Amnesty invite les autorités ivoiriennes à libérer Pascal Affi N’Guessan

Amnesty International appelle les autorités ivoiriennes à libérer sans condition Pascal Affi N’Guessan et des personnes détenues pour avoir exercé leurs droits fondamentaux dans le cadre du scrutin présidentiel.

 » Les autorités ivoiriennes doivent libérer immédiatement et sans condition Pascal Affi N’Guessan et toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits fondamentaux « , a indiqué l’ONG Amnesty International dans un communiqué de presse.

L’ONG Amnesty a invité toutefois l’Etat de Côte d’Ivoire à  » s’engager à créer un espace où les citoyens peuvent exprimer librement leurs opinions et manifester pacifiquement, sans crainte d’être arrêtés, agressés ou tués « .

Rappelons que le leader de l’opposition Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), a été arrêté dans la nuit du 6 novembre.

En outre, ce dernier est détenu dans un lieu secret.  » Durant ces quelques jours, il n’a pas pu communiquer avec sa famille ni son avocat. Et, Pascal Affi N’Guessan, visé par 30 chefs d’accusation, notamment attaque et complot contre l’autorité de l’État, assassinat et actes de terrorisme, a affirmé qu’il n’avait pas vu la lumière du jour pendant 60 heures . », souligne l’ONG de défense des droits de l’Homme.

L’ONG continue pour insinuer que son avocat n’a réussi à le voir que lors de sa comparution devant le juge le 9 novembre. Depuis, ni son avocat ni sa famille n’ont pu entrer en contact avec lui. Les autorités doivent lui permettre de communiquer avec son avocat.

Cependant, notons que le 03 novembre dernier, 21 personnes ont été arrêtées de manière arbitraire au domicile du leader de l’opposition Henri Konan Bédié. Parmi elles, se trouve Maurice Guikahué.

Présidentielle ivoirienne : l’Amnesty appelle à la fin des violences

L’ONG des droits humains alerte contre l’augmentation des violences et de la répression des voix dissidentes en Côte d’Ivoire, à l’approche de l’élection présidentielle du 31 octobre prochain.

Selon Amnesty International, dans un communiqué parvenu vendredi à APA, les autorités ivoiriennes doivent « immédiatement prendre des mesures » destinées à prévenir les violences y compris celles entre adversaires politiques appartenant à des communautés différentes, et à protéger la population et son droit de manifester pacifiquement.

Dans les villes de Divo et Bonoua, au sud et sud-est du pays, la marche du vendredi 21 août des femmes opposées à la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara, a été brutalement dispersée par des jeunes, déplore l’ONG. Elle souligne que les violences qui ont suivi ont occasionné plusieurs blessés et des pillages et incendies de magasins.

Amnesty International dit avoir interrogé également plusieurs témoins oculaires et recueilli des informations qui confirment que les femmes manifestaient les « mains nues » au moment où elles ont été attaquées par des groupes de jeunes armés de machettes et de gourdins.

« Nous avons vu des manifestations de femmes dispersées et empêchées par des jeunes. A Divo, des violences entre adversaires politiques appartenant à des communautés différentes ont éclaté. Dans un pays qui, il y a moins de dix ans, connaissait de graves violations des droits humains dans un contexte électoral avec plus de 3000 morts, il est important de réagir immédiatement pour apaiser la situation », a déclaré Samira Daoud, directrice du bureau Amnesty d’Afrique de l’Ouest et Afrique centrale, basé à Dakar.

« Les autorités doivent protéger la population et mettre fin aux violences. L’impunité risque d’être un vecteur clé de nouvelles violences si toutes les personnes soupçonnées d’en être responsables à Divo et ailleurs, ne sont pas traduites en justice dans le cadre de procès équitables », a-t-elle prévenu.

La clôture des dépôts des dossiers de candidature, ouverts depuis le 16 juillet par la Commission électorale indépendante (CEI), est prévue le 31 août 2020, soit d’ici trois jours.

Président sortant, Alassane Ouattara a été officiellement investi, le 22 août dernier, candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) à la prochaine élection présidentielle. Cette candidature à un troisième mandat jugée « anticonstitutionnelle» par plusieurs Ivoiriens, est la cause des manifestations organisées par l’opposition.

Le président Ouattara, qui avait un temps renoncé à se représenter pour un nouveau mandat et porté son dévolu sur son défunt Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé en juillet, a décidé par la suite de revenir sur ses propos. « Rien ne m’empêche d’être candidat », a-t-il lancé lors de son investiture dans un stade Félix Houphouët-Boigny comble, s’inscrivant en faux contre l’opposition qui a une lecture « erronée » de la Constitution.

Ouattara précise que c’est lui qui l’a rédigée, ce qui donne d’ailleurs à ses prédécesseurs Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié la possibilité de se présenter à l’élection présidentielle.

La justice ivoirienne a décidé toutefois, le 25 août, la radiation définitive des listes électorales de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo du FPI (opposition) dont la candidature a été évoquée par son camp.

Guillaume Soro, ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, par ailleurs candidat déclaré à l’élection présidentielle, a été condamné in absentia le 28 avril à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux par le tribunal correctionnel d’Abidjan.

Retrait de la Côte d’Ivoire de la Cour africaine: Amnesty International dénonce un recul des droits humains

A l’issue du Conseil des ministres du mercredi 29 avril 2020, les autorités ivoiriennes ont décidé de se retirer de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Cette décision intervient juste après le procès de Guillaume Soro. Amnesty International interpelle l’Etat ivoirien quant au recul des droits humains en Côte d’Ivoire. 

Suite au retrait de la Côte d’Ivoire de la Cour africaine, Amnesty International, une organisation non gouvernementale internationale dénonce « recul des droits humains en Côte d’Ivoire».

Alice Banens, conseillère juridique pour l’Afrique à Amnesty International estime que le retrait de l’Etat ivoirien de la Cour africaine marque une dégradation du système de protection des droits de l’homme. « Ce retrait privera les particuliers et les ONG ivoiriens d’un recours judiciaire précieux, lorsque leurs droits sont bafoués et qu’ils n’ont pas réussi à obtenir justice devant les tribunaux de leur propre pays», a déclaré Mme Banens.

Toutefois, Alice Banens a souligné le contexte dans lequel intervient ce retrait. « Ce retrait intervient dans un contexte pré-électoral où le gouvernement ivoirien a multiplié les attaques contre des opposants politiques et voix dissidentes », a-t-elle ajouté.

Ainsi, Amnesty International révèle que la Côte d’Ivoire devient le quatrième pays africain, et le second en Afrique de l’Ouest, à retirer le droit des individus et des ONG de déposer des plaintes auprès de la Cour africaine. Selon l’exécutif ivoirien, les décisions de la Cour africaine perturbent l’ordre juridique interne du pays.

« Suite aux graves et intolérables agissements que la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples s’est autorisée  dans ses actions, et qui non seulement portent atteinte à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire, mais sont de nature à entraîner une grave perturbation de l’ordre juridique interne des Etats et à saper les bases de l’Etat de droit, par instauration d’une véritable insécurité juridique » a justifié l’Etat ivoirien.