Retrait de la Côte d’Ivoire de la Cour africaine: Amnesty International dénonce un recul des droits humains

A l’issue du Conseil des ministres du mercredi 29 avril 2020, les autorités ivoiriennes ont décidé de se retirer de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Cette décision intervient juste après le procès de Guillaume Soro. Amnesty International interpelle l’Etat ivoirien quant au recul des droits humains en Côte d’Ivoire. 

Suite au retrait de la Côte d’Ivoire de la Cour africaine, Amnesty International, une organisation non gouvernementale internationale dénonce « recul des droits humains en Côte d’Ivoire».

Alice Banens, conseillère juridique pour l’Afrique à Amnesty International estime que le retrait de l’Etat ivoirien de la Cour africaine marque une dégradation du système de protection des droits de l’homme. « Ce retrait privera les particuliers et les ONG ivoiriens d’un recours judiciaire précieux, lorsque leurs droits sont bafoués et qu’ils n’ont pas réussi à obtenir justice devant les tribunaux de leur propre pays», a déclaré Mme Banens.

Toutefois, Alice Banens a souligné le contexte dans lequel intervient ce retrait. « Ce retrait intervient dans un contexte pré-électoral où le gouvernement ivoirien a multiplié les attaques contre des opposants politiques et voix dissidentes », a-t-elle ajouté.

Ainsi, Amnesty International révèle que la Côte d’Ivoire devient le quatrième pays africain, et le second en Afrique de l’Ouest, à retirer le droit des individus et des ONG de déposer des plaintes auprès de la Cour africaine. Selon l’exécutif ivoirien, les décisions de la Cour africaine perturbent l’ordre juridique interne du pays.

« Suite aux graves et intolérables agissements que la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples s’est autorisée  dans ses actions, et qui non seulement portent atteinte à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire, mais sont de nature à entraîner une grave perturbation de l’ordre juridique interne des Etats et à saper les bases de l’Etat de droit, par instauration d’une véritable insécurité juridique » a justifié l’Etat ivoirien.

La coalition de l’opposition (CDRP) appelle Alassane Ouattara au respect de la décision de la CADHP

Suite à la décision de justice de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) dans l’affaire Guillaume Soro,  la Coalition pour la Démocratie la Réconciliation et la Paix (CDRP) et l’URD ont soutenu l’ordonnance de la CADHP,  relative aux poursuites engagées par le gouvernement ivoirien contre l’honorable député Guillaume Soro.

La coalition de l’opposition CDRP et l’URD ont salué la décision de la Cour africaine des droits de l’homme, relative au mandat d’arrêt lancé contre Guillaume Soro. Ainsi, le CDRP et l’URD dénoncent la dégradation de la situation socio-politique et le harcèlement orchestré par le pouvoir du RHDP Unifié à l’encontre des personnalités politiques de l’opposition.

Toutefois, le CDRP et l’URD tient à féliciter les magistrats de CADHP qui malgré la pandémie du coronavirus ont pu statuer et dire le droit.

La Coalition pour la Démocratie, la Réconciliation et la Paix (CDRP) et l’URD demandent au gouvernement de se conformer aux décisions contenues dans cette ordonnance.

Les plateformes de l’opposition ivoirienne appellent toute l’opposition et le peuple de Côte d’Ivoire à soutenir la décision rendue par la CADHP dans l’affaire Guillaume Soro, pour le renforcement de la démocratie et l’Etat de droit.

 

Côte d’Ivoire: La CADHP ordonne la suspension du mandat d’arrêt de Guillaume Soro

La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples ordonne à l’Etat de Côte d’Ivoire de surseoir à l’exécution du mandat contre Guillaume Soro et les mandats de dépôt décernés à ses proches ainsi que leur mise en liberté provisoire, dans un arrêt rendu mercredi.

La Cour africaine des droits de l’homme a demandé à l’Etat ivoirien de suspendre les poursuites judiciaires contre Guillaume Soro et ses collaborateurs incarcérés.

Notamment, les mandats de dépôts décernés contre des pro-Soro comprenant des parlementaires, notamment les  requérants : Alain Lobognon, Camara Loukimane, Kanigui Soro, Yao  Soumaila, Soumahoro Kando, Kamaraté Souleymane.

D’autres partisans de l’ex-Président de l’Assemblée nationale sont concernés par la suspension des poursuites judiciaires. Il s’agit de Karidioula Souleymane, Tehfour Koné, Simon Soro, Porlo  Rigobert Soro, Félicien Sekongo, Marc Ouattara, Mamadou Djibo, Aboubacar  Touré, Babou Traoré, Ladji Ouattara, Gnamiand N’Drin, Dahafolo Koné,  Adama Zebret.

Selon l’instance judiciaire basée à Arusha, une arrestation de  Guillaume Soro, président Génération et peuples solidaires (GPS), un  mouvement politique, membre de la plateforme de l’opposition ivoirienne,  dans un tel contexte, porteraient gravement atteinte à ses droits  politiques. Quant à l’Etat ivoirien, les mandats  de dépôt décernés contre les requérants, à l’exception de Guillaume  Soro, ont été déjà exécutés. Les requérants sont mal venus pour en  demander la suspension.

Rappelons que le mandat d’arrêt à l’encontre de  M. Guillaume Soro a été émis en décembre 2019. Plusieurs de ses proches ont arrêtés et placés en détention préventive  dans différents centres de détention à Abidjan et d’autres villes du  pays.