Afrique de l’ouest : des entreprises européennes complices de l’insécurité alimentaire (ONG)

Ces sociétés prélèvent du poisson propre à la consommation humaine en Afrique de l’Ouest pour alimenter la demande de farine et d’huile de poisson dans l’Union européenne et en Norvège selon un nouveau rapport de l’ONG Greenpeace et Changing markets, parvenu à APA.Le nom du rapport : « Nourrir un monstre : Comment les industries européennes de l’aquaculture et de l’alimentation animale volent la nourriture des communautés d’Afrique de l’Ouest », en dit long sur l’ampleur des dégâts.

En effet, selon les conclusions du document, « plus d’un demi-million de tonnes de petits poissons pélagiques sont extraits chaque année le long des côtes d’Afrique de l’Ouest et transformés en aliments pour l’aquaculture et l’agriculture, en compléments alimentaires, en cosmétiques et en produits alimentaires pour animaux de compagnie hors du continent africain. »

Le rapport est basé sur une recherche du commerce et de la chaîne d’approvisionnement entre l’industrie de la farine et de l’huile de poisson (FHP) en Afrique de l’Ouest et le marché européen. Il met en cause des négociants, des entreprises d’aquaculture et d’agroalimentaire de plusieurs pays européens dont la France.

Selon le responsable des campagnes de Changing Markets, Alice Delemare Tangpuori, cité par le rapport, « les exportations de farine et d’huile de poisson vers l’Europe détournent les moyens de subsistance des communautés côtières, en privant les populations d’une importante source de nourriture et d’un moyen de revenu. »

Partant de ce constat, elle estime qu’il « est temps de repenser les chaînes d’approvisionnement et de supprimer rapidement l’utilisation de poissons sauvages dans la nourriture des poissons d’élevage et d’autres animaux, afin de préserver ces populations de poissons sauvages pour les générations futures. »

« Priver des millions de populations d’Afrique de l’Ouest de la source de protéines la plus fondamentale pour nourrir les animaux ou produire des compléments alimentaires, des cosmétiques et des produits alimentaires pour animaux de compagnie est une pratique honteuse et un mépris flagrant des lois locales et internationales », a déclaré le responsable de campagne à Greenpeace Afrique, Dr Ibrahima Cissé, cité également par le rapport.

Pour Ibrahim Cissé, « le poisson propre à la consommation humaine ne devrait pas et ne doit plus jamais être volé aux communautés d’Afrique de l’Ouest pour répondre aux besoins d’autres pays. Nos gouvernements doivent agir rapidement pour mettre un terme à cette situation. »

Les auteurs du rapport affirment que leurs recherches confirment une expansion rapide de la FHP au cours des dernières années, notamment en Mauritanie, où 70% des exportations d’huile de poisson étaient destinées à l’UE en 2019.

Selon eux, les gouvernements de la Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie ne parviennent pas, à ce jour, à gérer correctement leur ressource commune de petits poissons pélagiques, ni à prendre les mesures appropriées pour garantir le droit à l’alimentation et aux moyens de subsistance des communautés impactées.

« En saison froide au Sénégal, il est très difficile, voire impossible, de trouver des sardinelles aux points de débarquement habituels. Les conséquences sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations locales sont catastrophiques, ainsi que sur l’équilibre de la chaîne alimentaire en mer », fait remarquer l’ancien directeur de recherche et directeur du Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaroye au Sénégal, Dr Alassane Samba.

Président de la FLPA (Fédération Libre de Pêche Artisanale), section de Nouadhibou, en Mauritanie, Harouna Ismail Lebaye, hausse le ton dans le rapport et déclare : « Vos investissements nous privent de nos ressources halieutiques, vos investissements nous affament, vos investissements menacent notre stabilité, vos usines nous rendent malades (…). Il est temps de mettre un terme à tout cela. »

Vaccins anti-Covid : l’OMS chiffre les besoins immédiats de l’Afrique

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que le continent noir doit disposer d’au moins 20 millions de doses du vaccin AstraZeneca dans les six prochaines semaines.L’efficacité de la campagne vaccinale est en jeu. Car pour AstraZeneca, il faut obligatoirement injecter dans les délais une seconde dose aux vaccinés.

Selon le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, une seule dose de ce liquide confère une protection d’environ 70 % pendant au moins trois mois.

De son côté, l’agence spécialisée des Nations Unies indique que ce pourcentage passe à 81 % pendant une période prolongée si la dernière piqûre est effectuée sur un intervalle de 12 semaines.

A ce jour, 28 millions d’individus ont reçu différents vaccins en Afrique. Cela représente moins de deux doses prises pour 100 personnes. Alors que dans le monde, 1,5 milliard de doses ont été administrées.

D’ici septembre prochain, l’Afrique aura besoin de 200 millions de doses supplémentaires. Dr Matshidiso Moeti, la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, a déclaré que « toute pause dans ces campagnes de vaccination se traduira par des vies et des espoirs perdus ».

Pour parer à cette éventualité, elle a souligné que « le partage est une solution urgente » afin de garantir l’accès aux vaccins à des millions d’Africains exposés aux formes graves du nouveau coronavirus.

Dans le même ordre d’idées, la Botswanaise a exhorté les pays africains, dans l’incapacité d’utiliser tous leurs vaccins au moment opportun, de les redistribuer le plus rapidement possible pour « éviter le gaspillage » de cet antidote.

En tout cas, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affirme travailler en étroite collaboration avec les Etats africains dans le but d’améliorer le déploiement des vaccins et d’optimiser leur utilisation.

Dr Matshidiso Moeti en appelle également à la solidarité des pays occidentaux ayant déjà « vacciné leurs groupes à haut risque » dans l’espoir de « protéger les personnes les plus vulnérables » sur le continent noir.

L’Union européenne (UE), quant à elle, s’engage à fournir plus de 100 millions de doses aux pays en développement d’ici la fin de 2021 là où les États-Unis promettent d’offrir 80 millions de doses aux pays du Sud qui ont exprimé leur intérêt.

En définitive, l’OMS souligne l’urgence d’accélérer l’exécution de tous ces engagements, non sans préciser que le mécanisme Covax garantit une livraison rapide des vaccins.

La télévision numérique sur la bonne voie au Sénégal

Les principaux médias audiovisuels ont adopté le cahier des charges et les conventions régissant la transition vers la Télévision Numérique Terrestre (TNT).« C’est vraiment une avancée remarquable. Nous avons un paysage plus organisé et c’est sans précédent dans l’histoire audiovisuel du Sénégal », s’est félicité le président du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), Babacar Diagne.

Il s’exprimait à l’occasion de la huitième Assemblée générale de la Plateforme des régulateurs de l’audiovisuel des pays membres de l’Union économique et monétaire de l’ouest africain (Uemoa) et de la Guinée.

Présidant l’ouverture de cette rencontre, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall s’est réjoui de la « très grande performance » réalisée par son pays dans ce domaine. Pour assurer la survie de la Télédiffusion du Sénégal (TDS-SA), gestionnaire de la TNT, le président a invité les promoteurs des médias audiovisuels à payer leurs redevances.

La TDS-SA est l’opérateur de diffusion national en charge exclusive de la collecte, du transport et de la diffusion des contenus audiovisuels par voie numérique dans les foyers sénégalais. Et selon son directeur général, Amadou Abdoulaye Diop, « aujourd’hui, le signal est disponible sur les 14 régions du Sénégal ».

Cette huitième Assemblée générale des régulateurs de l’audiovisuel a eu pour thème : « Impact de la transition numérique terrestre : enjeux économiques et socio-culturels ».

Au Sénégal, ces impacts socio-économiques et culturels vont se ressentir, selon le Dg de la TDS-SA, à travers la création d’emplois et de richesses. Mais surtout, en termes d’éclatement de la chaîne de valeur.

« Jusque-là, on avait l’habitude de voir les chaînes qui produisaient, transportaient et diffusaient eux-mêmes leur contenu. Aujourd’hui, le changement majeur qui est en train de s’opérer est que les chaînes produisent leur contenu, le confient à l’opérateur de diffusion qui a désormais la charge de le diffuser sur l’ensemble du territoire national », a expliqué Amadou Abdoulaye Diop.

Cette transition numérique menée à terme devrait aussi permettre la diversification des contenus et la création des chaînes thématiques.

Pour le président Macky Sall, la plate-forme TNT demeure donc « essentielle » en cette période d’extinction inexorable du signal analogique. Car, souligne-t-il, sa gratuité pour la diffusion des chaînes nationales et sa simplicité en font par ailleurs le mode de réception privilégié pour les postes secondaires.

« Les efforts de la TDS-SA pour assurer une couverture plus large du signal, une modernisation progressive de la plate-forme et une plus grande disponibilité des équipements de réception vont sans doute conforter sa place centrale au sein de nos foyers », a-t-il Macky Sall.

Sénégal : lancement d’un Rapport alternatif sur l’Afrique

L’initiative est portée par plusieurs organisations universitaires, de la société civile et des laboratoires de recherche (think tank).Le Rapport alternatif sur l’Afrique (RASA), dont le premier numéro a été lancé, ce lundi à Dakar, vise « le renversement idéologique et épistémologique des analyses sur le continent », écrivent ses initiateurs, qui veulent aussi approfondir les indicateurs de mesure des progrès et de la souveraineté africains.

« Portée également par des personnalités et scientifiques africains de haut niveau, cette initiative élabore des Rapports qui reflètent réellement la sensibilité et le vécu des Africains dans les différents milieux où ils se trouvent », rapporte un document remis à la presse lors du lancement et dont APA a obtenu copie.

L’objectif du RASA est de contribuer, de manière décisive, à la consolidation des transformations à l’œuvre des sociétés et institutions africaines vers l’autonomie et la souveraineté.

« Il s’agit, note le document, de rendre visibles les dynamiques et mutations à l’œuvre sur le continent, notamment celles portées par les Africains dans leur majorité et leur diversité ».

Le numéro Un du Rapport alternatif sur l’Afrique (RASA) interroge ainsi les évolutions souhaitées du continent africain sous le prisme de la souveraineté. Ses initiateurs cherchent à positionner et à approfondir une approche radicalement nouvelle qui met les dynamiques socioéconomiques réelles, les innovations populaires, les ressources immatérielles, la centralité de la culture…au centre de la perspective.

Le rapport est articulé autour de sept axes, visitant chacun des dimensions de la souveraineté des sociétés africaines face à la mondialisation.

Dans le premier axe, les auteurs montrent que la souveraineté est aux prises avec l’impérialisme et l’hégémonie extérieure d’une part, et en conflit avec ses dimensions nationale et populaire par le bas.

Le deuxième axe porte sur la souveraineté économique, alors que le troisième axe a trait à la souveraineté monétaire.

La souveraineté culturelle fait l’objet du quatrième axe et le cinquième axe porte sur la souveraineté numérique.

Les deux derniers axes portent sur la souveraineté politique et sur les fondements et contours d’une vraie puissance pour les Etats africains décomplexés et souverains.

Covid-19/Vaccin: 25 millions de doses administrées en Afrique (OMS)

Le taux de vaccination contre le nouveau coronavirus progresse lentement en Afrique.Sur le continent, seules 25 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 sont administrés à ce jour, selon Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Face à ce rythme, le patron de l’OMS, qui s’exprimait à l’ouverture d’un panel en ligne « L’Afrique vers le monde » tenu dans le cadre de l’édition 2021 de « Uba Conversations », a plaidé pour une distribution équitable des vaccins.

« La pandémie de Covid-19 a montré que l’accès aux vaccins n’est pas un luxe mais une nécessité humanitaire », a dit Dr Tedros, affirmant que l’Afrique ne peut se pas se baser uniquement sur l’importation de vaccins, mais elle doit en produire.

L’idée est partagée par le président du Rwanda, Paul Kagamé qui a soutenu : « Nous comptons sur notre continent et ses enfants pour sortir de cette crise sanitaire. C’est pourquoi, il faut travailler ensemble en tant que continent pour la fabrication des vaccins ».

Estimant que le Covid-19 Covid ne sera pas la dernière crise sanitaire mondiale, le président Kagamé a plaidé pour des investissements massifs dans les systèmes de santé africains.

« Quand on parle d’émergence d’une Afrique nouvelle, c’est une Afrique qui a conscience de ses potentialités », a conclu Paul Kagamé.

De son côté, la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, a invité les pays à corriger « les inégalités dans la distribution des vaccins » en créant des structures spécifiquement chargées de l’acquisition.

« Nous devons rendre les chaines d’approvisionnement ouverts pour que les vaccins soient disponibles. Il y a aussi nécessité de produire des vaccins en Afrique. Nous devons montrer que l’Afrique peut y parvenir », a dit Ngozi Okonjo-Iweala.

A qui profite la mode des sommets avec l’Afrique ? (Chronique)

Les nombreux sommets que tiennent les grandes puissances mondiales avec l’Afrique renseignent à suffisance sur l’attractivité du continent. Cependant, les pays africains y participent en ordre dispersé sans agenda commun : une attitude individualiste qui ne semble pas profiter au continent… pourtant confronté dans son ensemble à des défis énormes dans plusieurs domaines. En raison de sa pertinence, nous rééditons ici cette chronique parue initialement le 21 novembre 2019.C’est un chiffre révélateur : sur les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, seule la Grande-Bretagne n’a pas encore son Sommet périodique avec l’Afrique. Sous l’ancien président américain, Barak Obama, les Etats-Unis avaient organisé en 2014 leur premier Sommet avec l’Afrique.

La France, quant à elle, tient depuis 1973 des sommets avec l’Afrique. D’abord, ce furent des rencontres entre Paris et les pays du pré-carré qui ont fini par être rejoints par tous les Etats du continent. Le 28ème Sommet Afrique-France est d’ailleurs prévu en juin 2020 à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France.

Lancé en 2001, le sommet Chine-Afrique, qui a tenu sa 7ème édition en septembre dernier, est devenu un événement important de l’agenda des rencontres internationales. Longtemps restée à l’écart depuis la dislocation de l’Union soviétique, la Russie a organisé en octobre 2019 à Sotchi son premier sommet Russie-Afrique.

Sans être membres permanents du Conseil de sécurité, d’autres grandes nations du monde ont leur rendez-vous avec l’Afrique. Sous l’acronyme de Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD), le Japon tient depuis 1993 sa rencontre politique de haut niveau avec l’Afrique. La Turquie a tenu en novembre 2018 son deuxième Sommet avec l’Afrique à Istanbul.

Le Business contre l’aide

A la faveur du Sommet du G-20, l’Allemagne a lancé en 2017, son sommet avec l’Afrique sous le nom de « Compact with Africa ». Plutôt que de recevoir toute l’Afrique, Berlin a choisi une douzaine de pays du continent présentant des garanties de stabilité et des niches de progression en matière de développement et de commerce.

Ici, le paradigme n’est pas d’annoncer de gros montants d’aide au développement, ni de procéder à une annulation de la dette, mais de créer des interactions entre entreprises africaines et allemandes qui seraient soutenues par des accompagnements financiers de l’Etat fédéral allemand.

Quels que soient leur format et leur périodicité, ces Sommets avec l’Afrique révèlent un rapport de forces déséquilibré et une impréparation totale des Etats africains. Les pays d’en face ont leur agenda et savent ce qu’ils attendent des pays africains : le soutien diplomatique, les matières premières, de nouvelles destinations commerciales, de nouveaux clients pour les industries, y compris celles de l’armement, etc.

Les Africains en ordre dispersé !

En revanche, les pays africains arrivent à ces tête-à-tête en ordre dispersé et sans agenda commun. En effet, il n’y a aucune concertation préalable (pré-Sommet interafricain) pour arriver face à la Chine, la France, les Etats-Unis, la Russie, les Etats-Unis, le Japon ou la Turquie avec des propositions et des demandes transnationales.

Chaque Etat y vient avec ses attentes spécifiques. L’Afrique arrive donc avec 54 attentes alors que le camp d’en face arrive avec sa seule attente. Finalement, alors que ces sommets auraient pu servir à faire avancer des grands projets continentaux tels le financement des routes transsahariennes, des liaisons ferroviaires continentales, de la Grande Muraille Verte, les dirigeants africains repartent satisfaits des annonces d’annulation d’une partie de la dette, du doublement voire du triplement des échanges commerciaux dont on ne sait pas à qui ils profitent surtout.

Dans sa forme actuelle, le Sommet Afrique/reste du monde n’est qu’une grand-messe qui n’apportera aucune valeur ajoutée à la mobilisation pour améliorer le bien-être des populations.

Sommet de Paris : la France pour se repositionner en Afrique

A l’initiative de la France, s’ouvre ce mardi à Paris, un sommet sur le financement des économies africaines alors que la menace d’une troisième vague de la pandémie de la Covid-19 est toujours redoutée.Une trentaine de chefs d’Etat, ainsi que les grandes organisations économiques internationales tels que le Fonds Monétaire International (Fmi), la Banque mondiale, ou encore la Banque africaine de développement (Bad) vont discuter des dettes publiques africaines et notamment de la relance économique post covid-19.

Ce sommet qui débute aujourd’hui à 13h heure française, 11h00 Gmt, sera divisé en deux sessions, l’une sur le « financement et le traitement de la dette publique », l’autre sur « le secteur privé africain ».

A l’automne 2020, alors que l’Afrique subissait de plein fouet les effets de la pandémie du coronavirus, le Fonds monétaire international avait annoncé un déficit de financement de 290 milliards de dollars en Afrique subsaharienne d’ici 2023 nécessitant un réajustement des politiques publiques.

Frappé d’une présomption de fragilité, le continent a fait pourtant preuve d’une résilience face à la pandémie de la Covid-19. Elle a résisté face aux effets de la crise sanitaire (126 572 morts au 18 mai 2021). Malgré une récession de sa croissance, la première depuis plus d’un quart de siècle, l’Afrique devrait rebondir avec des chiffres compris entre 3,4% en 2021 et 4% en 2022.

Mais le fardeau de la dette publique continue d’atteindre des chiffres vertigineux sur le continent, poussant les institutions financières et les grandes puissances à accorder un moratoire en avril 2020.

Consciente des enjeux, la France saisit la balle au rebond pour se repositionner dans un continent en pleine croissance et dont le Produit intérieur brut (PIB) a triplé depuis 2000. L’ancienne métropole a non seulement perdu des parts de marché au profit de l’Inde et surtout de la Chine, mais, en 2017, elle a également perdu son statut de premier fournisseur européen du continent africain, dépassée par l’Allemagne.

Le Sommet de Paris aura pour mission de dégager les voies et moyens d’une solidarité agissante avec l’Afrique pour l’intérêt du continent et de l’Europe au premier chef.

« Dans plusieurs pays d’Afrique francophone, la chute des parts de marché françaises est impressionnante. Entre 15 et 20 points de pourcentage en Algérie, au Maroc, en Côte d’Ivoire, et 25 au Sénégal », note la Compagnie française d’assurances pour le commerce extérieur (Coface) dans une récente étude.

Au terme de cette rencontre, une conférence conjointe sera organisée par le président français Emmanuel Macron et le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, qui assure la présidence de l’Union africaine.

Côte d’Ivoire : promotion du métier de statisticien auprès de la gent féminine

Quinze jeunes filles de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Cameroun et du Burkina Faso admises au concours d’entrée à l’Ecole nationale de statistique et d’économie appliquée (ENSEA) d’Abidjan ont reçu chacune, vendredi, un ordinateur au cours d’une cérémonie présidée par Nialé Kaba, la ministre ivoirienne du Plan et du développement.

Ces 15  lauréates ont été admises aux filières de formation d’ingénieur statisticien économiste et d’ingénieur de travaux statistiques. Cette initiative qui est à sa quatrième édition, s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation et la promotion de l’équité et du genre dans la formation statistique.

Selon la ministre Nialé Kaba, le concours d’entrée dans les filières d’ingénieur statisticien économiste et d’ingénieur des travaux statistiques de l’ENSEA est très sélectif d’où le mérite de ces jeunes filles. Elle a salué, par ailleurs,  leur « travail et leur engagement personnel » dans la recherche de l’excellence.

 « Je voudrais les féliciter et les encourager à persévérer dans l’effort parce que le succès est au bout de l’effort », a estimé la ministre du Plan et du développement qui est la première femme ingénieure statisticienne en Côte d’Ivoire.

Avant elle, Dr Hugues Kouadio, le directeur général de l’ENSEA a indiqué que l’ambition de son établissement est de porter la proportion des filles, qui est de 20%  dans son effectif actuel, à 30%.

C’est pourquoi, il dit être conscient de ce que « des efforts restent à faire ». «  L’ordinateur est un outil indispensable à notre formation. Il nous permettra de travailler aisément. Nous sommes plus qu’honorées par la reconnaissance de nos efforts », a dit à son tour, Olivia Adou, au nom des 15 récipiendaires.

Poursuivant, elle a appelé les jeunes filles à se lancer dans la formation scientifique, surtout dans le métier de statisticien. Depuis sa création en 1961, l’ENSEA a formé plus de 4000 statisticiens pour les pays africains.

Bénin Terminal déploie une initiative éco-responsable

Bénin Terminal a signé une convention de partenariat avec la startup béninoise Green Keeper Africa.Les deux structures vont déployer sur les installations du terminal à conteneurs du Port de Cotonou, le GKSORB, le premier absorbant anti-pollution fabriqué en Afrique à partir de la jacinthe d’eau, rapporte un communiqué de Bolloré Transport & Logistics.

Spécialiste des solutions innovantes, naturelles et dépolluantes, Green Keeper Africa s’est engagé à fournir à Bénin Terminal des absorbants 100 % organiques pour contrôler et gérer efficacement les fuites accidentelles de liquide sur les espaces du terminal à conteneurs.

Green Keeper Africa va par ailleurs assurer la formation du personnel de Bénin Terminal aux pratiques éco-responsables. La startup va également évaluer le déploiement de l’absorbant, récupérer les huiles collectées en vue de leur traitement et proposer des recommandations pour préserver la biodiversité au sein de Bénin Terminal.

« Ce partenariat avec un opérateur majeur de la logistique est une consécration pour notre start-up et offre un bel espoir à la jeunesse béninoise. Nous sommes fiers de nous engager pour une Afrique plus verte en proposant des solutions adaptées visant à réduire l’impact des pollutions industrielles », ont indiqué Fohla Mouftaou et David Gnonlonfoun, fondateurs de la startup Green Keeper Africa.

« Nous sommes heureux de travailler avec une entreprise béninoise et des partenaires locaux qui font appel à des ressources naturelles sans conséquences sur l’écosystème du pays. Nous avons à cœur de réduire au maximum la pollution sur nos installations afin de préserver l’environnement et de développer les bonnes pratiques chez nos collaborateurs », a déclaré Yann Magarian, Directeur général de Bénin Terminal.

L’Afrique s’arme pour lutter contre la pollution marine

Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, a récemment abrité un séminaire regroupant 25 auditeurs de 14 pays du continent.Le risque zéro n’existe pas. Surtout dans le secteur des hydrocarbures où la probabilité d’accidents est grande avec notamment l’exploitation offshore du gaz et du pétrole.

Dans un souci de prévention, l’Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi) a organisé, du 13 au 15 avril 2021, une session de formation sur la « lutte contre les pollutions accidentelles par hydrocarbures en mer et sur le littoral ». Objectif : réfléchir à « une riposte efficace en cas de situation critique ».

Car, a affirmé Guillaume Turquet de Beauregard, Coordonnateur régional du projet Action de l’Etat en mer (Golfe de Guinée), « la question n’est plus de savoir si l’accident va arriver mais plutôt quand il va se produire ».

Or en Afrique de l’Ouest, selon M. Turquet de Beauregard, « environ un tiers des habitants vit sur le littoral et plus de la moitié du PIB de la région provient des zones côtières ». C’est à l’aune de cette constatation que l’on mesure, a-t-il déclaré, la nécessité pour les Etats de « prendre conscience de l’importance stratégique des réponses à apporter (puisque) l’impréparation les conduit à improviser dans l’urgence ».

La pollution marine a des effets néfastes sur l’environnement, la pêche, le tourisme etc. Partant, les pays du Golfe de Guinée, qui pèsent 5 % dans la production mondiale de pétrole, prennent la menace au sérieux.

En effet, a souligné le Commandant Abé Aké Lazare, Directeur de l’Ismi, cette zone « est fortement exposée aux risques de pollution marine » à cause de « l’existence de routes maritimes stratégiques pour le commerce mondial et de diverses activités d’exploitation de ressources dangereuses ».

La formation proposée par l’Institut de sécurité maritime interrégional est mixte avec « une partie théorique réalisée à distance le mois dernier et une partie pratique ayant eu lieu la semaine dernière ».

Les participants aux cours dispensés par des formateurs du Centre français de documentation, de recherche et d’expérimentation (CEDRE) étaient originaires du Ghana, du Togo, du Bénin, du Nigeria, du Cameroun, du Gabon, du Sénégal, de la Sierra Leone, du Liberia, du Congo, de la Guinée, de la République démocratique du Congo, de la Mauritanie, de la Côte d’Ivoire et de la France.

A en croire les organisateurs, l’enseignement est « certifié conforme aux standards de formation anti-pollution OMI de niveau 2 ». Le dernier chapitre du séminaire a été, d’après la source, un exercice pratique sur le plan d’eau du Port autonome d’Abidjan (PAA) avec mise en oeuvre d’un chantier de dépollution, de moyens de confinement et démonstration d’absorbants.

Afrique: Bolloré engagé dans la préservation des tortues marines

Bolloré Ports met en œuvre des programmes de préservation de la biodiversité en Afrique.Le travail vise à assurer la durabilité des espaces de ses 21 concessions portuaires dans le monde dont 16 sur le continent africain.

En partenariat avec l’ONG Ecocentre Renatura, Congo Terminal sensibilise des centaines de familles de Pointe Noire aux enjeux des tortues marines, aux méfaits du braconnage et aux implications de l’eau pour la planète, rapporte un communiqué reçu ce lundi à APA.

Le texte souligne qu’au Ghana, Meridian Port Services (MPS) met en œuvre depuis 2018, un programme pour la conservation des tortues marines.

Ce programme consiste à transférer en toute sécurité les œufs de tortue se trouvant menacés dans leur milieu naturel vers une écloserie fermée reproduisant leur environnement, dans une atmosphère propice à leur éclosion.

L’initiative est menée conformément à la norme de performance de la Société financière internationale (SFI) pour la conservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles vivantes.

Au Timor-Leste où Bolloré Ports va démarrer dès 2022 les activités du port en eaux profondes de Tibar Bay, des études environnementales lancées avec le concours de la Banque Mondiale, ont permis de définir les mesures compensatoires à mettre en œuvre pour reconstituer une zone de mangrove tout en augmentant sa surface et préserver la faune marine par la mise en place d’un éclosoir pour protéger les tortues.

Moroni Terminal aux Comores va aussi s’engager cette année dans le programme gouvernemental de protections de tortues marines.

« Bolloré Ports attache de l’importance à la durabilité environnementale et sociale de ses activités. C’est à ce titre que l’ensemble de nos terminaux portuaires mettent en œuvre une politique environnementale qui vise à préserver les écosystèmes de nos installations. Avec le concours des ONG et experts environnementaux, nos équipes identifient et gèrent les risques environnementaux et sociaux associés à nos activités. Nous déployons à cet effet des méthodes innovantes afin d’assurer la préservation de la flore et de la faune », a précisé Olivier De Noray, Directeur général des concessions de Bolloré Ports.

Par ailleurs, les terminaux opérés par Bolloré Ports sont engagés dans les processus de certification environnementale ISO 14001/2015.

Afrique : 86% des migrants restent dans le continent (chercheur)

Une infime partie des migrants africains sortent du continent, révèle Dr Ibrahima Kane.Le chercheur à la Fondation « Open society initiative for west africa » (Osiwa) remet en cause l’idée selon laquelle les Africains se déplacent majoritairement hors du continent.

« Sur 100 Africains qui se déplacent, 86% le font à l’intérieur de l’Afrique. Seuls 14% des migrants africains se déplacent hors du continent. Ces derniers se déplacent majoritairement au Moyen-Orient et dans le reste de l’Asie et non en Europe comme on veut nous le faire croire », a soutenu Dr Kane.

Il a souligné que 2% des migrants africains sont irréguliers et que l’Afrique représente 3% de la migration mondiale.

« La gestion de la migration passe par la gestion de la diversité culturelle, d’où la nécessité d’apprendre des bonnes pratiques », a-t-il recommandé, vendredi à Dakar, lors d’une rencontre sur « Les routes de la migration africaine » organisée par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) et le Laboratoire mixte international Movida.

Malheureusement, a déploré Dr Ibrahima Kane, « beaucoup d’Etats ouest africains n’ont pas de politiques migratoires » et que les textes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) relatifs à la migration ne sont pas appliqués.

Se prononçant sur la diversité des chiffres sur les migrants, Dr Cheikh Oumar Bâ, Directeur exécutif de l’Ipar a plaidé pour leur harmonisation. « Pour ce faire, la recherche doit aider à avoir une bonne base de données sur les migrants. Ce qui permettra de changer le paradigme des politiques migratoires », a-t-il indiqué.

Ce qui fait dire à Dr Amadou Diaw, Conseiller technique du Secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur que sur les questions relatives à la mobilité et aux migrations, « nous avons besoin que toutes les parties prenantes travaillent collectivement pour faire évoluer la cause et les préoccupations des migrants ».

« Car assez souvent, a dit Dr Diaw, le débat sur la mobilité et les migrants est empreint de fantasmes, sources de polémiques. (…) les migrants sont souvent victimes de stigmatisation, d’exclusion sociale, bref, accusés de tous les maux et qualifiés de tous les sobriquets ».

De l’avis de Dr Diaw, les idées reçues sur les migrants découlent d’une analyse simplificatrice de la réalité, mais que dans toute idée reçue, il y une petite part de vérité et beaucoup d’exagération.

« Elle (l’idée reçue) est répandue dans les milieux où les raccourcis historiques sont courants. Façonnées à partir de représentations sociales déterminées, les idées reçues sur la migration ont tendance à se focaliser sur la figure de l’étranger envahisseur et qui viendrait prendre ou voler le travail de nationaux », a-t-il affirmé.

Plus de 200 employés de Huawei instruits sur la Covid-19 depuis Abidjan

Plus de 200 employés ouest-africains de Huawei, le géant chinois des télécommunications, ont été instruits jeudi sur la Covid-19, avec un focus sur la prévention, via visioconférence depuis Abidjan.

La session a été assurée par le professeur Issiaka Tiembré, sous-directeur de la vaccinologie et coordonnateur opérationnel de la vaccination contre la Covid-19 en Côte d’Ivoire, dans les locaux du groupe chinois, à Abidjan.

Le Professeur Tiembré a tenu à signifier sa satisfaction, en aval de cette séquence et a salué cette belle initiative organisée par Huawei. Selon lui « Il est primordial que toutes les organisations, y compris les entreprises privées, instruisent leurs collaborateurs sur les enjeux de la lutte contre la Covid-19. Ces derniers deviennent par la suite de véritables acteurs de la résilience, en se faisant des porte-voix des bonnes pratiques, cruciales dans la lutte contre la propagation de la maladie en Côte d’Ivoire ».

Le professeur Tiembré a averti que « la maladie à Coronavirus est réelle ». Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, elle connaît une recrudescence de cas. La maladie est de plus en plus létale et s’étend. C’est pourquoi, il faut continuer à appliquer les mesures de prévention.

Il a soutenu que « le vaccin est un outil supplémentaire qui permet surtout d’éviter les formes graves qui entraînent des décès, et qui endeuillent des familles, des communautés ». Car, en se faisant vacciner, on se protège contre les formes graves et on protège son environnement.

Selon lui, « il faut comprendre que le vaccin AstraZeneca utilisé en Côte d’Ivoire est efficace, parce que déjà à 70% (de performance), c’est déjà bien, et surtout les études ont montré son efficacité sur les formes graves dans plus de 90% des cas, ce qui est énorme ».

« C’est un vaccin qui est efficace », a-t-il insisté,  avant d’ajouter qu’il « est bien toléré puisqu’aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, (où) nous avons vacciné plus de 80.000 personnes et jusqu’à présent, on n’a pas eu d’effets indésirables graves ».

« Ce qu’on a eu jusqu’à présent, ce sont des événements mineurs comme on l’observe dans toute vaccination. Donc, je voudrais encourager les travailleurs à adhérer massivement à la vaccination qui va être un outil supplémentaire de protection pour les amener à être résistants », a-t-il poursuivi.

A propos des variants circulant aujourd’hui dans la région, il a exhorté les travailleurs, même en étant en communauté, à toujours appliquer les mesures barrières, notamment la distanciation, le lavage des mains, le port des masques, ce qui pourrait les épargner cette maladie.

Les employés lui ont adressé des questions qu’il a répondues sans ambages, tout en relevant que « le vaccin est le moyen sûr et efficace de protection contre les maladies graves », d’autant plus qu’il permet à l’organisme de secréter des anti-corps pour faire face aux microbes.

Jusque-là, les effets indésirables enregistrés en Côte d’Ivoire,  sont entre autres, des vertiges, fatigues, maux de tête, nausées, fièvre, a-t-il fait savoir, indiquant qu’ « on a très peu de Mapi (manifestations postvacinales indésirables), on a 215 » sur plus de 80.000 individus vaccinés.

M. Tiembré a fait observer que même après la vaccination, il faut toujours respecter les mesures barrières, pour se protéger nous-mêmes, mais aussi son entourage. Suite à une question,  il a noté que celui qui a déjà fait la maladie devra attendre six mois avant de se faire vacciner.

« Les polémiques autour du vaccin, à mon avis, ne sont pas justifiées, parce que de toute façon il y a toujours dans la vie ce qu’on appelle les anti-vaccins, qui distillent souvent des informations qui ne sont pas toujours vérifiées, des fake news, des rumeurs », a-t-il estimé.

Les travailleurs doivent retenir qu' »en Côte d’Ivoire, la vaccination est encadrée par des organismes de régulation notamment l’Agence ivoirienne de régulation pharmaceutique, par des experts, notamment le comité national des experts de pharmacovigilance qui surveille et analyse tous les effets indésirables pour que les Ivoiriens soient protégés », a-t-il rassuré.

Lors de la séance d’instruction sur la Covid-19, étaient connectés des employés du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Burkina Faso, de la Guinée Conakry; la majorité des participants étant des Ivoiriens et des Chinois issus du bureau d’Abidjan.

Dakar hôte de la semaine de la mobilité durable et du climat

La rencontre se tiendra notamment du 13 au 17 septembre 2022 au Sénégal.Elle est organisée sous l’égide du ministère sénégalais des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement par le biais du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), en partenariat avec le réseau Coopération pour le Développement et l’Amélioration des transport urbains et périurbains (Codatu) et l’Association Climate Chance.

La Semaine de la mobilité durable et du climat (SMDC) permettra d’organiser simultanément la 18e conférence de la Codatu et le troisième sommet Climate Chance Afrique.

« Cette rencontre de dimension internationale a pour but de favoriser un développement des territoires compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris, notamment en ce qui concerne la mobilité », a expliqué le ministre Mansour Faye, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.

S’exprimant au cours d’une conférence de presse, Mansour Faye a souligné l’importance de la participation des collectivités territoriales dans la lutte contre les changements climatiques, notamment l’émission de gaz à effet de serre.

« La prise en charge des collectivités territoriales est fondamentale dans la lutte contre les changements climatiques et une attention particulière doit être accordée aux secteurs les plus émissifs notamment l’énergie, le bâtiment et le transport », a indiqué le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, justifiant ainsi l’implication du ministère des Collectivités territoriales dans l’organisation de la Semaine de la mobilité durable et du climat (SMDC) à Dakar.

Il a souligné qu’en Afrique, près de 20 % des Gaz à effet de Serre (GES) mesurés dans les villes les plus importantes sont émis par les transports.

 Au terme de cette semaine qui se présente déjà comme une pré-COP pour l’Afrique, les participants adopteront la « Déclaration de Dakar ». Celle-ci sera une feuille de route opérationnelle pour la mobilité durable et le renforcement de l’action climat dans les territoires. Elle sera une contribution collective à la COP26 prévue à Glasgow.

Selon ses organisateurs, le rendez-vous de Dakar verra la participation de nombreux acteurs de la transition et de la lutte contre le changement climatique, étatiques et non-étatiques, afin de faire bénéficier au Sénégal et au continent africain d’un moment fort de mobilisation sur les questions de durabilité et de lutte contre le changement climatique.

Plusieurs réseaux seront engagés : Convention des maires en Afrique Subsaharienne (Comssa), Communauté de pratique « MobiliseYourCity », Club des Autorités organisatrices de la mobilité Nord/Sud, le réseau des établissements d’enseignement supérieur et de recherche francophones avec le soutien de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF).

Commission Uemoa : le Sénégal retrouve la présidence

Le sénégalais Abdoulaye Diop a été nommé président de la Commission de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa).
L’Acte de nomination du nouveau président ainsi que celui des autres membres de la commission ont été signés hier par Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Uemoa.

L’ancien ministre sénégalais du Budget (2009-2012), remplace Abdallah Boureima, ancien ministre de l’Economie et des Finances nigérien nommé le 10 avril 2017 dont le mandat est arrivé à terme.

Lors de sa 22ème session ordinaire tenue par visioconférence le 25 mars 2021, la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Uemoa avait décidé de confier la présidence de la Commission de l’Union au candidat proposé par la République du Sénégal. Il avait à ce titre demandé que la nomination des membres de la commission intervienne au plus tard le 1er mai 2021.

Inspecteur du Trésor de formation sorti de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam), Abdoulaye Diop a été plusieurs fois directeur de cabinet du Ministre de l’Economie et des Finances. Il a été aussi le directeur de cabinet de Cheikh Hadjibou Soumaré, ancien Premier ministre sénégalais et président de la Commission de l’Uemoa entre 2011 et 2017.

Jusqu’à sa nomination à ce poste, Abdoulaye Diop occupait la fonction de Ministre-Conseiller du président de la République Macky Sall. « Abdoulaye Diop a été exemplaire dans la gestion du budget de l’État. Un homme de valeurs, de qualité humaine et très rigoureux dans le travail » confie une source au ministère de l’Economie et des Finances.

Macky Sall avait porté son choix sur Abdoulaye Diop depuis quatre ans après la démission de Cheikh Hadjibou Soumaré en 2016. Mais le Niger qui convoitait le poste, avait brandi une lettre d’engagement sur la rotation de la présidence de la Commission de l’Uemoa signée par l’ancien chef d’État du Sénégal, Abdoulaye Wade. Sur fonds de concessions et de médiation, le Sénégal avait accepté de soutenir le candidat nigerien Abdallah Boureima, mettant fin au feuilleton diplomatique entre Dakar et Niamey.

Outre le Sénégalais, les autres membres de la Commission de l’Uemoa ont été aussi nommés hier, par le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouver­nement de l’Union. Il s’agit de Jonas Gbian, au titre de la République du Bénin, Filiga Miche lsawadogo, au titre du Burkina Faso, Paul Koffi Koffi, au titre de la République de Côte d’Ivoire, Mamadù Serifo Jaquite, au titre de la République de Guinée-Bissau, Lassine Bouare, au titre de la République du Mali, Maha­madou Gado, au titre de la République du Niger, Kako Nubukpo, au titre de la République togolaise.

Covid-19 : l’Afrique atteint quatre millions de cas (CDC)

Le Centre africain de contrôle des maladies (CDC) a déclaré que le nombre de cas confirmés de Covid-19 en Afrique a atteint 4.350.512 à la date du lundi 12 avril.Le nombre de décès dus à la pandémie s’élève quant à lui 115.765, tandis que 3.906.408 patients à travers le continent se sont rétablis de la maladie.

L’Afrique du Sud, le Maroc, la Tunisie, l’Éthiopie et l’Égypte figurent parmi les pays africains les plus touchés par la pandémie, indique le CDC.

L’Afrique du Sud a enregistré 1.558.458 cas de Covid-19, soit le plus grand nombre de cas parmi les pays africains, suivie du Maroc avec 502.102 cas et de la Tunisie avec 271.861 cas, note-t-on.

Les pays africains ont reçu jusqu’à présent plus de 33,8 millions de doses de vaccin contre la Covid-19 provenant de différentes sources, principalement de l’initiative Covax et d’accords bilatéraux extérieurs.

Le CDC est une institution technique spécialisée de l’Union africaine qui soutient les États membres dans leurs efforts pour renforcer les systèmes de santé et améliorer la surveillance, la réponse aux urgences, la prévention et le contrôle des maladies.

Présidentielle béninoise : Talon réélu au premier tour

Emmanuel Tiando, président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), a annoncé ce mardi 13 avril la victoire du chef de l’Etat sortant avec 86,37 % des voix.Patrice Talon et sa colistière Mariam Chabi Talata ont écrasé la concurrence en récoltant 1.984.832 voix. Elu président en 2016, l’ancien homme d’affaires obtient un deuxième mandat de cinq ans.

Il devance largement Alassane Soumanou et Paul Hounkpè, candidats de Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE). Ces derniers ont recueilli 259.612 voix, soit 11,29 % des suffrages.

Le duo de Restaurer La Confiance (RLC), Corentin Kohoué et Iréné Josias Agossa, est arrivé en dernière position avec 53.957 voix, soit 2,35 %.

Avant de publier les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 11 avril dernier, la plénière de la Cena a compilé, selon Emmanuel Tiando, les « résultats transmis par les coordonnateurs d’arrondissements et les coordonnateurs extérieurs ».

Le taux de participation au scrutin est de 50, 17 %. Tous les Béninois inscrits sur les listes électorales n’ont pu se rendre dans leurs lieux de vote « en raison des barrages des voies d’accès observés dans 13 arrondissements » du pays.

Sur les 4.958.850 électeurs initiaux, il n’en restait que 4.802.303. Au final, 2.409.409 citoyens ont accompli leur devoir civique. Et il y a eu 111.008 bulletins nuls. De ce fait, 2.298.401 suffrages ont valablement été exprimés.

La diaspora béninoise a participé à ce rendez-vous électoral puisque des bureaux ont été ouverts dans sept pays : Nigeria, Côte d’Ivoire, Sénégal, Gabon, Congo, France et Etats-Unis. Les résultats définitifs de l’élection présidentielle seront prononcés par la Cour constitutionnelle.

Tchad-Bénin-Djibouti, ces présidentielles jouées d’avance (décryptage)

Après Djibouti, vendredi 9 avril, des élections présidentielles sans rivaux majeurs pour les présidents sortants, sont organisées ce dimanche 11 avril au Bénin et au Tchad. Chercheur au très dynamique think tank Wathi, basé à Dakar, Babacar Ndiaye décrypte les enjeux de ces scrutinsLes
trois élections présidentielles organisées à Djibouti, au Bénin et au Tchad, entre vendredi et dimanche, ont en commun l’absence de challenger de taille face à chacun des trois présidents sortants. Qu’est-ce qui explique cette situation ? 

La situation actuelle de ces trois pays et le déroulement de la séquence électorale, ne laisse presque pas de doute sur une victoire de chacun de ces trois présidents sortants. Le Tchad et Djibouti ont des points communs.  Dans ces deux pays, nous avons des présidents qui sont candidats à leur propre succession et qui sont en fonction depuis plus de deux décennies au moins. Idriss Déby est candidat à un sixième mandat présidentiel à la tête du Tchad. 

L’absence de challengers réels à ces différentes présidentielles est dû à plusieurs facteurs. Pour le Tchad et Djibouti, il y a le fait que ces dirigeants, présents depuis des années à la tête de ces pays, ont mis en place des mécanismes ou systèmes qui renforcent toujours leur pouvoir. Il y a un contrôle quasi absolu de tous les secteurs de la vie politique et institutionnelle du pays. L’opposition n’a pas beaucoup d’espace pour se faire entendre. La justice est souvent perçue comme un « instrument » du pouvoir.

Dans ces deux pays comme au Bénin, il  y a une pratique qui est de plus en plus courante un peu partout en Afrique, il s’agit de l’exclusion d’une partie de la classe politique du champ politique ou simplement de la compétition électorale. Cette exclusion se fait de plusieurs manières. Il s’agit de règles que l’on édicte sans un consensus de la classe politique. Au Bénin, nous avons eu le parrainage comme l’un des critères de validation des candidatures à la présidentielle. Les candidats devaient réunir au moins 16 parrainages.  

 La quasi-totalité de ceux qui peuvent transmettre ce parrainage qui sont les députés et les maires appartiennent au camp présidentiel. Au final au Bénin, les candidats les plus sérieux ne sont pas présents à cette élection. L’opposition parle même d’une « élection présidentielle avec Patrice Talon contre Patrice Talon ».

 La capacité du pouvoir à édicter les règles du jeu politique, le contrôle quasi absolu des institutions supposées démocratiques et la perception d’un manque d’intégrité du processus électoral ne jouent pas en faveur des opposants politiques. Le débat n’est pas forcément celui des idées et des offres programmatiques mais celui de personnes.

 Il y a une autre donne: l’opposition va souvent en rang dispersé aux élections présidentielles.  Au Tchad, 15 partis d’opposition souhaitaient avoir un « candidat unique » face au président Idriss Déby Itno, mais cela n’a pas pu se concrétiser du fait des ambitions personnelles. La Cour suprême a invalidé sept candidatures et l’opposant « historique » Saleh Kebzabo a décidé de se retirer de la course pour protester contre les violences et appelle au boycott du scrutin. Au fond, l’enjeu de ces trois scrutins présidentiels sera le taux de participation pour légitimer la victoire du président sortant.  

 Les différentes mobilisations ou initiatives pour empêcher ou troubler ces trois scrutins ne semblent pas porter leurs fruits. Est-ce à dire que les oppositions africaines sont faibles ?

 La faiblesse de l’opposition même une réalité dans beaucoup de pays africains. Il est clair qu’elle peine souvent à mobiliser les populations. Il faut d’ailleurs poser la question de la pertinence des partis politiques telle que nous la concevons. Il semblerait qu’il y ait un essoufflement quant à leurs capacités à renouveler leur discours. Nous avons souvent les mêmes visages au sein de l’opposition et qui sont candidats élections après élections. A Djibouti, il est reproché au président Ismaël Guelleh d’avoir favorisé la candidature d’un homme indépendant et inconnu du champ politique pour tenter de donner du sang neuf à son opposition.

 Il faudrait une nouvelle génération de politiques capables de remobiliser les populations autour de nouvelles idées et idéaux.

 Il y a aussi la crédibilité dans le discours et la cohérence dans les postures. Au Tchad, le général Bala Ladé, qui se plaçait comme un opposant dur à Deby, le soutient finalement.  Les populations peuvent être déroutées par le positionnement des acteurs politiques. La grande majorité des populations semblent se désintéresser de ces scrutins qu’on dit joués d’avance. Il faut rappeler aussi que les populations sont plus préoccupées par leur situation au quotidien.

 Quand vous avez un appareil sécuritaire qui interpelle et réprime les manifestants et que les marches mêmes pacifiques sont interdites. Il est difficile de mobiliser les populations. A Djibouti, les réseaux sociaux sont devenus un moyen d’expression privilégié pour la population car dans ce pays, 73 % de la population a moins de 35 ans.  Il est clair que les formes actuelles de l’opposition à travers des partis politiques peinent à trouver un discours réceptif auprès des populations surtout lorsque tout converge vers une victoire du président sortant.

 La communauté internationale, y compris l’Union africaine, semble s’accommoder de cette situation. Comment expliquer cela ?

 La situation du Tchad et de Djibouti est intéressante à observer au regard de ce que ces 2 pays représentent sur le plan sécuritaire en Afrique. Le Tchad est devenu est quelques années un allié incontournable dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le président Deby a projeté son armée comme une force sûre contre le terrorisme. Son pays a connu de lourdes pertes dans le domaine militaire.  L’efficacité de l’armée tchadienne est reconnue et surtout sa capacité à se projeter avec des troupes très mobiles avec très peu de logistique dans des terrains très difficiles.

 Le Tchad a démontré au sein du G5 Sahel qu’elle dispose de l’armée la plus outillée pour faire face aux groupes terroristes. Il est évident que le rôle joué par le Tchad dans le contexte actuel de lutte contre le terrorisme au Sahel le place en position intéressante. Il semble difficile pour les pays engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et notamment la France de formuler des critiques sur la présence de Déby.

 Le président tchadien a su se rendre indispensable et donc il bénéficie d’une sorte « d’immunité » face aux critiques qui peuvent être formulées.  Finalement, cette situation renforce l’adage que les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. L’intérêt de l’heure est de lutter contre le terrorisme au Sahel et le Tchad y joue un rôle majeur.

 Djibouti également reconnu sur le plan sécuritaire pour son emplacement stratégique. Le pays accueille des bases militaires de la France, des États-Unis, du Japon et de la Chine depuis 2017. Il faut se rappeler qu’en 2008, l’Union européenne y avait installé une base navale pour lutter contre la piraterie dans les eaux somaliennes.

 La position géographique et stratégique de Djibouti en fait un pays prisé par les grandes puissances étrangères qui doivent à intervalle régulier la présence de leurs bases militaires. Ce positionnement stratégique de Djibouti ne laisse guère la place à des critiques et les grandes puissances s’accommodent des victoires successives du président Guelleh.

Bénin : Talon face au défi du taux de participation

Pour APA news, le chercheur béninois Mathias Hounkpe, administrateur du programme de gouvernance politique de l’ONG Osiwa, analyse les enjeux de la présidentielle prévue au Bénin dimanche prochain.L’élection présidentielle au Bénin, prévue dimanche 11 avril, reste marquée par la polémique sur la fin du mandat du président sortant Patrice Talon. Que lui reprochent ses adversaires ?

Deux griefs fondamentaux sont faits par l’opposition ou une partie de l’opinion publique au président actuel par rapport à la présidentielle. Le premier reproche porte sur ce qu’on a appelé « la restriction de l’espace politique », de l’exclusion de l’opposition de la présidentielle. Il y a eu une réforme du code électoral qui a instauré le parrainage des candidats. Contrairement au Sénégal, le parrainage au Bénin doit être fait par les députés et les maires. Cependant, les partis politiques qui soutiennent le chef de l’Etat au Benin détiennent la quasi-totalité des postes députés et des maires. Par conséquent, vous ne pouvez pas être candidat si ces partis ne vous accordent pas le parrainage. Toute l’opposition a donc estimé que le jeu n’était pas ouvert.

Le deuxième reproche concerne la suite des réformes politiques où la durée du mandat du président Talon a été rallongée de 47 jours. Normalement, le nouveau président de la République devrait être investi le 6 avril si on avait respecté la durée de cinq ans. Aujourd’hui, l’opposition et une partie de l’opinion pensent que la révision de la Constitution ne peut pas être rétroactive. Pour eux, à partir du 5 avril à minuit, se termine le mandat du président (sortant). C’est cela qui explique un peu les manifestations que connaît le pays depuis deux jours.

Ce scrutin est aussi marqué par l’absence contrainte des principales figures de l’opposition, seuls candidats peu connus se présentent face au président sortant. Est-ce un recul de la démocratie dans le pays ?

 Tous les indices qui mesurent l’état de la liberté et la démocratie dans le monde reflètent un recul démocratique au Bénin. Mieux, le président de la République reconnaît, lui-même, dans ses interventions que le développement était prioritaire pour lui, ce qui expliquerait des entorses à la démocratie et aux droits de l’homme. C’est comme si une telle situation ne le gênait pas.

Malgré l’absence de challengers de poids, Talon mène une campagne active pour remporter cette élection. Est-ce à dire que rien n’est joué d’avance ?

 Lorsque vous écoutez ses propos de campagne, la victoire au premier tour est déjà acquise. La préoccupation du chef de l’Etat béninois aujourd’hui c’est le taux de participation. En 2019, les élections législatives s’étaient passées dans les mêmes conditions. C’est-à-dire que seuls les deux partis politiques soutenant le chef de l’Etat avaient pu participer à ces élections. Et le taux de participation était de 27% contre une moyenne de 66%. On a commencé à organiser les législatives au Bénin depuis 1991, dans le cadre du renouveau démocratique. Donc le taux en 2019 a été très faible. Et je crois que le chef de l’Etat aujourd’hui crée la même chose. Il ne souhaite pas être réélu avec un taux de participation qui remettrait en cause la légitimité de son élection. L’enjeu pour lui est donc le taux de participation.

Lors de son élection en 2016, il avait promis de faire un seul mandat. Pourquoi a-t-il changé d’avis ?

Il n’a pas donné de raison à ce changement d’avis. Ses supporters sont venus dire qu’il a commencé beaucoup de choses, qu’il a ouvert beaucoup de chantiers qu’il n’a pas terminés, on a encore besoin de lui, etc. Mais ce qui est sûr est que ce changement d’avis va entacher son second mandat. Pendant celui-ci, tout acte qu’il va poser sera interprété comme une tentative de demeurer au pouvoir au-delà du deuxième mandat. Et en ce moment, sa parole seule ne pourra suffire après être revenu sur sa parole de ne faire qu’un mandat.

De quel bilan peut-il se prévaloir ?

 Il y a quand même des choses positives qu’on peut mettre à son actif. Le reproche fondamental que je lui fais porte sur le recul démocratique et en matière des droits de l’homme. Sinon sur le plan économique, il est indéniable qu’il a produit aujourd’hui des résultats. Sur les infrastructures et la digitalisation de l’administration publique, il a obtenu des résultats. Certains services comme la recherche du passeport ou le casier judiciaire se font aujourd’hui en ligne au Bénin. Ce sont des choses qu’il faut mettre à son avantage. Mais de mon point de vue, on peut réaliser toutes ces choses sans nécessairement aller vers le recul démocratique et la restriction de l’espace public.

Bénin : Talon face au défi du taux de participation

Pour APA news, le chercheur béninois Mathias Hounkpe, administrateur du programme de gouvernance politique de l’ONG Osiwa, analyse les enjeux de la présidentielle prévue au Bénin dimanche prochain.L’élection présidentielle au Bénin, prévue dimanche 11 avril, reste marquée par la polémique sur la fin du mandat du président sortant Patrice Talon. Que lui reprochent ses adversaires ?

Deux griefs fondamentaux sont faits par l’opposition ou une partie de l’opinion publique au président actuel par rapport à la présidentielle. Le premier reproche porte sur ce qu’on a appelé « la restriction de l’espace politique », de l’exclusion de l’opposition de la présidentielle. Il y a eu une réforme du code électoral qui a instauré le parrainage des candidats. Contrairement au Sénégal, le parrainage au Bénin doit être fait par les députés et les maires. Cependant, les partis politiques qui soutiennent le chef de l’Etat au Benin détiennent la quasi-totalité des postes députés et des maires. Par conséquent, vous ne pouvez pas être candidat si ces partis ne vous accordent pas le parrainage. Toute l’opposition a donc estimé que le jeu n’était pas ouvert.

Le deuxième reproche concerne la suite des réformes politiques où la durée du mandat du président Talon a été rallongée de 47 jours. Normalement, le nouveau président de la République devrait être investi le 6 avril si on avait respecté la durée de cinq ans. Aujourd’hui, l’opposition et une partie de l’opinion pensent que la révision de la Constitution ne peut pas être rétroactive. Pour eux, à partir du 5 avril à minuit, se termine le mandat du président (sortant). C’est cela qui explique un peu les manifestations que connaît le pays depuis deux jours.

Ce scrutin est aussi marqué par l’absence contrainte des principales figures de l’opposition, seuls candidats peu connus se présentent face au président sortant. Est-ce un recul de la démocratie dans le pays ?

 Tous les indices qui mesurent l’état de la liberté et la démocratie dans le monde reflètent un recul démocratique au Bénin. Mieux, le président de la République reconnaît, lui-même, dans ses interventions que le développement était prioritaire pour lui, ce qui expliquerait des entorses à la démocratie et aux droits de l’homme. C’est comme si une telle situation ne le gênait pas.

Malgré l’absence de challengers de poids, Talon mène une campagne active pour remporter cette élection. Est-ce à dire que rien n’est joué d’avance ?

 Lorsque vous écoutez ses propos de campagne, la victoire au premier tour est déjà acquise. La préoccupation du chef de l’Etat béninois aujourd’hui c’est le taux de participation. En 2019, les élections législatives s’étaient passées dans les mêmes conditions. C’est-à-dire que seuls les deux partis politiques soutenant le chef de l’Etat avaient pu participer à ces élections. Et le taux de participation était de 27% contre une moyenne de 66%. On a commencé à organiser les législatives au Bénin depuis 1991, dans le cadre du renouveau démocratique. Donc le taux en 2019 a été très faible. Et je crois que le chef de l’Etat aujourd’hui crée la même chose. Il ne souhaite pas être réélu avec un taux de participation qui remettrait en cause la légitimité de son élection. L’enjeu pour lui est donc le taux de participation.

Lors de son élection en 2016, il avait promis de faire un seul mandat. Pourquoi a-t-il changé d’avis ?

Il n’a pas donné de raison à ce changement d’avis. Ses supporters sont venus dire qu’il a commencé beaucoup de choses, qu’il a ouvert beaucoup de chantiers qu’il n’a pas terminés, on a encore besoin de lui, etc. Mais ce qui est sûr est que ce changement d’avis va entacher son second mandat. Pendant celui-ci, tout acte qu’il va poser sera interprété comme une tentative de demeurer au pouvoir au-delà du deuxième mandat. Et en ce moment, sa parole seule ne pourra suffire après être revenu sur sa parole de ne faire qu’un mandat.

De quel bilan peut-il se prévaloir ?

 Il y a quand même des choses positives qu’on peut mettre à son actif. Le reproche fondamental que je lui fais porte sur le recul démocratique et en matière des droits de l’homme. Sinon sur le plan économique, il est indéniable qu’il a produit aujourd’hui des résultats. Sur les infrastructures et la digitalisation de l’administration publique, il a obtenu des résultats. Certains services comme la recherche du passeport ou le casier judiciaire se font aujourd’hui en ligne au Bénin. Ce sont des choses qu’il faut mettre à son avantage. Mais de mon point de vue, on peut réaliser toutes ces choses sans nécessairement aller vers le recul démocratique et la restriction de l’espace public.

D’un déficit chronique, Talon propulse le Bénin vers l’autosuffisance énergétique

Le chef de l’Etat Patrice Talon, candidat à l’élection présidentielle béninoise du 11 avril 2021, affiche sa détermination à pérenniser ses acquis économiques, dont le secteur de l’énergie, où il a réussi à propulser le pays vers l’autosuffisance énergétique.

Le secteur énergétique figure parmi ceux dont les progrès illustrent le mieux sa performance de gouvernance. Déficit chronique d’électricité, délestages à répétition, dettes massives vis-à-vis des fournisseurs voisins : en 2016, à lui seul, il était un indicateur du mal-être du Bénin. 

Cinq ans plus tard, ces dettes ont été considérablement réduites et le pays est passé d’une dépendance absolue de « 90% en 2016 » à une amorce d’autonomisation énergétique avec une puissance installée propre de 181,5 MW, couvrant environ 60% des besoins actuels du Bénin. 

La campagne pour l’élection présidentielle du 11 avril 2021, officiellement lancée le 26 mars à minuit, est engagée. Au cours de son premier meeting Patrice Talon, a devant ses partisans, au Palais des Congrès de Cotonou, le 27 mars, étalé sa vision pour ce secteur.  

« Il fallait préalablement à toute chose engager une réforme de tout le pays, dans tous les domaines, dans tous les secteurs », a déclaré M. Talon lors de son premier « show » officiel de campagne, faisant état de l’ampleur de la tâche qui l’attendait en 2016. 

Cinq ans plus tard, il peut se targuer d’un bilan économique solide, comme le reflètent notamment les marqueurs macro-économiques, le taux de croissance record réalisé au sein de la zone UEMOA (7% en 2019) et les avancées dans le secteur de l’énergie.  

En 2020, malgré la pandémie de Covid-19 et les conséquences de la fermeture de la frontière avec le Nigeria, l’un des principaux partenaires au plan commercial et économique, le pays a été l’un des rares à maintenir une croissance positive.

Diversification et renforcement des capacités

Cette reprise en main de la situation a d’abord été permise grâce à l’apurement des dettes envers la Communauté électrique du Bénin (CEB) et les pays voisins fournisseurs (Nigeria et Ghana), soit plus de 73 M USD.

Il a engagé la révision de l’accord contraignant le pays à partager son réseau énergétique avec son voisin, le Togo, au profit du développement national. En outre, prise le 27 novembre 2018 à Lomé, la décision de dissoudre la CEB a pris effet le 25 mars dernier, mettant fin à ses privilèges d’acheteur unique en tant que structure commune au Bénin et au Togo.

L’embellie résulte aussi du renforcement des capacités nationales de production et de distribution et de la modernisation des infrastructures avec la construction en 2019 de la centrale thermique dual fuel de Maria-Gléta 2 pour 127 MW, la réhabilitation et la remise en service des trois petites centrales thermiques existantes pour 30 MW. 

Ce résultat a été obtenu grâce à l’adoption d’un nouveau Code de l’électricité et la mise en place d’un cadre réglementaire particulièrement incitatif pour le développement des énergies renouvelables, par la mise en gestion déléguée de la Société béninoise d’Energie électrique (SBEE). 

En outre, le gouvernement a permis la création de la Société béninoise de Production d’Électricité (SBPE), chargée de produire l’énergie électrique à partir des centrales publiques avant de la céder à la SBEE, qui aura alors une mission de distribution électrique.

2021, année de grands travaux 

Pour pousser plus loin cette dynamique, le chef de l’Etat, Patrice Talon, s’engage à poursuivre et achever les actions visant à l’autonomisation énergétique du pays. Cela passera notamment par l’amélioration du réseau de distribution d’énergie électrique.

Il favorise la construction d’une nouvelle centrale de 143 MW à Maria Gléta (qui devrait être achevée début 2022) ainsi que des centrales solaires pour une capacité totale de 95 MW +déjà en cours d’exécution+ la poursuite des négociations et des actions en vue de la réalisation du barrage hydroélectrique multifonctions de 128 MW dit Dogo-bis, sur le fleuve Ouémé. 

Dans son programme présidentiel, Patrice Talon prévoit d’y ajouter la réalisation de deux centres de contrôle de la distribution (l’un national et l’autre régional), la construction du terminal de stockage et de regazéification flottant dans le port de Cotonou afin de fournir du gaz pour le fonctionnement des centrales thermiques de Maria-Gléta et la poursuite de l’amélioration de la gestion de la SBEE. 

Ce projets prioritaires ont justifié pour 2021 un budget en forte augmentation (+30% par rapport à 2020), soit plus de 108 M USD pour un total de 25 grands projets. Objectif : permettre au Bénin d’être autonome dès 2022 et de devenir exportateur d’énergie électrique vers d’autres pays de la sous-région.

« Global Africa », la nouvelle revue scientifique africaine

Lancement au Sénégal d’une ambitieuse revue de recherche scientifique sur l’Afrique.L’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal (UGB) a annoncé, ce jeudi 1er avril 2021, le lancement de « Global Africa », une revue scientifique internationale et pluridisciplinaire, associée à des actions de renforcement de la recherche africaine, soutenue par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 1,5 million d’euros. Ce programme mobilisera plus d’une dizaine d’institutions partenaires africaines ou françaises.

La revue, rattachée au Laboratoire d’analyse des sociétés et pouvoirs / Afrique-Diasporas (LASPAD) de l’UGB, vise à rendre compte des enjeux politiques, sociaux, économiques, écologiques, technologiques de l’Afrique et du monde.

Editée en quatre langues (français, anglais, arabe et swahili), cette publication dont les premiers appels à contribution vont être diffusés prochainement, est dotée des standards internationaux d’évaluation des articles. Au-delà des sciences sociales, elle est ouverte à la science de la durabilité et aux approches pluridisciplinaires.

« Global Africa » a été imaginée par un consortium, qui comprend, aux côtés du LASPAD de l’UGB, l’IRD (Institut de recherche pour le développement, France), le Center for Global Studies de l’UIR (Université internationale de Rabat, Maroc) et le LASDEL (Laboratoire d’études et de recherche sur les dynamiques sociales et le développement local, Niger). L’AFD apporte pendant quatre ans un soutien au lancement du programme à travers un financement d’1,5 million d’euros pour un budget global de 2,65 millions d’euros.

Un programme de formations et d’événements est prévu pour compléter l’offre éditoriale de la nouvelle revue scientifique africaine.

Foot : la Can au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022

La Confédération africaine de football (Caf) vient de trancher. Dans un communiqué en date du 31 mars 2021 et publié ce jeudi, elle annonce la programmation de la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football (Can 2021), prévue au Cameroun, du 9 janvier au 6 février 2022.La date du 15 janvier au 28 février 2022 avait été initialement retenue pour l’organisation de cette compétition phare de la Caf.

« Le Comité exécutif a unanimement approuvé les dates proposées pour l’organisation du tirage au sort (25 juin 2021) et du tournoi final de la CAN Total Cameroun 2021 (du 9 janvier au 6 février 2022) », souligne le document.

Par ailleurs, le tirage au sort pour déterminer la composition des six groupes se déroulera pour sa part le 25 juin prochain. Autre remarque, la Caf a décidé que la compétition continuera de s’appeler Can 2021, malgré son report à 2022, à cause de la pandémie de Covid-19.

Ainsi, les dernières journées des éliminatoires de la Can 2021 ont été disputées en fin mars 2021. A l’exception de Sierra-Léone – Bénin, reporté pour la prochaine trêve internationale de juin, tous les matchs des éliminatoires ont été livrés.

Ces deux équipes se disputeront le dernier ticket qualificatif à la Can 2021 après que la rencontre prévue mardi passé à Freetown n’a pu se tenir. Les autorités sierra-léonaises ont conclu que des joueurs cadres de l’effectif béninois ont contracté la Covid-19, ce que ces derniers ont réfuté. La Caf a promis d’ouvrir une enquête tout en reprogrammant ce rendez-vous.

Liste des 23 pays qualifiés : Mali, Guinée, Burkina Faso, Malawi, Ghana, Soudan, Gambie, Gabon, Maroc, Mauritanie, Cameroun, Cabo-Verde, Egypte, Comores, Algérie, Zimbabwe, Sénégal, Guinée Bissau, Tunisie, Guinée équatoriale, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Nigeria, Sierra Leone ou Bénin.

La Mauritanie succède à la Côte d’Ivoire à la tête du Comité régional de pilotage du SWEDD

La Mauritanie a succédé, mardi, à la Côte d’Ivoire à la tête du Comité régional de pilotage (CRP) du projet de l’Autonomisation des femmes et dividende démographique au sahel ou Sahel Women’s Empowerment and Demographic Dividend (SWEDD).

Après son mandat de deux ans arrivé à terme, la ministre ivoirienne de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Pr Mariatou Koné a passé la main au ministre de l’Education nationale, de la formation technique et de la réforme de la République islamique de la Mauritanie, Mohamed Melainine Ould Eyih, au cours de la cinquième réunion ordinaire du CRP tenue en mode virtuel.

Les travaux de cette cinquième réunion ordinaire du CRP ont été marqués notamment par le bilan de la ministre Mariatou Koné à la tête de cette instance du SWEDD.

A ce propos, en dépit de la crise sanitaire mondiale de Coronavirus (Covid-19), les participants ont noté qu’elle a mené des actions de plaidoyer auprès des premières dames du Niger et de la Côte d’Ivoire.

Le mandat de Mariatou Koné a été également marqué par le nombre de pays membres du projet SWEDD qui est passé de six à neuf, mais aussi l’obtention d’un financement additionnel de la Banque mondiale.

Au regard de ces « bons résultats obtenus durant son mandat » grâce à son leadership pour relever les importants défis dans la communauté SWEED, la ministre ivoirienne de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Pr Mariatou Koné a été distinguée par ses pairs au cours de ce passage de témoin.

Le projet Autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel  (SWEDD) est une initiative régionale impliquant neuf pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre confrontés à des défis sociodémographiques identiques. Il s’agit du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire,  du Mali, de la Mauritanie, du Niger,  du Benin, de la Guinée, du Tchad et du Cameroun.

Ce projet vise à renforcer le niveau d’autonomisation des femmes et des adolescentes en vue d’accélérer la transition démographique dans la région.

Financé par la Banque mondiale, il est mis en œuvre par les pays avec l’appui technique du Fonds des Nations Unies pour la population et l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS).  

L’espace du SWEDD comptait en 2015, 107 millions d’habitants.  Les projections estiment à 356 millions les populations de cet espace en 2063.

Le projet  a été lancé en 2015 pour un mandat de trois ans. Après plusieurs plaidoyers, le projet SWEDD financé à plus de 207 millions de dollars par la Banque mondiale a été prorogé jusqu’en 2023.

SODECO, premier égreneur de coton africain, lève 45,91 milliards Fcfa

La Société pour le développement du coton (SODECO) du Bénin, premier égreneur de coton africain, vient de lever un financement structuré de pré-exportation de plus de 70 millions d’euros, soit 45,91 milliards Fcfa, auprès d’un pool de banques internationales, selon une note transmise mardi à APA.

Dans le cadre de « la campagne 2020-2021, SODECO, accompagnée par OBARA Capital, premier Hedge Fund Africain, a mobilisé plus de 70 M€ (45,91 milliards Fcfa) auprès d’un pool de banques internationales emmené par Natixis », précise la note. 

SODECO a souhaité, dans un contexte de croissance significative de la production cotonnière béninoise et de ses activités, diversifier ses sources de financement et en optimiser le coût, en levant pour la troisième année consécutive un financement structuré pré-export en euros. 

« Le succès de cette troisième levée de fonds offshore dans l’environnement incertain actuel a été possible grâce à la rigueur de SODECO et à la qualité des relations commerciales qu’elle a su développer, au fil du temps, avec les traders internationaux de premier plan », a déclaré Serge Aderomou, directeur général de SODECO. 

 Au cours de la campagne cotonnière 2019-2020, SODECO a respecté l’ensemble de ses engagements vis-à-vis de ses partenaires commerciaux et financiers et a été l’une des seules sociétés cotonnières africaines à ne pas faire défaut, même au plus fort de la crise, a ajouté M. Aderomou. 

La production nationale de coton graine pour la campagne 2019/2020 s’est établie à 714 714 tonnes contre 678 000 tonnes lors de la précédente campagne cotonnière. 

Cette performance permet au Bénin de conserver son titre de premier producteur africain de coton devant le Mali et le Burkina Faso. Ce niveau de performance a été rendu possible par l’amélioration des facteurs de rendement.

En outre, le pays a favorisé une gestion participative et de valorisation des producteurs qui ont bénéficié d’intrants de qualité et de l’un des prix d’achat du coton graine les plus incitatifs de la région.

Pour la mise en œuvre de ce financement structuré complexe, SODECO a été accompagnée par les équipes d’OBARA Capital. Entre 2019 et 2021, OBARA Capital a réussi à lever près de 200 M€ (131,19 milliards Fcfa) en euros auprès de banques internationales de premier plan pour le compte de SODECO.

Bernard Ayitée, CEO d’OBARA Capital, s’est félicité du « succès de cette levée de fonds dans un contexte particulier marqué par la volatilité des cours du coton et un ralentissement mondial », toute chose qui marque la « confiance des banques internationales quant à la qualité de la signature SODECO et la résilience de son modèle économique ».  

Cette transaction illustre par ailleurs la capacité d’OBARA Capital à proposer des solutions de financement innovantes et sur-mesure qui répondent aux besoins de ses clients tout en leur permettant d’optimiser leur coût du capital et leur agilité.

Elle est « cohérente avec l’ambition d’OBARA Capital de doter les champions africains de ressources financières à des conditions leur permettant de rivaliser avec leur pairs internationaux», a soutenu M. Ayitée.  

Créée en 2008 dans le cadre de la privatisation du secteur cotonnier béninois, la SODECO est le premier égreneur de coton africain. Elle dispose de 17 usines réparties sur l’ensemble du territoire béninois.

Au plus proche des principales zones de production cotonnière, la Société pour le développement du coton (SODECO) dispose d’une capacité d’égrenage de 672 500 tonnes.

Divergence de vues entre Nicéphore Soglo et Talon, deux modèles socio-politiques

L’ancien chef d’Etat béninois, Nicéphore Soglo, a récemment défrayé la chronique via des attaques répétées contre le président Patrice Talon, faisant sienne la position de l’opposition qui considère que le pays fait face à une dérive autocrate.

Une accusation qui résume la fracture entre les « anciens » et les « modernes » dans l’appréhension de la démocratie béninoise. Les enjeux démocratiques, aujourd’hui, intègrent plusieurs paramètres en raison de nouvelles contraintes socio-politiques.     

Nicéphore Soglo, adossé à sa famille, est une personnalité importante et populaire au Bénin. En tant que premier président du Bénin démocratique au sortir de la dictature, en 1991, sa voix bénéficie d’une aura particulière. 

Il était jusqu’en 2017 l’un des principaux soutiens de Patrice Talon, jusqu’à leur rupture après les poursuites engagées contre son fils Léhady Soglo, alors maire de Cotonou, pour abus de fonction. Ces poursuites aboutirent à sa révocation de la mairie et à des poursuites judiciaires. 

Peu de temps avant, Léhady Soglo avait été évincé de son propre parti, fondé par ses parents, du fait d’une gestion jugée solitaire et peu efficiente. Un double affront que n’a jamais pardonné le clan Soglo à Patrice Talon, jugé être l’architecte de cette disgrâce. 

Inflation des partis politiques

On peut croire Nicéphore Soglo quand il déclare dans la presse ne rien avoir de personnel contre Patrice Talon. Car en réalité, les épisodes d’affrontements passés et actuels sont l’épiphénomène d’une divergence de vues fondamentale, non pas entre deux hommes mais entre deux modèles sociaux-politiques. 

De fait, l’ex-président béninois pourrait être vu comme le parangon (modèle) de la « première République » du Bénin, une démocratie nouvelle fondée sur une inclusivité ethnique et régionale, formellement niée sous le régime précédent. 

Cette volonté d’inclusivité démocratique s’est traduite dans les modes de scrutin et le découpage des circonscriptions électorales; ces dernières favorisant clairement des élections sur une base locale, ethnique puis régionale. 

Dans un pays marqué par un passif ethno-régional fait de rivalités parfois conflictuelles mais aujourd’hui relativement apaisées, la mathématique ethnique électorale ne comportait pas de danger réel en termes de stabilité ; elle permettait au contraire une participation forte à la vie politique béninoise pour l’ensemble des communautés. 

Ce choix primordial d’une construction démocratique sur une base communautaire a fini par montrer ses limites. En effet, l’inflation de partis politiques (près de 200), construits sur des bases ethno-régionales voire hyper-localistes, a fini par brouiller la vie politique. 

Il en résultait une diversité telle à l’Assemblée nationale que les gouvernements étaient issus de grandes coalitions particulièrement fluctuantes… d’où une forte instabilité. 

Nécessaire modernisation

Ce climat peu propice à des politiques de long terme prêtait largement le flanc au clientélisme et à la corruption. De facto dans les années 2000, le Bénin était considéré comme l’un des pays les plus « corrompus » d’Afrique. 

Ceci explique les réformes constitutionnelles, votées en 2019, prévoyant des restrictions (budgétaires et humaines) dans les conditions d’obtention du statut de parti politique et mettant également en place un système de parrainage d’élus.

Le président Patrice Talon s’est clairement employé à professionnaliser la vie politique autour des quelques formations incitées à s’organiser sur une base nationale intercommunautaire et non plus régionale ou inter-communale. 

Cependant, M. Talon ne semble pas nier le fait ethnique et localiste :  les découpages électoraux locaux, notamment communaux, n’ont en effet pas vraiment changé. L’objectif semble donc de concilier identités régionales ancestrales et concept de Nation au sens contemporain.

C’est bien deux visions politiques, voire deux visions du monde, qui s’affrontent, l’une clanique et reposant sur des équilibres communautaires fluctuants ; et l’autre transversale, avec un référentiel national primant sur les identités locales, sans pour autant les nier. 

Le modèle de Patrice Talon sera-t-il plus probant ? S’il est trop tôt pour le dire, il est certain qu’une partie de l’opposition refuse catégoriquement ce constat, quitte à tout mettre en œuvre pour l’en empêcher. 

Comme porter des accusations de dérive autocratique, voire de tentatives criminelles à l’encontre du président en exercice. Ce qui, en contexte électoral, ne peut qu’exacerber les tensions internes du pays. 

Uemoa: la durée de validité des tests de dépistage Covid-19 fixée à 5 jours

La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a fixé jeudi la durée de validité des tests de dépistage Covid-19, au sein de l’espace communautaire, à cinq jours, à l’issue de sa 22e session ordinaire tenue en mode virtuel.

Sur la la situation de la crise sanitaire de la pandémie de Covid-19, les États membres de l’Uemoa ont adopté les principales recommandations relatives à la facilitation transfrontalière des personnes et des biens.

A cet égard, la conférence a fixé à « cinq jours, à compter de la date de l’échantillon, la durée de validité des tests de dépistage à l’entrée et au départ des aéroports des Etats membres » de l’Uemoa.

La conférence a en outre décidé de la reconnaissance mutuelle des résultats des tests Covid-19 réalisés par les structures nationales habilitées dans l’espace Uemoa pour éviter aux populations de faire des tests multiples. 

Elle a fixé à « 25.000 Fcfa le coût du test de dépistage de la Covid-19 pour les voyageurs utilisant le transport aérien à compter du 1er mai 2021 », tout en encourageant la réouverture progressive des frontières terrestres dans le respect des exigences sanitaires requises.  

« En temps opportun, le coût du dépistage de la Covid-19 sera fixé à 5.000 Fcfa pour les voyageurs utilisant les voies terrestres », annonce l’union qui exhorte tous les Etats membres à la mise en œuvre de stratégies nationales de vaccination des populations cibles contre la Covid-19.

L’Uemoa vise un taux de croissance de 5,8% en 2021 contre 0,9% en 2020

L’Union économique et monétaire Ouest-africaine (Uemoa) vise un taux de croissance de 5,8% en 2021 contre 0,9% en 2020 et 5,8% en 2019, a indiqué jeudi Alassane Ouattara à l’ouverture de la 22e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation, tenue en mode virtuel.

M. Ouattara, président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa, a dressé un bilan, relevant qu' »au plan économique, le taux de croissance de l’Union a fortement fléchi du fait principalement des effets de la pandémie de la Covid-19 et est passé de 5,8% en 2019 à 0,9% en 2020″, dans un discours.  

Toutefois, rassurera-t-il, « les perspectives pour l’année 2021 laissent entrevoir une reprise de l’activité économique avec un taux de croissance estimé à 5,8% en lien avec la mise en oeuvre d’un plan de riposte et de relance (économique) dans tous les États membres ».  

« J’invite l’ensemble des partenaires techniques et financiers à se mobiliser pour appuyer les États membres dans la mise en oeuvre des plans de relance » tout en soutenant et accompagnant les efforts des États pour favoriser une croissance forte, a-t-il lancé.   

Malgré les efforts déployés, l’union demeure confrontée à une recrudescence des attaques terroristes, des enlèvements et autres crimes perpétrés par des groupes armés, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

« Pour lutter contre le terrorisme dans notre région, nous avons institué un Fonds régional de sécurité et dégagé 100 millions de dollars US (…) afin de ramener la quiétude nécessaire au développement des activités économiques sur toute l’étendue du territoire communautaire », a-t-il ajouté.   

Au regard de la menace de la crise sanitaire de Covid-19, il a déclaré « nous devons poursuivre et accélérer les initiatives visant à renforcer notre capacité de production de produits pharmaceutiques et la vaccination des populations en collaboration avec nos partenaires ».

Les États de l’espace Uemoa font toujours face aux impacts négatifs de la Covid-19. La pandémie a fait à la mi-mars 2021, 119.271 cas confirmés dont 1.663 décès. Le nombre de cas actifs est de 11.661 et le taux de létalité moyen de 1,77% allant de 0,56% en Côte d’Ivoire à 4% au Mali.

M. Ouattara a par ailleurs encouragé les États membres de l’Uemoa à poursuivre les efforts en vue de l’aboutissent du projet de la monnaie unique (Éco) de la Cedeao en vue de construire un espace commun plus vaste et de prospérité partagée qui bénéficiera aux futures générations.

Le chef de l’Etat ivoirien a félicité le président burkinabé pour sa réélection à la tête de son pays et Mohamed Bazoum, le nouveau président élu du Niger, qui succède à Mahamadou Issoufou qui passera le 2 avril 2021 le pouvoir à ce dernier.  

Augmentation de 12% du taux d’accès à l’électricité en Afrique

Vingt millions d’Africains ont été raccordés à l’électricité entre 2014 et 2018, soit plus du double de la hausse observée pour la période 2000-2013.Ainsi, le taux d’accès à l’électricité en Afrique est passé de 42% en 2015 à 54% en 2019 grâce, notamment, au soutien de la Banque africaine de développement (Bad). Celle-ci a financé des projets d’interconnexion entre ses pays membres africains (dits régionaux) et favorisé le recours aux énergies renouvelables.

« Avec l’appui de la banque, 291 MW de nouvelles capacités de production d’électricité ont été installées en 2019 dont 60% à partir de sources d’énergies renouvelables. Au cours de la même année, quelque 432 kilomètres de lignes de transport d’électricité et 435 kilomètres de lignes de distribution ont été réalisées sur le continent, ce qui a favorisé l’accès de près de 468 000 personnes à l’électricité en 2019 », rapporte un communiqué de presse reçu, ce mercredi à APA.

Il souligne que la Bad a exhorté ces dernières années ses pays membres africains à rationaliser leurs capacités de production et à partager leur surplus d’électricité afin d’améliorer les échanges énergétiques transfrontaliers, dont le taux n’est que de 8% sur le continent.

Entre 2014 et 2020, la banque a effectué des investissements importants dans les énergies renouvelables, notamment dans le parc éolien du Lac Turkana, au Kenya, le complexe solaire NOOR Ouarzazate au Maroc et le Programme solaire Burkina Faso 2025 dénommé « Yeleen ».

Uemoa : les présidents se réunissent le 25 mars 2021

La 22e Session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) se tiendra par visioconférence à cause de la crise sanitaire mondiale.Le nouveau coronavirus sera au cœur des débats avec le point de « la situation au sein de l’espace communautaire à l’heure des campagnes de vaccination », indique un communiqué reçu ce mardi à APA.

En outre, les dirigeants des huit pays membres, les membres du Conseil des ministres et les chefs des institutions de l’Uemoa discuteront de « l’état de l’Union en 2020 avec notamment la situation économique, monétaire et financière ainsi que l’état de mise en oeuvre des chantiers de haut niveau ».

Les travaux de cette session, dont le démarrage est fixé 10 heures GMT, seront présidés par le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, par ailleurs président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa.

Celle-ci est l’organe suprême qui définit les grandes orientations de la politique de l’Union et nomme les présidents et les membres des organes et institutions. La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement se réunit au moins une fois par an.