L’Ethiopie réceptionne une 1ère cargaison de céréales d’Ukraine

Dans ce pays d’Afrique de l’Est, plus de huit millions de personnes touchées par la sécheresse ont reçu une aide alimentaire cette année.La première cargaison humanitaire de céréales transportée d’Ukraine par le Programme alimentaire mondial (PAM) est arrivée en Ethiopie. L’aide alimentaire livrée dans le cadre de l’Initiative dite des céréales de la mer Noire, négociée par la Turquie et les Nations unies, permettra de fournir une assistance pendant un mois à plus de 1,5 million de personnes déplacées par la sécheresse et les conflits, a expliqué Stéphane Dujarric, porte-parole principal du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, lors d’un point de presse tenu ce vendredi.

Il a souligné que les céréales sont actuellement stockées dans l’entrepôt principal du PAM situé dans la ville d’Adama et seront distribuées dans les semaines à venir.

Les conflits, la sécheresse et la hausse des prix sont à l’origine de l’insécurité alimentaire en Éthiopie. Avec 20 millions de personnes ayant besoin d’aide alimentaire dans le pays, le PAM a indiqué que la stabilité de la chaîne d’approvisionnement est essentielle à son travail.

« Nos collègues humanitaires nous disent que les combats dans le nord du pays continuent d’avoir un impact sur les personnes vulnérables et sur la livraison de l’aide. Dans certaines parties des régions du Tigré, d’Amhara et d’Afar, des dizaines de milliers de personnes seraient déplacées par les combats et l’insécurité », a poursuivi Stéphane Dujarric.

Le porte-parole principal du Secrétaire général des Nations unies a précisé qu’il n’y avait pas eu de mouvements de convois humanitaires dans le Tigré depuis deux semaines, empêchant la livraison d’intrants, notamment d’engrais supplémentaires pour la prochaine saison agricole.

Les vols bihebdomadaires du service aérien humanitaire des Nations unies entre Addis-Abeba et Mekelle, la capitale régionale du Tigré en proie à des combats entre le Front de Libération du Tigré (TPLF) et l’armée éthiopienne, ont également été suspendus.

Mozambique : les Shebab se livrent à une folie meurtrière

Le groupe jihadiste somalien est accusé, par le président mozambicain Filipe Nyusi, de massacrer des civils innocents dans la province de Cabo Delgado.Une barbarie sans nom ! Les Shebab ne reculent devant rien dans leur projet d’expansion. Originaire de la Somalie, ce mouvement jihadiste a étendu ses tentacules au Mozambique via l’océan Indien.

À Nampula, troisième ville la plus peuplée du pays, sept civils ont été sommairement exécutés par des combattants shebab. Des troupes de la force d’intervention de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc, sigle anglais) étaient pourtant à leurs trousses.

Une nonne italienne, âgée de 83 ans, fait partie des victimes. Selon Mety Gondola, Secrétaire d’État de la province de Nampula, deux autres missionnaires ont dû fuir pour sauver leurs vies. Les autorités locales annoncent aussi que trois civils enlevés n’ont toujours pas été retrouvés.

Pour justifier leurs actes, y compris l’incendie d’une église, de maisons et la destruction de récoltes, les extrémistes ont soutenu que la religieuse tuée était « allée trop loin dans la propagation du christianisme ». Du côté des jihadistes, six personnes ont été arrêtées. Depuis 2017, les attaques des Shebab ont fait des milliers de morts à Cabo Delgado, une province mozambicaine riche en ressources gazières.

Mali : l’Onu évalue les menaces contre les déplacés internes

Au total, 504 ménages ont cherché refuge à Ansongo.Des membres du Bureau régional de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont procédé à l’évaluation des menaces qui pèsent contre les populations civiles à Ansongo, une commune de la région de Gao située dans le nord du Mali. Sur place, elle a pu constater les conditions de vie des déplacés internes et échanger avec les autorités locales sur la situation sécuritaire.

Le préfet d’Ansongo, Mohamed Ag Aklini, a présenté à l’équipe un aperçu général de la situation depuis l’arrivée de déplacés internes de la localité voisine de Tin-Hamma, fuyant les menaces des groupes armés.

« L’autorité administrative a souligné la nécessité de procurer des denrées de première nécessité aux communautés hôtes d’Ansongo dont les ressources sont déjà maigres », rapporte un communiqué de la Minusma reçu mercredi à APA.

Le 29 août 2022, alertée sur des menaces dans la zone de Tin-Hamma, la Minusma a mené une opération de survol de la zone par des hélicoptères de combat afin de dissuader toute attaque. Une force de réaction rapide y a également été déployée par voie terrestre.

L’engagement et les efforts de la Minusma pour protéger les civils à risque, font partie d’une solution élargie de protection. Cette dernière inclut la lutte contre l’insécurité afin de permettre un retour des personnes déplacées dans leurs localités.

G5 Sahel : quelles implications pour la visite de Damiba au Mali ?

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a choisi le Mali pour son premier déplacement hors du Burkina Faso.Le chef de la junte burkinabè a rencontré, il y a quatre jours, à Bamako, son homologue malien, le colonel Assimi Goïta. Ce voyage a été effectué au lendemain de la mort de plusieurs dizaines de civils au nord du Burkina Faso après l’attaque de leur convoi et quatre mois après le départ du Mali du G5 Sahel, une alliance militaire qui lutte contre les groupes terroristes de la région depuis sa création en 2014.

L’enjeu était donc grand pour Ouagadougou qui partage avec Bamako une frontière de plus d’un millier de kilomètres, une zone touchée par de nombreuses attaques meurtrières de groupes djihadistes. Après avoir envoyé en avril une délégation composée de ses plus proches collaborateurs pour évoquer la coopération militaire, « il était de bon ton de (venir cette fois) rencontrer les autorités » maliennes, a indiqué Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Avec son homologue malien, le président de la transition burkinabè affirme avoir discuté ainsi des moyens de renforcer la coopération opérationnelle entre les forces armées des deux pays contre les groupes terroristes. « Nous entendons, dans les jours à venir, mieux examiner et renforcer le partenariat militaire qui existe entre nous pour davantage relever les défis sécuritaires auxquels les populations, nos peuples sont confrontés », a dit le militaire, arrivé au pouvoir en janvier dernier après la chute du président Roch Marc Christian Kaboré.

Par ailleurs, le retour du Mali au G5 Sahel n’a pas été évoqué publiquement même si le Burkina Faso et le Niger avaient invité Bamako à « revenir assumer ses responsabilités » dans le cadre de cette coopération sous-régionale de lutte contre le djihadisme. « Nous avons passé en revue la situation sous-régionale et nous avons pensé que le Mali est aujourd’hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense. (…) Il faut qu’on travaille pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle », avait plaidé le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indattou, au sortir d’une audience en août dernier avec le lieutenant-colonel Damiba à Ouagadougou.

Trois mois auparavant, le Mali avait invoqué une « perte d’autonomie » et « une instrumentalisation » au sein du G5 Sahel pour acter son retrait de cette organisation militaire régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.

Toutefois, des observateurs estiment que Ouagadougou fera tout pour nouer une alliance militaire solide avec Bamako si les négociations pour son retour au G5 Sahel échouent. L’enjeu est de parvenir à unir leurs forces respectives pour combattre les groupes terroristes qui franchissent régulièrement la frontière malienne pour se retrouver au Burkina Faso.

« Pour le président Damiba, il y a désormais la nécessité de créer un cadre bilatéral afin de rendre les opérations de lutte contre le terrorisme plus efficaces. Bamako comme Ouagadougou doivent optimiser leurs actions anti-terroristes et lutter contre un phénomène qui les touche tous deux », a expliqué sur la chaîne TV5 Windata Zongo, membre du Centre africain d’analyses et de recherches diplomatiques et stratégiques.

Burkina : 35 morts dans l’explosion d’une bombe artisanale

Au Burkina, l’explosion d’une bombe artisanale tue 35 civiles dans le nord du pays.Au lendemain de l’adresse à la nation du président de la transition du Burkina Faso Paul Henri Damiba, le Burkina Faso enregistre une nouvelle attaque meurtrière.

Cet Etat du Sahel en proie au jihadisme a enregistré un nouvel incident sécuritaire. Lundi 5 septembre, un convoi escorté par des militaires, en provenance de la ville de Djibo pour Ouagadougou a heurté un engin explosif improvisé (EEI).

Selon le gouverneur de la région du Sahel, le lieutenant-Colonel Rodolpho Sorgho, « le bilan provisoire à la date du 5 septembre à 17 heures fait état de 35 morts et 37 blessés, tous civils ».

Le nombre élevé de victimes civiles est dû au fait que le convoi était essentiellement composé de camions et de véhicules de transports en commun, seul moyen pour les populations de plusieurs localités du nord du Burkina Faso de sortir de blocus décidés par des groupes jihadistes, face à un Etat impuissant.

Lors d’un discours à la nation prononcé en avril, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba qui a renversé Roch Marc Kaboré quatre mois plus tôt, avait promis de renverser la tendance. Faisant bilan d’étape de l’opération reconquête du pays, le président de la transition burkinabè a noté une remobilisation de « nos forces », mettant en déroute « nos ennemis ». « L’intensification des actions offensives conduites souvent en coordination avec les VDP, ont visé surtout à désorganiser le dispositif ennemi. Sur le plan purement opérationnel, cet objectif-là est atteint », estime-t-il.

Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une insurrection jihadiste qui a fait plusieurs milliers de morts et des millions de déplacés.

Libye : le nouvel envoyé spécial des Nations Unies connu

Le Sénégalais Abdoulaye Bathily remplace le Slovaque Jan Kubiš ayant démissionné depuis plus de dix mois.Dans la nuit de vendredi à samedi, António Guterres, le Secrétaire Général de l’Organisation des nations unies (Onu), a désigné Abdoulaye Bathily comme envoyé spécial pour la Libye. Le diplomate sénégalais, pressenti à cette fonction depuis début août, a vu sa nomination retarder par la réticence de l’une des parties libyennes.

Selon le gouvernement basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l’ancien homme politique sénégalais ne disposait pas assez d’expériences pour accomplir une telle mission. gé de 75 ans, Abdoulaye Bathily est finalement devenu le 8e envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye. C’est le premier Africain à occuper ce poste après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

La principale mission d’Abdoulaye Bathily « sera d’organiser un dialogue entre les gouvernements libyens rivaux avec comme objectif ultime d’organiser des élections consensuelles », a expliqué une source onusienne à Radio France Internationale (RFI).

Conflit libyen : le Rwanda accueille 101 réfugiés supplémentaires

Kigali a accueilli, le 26 septembre 2019, un premier groupe de 66 personnes en provenance de Tripoli.En 2021, le gouvernement rwandais, l’Union Africaine (UA) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) ont signé un avenant au protocole d’accord du mécanisme de transit d’urgence paraphé le 10 septembre 2019.

Objectif, poursuivre l’évacuation des réfugiés et demandeurs d’asile sur une base volontaire de la Libye vers le Rwanda. Dans ce cadre, 101 individus sont récemment arrivés au Centre d’accueil construit à Gashora, au Sud de Kigali. Tous ont au préalable subi des tests Covid.

Le Rwanda, dans le cadre du mécanisme de transit d’urgence, héberge aussi des réfugiés et demandeurs d’asile provenant de l’Érythrée, du Soudan, du Soudan du Sud, de la Somalie, de l’Éthiopie, du Nigeria, du Tchad et du Cameroun.

Mali : baisse des violations des droits humains attribuées aux FAMa

Les exactions commises par les groupes jihadistes ont également baissé.Les Forces armées maliennes (FAMa) ont fait une avancée considérable en termes de respect des droits humains et du droit humanitaire international. C’est ce qui ressort de la dernière note trimestrielle de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), couvrant la période du 1er avril au 30 août 2022.

Les violations des droits de l’Homme qui leur sont imputables ont baissé de 62%, passant de 320 entre la période de janvier à mars à 122 au cours de la période couverte par la note. Les exactions mettant en cause les Fama sont liées à « des exécutions, des actes de tortures et d’autres mauvais traitements ainsi que des arrestations arbitraires, dont certaines massives ».

A ce sujet, la Minusma indique qu’« au cours de la période en revue, 96 civils ont été tués, sept disparus et 19 blessés lors d’opérations conduites par les militaires maliens ».

La mission onusienne cite l’exemple de Hombori, dans la région de Douentza, où, le 19 avril dernier, une opération de ratissage de l’armée malienne, accompagnée de « personnel militaire étranger », a fait 50 morts parmi les civils et conduit à l’arrestation de 500 autres. Cette opération fait suite à l’explosion d’un engin explosif improvisé au passage de leurs convois dans cette localité du centre du Mali.

« Le 24 avril 2022, après les attaques simultanées menées par les groupes armés tels que JNIM (l’acronyme arabe du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) et autres groupes similaires contre les camps des FAMa de Sévaré, Niono et Bapho, un militaire malien aurait exécuté sommairement 20 des 27 civils qui étaient détenus au camp des Fama de Hombori », lit-on dans la note de la Minusma, ajoutant que « parmi les 20 victimes, 16 auraient été tuées tandis que 4 auraient succombé à leurs blessures ».

Sur la découverte d’un « charnier » près de la base de Gossi rétrocédée le 19 avril par les militaires de l’opération Barkhane aux autorités maliennes, dans le cadre de leur retrait du Mali sur fond de tension diplomatique entre Paris et Bamako, l’enquête de la Minusma a conclu que les dépouilles ensevelies dans ce camp avaient été transportées sur les lieux le 20 avril, sans préciser par qui.

Quant aux groupes extrémistes, ils sont responsables de 64% des atteintes aux droits de l’Homme qui se chiffrent à 467 durant la période en revue. « Comparativement au trimestre précédent, la Minusma a documenté 297 atteintes aux droits de l’Homme imputables aux groupes tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires, ce qui représente une baisse de 27% (410 entre la période de janvier à mars 2022) », la mission onusienne.

S’agissant des milices d’auto-défense communautaires, la Minusma leur attribue 34 actes de violence, soit une hausse de 126%, alors que les groupes armés signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali se sont rendus coupables de 14 atteintes aux droits de l’Homme, soit une augmentation de 16% par rapport au trimestre précédent.

Entre le 1er avril et le 30 avril 2022, la Minusma, dont le mandat a été renouvelé le 30 juin, a documenté 682 incidents sécuritaires au Mali. Le centre constitue l’épicentre de l’insurrection jihadiste avec 320 incidents sécuritaires recensés par la mission onusienne.

Depuis le 24 mai 2021, le Mali est gouverné par des militaires qui avaient renversé neuf mois plus tôt le régime d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK).

Sahel : une otage américaine libérée par les forces spéciales US

Les forces spéciales américaines ont libéré une religieuse de 83 ans enlevée début avril au Burkina Faso.La sœur Suellen Theresa Tennyson est libre. Enlevée le 4 avril à Yalgho, dans le Centre nord du Burkina Faso, la religieuse américaine de la congrégation des Marianites de Saint-Croix a été libérée lors d’une opération des forces spéciales, a révélé mercredi 31 août le chef d’Etat-major général des armées armées des États-Unis, le Général Mark Milley à l’occasion d’une cérémonie marquant le transfert du commandement du SOCOM (Commandement des Opérations spéciales des Etats-Unis) du Général Richard Clarke au Général Bryan Fenton.

Selon un responsable du Département d’Etat américain cité par Info Chrétienne, la libération de la nonne de 83 ans s’est déroulée au Niger, sans autres détails.

« C’est avec grande joie et reconnaissance à Dieu que nous portons à la connaissance de tous que la sœur Suellen Tennyson, la religieuse enlevée à Yalgo dans la nuit du 4 au mardi 5 avril, a été libérée par ses ravisseurs », s’est réjoui, de son coté, dans un communiqué du 30 août, Monseigneur Théophile Naré, évêque de Kaya, ville située à 112 kilomètres, au sud-ouest de Yalgho.

« Complètement épuisée », d’après la sœur Ann Lacour, présidente de la Congrégation des Marianites, la religieuse octogénaire qui se trouverait actuellement à Niamey, est attendue prochainement aux Etats-Unis. « Elle est en sécurité », a-t-elle assuré dans un entretien avec Clarion Herald, média officiel de l’archidiocèse de la Nouvelle Orléans.

Après une carrière dans l’enseignement aux Etats-Unis, Suellen Theresa Tennyson s’est établie au Burkina Faso en 2014. En raison de l’insécurité qui s’est installée dans le nord du pays depuis cette année et qui est le fait d’insurgés appartenant à des groupes jihadistes, la sœur de la congrégation des Marianites avait été invitée à quitter la zone, en vain.

Lors de son enlèvement survenu dans la nuit du 4 au 5 avril, des témoignages indiquent que ses ravisseurs ne lui ont pas laissé le temps de prendre ses lunettes, ses médicaments, ses chaussures et son téléphone.

Joseph Kony ou l’histoire d’une si longue traque

Le sanguinaire chef de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA, sigle anglais), une milice opérant entre l’Ouganda et le Soudan, a jusque-là déjoué tous les plans de ses ennemis.Ces dernières années, Joseph Kony mène vie mystérieuse. Ne montrant pratiquement aucun signe de vie à ceux qui le pourchassent. Visé depuis 2005 par un mandat de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le fondateur l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) est entré en rébellion, il y a 35 ans, pour renverser le président Yoweri Museveni et instaurer un régime fondé sur les Dix commandements en Ouganda.

A bientôt 61 ans, il fêtera son anniversaire en septembre, Joseph Kony n’a plus été vu depuis près de vingt ans. Les États-Unis, durant le magistère de Barack Obama, ont dépensé entre 600 et 800 millions de dollars pour le mettre hors d’état de nuire. Si l’Armée de Résistance du Seigneur a été réduite à sa plus simple expression, le chef de guerre demeure toujours introuvable. Ce qui renforce le mythe autour de l’homme.

Joseph Kony a perdu beaucoup de combattants lassés de vivre dans la brousse et épuisés par des décennies de combat. D’anciens rebelles se sont notamment reconstruit en République centrafricaine.

En 2013, le leader de l’Armée de Résistance du Seigneur était déclaré mourant. On disait même qu’il était prêt à négocier les conditions de sa reddition avec le président centrafricain de l’époque, Michel Djotodia. C’est la raison pour laquelle l’Ouganda et les États-Unis ont convenu qu’il était inutile de poursuivre leur chasse à l’homme. Joseph Kony ne représentant plus pour eux une menace crédible pour la sécurité de cette partie de l’Afrique.

Malgré tout, selon des informations tout droit sorties de l’imagination, puisque jamais confirmées en avril 2022, le rebelle aurait été localisé au Darfour, une région instable du Soudan.

L’Armée de Résistance du Seigneur, née des flancs de la rébellion ougandaise dirigée par Alice Lakwena, était principalement composée d’enfants soldats. Jusqu’à 60.000 enfants auraient été enrôlés de force. De petites mains qui, d’après les Nations Unies, ont pris part aux massacres de 100.000 personnes et au déplacement de deux millions d’individus.

Surnommé « le Messie sanglant », Joseph Kony est un ancien enfant de chœur d’une église de l’Ouganda. Né à Odek, dans le Nord du pays, il commande toujours des centaines d’hommes à cheval sur la République démocratique du Congo, la Centrafrique, le Soudan du Sud et le Soudan. Une récompense de cinq millions de dollars est promise à toute personne qui fournirait des informations déterminantes dans sa capture.

« Le drone civil peut être une arme psychologique pour les jihadistes » (expert)

Olivier Fourt, journaliste spécialisé en défense, évalue pour APA les menaces liées à l’utilisation du drone par les groupes armés non étatiques pour mener des attaques.Qu’est-ce qui explique l’engouement des groupes armés non étatiques pour les drones ?

La menace des drones « grand public » provenant du secteur civil est identifiée depuis près d’une dizaine d’années en Europe. Comme on l’a vu en Syrie ou en Irak, ces drones, dont les plus courants sont les DJI d’origine chinoise, sont très accessibles, car en vente libre sur Internet, via des sites en ligne comme Amazon. Pour quelques centaines de dollars, vous pouvez acheter une petite machine fiable et facile à utiliser. Les prix augmentent ensuite en fonction de la charge utile que vous souhaitez monter. 

La prise en main est aisée. De très nombreux tutoriels sur Internet permettent de se perfectionner, tant dans le pilotage que sur les aspects techniques. Les modifications aussi sont assez aisées, et l’usage de ces machines de loisir peut effectivement être détourné pour en faire un drone d’attaque capable de larguer à la verticale une petite charge. Au début, il s’agissait souvent de grenades de 40mm sur lesquelles avait été monté un petit empennage en matière plastique afin de stabiliser la chute du projectile et donc gagner en précision. 

Cela dit,  dans certains pays, il sera plus facile de trouver des explosifs que d’acheter un drone sur Internet, et se le faire livrer. La question de l’accès aux systèmes est importante, surtout pour les modules les plus pointus. Le fait que ces drones viennent de la gamme civile « grand public» permet toutefois  de « brouiller les cartes ». Il n’est pas interdit de posséder un drone en Europe et de l’employer dans certaines conditions. On peut donc  imaginer un transfert de ces outils à travers le Sahel par exemple, des zones ou leurs achats sont relativement aisés vers les zones de conflit plus isolées. Mais aussi des achats directs par des compagnies locales présentant à priori des garanties, en vue d’un détournement ultérieur. 

Les douanes et le renseignement ont un rôle important à jouer pour empêcher la prolifération de ces engins. En Europe, le drone civil n’est pas considéré comme une arme, même s’il peut en devenir une. Le drone peut-être aussi employé pour effectuer des vols de reconnaissances, ou à des fins de propagande. En réalité, c’est même son utilisation première aux mains d’un groupe armé. Il peut aussi être une arme« psychologique » avec des survols que l’on pourrait qualifier de harcèlement, destinés à fatiguer les sentinelles qui devront maintenir un niveau d’alerte élevé dans la durée.

Ces drones constituent-ils une menace pour les pays africains qui font face à une insurrection jihadiste ?

Oui ! Ils sont des outils de « techno-guérillas », c’est-à-dire l’utilisation de moyens techniquement assez évolués (mais à bas coût), en s’inscrivant dans un schéma insurrectionnel. Le problème, c’est que les groupes terroristes vont souvent plus vite que les Etats pour tirer profit des nouvelles technologies. Au Moyen Orient, l’utilisation des petits drones armés et/ou suicides par l’Etat islamique a révolutionné le combat en ville. Les miliciens jihadistes ont su l’intégrer dans la manœuvre d’infanterie et ces armes, alors  d’un type nouveau, étaient redoutées par le contre-terrorisme irakien. 

Ce n’est pas une « arme miracle », mais le mini-drone permet  beaucoup de choses s’il est bien employé. En Ukraine, des drones quadricoptères  de la gamme commerciale ont également refait leur apparition, pour aller voir de « l’autre côté » d’une ligne d’arbres ou derrière un immeuble. L’extraction de coordonnées GPS ou la désignation d’objectifs sont également possibles en fonction des optiques et capteurs emportés. Tout est question de prix, d’encombrement et de masse. 

La qualité des images diffusées et leur «distribution »  aux bons acteurs sur le terrain sans trop dégrader les données sont également très importantes pour une véritable utilisation sur un champ de bataille. Les Ukrainiens utilisent beaucoup de minidrones civils pour faire du « targeting » tactique, mais de jour essentiellement. Donc les drones civils aux mains d’un GAT constituent « un plus » pour ses mouvements, j’insiste là encore,  sur l’effet psychologique que pourrait  aussi avoir un « raid » de plusieurs drones (sans parler d’attaques en essaims) ou même de simples survols répétés si les Etats ne sont pas capables d’y mettre fin.

Quelle devrait être l’attitude des Etats pour minimiser ce risque ?

Les parades existent et sont connues. En Afrique, sur le papier, l’achat et l’usage de drones sont beaucoup plus encadrés qu’en Europe. Les législations en la matière sont assez restrictives, ce qui fait peser une contrainte importante sur les utilisateurs professionnels de drones civils dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de la cartographie, de la photographie… 

Certaines zones, comme les sites militaires, sont interdits de survol, mais en principe cela s’applique à toutes formes d’aéronefs, drones y compris. Enfin, la lutte anti-drones s’organise, avec des moyens rudimentaires comme le guet à portée visuelle suivi de la destruction par armes à feu, ou des solutions plus sophistiquées permettant l’alerte (avec souvent des délais très brefs), le brouillage (occasionnel ou permanent) et/ou la neutralisation. 

Rappelons qu’il s’agit de drones civils qui ne sont pas « durcis » et dont les fréquences sont connues de tous. Mais même  sur un drone de loisir, certains modes de vols autonomes peuvent compliquer l’interception du mobile. Couper la liaison-sol peut s’avérer insuffisant. 

Il faut souligner à ce niveau, que si la destruction physique de la machine peut permettre de parer une attaque, l’exploitation des données ou des traces contenues dans le drone ainsi que son « tracking » du vol peuvent conduire à la récupération des précieux indices afin de remonter jusqu’aux utilisateurs. 

Toutefois, il s’agit là d’un travail qui s’apparente davantage à de la police scientifique qu’à de la défense aérienne.

Conflit au Tigré : le patron de l’OMS se désole de la reprise des hostilités

Dr Tedros Ghebreyesus regrette l’apathie de la communauté internationale face à la guerre dans son pays.Originaire du Tigré, Dr Tedros Ghebreyesus n’en peut plus de rester sans nouvelles de certains de ses proches. Dans un entretien avec des journalistes, le Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a affirmé que ses tentatives d’envoyer de l’argent à des membres de sa famille ont échoué dans une région quasiment coupée du reste du monde.

Addis-Abeba nie avoir saboté les lignes de communication et rejette la faute aux rebelles du Front de libération du peuple de Tigré (TPLF). En tout cas, l’ancien ministre de la Santé et des Affaires étrangères de l’Éthiopie ne sait pas si certains de ses proches sont morts ou toujours vivants depuis l’éclatement du conflit en novembre 2020.

« Malade d’inquiétude », Dr Tedros Ghebreyesus l’est d’autant plus que les combats ont repris de plus belle après une trêve conclue en mars dernier. C’est la raison pour laquelle il ne comprend pas pourquoi la communauté internationale n’agit pas alors que son pays est ravagé.

Pourtant, la guerre en Ukraine bénéficie d’une attention toute particulière. La raison de cette indifférence « est peut-être la couleur de la peau des habitants du Tigré », a déclaré le patron de l’OMS. Dr Tedros Ghebreyesus a été accusé de soutenir les rebelles du TPLF en achetant des armes. Une allégation qu’il continue de nier en bloc.

Guerre en Ukraine : l’Afrique du Sud réaffirme sa position

Accusé d’être neutre dans le conflit opposant l’Ukraine à la Russie, Pretoria réitère sa détestation de la guerre.C’est Naledi Pandor, ministre des Relations internationales et de la Coopération, qui est montée au créneau pour écarter la thèse de la neutralité de l’Afrique du Sud dans le conflit ukrainien notamment entretenue par des opposants politiques dans la nation arc-en-ciel.

« Nous ne sommes pas neutres. Nous détestons la guerre. Nous pensons qu’elle fait beaucoup de mal. Nous ne soutenons pas l’invasion d’un pays par un autre », a déclaré Naledi Pandor hier jeudi lors d’une session de questions-réponses au Conseil national des provinces.

Selon la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, son pays a toujours été « clair » au sujet de la guerre entre la Russie et l’Ukraine : « Nous pensons qu’il devrait y avoir des négociations. Nous pensons que les Nations Unies doivent jouer un rôle clé dans un tel processus. Ce n’est pas de la neutralité ».

Le conflit ukrainien est entré dans son 6e mois. Les troupes russes ont lancé les hostilités aux premières heures du 24 février dernier.

Ethiopie : reprise de la guerre au Tigré

Addis-Abeba accuse le TPLF d’avoir lancé de nouvelles attaques contre différentes positions de l’armée régulière.Un vent de guerre souffle à nouveau dans la région du Tigré, en Ethiopie, alors que les troupes fédérales et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) se livrent à un massacre, suscitant des appels de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations unies (Onu) pour une désescalade.

Les préoccupations exprimées par le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, et par le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, au sujet du carnage résultant de la reprise des hostilités, semblent être ignorées par les belligérants qui poursuivent le conflit avec une vigueur renouvelée après une accalmie malaisée et de courte durée.

« Le président appelle fermement à la cessation immédiate des hostilités et exhorte les parties à reprendre les pourparlers pour rechercher une solution pacifique », a déclaré l’UA dans un communiqué publié mercredi soir.

M. Faki a réitéré l’engagement de l’UA à travailler avec les parties pour soutenir un processus politique consensuel dans l’intérêt du pays.

Cependant, les deux parties semblent loin d’écouter et échangent plutôt des accusations de violation de la trêve, qui a vu les hostilités s’arrêter de manière inquiétante.

Le gouvernement éthiopien a accusé les rebelles du TPLF d’avoir repris les hostilités en lançant de nouvelles attaques sur différentes positions du front oriental tôt mercredi, notamment à Bisober, Zobil et Tekulesh.

Il a déclaré que le mouvement rebelle démontre sa position belliqueuse contre toute propension à un processus qui assurerait une paix durable.

Le TPLF, quant à lui, a accusé les forces fédérales de cibler ses troupes, une accusation rejetée par Addis-Abeba qui l’a décrite comme un prétexte des rebelles « pour poursuivre leur comportement belliciste ».

Dans un contexte de détérioration des niveaux de malnutrition, l’Éthiopie connaît actuellement la pire sécheresse depuis 40 ans, et 17 millions de personnes sont visées par l’aide humanitaire, selon le porte-parole de l’Onu.

L’acheminement de l’aide humanitaire vers la région du Tigré n’a repris que récemment, après que le gouvernement fédéral et le TPLF ont convenu d’une cessation conditionnelle des hostilités, qui permettrait d’acheminer sans entrave les secours aux personnes déplacées prises au piège des combats.

Depuis le début des hostilités, l’armée de l’air éthiopienne a affirmé que ses troupes avaient abattu un avion qui était entré dans le pays depuis l’espace aérien soudanais et qui aurait transporté des armes à destination des rebelles.

Le TPLF et Khartoum, avec qui Addis-Abeba entretient des relations difficiles depuis un conflit frontalier l’année dernière, n’ont pas fait de commentaires.

Lutte contre le jihadisme : le Burkina et le Niger font bloc

Les ministres de la Défense des deux pays ainsi que leurs proches collaborateurs ont récemment eu une séance de travail à Ouagadougou, la capitale burkinabè.Lundi dernier, Alkassoum Indattou, le ministre nigérien de la Défense s’est rendu au Burkina pour y rencontrer notamment son homologue, le Général Barthélémy Simporé. Une visite placée sous le sceau de la lutte contre le terrorisme au Sahel.

« Nous avons fait le tour de la situation sécuritaire dans nos deux pays (et analysé) les conditions dans lesquelles nos différentes forces sont en train de travailler », a indiqué Alkassoum Indattou. L’objectif, a expliqué le ministre de la Défense du Niger, était d’imaginer « ensemble les solutions qui pourraient nous permettre de reprendre le contrôle de la situation et de sécuriser nos populations ».

Par conséquent, le Burkina et le Niger, « au-delà des opérations ponctuelles, envisagent de mener (conjointement) des opérations régulières et permanentes sur le terrain pour permettre à nos forces armées d’occuper et de prendre le contrôle du terrain pour qu’on ne puisse pas laisser un seul centimètre aux terroristes », a déclaré M. Indattou.

Suite à leur séance de travail, les deux ministres de la Défense ont été reçus en audience par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le président de transition du Burkina Faso, pour faire le point.

« Il nous a encouragés par rapport à ce travail et nous a apporté tout son soutien, comme le président du Niger l’a fait, pour aboutir à des résultats palpables », a soutenu Alkassoum Indattou. Le Burkina et le Niger sont tombés d’accord sur la nécessité d’agir ensemble à travers le renforcement de leur coopération dans le domaine de la défense. Un accord de coopération militaire va ainsi permettre de multiplier les opérations conjointes sur le terrain.

Les deux pays souhaitent enfin revoir leur coopération avec le Mali pour une meilleure synergie d’actions, mais aussi travailler avec le Bénin pour plus de résultats probants au niveau des frontières.

Mali : le 2e Bataillon des Casques bleus ivoiriens déployé à Tombouctou

Le deuxième Bataillon des Casques bleus ivoiriens, intervenant dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), a été déployé à Tombouctou, selon une note de l’armée ivoirienne, publiée mardi.« Le deuxième Bataillon projetable des forces armées de Côte d’Ivoire a achevé la semaine dernière son déploiement à Tombouctou dans le cadre de la Minusma », annonce l’Etat-major général des armées ivoiriennes, indiquant que ces Casques bleus viennent en relève de leurs prédécesseurs du Bataillon pilote projetable qui ont totalisé entre 18 et 30 mois en terre malienne. L’opération de déploiement s’est déroulée les 19, 20 et 21 août 2022.

Avec ce déploiement, c’est désormais un contingent au grand complet qui va commencer son mandat huit mois après l’arrivée de ses 225 précurseurs présents à Tombouctou depuis le 6 janvier 2022.

Le Bataillon autonome des forces armées de Côte d’Ivoire est désormais constitué. Et ce, après cet épisode de huit mois qui a vu cette unité scindée en deux, et le déploiement début janvier des 225 premiers soldats qui devaient être rejoints deux semaines plus tard par 425 autres restants.

La relève de ces Casques bleus ivoiriens aura donné à voir un véritable ballet aérien trois jours durant. Tout a commencé le jeudi 18 août 2022 au cantonnement de AK Camp par l’adresse du chef d’Etat-major général des armées, le général Lassina Doumbia, aux soldats.

Le général Lassina Doumbia a dit son soulagement de voir enfin cette relève s’effectuer après plusieurs reports, réitérant ses propos galvaniseurs, tenus sur ce même lieu la veille de la date initiale annoncée de déploiement du contingent, le 24 janvier 2022.

Il a ensuite exprimé toute sa confiance dans la capacité du bataillon à exécuter la mission, tout en évoquant avec cette troupe, les conditions particulières de ce déploiement, notamment, la situation des 49 soldats de la NSE 8.

« Vous devez rester des soldats ivoiriens, c’est-à-dire ceux qui ont une parfaite connaissance de la mission et qui savent l’exécuter avec professionnalisme. Vous devez porter encore plus haut, cette renommée acquise durement en mission extérieure et qui est reconnue dans les instances onusiennes », a-t-il déclaré.

« Mais surtout, vous devrez faire preuve d’élévation sur les contingences du moment et rester concentré sur votre mission. Au Mali, vos faits et gestes seront certainement observés tout comme votre attitude », a-t-il conseillé.

Evoquant les nouvelles dispositions réglementant l’exploitation par la MINUSMA de l’espace aérien malien, il a recommandé le professionnalisme aux soldats, faisant savoir que « les appuis aériens ne viendront certainement pas quand ils seront le plus attendus ».

« Vous ne devrez compter que sur vous-mêmes en cas de coup dur. Si cela advenait, sachez que vous avez été mieux formés que l’ennemi. Il s’agira seulement d’appliquer vos actes réflexes et élémentaires », a-t-il poursuivi.

Au lendemain de cette adresse, un Boeing 737 est posé à Abidjan, et 71 soldats y ont pris place pour rallier directement Tombouctou où les attendaient 71 de leurs prédécesseurs du Bataillon pilote projetable impatients de regagner leur pays au terme de cette mission.

Ce sont, au total, six rotations que l’appareil effectuera pour acheminer la totalité des 425 Casques bleus montants. Avec cette relève, le bataillon pourra effectuer les missions de son mandat au nombre desquelles le contrôle de positions avancées dans le fuseau Ouest.

Le bataillon a également pour mission les patrouilles de sécurisation et des escortes de convois de ravitaillement. Le deuxième « CIV-Batt » est fort de 650 soldats au nombre desquels 56 officiers. Il compte 25 femmes et est déployé pour un engagement de 12 mois à Tombouctou dans le Nord-Ouest du Mali.

Ce déploiement intervient après que 49 militaires ivoiriens, considérés comme des « mercenaires », ont été inculpés et déférés au Mali. Selon l’Etat ivoirien, ces soldats font partie des Éléments nationaux de soutien (NSE) et constituent le 8e détachement.

Somalie : le bilan de l’attaque terroriste d’un hôtel s’alourdit

Le bilan de l’attaque terroriste d’hôtel Hayat à Mogadiscio, la capitale somalienne, est passé à 20 mortsL’attaque survenue dans la nuit de vendredi à samedi avait causé un bilan provisoire de 13 morts vendredi soir. Elle est attribuée à des militants du groupe extrémiste al- Chabab qui ont des liens avec Al-Qaïda.

Selon plusieurs témoins, l’attaque a commencé par des explosions à l’extérieur de l’hôtel s’est poursuivie par un échange de tirs avec les forces de sécurité dans l’enceinte de l’établissement.

Le porte-parole de la police somalienne, Abdifatah Adan Hassan, a déclaré à la presse que l’explosion avait été causée par un kamikaze.

Les forces somaliennes tentaient toujours de mettre fin au siège de l’hôtel près de vingt-quatre heures après le début de l’attaque.

Des coups de feu pouvaient encore être entendus samedi soir alors que les forces de sécurité tentaient de contenir les derniers hommes armés qui se seraient retranchés au dernier étage de l’hôtel.

L’attaque est revendiquée par le groupe islamiste lié à Al-Qaida, les Chabab qui mène depuis quinze ans une insurrection contre le gouvernement fédéral somalien.

Tchad: lancement du dialogue national inclusif sans le Fact

Plusieurs fois repoussé, le dialogue national inclusif souverain s’est ouvert ce samedi 20 août au Tchad en présence de plusieurs figures politico-militaires.Le dialogue national inclusif tchadien devrait aboutir à l’organisation d’élections démocratiques pour le retour des civils au pouvoir. Pendant trois semaines au palais de N’Djamena, la capitale, quelque 1400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et du Conseil militaire de transition (CMT) vont entamer des discussions sur la réforme des institutions et une nouvelle Constitution. A travers différentes commissions, ils évoqueront aussi les questions liées à la paix et des libertés fondamentales avant de soumettre leurs propositions à un référendum.

Cette grande concertation entre les acteurs politico-militaires du Tchad, a été longtemps voulu par Mahamat Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir en avril 2021 à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) après la mort de son père Idriss Déby, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant trente ans. Pour lui, ce dialogue avec l’opposition doit permettre le retour du pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois.

Plusieurs chefs de groupes rebelles sont arrivés à N’Djamena ces derniers jours. Ils sont des dizaines de leaders, tous signataires de l’accord de paix conclu en début de semaine dernière à Doha au Qatar. Il s’agit entre autres de Mahamat Nouri et Timan Erdimi, deux figures de la rébellion tchadienne rentrées jeudi dans la capitale après plus de quinze ans d’exil. Ils ont été accueillis à l’aéroport par une foule de proches et de sympathisants. Tous deux appellent à un vrai dialogue qui instaurera définitivement la paix dans le pays.

Toutefois, le dialogue se tient en l’absence du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), l’un des principaux groupes rebelles à l’origine de l’offensive qui a coûté la vie à l’ancien président tchadien Idriss Déby. Non signataire de l’accord de Doha, le Fact avait laissé entendre qu’il ne participera pas à ce dialogue « biaisé d’avance ».

Malgré tout, Mahamat Idriss Déby Itno avait lancé mercredi 10 août, à la veille du 62e anniversaire de l’accession du Tchad à la souveraineté internationale, un nouvel appel aux groupes « politico-militaires, encore sceptiques, à reconsidérer leur position » sur le dialogue national inclusif souverain.

« Aujourd’hui, plus que jamais, nous serons face à notre responsabilité devant l’histoire. La responsabilité de parler de questions longtemps évitées ou considérées comme taboues. La responsabilité de prendre des décisions difficiles pour enfin écrire ensemble la plus belle page de l’histoire du Tchad. Je lance, une fois de plus, un sincère appel à l’endroit de nos frères politico-militaires, encore sceptiques, à reconsidérer leur position, en vue de saisir cette opportunité historique d’un nouveau départ pour notre cher et beau pays », invite le jeune général.

Bamako promet « plus de succès » après le départ de Barkhane

Pour le gouvernement de transition malien, la force française Barkhane était un frein dans la reconquête d’une grande partie du territoire des mains des groupes jihadistes.Une nouvelle ère pour l’armée malienne ? Cinq jours après la fin du processus de retrait de la force française Barkhane du Mali, les autorités de la transition ne s’inquiètent pas sur les conséquences de la lutte contre les groupes terroristes qui occupent une grande partie du pays depuis plusieurs années. Selon Bamako, Paris a longtemps constitué un obstacle pour les militaires maliens sur le terrain jihadiste.

« Le gouvernement de la transition prend acte de ce retrait définitif de la force Barkhane et rassure la population malienne que grâce à la montée en puissance des vaillantes Forces Armées Maliennes (FAMa), plus de succès seront engrangés contre les groupes terroristes, la sécurité des populations sera considérablement améliorée et les biens ne faibliront point », a indiqué le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole, dans un communiqué reçu à APA samedi.

Le gouvernement malien « souligne que la détérioration de la situation sécuritaire au Mali et dans le Sahel est une conséquence immédiate de l’intervention de la France et ses alliés en Libye ». Bamako réitère ainsi les accusations formulées mercredi contre Paris en saisissant le Conseil de sécurité des Nations unies. 

Le chef de la diplomatie malienne avait dénoncé les violations de l’espace aérien de son pays par la France. Il affirme détenir des preuves de soutien en « armes » et en « renseignements » de Paris aux groupes terroristes opérant au Mali, et plus généralement dans la région sahélienne.

La France n’a pas tardé à réagir, rejetant les accusations portées par le Mali dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies. « La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l’ensemble de la planète », a indiqué sur Twitter l’ambassade de France au Mali, rappelant que 53 soldats français étaient morts dans ce pays au cours des neuf dernières années. 

« C’est particulièrement insultant de voir que l’on puisse penser qu’on alimente des terroristes », a noté de son côté le général Bruno Baratz, le commandant de la force française Barkhane, redéployée aujourd’hui au Niger, voisin du Mali.

Malgré la brouille avec la France, le gouvernement de transition malien « réitère sa disponibilité à coopérer avec tous les Etats du monde en vue de juguler la menace terroriste, à condition que cette relation s’inscrive dans le (…) respect de la souveraineté du Mali », le respect de ses « choix stratégiques opérés » et « la défense des intérêts du peuple malien dans les décisions prises ».

Bamako accuse Paris de soutenir les jihadistes et saisit les Nations Unies

Le Mali affirme détenir des preuves d’une assistance de la France aux groupes terroristes opérant sur son territoire.Le bras de fer diplomatique s’intensifie. Deux jours après la fin du processus de retrait de la force française Barkhane du Mali, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a adressé une lettre au Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (Onu) pour dénoncer des violations de l’espace aérien de son pays.

Le chef de la diplomatie malienne a également accusé l’armée française de soutenir les groupes jihadistes actifs au Mali et plus généralement au Sahel. « Le gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions », affirme M. Diop dans la missive datée du 15 août, jour où les soldats français de Barkhane ont annoncé leur retrait définitif du territoire malien.

Depuis début 2022, les autorités de transition maliennes indiquent avoir documenté « plus de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, opérés par les forces françaises sous différentes formes ».

Il s’agit de « drones, d’hélicoptères ou d’avions de chasse » qui auraient survolé le Mali « sans autorisation ». Dès lors, le ministre malien des Affaires étrangères a dénoncé des « activités d’espionnage » et de « subversion » à travers la publication d’images collectées illégalement et « montrant des civils tués » en avril dernier à Gossi (Nord), non loin d’une base rétrocédée à l’armée malienne par les militaires français.

« Les résultats de l’enquête judiciaire menée par les services compétents du Mali établissent que les corps y avaient été déposés bien avant l’arrivée des forces maliennes à Gossi », a expliqué Abdoulaye Diop. De son côté, Paris affirmait avoir filmé des hommes blancs en treillis, présentés comme des mercenaires du groupe russe Wagner, en train d’enterrer des corps à proximité de la base de Gossi.

La réaction de Paris attendue

Concernant les nouvelles accusations du Mali, la France n’a pas encore réagi. Mais sa réponse ne devrait pas tarder compte tenu de la guerre diplomatique que se mènent l’ex-puissance coloniale et l’ancien Soudan français.

Le gouvernement du Mali a rappelé que c’est « en raison des suspicions des manœuvres de déstabilisation de la France (qu’il) s’est fermement opposé à la demande de soutien aérien de la France à la Minusma », la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali.

En fait, Bamako ne voulait pas que Paris, sous le couvert de la mission onusienne, mène « des opérations subversives visant à fragiliser davantage » la région du Sahel. Tout en demandant au Conseil de sécurité de l’Onu la tenue d’une « réunion d’urgence sur ces questions », le Mali se réserve « le droit de faire usage de la légitime défense » en cas de « persistance » par la France « dans cette posture qui porte atteinte à (sa) stabilité et à (sa) sécurité ».

Présente militairement au Mali depuis près d’une décennie pour combattre le jihadisme, la France est entrée en conflit avec la junte au pouvoir. Qualifiés d’« illégitimes », les auteurs du coup d’Etat contre le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 sont accusés par le président Emmanuel Macron d’avoir favorisé l’arrivée de Wagner, groupe de mercenaires russes. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé Paris à ordonner le retrait de la force Barkhane en février dernier.

Pourparlers tchadiens : le Fact boude l’Accord de Doha

Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), responsable de la mort au front d’Idriss Déby Itno, a quitté la table des négociations parce que le texte signé au Qatar « ne prend pas en compte (ses) revendications ».Ce lundi 8 août, le fils d’Idriss Déby Itno, Mahamat, actuellement chef de la junte qui dirige le Tchad, s’est entendu avec 42 groupes rebelles à Doha (Qatar) pour asseoir les bases du dialogue national prévu le 20 août prochain à N’Djamena et qui doit aboutir à l’organisation des élections.

L’accord, sanctionnant cinq mois de négociations sous l’égide du Qatar, prévoit notamment un cessez-le-feu permanent, la libération des prisonniers de guerre, l’engagement du Conseil national de transition à ne pas mener d’opérations militaires ou policières contre les groupes signataires sur le territoire tchadien ou dans les pays voisins et une entente sur la nécessité de désarmer les groupes rebelles et de les intégrer dans l’armée.

Mais cinq factions rebelles, dont la plus connue est le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), ont refusé de parapher l’Accord de Doha. « Ce rejet est lié à la non prise en compte de nos revendications qui sont entre autres la parité des délégués au Dialogue national inclusif et souverain (Dnis), la mise en place d’un nouveau Comité du dialogue national inclusif (Codni), la libération des prisonniers à compter de la signature de l’accord, la modification de la charte
de la transition », a déclaré ce week-end Issa Ahmat, le porte-parole du Fact qui reste néanmoins « disponible pour négocier et résoudre la question tchadienne par le dialogue ».

Ce groupe a tué Idriss Déby Itno en avril 2021 dans des combats à l’arme lourde dans le Nord du Tchad. Le président avait endossé son costume de maréchal dans le but de guider l’armée face aux colonnes rebelles parties de la Libye voisine pour marcher sur N’Djamena.

Mali : des regrets après le départ d’employés de l’ambassade des USA

Une partie du personnel de l’ambassade des États-Unis au Mali est rentrée à cause des attaques jihadistes à Bamako et dans d’autres centres urbains du pays.Pour le gouvernement malien de transition, ce n’est clairement pas un bon message envoyé aux groupes jihadistes. « Nous regrettons la décision souveraine des autorités américaines de diminuer leur présence de 25 %. J’ai eu des échanges très francs, très directs avec l’ambassadeur américain », a réagi Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères du Mali.

Le patron de la diplomatie malienne s’est exprimé, hier vendredi, à l’occasion d’une conférence de presse conjointe avec le Secrétaire Général de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), Hissein Brahim Taha, en visite officielle au Mali du 4 au 6 août.

« À Paris, quand le Bataclan a été attaqué, nos ambassadeurs n’ont pas fui. Quand New York a été attaqué, ils n’ont pas fui. Mais pourquoi quand ça se passe chez nous, on dit que c’est à 15 kilomètres de Bamako, il faut qu’on parte », a fustigé M. Diop. De son côté, le département d’Etat américain affirme que « l’ambassade continue d’avoir une capacité limitée pour fournir une aide d’urgence » à ses ressortissants.

Le 21 juillet dernier, la ville garnison de Kati, à l’entrée de Bamako, a été la cible d’une attaque aux véhicules piégés menée par la Katiba Macina du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

Selon un bilan de l’État-major général des armées maliennes, un soldat a perdu la vie lors de cette offensive qualifiée d’audacieuse par plusieurs observateurs de l’insurrection jihadiste que traverse le Mali depuis une décennie.

« Quand des kamikazes se lèvent, ils renoncent à leur vie. Ils peuvent donc frapper partout. Si les terroristes décident, ils vont le faire », a expliqué le ministre malien des Affaires étrangères.

À Kati, s’est félicité Abdoulaye Diop, la riposte des Forces armées maliennes a été « immédiate, vigoureuse et décisive » car « l’essentiel des suspects ont été arrêtés » avec le concours de la population.

Sénégal: Macky Sall tient son accord de paix en Casamance

Le document signé entre la rébellion et le gouvernement sénégalais reste pour l’heure confidentiel.Lorsqu’il était en campagne pour un second mandat en 2019, Macky Sall ne ratait pas une occasion pour dire qu’une de ses principales priorités était la « paix définitive » en Casamance. Cette riche région méridionale du Sénégal en proie depuis 1982 à une interminable rébellion, qu’aucun gouvernement sénégalais n’a jusqu’ici réussi à pacifier, malgré la signature de plusieurs accords de paix, tous mort-nés ou presque. 

En annonçant jeudi 4 août, qu’il « salue l’accord de paix et de dépôt des armes » signé à Bissau  entre le Sénégal et le comité provisoire des ailes politiques et combattantes du MFDC, (Mouvement des forces démocratiques de la Casamance, la rébellion), le quatrième président du Sénégal semble croire à ses chances d’être celui qui aura, enfin, réussi à taire cette cette rébellion sans fin qui fait de la crise en Casamance un des plus vieux conflits civils en Afrique. 

Conclu grâce aux bons offices du chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, que le président sénégalais a tenu à remercier pour sa « médiation », ce nouvel accord pour le retour de la paix en Casamance a été signé par un des chefs du MFDC, César Atoute Badiate, et un émissaire du gouvernement Sénégalais.

«Vous êtes entrés dans le maquis quand j’avais 10 ans. Aujourd’hui, j’en ai 50. Je crois que ça suffit maintenant. Combien de personnes sont mortes, mutilées ou ont quitté leur village? Nous allons vous accompagner dans la recherche de la paix», a promis  le chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, qui s’est déclaré « garant de cet accord », en s’adressant aux chef rebelle Atoute Badiate.

Le contenu du document signé entre le chef rebelle et l’émissaire sénégalais n’a pas encore été dévoilé.  

Lancé le 26 décembre 1982, lorsque des militants du MFDC, avaient tenté de remplacer la drapeau sénégalais qui flottait à la gouvernance a Zinguichor par un drapeau blanc, le conflit en Casamance a jusqu’ici causé plusieurs milliers de morts et de déplacés.

Malgré des épisodes extrêmement violents, le conflit est resté en grande partie contenu à un nouveau assez bas évitant qu’il se transforme en une guère facile majeure.  

Une offensive massive de l’armée sénégalaise lancée à partir de janvier 2021, aurait nettement affaibli les rebelles et contraint une partie importante de leurs chefs à entrer en négociation avec le gouvernement du Sénégal, selon plusieurs experts. 

Les rebelles que les autorités et plusieurs organisations internationales accusent de se financer en grande partie par le trafic de bois et de cannabis, ont souvent été appuyés par la Gambie ou le Guinée-Bissau, où les pouvoirs ont souvent entretenu des rapports compliqués avec le Sénégal. 

Ancienne possession portugaise pendant plusieurs siècles avant de passer sous controle français, puis rattaché à la colonie du Sénégal en 1888, la Casamance est adossée à la Guinée-Bissau et presque coupée du reste du Sénégal par la Gambie, ce long petit bout de terre anciennement britannique qui aujourd’hui coupe le Sénégal en deux. 

Législatives : au Sénégal, percée de l’opposition face à Macky Sall en passe de conserver la majorité

Le président de la Commission nationale de recensement des votes, a fait face à la presse jeudi soir dans la capitale.Les résultats provisoires des élections législatives du 31 juillet dernier, après quatre jours d’attente, sont enfin tombés. Ciré Aly Ba, le président de la Commission nationale de recensement des votes, a mis fin au suspense à la Cour d’appel de Dakar.

Ainsi, trois coalitions sur les huit engagées se détachent : 1.518.137 voix pour Benno Bokk Yakaar (mouvance présidentielle), 1.071.139 suffrages pour Yewwi Askan Wi (opposition) et 471.517 voix pour Wallu Sénégal (opposition).

La coalition Les Serviteurs/MPR a obtenu 56.303 suffrages, Aar Sénégal a recueilli 52.173 voix, Bokk Gis-Gis/Liggeey a récolté 44.862 suffrages, Natangué Askan Wi  a acquis 25.833 voix et Bunt Bi a eu 20.922 suffrages.

Au Sénégal, le scrutin législatif est majoritaire dans les départements. En d’autres termes, la formation politique qui s’impose, quel que soit l’écart, remporte tous les sièges en jeu. Partant de là, 57 sièges sont attribués à Benno Book Yakaar, 39 à Yewwi Askan Wi et 16 à Wallu Sénégal.

Les Législatives sénégalaises sont également proportionnelles au plan national. Cette année, le quotient est de 61.526 électeurs. Le calcul effectué par la Commission nationale de recensement des votes octroie 25 députés supplémentaires à Benno Book Yakaar, 17 à Yewwi Askan Wi et 8 à Wallu Sénégal.

Les Serviteurs/MPR, Aar Sénégal  et  Bokk Gis-Gis/Liggeey sont chacune récompensées d’un seul siège. Par contre, Natangué Askan Wi et Bunt Bi sortent bredouilles de ces élections.

Globalement, Benno Book Yakaar est créditée de 82 sièges, 56 pour Yewwi Askan Wi, 24 pour Wallu Sénégal, 1 pour Les Serviteurs/MPR, 1 pour AAR-Sénégal et 1 Bokk Gis-Gis/Liggeey. L’Assemblée nationale du Sénégal compte 165 députés. Une majorité s’acquiert avec au moins 83 députés.  

Pour ces Législatives, le nombre d’inscrits sur les listes est de 7.036.466 électeurs et  3.281.583 d’entre eux ont accompli leur devoir civique. Soit un taux de participation de 46,64 %. Si l’on considère que 20.697 bulletins nuls ont été dénombrés, 3.260.886 suffrages ont donc valablement été exprimés.

Jihadisme: Quand un ex leader d’Al Qaida raconte Al-Zawahiri

A croire ce que l’on sait de sa biographie, ce fils d’une famille de la bourgeoisie lettrée d’Egypte, né en 1951, avait très tôt choisi la trajectoire qui devait le mener sur la voie de la violence jihadiste.C’est une histoire peu connue du grand public, mais qui dévoile, à bien des égards, certains traits profonds de la personnalité d’Ayman Al-Zawahiri, l’émir central de l’organisation jihadiste Al Qaida dont la mort a été annoncée lundi 1er août par le président américain Joe Biden. 

C’était au milieu des années 1990, quand le Soudan du président Omar Hassan Al Bachir et de l”idéologue islamiste Hassan Al Tourabi offrait le gîte et le couvert, a tout ce que la planète, ou presque, comptait comme organisations jihadistes.

Ni Oussama Ben Laden, ni Al Qaida, l’organisation qu’il venait de mettre sur pied quelques années en Afghanistan où il s’était engagé pour chasser de ce pays musulman l’armée de l’Union soviétique communiste, n’étaient alors considérés comme officiellement terroristes. Seuls quelques-uns des militants islamistes, pour la plupart d’origine arabe, étaient, à l’époque, inscrits sur des listes de personnes recherchées dans leurs propres pays.. 

Ayman Al-Zawahiri, qui n’avait pas encore rallié formellement l’organisation de Ben Laden, avec son groupe du Jihad islamique égyptien (JIE), était parmi eux. Mais rien ne pouvait alors l’inquiéter tant qu’il était encore dans son refuge soudanais. 

Le duo Al Bachir-Tourabi avaient transformé Khartoum en une Mecque ouverte pour tous les islamistes, qu’ils soient convaincus ou de circonstance, comme le célèbre terroriste tiers-mondiste d’origine vénézuélienne, Carlos, longtemps en fuite, finalement livré en 1994 à la France. Et l’Egyptien avait un atout personnel qui devait lui faciliter largement le séjour au Soudan: son immense ascendant au sein de la galaxie islamiste mondiale, y compris sur les deux hommes forts de Khartoum.

 

Mais un fait, à priori, banal, mais finalement triste, cruel et sordide, mélangeant, mœurs, espionnage et sang, où l’ancien chirurgien des hôpitaux du Caire est l’acteur principal, va révéler la personnalité singulière de l’Egyptien, y compris auprès des soudanais et Ben Laden lui-même. 

 

« C’était en 1994. A l’époque beaucoup de groupes jihadistes avaient suivi Ben Laden et Al Qaïda au Soudan sans intégrer notre organisation » raconte Abou Hafs Al Mouritani, longtemps principal conseiller spirituel de Ben Laden et président de l’instance judiciaire d’Al Qaida, le Comité de la Charia.  

“Malgré leur autonomie, tous ces groupes collaboraient avec nous de manière très étroite et presque quotidienne. En plus d’Al Qaida, il y avait surtout les Égyptiens de la Gamaa Al Islamiya et du Jihad islamique que dirigeait Ayman Al-Zawahir », se souvient le Mauritanien. 

« Ce dernier et son groupe avaient arrêté deux adolescents égyptiens à Khartoum pour espionnage. L’un des garçons était le fils d’un haut dirigeant du Jihad islamique, donc proche de Zawahiri. L’autre était le fils d’un comptable dans une des sociétés de Ben Laden au Soudan  », poursuit Abou Hafs. 

« Je connaissais très bien leurs pères, ainsi qul’un des garçons. C’était un gamin brillant qui récitait même le Coran en entier. Les deux garçons avaient été approchés par un autre égyptien qui travaillait à l’ambassade d’Egypte au Soudan. Ils sont devenus très amis. Le trio se fréquentait régulièrement et avait pris l’habitude de se retrouver dans un appartement en ville. Le diplomate était en fait un agent de renseignement », détaille celui qui était alors le numéro 3 d’Al Qaida. 

Selon Abou Hafs, les jeunes garçons ne savaient rien des fonctions de leur compatriote. 

« L’espion égyptien avait réussi à les manipuler de manière diabolique. C’était de l’espionnage lourd. Il les avait convaincus de s’adonner avec lui à des jeux sexuels et il avait tout filmé dans le but de les soumettre à un chantage sordide. Les gamins devaient lui fournir toutes sortes d’informations qu’ils pouvaient avoir sur les jihadistes, sinon, il promettait d’envoyer le film aux chefs jihadistes », explique l’ancien haut responsable d’Al Qaida, aujourd’hui installé en Mauritanie, après une vingtaine d’années de clandestinité, émaillée par des séjours dans plusieurs pays, dont l’Iran où il s’était réfugié, avec d’autres jihadistes et leurs familles, au lendemain de l’invasion américaine de l’Afghanistan en réponse aux attaques du 11 septembre organisées par Al Qaida aux Etats-Unis.

« Zawahari et ses hommes avaient été alertés par les services soudanais des liens entre les gamins et le diplomate égyptien. Mais les Soudanais ne savaient pas les détails de ce que faisaient les enfants avec lui. Ils avaient juste informé le groupe d’Al-Zawahiri que le fils d’un des dirigeants de l’organisation fréquentait un diplomate égyptien » relate le Mauritanien.

« Al-Zawahiri avait alors ordonné l’arrestation des deux garçons. Interrogés séparément, ils avaient fait des aveux identiques: ils avaient fourni des informations à l’agent égyptien parce qu’il les menaçait de divulguer le film dans lequel ils s’adonnent avec lui à des pratiques homosexuelles. Al-Zawahiri avait fait juger les enfants pour trahison et les avait exécutés au cours d’un procès secret. Personne n’avait été informé. Pas même les familles. Je me souviens très bien du jour où l’un des pères avait appris la mort de son fils. On était à la mosquée pour prier quand le père de l’autre gamin était arrivé. Sans prendre la moindre précaution oratoire, il lui dit: “Tu as appris ce qu’ils ont fait à ton fils et au mien. Ils les ont exécutés”. L’homme a été si choqué que son visage a immédiatement changé de couleur, ses yeux ont rougi, sa bouche a séché et sa langue s’est bloquée. Il est sorti en courant de la mosquée, criant “criminels, criminels, ils les ont assassinés, ils ont assassiné mon fils”, s’attriste Abou Hafs. 

« le gouvernement soudanais a été très choqué et m’avait demandé mon avis sur cette histoire. Les familles des deux enfants aussi, en portant plainte auprès d’Al Qaida. Ben Laden m’avait alors demandé de faire une enquête sur cette histoire et ses conséquences d’un point de vue la charia. Je me suis rendu auprès des dirigeants du Jihad islamique, notamment Al-Zawahiri. Il a assumé son acte, en insistant sur le fait que les deux garçons avaient fait des aveux et que ces aveux étaient filmés. Il avait ensuite expliqué qu’ils avaient livré des informations qui mettaient en danger tous les jihadistes et qui avaient déjà causé les arrestations de certains d’entre eux. Zawahiri s’était aussi défendu en disant que si les jihadistes combattaient pour la Charia ils devaient commencer par se l’appliquer à eux-mêmes en premier. Or, les familles des deux garçons avaient soutenu que les enfants étaient mineurs et que la peine de mort ne s’applique pas sur les mineurs. Elles avaient ajouté aussi que le groupe d’Al-Zawahiri  n’avait pas le droit d’accuser et de juger en même temps. J’avais trouvé l’argument des familles juste. Zawahiri devait porter l’affaire devant un tribunal neutre et le procès devait être public. Je n’ai pas voulu prendre la responsabilité de me prononcer sur la légalité islamique ou pas de ces deux exécutions. J’ai proposé à tout le monde de remettre l’affaire entre les mains de juges soudanais. Les parties impliquées avaient toutes donné leur accord. Mais le Jihad islamique d’Al-Zawahiri n’était pas sincère dans son accord. Il n’avait pas voulu collaborer avec la justice soudanaise, se contentant de lui transmettre seulement le film des aveux présumés des deux garçons.  Le gouvernement soudanais était si en colère qu’il avait demandé aux personnes impliquées dans le jugement et l’exécution des deux garçons de quitter le pays. C’était le début de la fin de la lune de miel entre le régime soudanais avec les groupes jihadistes”, regrette Abou Hafs.

 

 

A croire ce que l’on sait de sa biographie, ce fils d’une famille de la bourgeoisie lettrée d’Egypte, né en 1951, avait très tôt choisi la trajectoire qui devait le mener sur la voie de la violence jihadiste. Élève studieux et brillant, il était très pieux depuis son enfance. Admirateur précoce de Sayyid Qotb (1906-1966), une figure majeure du mouvement des Frères musulmans, qui prône la lutte armée pour renverser le régime égyptien « apostat » et instaurer un gouvernement islamique, Al Zawahiri a été profondément marqué par la pendaison de Qotb en 1966. Alors tout juste adolescent, il décide de rejoindre la lutte islamiste armée.

A la fin des années 1970, il rejoint le Jihad islamique, égyptien (JIE). Après l’assassinat en 1981 du président président Anouar el-Sadate qui vient de signer avec Israël un traité de paix, Al-Zawahiri est arrêté et passe trois ans en prison, avant d’être innocenté et libéré en 1984. Très marqué par son passage par la case prison, et étroitement surveillé après sa libération, il quitte l’Egypte pour l’Arabie saoudite puis l’Afghanistan. « C’est là où il rencontre Oussama Ben Laden, de six ans son cadet. « Alliés dans le combat contre les soviétiques en Afghanistan, les deux hommes vont progressivement se lier d’amitié pour ne plus se quitter », raconte Abou Hafs. 

De leur refuge soudanais, le Saoudien et l’Egyptien vont planifier ensemble plusieurs actions armées,

selon l’ancien Mufti d’Al Qaida. Leurs noms sont mêlés, entre autre aux tentatives d’assassinat contre le ministre de l’intérieur égyptien, Hassan Al-Alfi, puis contre le premier ministre, Atef Sedqi. Tentatives qui se sont soldées par des échecs, comme celle perpétrée en 1995 en Ethiopie contre le président égyptien :3 l’époque Hosni Moubarak pendant une visite à Addis-Abeba.

Quand, l’exécution hors la loi des deux adolescents égyptiens par son groupe contraint les autorités soudanaises à l’inviter à quitter le pays, Al-Zawahiri voyage à travers le monde avant de se fixer avec son ami Ben Laden dans les grottes afghanes.. En 1998, le duo crée le « Front islamique mondial pour la guerre sainte contre les juifs et les croisés » et décrète une célèbre fatwa qualifiant le meurtre d’Américains et de leurs alliés comme un devoir pour tout musulman. « C’est l’époque où Al Zawahiri décide de faire allégeance à Oussama Ben Laden et de dissoudre son groupe au sein d’Al Qaida », explique Abou Hafs. .

Devenant alors le principal adjoint de Ben Laden, Al Zawahiri est associé à toutes les grandes décisions de Ben Laden, y compris les attentats du 11-Septembre 2001 aux Etats-Unis.

Une position qui, au lendemain de la mort de Ben Laden, en 2011, faisait de lui « son successeur naturel, comme Emir central d’Al Qaïda », justifie Abou Hafs.. Sa mort sous le tir d’un drone américain effectué samedi soir, selon le président américain, est sans doute un coup, symboliquement, dur pour Al Qaida et ses militants. Mais il n’est pas sûr qu’il puisse affaiblir son organisation. Celle-ci s’est confortablement développée ces vingt dernières années dans plusieurs régions du monde. En Afrique, ses hommes ont réussi à porter le jihad un peu partout sur le continent. 

Dialogue en Éthiopie : l’ultimatum du TPLF au gouvernement central

Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) menace de reprendre les armes si Addis-Abeba ne réunit pas les conditions préalables aux négociations avant la date butoir qu’il lui a fixée.Le compte à rebours est lancé par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Ces rebelles, actifs dans le Nord de l’Éthiopie, posent leurs conditions pour la poursuite du processus de paix avec le gouvernement central.

Si Addis-Abeba « ne répond pas aux demandes du TPLF et ne respecte pas le délai imparti (non communiqué publiquement), nous recommencerons les combats », a affirmé hier lundi Debretsion Gebremichael, le chef de la rebellion.

Parmi les exigences du TPLF figurent notamment la reprise des services sociaux de base (banques, télécommunications, électricité…) et le retrait des forces de défense éthiopiennes de territoires qu’il considère comme faisant partie intégrante de la région du Tigré.

Ici, allusion est principalement faite à Wolqait que le TPLF a incorporé au Tigré après avoir pris le pouvoir central en mai 1991. Ce district administratif milite désormais pour sa réintégration dans la région Amhara.

De son côté, le gouvernement éthiopien explique que la Constitution lui confère le droit de déployer des forces dans n’importe quelle partie du pays en cas de besoin.

L’égyptien al-Zawahiri, chef d’Al Qaida est mort

Ayman al-Zawahiri avait pris la tête d’Al Qaïda après la mort du fondateur de l’organisation jihadiste, le saoudien Oussama Ben Laden.Émir d’Al Qaïda, l’égyptien Ayman al-Zawahiri a été tué « dans une frappe aérienne sur Kaboul », a annoncé le président américain Joe Biden lundi premier août, tard dans la soirée.
Selon Zabibulah Mujahid, porte-parole de l’Émirat d’Afghanistan, nouvelle appellation de ce pays d’Asie-centrale contrôlé à nouveau par les Taliban depuis un an, après y avoir été chassés du pouvoir par une offensive militaire américaine en riposte contre les attaques d’Al Qaida aux États-Unis le 11 septembre 2001, une frappe a effectivement été menée sur une maison du quartier de Sherpur de la capitale afghane.
« L’assassinat du chef d’Al-Qaida Ayman al-Zawahri s’est produit à 6 heures du matin, heure de Kaboul, le samedi 30 juillet, a déclaré un haut responsable de l’administration.
Il a été tué avec deux missiles Hellfire sur le balcon d’une maison sécurisée où lui et sa famille vivaient depuis l’année dernière. Aucun autre n’a été tué », a détaillé sur Twitter, Kim Zetter, journaliste d’investigation, spécialiste de cybersécurité et des questions de sécurité nationale américaine.
Agé de 71 ans, Ayman al-Zawahiri avait pris la tête d’Al Qaïda après la mort du fondateur d’Al Qaida, le saoudien Oussama Ben Laden, lui aussi tué en mai 2011 par une opération des forces spéciales américaines à Abbottabad, au Pakistan voisin.
Figure importante du jihad mondial, il est impliqué dans les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats Unis. Pour cela, sa tête était mise à prix par le Département d’Etat américain qui offrait jusqu’à 25 millions de dollars pour toute information conduisant à son arrestation ou sa condamnation.
Le jihadiste egyptien a également joué un rôle prépondérant dans le rapprochement entre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) et Al Qaida. Le GSPC est devenu depuis janvier 2007 Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) dont le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) dirigé par le touareg malien Iyad Ag Ghali est la filiale sahélienne, très active au Mali et dans les pays voisins. 

L’Ethiopie prête à négocier avec le TPLF

Des forces armées loyales éthiopiennes et des rebelles tigréens s’affrontent depuis 2020.Le gouvernement éthiopien a annoncé être prêt à négocier avec les rebelles du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) sans aucune condition préalable.

Addis Abeba avait demandé au TPLF de déposer les armes si des négociations devaient avoir lieu avec le gouvernement.

Lors d’une réunion avec les envoyés spéciaux des Nations unies et les ambassadeurs de l’Union européenne, des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et du Royaume-Uni, Redwan Hussien, conseiller du Premier ministre éthiopien pour les questions de sécurité, a déclaré que le gouvernement était prêt à négocier avec le TPLF à tout moment, en tout lieu et sans conditions préalables.

Dans un post sur Twitter samedi dernier, M. Hussien a indiqué que les diplomates avaient été informés que l’Union africaine dirigerait le processus et qu’elle « pouvait solliciter un soutien logistique de n’importe quelle source ».

« Nous avons également informé l’équipe des efforts déployés pour créer un environnement de collaboration et réduire les écarts avec une commission d’experts de l’Onu qui a annoncé qu’elle était autorisée à faire un voyage aller-retour à Mekele », a-t-il ajouté.

Le TPLF, quant à lui, a annoncé des conditions préalables à la négociation. Il menace d’entrer en guerre si ses conditions préalables ne sont pas satisfaites.

Le retrait des forces éthiopiennes de ce qu’il appelle la région du Tigré (du point de vue du TPLF, il s’agit de la région de Wolkait) et la reprise des services, notamment bancaires et de communication, font partie des conditions préalables.

Le gouvernement américain avait, comme l’indiquent de multiples déclarations du département d’État, demandé au gouvernement éthiopien de retirer ses forces de ce qu’il appelle le « Tigré occidental ».

Le TPLF n’accepte pas non plus, comme il l’a annoncé le mois dernier, que l’Union africaine dirige les négociations. Il estime que l’organisation continentale est proche du gouvernement éthiopien.

Frontière ivoiro-burkinabè: un dialogue communautaire à Laléraba

La rencontre a réuni des populations vivant le long de la frontière entre les deux pays.Les conflits armés et la cohésion sociale étaient, mardi 26 juillet 2022, au menu d’un dialogue communautaire à Laléraba, un village de l’extrême nord ivoirien, à la frontière avec le Burkina Faso, pays voisin éprouvé par le terrorisme.

Les échanges des populations transfrontalières ont regroupé, d’un côté des jeunes et de l’autre, des femmes, dans une même salle, pour discuter des défis liés à la violence imputée aux groupes jihadistes et du renforcement de la cohésion sociale.

Les commissions nationales des frontières de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso ont mobilisé les communautés transfrontalières pour cet événement, financé par le système des Nations unies pour renforcer la gouvernance des zones frontalières afin de consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits.

Un match amical de football entre les jeunes des villages frontaliers s’est tenu à Laléraba. Il a été interrompu par une forte pluie, alors que l’équipe burkinabè menait (1-0). Cette rencontre sportive et les échanges entre les populations ont meublé la première journée de cet événement qui se tient sur deux jours.

Pour Marc Vincent, représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) en Côte d’Ivoire, l’évènement se tient en prélude au lancement officiel du Projet transfrontalier dénommé « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits ».

Ce projet, d’un coût global de 4 millions de dollars US, soit plus de 2,6 milliards FCFA, s’étend sur la période allant janvier 2022 à décembre 2023. Il est financé par le Fonds des Nations unies pour la consolidation de la paix (PBF) et vise à réduire la vulnérabilité des populations des zones frontalières face aux dynamiques évolutives de conflits en lien avec la crise au Sahel.

Le projet vise également à renforcer la cohésion sociale, la sécurité et la résilience des populations. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso partagent 620 Km de frontières et des liens culturels, ethniques et économiques, avec des défis identiques en termes de déficit de gouvernance des zones frontalières, combinés à une gestion complexe des conflits fonciers.

Ces défis exposent ces régions frontalières à l’influence et à l’impact de la crise sécuritaire au Sahel avec la menace des groupes armés non étatiques (GANE), dont le mode opératoire vise à fragiliser davantage les services de l’État dans des zones reculées (attaques contre les postes de police, gendarmerie, forces de défenses).

Parlant au nom du Secrétariat exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI), dont il est le Coordonnateur technique chargé des contentieux, des affaires juridiques et de la coopération transfrontalière, Oyewole Nuridine, s’est félicité de ce projet qui vient favoriser davantage le brassage entre ces peuples et consolider la fraternité et les liens séculaires.

« C’est vrai que nos pays sont délimités par une frontière, mais ce sont les mêmes peuples qui vivent de part et d’autre. C’est pourquoi, notre rôle est de faire en sorte qu’à travers la coopération transfrontalière, nous puissions consolider la paix, créer une cohésion sociale, mais surtout permettre à ce que nos zones frontalières soient des espaces de paix et de développement », a soutenu M. Nuridine.

Au cours des échanges, les jeunes ont soulevé la question du manque d’emplois qui favorise la poussée terroriste dans la région. Quant aux femmes, notamment celles du Burkina Faso, elles ont relevé la problématique de l’entrepreneuriat et la peur de représailles de la part d’habitants qui sont de connivence avec les groupes armés.

Ce qui fait dire à Mme Mariam Kam, la Secrétaire générale de la Coordination départementale des femmes Gnangologo, au Burkina Faso, à souligner qu’au niveau de « l’ambiance et l’amour, il n’y a pas de différence entre ces deux pays, tout va bien entre le Burkina et la Côte d’Ivoire ».

A cause du terrorisme, « nous avons la peur au ventre. Ça tire de partout et chaque jour. Nous avons des déplacés internes », a-t-elle déploré.

Où va le Mali, après l’attaque de Kati?

Allons-nous vers des attaques plus sophistiquées avec des cibles plus diversifiées pour faire le maximum de victimes ? », s’interroge un analyste.Une semaine après l’attaque jihadiste menée vendredi 22 juillet dans la banlieue de Bamako contre le camp militaire Soundjata Keïta à Kati, plus grande garnison du Mali et residence du colonel Assimi Goïta, le chef des militaires qui tiennent le pouvoir à Bamako, on ne sait toujours pas grand chose de ce qui s’est réellement passé. Pourtant, l’audacieuse opération pourrait annoncer un nouveau virage dans le conflit malien, avertissent des spécialistes.  
Quelques heures après l’attaque, l’Etat-major général des armées du Mali (EMAG) a indexé la Katiba Macina, la filiale active au centre du pays de la branche locale d’Al Qaida, Le Groupe pour la Défense de l’Islam et des Musulmans, plus connu par son acronyme en arabe Jnim.
« Les forces armées viennent de contenir encore des tentatives désespérées des terroristes de la Katiba Macina qui, tôt ce matin aux environs de 5 heures du matin, ont tenté des actions kamikazes avec deux véhicules piégées bourrées d’explosifs contre une installation de la Direction du Matériel des hydrocarbures et des transports des armées (DMHTA) », lit-on dans le communiqué publié ce jour-là par l’EMAG.
L’armée malienne n’avait pas tort. Samedi 23 juillet, « Az-Zallaqa », organe médiatique du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) a revendiqué le raid qualifié dans la foulée de réponse aux opérations des Forces armées maliennes (Fama) et de la compagnie militaire russe, Wagner contre les « opprimés et les fiables ».
« Si vous pouvez acheter des mercenaires pour tuer des innocents sans défense, c’est aussi notre droit de vous détruire et de vous cibler », insiste le communiqué en arabe.

Depuis leur prise du pouvoir fin mai 2021, après l’éviction du président et du premier ministre de transition qu’ils avaient eux-mêmes installés neuf mois plus tôt, les militaires qui dirigent le Mali ont décidé de reprendre l’initiative contre les groupes jihadistes. Leur nouvelle stratégie contre l’insurrection jihadiste partie du nord du pays en 2012 pour ensuite gagner le centre avec la naissance la Katiba Macina en 2015, sous l’impulsion du prêcheur peul Amadou Kouffa, a connu des succès, selon les médias pro-gouvernementaux. Mais aussi quelques fois des accusations d’exactions contre les civils, comme ce fut le cas à Moura où fin mars l’armée avait affirmé avoir neutralisé 203 jihadistes dans une opération sur plusieurs jours, combinant actions terrestre et aérienne.

Arbitrage au sein du GSIM

Selon Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialiste des groupes jihadistes, « depuis le massacre de Dogofry, de Nampala et de Moura qu’au sein du Jnim, et la Katiba Macina en particulier, qu’il y a eu des préparatifs et des arbitrages pour savoir quel message passer pour venger les leurs ».  Selon lui, « l’arbitrage était autour de la nature de cible à viser, soit une cible molle à Bamako, notamment un lieu de rassemblement ou un bâtiment gouvernemental mal protégé, voire une ambassade occidentale, ou encore se concentrer sur des cibles militaire ce qui est théoriquement plus difficile ».
D’après l’expert, ces « arbitrages » et «  allers et venues » qui y sont liés sont d’ailleurs à l’origine de plusieurs alertes émises par des chancelleries occidentales, comme celle des États-Unis d’Amerique, ces derniers mois à Bamako. Entre le 29 avril et le 16 juin, les diplomates américains en poste au Mali ont émis trois alertes sur la planification d’attentats contre des cibles gouvernementales, l’aéroport ou des représentations occidentales dans la capitale malienne.

Finalement, le groupe jihadiste a préféré s’en prendre au camp le plus important du Mali.

« La cible qui a été attaqué est assez particulière. C’est le cœur du pouvoir malien qui a été qui a été attaqué. Il s’agit non seulement du pouvoir militaire, mais aussi du pouvoir politique parce qu’aujourd’hui, Kati a un double symbole. Le symbole de la puissance militaire du Mali, parce que c’est une ville garnison. C’est là où vous avez l’essentiel des chefs militaires. C’est aussi là où la plupart des chefs militaires du Mali ont été formés. Le chef de l’Etat et le ministre de la Défense y  résident ainsi qu’un certain nombre d’officiers supérieurs. C’est donc le cœur du pouvoir politique au Mali», analyse Ibrahima Maiga, chercheur sur les questions de paix et de sécurité dans la région du Sahel.

Dans sa revendication, le Jnim fait état d’une attaque menée par « deux kamikazes dont un burkinabé et des « inghimassi », des « immersionnistes », volontaires à la mort, contre la « caserne la plus puissante de la capitale, près de la maison du président et de la résidence du ministre de la Défense ».
Selon le communiqué du groupe jihadiste, « les moudjahidines ont brulé plusieurs voitures, puis se sont retirés en toute sécurité », 

Un message à l’intention de la junte

« En agissant de la sorte, le GSIM lance un message au pouvoir malien. Ils veulent prouver qu’ils sont en mesure de frapper au cœur du dispositif de gouvernance et sécuritaire de Bamako. Ce qui est un message fort, même si on peut considérer qu’en terme d’impacts militaires, ce n’est pas une réussite », décrypte Wassim Nasr.
« Le choix de mettre des ressources rares, deux kamikazes et leurs véhicules piégées, sachant qu’ils auraient pu faire beaucoup plus de dégâts en s’attaquant à une cible civile est un message politique qui s’adresse aussi à la population malienne », explique le journaliste. Il note chez les jihadistes « une certaine capacité de renseignement », mais aussi de « vraies brèches » dans le dispositif sécuritaire malien.

« Ils sont aussi en train de dire : Wagner est là depuis quelques mois, mais, ça nous empêche pas d’agir dans nos zones d’activités où on a beaucoup de liberté parce que l’armée française s’est retirée du pays. Donc, la couverture aérienne n’est plus là. La capacité de renseignement technologique français n’est plus là aussi. Ce qui laisse aux jihadistes une grande liberté d’action et de mouvement qui leur permet d’agate désormais plus au sud de leur bases historiques jusqu’aux portes de la capitale », ajoute le spécialiste.

Juan Diego Castillo, analyste du jihad au Sahel voit, lui aussi, dans l’attaque de Kati, « un affaissement progressif de la barrière de sécurité autour de la capitale » du fait de l’audace montrée par les insurgés islamistes qui avaient déjà montré la veille une capacité de coordination impressionnante en agissant simultanément à Douentza, Koro, Sevaré, de Bapho, Ségou et Kolokani, des localités du centre du Mali où trois soldats auraient trouvé la mort, selon l’armée malienne.

L’analyste craint que l’opération de Kati ne soit que le début d’une série d’opérations prochaines plus complexes et sanglantes. « Allons-nous vers des attaques plus sophistiquées avec des cibles plus diversifiées pour faire le maximum de victimes ? », s’interroge t-il?
Wassim Nasr estime que « ça pourrait être sujet à de nouveaux arbitrages, entre ceux qui privilégient les attaques ciblées et ceux qui veulent assouvir des vengeances ».

Quelques jours après l’attaque de Kati, un enregistrement sonore largement partagé sur les réseaux sociaux et dont l’auteur se revendique de la Katiba du Macina, met en garde la population civile contre tout appui aux forces armées maliennes, sinon, averti l’orateur, les jihadistes pourraient être amenés à frapper des cibles civiles.