe.

Cedeao : quelle solution face aux putschs en Afrique de l’Ouest ?

Les récents bouleversements qui ont brouillé le paysage politique de l’Afrique de l’Ouest remettent directement en question la crédibilité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).L’institution dont beaucoup pensent qu’elle n’est bonne que pour donner des coups d’épée dans l’eau et faire des menaces de sanctions est à bout de souffle et devient la cible d’une partie des populations. En l’espace de quelques mois, la Cedeao a suspendu trois de ses Etats membres, le Mali, la Guinée, et le Burkina Faso confrontés à des coups d’Etat militaires. Un coup sévère porté au processus démocratique selon l’organisation régionale.

Le premier pays à subir les foudres de l’organisation est le Mali en 2020, la Guinée en septembre 2021 et plus récemment, le Burkina Faso. Dans ces trois pays minés par des crises multiformes, des présidents civils ont été écartés au profit de militaires. Une situation qui a mis l’organisation ouest-africaine désormais composée de 12 membres, dans l’embarras pour trouver les réponses appropriées et pas nécessairement cohérentes à ces crises.

Les juntes qui dirigent ces trois pays font l’objet de sanctions de la part de la Cedeao pour avoir renversé des gouvernements démocratiquement élus. Mais ces coups d’Etat de l’avis de certains experts politiques sont une réponse à la mal gouvernance et l’incapacité des dirigeants déchus à faire face à la crise sécuritaire, comme c’est le cas au Mali et au Burkina Faso.

Naturellement, la Cedeao, qui regroupe 15 pays, a tenté dès le début d’asseoir son autorité avec sa panoplie de sanctions. Mais à l’évidence, ces mesures n’ont fait renforcer un sentiment nationaliste au niveau des Etats sanctionnés.

Elle est depuis lors entrée en scène avec des sanctions contre les nouveaux dirigeants militaires qui, à des degrés divers, l’ont prises au mot en prenant des mesures de représailles contre elle, laissant les observateurs se demander si la Cedeao a vraiment les moyens de faire face à ce nouvel assaut contre la démocratie en Afrique de l’Ouest.

Après que la Cedeao a annoncé des sanctions à l’encontre des nouveaux hommes forts de Bamako pour avoir voulu porter à cinq ans une courte transition politique, le régime militaire a non seulement condamné « les sanctions abusives » de l’organisation avant de fermer à son tour ses frontières aux pays membres de la Cedeao.

Une défiance assumée par la junte malienne qui vient saper l’autorité du groupement régional ouest-africain. Les chefs d’Etat de l’organisation surpris par la riposte du Mali, a momentanément envisagé de revenir sur sa politique volontarisme mais sans impact réel, à en croire le récit de certains cercles au sein de l’organisation pour expliquer cet apparent changement d’opinion.

Beaucoup estiment qu’une Cedeao divisée et intrinsèquement minée par des intérêts géopolitiques disparates défendus par ses membres ne peut pas imposer de sanctions comme moyen sérieux, voire crédible, de mettre au pas les transgresseurs en son sein, sans risquer de diviser davantage ses rangs.

Par exemple, alors que les jeunes démocraties dans les petits pays membres comme la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau soutiennent les sanctions pour des raisons évidentes visant à dissuader les coups d’Etat dans leur propre pays, les régimes militaires en Guinée et au Mali voisin se soutiennent les uns les autres. En effet, ces deux voisins se considèrent comme les gardiens l’un de l’autre face à une organisation régionale dont ils se sentent de plus en plus isolés et détachés.

Cette solidarité mutuelle entre le colonel guinéen Mamady Doumbouya et le malien Assimi Goita ne peut que s’étendre au lieutenant-colonel burkinabé Paul-Henri Damiba qui a gagné le droit d’entrer dans leur club exclusif grâce à son coup d’Etat du 24 janvier 2022.

Déjà discréditée avant même d’avoir eu le temps d’être mise en œuvre, la politique unique de la Cedeao pour gérer les conséquences des coups d’Etat en Guinée, au Mali et au Burkina Faso a montré qu’elle était déconnectée des politiques qui ont précipité les interventions des militaires dans ces pays.

En Guinée, l’insistance de l’ancien président Alpha Condé à se maintenir au pouvoir après avoir épuisé ses deux mandats constitutionnels a fourni le prétexte à Doumbouya pour agir.

Au Mali et au Burkina Faso, l’instabilité prolongée causée par des insurrections a poussé les citoyens à descendre dans la rue pour demander la fin des gouvernements en place, jugés incapables de faire face aux crises.

Selon les observateurs, le seul espoir pour le bloc régional d’avoir plus de poids sur les trois pays en défaut de démocratie est de revoir sa copie d’élaborer des politiques spécifiques à chaque pays, en fonction de leur situation politique au moment des coups d’Etat. Mais un bloc aussi divisé que la Cedeao le reconnaîtra-t-il pour agir en conséquence ?

Le Burkina Faso suspendu de la Cedeao

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) n’a pour l’instant pas décidé d’autres sanctions contre le pays des Hommes intègres.Le Burkina Faso, où un coup d’État s’est produit le 24 janvier 2022, rejoint le Mali et la Guinée sur la liste des pays suspendus des instances de la Cedeao. La décision a été prise ce vendredi à l’issue d’un sommet virtuel de l’organisation sous régionale.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a par ailleurs demandé la libération du président renversé Roch Marc Christian Kaboré, placé en résidence surveillée, ainsi que des autres officiels arrêtés.

Elle a en outre décidé d’envoyer samedi à Ouagadougou une mission des chefs d’état-major des armées de la Cedeao. Celle-ci sera suivie lundi d’une mission ministérielle, avant la tenue d’un nouveau sommet le 3 février à Accra, en présence cette fois des chefs d’État de la région.

Gambie : accrochages meurtriers entre soldats sénégalais et rebelles

Deux soldats sénégalais sont morts et neuf autres portés disparus après des accrochages entre les l’armée sénégalaises et des combattants du Mouvement des forces démocratique de la Casamance (MFDC) au sud de la Gambie.L’accrochage a eu lieu dans la ville rurale de Bwiam au sud de la Gambie, à 105 km au sud-est de la capitale gambienne Banjul, impliquait des combattants du Mouvement des forces démocratique de la Casamance (MFDC) qui font de la contrebande de bois en provenance des régions forestières de Casamance, une activité interdite par le gouvernement sénégalais.

Selon un communiqué de la Direction de l’information et de relations publiques des armées (Dirpa), « au cours des affrontements consécutifs à un vigoureuse action militaire, un rebelle a trouvé la mort et trois autres ont été faits prisonniers ». Deux militaires sénégalais ont aussi perdu la vie du côté de l’armée sénégalaise informe le document. De même souligne la Dirpa, « neuf militaires sénégalais sont portés disparus et seraient probablement détenus en otage par le MFDC ».

La mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en Gambie, forte de 2.000 hommes et déployée à la suite de la crise post-électorale dans le pays en janvier 2017, a également confirmé les affrontements. Ce commerce illégal a rapporté aux trafiquants, des millions de dollars au cours des dernières années.

La Dirpa dans son communiqué, a indiqué que « durant les cinq derniers mois, 77 camions transportant illégalement provenant du Sénégal ont été immobilisés par le 5ème Détachement sénégalais déployé au sein de la force internationale de la Cedeao ».

Dans une déclaration publiée mardi, le Président Macky Sall, a présenté ses condoléances aux familles des soldats tués dans les combats et souligne que les troupes sénégalaises de la Mission militaire de la Cedeao en Gambie étaient à la poursuite des trafiquants de bois du MFDC lors de ces accrochages.

Le Sénégal est presque divisé en deux moitiés inégales par la Gambie, la plus petite nation d’Afrique continentale, qui sert de point de transit aux syndicats pour le transport de grumes illégales vers la Chine et d’autres destinations. Depuis des années, les combattants du MFDC, dans le sud du Sénégal à 450 kilomètres de la capitale Dakar, font transiter des grumes par la Gambie pour financer certaines activités contre l’armée sénégalaise.

« Roch Kaboré a démissionné sous la menace des militaires » (Cedeao)

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) « condamne fermement le coup d’Etat militaire au Burkina Faso » et annonce « un sommet extraordinaire dans les prochains jours pour examiner la situation ».L’organisation régionale dans un communiqué publié ce mercredi 26 janvier 2022, note que « malgré les appels de la communauté régionale et internationale au calme et au respect de la légalité constitutionnelle, la situation au Burkina Faso est caractérisée par un coup d’Etat militaire ce lundi 24 janvier 2022 ». La Cedeao de dénoncer que « la démission du président Roch Marc Christian Kaboré » a été obtenue « sous la menace, l’intimidation et la pression des militaires après deux jours de mutinerie ».

La Cedeao estime que ce coup d’État marque ainsi « un recul démocratique majeur pour le Burkina Faso ». En conséquence, l’organisation intergouvernementale annonce « un sommet extraordinaire de la Cedeao dans les prochains jours pour examiner la situation » dans cet Etat d’Afrique de l’Ouest secoué depuis quelques années par une crise sécuritaire en lien avec la menace jihadiste qui se répand au Sahel.

Dans la journée du lundi  24 janvier, le président de la Commission de la Cedeao, Jean Claude Kassi Brou, avait appelé au calme avant de prévenir les militaires qu’ils seraient responsables de ce qui arrivera de l’intégrité physique du président Roch Marc Christian Kaboré.

Depuis lundi, le Burkina Faso est présidé par une junte militaire dirigée par Paul-Henri Sandaogo Damiba, au nom du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Le nouveau régime a annoncé dans un discours à la télévision publique, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, ainsi que la suspension de la Constitution. Les militaires ont aussi annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes à compter du même jour à minuit jusqu’à nouvel ordre. Le MPSR, s’est ensuite engagé au « retour à un ordre constitutionnel » dans « un délai raisonnable ».

Ce coup d’Etat des militaires est le troisième putsch en huit mois en Afrique de l’Ouest. Au Mali, le colonel Assimi Goïta qui avait destitué en août 2020, le président élu Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a écarté en mai 2021 le président et le Premier ministre de transition qu’il avait cooptés quelques mois auparavant. En Guinée, le colonel Mamadi Doumbouya, chef des forces spéciales de l’armée, a lui aussi renversé le président Alpha Condé le 6 septembre dernier. Les juntes au pouvoir dans ces deux pays sont depuis soumises à de fortes pressions internationales pour l’organisation d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, ce qu’elles ne semblent pas pour l’instant pressées de concrétiser.

Af’Sud : lancement d’une unité de production de vaccins

L’usine va fabriquer des vaccins contre la Covid-19 et d’autres maladies.L’Afrique est en passe de devenir autonome en matière de production de vaccins. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a inauguré ce mercredi une unité de fabrication de vaccins contre le nouveau Coronavirus et d’autres types de maladies.

L’usine connue sous le nom de NantSa veut renforcer l’empreinte pharmaceutique globale du continent africain dans un secteur dominé par les acteurs des pays développés. Ce qui a poussé le dirigeant sud-africain à parler d’« une étape importante dans la marche de l’Afrique vers la santé, le progrès et la prospérité ».

« C’est entre les murs de cette installation, grâce aux réseaux qui sont en train d’être construits, grâce aux compétences avancées qui sont en train d’être développées, et grâce aux autres initiatives sur notre continent, que notre vision de la fabrication de vaccins, de diagnostics et de médicaments en Afrique prendra progressivement forme », a déclaré M. Ramaphosa.

L’usine de fabrication de vaccins est située à Brackengate, au Cap, et a été ouverte conjointement par M. Ramaphosa et Patrick Soon-Shiong, un scientifique de renommée mondiale spécialisé dans les technologies de la santé qui dirige la société NantWorks LLC.

« Ce lancement permettra à l’Afrique de ne plus dépendre d’autres régions et organisations pour approvisionner sa population en vaccins et autres médicaments indispensables », a ajouté le chef de l’Etat de la Nation arc-en-ciel.

Selon lui, l’Afrique ne doit plus être le dernier continent à avoir accès aux vaccins contre les pandémies. « L’Afrique ne devrait plus aller quémander des vaccins au monde occidental. Nous nous débrouillerons seuls. Nous sommes déterminés à le faire et cette installation en est la preuve », a-t-il encore dit.

L’événement a coïncidé avec une cérémonie de lancement officiel de la Coalition pour accélérer l’accès de l’Afrique aux soins de santé avancés (Coalition AAAH), qui vise à accélérer la production locale de produits pharmaceutiques, biologiques et de vaccins pour l’Afrique.

« La coalition concrétise notre ferme conviction que l’Afrique doit exploiter ses compétences et ses ressources et identifier les possibilités de collaboration entre plusieurs pays », a conclu Cyril Ramaphosa.

Gambie : Plusieurs chefs d’Etat à l’investiture de Barrow

De nombreux dirigeants d’Afrique de l’Ouest se trouvent présents à Banjul, la capitale gambienne, pour assister à la cérémonie de prestation de serment du président Adama Barrow réélu en décembre dernier pour un second mandat de cinq ans.Le président de la République de la Guinée-Bissau, Umaro Embalo, a été le premier à arriver mardi soir, suivi du dirigeant mauritanien Mohamed Ahmed Ould Ghazouani, du Togolais Faure Gnassingbé, du Sierra-Léonais Julius Maada Bio, du Sénégalais Macky Sall, du Libérien George Manneh Weah du Nigérian Muhammadu Buhari et de l’Ivoirien, Alassane Ouattara.

Certains de ces présidents dont Macky Sall et Muhammadu Buhari ont joué un rôle déterminant dans l’accession de Barrow au pouvoir après l’impasse politique qui avait suivi la défaite en 2016 de Yahya Jammeh, alors président sortant.

Adama Barrow, un promoteur immobilier de 56 ans, a été réélu le 4 décembre 2021 avec 53% des voix, devant son plus proche adversaire, Ousainou Darboe, qui a recueilli 27% des suffrages. Son investiture se tient au Stade de l’Indépendance dans la ville balnéaire de Bakau, à 10 km de Banjul.

Lors de sa campagne électorale, le président Barrow avait promis de s’attaquer à la pauvreté, au chômage et aux déficits d’infrastructures en Gambie, un pays également en proie à la pandémie de coronavirus.

Cameroun 2021 : une Can entre surprises et couacs insolites

La 33ème Coupe d’Afrique des Nations, qui se déroule actuellement au Cameroun, risque de rester dans les mémoires pour de nombreuses raisons, notamment les résultats surprenants des équipes les moins cotées et les errements au niveau de l’organisation des rencontres.Les chocs ont commencé dès le premier jour du tournoi, lorsque le Burkina Faso a failli bouleverser la pyramide du football en marquant le premier but contre le Cameroun, qui a dû recourir à deux penalties pour se tirer d’affaires.

Depuis lors, un vent d’exploit accompagne les nations les moins cotées dans ce tournoi, notamment la Sierra Leone qui a tenu en échec le champion d’Afrique algérien.

Un exploit monumental pour la Leones Stars dont la dernière qualification pour le plus prestigieux festival de football d’Afrique remonte à 1996, lorsque l’Afrique du Sud a accueilli le tournoi et remporté son premier et unique titre continental.

La résilience de l’équipe sierra-léonaise actuelle en dit long sur son gardien Mohamed Kamara, qui a été élu homme du match grâce à son héroïsme, en tenant presque seul en échec une ligne d’attaque algérienne supérieure, menée par son joueur vedette Riyad Mahrez, de Manchester City.

Mais ce n’est pas tout : les nouveaux venus, la Gambie, contre toute attente, l’équipe la moins bien classée par la Fifa dans l’histoire du tournoi, a remporté son tout premier match de la CAN contre la Mauritanie, qui en est à sa deuxième participation au tournoi continental.

Les Scorpions de Gambie poursuivent leur série d’invincibilité en décrochant le nul contre le Mali dans leur deuxième match du groupe F, grâce à un penalty accordé par la VAR.

La deuxième sortie des Leone Stars contre la Côte d’Ivoire a également été mémorable, puisque le gardien Kamara a arrêté un penalty crucial et a donné à son équipe une chance de se battre contre les doubles champions. Les Sierra-Léonais sont revenus deux fois au score et ont obtenu un fameux match nul 2-2 contre les Eléphants, qui étaient considérés comme l’un des favoris de la CAN 2021. 

Mais le plus grand événement qui a secoué la pyramide du football africain a sans doute été la surprenante victoire (1-0) de la Guinée équatoriale, autre pays du groupe E, sur l’Algérie, championne en titre, qui n’a toujours pas marqué de but après 180 minutes.

Selon les experts sportifs, même s’il n’y a pas d’autres surprises de la part d’équipes moins illustres, le tournoi restera dans les mémoires pour ces résultats inhabituels qui ont ébranlé les fondements mêmes de la pyramide du football africain.

A l’instar des résultats du football sur le terrain, les événements périphériques se distinguent également par leurs particularités, comme la décision controversée de l’arbitre zambien Janny Sikazwe de mettre fin prématurément au match Mali-Tunisie, laissant les deux équipes sans réaction.

Les Africains de l’Ouest menaient 1 à 0 face aux Aigles de Carthage et défendaient leur mince avance lorsque Sikazwe a sifflé la fin du match à la 89ème minute, ce qui a poussé l’entraîneur tunisien, furieux, à le réprimander en vain. Mais l’incident ne s’est pas arrêté là puisque la Confédération africaine de football (CAF) a ordonné que les minutes restantes du match, y compris les arrêts de jeu, fussent jouées.

Bien que les Maliens soient entrés sur le terrain une nouvelle fois pour aller jusqu’au bout de la partie, les Tunisiens s’étant désengagés, ils ont déclaré forfait et le Mali a été déclaré vainqueur. Quelques heures plus tard, un autre couac, cette fois avec l’hymne national de la Mauritanie lors de la cérémonie d’avant-match contre les Scorpions de Gambie.

A trois reprises, le mauvais air a été joué et, à chaque fois, les joueurs mauritaniens ont manifesté leur désapprobation en chantant l’hymne national pour sauver la situation. L’hymne de la Gambie n’a pas connu de couac et le match a commencé. Dix minutes après le début de la rencontre, les Scorpions ont marqué le seul but du match.

Cependant, malgré tout cela, Yaoundé et les autres villes camerounaises sont une explosion de couleurs impressionnantes qui a commencé dès l’ouverture du tournoi le 9 janvier, mettant en mouvement les pièces disparates d’une mosaïque de football africain présentée au reste du monde.

Covid-19 en Afrique : Omicron a atteint son pic (OMS)

Le nombre de cas hebdomadaires s’est stabilisé au cours de la semaine se terminant le 9 janvier, comparé à la semaine précédente selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Après une hausse de six semaines, la quatrième vague de la pandémie alimentée principalement par le variant Omicron s’est stabilisée. C’est l’augmentation la plus brève jusqu’à présent sur le continent, où un total de 10,2 millions de cas cumulés de Covid-19 avait été recensé à la date du 11 janvier dernier, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’Afrique australe, qui a connu une forte augmentation du nombre d’infections pendant la vague pandémique, a enregistré une baisse de 14 % des infections au cours de la semaine écoulée. En Afrique du Sud, où le variant Omicron a été répertorié pour la première fois, le nombre d’infections hebdomadaires a diminué de 9 %, soutient l’OMS.

Selon cette dernière, l’incidence de la pandémie est aussi en baisse en Afrique de l’Est et en Afrique centrale. Cependant, note-t-elle, l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest connaissent une augmentation du nombre de cas, l’Afrique du Nord ayant enregistré une hausse de 121 % la semaine dernière par rapport à la semaine qui l’a précédée.

Par ailleurs, ajoute l’organisme onusien, sur l’ensemble du continent, le nombre de décès a augmenté de 64 % au cours de la semaine qui s’est achevée le 9 janvier par rapport à la semaine précédente, principalement à cause des infections chez les personnes à haut risque.

La quatrième vague est toutefois moins meurtrière que les vagues précédentes. Le nombre d’hospitalisations est resté faible. En Afrique du Sud par exemple, environ 9 % des plus de 5600 lits en unités de soins intensifs du pays sont occupés par des patients atteints de la pandémie.

D’après l’OMS, le variant Omicron, qui se propage rapidement, est devenu prédominant dans les pays qui connaissent une recrudescence des cas. Alors qu’il a fallu environ quatre semaines au variant Delta pour surclasser le variant Bêta auparavant dominant, le variant Omicron a surclassé son prédécesseur en seulement deux semaines dans les pays africains les plus touchés.

« Les premières indications montrent que la quatrième vague en Afrique a été abrupte et brève, mais non moins déstabilisante. La mesure essentielle de riposte à la pandémie dont l’Afrique a grand besoin reste la même, à savoir une augmentation rapide et conséquente du nombre de personnes vaccinées contre la COVID-19. La prochaine vague pourrait être moins indulgente », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti. Elle s’exprimait au cours d’une conférence de presse virtuelle organisée ce jeudi.

Le nombre de tests, qui sont essentiels à la détection et à la surveillance de la COVID-19 – dont la surveillance génomique, a connu une légère augmentation de 1,6 % au cours de la semaine écoulée avec plus de 90 millions de tests – principalement des tests d’amplification en chaîne par polymérase (PCR) – réalisés sur le continent. Au cours de la semaine dernière, 23 pays ont enregistré un taux de positivité élevé, supérieur à 10 %.

Partout en Afrique, l’OMS dit apporter son appui aux pays pour renforcer le séquençage génomique par des formations dans des domaines essentiels tels que la bio-informatique et la manipulation des échantillons. L’Organisation contribue également à l’achat et à la livraison d’équipements et de matériel de laboratoire essentiels aux pays.

À ce jour, 30 pays africains – et au moins 142 pays dans le monde – ont détecté le variant Omicron. Le variant Delta a été signalé dans 42 pays d’Afrique. En Afrique de l’Ouest, où l’incidence du coronavirus est en augmentation, le nombre de séquences d’Omicron réalisées par des pays comme Cabo Verde, le Ghana, le Nigéria et le Sénégal est en hausse. À Cabo Verde et au Nigéria, Omicron est désormais le variant dominant.

Même si le continent semble résister à la dernière vague pandémique, le taux de vaccination reste faible. Environ 10 % seulement de la population africaine est entièrement vaccinée. L’approvisionnement en vaccins s’est récemment amélioré sur le continent et l’OMS affirme renforcer son appui aux pays pour qu’ils puissent distribuer efficacement les doses à l’ensemble de leur population.

« Cette année devrait marquer un tournant dans la campagne de vaccination contre la Covid-19 en Afrique. Dans la mesure où une grande partie de la population n’est toujours pas vaccinée, nos chances de limiter l’émergence et l’impact des variants meurtriers sont bien minces », a alerté Dr Moeti.

« Nous disposons du savoir-faire et des outils nécessaires et, grâce à une action concertée, nous pouvons à coup sûr faire pencher la balance en notre faveur contre la pandémie », a-t-elle assuré.

Afrique subsaharienne : vers une hausse de la croissance économique

Le dynamisme économique de la région devrait reprendre légèrement pour s’établir à 3,6 % en 2022 et 3,8 % en 2023, a annoncé l’institution basée à Bretton Woods (États-Unis).Après une première récession en 25 ans, le continent noir renoue avec la croissance.  Selon la Banque mondiale (BM), le niveau élevé des prix des produits de base devrait favoriser la reprise à court terme dans la région. Le Nigéria et l’Angola profiteront de l’augmentation des cours pétroliers et de l’assouplissement graduel des baisses de production dans les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), souligne l’institution financière.

La croissance devrait ainsi atteindre 2,5 % en 2022 et 2,8 % en 2023 au Nigéria, tandis qu’elle s’accélérera à 3 % en moyenne en 2022-23 en Angola. En Afrique du Sud, la croissance retomberait aux niveaux d’avant la pandémie, freinée par des obstacles structurels et le lourd endettement du pays.

Par ailleurs, la Banque signale que les prix élevés du coton et des denrées alimentaires comme le café bénéficieront aux exportateurs de produits agricoles (Éthiopie, Kenya et Tanzanie).

Ces chiffres représentent toutefois près d’un point de pourcentage de moins que la moyenne sur la période 2000-19. Cette situation est la conséquence des effets persistants de la pandémie et de la réduction des mesures d’aide. A cela s’ajoutent l’incertitude en matière de politique publique et l’aggravation de l’insécurité dans certains pays.

Dans certains pays, l’expansion des activités agricoles sera aussi limitée par des incertitudes diverses, notamment des périodes de sécheresse et des précipitations inférieures à la moyenne, ainsi que l’intensification des conflits, poursuit la BM.

D’après cette dernière, la pandémie a entravé les progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté et dans la réalisation des principaux objectifs de développement dans l’ensemble de la région, effaçant plus d’une décennie de gains enregistrés dans le revenu par habitant pour certains pays.

Dans plus d’un tiers des pays de la région, dont l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigéria, le revenu par habitant en 2022 restera inférieur au niveau d’il y a dix ans, soutient-elle.

Les risques pesant sur ces prévisions sont plutôt orientés à la baisse, affirme la BM. Toutefois, la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la hausse des prix des produits alimentaires et les tensions géopolitiques pourraient peser sur la demande des consommateurs et freiner la croissance.

En outre, un net ralentissement de la croissance économique mondiale pourrait entraîner d’importantes corrections à la baisse des prix des produits de base au détriment des pays producteurs de pétrole et de métaux, avertit la Banque. Celle-ci ajoute que les pays confrontés à des problèmes de surendettement pourraient avoir plus difficilement accès aux financements extérieurs, ce qui nécessiterait un ajustement budgétaire brutal.

La BM note enfin que les faibles taux de vaccination contre la Covid-19 exposent les pays de la région à une résurgence et une aggravation des vagues épidémiques. Ce qui pourrait ébranler à nouveau l’activité économique. La prolongation de la pandémie risque quant à elle d’exacerber les problèmes de développement et de santé existants, d’enrayer les réformes structurelles et budgétaires, et d’entraîner des pertes de capital humain durables.

Afrique de l’ouest : l’insécurité crée une crise multiforme (Onu)

L’instabilité qui mine plusieurs parties de la région ouest africaine met en péril les acquis enregistrés par les pays selon le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas), Mahamat Saleh Annadif.La partie occidentale du continent noir reste en proie à l’insécurité. Malgré les efforts nationaux, régionaux et internationaux, la situation sécuritaire dans la région demeure complexe et difficile. Les groupes extrémistes violents continuent d’étendre leur champ d’opérations au Sahel, notamment dans la zone des trois frontières du Liptako-Gourma entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ciblant à la fois les civils et les forces de sécurité.

« Au Nigeria, le regain de criminalité et de conflits entre agriculteurs et éleveurs a détourné l’attention de la violence extrémiste dans le nord-est, qui reste néanmoins omniprésente. D’autres incidents, bien que de faible ampleur, dans le nord de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo démontrent que la menace tant évoquée des actes de terrorisme se déplaçant du Sahel en direction des pays côtiers du Golfe de Guinée est une réalité », a souligné le Représentant spécial.

Mahamat Saleh Annadif présentait, lundi dernier, par visioconférence, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, le dernier rapport du Secrétaire général sur les activités d’Unowas. Le rapport couvre la période du 18 juin au 21 décembre 2021.

M. Annadif a, par ailleurs, énuméré les conséquences des développements sécuritaires dont l’effet majeur est la crise humanitaire multiforme que vit la région. Cette crise est « caractérisée par la hausse des prix des produits alimentaires, l’augmentation de la pauvreté du fait de la Covid-19 et la perte des récoltes du fait de la sécheresse. »

Sur la question du changement climatique, M. Annadif a mentionné la nécessité d’une approche à long terme et a informé du soutien d’Unowas pour le développement de stratégies d’adaptation à la dégradation climatique dans la région Afrique de l’Ouest et Sahel. « Ceci dans le but de protéger les plus vulnérables qui sont victimes des urgences humanitaires et de la détérioration sécuritaire qui en résultent », a-t-il ajouté.

En outre, le Représentant spécial a appelé à un plus grand engagement dans la mise en œuvre de l’Agenda Femmes, paix et sécurité, et de l’Agenda des jeunes pour la paix et la sécurité.

« Bien que plus de 50% d’électeurs de la sous-région sont des femmes, leur présence de façon significative au niveau des organes de décision tarde à se concrétiser », a dit M. Annadif, non sans ajouter qu’« une plus grande volonté politique, se traduisant entre autres par le financement sur les budgets nationaux de ces plans d’action est nécessaire. »

Ce tableau sombre dressé par M. Annadif n’éclipse pas les avancées démocratiques, notamment les élections réussies au Cabo Verde et en Gambie.

« Malgré toutes les inquiétudes justifiées suscitées par les turbulences actuelles en matière de gouvernance démocratique, ces exemples confirment l’attrait de la démocratie, comme le plus sûr vecteur pour façonner l’avenir des communautés », s’est félicité Mahamat Saleh Annadif.

Le Représentant spécial a également salué les progrès accomplis par la Commission mixte Cameroun-Nigeria en charge de la mise en œuvre de l’arrêt de la Cour Internationale de Justice sur le conflit frontalier entre les deux pays, depuis sa création en 2002.

« Ces réalisations sont autant d’exemples positifs de résolution des conflits, démontrant concrètement la manière dont le règlement pacifique des différends frontaliers peut renforcer la confiance et la coopération bilatérale entre des pays voisins », s’est-il réjoui.