Burkina Faso : la durée de transition fixée à trois ans

Les « Assises nationales sur la transition » ont fixé une durée de transition de trois ans au Burkina Faso.A l’issue de la première journée de consultation populaire au Burkina Faso, les 350 personnalités issues des différentes couches de la société ont validé une transition de trois ans.

La charte précise que ni le président, ni le Premier ministre, ni le président du Parlement ne pourront prendre part aux élections générales qui mettront fin à la période de transition. Un gouvernement de 25 ministres au maximum sera mis en place et l’organe législatif sera composé de 71 membres.

La charte de transition a fait l’objet de débats parfois tendus, mais elle a été finalement adoptée de façon consensuelle par les participants selon l’ancien Premier ministre burkinabé Tertius Zongo.

Dans son rapport rendu mercredi au chef de l’Etat burkinabé Paul Henri Damiba, la commission technique créée par la junte après la prise du pouvoir, avait proposé une période de transition de 30 mois, ainsi que la mise en place d’un gouvernement et d’un corps législatifs réduits.

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui préside aux destinées du pays depuis la prise du pouvoir a soutenu que le pays doit atteindre un « certain niveau de force » avant d’aller à des élections.

Après le Mali et la Guinée, le Burkina Faso est entre les mains d’une junte militaire. Le 8e coup d’État de l’histoire de ce pays pauvre et enclavé d’Afrique de l’Ouest en proie au jihadisme depuis 2013.Le colonel Damiba nouvel homme fort de Ouagadougou, sera officiellement investi président de la République du Burkina Faso le 2 mars prochain.

Invasion de l’Ukraine : la Cédéao préoccupée par le sort de ses ressortissants

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) invite les belligérants « à assurer la sécurité » des citoyens de cet espace communautaire.Au cinquième jour de l’offensive de la Russie, les étrangers vivant en Ukraine sont dans le désarroi. En Afrique, des États comme la Côte d’Ivoire et le Maroc déclarent avoir pris les dispositions pour évacuer leurs ressortissants qui le souhaitent.

Vu la complexité de la situation sur le terrain, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) estime que la Russie et l’Ukraine doivent éviter de mettre en danger la vie de « l’ensemble des ressortissants de ses États membres ».

Par ailleurs, l’organisation régionale « condamne fermement » l’usage de la force militaire par Moscou. Une décision, regrette-t-elle, qui a déjà occasionné de nombreuses pertes en vies humaines, notamment au sein des populations civiles.

Toutefois, la Cédéao appelle « les deux parties à mettre fin aux combats et à recourir au dialogue pour résoudre leur différend dans l’intérêt de la paix » en Europe.

Burkina : Assises nationales sur la charte et l’agenda de la transition

Les « Assises nationales sur la transition » débutent ce lundi 28 février 2022 au Burkina Faso.A l’issue de ces consultations populaires qui doivent durer deux semaines, les 350 personnalités issues des différentes couches de la société burkinabé, doivent se pencher sur les travaux de la commission technique.

Dans son rapport rendu mercredi au chef de l’Etat burkinabé Paul Henri Damiba, la commission technique créée par la junte après la prise du pouvoir, a proposé une période de transition de 30 mois, ainsi que la mise en place d’un gouvernement et d’un corps législatifs réduits.

Les conclusions de ces Assises nationales doivent déboucher sur une nouvelle feuille de route qui doit fixer le fonctionnement et la durée de la transition en partant des propositions de la commission. La junte au pouvoir depuis le coup d’Etat du 24 janvier dernier contre le président Roch Marc Christian Kaboré, affirme ne pas pouvoir donner une durée fixe à la transition pour le moment.

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), par la voix du lieutenant-colonel Naon Daba, a répondu que le pays doit atteindre un « certain niveau de force » avant de donner une date précise sur la durée de la transition, mettant en avant la lutte contre le terrorisme.

Après le Mali et la Guinée, le Burkina Faso est entre les mains d’une junte militaire. Le 8e coup d’État de l’histoire de ce pays pauvre et enclavé d’Afrique de l’Ouest en proie au jihadisme depuis 2013.Le colonel Damiba nouvel homme fort de Ouagadougou, sera officiellement investi président de la République du Burkina Faso le 2 mars prochain.

Minusca en Centrafrique : Mankeur Ndiaye remplacé par une Rwandaise

La Rwandaise Valentine Rugwabiza remplace le Sénégalais Mankeur Ndiaye à la tête de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).Mme Rugwabiza succède ainsi au Sénégalais Mankeur Ndiaye qui dirigeait la Mission depuis 2019 selon un décision du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres

Le Secrétaire général est reconnaissant pour les services rendus par M. Ndiaye au peuple de la République centrafricaine pendant une période turbulente et critique de son histoire. Son leadership a été déterminant pour le soutien global de la MINUSCA aux élections générales organisées en 2020-2021.

Mme Rugwabiza a travaillé pendant plus de trente ans sur les questions de développement et de sécurité de l’Afrique dans les secteurs public et privé en tant que membre du Cabinet, diplomate de haut rang du Rwanda accrédité auprès de plusieurs pays et organisations et haut dirigeant dans des entités nationales, nationales, régionales et multilatérales.

Depuis 2016, Mme Rugwabiza a occupé le poste de représentante permanente du Rwanda auprès des Nations unies et d’ambassadrice non résidente du Rwanda en Colombie et en Jamaïque. De 2014 à 2016, elle a été ministre des Affaires de la Communauté d’Afrique de l’Est et membre de l’Assemblée législative d’Afrique de l’Est.

De 2013 à 2014, elle a été directrice générale du Rwanda Development Board et membre du cabinet. De 2005 à 2013, Mme Rugwabiza a été directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève. Avant cela, elle a été représentante permanente du Rwanda auprès de l’Office des Nations unies à Genève et des institutions spécialisées des Nations unies, ainsi qu’ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire du Rwanda en Suisse de 2002 à 2005.

Somalie : un soldat de l’Amisom tué dans l’explosion d’une bombe

La Mission de l’Union Africaine en Somalie (Amisom), outre la mort d’un Éthiopien, déplore la blessure de deux autres soldats.Un groupe de soldats éthiopiens a sauté, hier mercredi, sur une mine placée près d’un puits à Wajid, au Sud-Ouest de la Somalie. Cette voie est fréquemment utilisée par les forces de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (Amisom) d’après Adan Isak, le responsable de la sécurité.

L’attaque a été revendiquée par Al-Shabab. Récemment, le groupe islamiste a perdu au moins 60 hommes, dont un haut responsable, lors d’une offensive de l’armée somalienne.

Invasion de l’Ukraine : l’UA appelle à la désescalade

Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine (UA) et Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’organisation panafricaine, estiment qu’il faut se « préserver des conséquences d’un conflit planétaire ».Parfum de guerre froide. Ce jeudi, une offensive de grande envergure contre l’Ukraine a été lancée par la Russie. Son président, Vladimir Poutine, justifie ses représailles par la volonté de Kiev à intégrer l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) symbolisée par les États-Unis.

Dans une déclaration conjointe, le Sénégalais Macky Sall, nouveau président exercice de l’Union Africaine (UA) et le Tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, « expriment leur extrême préoccupation face à la très grave et dangereuse situation créée en Ukraine ».

Poursuivant, ils invitent « la Russie et tout autre acteur régional ou international au respect impératif du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l’Ukraine ».

Enfin, les deux parties sont exhortées à « l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu et à l’ouverture sans délai de négociations politiques sous l’égide des Nations Unies ».

Libye : Dbeibah alerte sur les risques d’une guerre

Le Premier ministre libyen en exercice Abdel Hamid Dbeibah annonce son intention d’organiser les élections législatives l’été prochain et prévient sur les risques d’une guerre en cas de gouvernement parallèle.Abdelhamid Dbeibah a pris l’initiative d’organiser des élections parlementaires d’ici l’été prochain en reportant la présidentielle à une période ultérieure. Une décision annoncée au moment où le Parlement s’apprête à introniser son successeur Fathi Bachagha la semaine prochaine.

Depuis la mort de Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011, le pays est miné par des divisions entre institutions concurrentes à l’Est et à l’Ouest. La Libye s’est retrouvée même avec deux Premiers ministres rivaux à Tripoli depuis le 10 février dernier après la désignation de Fathi Bachagha par le Parlement de Tobrouk à l’Est comme nouveau Premier ministre.

La Chambre parlementaire considère en effet que « le mandat Dbeibah a expiré » depuis le report des élections présidentielles et législatives du 24 décembre 2021. Dans cette lutte pour la légalité, Fathi Bachagha peut compter sur le soutien du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays riche en pétrole et appuyé par la Russie, l’Egypte, et les Emirats arabes-unis.

Mais Dbeibah, le Premier ministre sortant, toujours reconnu par les Nations unies, a indiqué qu’il « n’acceptera aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle ». Il a ajouté que « son gouvernement restera en fonction jusqu’à la tenue d’élections et qu’il ne passera la main qu’à un gouvernement élu ». Alors que les deux parties campent sur leurs positions, la Libye risque de se retrouver dans les prochains jours avec deux gouvernements parallèles, comme entre 2014 et 2020. Une nouvelle crise politique qui laisse planer les risques d’une nouvelle guerre civile dans le pays.

Désigné en février 2021 à la tête d’un nouveau gouvernement d’union nationale de transition dans un plan de paix soutenu par l’Onu, Dbeibah a encore réaffirmé lundi dernier qu’il poursuivra sa feuille de route qui consiste à unifier les institutions et conduire le pays à des élections présidentielle et législatives. Il a prévenu dans un discours offensif que « la désignation d’un nouveau gouvernement de transition pourrait conduire à une guerre » en Libye.

Mali : le médiateur de la Cedeao attendu jeudi

Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est porteur d’un message des chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale.Selon un communiqué de la Commission de l’Organisation sous-régionale, cette « mission fait suite aux rencontres techniques qui se sont tenues, la semaine dernière, sur le chronogramme des élections et permettra de discuter des prochaines étapes avec les autorités de la transition ».

« Le médiateur de la Cédéao sera accompagné du président de la Commission, Jean-Claude Kassi Brou et du commissaire en charge des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité », selon la même note

Goodluck Jonathan devrait faire connaitre la position de la Cedeao sur la durée de la transition. L’Organisation ouest-africaine s’est dite prête à accepter une transition d’un an avant le retour l’ordre constitutionnel.

Mais le lundi 21 février 2022, le Conseil national de transition à travers un vote unanime, a entériné une période de transition pouvant aller jusqu’à cinq ans avant la tenue des élections et un retour des civils au pouvoir conformément à la nouvelle Charte de transition.

Le nouveau document qui fait office d’acte fondamental, dispose qu’en tant que président de transition, le colonel Assimi Goïta ne pourra pas se présenter aux prochaines élections, présidentielle et législatives. Une amnistie est aussi votée pour les auteurs des deux derniers coups d’État.

Dans cette nouvelle Charte, le poste de vice-président de la transition est supprimé. Le nombre de parlementaires désignés et non élus passent de 121 à 147 pour la période de la transition.

Mali : le CNT entérine une transition de cinq ans

Le Conseil national de transition (CNT), qui fait office d’organe législatif au Mali, a entériné ce lundi 21 février 2022, une transition 5 ans avant la tenue d’élections.C’est une douche froide pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Alors que l’organisation sous-régionale se montrait favorable à une transition d’un an Mali pour envisager une levée de l’embargo économique décrété depuis le 9 janvier 2022, le CNT vient d’entériner ce lundi, une période de transition pouvant aller jusqu’à cinq ans avant des élections et un retour des civils à la tête du pays.

Le Conseil national de transition (CNT), dirigé par le colonel Malick Diaw, a approuvé par 120 voix pour, aucune voix contre et aucune abstention une révision en ce sens de la charte de la transition. Désormais cette charte fait office d’acte fondamental durant ce quinquennat précédent un retour des civils à l’horizon 2027.

La révision approuvée ce lundi, dispose que la durée de la transition sera conforme aux recommandations formulées à l’issue de consultations nationales qui ont eu lieu en décembre 2021. Les conclusions des Assises ont donné mandat aux autorités maliennes de conduire une transition de six mois à cinq ans. Les Assises ne mentionnent pas de date exacte pour la tenue des futures élections présidentielles et législatives devenue la pomme de discorde entre le Mali et la Cedeao.

La version originelle de la charte, promulguée par les militaires le 1er octobre 2020 un peu plus d’un mois après leur premier putsch en août 2020 contre Ibrahim Boubacar Keïta, fixe la durée de la transition à 18 mois. Elle prévoyait un couplage de la présidentielle et des législatives le 27 février 2022. Mais face à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, les autorités maliennes sont revenues sur cet engagement.

Le Mali est plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012.

Cela avait nécessité l’intervention de la France en 2013 dans le cadre de l’opération Serval sur demande du gouvernement de la transition de Dioncounda Traoré pour repousser les jihadistes dans les villes de Gao et de Tombouctou notamment.

Mais, presque dix ans après cette intervention de l’armée française, Serval devenue Barkhane et sous une forme plus élargie aux autres pays de l’Union européenne dans le cadre de Takuba, ont annoncé leur retrait du territoire malien à cause des désaccords avec les dirigeants maliens sur la durée de la transition et l’arrivée de la société privée militaire russe Wagner. Cette décision majeure a été annoncée par la France et ses alliés européens dans un communiqué commun le 17 février 2022 en marge du sommet Union européenne – Union africaine.

Ce retrait, selon Emmanuel Macron, président de la République française « se traduira par la fermeture des emprises de Gossi de Ménaka et de Gao, il sera effectué de manière ordonnée, avec les forces armées maliennes et avec la Mission des Nations unies au Mali et durant cette période, nous maintiendrons nos missions de soutien au profit de la Minusma » a-t-il précisé.

Mali : des émissaires de la Cedeao et de l’UA à Bamako

Au Mali, une décrispation de la crise politique est en vue entre les autorités de la transition et la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union africaine (UA).Le dialogue n’est pas rompu entre les autorités de la transition malienne et les partenaires de la communauté économique des États de l’Afrique l’ouest et de l’Union africaine.

Le président Macky Sall qui assure la présidence de l’UA va s’impliquer personnellement pour un dénouement de la crise politique au Mali. Ce lundi 21 février 2022, des émissaires de la Cedeao et de l’UA sont attendus à Bamako afin de convenir d’un schéma raisonnable pour la durée de la transition avec les militaires.

En marge du dernier sommet UA-UE à Bruxelles (Belgique) le 17 et 18 février 2022, Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao, a soutenu que l’organisation sous-régionale est prête à accepter une transition de douze mois au Mali.

Si un accord est trouvé entre les dirigeants maliens et les émissaires de la Cedeao et de l’UA, la Cedeao pourrait procéder à une levée rapide des sanctions. Macky Sall pourrait se rendre à Bamako, si cela va dans le rapprochement des positions entre le Mali, la Cedeao et de l’Union Africaine. Le Mali est sous embargo de l’organisation sous-régionale depuis le 9 janvier 2022, après le premier putsch d’août 2020 contre le défunt président Ibrahim Boubacar Keïta, suivi du coup de force de mai 2021 qui a intronisé Assimi Goïta comme président de la transition.

L’organisation sous-régionale en riposte à ces deux putschs, avait décidé de fermer les frontières avec Bamako au sein de l’espace sous-régional et de suspendre les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité. Elle a aussi décidé de couper ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Mali: la Cedeao prête à accepter une transition d’un an

En marge du dernier sommet UA-UE, Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao a soutenu que l’instance sous-régionale est prête à accepter une transition de douze mois au Mali.Le 24 décembre 2021, les autorités de la transition au Mali et la Cédéao s’étaient séparés sans accord sur la durée de la nouvelle transition. 

Presque deux mois après, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se dit ouvert à accepter une transition de douze mois au Mali. A l’issue de cette période, les militaires doivent organiser des élections libres et transparentes afin de permettre le retour à l’ordre constitutionnel.

Une telle proposition si elle trouve un écho favorable à Bamako, pourrait déboucher sur la levée graduelle de l’embargo économique imposé au Mali depuis le 9 janvier 2022 par la Cedeao.

Cette sortie du président ghanéen au moment où la junte travaille sur un nouveau chronogramme pour la transition, n’est pas anodine. Elle constitue même une piqûre de rappel aux autorités de la transition malienne, que la Cedeao ne compte pas s’aligner sur la durée de cinq ans proposée par les Assises de la refondation.

Face à l’intransigeance de l’instance sous-régionale, le pouvoir malien avait soumis une feuille de route avec une transition de quatre ans à compter de février 2022, mais ladite proposition a été rejetée par la Cedeao qui veut une transition plus courte.

Depuis le premier putsch d’août 2020, conforté par celui de mai 2021, intronisant le colonel Assimi Goïta comme président de la « transition », la Cédéao pousse au retour des civils dans les meilleurs délais. 

La junte était revenue sur son engagement de tenir en février des élections législatives et présidentielle.

Présence Minusma au Mali: Macky Sall interpelle l’Onu

Le président de l’Union africaine Macky Sall, s’est dit préoccupé par l’avenir de la Minusma, la mission de paix des Nations unies au Mali.Pour lutter contre la menace jihadistes Sahel et plus généralement en Afrique, Macky Sall appelle à la mise en place d’une coalition antiterroriste « globale ». 

Selon le président en exercice de l’UA, les Nations unies doivent assumer leur responsabilité dans cette guerre contre le terrorisme, car il appartient au Conseil de sécurité de l’Onu en premier chef, de lutter contre l’insécurité et de promouvoir la paix partout dans le monde.

Selon Macky Sall, « quand il s’agit de lutter contre le terrorisme ailleurs dans le monde, il a fallu des coalitions antiterroriste
globale » et d’ajouter 
il n’y a pas de raison que quand il s’agit de l’Afrique, on en fasse une affaire des Africains et de quelques pays européens. »

Pour lui, la « Minusma est une force de maintien de la paix. Ce sont des Casques bleus » dit-il, « ils n’ont ni le matériel ni le mandat pour faire la guerre. Qui va les protéger? »  après le départ de Barkhane et Takuba, s’interroge le président sénégalais dans une sortie médiatique à Paris. 

Macky Sall est convaincu qu’il faut une réponse globale à la question car « le problème de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme en Afrique dépasse le cadre du Sahel : c’est toute l’Afrique aujourd’hui qui est atteinte », dit-il.

La mission de la Minusma au Mali prend fin le 30 juin 2022. La France, ancienne puissance coloniale à la charge de rédiger les résolutions du Conseil de sécurité sur le Mali, notamment sur les sanctions et sur l’extension du mandat des Casques bleus.

Mais sa décision concertée  avec l’Union européenne de quitter le Mali, pourrait entraîner dans son sillage, le départ des forces militaires allemandes et anglaises dans le cadre de la Minusma. Ces pays, s’étaient engagés au Mali à cause de la présence de la force militaire française Barkhane.

Déployée au Mali en 2013 après le déclenchement de la guerre, la force onusienne compte 13.000 soldats. Elle a déjà perdu plus de 150 soldats au Mali. 

Mali : « la France ne veut pas perdre le Mali » (expert)

Les rapports heurtés entre Paris et Bamako montrent que l’ex-puissance coloniale veut coûte que coûte garder son influence sur son ancienne colonie, estime le Docteur en Sciences politiques et enseignant-chercheur à l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (Ucao) de Dakar, Adama Sadio, interrogé par APA.1. Le retrait du Mali des soldats de Barkhane et Takuba a été décidé jeudi à l’occasion du Sommet UE-UA. Comment analysez-vous cette décision ? 

Les forces françaises sont au Mali depuis neuf ans, mais cela n’a pas empêché le pays de vivre dans l’insécurité. L’instabilité persiste. D’ailleurs, c’est ce qui explique le mécontentement des populations et autorités maliennes qui demandent leur départ.

Maintenant, nous sommes dans une dynamique géopolitique mondiale où le Mali fait appel à la Russie pour ne pas dire des « mercenaires russes » également présents en Centrafrique.

Il y a de cela un an, ce sont ces mêmes mercenaires qui avaient aidé le pouvoir de Bangui, menacé par les rebelles, à se maintenir. Ces hommes sont aussi intervenus en Syrie lorsque le régime de Bachar Al Assad était dans de grandes difficultés.

La guerre contre le jihadisme au Sahel est extrêmement compliquée. Jusque-là, on peut dire que l’armée française a eu de bonnes intentions. Cependant, rien n’est encore gagné dans les faits.

L’avenir nous dira si le retrait des troupes étrangères est un pari risqué pour le Mali ou non. Une chose est sûre : Wagner a déjà obtenu des résultats ailleurs même si on l’accuse de tous les noms d’oiseaux, notamment des violations de droits humains…

Nous ne devons pas oublier de rappeler que l’armée française, qui est intervenue en Centrafrique sous la bannière des Nations Unies, a également commis des actes de pédophilie. C’est dire que ce que l’on reproche aux Russes actuellement, on le retrouve dans d’autres armées.

2. la France et ses alliés vont se redéployer d’autres pays du Sahel. Que vous inspire ce choix ?

C’est juste parce que la France ne veut pas perdre le Mali. À vrai dire, elle ne veut pas quitter le Mali. L’enjeu n’est pas seulement la démocratie. Il est beaucoup plus géostratégique et économique.

Au Tchad par exemple, Paris a intronisé Deby fils à la tête du pays et mené un lobbying intense pour ne pas que N’Djamena soit sanctionné par l’Union Africaine (UA) ou la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

Tout le contraire de ce que l’Elysée a fait pour Bamako alors que les deux pouvoirs sont issus de coup d’Etat. La France a activé tous ses leviers pour que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’UA et la communauté internationale sanctionnent le Mali.

Cela est dû au fait que la France ne veut pas quitter et perdre le Mali. Un rapport du Sénat français, publié en 2014, dit que l’avenir de l’Hexagone est en Afrique.

La France est en effet une voiture dont le moteur est le continent noir. Elle a carrément besoin de lui. Le problème est qu’aujourd’hui, il y a un sentiment, pas anti-français comme le disent certains, mais plutôt un sentiment antipolitique française en Afrique qui gagne de plus en plus de terrain.

La France a perdu la Centrafrique. Aujourd’hui, avec la junte malienne, Paris est également sur le point de perdre. Il y a un effet de contagion qu’elle redoute.

L’autre aspect qu’il ne faut pas perdre de vue, si la France est membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, au-delà d’être parmi les Etats vainqueurs de la seconde guerre mondiale, c’est parce qu’elle a eu des colonies importantes sur le continent africain.

Il faut ajouter la démographie galopante de ce continent qui inquiète d’une part les occidentaux, mais qui représente en même temps un marché énorme pour leurs entreprises.

Plusieurs grandes enseignes européennes s’installent dans nos pays. C’est une politique bien pensée par les Occidentaux. Chaque année, un pays africain découvre du pétrole ou du gaz.

La France a de plus en plus besoin de ces ressources pour assurer son approvisionnement surtout dans un contexte très tendu avec la Russie. Enfin, elle a besoin de l’Afrique pour s’affirmer comme une puissance militaire africaine. C’est seulement dans ce continent que la France peut changer le cours de l’histoire d’un pays.

RCA : des réfugiés affluent à la Vakaga

La préfecture de la Vakaga connait un afflux de déplacés internes en provenance de la localité de Sam-Ouandja.Les réfugiés, constitués pour la plupart de femmes et d’enfants, ont fui l’activisme des groupes armés à Vakaga (nord-est). Selon les autorités préfectorales, ce sont au moins 49 ménages, soit plus de 300 personnes qui sont arrivées en provenance de la zone de Sam-Ouandja, située à environ 200 km au sud de Birao.

Hapsita Fadoul fait partie de ces centaines de femmes qui ont trouvé refuge sous des tentes dressées d’urgence par les Casques bleus du contingent zambien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).

Elle a affirmé avoir fait huit jours de marche avec ses trois enfants, pour regagner Birao. « Des gens armés sont venus attaquer Sam-Ouandja. Ils tiraient partout et nous avons dû fuir avec nos enfants. Nous n’avons pas d’armes pour nous défendre. Vous savez, l’arme ne choisit pas quelqu’un. Nous n’avons même pas pu prendre nos affaires avant de fuir. Nous sommes arrivés ici et nous nous retrouvons sans abris, dépourvus de quoi manger et boire. Vraiment, nous souffrons », a-t-elle confié.

Le préfet de la Vakaga dit mesurer l’ampleur de la situation et assure que des dispositions sont en train d’être prises pour que ces personnes déplacées soient en sécurité. « Nous les avons reçus comme des êtres humains, pour ne pas dire comme des Centrafricains. Nous les avons mis à l’abri. Nous avons eu une rencontre avec toutes les ONG et la Minusca, nous sommes en train de chercher le moyen de les mettre à l’aise », a déclaré Leonard Mbele.

A l’issue d’une réunion d’urgence convoquée par le chef du bureau de la Minusca à Birao, le 16 février 2022, les acteurs humanitaires opérant dans la Vakaga ont estimé qu’il était impératif de se pencher rapidement sur la situation. C’est ainsi que le Programme alimentaire mondial (PAM) a aussitôt annoncé une distribution ponctuelle de vivres afin de permettre à ces personnes déplacées d’avoir de quoi manger, en attendant qu’une solution durable soit trouvée.

« De concert avec le préfet, nous nous organisons pour voir comment accompagner ces personnes. Il y a déjà une coordination entre le PAM, ACTED et les autres acteurs humanitaires pour d’abord bien identifier les personnes qui arrivent et déterminer quels sont leurs besoins. Il y a une mission du PNUD et du HCR qui s’est dépêchée à Birao pour évaluer la situation durable de ces personnes déplacées. C’est dans ce contexte que nous avons cet afflux », a dit le chef du bureau de la Minusca à Birao, Bessan Vikou, précisant que la Minusca réfléchit à une stratégie afin d’éviter tout débordement.

Le Mali presse les militaires français à quitter son territoire

Au lendemain de l’annonce d’un « retrait coordonné » des soldats français et de leurs alliés européens, les autorités de transition maliennes veulent que cette opération se fasse « sans délai ».Le Mali d’Assimi Goïta a hâte de tourner la page. Dans un communiqué, publié ce vendredi, Bamako enjoint à Paris de ne pas perdre de temps pour le retrait des forces militaires de Barkhane et Takuba.

Les autorités de transition prennent acte de la « décision unilatérale » de la France même si elle constitue une « violation » des accords liant les deux pays ainsi que d’autres partenaires. Au plus vite, le gouvernement malien s’attend donc à ce que ces troupes étrangères quittent son territoire national sous sa supervision.

 

« Notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée » (Bazoum)

Le président nigérien Mohamed Bazoum, estime que le retrait des forces militaires européennes comme Barkhane et Takuba au nord Mali, risque de plonger tout le Sahel dans le chaos.Le président nigérien soutient qu’un départ de la force française Barkhane et de l’Union européenne Takuba, appelle à une réorganisation des pays du Sahel notamment le Niger qui partage une frontière avec le Mali. « Notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée. Nous prévoyons qu’après le départ de Barkhane et de Takuba, cette zone soit encore plus infestée et que les groupes terroristes se renforcent. Or, nous savons qu’ils ont vocation à étendre leur emprise » a indiqué Bazoum sur son compte Twitter.

Selon le chef de l’Etat de ce pays du G5 Sahel, les risques d’une résurgence des groupes jihadistes sont réels. « Le départ de Barkhane va créer un vide qui sera rempli par les organisations terroristes déjà présentes dans cette région. Cela va être une menace qui hypothéquera toute la stabilité du Mali d’abord, puis celle du Niger et de la sous-région par effet de contagion » craint-t-il. Bazoum déplore le retrait des forces militaires Barkhane et Takuba qui, à ses yeux, jouent un rôle très important dans la sécurisation du nord du Mali, si proche du Niger.

Barkhane va quitter le territoire malien, mais pas la bande du Sahel puisque les discussions engagées à Paris avec les pays ont « débouché à l’unanimité sur la nécessité d’une réarticulation du dispositif qui était en place au Mali Cela conduira notamment à une forme de présence de ces forces au Niger et sur le territoire d’autres pays africains, un peu plus au sud, qui en feraient la demande », s’est réjoui le président nigerien.

Au regard des développements récents au Bénin, il est clair, justifie Bazoum, « que ces pays ont des besoins. Il est prévisible qu’un certain nombre de ces forces soient disposées dans ces régions face à ces nouvelles menaces, ainsi qu’au Niger » dit-il.

Le Niger devrait accueillir de nouvelles bases pour la force militaire européenne Takuba, indique Bazoum. Cette décision va offrir de « grands avantages
à son pays », selon le successeur de Mahamadou Issoufou, arrivé au pouvoir en avril 2021. Car selon Bazoum, la « forces spéciales dispose de capacités répondant à la menace posée par les organisations terroristes ». A ce titre ajoute-t-il, « les discussions sont en cours avec la France et l’Union européenne et des protocoles doivent être signés à partir du mois de juin » informe Mohamed Bazoum.

Mais l’arrivée de Barkhane et Takuba suscitent déjà des remous au Niger. Selon Moussa Tchangari, secrétaire général de l’Association Alternative espace citoyens cité par Deutsche Welle, « C’est un risque que le régime prend en acceptant ce redéploiement ». Un risque surtout pour Mohamed Bazoum, qui après avoir contenu les contestations liées à son élection, joue avec « sa stabilité, son maintien (au pouvoir) au moment où on assiste, dans notre espace sahélien et en Afrique de l’Ouest de façon générale, à un retour des militaires aux affaires », explique-t-il.

Libye : la crise politique, un frein pour la reconstruction

Onze ans après la révolution ayant débouché sur une guerre civile, des dizaines de milliers de Libyens risquent de ne plus avoir accès à un logement décent selon le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC, sigle en anglais).La Libye n’a toujours pas entrevu le bout du tunnel. L’élection présidentielle, prévue le 24 décembre 2021, devait ouvrir une nouvelle ère. Mais de profonds désaccords entre les différents camps ont causé son report.

En conséquence, le budget national n’a pu être voté. Ce qui rend impossible la reconstruction de nombreuses localités du pays dévastées par le conflit. Les conditions de vie des populations sont très compliquées dans la capitale Tripoli et à Benghazi distante de mille kilomètres.

À Tawergha, située au Sud de Misrata, 65 % des 40.000 personnes qui peuplaient cette ville avant le conflit sont rentrés d’après une étude effectuée par le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC). Cependant, les maisons qu’elles avaient abandonnées sont fortement endommagées voire détruites.

Sans ressources significatives, la communauté tawergha (noire) ne peut engager des travaux pour améliorer son cadre de vie. À en croire plusieurs agences humanitaires actives en Libye, un citoyen sur dix, dans les zones touchées par la guerre, vit dans un taudis.

Face à cette situation, le Conseil norvégien pour les réfugiés agit à Tripoli, Tawergha et Benghazi. En étroite collaboration avec les municipalités, l’organisation humanitaire a reconstruit des infrastructures communautaires comme des structures de santé et a aidé 293 familles à reconstruire leurs demeures l’année écoulée.

« L’énergie et l’engagement des citoyens ordinaires pour reconstruire leur pays existent, mais ce potentiel est entravé par l’instabilité persistante. La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour s’assurer que les progrès réalisés l’année dernière ne soient pas réduits à néant par la crise politique actuelle », a déclaré Dax Roque, Directeur national du Conseil norvégien pour les réfugiés en Libye.

Las de se déplacer à cause de l’insécurité, un homme âgé a expliqué au NRC que son souhait est de réinstaller dans sa maison avec sa famille pour reprendre sa vie d’avant. En Libye, le nombre d’individus ayant besoin d’aide est passé de 1,3 million en 2021 à un peu plus de 800.000 en 2022. Par conséquent, le Conseil norvégien pour les réfugiés a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour ne pas annihiler les progrès réalisés.

« L’anti-terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains » (Macky Sall)

Le combat contre les groupes jihadistes au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains », a estimé à Paris le président sénégalais Macky Sall, réagissant à l’annonce du retrait du Mali des forces françaises et européennes.« Nous comprenons cette décision » a déclaré Macky Sall  ce jeudi matin dans une conférence de presse commune avec le président Emmanuel Macron, Nana Akufo-Addo, president en exercise delà Cedeao et Charles Michel, président du Conseil européen. 

Le president sénégalais qui assure la présidence tournante de l’Union africaine, a soutenu que « la lutte contre le terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains ».

Macky Sall s’est réjoui par ailleurs de la décision de la France de l’Union européenne d’accompagner les pays du Sahel et du Golfe de Guinée en proie au jihadisme. « Nous sommes heureux que l’engagement ait été renouvelé de rester dans la région et de réarticuler le dispositif », a-t-il dit en ce sens.

Emmanuel Macron a soutenu ce jeudi à Paris lors d’une conférence de presse commune avec l’UE, la Cedeao et l’UA que les forces militaires françaises Barkhane et européennes Takuba vont quitter définitivement le territoire malien lors d’un « retrait coordonné ».

Une décision qui vient entériner les mesures arrêtées mercredi soir lors d’un dîner de travail à l’Élysée réunissant plusieurs dirigeants européens et des pays du G5 Sahel, de la Cedeao et l’UA.

Sahel: la France l’UE annoncent un « retrait coordonné » au Mali

C’est désormais officiel. La France et ses partenaires européens officialisent leur retrait militaire au Mali après neuf ans de lutte anti-jihadistes.Cette décision majeure a été annoncée par la France et ses alliés européens dans un communiqué commun. Une déclaration qui vient entériner les décisions arrêtées mercredi soir lors d’un sommet à l’Élysée réunissant plusieurs dirigeants européens et africains.

La sécurité au Sahel était d’ailleurs au cœur de ce dîner de travail entre le président français Emmanuel Macron, ses partenaires européen et des chefs d’Etat africains. 

Les pays du G5 Sahel comme le Tchad, le Niger et la Mauritanie étaient étaient présents à cette rencontre tout comme le Bénin, récemment touché par des attaques jihadistes, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall qui assure la présidence tournante de l’Union africaine et celui du Ghana Nana Akufo-Addo, qui assure la présidence de la Cedeao. 

Au centre des débats, le retrait définitif de la force militaire Barkhane et européenne Takuba au Mali. Emmanuel Macron a donné sa position sur la question évoquant un retrait des troupes françaises et européennes au Mali.

Le président français avait entamé depuis plusieurs jours une série de consultations avec ses partenaires européens pour adopter une position commune sur la question.

RDC : la Monusco renforce son dispositif dans le Nord-Kivu

La base d’Eringeti est gérée par les soldats du contingent sud-africain de la Monusco.L’agglomération d’Eringeti, située à 60 km au nord de la ville de Beni, a connu pendant un moment un calme relatif qui a permis aux populations, longtemps en déplacement, de regagner leurs maisons et de reprendre une vie plus ou moins normale.

Cependant, depuis la fin de l’année 2021, avec les opérations militaires en cours, les rebelles ADF en difficulté s’attaquent aux civils isolés lors de leur fuite, poussant ainsi de nouveau les populations à aller se réfugier dans des zones jugées plus sûres.

La problématique sécuritaire dans la région a poussé la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) à installer une base à Eringeti.

Ce sont les Casques bleus sud-africains qui ont reçu pour mission de veiller à la protection des civils, conformément au mandat de la Monusco. Ces derniers disent avoir reçu un accueil chaleureux de la part de la population et des chefs locaux « qui collaborent sans problème avec eux », a souligné le major Chochoe, commandant de la base.

Pour les populations, malgré quelques conflits intercommunautaires dont le soubassement reste l’insécurité et le chômage qui pousse les jeunes à adhérer aux groupe armés, l’espoir est permis avec la présence de la Monusco.

« La présence de la Monusco nous apporte de l’espoir et la façon dont nous collaborons aujourd’hui avec elle renforce encore la cohésion entre nous et cette base. Nous voulons que la MONUSCO puisse redoubler d’efforts pour aider à renforcer la sécurité dans la zone », a témoigné le président de la jeunesse de Bambuba-Kisiki, Germain Kakule Vutsarana.

Ethiopie: le TPLF accusé d’atrocités dans la région d’Amhara

Le conflit dans le Nord de l’Ethiopie dure depuis novembre 2020.Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) est le principal acteur du conflit qui l’oppose au gouvernement fédéral éthiopien. Pour Amnesty International, les combattants de ce mouvement rebelle ont délibérément tué des civils et violé collectivement des dizaines de femmes et de jeunes filles mineures dans deux villes de la région d’Amhara.

L’organisation non gouvernementale de défense des droits humains a interrogé 30 victimes de viol dont certaines n’avaient pas plus de 14 ans au moment des faits et d’autres victimes de violences afin de dresser un tableau des atrocités commises à Chenna et Kobo en août et septembre 2021, après que les forces du TPLF ont pris le contrôle de ces villes.

Près de la moitié des victimes de violences sexuelles ont déclaré avoir subi des viols collectifs. Des médecins ont indiqué à Amnesty International que certaines victimes avaient subi des lacérations probablement causées par l’introduction de baïonnettes dans leurs parties intimes.

Une écolière de 14 ans a déclaré à Amnesty qu’elle et sa mère avaient toutes deux été violées par des combattants du TPLF. « L’un d’eux m’a violée dans la cour et l’autre a violé ma mère à l’intérieur de la maison », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Ma mère est très malade maintenant. Elle est très déprimée et désespérée. Nous ne parlons pas de ce qui s’est passé, c’est impossible ».

L’enquête fait suite à la publication en novembre dernier d’un rapport d’Amnesty qui faisait état d’agressions sexuelles commises par des rebelles tigréens dans la ville amhara de Nifas Mewcha.

« Des preuves de plus en plus nombreuses montrent que les forces tigréennes ont commis des crimes de guerre et peut-être des crimes contre l’humanité dans les zones sous leur contrôle dans la région d’Amhara à partir de juillet 2021. Il s’agit notamment d’actes répétés de viols généralisés, d’homicides sommaires et de pillages, y compris dans des hôpitaux », a dit Sarah Jackson, Directrice adjointe du programme Afrique de l’Est à Amnesty.

Selon elle, des habitants de Kobo ont déclaré que les combattants du TPLF avaient abattu des civils non armés, apparemment par vengeance, après avoir été confrontés à la résistance des milices amhara à leur avancée.

« Les personnes qui ont été touchées à l’arrière de la tête n’ont pas pu être reconnues car leur visage était devenu méconnaissable », a confié un habitant de la région.

Mali : 686 millions $ nécessaires pour l’aide humanitaire

La situation humanitaire du pays est encore critique en 2022, alerte l’ONU.Sous le leadership du gouvernement, les Nations Unies et les partenaires humanitaires ont publié le Plan de réponse humanitaire (PRH) 2022 pour le Mali. Le PRH 2022 cherche à mobiliser 686 millions de dollars américains pour aider 5,3 millions de personnes parmi les plus vulnérables.

Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, le conflit et l’insécurité rendent difficile l’accès des humanitaires aux communautés. De même, le nombre de personnes déplacées internes (PDI) reste encore élevé.

Ces personnes ont un faible accès à l’eau potable et aux services sociaux de base. L’insécurité alimentaire est précoce cette année. Plus de 1,8 million de personnes seront concernées durant la période de soudure (juin et août 2022), contre 1,3 million en 2021. Il s’agit du niveau le plus élevé jamais enregistré depuis 2014.

Pour apporter une réponse aux besoins immédiats des communautés touchées par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, les Nations Unies ont débloqué 10 millions de dollars à travers le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF).

« Pour toute action humanitaire et de développement, il est indispensable que la sécurité des populations soient assurées y compris celle des acteurs qui les assistent », a déclaré Alain Noudéhou, Coordonnateur Humanitaire pour le Mali.

« Ensemble, nous devons appuyer la reconstitution des moyens d’existence des populations déplacées et réfugiées, soutenir leur retour sécurisé dans leurs localités d’origine afin de diminuer progressivement leur dépendance à l’assistance humanitaire », a-t-il ajouté.

A son avis, il est nécessaire de continuer à renforcer les initiatives de solutions durables et assurer une meilleure articulation entre les actions humanitaires, de développement et de consolidation de la paix en vue de mieux cibler les besoins pour la résilience des communautés dans les zones de conflits ou post-conflit.

Pour le ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés, Oumarou Diarra, « l’engagement de tous les partenaires de mise en œuvre qui accèdent aux populations vulnérables dans des conditions difficiles, parfois au péril de leur vie, est à saluer ».

En 2021, la communauté humanitaire a mobilisé 215 millions sur les 563 millions, soit 38% des fonds recherchés.

Ethiopie : levée anticipée de l’état d’urgence

Le parlement éthiopien a levé cette mesure d’exception imposée en novembre dernier, lorsque les rebelles tigréens menaçaient de marcher sur la capitale fédérale.En Ethiopie, la vie a repris peu à peu son cours normal. Dans un tweet publié ce mardi, le ministère des Affaires étrangères a informé que « la Chambre des députés d’Ethiopie a approuvé aujourd’hui la levée de l’état d’urgence imposé pour six mois ».

Sur les 312 législateurs présents, 63 ont voté contre le décret, tandis que 21 se sont abstenus.

Le vote des députés éthiopiens fait suite à une proposition du cabinet du Premier ministre Abiy Ahmed visant à assouplir l’état d’urgence de temps de guerre imposé initialement jusqu’en mai.

Cette mesure d’exception avait été proclamée le 2 novembre alors que des combattants du Front de Libération du Peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) venaient de s’emparer de deux villes stratégiques sur la route menant à la capitale éthiopienne, Addis Abeba.

A l’époque, des arrestations de masse de Tigréens avaient été menées à Addis Abeba et dans le reste du pays. Cela avait déclenché une série de condamnations d’organisations internationales de défense des droits de l’homme.

L’état d’urgence avait aussi coïncidé avec une campagne de mobilisation générale et de bombardements qui ont finalement repoussé les forces rebelles vers le Tigré, suscitant l’espoir de voir les combats s’arrêter.

En décembre, Addis Abeba a annoncé que l’armée ne les y poursuivrait pas mais plusieurs frappes de drones ont touché le Tigré dans les semaines suivantes.

Fin janvier, le TPLF a annoncé avoir repris les combats dans la région voisine de l’Afar, après des attaques, selon lui, de forces pro-gouvernementales sur ses positions.

Selon les Nations unies, ce conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d’Ethiopiens dans des conditions proches de la famine.

Burkina : le chef de l’Etat Damiba au front

Le nouveau chef de l’Etat du Burkina Faso, le Colonel Paul-Henri Sandaogo s’est rendu au front pour « remobiliser et remonter le moral des troupes ».Dans un communiqué publié le lundi 14 février dans la soirée, le service communication du gouvernement a indiqué que le chef de l’Etat s’est rendu sur les différents sites où opèrent l’armée burkinabé afin de s’enquérir de la situation des troupes. « Le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est rendu à Ouahigouya et Sollé dans la région du Nord et à Toeni dans la Boucle du Mouhoun. Il était accompagné par le Lieutenant-Colonel Djomagné Yves Didier Bamouni, Commandant des opérations du théâtre national », indique le document.

Le nouvel homme fort de Ouagadougou s’est emparé du pouvoir le 24 janvier 2022 en renversant le président démocratiquement élu, Roch Marc Christian Kaboré, au pouvoir depuis 2015.

Un putsch qui intervient deux mois après l’attaque sanglante d’Inata en novembre dernier par des jihadistes. Une attaque où l’armée avait perdu 57 de ses hommes entraînant un vent de contestation des militaires contre le pouvoir de Roch Marc Christian Kabore.

Paul-Henri Sandaogo, intronisé chef de l’Etat et chef suprême des armées le 10 février dernier, s’est fixé pour mission de sortir le Burkina Faso de cette crise politique et sécuritaire. Une tâche qui ne s’annonce pas facile après la suspension du pays des instances de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) quelques après le coup d’Etat.

Dans une volonté de calmer les ardeurs de la Cedeao, Damiba a signé samedi dernier un décret annonçant la création d’une commission composée de 15 membres en vue d’« élaborer un projet de charte et d’agenda, assorti d’une proposition de durée de la transition et des modalités de mise en œuvre » dans un « délai de deux semaines ». 

Le Conseil de sécurité de l’Onu de son côté, s’est dit « gravement préoccupé par le changement inconstitutionnel du gouvernement au Burkina Faso le 24 janvier », dans un communiqué, évitant soigneusement de condamner ou d’utiliser le terme coup d’Etat.

Sénégal : l’Armée « prend acte » de la libération de ses soldats

Le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) a relâché, ce lundi, les sept militaires qu’il avait capturés le 24 janvier dernier.« Ils se trouvent dans un bon état physique général », rassure un communiqué du colonel Alexis Grégoire Vasse, Directeur de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa).

La Grande Muette a par ailleurs salué « l’élan de solidarité patriotique et spontané » manifesté par leurs concitoyens à son égard.

En outre, l’Armée sénégalaise réaffirme que l’attaque de son contingent, dans le cadre de la Mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig), « s’était bien déroulée en territoire gambien », contrairement aux allégations « propagandistes » du mouvement rebelle.

Libye : bras de fer à Tripoli entre deux Premiers ministres

Alors que Fathi Bashagha a été nommé jeudi, nouveau Premier ministre de la Libye par le Parlement, son prédécesseur Abdelhamid Dbeibah refuse de quitter le poste.En proie à une guerre civile depuis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye s’enlise à nouveau dans une crise politique majeure en se retrouvant avec deux Premiers ministres rivaux à Tripoli. Au centre de cette rivalité, l’accès aux fonds de la Banque centrale et la reconnaissance internationale.

Jeudi dernier, le parlement libyen, a élu à l’unanimité l’ex-ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha (59 ans) comme nouveau chef du gouvernement en remplacement d’Abdelhamid Dbeibah. Mais l’élection de Bashagha crée pour l’instant plus de problèmes qu’il n’en résout. En effet, le Premier ministre sortant Abdul-Hamid Dbeibah, soutenu par les Nations unies, a indiqué qu’il « n’acceptera aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle ». Il a ajouté que « son gouvernement restera en fonction jusqu’à la tenue d’élections et qu’il ne passera la main qu’à un gouvernement élu ».

L’Onu soutient Dbeibah 

Une posture battue en brèche par l’influent président de la Chambre des représentants Aguila Saleh, qui estime que « le mandat Dbeibah a expiré » depuis le report des élections présidentielles et législatives du 24 décembre 2021. Dbeibah désigné en février 2021 à la tête d’un nouveau gouvernement de transition dans un plan de paix soutenu par l’Onu, a martelé qu’il poursuivra sa feuille de route qui consiste à unifier les institutions et conduire le pays à des élections présidentielle et législatives.

Dans cette mission, il peut toujours compter sur l’Organisation des Nations unies (Onu), qui, par la voix de son porte-parole, Stéphane Dujarric, a soutenu jeudi dans la soirée de la nomination de Fathi Bashagha comme nouveau Premier ministre, qu’elle continuerait toujours à soutenir le gouvernement de Dbeibah.

Son successeur Fathi Bashagha, ancien ministre de l’Intérieur entre 2018 et 2021, bénéficie de l’appui du Parlement basé à Tobrouk et de son influent Aguila Saleh. Il est surtout parrainé par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays riche en pétrole, appuyé par la Russie, l’Egypte, les Emirats arabes-unis.

Jeudi soir, quelques heures après son élection, Fathi Bashagha a atterri à Tripoli à bord d’un avion affrété par le fils du maréchal Haftar sous la protection des milices de Zawiya et de certains groupes armés de Misrata. Tandis que son prédécesseur Dbeibah qui siège à Tripoli, est toujours sous la sécurité de la brigade 444, l’unité d’élite de l’armée libyenne et d’une brigade de Misrata.

Enjeux financiers, pétrole

Dans cette lutte pour le pouvoir entre les deux Premiers ministres, l’on cherche par tous les moyens à décrocher le soutien des milices de Misrata déployées à Tripoli. Les deux têtes de l’exécutif, tous deux originaires de Misrata à l’Est à 200 kilomètres de la capitale Tripoli, ont des soutiens à l’Ouest du pays encore sous le contrôle des loyalistes, ce qui risque de déboucher sur des affrontements entre milices aux allégeances parfois mouvantes et réversibles.

Mais derrière cette nouvelle crise politique, se cache d’énormes enjeux financiers. En effet, plusieurs groupes armés et les réseaux de trafics sont prêts à soutenir Bashagha parce qu’ils veulent remettre en cause le mode de fonctionnement de la Banque centrale libyenne instauré par Abdel Hamid Dbeibah avec le soutien de la Turquie. Bashagha et ses alliés dénoncent des liens étroits Dbeibah, le gouverneur de la Banque centrale et Ankara. Bashagha et Haftar, deux anciens adversaires devenus des alliés politiques, veulent aussi obtenir cette reconnaissance internationale afin de mieux contrôler le pétrole dans l’Est du pays.

Ce bras de fer au sommet de Tripoli, risque de replonger le pays dans une nouvelle scission comme en 2014. Il a fallu sept ans de conflit pour que l’Onu, à travers un plan de paix, arrive à installer un gouvernement de transition en février 2021 dirigé par Abdul-Hamid Dbeibah.

Sénégal : libération de sept soldats détenus par les rebelles du MFDC

Les sept militaires sénégalais, pris en otage depuis le 24 janvier par les rebelles casamançais, ont été libérés lundi 14 février, a appris APA de sources médiatiques.Salif Sadio a tenu parole. Plusieurs journaux ont annoncé ce lundi que le chef de l’une des branches armées du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MDFC), une rébellion au sud du Sénégal qui dure depuis quatre décennies, a promis de libérer ce jour ces soldats sénégalais membres de la Mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig). C’est chose faite, selon le site sénégalais Emedia, indiquant que les otages ont été relâchés « à l’issue d’une cérémonie sous haute surveillance ».

« Le convoi vient juste de quitter en direction de la capitale gambienne, accompagnés de la délégation venue de Gambie composée de médiateurs de la communauté St Egidio, de la Croix Rouge internationale et de la mission de la Cedeao en Gambie (MICEGA). Toutefois, leurs gilets pare-balles, casques et montres sont finalement confisqués par le MFDC… De même que leurs munitions et armes saisies. Le représentant de Salif Sadio, Pape Sané, chargé des opérations du MFDC, indique avoir saisi ces armes et effets personnels pour lancer un message au Sénégal », renseigne Emedia.

Dans une vidéo où il s’entretient avec des journalistes et diffusée en boucle sur les réseaux sociaux, le chef rebelle a déclaré que les soldats sénégalais venus de Gambie avaient traversé la frontière et attaqué ses bases en Casamance. Il a rapporté que le MFDC avait rendu à la Cédéao les dépouilles des quatre soldats sénégalais tués à la fin des affrontements, le 24 janvier dernier en Gambie, pays partiellement enclavé dans le Sénégal.

Ces combats avec les rebelles sont survenus « dans le cadre d’une action de sécurisation et de lutte contre les trafics illicites, notamment contre l’exploitation criminelle du bois sur la frange frontalière avec la Gambie », avait précisé l’armée sénégalaise dans un communiqué.

La Casamance est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d’une marche en décembre 1982. Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à basse intensité. Le Sénégal s’emploie à normaliser la situation et a entrepris de réinstaller les déplacés.

L’Ecomig a été instituée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) devant la crise politique née du refus de l’ex-président et dictateur gambien Yahya Jammeh de quitter le pouvoir après sa défaite à la présidentielle de décembre 2016. M. Jammeh a finalement été forcé à l’exil en janvier 2017 par les pressions internationales et l’entrée de troupes sénégalaises sur le sol gambien.

Les forces sénégalaises fournissent l’essentiel des effectifs de l’Ecomig, de plusieurs centaines de soldats. Le mandat de l’Ecomig a été prolongé à plusieurs reprises.

Mali : Assimi Goïta veut réformer avant de céder le pouvoir

L’hypothèse d’une probable candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine présidentielle a été écartée par le projet portant révision de la Charte de la transition.

Le Conseil National de la Transition (CNT), organe législatif de la transition au Mali, s’active. Il vient de proposer un projet de révision devant modifier certaines dispositions de la charte de transition. La date de la séance plénière n’a pas encore été fixée, mais les nouvelles dispositions prennent en compte des recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR), tenues du 15 au 21 novembre 2021.

Ainsi, le projet de charte révisé interdit expressément au président de la transition à se porter candidat aux prochaines élections. Président depuis le mois de mai 2021, le colonel Assimi Goïta ne devrait donc pas briguer sa propre succession lors d’un scrutin présidentiel dont la date n’a pas encore été arrêtée.

En tant que président de la transition, le texte prévoit aussi son remplacement, « en cas de vacance », par le Président du Conseil National de Transition, en l’occurrence le colonel Malick Diaw, l’un des officiers avec lesquels il a mené le coup d’Etat du 18 août 2020.

D’autres modifications concernent les suppressions du poste de vice-président et du nombre des membres du gouvernement limité à vingt-cinq, l’augmentation du nombre du CNT, l’adaptation de la durée de la transition conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation.

Celles-ci doivent en outre fixer « la durée de la transition », qui devait normalement expirer d’ici quelques jours, en considérant la date du renversement du président démocratiquement élu, le défunt Ibrahim Boubacar Keita. Si la communauté internationale, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), appelle les autorités militaires à organiser rapidement les élections, une partie de l’opposition malienne annonce qu’elle ne les reconnaîtra plus à partir du 25 mars prochain.

Prolongement de la transition ?

Mais au regard de l’article deux du projet de charte, parmi les nouvelles dispositions, ce deadline peut sembler court pour que les autorités militaires de la transition soient en mesure de passer le témoin. Dans ledit article, la charte charge la transition de plusieurs missions qui vont nécessairement prendre du temps pour leurs réalisations.

Il s’agit du rétablissement et du renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, du redressement de l’État et la création des conditions de base pour sa refondation, de la promotion de la bonne gouvernance, de la refonte du système éducatif, de l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives, de l’organisation des élections générales, de la mise en œuvre intelligente de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger et de la mise en œuvre intelligente et efficiente des Recommandations des Assises Nationales de la Refondation.

Par ailleurs, ces Assises avaient recommandé un rallongement de la transition de six mois à cinq ans, alors que le scrutin présidentiel était prévu le 27 février 2022. Cette annonce avait particulièrement irrité la Cédéao, qui avait prononcé plusieurs sanctions à l’encontre du Mali.

La rupture des relations diplomatiques de tous les pays de la sous-région, à l’exception de la Guinée, venait d’être consommée, sans compter la fermeture des frontières communes ou encore la suspension des transactions économiques entre les pays de la zone et le Mali.

De lourdes sanctions qui mettent dans le désarroi plusieurs citoyens ouest-africains, surtout les populations habitant à proximité des frontières. « Même pour se dire bonjour, on se met de chaque côté de la frontière. C’est pitoyable », déplore un habitant de Kidira, ville sénégalaise frontalière du Mali.

Mali : vers un départ de la France et de l’UE

La France et l’Union européenne vont décider cette semaine de leur présence militaire au Mali.Le processus est en branle et devrait aboutir à la fin de cette semaine à une série de décisions concernant l’engagement français et européen au Mali. Ce lundi, une réunion par visioconférence des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se tiendra pour évoquer l’avenir de la force militaire européenne regroupée au sein Takuba. Un premier rendez-vous qui devrait acter le retrait quasi probable des troupes françaises et européennes au Mali

L’ancienne puissance coloniale, dont plusieurs milliers de soldats sont engagés depuis 2013 contre les groupes jihadistes actifs sur le territoire malien et dans les pays voisins, va-t-elle enfin retirer ses troupes de la région ?

Le G5 Sahel à Paris 

« La situation ne peut pas rester en l’état », a déclaré mardi 1er février le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal, donnant ainsi le sentiment que la France envisage désormais toutes les hypothèses y compris un retrait de ses troupes du Mali.

A ce titre, Emmanuel Macron a convié ce mercredi 16 février, les chefs d’Etat du G5 Sahel notamment le président nigérien Mohamed Bazoum, le Tchadien Mahamat Idriss Déby et le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. Une rencontre à laquelle le président français n’a pas invité les autorités de la transition burkinabé et malienne.

Le président de l’Union africaine Macky Sall et le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) le Ghanéen Nana Akufo-Addo seront de la partie tout comme le Conseil européen Charles Michel, et du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

A l’issue de cette rencontre, Paris et ses partenaires de l’Union européenne vont informer l’UA et la Cedeao des décisions prises sur leur engagement au Mali. La réorganisation du dispositif dans les autres pays sahéliens voisins et son extension aux pays du golfe de Guinée sont aussi à l’étude.

Invoquant la souveraineté nationale, les autorités de la transition malienne entendent se maintenir plusieurs années au pouvoir, le temps selon elle de « refonder les bases de l’Etat et restructurer les forces armées et sécurité » du pays plongé depuis 2012 dans une grave crise sécuritaire liée à la présence de plusieurs groupes jihadistes sur une grande partie du territoire malien, le Nord et le Centre notamment.

La junte inflexible

Durant les premiers mois après la prise du pouvoir par l’armée à Bamako, Paris s’était pourtant montré conciliant vis-à-vis des putschistes maliens. Mais les rapports entre les deux parties se sont brusquement dégradés lorsqu’en mai dernier les colonels qui avaient entre-temps installé un président et un premier ministre à la tête d’un gouvernement de transition avaient décidé de débarquer les deux hommes confiant la présidence de l’Etat au chef de la junte, le colonel Assimi Goita.

La crise s’est, ensuite, aggravée quand quelques jours plus tard, la France a brandi la menace de retirer ses militaires engagés depuis 2013 au Mali et au Sahel dans le cadre d’une opération de lutte contre les groupes jihadistes, avant de se rétracter finalement pour annoncer une simple réduction de ses troupes et une restructuration de son dispositif militaire sur le terrain.

Évoquant alors « un abandon en plein vol », les autorités de Bamako avaient, dans la foulée, menacé de faire appel à d’autres partenaires extérieurs, donnant ainsi crédit à ce qui n’était à l’époque qu’une simple rumeur comme quoi elles souhaiteraient solliciter la Russie pour l’envoi d’éléments appartenant à la très sulfureuse compagnie militaire privée russe Wagner, accusée d’exactions en Syrie, en Libye et en Centrafrique. La France qui n’a jamais caché son hostilité à une telle perspective n’avait, depuis lors, cessé de mettre en garde Bamako et Moscou contre cette éventualité qui, depuis peu, serait devenue finalement une réalité, selon plusieurs sources diplomatiques occidentales en poste au Mali.

Les sorties musclées de responsables des deux pays, devenues quasi quotidiennes ces dernières semaines, n’ont pas contribué à apaiser la tension.

Commentant les décisions prises contre la junte par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a infligé le 9 janvier une série de sévères sanctions diplomatiques et économiques au Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre et porte-parole du gouvernement malien, s’était livrée à une attaque virulente contre la ministre française des Armées, Florence Parly et la France, qu’il a accusée de chercher à diviser les Maliens, « d’instrumentaliser » les organisations sous-régionales et de conserver ses « réflexes coloniaux ». Le colonel malien avait alors sommé Mme Parly de se taire.

Soudan : l’occident fustige les violations des droits de l’homme

La junte militaire au Soudan a fait l’objet de vives critiques de la part des capitales occidentales concernant les violations des droits de l’homme.Plusieurs personnalités politiques qui se sont opposés contre les coup d’Etat perpétré par l’armée  dans ce pays en proie des séries de manifestations populaires, ont été victimes de ces violations.

Dans une déclaration publiée vendredi, les pays de la troïka (Norvège, Royaume-Uni et États-Unis), le Canada, la Suisse et l’Union européenne se disent alarmés par les arrestations et les détentions, le 9 février, de plusieurs personnalités politiques de premier plan.

 « Ces actions troublantes font partie d’une série d’arrestations et de détentions de militants de la société civile, de journalistes et de travailleurs humanitaires qui ont eu lieu ces dernières semaines dans tout le Soudan. Nous condamnons ce harcèlement et cette intimidation de la part des autorités militaires soudanaises. Cela est totalement incompatible avec leur engagement déclaré à participer de manière constructive à un processus facilité visant à résoudre la crise politique du Soudan pour revenir à une transition démocratique », indique la déclaration.

 La troïka appelle à une cessation immédiate des abus à l’encontre des prisonniers politiques et des personnes détenues en raison de leur militantisme en faveur du retour du Soudan à l’ordre constitutionnel.

Ils ont appelé les autorités militaires à respecter leurs obligations en matière de sauvegarde des droits de l’homme et de garantie de la sécurité des personnes détenues ou arrêtées, ainsi que la nécessité de veiller à ce que la procédure régulière soit systématiquement suivie dans tous les cas.

La levée de l’état d’urgence en vigueur depuis octobre dernier, date à laquelle les militaires dirigés par Abdelfattah al-Burhan ont pris le pouvoir, serait un signal positif, selon la troïka.