«L’Afrique doit tirer profit de la Zlecaf» (expert)

Les pays du continent doivent tirer profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), affirme l’expert en affaires internationales, Me Pierre Djemis.« La Zlecaf est devenue réalité depuis 1er janvier 2021. C’est une zone énorme, c’est un marché énorme (…) que nous devons saisir. L’Afrique ne doit pas louper les opportunités de la Zlecaf. Elle permet par exemple de commercer (…) sans payer des droits de », a notamment dit Me Djemis, spécialisé en droit et pratique des affaires internationales.

Il s’exprimait, mardi à Dakar, en prélude à une formation de 300 entrepreneurs sénégalais sur l’accès à l’information relative aux financements des PME/PMI. Celle-ci entre dans le cadre d’une série de rencontres dénommées « Entreprendre en Afrique », visant à mettre en relation les porteurs de projet et un réseau de partenaires techniques et financiers.

Dans son discours dont APA a obtenu copie, Me Pierre Djemis a indiqué que « nous devons faire en sorte que nos PME/PMI saisissent les opportunités de la Zlecaf qui est un projet innovant ». « C’est une opportunité à saisir par les PME/PMI », a-t-il renchérit.

Selon lui, « la plus grande richesse de l’Afrique réside bien dans sa jeunesse et sa soif d’entreprendre ».

« L’engouement pour l’entrepreneuriat n’a jamais été aussi puissant qu’aujourd’hui, l’entrepreneuriat est au cœur du développement en Afrique. Cependant, entreprendre en Afrique s’avèrera une stratégie payante à condition d’être parfaitement informé sur les spécificités des marchés et surtout d’avoir accès à des financements », a conclu Me Pierre Djemis.

RDC : un proche Tshisekedi à la tête du Sénat

Un proche du président Félix Tshisekedi est élu à la tête du Sénat en République démocratique du Congo.Le loyaliste Modeste Bahati Lukweba (65 ans), candidat unique à la présidence, a été porté à la tête du Sénat avec 89 voix sur les 98 sénateurs présents.

Nommé « informateur » après les consultations au terme desquelles le président Félix Tshisekedi a proclamé la rupture de l’alliance de gouvernement conclue avec le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila, M. Bahati est parvenu à se positionner comme un incontournable dans la classe politique congolaise.

L’élection de cet ancien proche Joseph Kabila, qui avait rallié Tshisekedi en juillet 2019 était prévisible surtout après la constitution d’une nouvelle majorité parlementaire grâce aux membres de l’union sacrée.

Félix Tshisekedi sort renforcer de cette crise politique qui l’opposait à son prédécesseur Joseph Kabila. L’actuel président a réussi à placer ses hommes de confiance à la tête des trois plus importantes institutions politiques du pays

Avant l’élection de Bahati Lukweba au Sénat, Christophe Mboso était porté à la tête de l’Assemblée nationale et Jean-Michel Sama Lukonde, à la Primature.

La RDC accuse les rebelles hutus rwandais d’avoir tué l’ambassadeur italien

Les autorités congolaises soupçonnent les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) d’être derrière l’attaque qui a coûté la vie lundi matin à l’ambassadeur d’Italie en République démocratique du Congo (RDC).Les FDLR sont un groupe rebelle armé actif dans l’est de la République démocratique du Congo. Dans un communiqué parvenu à APA, les autorités de Kinshasa ont promis d’ouvrir une enquête pour débusquer les assassins.

« Un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) a été la cible d’une embuscade tendue par des bandes armées, composées de combattants des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), sur la route de Rutshuru, dans le territoire de Nyiragongo », peut-on lire dans une partie du communiqué gouvernemental.

L’ambassadeur d’Italie au Congo, Luca Attanasio et un officier de la police italienne, les Carabiniers ont été tués lundi alors qu’ils voyageaient au Congo dans un convoi de l’ONU, a indiqué le ministère italien des Affaires étrangères dans un autre communiqué.

Le convoi a été attaqué près de la ville de Kanyamahoro vers 10 h 15 (8 h 15 GMT) ; il était la cible d’une tentative d’enlèvement, a déclaré le parc national des Virunga.

Le diplomate Luca Attanasio, « est décédé des suites de ses blessures » après qu’un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a été pris pour cible près de Goma, a indiqué la même source à Kinshasa.

Deux autres personnes sont également mortes dans l’attaque, a déclaré le major Guillaume Djike, porte-parole de l’armée dans la province du Nord-Kivu, sans identifier les victimes.

Depuis 1994, l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est en proie à des violences attribuées à plusieurs dizaines de groupes armés.

RD Congo: l’ambassadeur d’Italie tué dans une attaque à Goma

L’ambassadeur d’Italie à Kinshasa a été tué lundi par balles lors d’une attaque armée qui a visé un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) dans l’Est du pays à Goma.L’ambassadeur Luca Attanasio « est décédé de suite de ses blessures », a déclaré à l’AFP une source diplomatique de haut rang à Kinshasa. Deux autres personnes ont également été tuées pendant l’attaque, a indiqué de son côté à l’AFP le major Guillaume Djike, porte-parole de l’armée dans la région du Nord-Kivu, sans préciser l’identité des victimes.

Ebola : six pays placés en « alerte urgente »

Après l’apparition de foyers du virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC) et en Guinée, six pays sont en « alerte urgente ».L’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut éviter, avec cette mesure, le spectre d’une autre crise épidémique.

« Nous avons déjà alerté les six pays voisins, y compris bien sûr la Sierra Leone et le Liberia (pays voisins de la Guinée), et ils agissent très rapidement pour se préparer et être prêts et pour rechercher toute infection potentielle », a déclaré, hier mardi, Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève.

Toutefois, elle n’a pas précisé les autres pays, en plus de Freetown et Monrovia.

La RDC est frontalière de huit pays : l’Angola, le Burundi, l’Ouganda, la République centrafricaine, la République du Congo, le Rwanda, le Soudan du Sud et la Zambie. De son côté, la Guinée a cinq frontières terrestres : la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Sénégal, ainsi que le Libéria et la Sierra Leone, les deux pays les plus proches de la Guinée forestière.

Selon l’OMS, à quelques jours d’intervalle, des cas d’infection au virus Ebola sont réapparus en RDC et en Guinée. La Guinée compte dix cas suspects et trois personnes sont déjà mortes du virus depuis le début de cette nouvelle épidémie.

« Nous savons maintenant qu’il y a 7 cas (3 confirmés, 4 probables) en Guinée et que 3 d’entre eux sont morts », a ajouté la porte-parole de l’OMS, précisant : « Nous avons identifié 115 contacts et la majorité d’entre eux, soit 109, ont été retrouvés. Les contacts sont à Nzérékoré (dans le sud-est du pays) mais aussi à Conakry, la capitale guinéenne ».

L’OMS soutient les autorités guinéennes dans la mise en place de structures de traitement pour la recherche des contacts et pour accélérer la réponse.

Du côté de l’Est de la RDC, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a déjà identifié 300 contacts.

« Nous avons également une épidémie en cours au Nord-Kivu, il n’y a aucun lien entre les deux. Nous n’avons vu aucune preuve d’un quelconque lien. Mais elles se poursuivent en même temps », a fait savoir Dr Harris.

Si la RDC et la Guinée sont distantes de plusieurs milliers de kilomètres, excluant a priori tout lien entre ces événements concomitants, ce retour d’Ebola, a suscité l’inquiétude surtout en Afrique de l’Ouest.

« Les épidémies en Guinée et en République démocratique du Congo sont totalement indépendantes, mais nous sommes confrontés à des défis similaires dans les deux cas », avait d’ailleurs déclaré lundi dernier, Dr Tedros, Directeur général de l’OMS lors de sa conférence bi-hebdomadaire virtuelle.

Provoquant une fièvre brutale, des maux de tête, des vomissements et diarrhées, le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976 au Zaïre, l’actuelle RDC. La fin de la onzième épidémie dans ce pays, qui a causé la mort de 55 personnes sur 130 cas recensés dans la province de l’Equateur (nord-ouest), a été déclarée le 18 novembre dernier.

L’épidémie guinéenne partie en décembre 2013 de la Guinée forestière s’était ensuite propagée au Libéria et en Sierra Leone voisins. Elle s’était éteinte en 2016 ayant provoqué plus de 28.000 cas, dont plus de 11.000 morts.

RD Congo : 60 morts dans le naufrage d’un bateau

Plusieurs centaines de personnes sont également portées disparues dans cet accident survenu, dans la nuit de dimanche à lundi, sur le fleuve séparant Kinshasa de Brazzaville.Le bilan pourrait s’alourdir dans les heures qui viennent. « Les recherches continuent. Des riverains nous ont dit qu’il y a des corps qui flotteraient », a indiqué Charles Mbutamuntu, porte-parole du gouvernement. Selon lui, cette embarcation motorisée en bois se rendait à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur, à 700 km de la capitale congolaise.

Le flou persiste encore sur le nombre de passagers du bateau. « On n’a pas le nombre exact de personnes qui étaient à bord, mais il est fait état de près de 600 passagers embarqués. Ce qui laisse penser qu’il y aurait plusieurs disparus », a éxpliqué Charles Mbutamuntu.

Selon les explications du porte-parole du gouvernement, « une baleinière (péniche) surchargée de passagers et de marchandises a chaviré à 23 km de Kinshasa, vers 20 heures ». Deuxième pays le plus grand d’Afrique avec ses 2,3 millions de km2, la République démocratique du Congo compte très peu de routes praticables et les déplacements se font souvent sur le fleuve Congo, ses affluents ainsi que les lacs.                                                        

Le Rwanda et la RDC discutent de sécurité d’accords bilatéraux

Le Rwanda est prêt à renforcer ses liens de sécurité avec la République démocratique du Congo (RDC) voisine, pour éradiquer les milices terroristes armées dans la région.Selon l’une des résolutions d’une réunion bilatérale de deux jours qui s’est ouverte dimanche à Kigali, les responsables de la sécurité des deux pays ont évoqué les questions de sécurité d’intérêts communs, indique un communiqué partagé dimanche par APA à Kigali.

La délégation du Rwanda est dirigée par le chef d’état-major de la défense (CEMD), le général Jean-Bosco Kazura, tandis que la délégation congolaise est dirigée par François Beya, conseiller spécial du président Félix Tshisekedi pour les affaires de sécurité.

 S’exprimant à cette occasion, le général Kazura a fait remarquer que les chefs d’État des deux pays, les présidents Paul Kagame et Felic Tshisekedi, nous ont « mandatés » pour nous rencontrer régulièrement, discuter et trouver des moyens de faire tout ce qui est nécessaire « pour que nos pays travaillent ensemble et se développent ensemble ».

 « Et quand les gens collaborent et travaillent ensemble, il n’y a rien d’impossible à réaliser », a déclaré l’officier supérieur rwandais.

 Le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi, s’est engagé à aborder un large éventail de questions dans son pays, y compris la guerre et l’insécurité.

 Dans un effort pour apporter la paix, la sérénité et le calme à l’est de la RD Congo, l’armée congolaise s’est déplacée ces deux dernières années de manière indécise et a combattu les milices anti-rwandaises basées là-bas.

 Commentant ces opérations militaires, Jean-Claude Kamb, un officier supérieur du renseignement congolais a déclaré : « nous sommes très optimistes quant aux opérations militaires visant à neutraliser toutes ces forces négatives ».

 « Nous sommes ici sous la direction de nos deux chefs d’État. Nous sommes réunis pour échanger sur la menace commune qui affecte les deux Etats ; en termes de terroristes, de propagande négative », a-t-il déclaré.

RD Congo : Sama Lukonde Kyenge à la primature

Jusque-là Directeur Général de la Gécamines, la compagnie minière d’État, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge est nommé Premier ministre de la République démocratique du Congo.Dix-sept jours après la démission forcée de Sylvestre Ilunga, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi tient son remplaçant. C’est le porte-parole du Palais de la nation qui a annoncé la nouvelle ce lundi après-midi.

Le nouveau Premier ministre du gouvernement d’union sacrée, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge (43 ans), a été ministre de la Jeunesse et des Sports sous le magistère de Joseph Kabila. Mais M. Kyenge s’était ensuite opposé à un éventuel troisième mandat du fils de Laurent-Désiré Kabila.

Après cet épisode, il a grossi les rangs de l’opposition aux côtés de Moïse Katumbi, l’ex-gouverneur de la province du Katanga (Sud).

RDC : Alexis Tambwe Mwamba quitte la présidence du Sénat

Alexis Thambwe Mwamba, était depuis quelques jours dans le collimateur de la justice, mais aussi de l’Inspection générale des finances.La descente aux enfers se poursuit pour le camp de l’ex-président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila. Après la chute du président de l’Assemblée nationale en décembre et la destitution du Premier ministre en janvier dernier, c’est au tour du président du Sénat de jeter l’éponge sous la pression du camp Tshisekedi.

« Dans son argumentaire contre la motion de sa déchéance au Bureau du Sénat, l’honorable Alexis Tambwe Mwamba remet sa démission au poste du Président du Sénat », lit-on sur le compte Twitter officiel du Sénat de la RDC.

Alexis Tambwe Mwamba n’a donc pas attendu le résultat de l’examen des pétitions contre les sept membres du bureau que devrait mener le bureau provisoire installé par partisans de Félix Tshisekedi.

Alexis Thambwe Mwamba, proche de l’ancien président Joseph Kabila, est soupçonné par le parquet près de la Cour de cassation de détournements de deniers publics.

Dans son réquisitoire, le procureur cite quelques faits. Le 6 janvier de cette année, le président du Sénat a tiré pour le compte de son institution trois chèques d’un montant respectif de deux millions d’euros, un million de dollars et un million de francs congolais.

Dans le même document reçu le 1er février par la chambre haute du Parlement, le procureur explique que l’argent a d’abord été retiré par le trésorier du Sénat, qu’il a été donné au conseiller financier du questeur avant d’être remis au président chez lui à domicile. Pour le parquet, ces faits sont « susceptibles de constituer l’infraction de détournement de deniers publics ».

Alexis Thambwe Mwamba avait démenti les accusations du parquet et déclarait à propos des pétitions que « Nous sommes en démocratie, il n’y a pas de poste qui soit là pour la vie, ça n’existe pas. On a un mandat et un jour si ceux qui m’ont donné le mandat décident que je dois partir, je dois partir, ce n’est pas la fin du monde. »

Il n’aura finalement pas attendu la décision de ses mandataires pour rendre le fauteuil de président de la chambre haute du parlement congolais.

RDC: Christophe Mboso élu président de l’Assemblée nationale

Christophe Mboso N’Kodia Pwanga a été élu, mercredi soir, président du bureau définitif de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC).Seul candidat en lice, M. Mboso a été élu par 389 voix sur 466 votants lors d’une plénière consacrée à l’élection du bureau définitif de la Chambre basse.

 A 78 ans, il remplace ainsi Jeanine Mabunda destituée le 10 décembre 2020.

Christophe Mboso N’Kodia Pwanga place la lutte contre la pauvreté au centre de ses objectifs. Il s’engage aussi à promouvoir l’état de droit où l’égalité est garantie à tous.

RDC : 849 civils tués en 2020 (ONU)

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) se dit consterné par le meurtre de 849 civils en 2020 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).Parmi les civils tués lors d’attaques imputables aux Forces alliées démocratiques, 381 ont été tués entre dans la première moitié de l’année dernière, rapporte le HCDH.

Ces drames ont eu lieu dans les provinces d’Ituri et du Nord Kivu en 2020. Il s’agit généralement de meurtres commis par des combattants rebelles des Forces alliées démocratiques (ADF) dans les territoires de Beni (province du Nord-Kivu), d’Irumu et de Mambasa (province de l’Ituri). Ce groupe armé, originaire de l’Ouganda, sévit depuis plus de vingt ans dans l’est de la RDC.

« Étant donné la nature étendue et systématique de l’attaque dirigée contre la population civile, certaines des violations des droits de l’homme documentées peuvent constituer des crimes contre l’humanité », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, une porte-parole du HCDH, Marta Hurtado.

Ces violences se sont d’ailleurs poursuivies au début de cette année. Le 13 janvier dernier, à Walese Vonkutu, dans le territoire d’Irumu, un « groupe d’hommes inconnus » a attaqué la communauté Twa et tué au moins 14 personnes, dont deux femmes enceintes. Cette attaque a fait suite à une autre attaque à Walese Vonkutu un mois plus tôt, où 10 personnes ont été tuées et 30 autres ont été kidnappées.

Selon le HCDH, 468 autres victimes ont été recensées entre juillet et décembre 2020. Au cours du second semestre, quatre femmes ont été victimes d’abus sexuels de la part de combattants des ADF.

La seconde moitié de 2020 a été aussi caractérisée par un certain nombre d’attaques de représailles des ADF contre la population civile dans des territoires précédemment contrôlés par ce groupe armé. Ces attaques ont entraîné des déplacements massifs de population dans la région.

Au moins 47 civils tués en 2020 par les forces de sécurité et de défense congolaises. « On a également constaté une augmentation du nombre de civils enlevés pour effectuer des travaux forcés », a ajouté Mme Hurtado, relevant que 534 civils ont été kidnappés l’année dernière, dont 457 sont toujours portés disparus.

Face à ce sombre tableau décrit par le rapport, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) demandent aux autorités congolaises de tout faire « pour garantir que les forces de sécurité agissent en conformité avec les standards des droits de l’homme et du droit international humanitaire ».

Le rapport souligne la nécessité de faciliter l’accès à la justice pour les victimes, et l’aide humanitaire pour les survivants, y compris ceux qui sont déplacés par les violences.

L’ONU encourage également les autorités de Kinshasa à s’engager, par le biais du cadre de coopération judiciaire, à freiner la criminalité transfrontalière. Il s’agit de faire en sorte que « les auteurs de crimes affiliés aux ADF et à d’autres groupes armés qui cherchent refuge dans les pays de la région, en particulier en Ouganda, soient traqués et traduits en justice ».

Covid-19/Vaccins: la FIFA et l’OMS s’unissent pour l’accès équitable

La Fédération internationale de football association (FIFA) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se liguent contre le coronavirus.Des stars du football feront la promotion de l’accès mondial équitable aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic

« La FIFA s’associe à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour promouvoir la nécessité d’un accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, et pour encourager chacun à continuer à appliquer au quotidien les mesures de santé publique salvatrices afin de prévenir la propagation du coronavirus et de protéger la santé », rapporte un communiqué publié sur le site internet de l’OMS visité mardi à APA.

Ainsi, parallèlement à la Coupe du monde des clubs de la FIFA 2020, qui se tiendra au Qatar du 4 au 11 février 2021, la FIFA et l’OMS lancent une campagne de sensibilisation du public à laquelle participeront des stars du football. Cette campagne s’effectuera par la diffusion de messages à la télévision et dans les stades, afin de continuer à promouvoir le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la Covid-19.

« Nous devons tous jouer le rôle qui est le nôtre dans la lutte contre le coronavirus. Nous appelons également la communauté internationale à unir ses forces (sous le hastag #ACTogether), et à garantir l’équité en matière d’accès aux vaccins, aux traitements et aux tests de diagnostiques dans le monde entier », a déclaré le président de la FIFA, Gianni Infantino.

Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a affirmé que « le principe d’équité constitue le fondement du football et de tous les autres sports, et il doit en être de même en ce qui concerne la santé ». 

« En matière de lutte contre la Covid-19, a dit le patron de l’OMS, les règles sont simples : toutes les personnes exposées à un risque, dans tous les pays, doivent avoir un accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic vitaux. En seulement neuf mois, le monde a mis en place ces trois lignes de défense efficaces contre la COVID-19. Mais notre objectif consiste désormais à assurer un accès équitable et à continuer à améliorer ces outils ».

Il a ajouté : « L’OMS est reconnaissante à la FIFA de s’être associée à des partenaires du secteur de la santé du monde entier en vue de promouvoir la nécessité d’une distribution équitable des outils nécessaires pour vaincre le coronavirus ».

RD Congo : Sylvestre Ilunga jette l’éponge

Le Premier ministre congolais a remis, ce vendredi 29 janvier, sa démission au chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi.Sylvestre Ilunga Ilunkamba rend le tablier après « avoir tiré les conséquences de l’évolution de la situation politique actuelle », annonce la Présidence de la République congolaise dans un communiqué. Soit deux jours après sa destitution par le Bureau d’âge de l’Assemblée nationale.

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En effet, la motion de censure contre le Premier ministre, proche de l’ancien président Joseph Kabila, a recueilli 367 voix favorables sur 377 votants. Dans le but de s’affranchir de son prédécesseur, Félix Tshisekedi s’est donné les moyens de contrôler l’hémicycle.

Pour ce faire, il a nommé le Sénateur Modeste Bahati Lukwebo au poste d’Informateur pendant une durée de 30 jours. Ce dernier dont la mission a débuté le 31 décembre 2020 a transmis, hier jeudi, son rapport au chef de l’Etat.

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Félix Tshisekedi a désormais les coudées franches pour mener à bien son programme de campagne. Car « 24 regroupements et un élu indépendant, soit 391 députés (lui sont) favorables » en confirmant leur appartenance à « l’Union Sacrée de la Nation », la nouvelle mouvance présidentielle.

Chan 2021, le sprint final

Après une dizaine de jours de compétition, huit sélections ont décroché de haute lutte leur ticket pour les quarts de finale du Championnat d’Afrique des nations (Chan) prévus ce week-end.Les meilleures équipes nationales locales du Chan 2021 vont en découdre samedi et dimanche. Objectif, s’inviter dans le dernier carré de la 6e édition de cette joute réservée aux joueurs évoluant sur le continent.

RD Congo / Cameroun, duel de fauves

Les Léopards, double vainqueurs de l’épreuve (2009 et 2016), ont tenu leur rang en s’adjugeant la première place de la poule B avec 7 points au compteur. Décimée par plusieurs cas de Covid-19 au premier tour, la RD Congo devrait néanmoins enregistrer le retour de plusieurs cadres pour ce choc à Douala.

Les Lions Indomptables, de leur côté, ont frôlé le pire lors de la dernière journée de la phase de poule en arrachant un nul chanceux face au Burkina Faso (0-0). Un accroc qui leur a coûté la première place du groupe A.

Mais l’historique de leurs confrontations avec les Léopards au Chan a toujours tourné en leur faveur. En 2011, au Soudan, le Cameroun avait battu pour son entrée en matière la RD Congo (2-0). Même scénario en 2016 au Rwanda où les Lions Indomptables avaient pris le dessus en phase de groupe sur Léopards (3-1), futurs vainqueurs du tournoi.

Mali / Congo, les Diables rouges en quête d’exploit

Les Aigles du Mali ont réussi un tour de force en terminant en tête de la poule A devant le pays hôte, le Cameroun. Ils se présentent donc dans ce duel décisif en position de favori. Les Diables rouges se sont sublimés pour battre la Libye lors de l’ultime match de groupe. Mais, en quart de finale, ils devront hausser leur niveau de jeu pour surprendre le Mali, finaliste de l’édition 2016 et annoncé comme un candidat au sacre final.

Maroc / Zambie, les Chipolopolo défient le tenant du titre

Les Lions de l’Atlas ont fait respecter la hiérarchie en terminant en tête de la poule C devant le Rwanda. Les hommes de Houcine Ammouta ont la faveur des pronostics face à la Zambie, dont la meilleure performance reste une troisième place en 2009.

Parmi les meilleures attaques de ce Chan, le Maroc (7 buts) misera sûrement sur l’attaquant du Raja Casablanca, Sofiane Rahimi, pour perforer l’hermétique défense des Chipolopolo (1 but encaissé). Ce dernier a déjà inscrit deux buts dans la compétition.

Guinée / Rwanda, les paris sont ouverts

Au vu des statistiques du premier tour, la Guinée, meilleure attaque (6 buts) et comptant dans ses rangs le meilleur buteur Yakhouba Barry (3 buts), a un léger avantage. Mais la prudence s’impose.

Car les Amavubis, après avoir contraint le Maroc au nul vierge avant de se qualifier en renversant le Togo (3-2), ont tout l’air d’une sélection imprévisible.

Le premier tour du Chan a été riche en rebondissements. En effet, 46 buts ont été inscrits en 24 rencontres disputées. C’est une moyenne de 1,91 but par match.

Sur le plan financier, le gagnant va percevoir un chèque de 675 millions F CFA (environ 1,2 million de dollars US). La prime du vainqueur a été revue à la hausse puisque le Maroc avait reçu 580 millions F CFA en 2018.

D’ores et déjà, les huit quarts de finalistes empochent 162 millions F CFA supplémentaires alors que les équipes éliminées en demi-finale toucheront 216 millions F CFA.

Programme des quarts de finale :

Samedi 30 janvier 2021

Stade Amadou Ahidjo de Yaoundé

Mali vs Congo, 16h GMT.

Stade Japoma de Douala

Cameroun vs RD Congo, 19h GMT.

Dimanche 31 janvier 2021

Stade de la Réunification de Douala

Maroc vs Zambie, 16h GMT.

Limbe Omnisports Stadium

Guinée vs Rwanda, 19h GMT.

RD Congo : Sylvestre Ilunga sur un siège éjectable

Le bureau provisoire de l’Assemblée nationale étudie, ce mercredi, la motion de censure visant le Premier ministre congolais.La crise politique prend une nouvelle tournure en RDC où le Premier ministre risque d’être destitué. En effet, 301 députés sur les 500 que compte l’hémicycle ont déjà signé la motion de censure. Ces parlementaires estiment que le gouvernement, dirigé par le Premier ministre pro-Kabila, a échoué à exécuter son programme.

Un mois et demi après avoir fait chuter le bureau de l’Assemblée nationale, que dirigeait Jeanine Mabunda proche de Joseph Kabila, les députés se penchent sur l’avenir du Premier ministre congolais.

C’est Chérubin Okende, un député du parti de Moise Katumbi, nouvel allié de Félix Tshisekedi, qui porte l’initiative de destitution. « Le pays va très mal. Il n’y a que le chef du gouvernement qui engage la politique de l’exécutif devant l’Assemblée nationale et qui peut en répondre. Le premier conseil que nous avons prodigué au Premier ministre c’est de prendre de la hauteur et de démissionner. Il a refusé. Il ne nous reste plus que ce moyen pour qu’il vienne s’expliquer ».

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Sylvestre Ilunga Ilunkamba était d’ailleurs invité à la séance plénière de l’Assemblée nationale. Mais il ne s’est pas présenté devant les parlementaires. L’acte posé par certains députés est jugé « illégal » puisque la mission principale du Bureau d’âge étant la mise en place d’un bureau définitif.

Dans une lettre de onze pages, le PM assène ses vérités : « En vertu du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et à la lumière des arrêts récents rendus par la Cour constitutionnelle, le champ des compétences du Bureau d’âge ne peut aucunement excéder le cadre de gestion des affaires courantes de l’Assemblée nationale ».

Poursuivant, M. Ilunkamba affirme que « le Bureau d’âge est tenu de faire diligence en organisant, dans les plus brefs délais, le scrutin pour l’élection du Bureau définitif, seul doté des pouvoirs de plein exercice pour diligenter la procédure et instrumenter les actes afférents à toute motion de censure. Dans ces circonstances, je me tiens à la disposition du Bureau définitif ».

Selon l’article 147 de la Constitution congolaise, en cas de vote favorable à la motion de censure, Sylvestre Ilunga aura 24 heures pour démissionner de son poste. Dans les rangs du Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, on estime qu’un forcing des proches de Tshisekedi peut amplifier la crise politique et faire glisser le pays vers l’ébranlement de l’ordre constitutionnel.

Investi président de la République le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi était contraint à partager le pouvoir avec son prédécesseur. Le fils de Laurent-Désiré Kabila contrôlait le parlement au sortir des élections législatives.

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Mais des divergences politiques vont vite apparaître entre les deux mastodontes, poussant le président Tshisekedi à suspendre, en octobre dernier, les réunions du Conseil des ministres. Et d’annoncer deux mois plus tard la fin de la coalition avec Kabila.

Renforcé dans cette crise politique par le ralliement de plusieurs députés pro-Kabila et des ténors de l’opposition comme Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi compte parachever son combat par la destitution du Premier ministre, Sylvestre Ilunga.

RDC : Tshisekedi-Kabila, chronique d’une rupture annoncée

L’entente politique entre le président congolais Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila n’est plus de mise depuis près de deux mois.De la lune de miel à la lune de fiel. Après deux ans de compagnonnage, de partage des pouvoirs exécutif et parlementaire, Félix Tshisekedi veut poursuivre son chemin, loin de son allié « encombrant ». S’il s’agissait d’un mariage de raison au départ, le divorce est désormais consommé, selon plusieurs observateurs.

« Personne n’a officiellement proclamé la fin de la coalition FCC – CACH, même si tous les signaux sont au rouge. Plusieurs faits l’attestent », note Mathieu Yoha, journaliste congolais basé à Kinshasa, la capitale congolaise.

La motion de censure contre le Premier ministre pro-Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, déposée vendredi dernier par 301 députés, semble être le dernier acte majeur qui témoigne du grand malaise entre les deux camps : le Cap pour le changement (Cach), une alliance entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, et le Front Commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila.

La procédure de destitution de Sylvestre Ilunga Ilunkamba est initiée par Chérubin Okende, député d’Ensemble pour le changement, la plateforme de Moïse Katumbi, ancien opposant du régime de Kabila.

Après son refus de démissionner, les parlementaires ont « décidé d’aller au bout de (leur) démarche ». Le chef de gouvernement n’a toutefois pas répondu à la plénière convoquée dans ce sens à l’Assemblée nationale, hier mardi 26 janvier.

Bagarres, destitutions…

Déjà la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, autre fidèle de Kabila, a été renversée, jeudi 10 décembre, après avoir été accusée d’exercer une « direction partisane » par les proches du président Tshisekedi. 281 députés contre 200 ont entériné sa déchéance, faisant basculer en faveur du chef de l’Etat la majorité du parlement où la tension était vive depuis la deuxième semaine de décembre.

Des scènes de bagarres y ont opposé des partisans de Tshisekedi et des soutiens de Kabila pendant plusieurs jours. Ils ont détruit des bureaux et meubles. Trois personnes ont été blessées dans ces heurts. La police a dû intervenir en utilisant du gaz lacrymogène pour disperser la foule à l’extérieur de l’hémicycle.

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Le 6 décembre, le président Tshisekedi s’avançait un peu plus vers la rupture. Dans un discours retransmis par la chaîne publique RTNC, il a dénoncé le fait que « le gouvernement de coalition institué au lendemain de l’alternance politique intervenue en janvier 2019 (n’ait) pas permis de mettre en œuvre le programme pour lequel (il a été) porté à la magistrature suprême et que, d’autre part, il n’a pas été capable de répondre aux attentes et aux aspirations de (son) peuple ».

Il a ensuite annoncé la nomination d’un responsable pour construire une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale, sachant qu’elle était dominée par son prédécesseur. Tshisekedi a ainsi nommé Modeste Bahati Lukwebo, sénateur et homme d’affaires très proche de Joseph Kabila jusqu’à l’année dernière, au poste d’« informateur ».

L’« habile » Tshisekedi

Cette décision témoigne d’une « habileté politique insoupçonnée » chez le président quinquagénaire, souligne sur France Culture Pierre Jacquemot, ancien ambassadeur français en RDC et chercheur à l’IRIS.

« Il a été capable de retourner une situation qui lui était extrêmement défavorable depuis son élection en 2018. Il a tout simplement retourné une partie des parlementaires, mais aussi pratiquement tous les gouverneurs de régions qui étaient à la botte de l’ex-président Kabila », analyse-t-il. Ce dernier n’a pas encore réagi publiquement. Mais cela ne surprend guère le journaliste Mathieu Yoha.

« En près de 18 ans de pouvoir, Kabila n’a pas donné plus de quinze conférences de presse. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il va commencer à parler. Il parlait souvent par l’intermédiaire de l’ancien ministre Lambert Mende, aujourd’hui proche de Tshisekedi, et par l’ambassadeur Kikaya Bin Karubi dans les réseaux sociaux », rappelle-t-il.

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Il souligne par ailleurs qu’un « rapprochement est toujours possible en politique, mais pour le moment, Tshisekedi est davantage préoccupé à (consolider) sa nouvelle majorité à l’Assemblée nationale avec des députés transfuges du FCC » de l’ex-président.

Quoi qu’il en soit, M. Yoha est convaincu que la tension entre les deux hommes politiques ne profite pas au peuple congolais. « Celui qui gagnera la confrontation pourra en tirer les avantages pour gérer seul le Trésor public et se préparer sereinement pour les échéances électorales à venir. Pour les Congolais, est toujours valable le dicton selon lequel lorsque deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui est autour qui en pâtit ».

RDC : Tshisekedi à la croisée des chemins

Le chef de l’Etat congolais a pu replacer son pays sur l’échiquier politique mondial mais peine à tenir ses promesses de campagne.L’arrivée de Félix-Antoine Tshisekedi à la tête de la République Démocratique du Congo (RDC) a suscité beaucoup d’espoir. Joseph Kabila, après dix-huit ans de règne sans partage, lui a cédé pacifiquement les rênes du pays.

Le chef de file de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) s’est hissé, le 24 janvier 2019, à la magistrature suprême sans effusion de sang. Une première pour ce géant de l’Afrique centrale habitué aux transitions politiques mouvementées.

Le nouvel homme fort de Kinshasa est le fils de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi, décédé quelques mois auparavant. Mais qu’a-t-il fait en deux ans d’exercice du pouvoir ? Pas grand-chose ! Et pour cause, les tensions entre sa famille politique et celle de son prédécesseur et ex-allié ont fortement entravé le bon fonctionnement de l’Etat.

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Cette situation a poussé l’actuel président à mettre en exécution sa menace d’antan. Celle-ci consistait d’abord à reprendre en main l’Assemblée nationale où le Front Commun pour le Congo (FCC) de Kabila était dominant.

Les fidèles de Tshisekedi ont ainsi renversé, le 10 décembre 2020, la présidente Jeanine Mabunda. Ces temps-ci, le Premier ministre Sylvestre Ilunga, est également visé par une motion de censure déposée au bureau provisoire du parlement. Dans le gouvernement, les 2/3 des ministres sont issus des rangs du FCC. La crise tant redoutée s’est donc installée. Son issue déterminera le futur de ce pays immense.

Dans un discours prononcé à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance, l’actuel chef de l’Etat a soutenu que « le devenir de la Nation est toujours entre les mains d’une classe politique, toutes tendances confondues, qui demeure versatile, et qui peine à arracher la Nation du cercle vicieux de l’instabilité et de la pauvreté ».

Corruption endémique

C’était l’un des thèmes phares de la campagne électorale de Félix Tshisekedi (57 ans). Ce dernier avait promis d’être « intraitable dans la lutte contre la corruption ». Son directeur de cabinet en a fait les frais.

En effet, Vital Kamerhe a été condamné à 20 ans de travaux forcés dans le cadre du procès des 100 jours. Il était accusé du détournement de plus de 50 millions de dollars destinés au Programme d’urgence des 100 jours, de blanchiment de capitaux et de corruption.

La République Démocratique du Congo dispose de ressources minières importantissimes. Mais elle reste toujours parmi les pays les plus pauvres au monde. Le revenu moyen annuel y est de 457 dollars américains par habitant.

M. Tshisekedi a indiqué, en juin dernier, que « le Congolais moyen a perdu 60 % de sa richesse au cours des soixante dernières années ». Selon plusieurs observateurs, cette situation économique exécrable est, en grande partie, due à la corruption.

La dégringolade de l’ancien Zaïre se mesure notamment à travers « (son) réseau routier (qui) ne représente plus que 10 % de ce qu’il était en 1960 et le réseau ferroviaire que 20 % », se désolait le natif de Kinshasa.

En tout cas, la vision du président de l’ancienne colonie belge est de « fonder un État moderne, vaincre la pauvreté, construire un Congo fort tourné vers son développement dans la paix et la sécurité, un Congo réconcilié avec lui-même ».

Suite à son élection, Tshisekedi a lancé plusieurs chantiers. Toutefois, le nouveau coronavirus devrait entraîner une récession économique de -2,2 % en 2020. Car les exportations congolaises ont connu une baisse drastique. Toutefois, la reprise progressive de l’activité économique mondiale et le lancement de la production de la mine de Kamoa-Kakula (sud) devraient permettre un rebond de la croissance à 4,5 % en 2022.

Insécurité persistante

A l’est de la RDC, les armes crépitent toujours. Des violences sont souvent notées dans la province de l’Ituri. Principalement à Djugu, Irumu ou encore à Mahagi. De ce fait, la Mission de l’Onu en RDC (Monusco) et le Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) dans ce pays ont appelé les autorités à renforcer les efforts de sécurisation de cette zone.

Des combattants de divers groupes armés ont intensifié leurs assauts contre des civils. Ces attaques, à forte dimension intercommunautaire, ont causé au moins 647 morts, dont 120 femmes et 115 enfants, entre mai et décembre 2020, d’après le BCNUDH.

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En outre, à en croire Amnesty International, « l’insécurité et l’impunité continuent de mettre en péril les droits humains » en RDC. « Bien que Tshisekedi ait pris des mesures positives, telles que gracier des prisonniers politiques et autoriser des détracteurs en exil à rentrer, des seigneurs de guerre et des auteurs présumés de terribles atteintes aux droits humains demeurent en liberté du fait de l’immobilisme de son gouvernement », a soutenu, il y a un an, Deprose Muchena, directeur du programme Afrique de l’est et Afrique australe de l’ONG.

RD Congo : Sylvestre Ilunga sur un siège éjectable

Le Premier ministre congolais est visé par une motion de censure déposée vendredi dernier au bureau provisoire de l’Assemblée nationale.La crise politique prend une nouvelle tournure en RDC où le Premier ministre risque d’être destitué. En effet, 301 députés sur les 500 que l’hémicycle ont déjà signé la motion de censure. Ces parlementaires estiment que le gouvernement, dirigé par ce Premier-ministre pro-Kabila, a échoué à exécuter son programme.

Un mois et demi après avoir fait chuter le bureau de l’Assemblée nationale, que dirigeait Jeanine Mabunda proche de Kabila, les députés vont prochainement se pencher sur l’avenir du Premier ministre congolais.

C’est Chérubin Okende, un député du parti de Moise Katumbi, nouvel allié de Félix Tshisekedi, qui porte l’initiative visant à écarter Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Ce dernier est d’ailleurs invité à se présenter, mardi 26 janvier à 13 heures, à la séance plénière de l’Assemblée nationale.

« Le pays va très mal. Il n’y a que le chef du gouvernement qui engage la politique de l’exécutif devant l’Assemblée nationale et qui peut en répondre. Le premier conseil que nous avons prodigué au Premier ministre c’est de prendre de la hauteur et de démissionner. Il a refusé. Il ne nous reste plus que ce moyen pour qu’il vienne s’expliquer », affirme M. Okende, député d’Ensemble pour la République.

Mais du côté de Sylvestre Ilunkamba, l’acte posé par certains députés est jugé « illégal » puisque la mission principale du bureau d’âge étant la mise en place d’un bureau définitif.

Selon un député du Front Commun pour le Congo (FCC) du camp de Kabila, « le bureau d’âge est habilité à gérer les affaires courantes et à convoquer la session extraordinaire, organiser le vote du bureau définitif, toute autre question ne doit pas être débattue. Et sur le plan de droit, un ordre mal donné et légalement manifeste ne s’exécute pas. Nous allons nous battre, nous sommes du côté de la loi ».

Dans les rangs du FCC, on estime qu’un forcing des proches de Félix Tshisekedi peut amplifier la crise politique et faire glisser le pays vers l’ébranlement de l’ordre constitutionnel.

Investi président de la République le 24 janvier 2019, Tshisekedi était contraint à partager le pouvoir avec son prédécesseur. Le fils de Laurent-Désiré Kabila contrôlait le Parlement au sortir des élections législatives.

Mais des divergences politiques vont vite apparaître entre les deux mastodontes, poussant le président Tshisekedi à suspendre, en octobre dernier, les réunions du Conseil des ministres. Et d’annoncer deux mois plus tard la fin de la coalition avec Joseph Kabila.

Renforcé dans cette crise politique par le ralliement de plusieurs députés pro-Kabila et des ténors de l’opposition comme Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi compte parachever son combat par la destitution du Premier ministre, Sylvestre Ilunga.

Covid-19: l’Afrique doit disposer tôt de vaccins sûrs (OMS)

Le continent africain doit très tôt disposer de vaccins sûrs et efficaces contre la Covid-19.L’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui porte ce plaidoyer, souligne que même si le développement et l’approbation de vaccins sûrs et efficaces moins d’un an après l’apparition de la Covid-19 représente une spectaculaire réussite, l’Afrique court le risque d’être laissée de côté alors que les pays des autres régions concluent des accords bilatéraux, faisant ainsi grimper les prix.

Depuis le début de cette semaine, 40 millions de doses de vaccins ont été administrées dans 50 pays, la plupart à revenu élevé, selon l’OMS, déplorant qu’« en Afrique, la Guinée est l’unique nation à faible revenu à fournir des vaccins et, à ce jour, ceux-ci ont été administrés à seulement 25 personnes. Les Seychelles, pays à revenu élevé, est le seul sur le continent à avoir lancé une campagne nationale de vaccination ».

« Nous d’abord, pas moi d’abord : c’est la seule façon de mettre fin à la pandémie. La thésaurisation des vaccins ne fera que prolonger l’épreuve et retarder le relèvement de l’Afrique. Il est profondément injuste que les Africains les plus vulnérables soient forcés d’attendre des vaccins alors que des populations présentant moins de risques dans les pays riches sont mis en sécurité », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique.

Citée par un communiqué de presse, Dr Moeti estime que « les personnels de la santé et les personnes vulnérables en Afrique ont urgemment besoin d’un accès à des vaccins contre la COVID-19 sûrs et efficaces ».

Le Mécanisme Covax (codirigé par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies, Gavi et l’OMS) a garanti la fourniture de 2 milliards de doses de vaccin auprès de cinq producteurs, avec des options d’achat de plus d’un milliard de doses supplémentaires, poursuit le communiqué.

Ce qui fait dire à Thabani Maphosa, directeur exécutif des programmes de Gavi, que « le Covax est en bonne voie pour commencer à livrer les doses de vaccins et à garantir un accès mondial aux vaccins ».

A son avis, cet immense engagement international a été rendu possible par les dons, le travail autour d’accords de partage des doses et des accords avec les producteurs qui ont permis d’obtenir la garantie de 2 milliards de doses.

En Afrique, la coalition s’est engagée à vacciner au moins 20 % de la population d’ici à la fin de 2021, en fournissant un maximum de 600 millions de doses, sur une base de deux doses par individu, distribuées par phases.

Initialement, 30 millions de doses devraient commencer à être livrées dans les pays d’ici le mois de mars, avec l’objectif de couvrir 3 % de la population en donnant la priorité aux professionnels de la santé et à d’autres groupes prioritaires. La couverture vaccinale sera ensuite étendue à d’autres groupes vulnérables comme les personnes âgées et celles présentant des maladies préexistantes.

Il est prévu que la majorité des doses soit livrée au cours de la seconde moitié de l’année. Ces délais et ces quantités pourraient changer si les vaccins candidats ne sont pas conformes aux conditions d’agrément réglementaires ou si la production, la livraison et le financement se heurtent à des difficultés.

D’après l’outil d’évaluation de l’OMS de la préparation à l’introduction du vaccin, les nations africaines sont prêtes en moyenne à 42 % pour des campagnes de vaccination de masse, ce qui constitue une amélioration par rapport aux 33 % notés il y a deux mois. Néanmoins, il reste un long chemin à parcourir avant d’atteindre le seuil souhaité de 80 %.

Conflits au Sahel: deux millions de personnes déplacées

Dans le Sahel, l’insécurité a poussé deux millions de personnes à se déplacer, rapporte le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).« Le HCR appelle à la fin des violences incessantes dans la région du Sahel (qui comprend le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Niger), où le nombre de personnes déplacées à l’intérieur des frontières de leurs pays dépasse désormais, et pour la première fois, les deux millions », a déclaré, vendredi à Genève (Suisse), son porte-parole, Boris Cheshirkov.

S’exprimant au cours d’une conférence de presse, M. Cheshirkov a souligné que le déplacement dans la région a quadruplé en deux ans seulement car le nombre de déplacés internes s’élevait à 490 000 au début de l’année 2019.

Plus de la moitié des déplacés internes dans la région sont des Burkinabés. La région du Sahel accueille également plus de 850 000 réfugiés, principalement originaires du Mali.

Depuis début 2021, les violences au Niger et au Burkina Faso ont déjà forcé plus de 21.000 personnes à fuir leur foyer et à chercher refuge ailleurs dans leurs propres pays.

Au Burkina Faso, depuis le 31 décembre 2020, une série d’attaques armées contre la ville de Koumbri et des villages voisins dans le nord du pays a déjà déplacé plus de 11.000 personnes. La plupart d’entre elles sont des femmes et des enfants qui ont fui de nuit, après que les assaillants ont commencé à tirer sur leurs maisons.

Ce qui fait que, de l’avis du porte-parole du HCR, les communautés qui accueillent des déplacés ont atteint un point de rupture.

« Les besoins augmentent dans une région où convergent de multiples crises, notamment les conflits armés, l’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire, les changements climatiques et la pandémie de Covid-19. L’extrême vulnérabilité du Sahel est exacerbée par l’impact du déplacement forcé, qui est causé par les violences généralisées et brutales perpétrées par des groupes armés et criminels », soutient Boris Cheshirkov.

Il souligne que la réponse humanitaire est « dangereusement débordée », et le HCR exhorte la communauté internationale à redoubler son soutien envers la région.

« Malgré la générosité de leurs hôtes, poursuit Boris Cheshirkov, de nombreux déplacés internes ne disposent même pas d’un abri de base et dorment en plein air. Ils ont d’urgence besoin d’abris décents, d’eau et d’articles de secours, ainsi que de soins de santé et d’installations sanitaires appropriées pour prévenir la propagation de Covid-19 ».

RD Congo : les députés appelés à choisir leur camp

En république démocratique du Congo, les députés sont appelés à choisir leur camp suite au divorce entre le camp du président Félix Tshisekedi et celui de son prédécesseur, Joseph Kabila.La plénière convoquée ce vendredi au palais du peuple de Kinshasa, va certainement marquer un tournant dans l’histoire politique du pays. Les députés sont convoqués pour une séance, à laquelle ils devront se déclarer comme appartenant à la majorité ou à l’opposition parlementaire, en application d’un arrêt rendu la semaine dernière par la Cour constitutionnelle.

Cette plénière, permettra de dessiner les contours de la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale, après la rupture  entre le président Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila qui contrôlait l’Assemblée nationale.

Cette opération pourrait surtout permettre au locataire du Palais de la Nation de reprendre la main dans cette crise politique. Depuis son élection, la cohabitation entre Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila majoritaire à l’Assemblée nationale, était devenue difficile, bloquant la marche du pays.

Elle a atteint son paroxysme début décembre avec la destitution de la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, proche de Kabila, par 281 voix contre 200.

Le 19 janvier dernier, la Cour Constitutionnelle rendait une décision qui affaiblit encore Joseph Kabila en mettant fin au mandat « impératif » des députés qui empêchait les parlementaires de quitter leur parti au risque de perdre leur siège.

Dans la foulée,  vingt-cinq (25) chefs de groupements et de partis politiques ont adhéré à l’union sacrée de la nation voulue par le chef de l’Etat selon les données présentées jeudi par Modeste Bahati Lukwebo. Cette nouvelle reconfiguration pourrait assurer une « majorité écrasante » à Tshisekedi au sortir de la plénière de ce vendredi.

Toutefois, pour l’actuel président, les soucis ne sont peut-être pas terminés. Il faudra gérer les remous au sein de son propre parti UDPS, qui, en plus d’enregistrer une vague de transhumants venant du camp de Kabila, voit l’arrivée de ténors de l’opposition comme l’ancien vice-président Jean Pierre Mbemba et Moïse Katumbi. Le Premier ne cacherait pas son envie pour le poste de Premier ministre occupé par Sylvestre llunga et proche de Kabila, tandis que le second réclamerait le perchoir.

La BAD et la BEI d’accord pour accélérer le développement en Afrique

La Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont signé un plan d’action conjoint de partenariat pour parvenir à un développement accéléré sur le continent africain.L’accord a été signé par Bajabulile Swazi Tshabalala, premier vice-président par intérim de la BAD, et Thomas Östros, vice-président de la BEI, au cours d’une cérémonie virtuelle à laquelle ont assisté plus de 100 parties prenantes de toute l’Afrique et de l’Europe, indique-t-on.

Selon le communiqué de presse de la BAD publié jeudi, le plan d’action conjoint a été élaboré à la suite d’une réunion entre une délégation de la Banque européenne d’investissement et de la Banque africaine de développement en février 2020.

Ce plan d’action devrait également mettre en avant leur coopération renforcée et leurs priorités de développement mutuelles et ainsi mettre l’accent sur la stimulation des investissements des secteurs public et privé en Afrique, précise le communiqué.

L’accord conjoint permet aux deux institutions de développer une réserve commune de projets bancables autour de thèmes clés complémentaires auxquels chaque institution apporterait son avantage global.

En conséquence, les institutions travaillent ensemble sur l’action climatique et la durabilité environnementale, l’investissement transformateur à grande échelle dans des infrastructures de qualité, les infrastructures et services des technologies de l’information et de la communication (TIC), l’inclusion financière dans une perspective de genre visant à l’autonomisation des filles et des femmes, l’éducation et la formation et le secteur de la santé.

Cette signature intervient dans le contexte de la pandémie de Covid-19 qui accroît la pauvreté sur le continent africain et menace les marchés et les moyens de subsistance, ce qui rend l’action encore plus urgente.

« Il est crucial qu’un plus grand nombre de banques de développement multinationales et d’autres institutions de financement du développement s’engagent à collaborer plus étroitement et plus fortement, comme le montre ce plan d’action conjoint entre la BAD et la BEI, afin de soutenir plus efficacement nos pays membres régionaux en ces temps troubles », a déclaré Bajabulile Swazi Tshabalala, vice-président principal par intérim de la BAD.

M. Tshabalala a ajouté que « la croissance économique durable et la sécurité dans les régions confrontées à des défis particuliers, telles que le Sahel et la Corne de l’Afrique, sont notre priorité absolue ».

Le vice-président de la BEI chargé des investissements européens, Thomas Östros, a pour sa part déclaré que le partenariat est crucial pour les activités et l’impact de la BEI, et que ce partenariat avec Africa’s Bank est crucial pour l’Afrique.

« Le plan d’action signé aujourd’hui avec la Banque africaine de développement démontre la ferme volonté de la Banque européenne d’investissement, la Banque de l’UE, de réaliser des investissements qui font une réelle différence pour l’Afrique. Le renforcement de notre travail avec la Banque africaine de développement, la banque multilatérale de développement de l’Afrique, est une priorité stratégique pour la BEI et l’Europe », a précisé le vice-président.

Covid-19 : l’Afrique face à une seconde vague

Ces dernières semaines, le virus se dissémine à une vitesse exponentielle sur le continent noir où la courbe des décès ne cesse de grimper.Pour la première fois depuis le début de la pandémie, l’Afrique est devenue selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le 8 janvier dernier, la deuxième région du monde où la progression du coronavirus est la plus rapide (+ 19 %).  Seule l’Amérique du Nord la devance.

De septembre 2020 au 21 janvier 2021, le continent est passé de 1,4 à 3,3 millions de cas recensés. Sur la même période, près de 50.000 décès supplémentaires ont été dénombrés.

La situation en Afrique du Sud est l’un des signes que le coronavirus prend des proportions importantes sur le continent noir. Si la nation arc-en-ciel a annoncé moins de 5000 cas un jour de novembre, la barre des 20.000 infections a été franchie en une journée, le 8 janvier dernier.

Il y a moins de deux mois, le Rwanda avait rouvert ses écoles mais il a dû à nouveau les refermer. Plusieurs autres pays ont également décrété l’état d’urgence ou proroger celui déjà en vigueur.

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Cette nouvelle donne confirme les prédictions du directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), Dr John Nkengasong. En effet, ce dernier affirmait, le 17 décembre dernier, qu’après les fêtes de fin d’année, le taux de contamination allait dépasser celui atteint lors du pic de l’épidémie en juillet-août 2020.

Mais qu’est ce qui explique cette seconde vague de la Covid aussi soudaine que dévastatrice ? La réponse du directeur du CDC est sans équivoque : « Quand vous levez les mesures de santé publique rapidement et sans contrôle, le virus revient à la charge ».

Dans certains pays, la tendance baissière avait poussé les gouvernants à desserrer l’étau autour des restrictions de liberté pour juguler la circulation du virus. Des décisions ayant provoqué un relâchement des populations. Au Sénégal, par exemple,  le port du masque n’était plus respecté même s’il était obligatoire dans les lieux de rassemblement et les transports en commun.

« En Guinée, les populations vivent dans une indifférence totale. Pour eux, c’est comme si le coronavirus n’existait plus », confiaient certaines personnes interrogées dans ce pays ouest-africain.

Pourtant, « les mesures préventives doivent être renforcées afin de limiter les risques d’infections durant la période des fêtes, mais aussi contenir à long terme la propagation de la Covid. Le relâchement n’a pas sa place dans le combat contre cette pandémie », prévenait le coordinateur du programme d’immunisation et du développement des vaccins au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Richard Mihigo.

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Sur toute l’étendue du continent, le respect des directives sanitaires n’est pas une priorité pour des millions d’individus plongés dans la pauvreté. Un boulevard pour le virus qui a muté notamment en Afrique du Sud, pays le plus touché.

La Covid-19 est apparue en Afrique il y a maintenant dix mois. A en croire le directeur de l’Africa CDC, John Nkengasong, elle est « mieux préparée qu’avant pour combattre la seconde vague ». Et en attendant l’arrivée des vaccins, son organisation invite les Etats à davantage dépister en utilisant les tests antigéniques. Ces derniers devraient permettre une accélération des tests qui restent encore faibles sur le continent.

Covid-19 : l’Unicef contre une nouvelle fermeture des écoles

Les écoles ne doivent pas fermer, malgré la nouvelle vague du coronavirus, plaide l’Unicef.Le Fonds des Nations unies pour l’enfance, généralement désigné par l’acronyme (Unicef) soutient que les enfants ne peuvent pas se permettre de vivre une année supplémentaire sans école.

« Alors que nous entamons la deuxième année de pandémie de Covid-19, et que les cas continuent de monter en flèche dans le monde entier, aucun effort ne doit être ménagé pour que les écoles restent ouvertes ou pour leur accorder la priorité dans les plans de réouverture », plaide Henrietta Fore, Directrice générale de l’Unicef.

Elle ajoute, dans une déclaration parvenue à APA, qu’en dépit des effets largement documentés de la fermeture des écoles sur les enfants et de la présence d’un nombre croissant de données probantes sur le fait que les écoles ne constituent pas des vecteurs de la pandémie, trop de pays ont choisi de maintenir leurs écoles fermées, parfois pendant près d’un an.

« Les fermetures d’écoles, qui ont affecté 90 % des élèves à travers le monde lorsque les mesures de confinement prises en riposte à la pandémie ont atteint leur paroxysme et qui ont laissé plus d’un tiers des écoliers sans accès à l’enseignement à distance, ont eu des conséquences dévastatrices », souligne Mme Fore.

Elle informe que quelque 24 millions d’enfants supplémentaires devraient être déscolarisés, ce qui portera le nombre d’enfants déscolarisés à un niveau jamais atteint depuis plusieurs années et que nous n’avions réussi à faire baisser qu’au prix de durs efforts.

« La situation mine la capacité des enfants à lire, à écrire et à réaliser des calculs de base et les empêche de développer les compétences dont ils ont besoin pour réussir dans l’économie du XXIe siècle. Leur santé, leur développement, leur sécurité et leur bien-être sont menacés. Et ce sont les plus vulnérables d’entre eux qui paieront le plus lourd tribut », indique la Dg de l’Unicef.

Elle déplore que privés de repas scolaires, les enfants sont exposés à la faim et voient leur état nutritionnel se détériorer. Privés d’échanges quotidiens avec leurs pairs et d’occasions de se dépenser, ils voient leur condition physique se dégrader et montrent des signes de détresse mentale. Privés du filet de sécurité que leur offre souvent l’école, ils sont plus vulnérables aux abus ainsi qu’au mariage et au travail des enfants.

« Pour toutes ces raisons, la fermeture des écoles doit uniquement constituer une mesure de dernier recours, après que toutes les autres possibilités ont été envisagées. L’évaluation du risque de transmission à l’échelle locale doit constituer un facteur déterminant dans les décisions touchant au fonctionnement des écoles. Les fermetures d’écoles à l’échelle nationale doivent être évitées autant que possible », conclut Henrietta Fore.

Covid-19: l’Afrique à l’heure des stratégies vaccinales

En Afrique, le choix des stratégies de vaccination contre le nouveau coronavirus diffère d’un pays à un autre.La théorie de l’immunité collective avait fini d’habiter une grande partie de l’opinion sur le continent quand, depuis quelques semaines, surgit une deuxième vague de contamination plus meurtrière.

Jusqu’à la mi-janvier, plus de 81.000 patients sur 3,2 millions ont été emportés par la pandémie. La contamination a connu une progression particulièrement significative dans l’ouest et le sud. Si la campagne de vaccination a déjà débuté dans les pays développés, les pays africains commencent à poser des jalons pour recevoir leurs premières doses.

Directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) de l’Union Africaine (UA), le virologue camerounais John Nkengasong note que le continent compte actuellement sur trois mécanismes de vaccination.

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« D’abord, le Covax, coordonné par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en collaboration avec l’Alliance du vaccin (Gavi) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Cepi), qui a pour but de vacciner 20 % des personnes les plus vulnérables dans 92 pays à faible revenu, dont la plupart sur le continent », a-t-il déclaré dans Jeune Afrique.

Ainsi, la Team Europe (Commission européenne, Etats membres de l’Union Européenne et Banque Européenne d’Investissement) a annoncé lundi avoir octroyé un appui de 850 millions d’euros, soit plus de 556 milliards F CFA en faveur de cette initiative mondiale qui vise un accès équitable aux vaccins.

Ce programme a passé des accords pour se procurer deux milliards de doses que l’agence onusienne veut commencer à livrer dès la fin de ce mois de janvier.

Acquisition

L’objectif de l’UA est de vacciner « au moins 60 % de la population africaine » pour atteindre l’immunité collective et ralentir la propagation du coronavirus. En outre, l’organisation panafricaine assure que les gouvernements seraient, dans les jours à venir, en mesure de commencer à passer commande via sa plateforme.

« Pour combler cet écart de 40%, l’Union Africaine a lancé sa propre initiative. L’équipe spéciale pour l’acquisition de vaccin en Afrique (African Vaccine Acquisition Task Team, AVATT) vient d’acquérir 270 millions de doses, dont 50 millions seront disponibles en avril et juin. Enfin, certains pays comme le Maroc et l’Égypte ont opté pour des essais cliniques sur leur sol, après avoir négocié avec des laboratoires pharmaceutiques étrangers », a poursuivi M. Nkengasong.

A l’instar de ces deux pays du Maghreb, le Kenya et l’Afrique du Sud ont opté pour la même stratégie. Ils veulent retrouver la vie normale, surtout pour les pays nord-africains dont les activités touristiques sont fortement impactées par la pandémie.

La nation arc-en-ciel est, pour sa part, le pays africain le plus touché avec plus d’un tiers des malades recensés. Le ministre de la Santé, Docteur Zweli Mkhize, a confié qu’il visait « février » pour doter son pays de ses premiers vaccins. Il a expliqué, lors d’une conférence de presse, être en négociations avec plusieurs fabricants dont Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson, ainsi qu’avec des laboratoires russes et chinois.

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Le Sénégal, qui a franchi la barre des 500 morts et enregistrant depuis quelques semaines des centaines de nouvelles contaminations par jour, parie également sur cette double stratégie qui comprend l’initiative Covax et la négociation directe avec des laboratoires pharmaceutiques.

Stratégies et avantages

Dans un tweet publié mardi dernier, mais retiré quelques heures plus tard, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a évoqué un « don » de 200.000 doses du chinois Sinopharm, avant de rétropédaler. Les autorités sénégalaises ont expliqué par la suite que les deux parties continuaient de discuter.

Elles ont ciblé, pour la vaccination, trois groupes prioritaires qui représentant environ 20% de la population, soit 3,5 millions de personnes. Il s’agit des personnels de santé, des personnes souffrant de comorbidité et des sujets âgés. Le ministère de la Santé avait déclaré précédemment que le pays allait disposer de ses premières doses de vaccins en mars 2021, après homologation par l’OMS.

Il projette ainsi de commencer la campagne vaccinale avant fin mars là où le Maroc espère le faire d’ici début février. Pour le moment, en Afrique, seul l’archipel des Seychelles vaccine sa population. Le gouvernement local veut protéger ses 95.000 citoyens avec le vaccin chinois Sinopharm.

Par ailleurs, la double stratégie est « un marché qui profite à tout le monde », selon Mamady Traoré, médecin et référent vaccination et réponses aux épidémies chez Médecins Sans Frontières. « Pour les entreprises, il s’agit de tester leur vaccin dans un contexte différent, sur des populations différentes. De plus, cela permet de faire grandir l’échantillon afin qu’il soit toujours plus représentatif. En échange, les pays accueillant les tests reçoivent un accès prioritaire au vaccin », explique-t-il sur France 24.

Dans ce contexte sanitaire, le choix d’un vaccin n’est pas anodin. Surtout avec la problématique de la logistique. En effet, plusieurs pays africains ne disposent pas d’équipements adaptés pour stocker des vaccins à – 20 ou – 70 degrés.

Conservation

Par exemple, il n’y a « pas de chambres froides au Sénégal pour conserver des vaccins à – 80 degrés », a confié à la presse locale le Docteur Annette Seck, directrice de la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA). En revanche, a-t-elle précisé, « celui de Moderna peut l’être au Sénégal car sa conservation répond aux normes actuelles dans le pays ». Ce dernier peut être conditionné en effet à – 20 degrés.

Par ailleurs, « le vaccin de Pfizer/BioNTech n’est pas adapté au contexte africain », a noté Mamady Traoré, qui attend davantage d’autres vaccins, à commencer par celui du laboratoire AstraZeneca.

L’efficacité de ce produit est inférieure (62 %) à celles des vaccins de Moderna (94 %) et de Pfizer (95 %). Mais selon certains spécialistes, il présente deux avantages majeurs pour les pays africains : sa température de stockage se situe entre deux et huit degrés et les doses sont beaucoup moins chères, entre deux et trois dollars par injection contre vingt-cinq au minimum pour les deux autres.

En revanche, l’UA a jeté son dévolu sur les vaccins de Pfizer-BioNTech, AstraZeneca et Johnson & Johnson, en plus de ceux qui seront fournis via Covax. Dans ce cadre, le directeur d’Africa CDC a appelé les Etats africains à agir rapidement pour organiser les sites de stockage dans les grandes villes, former les personnels de santé, sécuriser l’approvisionnement de matériel comme les aiguilles, et créer des systèmes efficaces de suivi des vaccinations effectuées.

Covid-19 : une peur bleue du vaccin en Afrique

Le continent noir bruisse de rumeurs sur la prétendue dangerosité des vaccins mis sur le marché mondial créant une paranoïa. Eclairage.Un vent de frayeur souffle à Dakar et dans de nombreuses mégalopoles africaines. Pour cause, l’imminence de l’administration des vaccins contre le nouveau coronavirus suscite de plus en plus de la méfiance.

« Me faire vacciner ? Jamais de la vie. Ni moi, ni mes enfants. C’est trop risqué », rabâche Emile (nom d’emprunt), vigile dans la capitale sénégalaise et ressortissant d’un pays ouest-africain. Cet exemple est loin d’être un cas isolé.

En effet, un tour sur Internet permet de mesurer l’ampleur de la réticence envers les vaccins censés protéger de la Covid-19. La théorie du complot est savamment entretenue sur la toile à coup de vidéos, photos et textes.

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Au Sénégal, des citoyens attendent des plus hautes autorités qu’elles montrent le chemin. « Pour moi, il y a des non-dits. C’est pourquoi je veux que le président de la République et toute sa famille se vaccinent. Je me donnerai ensuite un délai afin que la plupart des gens le fassent pour voir les conséquences sur leur santé », prévoit l’étudiant Pierre Mademba Badji.

Le jeune homme avoue être influencé, entre autres, par le patron de Pfizer qui aurait refusé de recevoir son propre vaccin. A y regarder de plus près, la déclaration d’Albert Bourla a été sortie de son contexte.

Le PDG du laboratoire américain a simplement dit qu’il « préfère attendre » car ne faisant pas partie des cibles prioritaires que sont les personnes âgées, celles souffrant de certaines pathologies, le personnel soignant…

Traumatisés par le passé récent du continent où des expérimentations médicales sur l’Homme n’ont pas été effectuées dans les règles de l’art, des Africains se braquent dès qu’on fait allusion aux injections.

« Des fake-news circulent sur les dangers du vaccin dans une perspective complotiste.
Actuellement, il s’agit de recadrer les perceptions souvent négatives autour des décisions en lien avec la maladie et surtout par rapport à l’acceptation du vaccin », explique Sahite Gaye, enseignant-chercheur en Sciences de l’information et de la communication.

Alors que l’Occident est déjà en plein dans la campagne de vaccination, la majeure partie des Etats africains n’en sont qu’aux préparatifs. L’Union Africaine (UA) ambitionne de vacciner au moins 60 % de la population du continent pour atteindre l’immunité collective. La réussite de cette mission passera donc par la déconstruction d’idées préconçues.

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Pour rétablir la confiance, M. Gaye propose notamment de « passer par les autorités religieuses et coutumières. Car leurs sorties médiatiques faciliteront le travail communicationnel. Mais il faut beaucoup de pédagogies ».

A ce jour, une dizaine de vaccins ont été homologués. Leur développement express par les laboratoires pharmaceutiques s’explique par l’urgence de vaincre un virus mortifère dans le monde entier.

Bintou Keïta nommée cheffe de la Monusco

La Guinéenne Bintou Keïta est nommée à la tête de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco).Mme Keita succède ainsi à l’Algérienne Leila Zerrougui, qui achèvera sa mission à la tête de la Monusco en février 2021, après trois années à la tête de la plus importante opération de paix dans un pays francophone.

Elle devient la première femme originaire d’un pays d’Afrique subsaharienne, à diriger la Monusco depuis sa création en 2010, explique l’Onu dans un communiqué de presse reçu vendredi à APA.

Bintou Keïta totalise plus de 30 années d’expérience aux Nations Unies. Elle a œuvré dans les domaines de la paix, de la sécurité, du développement, de l’humanitaire et des droits de l’homme. Son expérience l’a conduite à travailler dans des environnements de conflit et d’après-conflit.

Ces deux dernières années, explique l’Onu, Mme Keita a occupé les fonctions de Sous-Secrétaire générale de l’Onu pour l’Afrique, un poste commun à deux départements du Secrétariat des Nations Unies : celui des affaires politiques et de consolidation de la paix et celui des opérations de paix.

Auparavant, elle avait occupé les fonctions de Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix de novembre 2017 à décembre 2018.

Entre 2015 et 2017, elle a servi en tant que Représentante spéciale conjointe adjointe pour l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (Minuad) dont le mandat a pris fin le 31 décembre dernier. Entre février et novembre 2015, elle a dirigé les efforts des Nations Unies pour lutter contre le virus Ebola en Sierra Leone.

De 2007 à 2010, elle a également été Représentante exécutive adjointe du Secrétaire général pour le Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB). Mme Keita est entrée à l’ONU en 1989.

La ZLECAF est opérationnelle (responsable)

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est entrée dans sa phase opérationnelle.Son Secrétaire général, Wamkele Mene, a affirmé que « le voyage de l’Afrique vers l’intégration des marchés a commencé sérieusement avec le début des échanges commerciaux » depuis le 1er janvier 2021.

Au cours d’une conférence de presse virtuelle, hier mercredi, M. Mene a rejeté l’idée selon laquelle l’accord la ZLECAF est précipité, affirmant qu’il n’existe pas d’accord commercial où tous les membres sont prêts en même temps.

« Des pays comme le Ghana, l’Égypte et l’Afrique du Sud sont en fait prêts avec des infrastructures douanières requises pour assurer le démarrage d’échanges commerciaux significatifs », a-t-il déclaré, ajoutant que le Ghana a officiellement annoncé le 4 janvier dernier la première expédition de marchandises à exporter dans le cadre de la ZLECAF, un événement que d’autres pays reproduiront bientôt pour marquer l’étape.

« Le point le plus important que je veux souligner est que l’Afrique fait maintenant du commerce selon de nouvelles règles, de nouvelles préférences, parce que nous voulons construire un marché unique intégré sur le continent africain. Il faudra peut-être un certain temps avant que chacun d’entre nous en perçoive les avantages directs. Nous ne nous laisserons pas dissuader par nos détracteurs qui disent ne pas voir la preuve que les échanges commerciaux ont réellement commencé », a expliqué Mene.

Selon lui, l’intégration des marchés n’est pas un événement, mais un processus qui prend du temps, soulignant qu’il a fallu à l’Union européenne près de 60 ans pour atteindre son niveau d’intégration actuel.

« Je n’ai jamais entendu parler d’un accord commercial où tous les pays étaient prêts dès le premier jour […]. L’intégration des marchés africains prendra du temps, mais il faut bien commencer quelque part », a-t-il déclaré.

L’accord commercial continental devait officiellement entrer en vigueur le 1er juillet 2020, mais il a été reporté de six mois en raison de la pandémie de Covid-19.

La ZLECAF offre à l’Afrique la possibilité de créer la plus grande zone de libre-échange du monde, avec le potentiel de réunir plus de 1,2 milliard de personnes et d’ouvrir une nouvelle ère de développement. Elle a également le potentiel de générer toute une série d’avantages en favorisant la création d’échanges commerciaux, la transformation structurelle, l’emploi productif et la réduction de la pauvreté.

Sur les 55 pays du continent, seule l’Érythrée doit encore signer l’accord, qui a déjà été ratifié par 34 États membres.

Par l’intermédiaire de son Centre africain pour la politique commerciale (ATPC), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a travaillé avec la Commission de l’Union africaine (CUA) et les États membres afin d’approfondir l’intégration commerciale de l’Afrique et de mettre en œuvre efficacement l’accord par le biais de la promotion des politiques et de l’élaboration de stratégies nationales.

La CEA travaille également avec le Centre du commerce international (ITC), la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et des experts commerciaux indépendants, avec le soutien financier de l’Union européenne, pour soutenir la mise en œuvre de l’accord de libre-échange africain sur tout le continent.

Sahel: 6 milliards $ de la Bad pour la Grande muraille verte

La Banque africaine de développement (Bad) va mobiliser 6,5 milliards de dollars américains pour l’Initiative de la Grande muraille verte.Les ressources permettront de mettre en œuvre une série de programmes de soutien à la Grande muraille verte, en s’appuyant sur des sources de financement internes et externes, entre autres, le Fonds des énergies durables pour l’Afrique (SEFA), le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).

« Au moment où nous remontons la pente face au coronavirus et à ses répercussions sur notre monde, nous devons réajuster notre modèle de croissance. Nous devons prioriser la croissance qui protège l’environnement et la biodiversité, et cesser de privilégier celle qui compromet notre bien commun », a déclaré le président de la Bad, Akinwumi A. Adesina cité dans un communiqué de presse.

Le plan de la Grande muraille verte consiste à planter une mosaïque d’arbres, de prairies, de végétation et de plantes sur 8000 kilomètres de long et 15 kilomètres de large à travers le Sahara et le Sahel.

Ce qui fait dire au président de la Bad que « la Grande muraille verte fait partie du système de défense de l’environnement en Afrique » et constitue « un bouclier contre les assauts de la désertification et de la dégradation de l’environnement ».

« L’avenir de la région du Sahel dépend de la Grande muraille verte. Sans elle, le Sahel risque de disparaître sous l’effet du changement climatique et de la désertification », a indiqué Akinwumi A. Adesina.

Il a ajouté : « La Grande muraille verte est un mur qui vaut la peine d’être construit. Un mur qui rassemble les populations, et non un mur qui les sépare. Un mur qui met à l’abri, et non un mur qui isole. Un mur qui protège notre existence collective. Un mur pour l’environnement, un mur pour la planète ».

RDC : libération du principal condamné dans l’assassinat de Laurent Désiré Kabila

Eddy Kapend, l’un des principaux condamnés dans l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila a bénéficié d’une grâce présidentielle, a appris APA vendredi de sources médiatiques.S’agit-il d’une conséquence de la rupture de l’alliance entre l’actuel président, Félix Antoine Tshisekedi, et son prédécesseur, Joseph Kabila ? Rien ne le prouve. Mais une chose est sûre : cette libération intervient au moment où la tension entre les deux acteurs politiques est arrivée à son paroxysme.

Et pour ne rien arranger, l’actuel chef de l’Etat a accordé sa grâce à 22 autres personnes condamnées pour la même affaire.

L’ancien chef de l’État, et père de Joseph Kabila, avait été assassiné le 16 janvier 2001, il a presque 20 ans.