Éthiopie : le secteur bancaire perd 36,5 millions de dollars (officiel)

Selon les autorités judiciaires, ces pertes sont dues à la fraude durant les quatre dernières années.Ce mardi, Fikadu Tsega, le ministre éthiopien de la Justice, a présenté un rapport d’enquête aux responsables du secteur bancaire. Au cours des discussions, M. Tsega a affirmé que les faits sont de nature complexe et la récupération de l’argent volé s’annonce très difficile.

La justice s’est mise en branle pour démasquer les coupables de ces crimes économiques. Souvent, en Éthiopie, les responsables des banques bénéficient de la complicité d’agents basés à l’étranger pour effacer les traces de leurs opérations, a expliqué le garde des Sceaux.

Ethio telecom, l’opérateur public de télécommunications et l’Agence d’authentification et d’enregistrement de documents (Dara, sigle en anglais) sont mis en cause dans cette affaire.

De son côté, Yinager Dessie, le gouverneur de la Banque nationale d’Éthiopie, a invité les institutions financières à prendre des mesures de sécurité supplémentaires parce que les techniques de fraude sont de plus en plus sophistiquées.

Concluant son propos, M. Dessie a souhaité que les banques investissent dans les nouvelles technologies, travaillent sur l’éthique de leurs employés, améliorent la protection globale des clients et se dotent de mécanismes d’authentification.

Afrique : infrastructures et industrialisation, leviers de l’intégration économique

La mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) suppose plus de voies de communication de bonne qualité et des usines en nombre, soulignent plusieurs acteurs du développement.La Banque africaine de développement (Bad) estime actuellement les échanges intra-africains à près de 16 % alors qu’ils représentent plus de 60 % sur les continents asiatique et européen. Plusieurs raisons, principalement la carence en infrastructures, expliquent la faiblesse du commerce intra-régional sur le continent noir.

Selon l’institution financière, moins du tiers de la population africaine a accès à une route praticable en toute saison, tandis que les coûts de transport et les délais d’acheminement des marchandises le long des corridors routiers sont deux à trois fois supérieurs à ceux des autres régions du monde.

Mais la Zlecaf, ratifiée le 20 janvier 2021 par 36 pays africains, devrait permettre de booster le commerce entre les différents Etats. Ainsi, « transformer l’Afrique en un véritable marché unique où les biens et les personnes circulent librement nécessite de combler les lacunes en infrastructures régionales », a déclaré la vice-présidente par intérim du Groupe de la Bad, Yacine Fal.

S’exprimant à l’ouverture du 1er Forum de l’intégration économique africaine qui se tient à Dakar, la responsable du « développement régional, de l’intégration et de la prestation des services » à la Bad a fait savoir « que ce soient les routes, le rail, l’eau, l’énergie…, le déficit de l’Afrique en matière de couverture des infrastructures reste parmi les plus importants au monde ».

La Directrice du Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Ngoné Diop, a fait remarquer que l’énorme déficit d’infrastructures et le manque de financement constitue une contrainte majeure aux efforts d’intégration. Dans ces deux secteurs, les besoins de l’Afrique sont respectivement évalués entre 130 et 170 milliards de dollars par an et entre 70 et 100 milliards de dollars par an.

Dans ce contexte, « nous devons faire preuve d’innovation et de dépassement pour maximiser les gains escomptés de la Zlecaf. La digitalisation et l’opérationnalisation des plateformes numériques constituent un levier efficace pour optimiser le commerce intra-africain et par ricochet l’intégration régionale », a-t-elle suggéré.

Résorber le gap infrastructurel est « un point fondamental » pour accélérer l’intégration économique, a indiqué, de son côté, le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, tout en soulignant la nécessité pour les pays africains de « s’industrialiser de manière compétitive et de monter au niveau des chaînes des valeurs ».

Au-delà des infrastructures et des industries, l’effectivité de la Zlecaf passera également par la levée « des obstacles non tarifaires qui augmentent les coûts supportés par les entreprises d’environ 14 % », a affirmé Yacine Fal, non sans ajouter que cette entreprise requiert un effort politique soutenu et le soutien de tous les acteurs, en particulier les partenaires au développement.

Mauritanie : le secteur minier table sur la transition énergétique

Les principaux acteurs du secteur extractif mauritanien ont planché, le 24 mai 2022 à Nouakchott, sur la transition énergétique dans l’industrie minière.Les échanges entre les acteurs du secteur minier ont eu lieu à l’invitation du ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie, Abdessalam Mohamed Saleh et sous le haut patronage du président de la République.

Ce sommet de très haut niveau couronne les efforts du gouvernement mauritanien et de Kinross Tasiast qui travaillent désormais main dans la main pour renforcer l’attractivité du secteur extractif mauritanien.

Pour une transition vers l’énergie verte et une gestion des ressources disponibles face à la conjoncture mondiale dans le domaine énergétique, le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie, a jugé bon d’initier cette réflexion sur les défis actuels.

Un secteur en pleine ébullition

Le panel a réuni notamment les PDG de Kinross Gold Corporation, Paul Rollinson, de BP, Gordon Birrell et de Kosmos Energy, Andrew Inglis, ainsi que la représentante de la Banque mondiale à Nouakchott, Cristina Isabel Pana.

Cette rencontre de très haut niveau a permis de mettre en avant les grandes opportunités qu’offre l’industrie extractive mauritanienne. Pour preuve, alors que sa présence n’avait pas été mentionnée par les autorités nationales, le président Ghazouani a honoré les participants du panel par sa présence, symbole de l’importance accordée par le chef d’État aux acteurs miniers.

Représentant 82% du flux d’Investissements directs à l’étranger (IDE) sur la période 2007-2017, le secteur extractif demeure le moteur de l’économie nationale et comptait avec le secteur halieutique pour 98,1% des exportations totales du pays en 2019.

Ces dernières années, poussés par les nombreux efforts du gouvernement et la découverte d’importants gisements d’hydrocarbures, de nouveaux acteurs se sont implantés en Mauritanie et ont investi dans le secteur du pétrole et du gaz.

C’est notamment le cas des entreprises britannique BP et américaine Kosmos Energy qui, après un accord signé en 2019, débuteront l’exploitation du champ gazier Grande Tortue Ahmeyim (GTA) pour un objectif de production de 2,5 millions de tonnes de gaz à partir de décembre 2023.

De nouveaux acteurs devraient même faire leur entrée en Mauritanie : la Société nationale industrielle et minière (SNIM) a signé deux protocoles d’accord avec le groupe sidérurgique ArcelorMittal et l’entreprise minière anglo-suisse Glencore.

De même, deux nouveaux contrats ont été ratifiés avec les sociétés CWP et Chariot pour la mise en place d’une convention définitive pour le développement des projets d’hydrogène vert Aman et Nour.

Tasiast, l’entreprise originelle

Cette récente « ébullition » du secteur extractif a été rendue possible grâce aux multiples efforts déployés par Tasiast, opérée par la filiale TMLSA de Kinross, une des premières entreprises étrangères implantées dans le pays et acteur historique du secteur privé en Mauritanie.

Appuyant le gouvernement depuis plus d’une décennie, Tasiast a largement œuvré à la mise en place d’un cadre réglementaire et économique stable ainsi qu’à l’instauration d’un climat des affaires propice à l’arrivée de ces nouveaux investisseurs.

C’est grâce à un dialogue constant entre ce géant du secteur minier et le gouvernement mauritanien que le pays a su s’ouvrir progressivement aux investisseurs étrangers. Au grand bonheur des nouveaux investisseurs étrangers qui font leur entrée en Mauritanie.

Le gouvernement s’est félicité des investissements de Tasiast dans des projets au bénéfice des communautés locales et le développement des énergies vertes. Ces investissements imposent un haut standard de durabilité auquel les nouveaux acteurs du privé devront se conformer, ce qui pourrait faire de la Mauritanie, un des pionniers de l’énergie verte en Afrique de l’Ouest.

En outre, le nouvel accord signé entre Tasiast et la Société financière internationale (SFI) pour renforcer la stratégie de contenu local de la mine, représente également une opportunité majeure pour le développement du pays.

Désormais, chaque entreprise étrangère devra accorder une grande importance au contenu local et employer un minimum de 97% de salariés Mauritaniens. Si Tasiast s’est déjà conformée à ce standard, elle travaille désormais à atteindre 98% en 2027.

La Mauritanie, depuis l’élection du président Mohamed Ould El-Ghazouani, s’est donc pleinement engagée dans une nouvelle ère, propice aux investissements étrangers durables et soucieuse d’un modèle de développement respectueux de l’environnement.

Timor Port s’équipe en portiques et remorqueurs

Les équipements réceptionnés sont dotés des dernières technologies.Le 16 mai 2022, Timor Port, filiale de Bolloré Ports, a réceptionné deux remorqueurs, deux portiques de quais et quatre portiques de parc pour la concession du port en eaux profondes de Tibar Bay. Cette livraison a été acheminée sur un navire semi-submersible spécialisé dans le transport de portiques.

Les deux nouveaux portiques de quai vont permettre au nouveau Port du Timor de décharger des navires porte-conteneurs de grande capacité avec une rapidité de manutention accrue.

Les quatre portiques de parc avec pour leur part sont des engins de manutention de 30 mètres de haut, qui assurent le chargement, le déchargement et le rangement des conteneurs sur la place portuaire.

Les remorqueurs sont des équipements conçus pour effectuer des opérations de remorquage portuaire. Ils assistent les grands navires lors de leurs entrée et sortie du port, ainsi que leur accostage. D’une longueur de 30m, ces remorqueurs acquis pour Timor Port sont dotés d’un système de propulsion qui permet de pousser et de tirer les navires.

« La mise en service de ces deux remorqueurs, ces deux portiques de quais et quatre portiques de parc va nous permettre de véritablement lancer l’activité de ce nouvel ensemble portuaire et d’accompagner nos clients. Ils participent également à notre ambition de faire de Tibar Bay un hub de transbordement et une porte d’entrée maritime non-négligeable de la zone Asie-Pacifique », a déclaré Laurent Palayer, Directeur général de Timor Port.

Les équipements réceptionnés sont dotés des dernières technologies qui intègrent un système de contrôle de pointe et un système d’alimentation électrique de nouvelle génération permettant de réduire considérablement les émissions de CO2 mais aussi la consommation d’énergie. Outre les constructions aux normes environnementales pointues du futur port, les nouveaux équipements participent au processus de labellisation Green Terminal destiné à réduire l’empreinte carbone des activités.

Olivier de Noray, Directeur général Ports et Terminaux de Bolloré Ports souligne que « ces équipements qui seront pour la première fois déployés au Timor-Leste vont permettre de traiter des navires de grande capacité, avec des cadences de chargement et de déchargement supérieures à celles observées sur le port actuel de Dili ». 

 « La réception de ces premiers équipements est une étape majeure du projet de construction de ce nouvel ensemble portuaire qui comprend un terminal à conteneurs et est ainsi doté des meilleurs équipements permettant d’en faire un hub de transbordement. Cette infrastructure vise à améliorer la desserte logistique du Timor-Leste », a-t-il poursuivi.

Confié à Bolloré Ports en 2016 au terme d’un appel d’offres international, ce projet représente un coût total de 490 millions de dollars sur une durée de 30 ans, soit le plus important jamais réalisé au Timor-Leste avec un partenaire privé.

Af’Sud : Ramaphosa plaide pour les entrepreneurs noirs

L’autonomisation économique des Noirs est un facteur de croissance, selon le président sud-africain.Cyril Ramaphosa a admis ce lundi que l’autonomisation des entreprises noires reste un défi et que celles appartenant à des Blancs dominent toujours les sociétés cotées à la Bourse de Johannesburg (JSE).

Dans sa lettre hebdomadaire à la nation, le dirigeant de la nation arc-en-ciel a révélé qu’au moment de l’indépendance en 1994, les entreprises cotées à la JSE étaient détenues à moins de 1% par des Noirs.

« Ce chiffre ne s’est pas beaucoup amélioré au cours des 28 dernières années », a-t-il déclaré.

Toutefois, il a fait remarquer que cette évolution ne reflète pas les efforts déployés par le gouvernement sud-africain pour transformer l’économie en donnant plus de pouvoir aux entrepreneurs noirs.

Ghana : la Bad lance un fonds fiduciaire dédié à l’économie circulaire

Ce dispositif permettra de canaliser, de financer et de dé-risquer des modèles d’affaires innovants en matière d’économie circulaire, au-delà de la gestion des déchets.L’économie circulaire est un modèle de production et de consommation qui implique le partage, la location, la réutilisation, la réparation, la remise à neuf et le recyclage des matériaux et produits existants aussi longtemps que possible.

Le fonds, lancé ce 27 mai 2022, à Accra, la capitale ghanéenne, en marge des Assemblées annuelles de la Bad qui s’y tiennent est la première Facilité africaine pour l’économie circulaire de l’institution financière régionale.

Il soutiendra l’Alliance africaine pour l’économie circulaire (ACEA), dirigée par les pays, en intégrant l’économie circulaire dans les stratégies africaines de croissance verte.

Le fonds d’affectation spéciale multi-donateurs fonctionnera sur une période de cinq ans. Il recevra un soutien initial de quatre millions d’euros du gouvernement finlandais et du Fonds nordique de développement.

Il se concentrera sur trois domaines stratégiques : le renforcement des capacités institutionnelles pour consolider l’environnement réglementaire des innovations et des pratiques de l’économie circulaire, le soutien au secteur privé par le biais d’un programme de développement des entreprises et l’assistance technique à l’Alliance africaine pour l’économie circulaire.

« La Finlande s’est engagée à soutenir l’Alliance africaine pour l’économie circulaire et l’économie circulaire dans son ensemble en tant que voie vers la croissance verte. La clé du succès de la conception d’une feuille de route sur l’économie circulaire en Finlande a été l’implication d’un large éventail de parties prenantes, telles que les ministères, les collectivités locales et le secteur privé. Nous espérons que le partage de notre expérience pourra aider les autres à réussir leur transition circulaire », a déclaré le directeur général adjoint du ministère des Affaires étrangères de Finlande – et gouverneur provisoire du Groupe de la Banque pour la Finlande M. Juha Savolainen.

De son côté, le vice-président chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Changement climatique et de la Croissance verte à la Banque africaine de développement, Dr Kariuki, a réitéré l’engagement de la Bad à promouvoir l’économie circulaire comme stratégie de développement.

« Les principes de l’économie circulaire s’alignent sur le programme de la Banque africaine de développement visant à assurer la transition de l’Afrique vers une croissance verte. Ils s’inscrivent également dans le thème des Assemblées annuelles de cette année, à savoir +Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique+ », a-t-il dit.

A en croire Dr Kariuki, la Facilité africaine pour l’économie circulaire augmentera le portefeuille des opérations de la Banque qui sont alignées sur l’économie circulaire. Cela inclut les secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture adaptée au climat et de la production verte. Cela va aussi créer de nouvelles chaînes de valeur qui vont générer de nouveaux emplois verts pour la jeunesse africaine.

Les principes de l’économie circulaire jouent un rôle stratégique dans la réalisation des priorités de développement de la Bad, les « High-5 ». Ils aideront les pays africains à atteindre leurs objectifs de Contribution déterminée au niveau national. Il s’agit des engagements publics des pays sur la manière dont ils comptent jouer un rôle dans l’action collective post-2020 sur le changement climatique. 

Les principes de l’économie circulaire feront également progresser les pays vers les Objectifs de développement durable des Nations unies et contribueront à la relance économique de l’Afrique.

La guerre en Ukraine fait vaciller l’économie africaine

La guerre en Ukraine pourrait « assombrir les perspectives économiques » de l’Afrique au regard des indicateurs macroéconomiques de l’Afrique selon la Banque africaine de développement (Bad).Dans son rapport « Perspectives économiques en Afrique en 2022 », publié mercredi à l’occasion des Assemblées annuelles de la BAD, à Accra, l’institution prévient que « le continent risque de plonger dans la stagflation, une combinaison de croissance lente et d’inflation élevée. »

La publication des Perspectives économiques en Afrique 2022 intervient dans le contexte de deux crises mondiales majeures : la pandémie persistante de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien.

Selon le rapport, ce conflit a éclaté alors que « l’économie africaine était sur la voie de la reprise après l’impact dévastateur de la pandémie, et pourrait assombrir les perspectives économiques auparavant prometteuses du continent ».

Le Produit intérieur brut (PIB) réel devrait croître de 4,1 % en 2022, nettement inférieur aux près de 7% de croissance de 2021, souligne le rapport qui mentionne que cette décélération de la croissance montre « la gravité de l’impact du conflit russo-ukrainien sur l’économie africaine ».

Du côté de la demande, la croissance africaine sera tirée en grande partie par la consommation privée et l’investissement, et du côté de l’offre, par l’expansion continue du secteur des services, souligne le rapport.

Perturbations du commerce mondial 

La banque note que des chaînes d’approvisionnement, principalement dans les secteurs de l’agriculture, des engrais et de l’énergie, à la suite du conflit russo-ukrainien et des sanctions correspondantes sur le commerce avec la Russie ont fait pencher la balance des risques pesant sur les perspectives économiques de l’Afrique vers le bas.

L’impact est toutefois susceptible d’être asymétrique. D’un côté, les pays africains exportateurs nets de pétrole et d’autres produits de base pourraient bénéficier des cours élevés des produits de base qu’ils exportent.

D’un autre côté, l’impact sur les pays importateurs nets d’énergie, de produits alimentaires et d’autres produits de base est préoccupant car la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie exacerbera les pressions inflationnistes et limitera l’activité économique.

Les populations vulnérables, en particulier dans les zones urbaines, supporteront le plus le fardeau de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, et en l’absence de mesures pour amortir cet impact, cette hausse pourrait attiser la grogne populaire à travers le continent.

Pour ce faire, les pays africains doivent donc organiser d’urgence une réponse politique contracyclique, par exemple des subventions pour atténuer l’impact de la hausse des coûts des denrées alimentaires et de l’énergie.

Or, dans de nombreux pays africains, la marge de manœuvre budgétaire reste limitée par les effets de la pandémie. Les revenus des gouvernements n’ont pas renoué avec les niveaux d’avant la crise, et la pression sur les dépenses reste élevée.

La BAD a réagi rapidement avec une Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire de 1,5 milliard de dollars en vue d’accélérer rapidement la production alimentaire et l’approvisionnement en engrais et d’alléger les contraintes de financement du secteur social dans les pays membres régionaux.

Si le conflit persiste, la croissance de l’Afrique devrait stagner aux alentours de 4 % en 2023. Le texte souligne, par ailleurs, que le déficit global du compte courant devrait se réduire à 2,0% du PIB en 2022, contre 2,4 % en 2021, avec des différences selon les régions.

29,6 millions d’Africains visés par l’extrême pauvreté en 2022 

Malgré une relance prévue de la croissance économique en Afrique, la pandémie de Covid-19 ainsi que la guerre russo-ukrainienne devraient exacerber l’extrême pauvreté sur le continent africain.

Les estimations de la Banque ont montré que 28,7 millions d’Africains supplémentaires ont plongé dans l’extrême pauvreté en 2021 par rapport aux chiffres projetés pré-Covid-19 contre environ 26 millions en 2020, ce chiffre devrait atteindre 29,6 millions en 2022 et 2023.

La révision à la baisse de l’effet de la pandémie sur la pauvreté en Afrique par rapport aux PEA 2021 (une baisse de 4,6 et 10 millions en 2020 et 2021, respectivement) reflète principalement de meilleures performances de croissance que celles prévues en 2020.

L’éclatement du conflit russo-ukrainien, qui a entraîné une hausse soudaine des prix de l’énergie et d’autres matières premières et provoqué des perturbations de l’offre mondiale, a des conséquences sur les économies africaines.

Le ralentissement prévu de la croissance et l’inflation plus élevée prévue pour 2022 auront des répercussions sur la pauvreté de l’Afrique. En particulier, la baisse des revenus réels dans un contexte de hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant frappera de plein fouet les ménages vulnérables.

La dette souveraine, une menace pour la reprise économique 

La dette souveraine demeure une menace pour la reprise économique, malgré les récentes initiatives d’allégement de la dette. Le ratio moyen dette TPIB en Afrique a été estimé à 71,4 % en 2020, en raison de la faiblesse des systèmes de gestion des finances publiques, des dépenses de sécurité, d’une inflation élevée, des faiblesses dans la mobilisation des revenus et de l’augmentation des dépenses publiques due à la pandémie.

À court et à moyen terme, la dette souveraine de l’Afrique devrait rester supérieure à ses niveaux d’avant la pandémie, car les pays ont besoin de ressources supplémentaires – estimées à environ 432 milliards d’USD en 2020–2022 (une baisse par rapport aux 484 milliards d’USD estimés dans les PEA 2021 due en partie à une situation budgétaire meilleure que prévue).

Le rapport mentionne que les pays africains devront faire face aux impacts socio-économiques de la pandémie et soutenir la reprise économique. Dans un contexte de marge de manœuvre budgétaire réduite, le soutien des politiques dont les pays ont tant besoin continuera à plomber les dettes souveraines des pays africains, qui devraient se stabiliser à environ 70 % du PIB en 2021 et 2022.

Bien que l’augmentation de la dette soit presque généralisée, les divers groupes de pays présentent des différences notables. La forte augmentation globale en 2020 (près de 10 points de pourcentage) est imputable aux économies riches en ressources non pétrolières. C’est ce groupe de pays qui a le plus contribué à l’augmentation globale de la dette, atteignant plus de 85,4 % du PIB cette année-là.

Ce groupe est suivi de celui des pays exportateurs de pétrole (dette moyenne de 66,7 % du PIB) et les pays à faible intensité en ressources (65,3 % du PIB). Les niveaux d’endettement dans les pays à faible intensité en ressources ont considérablement augmenté, passant de 57,4 % en 2019 à environ 66,1 % en 2021, et devraient rester élevés à court terme.

Maroc: la croissance estimée à 1,8% en 2022 (BAD)

La croissance économique du Maroc devrait s’établir à 1,8% en 2022 et à 3,3% en 2023, malgré la reprise des exportations et un retour partiel des touristes, prévoit la Banque africaine de développement (BAD). »Cette évolution, en dessous de sa moyenne de 2015–19, s’explique par la hausse des prix des matières premières et du retard des précipitations », relève le rapport des Perspectives économiques en Afrique 2022, publié par la BAD, en marge des assemblées annuelles de la Banque, organisées à Accra.

En 2022, l’inflation devrait dépasser 4%, reflétant la hausse des prix des importations, ce qui affecte également la facture énergétique et le déficit du compte courant, précise ledit rapport. Conformément au Nouveau Modèle de Développement (NMD) visant à augmenter le capital humain d’ici 2035, les indicateurs sociaux devraient s’améliorer, car, d’ici 2025, le Royaume vise à généraliser la protection sociale, l’indemnisation en cas de perte d’emploi, l’assurance maladie et les allocations familiales, fait savoir la BAD.

Le déficit budgétaire devrait atteindre 6,3 % du PIB en 2022, estime la même source. Et de noter que les politiques visant à développer davantage le secteur privé par le développement des petites et moyennes entreprises renforceraient la croissance et son caractère inclusif.

Ces 57è assemblées, qui marquent un retour aux réunions en présentiel après les rencontres virtuelles des deux dernières années, se veulent une occasion de discuter des moyens de faciliter la transition énergétique de l’Afrique dans un contexte marqué par des changements climatiques, dont les répercussions sont déjà remarquables sur les pays du continent.

L’objectif de ces assemblées, dont le thème s’aligne sur la 27e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27) prévue en Égypte en novembre prochain, est de discuter des moyens d’aider les pays africains à s’adapter aux changements climatiques, à travers notamment la mobilisation de ressources nécessaires.

Le Forum de Bamako distingue le pétrolier mauritanien Tijani Ben Al Houssein

Fin avril dernier, le pétrolier mauritanien s’était distingué au Sénégal en venant au secours de l’aéroport de Diass menacé de rupture de kérosène.La 22e édition du Forum de Bamako, qui s’est ouverte jeudi 26 mai dans la capitale malienne, a distingué l’homme d’affaires mauritanien Tijani Ben Al Houssein, PDG de la compagnie pétrolière Star Oil pour son « activisme en faveur de l’intégration économique des pays d’Afrique de l’Ouest ». 

Ancien banquier, devenu cadre à BP-Mauritanie puis directeur de Total-Mauritanie, Ben Al Houssein a fondé sa compagnie Star Oil en 2000. D’abord implantée en Mauritanie, la société s’est très vite dotée d’une filiale au Mali, puis en Guinée, au Sénégal, en Guinée-Bissau et depuis la fin de l’année dernière au Niger. 

Au départ partenaire de la compagnie française Total dans la plupart de ces pays, Star Oil y a progressivement racheté les réseaux et installations de la major tricolore. « C’est très rare. On a l’habitude de voir les grandes compagnies étrangères racheter les sociétés africaines. Pas le contraire. Star Oil et Tijani Ben Al Houssein devraient être considérés comme des exemples pour nos opérateurs économiques africains », a applaudi le Premier ministre malien, Choguel Maïga, qui a présidé la cérémonie d’ouverture du Forum de Bamako. 

Fin avril dernier, la société mauritanienne s’était distingué au Sénégal en venant au secours de l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIBD), principale plateforme aéroportuaire du pays, en lui évitant une rupture de kérosène. 

En déplacement en Europe pour des raisons professionnelles, Tidiani n’a pas pu assister à la remise, par le Premier ministre malien Choguel Maïga, de son « Prix pour l’Entreprenariat » du Forum de Bamako. Sa distinction a été réceptionnée en son nom par son amie, l’ancienne ministre mauritanienne Diyé Ba, présente à l’événement.

Agence de notation financière africaine : Macky Sall persiste et signe

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) appelle de ses vœux la création d’un organisme d’évaluation des risques financiers outillé pour comprendre les réalités africaines.On peut désormais affirmer, sans risque de se tromper, que l’Agence de notation financière africaine est un cheval de bataille pour le président en exercice de l’Union Africaine (UA). Il y a une semaine, Macky Sall s’était exprimé sur le sujet lors de la 54e session de la Commission économique pour l’Afrique (CoM2022) tenue dans son pays.

Ce 25 mai, marquant la célébration de la Journée mondiale de l’Afrique, le chef de l’Etat sénégalais en a remis une couche. « Les notations (actuelles) posent un problème en termes de perception du risque », selon Macky Sall.

Le successeur de Félix Tshisekedi à la présidence tournante de l’UA n’a pas manqué de déplorer l’impact négatif de ce système sur le commerce et les investissements en Afrique alors que le continent noir a besoin de financements car le conflit ukrainien menace d’aggraver une situation économique déjà compliquée par la Covid-19.

Pour le président sénégalais, les pays africains doivent bénéficier des mêmes conditions d’accès aux prêts que ceux occidentaux. Cela passe par des notations plus en conformité avec les réalités africaines de la part entre autres de Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch Ratings.

Dans son discours en visioconférence, Macky Sall a rendu « hommage aux précurseurs du panafricanisme sur le continent, dans la diaspora et aux pères fondateurs dont la vision lumineuse, transcendant les barrières, a allumé la flamme incandescente de l’unité africaine ». 

Le 25 mai 1963, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), ancêtre de l’UA, a été créée à Addis-Abeba, en Ethiopie. « Le legs des anciens a été forgé et consolidé. Nous avons décolonisé notre continent, démantelé l’odieux système d’apartheid et réglé par la voie pacifique nombre de différends frontaliers hérités de la colonisation », a souligné le chef de l’Etat sénégalais. 

Après les pionniers, la nouvelle génération de dirigeants poursuit « les efforts d’intégration à l’échelle continentale et au sein des communautés économiques régionales à travers l’agenda 2063, les initiatives du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) et la mise en place progressive de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) », a noté Macky Sall, non sans appeler à « la mobilisation générale des énergies et des intelligences pour bâtir ensemble l’Afrique de nos rêves ».

Afrique : l’heure de la souveraineté alimentaire a sonné (Bad)

Le Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) trouve paradoxal que le continent noir ne puisse pas nourrir convenablement sa population.L’Afrique, avec ses nombreuses ressources naturelles, sa jeune population et ses importantes terres arables, ne doit pas dépendre des autres continents en matière d’alimentation.

C’est la conviction du Dr Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad). S’exprimant à l’ouverture des Assemblées annuelles de l’institution financière à Accra (Ghana), le Nigérian a déclaré que le temps est venu pour le continent noir de tout mettre en œuvre pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Pour ce faire, M. Adesina a notamment préconisé le recours aux technologies modernes dans l’agriculture. Un secteur dans lequel la Banque africaine de développement dispose d’un plan d’investissement massif. Tout récemment, son Conseil d’administration a approuvé la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars. 

Objectif : aider 20 millions d’agriculteurs à produire 38 millions de tonnes métriques de nourriture. « L’Afrique n’a pas besoin de bols à la main, mais de graines en terre », a soutenu le président du Groupe de la Bad.

Afrique du Sud : Shepherd Bushiri refait parler de lui

Le prédicateur malawite est à l’origine de la radiation d’un haut fonctionnaire sud-africain chargé de la délivrance des permis de séjour.Ronney Marhule, Directeur du service de l’immigration en Afrique du Sud, a été reconnu coupable de mauvaise conduite par deux tribunaux du travail. En 2016, il a accordé des titres de séjour permanents à Shepherd Bushiri, à sa femme Mary et à leurs deux enfants alors qu’ils ne remplissaient pas les conditions requises.

Selon Aaron Motsoaledi, le ministre sud-africain de l’Intérieur, cette condamnation est intervenue « à l’issue d’une longue audience disciplinaire qui a duré près d’un an ». Poursuivant, M. Motsoaledi a promis de combattre les pratiques peu orthodoxes institutionnalisées au sein de son ministère : « Nous nous attaquons à toutes les formes d’irrégularités ».

Shepherd Bushiri, prophète autoproclamé, a créé une église évangéliste à Pretoria dénommée Enlightened Christian Gathering Church (ECG). Sa communauté, des milliers de fidèles en Afrique australe, lui a permis de constituer une fortune estimée à plusieurs millions d’euros.

Mais Shepherd Bushiri et son épouse Mary sont accusés, par les autorités sud-africaines, de détournement de fonds et de blanchiment d’argent. Le couple a ainsi été arrêté en 2020 avant d’etre libéré sous caution.

Estimant que la justice sud-africaine ne lui garantit pas « un procès juste et équitable », le riche prédicateur s’est réfugié, avec sa famille, au Malawi. Shepherd Bushiri y mène actuellement un combat devant les tribunaux pour éviter une extradition.

Ghana : ouverture des Assemblées annuelles de la Bad

À Accra, le Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) engage la réflexion sur la résilience climatique et la transition énergétique sur le continent noir.Les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad) se sont ouvertes ce mardi sous la présidence Nana Akufo-Addo, chef de l’Etat du Ghana. Ses homologues Filipe Nyusi (Mozambique) et Samia Suluhu (Tanzanie) étaient également dans la capitale ghanéenne tandis qu’Azali Assoumani, le président des Comores, a suivi la cérémonie en ligne.

Dans son allocution, Nana Akufo-Addo a déclaré que la Bad « doit devenir une banque de transformation » en adoptant « un nouveau modèle économique qui va servir nos intérêts ». Pour le président ghanéen, il urge de « mettre fin aux obstacles structurelles à notre développement ».

Ces Assemblées annuelles de l’institution financière panafricaine sont placées sous le thème « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique ». À ce propos, Dr Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Bad, a indiqué que « l’Afrique n’émet que 4 % de toutes les émissions mondiales de gaz à effet de serre ».

Pourtant, a fait remarquer le Nigérian, le dérèglement climatique nuit aux économies africaines. « L’Afrique subit des pertes de 7 à 15 milliards de dollars par an en raison du changement climatique. Elles devraient atteindre 40 milliards de dollars par an d’ici 2030 », a renseigné M. Adesina.

C’est pourquoi, la Banque africaine de développement entend doubler, d’ici 2025, les financements dans le domaine climatique pour atteindre 25 milliards de dollars. « La part de nos financements climatiques dédiée à l’adaptation est de 67 %. C’est la plus élevée de toutes les banques multilatérales de développement », s’est félicité le patron de la Bad.

Les Assemblées annuelles de la Bad sont l’occasion pour l’institution financière d’effectuer le bilan de ses actions sur le continent. L’édition 2022 se tient en présentiel et en ligne. La  Côte d’Ivoire est représentée par son vice-président, Tiémoko Meyliet Koné et le Rwanda par son Premier ministre, Édouard Ngirente.

Le groupe OCP rejoint le World Economic Forum

Le Groupe OCP a annoncé mardi avoir rejoint le World Economic Forum (WEF), une organisation non-gouvernementale internationale, réputée pour sa conférence annuelle du Davos qui se déroule actuellement en Suisse.Le leader dans le domaine de la nutrition des plantes et premier producteur mondial d’engrais à base de phosphate « renforce ainsi sa position d’acteur africain grâce à son partenariat avec le WEF « , indique le groupe dans un communiqué parvenu à APA, notant que les partenaires participent à des échanges intersectoriels et interrégionaux afin de comprendre les principales perturbations de leurs industries, de façonner la gouvernance environnementale et sociale et de mener des coalitions influentes.

En rejoignant le WEF, l’OCP participera aux discussions portant sur la coopération mondiale, le rééquilibrage économique, la société et l’équité, la nature, l’alimentation et le climat, la transformation de l’industrie et l’innovation, relève le communiqué, ajoutant que ce partenariat reflète l’approche et l’engagement du Groupe OCP à soutenir et à agir pour un avenir durable.

La Banque mondiale approuve un prêt de 350 millions de dollars pour soutenir l’économie bleue au Maroc

La Banque mondiale a approuvé un prêt de 350 millions de dollars pour appuyer le lancement du programme Économie bleue au Maroc, a annoncé mardi l’institution.

« Ce prêt entend stimuler la création d’emplois et la croissance économique, tout en améliorant la durabilité et la résilience des ressources naturelles, ainsi que la sécurité alimentaire, un enjeu dont l’importance s’est encore accentuée avec les répercussions de la guerre en Ukraine « , précise la Banque mondiale dans un communiqué.

S’inscrivant dans la continuité des précédentes activités de la Banque mondiale dans le développement côtier au Maroc, ce prêt-programme pour les résultats en faveur de l’économie bleue a pour objectifs de   » développer des cadres institutionnels, améliorer la gestion intégrée des ressources naturelles et renforcer certains secteurs pour une économie bleue résiliente au changement climatique dans des zones ciblées « .

Le projet comprend deux volets interdépendants destinés à étayer le programme gouvernemental. Le premier, qui s’articule autour d’une commission interministérielle et de mécanismes de coordination régionale, soutient l’établissement de cadres institutionnels visant à renforcer la coordination verticale et horizontale. Il s’attachera également à instaurer un nouveau modèle de fonctionnement collaboratif au sein des secteurs et des régions, à optimiser la planification budgétaire et à œuvrer à des objectifs communs.

Le second volet porte sur l’investissement dans des domaines clés de l’économie bleue, notamment le tourisme durable et le sous-secteur de l’aquaculture ; la formation professionnelle dédiée à la gestion de l’économie bleue ; la protection et la gestion des services écosystémiques ; et l’amélioration de la résilience climatique dans des zones ciblées. La création d’emplois et la croissance économique qui en découleront devraient stimuler la reprise après la pandémie de COVID-19. Pour contribuer à la sécurité alimentaire, le programme soutiendra la création d’exploitations aquacoles et la préservation des ressources marines dans des aires protégées. Il s’emploiera par ailleurs à promouvoir l’égalité entre les sexes et l’inclusion des jeunes à travers des structures d’accompagnement (incubateurs d’entreprises) et un appui technique.

« Le programme Économie bleue sert de plateforme commune à des régions et des filières diverses pour l’élaboration et la mise en œuvre de solutions intégrées dédiées à une administration efficace des ressources marines et côtières. Le programme soutient ainsi une société équitable et durable », souligne Marcelo Hector Acerbi, spécialiste senior de l’environnement, cité dans le communiqué.

Selon la Banque mondiale, des relevés marins seront effectués pour estimer, sur une base scientifique, la santé des réserves halieutiques et déterminer les mesures à suivre pour les gérer. La qualité des plages, atout majeur pour le tourisme côtier, fera l’objet d’une surveillance environnementale, tandis que l’exploitation d’images satellites des zones littorales permettra de mesurer l’érosion et d’étayer les décisions relatives au développement des zones côtières. 

Enfin, la création de 14 nouvelles exploitations aquacoles, mêlant notamment élevage de crustacés et culture d’algues, peut stimuler la production, attirer de futurs investissements et générer de nouveaux emplois pour les femmes et les jeunes, ce qui favoriserait l’ouverture de ce sous-secteur à tous.

Sénégal : lancement de l’atelier intensif de structuration du PSE Vert

Les différents participants plancheront, durant 5 semaines, sur les aspects techniques et financiers de cet important programme de développement.Après une première phase de structuration tenue le 16 décembre 2021, le Plan Sénégal Emergent Vert franchit une nouvelle étape pour sa concrétisation avec l’ouverture, ce lundi, de l’atelier intensif de structuration.

Cet exercice permettra, à l’issue des travaux, de finaliser la structuration complète de ce programme qui se veut respectueux de l’environnement. Il s’agira entre autres d’accompagner les projets devant faire partie de l’opérationnalisation du PSE Vert, d’évaluer les besoins (financement, incitations, partenariats, etc.) des acteurs privés impliqués dans le programme, d’obtenir des hautes autorités leur engagement à réaliser les actions dévolues à l’État dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative et de définir tous les éléments permettant l’opérationnalisation des réformes critiques essentielles pour ce projet.

« J’accorde une attention particulière aux livrables qui sortiront de vos travaux. Ils permettront d’avoir une meilleure visibilité sur les questions techniques et financières du PSE Vert », a déclaré le ministre auprès du président de la République en charge du suivi du PSE, Abdou Karim Fofana.

Le PSE Vert, entrant dans le cadre de la deuxième phase du PSE, le principal référentiel des politiques publiques du président Macky Sall, vise à apporter des réponses concrètes à la problématique de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Il devrait ainsi permettre au Sénégal de disposer d’une économie verte, faible en émission de carbone, économe en ressources et socialement inclusive.

« Sans nous priver de ressources dites fossiles qui ont permis aux pays occidentaux et à la Chine, par exemple, de s’industrialiser, nous veillons à un équilibre entre l’exploitation des ressources minières et pétrolières afin de garantir une croissance partagée et la promotion d’une économie verte pour un développement durable. Nous devons inventer une voix pour continuer à croître en harmonie avec la nature », a clarifié M. Fofana.

Selon lui, trouver cet équilibre « est un défi » que les réflexions issues de cet atelier devront contribuer à permettre de relever. Au cours de sa première phase de structuration, le PSE Vert avait validé six secteurs prioritaires pour l’investissement en mettant l’accent sur l’agriculture.

Bamako cherche à contourner l’embargo par Moscou

Après la coopération militaire, le Mali se tourne vers la Russie pour relancer son économie durement éprouvée par les sanctions de la Cedeao.

L’économie a occupé une place importante lors de la dernière visite du chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, dans la capitale russe. Si leur alliance est fortement ancrée au plan militaire, le Mali souhaite l’affirmer davantage compte tenu des enjeux au plan régional.

En effet, les autorités militaires de transition veulent explorer toutes les opportunités dans ce partenariat pour permettre à l’économie malienne de décoller après l’embargo décrété le 9 janvier dernier par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’organisation régionale qui regroupe quinze pays de la région.

« Notre délégation a eu des rencontres avec des structures publiques et des compagnies privées russes concernées. Mais nous avons besoin de l’appui de l’État russe pour faire accélérer les accords en vue », a déclaré Abdoulaye Diop aux dirigeants russes, dans des propos rapportés par le quotidien public malien, L’Essor.

Dans ce sillage, le ministre des Affaires étrangères malien a exposé les « demandes pressantes » de son pays à son homologue russe Sergueï Lavrov. Il a notamment évoqué l’approvisionnement correct et durable du Mali en biens de consommation comme les hydrocarbures, le blé, le ciment et les engrais. Bamako demande également l’expertise et la technologie de Moscou pour relancer son Régie de chemin de fer.

Après avoir prêté une oreille attentive à ses doléances, Sergueï Lavrov a promis à Abdoulaye Diop que « les dossiers seront examinés avec diligence » et que la Russie fera « connaître sa réponse favorable ».

Les échanges commerciaux entre le Mali et la Russie ont connu une croissance de 20% ces dernières années, mais « le montant reste modeste », selon Lavrov qui salue « les contacts en cours » entre les autorités maliennes et « les entités russes ».

Après la coopération militaire, le Mali ne cache plus son désir de collaborer durablement avec Moscou pour remettre en marche son économie. Une aubaine pour Vladimir Poutine qui cherche à étendre sa sphère d’influence en Afrique et notamment dans la zone du Sahel.

Développement durable : Le Niger hôte de la 9ème session du FRADD

Le Niger va abriter la 9-ème session du Forum Régional Africain sur le Développement Durable (FRADD) qui aura lieu le premier trimestre 2023, a annoncé la présidence de la République du Niger.Citée par l’Agence nigérienne de presse ANP, la même source a souligné que le Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA) a informé le Président de la République du Niger, qu’à l’issue du processus de sélection et des négociations entre Etats, le Niger a été retenu pour organiser la 9-ème session du FRADD.

 »Les dossiers de candidatures du Niger et d’autres pays ont été soumis à la 8ème session du FRADD tenue à Kigali au Rwanda du 3 au 5 mars 2022 », ajoute la même source.

Cet aboutissement renforce les actions du Président du Niger, Mohamed Bazoum, ‘’qui s’est résolument engagé à améliorer la visibilité du Niger sur la scène africaine et internationale, afin d’en faire une destination privilégiée pour les conférences et événements internationaux », souligne-t-on.

Le FRADD est le principal Forum continental réunissant des décideurs de haut niveau et des experts gouvernementaux, des organisations intergouvernementales, des organisations de la société civile, du secteur privé et d’autres grands groupes, ainsi que des partenaires de développement internationaux.

Il a pour but de faire l’état de la mise en œuvre du Programme 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, mais également d’échanger sur des expériences concrètes permettant de relever les défis auxquels font face les pays africains.

Afrique du Sud : la Banque centrale fixe le taux de rachat à 4,7 %

La Banque centrale d’Afrique du Sud a augmenté son taux de prise en pension de 50 points de base à partir de vendredi, a annoncé le Gouverneur de l’institution financière, Lesetja Kganyago.C’est la troisième augmentation consécutive après les hausses de 25 points de base en janvier 2020 et novembre 2021. Ces hausses sont intervenues près de trois ans après une série de baisses du taux repo dans le contexte de la pandémie de Covid-19, a expliqué Lesetja Kganyago, le Gouverneur de la Banque centrale d’Afrique du Sud.

Pour cette année, la prévision de l’inflation globale de la Banque centrale a légèrement été revue à la hausse passant de 5,8 à 5,9 %. À en croire M. Kganyago, cela est principalement dû à l’augmentation des prix des aliments et des carburants.

« Les prix des denrées alimentaires resteront élevés, mais l’inflation des prix des carburants devrait diminuer en 2023. De ce fait, l’inflation globale devrait retomber à 5 % malgré une inflation de base sensiblement plus élevée », a-t-il poursuivi.

La Banque centrale table sur un taux de croissance de 1,7 % en 2022 pour l’économie sud-africaine alors qu’en mars dernier, elle espérait 2 %. Les inondations dans la province du KwaZulu Natal et les contraintes continues d’approvisionnement en électricité sont avancées comme explications.

« Le stock national de blé couvre 4 mois » (gouvernement)

Le Maroc dispose d’un stock de blé suffisant pour 4 mois de consommation, a fait savoir, jeudi, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas.Lors du point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement, Baitas a fait part de son inquiétude face à « l’augmentation flagrante » du prix du blé. Une augmentation due, selon lui « aux changements auxquels assiste le monde et au conflit entre la Russie et l’Ukraine ».

Il a rappelé que l’Exécutif marocain déploie des efforts considérables surtout concernant le blé tendre. Dans ce cadre, le responsable a précisé qu’au vu de cette hausse importante du prix de cette substance « le gouvernement supporte plus de 100 dirhams le quintal et s’approche des 200 dirhams (1 euro = 10,6 DH) ».

Aussi, « le gouvernement a conclu un accord avec les minoteries fixant le prix de cette matière première à 260 dirhams le quintal », a-t-il poursuivi.

Pour conclure, le ministre a rappelé que le Royaume dispose de plusieurs mécanismes pour gérer les approvisionnements du marché national, sachant que le Maroc importe ce produit de différents marchés internationaux.

Tourisme: les grands axes de la stratégie du Maroc pour relancer le secteur

A quelques semaines de la saison estivale, le chef de gouvernement marocain, Aziz Akhannouch a présidé ce jeudi une réunion consacrée à l’examen des mesures prises pour relancer le secteur du tourisme affecté par la pandémie de Covid-19, a indiqué le département du chef de gouvernement dans un communiqué.Au cours de la réunion, la ministre du Tourisme, Zahra Ammor, a présenté la vision de son département pour « relancer l’activité touristique dans les meilleurs délais, dans le but d’enregistrer cette année un afflux mensuel de touristes égal ou supérieur à celui enregistré avant la crise ».

Il s’agit notamment de multiplier le nombre de touristes et de revenir, à partir de l’année 2023 au même niveau d’arrivées atteint en 2019, une année considérée comme positive en termes d’afflux de touristes.

La vision de la tutelle repose sur une série d’axes dont l’accroissement du nombre de sièges pour les touristes affluant vers le Maroc avec les compagnies aériennes, le lancement de vastes campagnes promotionnelles et la conclusion de partenariats avec les tour-opérateurs  mondiaux et les plateformes numériques. Elle tend aussi à promouvoir les investissements touristiques, notamment dans les petites et moyennes entreprises et dans le domaine du divertissement et de l’animation.

En attendant, Aziz Akhannouch a incité tous les acteurs concernés à valoriser les ressources humaines afin d’accompagner la relance du secteur touristique, appelant les différents acteurs du secteur à œuvrer pour la mise à niveau des structures hôtelières en vue d’améliorer la qualité des prestations offertes aux touristes.

Zambie : victime d’une cyberattaque, la Banque centrale rassure

« Peu de données sensibles » ont été emportées par les cybercriminels, soutient Greg Nsofu, le responsable des technologies de l’information et de la communication de la Banque de Zambie.Le 9 mai dernier, la Banque centrale a subi une cyberattaque. Les cybercriminels ont utilisé un logiciel de rançon ou logiciel d’extorsion. Appelé ransomware dans le jargon du milieu, ce logiciel malveillant permet de prendre en otage des données personnelles.

Les autorités zambiennes n’ont finalement pas mordu à l’hameçon : « Sachant que nous avions protégé nos systèmes centraux, il n’était pas vraiment nécessaire de nous engager (dans cette voie) », a clarifié, hier mercredi, Greg Nsofu, le responsable des technologies de l’information et de la communication de Zambie.

Actuellement, « tous les systèmes centraux de la banque sont opérationnels », a précisé M. Nsofu.

Intelcia inaugure son 3e site au Sénégal

Avec ce nouveau centre de relation client, l’entreprise comptera 1800 employés dans le pays de la téranga (hospitalité, en langue wolof).Le groupe Intelcia continue son expansion en Afrique subsaharienne. Après les sites de Dakar et Thiès, distants de 70 kilomètres, l’entreprise marocaine ouvre un second centre dans la capitale sénégalaise avec à la clé plus de 600 emplois créés.

« L’ouverture d’un 3e site Intelcia au Sénégal conforte d’une part l’attractivité de notre pays dans le domaine de l’externalisation de manière générale et des métiers de la gestion de la relation client en particulier. Elle révèle d’autre part le potentiel de croissance qu’un groupe tel qu’Intelcia voit en notre pays, tant en termes d’infrastructures qu’en termes de capital humain. Nous ne pouvons donc que nous réjouir de cette ouverture et du choix des dirigeants d’Intelcia », a déclaré le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diattara.

A l’en croire, cette nouvelle installation a un impact positif sur le développement économique du pays via les investissements réalisés et les emplois générés. De son côté, le Président Directeur Général et co-fondateur d’Intelcia, Karim Bernoussi, a fait savoir que l’engagement de son groupe au Sénégal s’articule autour du Plan Sénégal Émergent (PSE) dont l’ambition est à la fois un développement économique, social et humain.

Poursuivant, M. Bernoussi a renseigné qu’ « Intelcia est le premier employeur de la communauté sénégalaise au Maroc avec plus de 1400 collaborateurs ». Hassane Nasri, ambassadeur du Maroc au Sénégal, a magnifié l’exemplarité de la coopération entre Dakar et Rabat : « (Ce nouveau site) est
un exemple de ce que sa Majesté le Roi Mohammed VI a toujours voulu et fait pour que l’intégration africaine soit une réalité ».

Intelcia est présent dans les trois pays en Afrique Subsaharienne. Il s’agit du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun. D’ici fin 2022, le nombre de ses salariés dans la région devrait passer à près de 5000. Le groupe marocain, qui emploie actuellement 35.000 personnes dans le monde, a réussi en 20 ans à s’implanter dans 16 pays et sur 3 continents. Les dirigeants d’Intelcia comptent porter le chiffre d’affaires de la société à 1,5 milliards d’euros dans trois ans.

Malawi : vers la création d’une cour spéciale contre la corruption

Le Malawi prévoit de mettre en place un tribunal spécial pour traiter les affaires de corruption.Cette décision entre dans le cadre des efforts du gouvernement pour accélérer les procès des personnes accusées de corruption, a déclaré mercredi le ministre de la Justice et des Affaires constitutionnelles, Titus Mvalo.

Le ministre a ajouté qu’il allait bientôt déposer devant le Parlement un projet de loi proposant la création d’une Cour des crimes économiques et financiers.

« Mon ministère prévoit de soumettre au Parlement un projet de loi portant sur la création d’un tribunal spécial chargé de lutter contre la corruption et les crimes financiers dans le pays », a confié M. Mvalo aux journalistes à Lilongwe, la capitale.

Cette proposition de tribunal fait suite aux critiques formulées à l’encontre du président Lazarus Chakwera, qui aurait respecté du bout des lèvres sa promesse électorale de lutter contre la corruption.

M. Chakwera vainqueur de la présidentielle en 2020, avait promis de débarrasser le pays de la corruption de haut niveau qui était devenue une caractéristique commune des administrations précédentes.

Mvalo a réitéré l’engagement de l’administration Chakwera à lutter contre la corruption imputant le retard dans la finalisation projet aux tribunaux, submergés selon par les plusieurs dossiers de corruption et autres.

Chakwera a limogé un certain nombre de ministres impliqués dans des affaires de corruption au cours des deux dernières années.

Economies africaines : la relance passe par plus de « dépenses productives » (experte)

Les Africains doivent davantage mettre leurs ressources financières au service du développement de leur continent, selon Mama Keïta, Directrice du bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique de l’Est, interrogée par APA en marge de la 54e Conférence des ministres des Finances, de l’Economie et du Plan de la CEA tenue au Sénégal du 11 au 17 mai 2022.1.
Que peut-on retenir de l’évènement de la CEA ?

La conférence a observé que la structure des économies africaines rend celles-ci très vulnérables à toutes sortes de chocs car n’étant pas très diversifiées. Elles sont très dépendantes du reste du monde et sont durement affectées par le moindre choc. Il faut nécessairement les diversifier en mettant l’accent sur les produits de première nécessité pour le continent. Même en cas de chocs extérieurs, la livraison des biens essentiels, les aliments de base, les produits pharmaceutiques, les engrais… ne sera pas interrompue.

Par exemple, lors de la crise de la Covid-19, nous avons vu que l’Afrique était obligée d’attendre que les autres se servent en vaccins avant de lui transférer le surplus. Au-delà de la diversification, la conférence a souligné la nécessité de trouver d’autres sources de financement et d’améliorer l’environnement des affaires pour attirer des Investissements Directs Etrangers (IDE).

La CEA a également recommandé à tous les Etats de faire des efforts pour la mise en place effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Ce faisant, nous renforçons l’intégration régionale et réduisons la vulnérabilité face aux chocs exogènes. En outre, cela permettra au continent de commercer et de produire plus.

Quand l’Afrique produit plus, elle crée plus d’emplois et les Etats collectent davantage de taxes. Nous avons aussi demandé aux administrations d’améliorer la collecte des recettes publiques en faisant recours à la digitalisation. Les administrations digitalisées perdent moins de recettes. Par ailleurs, il faut que les Etats luttent mieux contre les flux financiers illicites. Chaque année, on estime que 83 milliards de dollars quittent illégalement l’Afrique.

Un appel a été lancé à la communauté internationale pour qu’elle accroisse les Droits de Tirage Spéciaux (DTS) en faveur des pays africains. Nous avons invité les pays avancés, disposant de DTS dont ils n’ont pas besoin, de les réorienter vers l’Afrique comme l’a fait la Chine.

De plus, nous souhaitons la reconfiguration de l’architecture financière mondiale. En ce moment, les pays africains sont très mal évalués. Les agences de notation financière attribuent à nos pays des notes basées sur des risques surélevés. Les Africains ne sont donc pas bien côtés. Cela fait qu’ils n’ont pas accès aux crédits ou y ont accès, mais avec des coûts super élevés. Nous avons donc dit aux pays africains de s’organiser et de trouver des partenaires pour promouvoir une reconfiguration de cette architecture financière internationale.

2.
Comment faire pour que ces recommandations soient suivies d’effets ?

Les ministres eux-mêmes ont appelé à beaucoup de coordination entre eux. Ils ont demandé à la CEA et à ses partenaires panafricains de ne pas se relâcher. Il faut à chaque fois organiser, même en ligne, des réunions avec les ministres des Finances pour rappeler les recommandations et suivre avec chacun son niveau d’exécution et aussi aider ceux qui rencontrent des difficultés.

Certains pays sont parfois lents parce qu’ils n’ont pas les capacités requises. Ils ont ainsi appelé la CEA et d’autres partenaires à accentuer l’appui technique et le renforcement de capacités pour mettre en œuvre toutes ces recommandations.

3.
La nécessité de mobiliser les ressources domestiques pour financer la relance est souvent revenue dans les débats. On dirait que c’est là que le bât blesse ? 

Une économie doit d’abord pouvoir compter sur ses propres ressources internes. L’aide au développement, c’est bien. Mais elle n’est pas durable. Lorsque les pays qui donnent ont leurs propres défis, vous êtes dans des problèmes.

Par conséquent, mobiliser les ressources internes doit être la première source de financement du développement. C’est extrêmement important. Après, il y a les IDE et d’autres types d’investissements qui existent comme les fonds de pensions sur lesquels nous pouvons nous appuyer.

Il faut mettre en place une gouvernance, une politique et une régulation afin d’utiliser ces ressources de manière sécurisée. Il faut aussi amener les citoyens à épargner et à diriger leurs ressources vers le développement. Moins de dépenses non productives et plus de dépenses productives.

C’est le secteur privé qui, en investissant, crée la richesse et la croissance dans tous les pays. Le secteur privé africain ne doit pas se fatiguer de mener un dialogue continu avec les pouvoirs publics pour exprimer ce dont il a besoin pour investir et produire.

Le dialogue avec le secteur public permet de créer l’environnement propice à une meilleure production. Si le secteur privé ne produit pas, il n’y a pas de richesses. Il doit être en mesure d’entrer en compétition parce que les économies africaines sont ouvertes et les biens fabriqués ailleurs peuvent inonder leurs marchés. Les Etats doivent travailler à renforcer le secteur privé.

Encore une fois, il est important d’être autonome sur un certain nombre de produits essentiels parce que lorsqu’il y a crise, les pays qui ont les capacités de les produire arrêtent d’exporter et nous nous retrouvons face à des pénuries pouvant coûter la vie à plusieurs milliers de personnes.

Kenya : carte postale de Kisumu, capitale des Africités 2022

La ville kényane qui accueille le 9e Sommet Africités a connu de nombreuses mutations dans un passé récent en tant que centre économique, culturel et politique.Africités est l’événement panafricain phare de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique, un sommet des dirigeants des villes et des gouvernements locaux et de leurs associations, sous l’égide de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU-A).

Son ambition est de faire progresser la décentralisation et la gouvernance locale du continent dans le but d’améliorer le niveau de vie de ses citoyens.

Depuis Abidjan en 1998, ces sommets ont lieu tous les trois ans, les autres villes hôtes étant Johannesburg en Afrique du Sud, Dakar au Sénégal et Marrakech au Maroc (deux fois).

Alors que les délégués d’Africités descendent à Kisumu, une grande attention sera portée sur cette ville portuaire et sur la manière dont elle s’inscrit dans l’agenda continental défini par les CGLU-A.

Dans les années 1960, Kisumu a été le témoin de certains des événements politiques les plus marquants du Kenya, l’un des plus inoubliables étant le début d’une querelle dynastique prolongée entre les familles de l’actuel président Uhuru Kenyatta et son rival historique de longue date Raila Odinga. Des tensions qui auront des répercussions considérables sur le pays au cours des décennies à venir.

Kisumu est une altération anglaise du mot sumo en langue luo, qui signifie littéralement « lieu de troc » à l’époque précoloniale, coloniale et postcoloniale, ce qui souligne l’importance de la ville en tant que capitale économique de la région d’Afrique de l’Est.

Sa fortune économique a décliné à la fin des années 1970, alors que des villes kényanes plus importantes, comme Nairobi, devenaient des centres économiques et culturels de l’Afrique de l’Est. Ce n’était qu’une question de temps avant que cette ville portuaire située à l’ouest du Kenya ne se relève du marasme.

Troisième plus grande ville du Kenya après Nairobi, la capitale, et Mombasa, la ville côtière à valeur touristique, la population plutôt modeste de Kisumu, moins de 400 000 habitants selon le recensement de 2019, doit son importance en tant que centre d’affaires qui dépasse désormais les frontières nationales du Kenya.

En fait, dans le contexte géographique de la région des Grands Lacs, Kisumu est la troisième plus grande ville après la ville tanzanienne de Mwanza et Kampala en Ouganda et a acquis une certaine importance internationale en tant que centre urbain le plus proche de Kogelo, la célèbre ville natale du père de l’ancien président américain, Barack Obama.

Comme par le passé, de nombreux admirateurs d’Obama qui se rendent en pèlerinage à Kogelo font un rite de passage à Kisumu pour s’y rendre, créant ainsi sa réputation croissante d’escale touristique et l’un des principaux centres industriels et commerciaux du Kenya.

Il n’est donc pas surprenant que les organisateurs d’Africités aient choisi, pour la première fois, Kisumu comme ville intermédiaire pour accueillir leur sommet phare, qui réunit les autorités locales du continent afin qu’elles puissent réfléchir et façonner le destin de leurs villes.

Le thème de cette édition, « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine », évoque les projets d’infrastructure en cours à Kisumu.

Les organisateurs et les participants, qui se sont intéressés de près à l’urbanisme au cours des sommets Africités successifs, seront intéressés de savoir comment une ville dite intermédiaire comme Kisumu connaît une sorte de rajeunissement en améliorant sa façade sur le lac, en décongestionnant ses principales artères et en les rendant plus conviviales pour les piétons.

Afrique: l’idée d’une agence de notation fait son chemin

Cette institution financière devrait prendre en compte les réalités des économies du continent noir largement dominées par le secteur informel.L’avis des agences de notation financière a une grande influence sur l’accès aux marchés financiers. En rehaussant la note d’un pays, elles diminuent le risque d’y investir et favorisent son accès aux crédits. Les économies africaines, souvent victimes d’une dégradation de leurs notations, sont ainsi confrontées à une surestimation des risques d’investissement et une flambée des primes d’assurance et par ricochet des taux d’intérêt de la dette. D’où la nécessité pour le continent de se doter d’une structure parallèle d’évaluation des risques.

« Avoir une agence de notation africaine nous permettra d’avoir notre propre benchmarking. Une agence qui comprend mieux les réalités africaines et qui prendra en compte davantage l’impact du secteur informel dans notre Produit Intérieur Brut (PIB) », a déclaré le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott.

Il s’exprimait ce mardi à la clôture de la 54e session de la Commission économique pour l’Afrique (CoM2022) tenue au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, à la périphérie de Dakar.

Cette institution panafricaine, a fait savoir l’ancien directeur du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), « devra prendre en compte davantage la résilience de nos économies et faire des rapports qui vont inspirer les agences de notation internationale » afin que celles-ci revoient leurs méthodes d’évaluation des risques en Afrique.

Dans son discours d’ouverture officielle de la CoM2022, lundi dernier, Macky Sall avait déjà fustigé les procédés utilisés par les agences de notation quand il s’agit des pays africains. Le président sénégalais a signalé à ce titre que le rapport 2022 sur le financement du développement durable avait pointé du doigt les limites et les méthodes d’évaluation de ces agences.

« L’étude établit un parallèle entre la célérité des agences de notation vis-à-vis des pays du Sud et leur relative mansuétude à l’égard des nations riches », a dénoncé le successeur d’Abdoulaye Wade.

Citant le rapport, Macky Sall a rappelé que les pays développés, ayant connu une augmentation de la dette et un ralentissement économique beaucoup plus important, ont largement échappé aux dégradations, non sans ajouter que cette notation renforce leur accès aux marchés financiers.

Le document insiste ainsi sur l’importance de méthodologies transparentes afin de ne pas saper la confiance dans la notation.

Ce rapport a été réalisé par une soixantaine d’institutions multilatérales dont le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale, le Comité de Bale sur la supervision bancaire, le Comité international des régulateurs de l’assurance et le Conseil de stabilité financière.

OCP: un chiffre d’affaires en hausse de 77% au premier trimestre 2022

Le groupe OCP a enregistré un chiffre d’affaires de près de 2,39 milliards d’euros (25,33 milliards de dirhams) au premier trimestre de 2022, en hausse de 77% par rapport à celui réalisée une année auparavant, a indiqué mardi l’Office chérifien des Phosphates.

Cette performance s’explique par la hausse des prix de vente dans toutes les catégories de produits, qui a largement compensé la baisse des volumes de ventes, explique l’OCP dans un communiqué sur ses résultats au T1-2022. 

« Les résultats records affichés par OCP en 2021 se sont poursuivis au premier trimestre 2022, portés par des conditions de marché solides et une efficacité opérationnelle continue. Le conflit russo-ukrainien a intensifié la situation tendue en termes d’équilibre offre/demande sur le marché des phosphates et a entraîné une nouvelle hausse des prix, qui a également été soutenue par l’augmentation des coûts des matières premières, en particulier l’ammoniaque et le soufre », indique le groupe.

La marge brute s’est établie, quant à elle, à 1,5 milliard d’euros (15,88 MMDH), contre 875 millions d’euros (9,267 MMDH) un an plus tôt, la hausse des prix de vente ayant neutralisé l’impact de la hausse des coûts des intrants, principalement le soufre et l’ammoniaque, fait savoir le communiqué, notant que le taux de marge brute a atteint 63% contre 65% au premier trimestre 2021.

Sur la même période, les dépenses d’investissement ont évolué de +70,7%, ajoute l’OCP qui s’attend à une croissance significative en 2022. « La hausse des prix devrait se poursuivre sur l’année, soutenue par des conditions de marché solides, reflétant une forte demande globale, une situation tendue de l’offre et des prix de matières premières en hausse », note le groupe. Dans ces conditions, l’Office prévoit d’augmenter ses volumes de production de 10% cette année pour répondre à la demande des marchés à forte croissance.

Africités 9 : plaidoyer pour le développement des villes intermédiaires

Le président Uhuru Kenyatta a ouvert mardi 17 mai à Kisumu, à l’ouest du Kenya, la neuvième édition du sommet Africités.Clap de départ de l’édition 2022 du Sommet Africités, organisé tous les trois ans par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique). La rencontre se tient du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu, troisième ville du Kenya après Mombasa, située à près de 400 km de la capitale, Nairobi. Cet événement est axé cette année sur le thème : « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».

Tous les intervenants à la cérémonie d’ouverture ont plaidé pour des politiques publiques qui tiennent compte des villes intermédiaires. Celles-ci doivent « être considérées comme des facteurs de développement », a plaidé le chef de l’Etat kényan.

« Les dirigeants politiques, les universitaires et les acteurs économiques doivent tous se mobiliser pour les villes intermédiaires pour accélérer le développement de l’Afrique. Il est temps que nos villes intermédiaires soient prises pour des facteurs de développement car, elles contribuent de 20% au Pib du continent », a affirmé Uhuru Kenyatta.

Selon lui, les politiques publiques doivent tenir compte des villes intermédiaires en faisant de la planification pour satisfaire les besoins émergents des populations. « C’est pourquoi, a-t-il souligné, le sommet Africités 9 doit aboutir sur une feuille de route et une décennie d’actions au profit des villes intermédiaires ».

Insistant sur l’importance d’une politique d’urbanisation pour les villes intermédiaires, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a noté que ces dernières connaissent une croissance démographique galopante.

« Or, nos politiques publiques sont centrées sur les villes principales au détriment des villes intermédiaires. Pourtant, les villes intermédiaires ont d’énormes potentialités », a-t-il constaté.

« Les villes intermédiaires sont le reflet de notre niveau de développement. Elles doivent être des atouts pour promouvoir le développement socio-économique de nos pays », a dit, pour sa part, la présidente de CGLU-A, organisatrice d’Africités et à laquelle 16.000 collectivités territoriales et 51 associations nationales d’élus locaux sont affiliées.

Cela fait dire à John Kerry, ancien secrétaire d’Etat américain, que « les villes intermédiaires doivent être la locomotive du développement ».

Le sommet Africités 9, qui se tient tous les trois ans sur une durée de cinq jours, alternativement dans les différentes régions d’Afrique, est selon ses organisateurs, le plus grand rassemblement démocratique organisé sur le continent africain. L’édition de cette année, organisée en partenariat avec le gouvernement du Kenya, le Conseil des gouverneurs du Kenya (CoG) et le Comté de Kisumu, a lieu pour la première fois dans une ville intermédiaire.

Plus de 5000 personnes y participent pour débattre autour des Agendas 2030 et 2063 qui appellent à l’urgence de réfléchir à une urbanisation résiliente et durable en Afrique. D’ici 2050, la majeure partie de la population africaine vivra dans les villes et la majorité des citadins s’installeront dans des villes intermédiaires, d’après les statistiques.

Union pour la Méditerranée: Marrakech abrite une réunion sur l’emploi et le travail

Les États membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM) se réuniront, les 17 et 18 mai à Marrakech, pour la 5ème réunion ministérielle de l’UpM sur l’emploi et le travail.Organisée par le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et co-présidée par la Commission européenne à travers la Direction Générale en charge de l’Emploi et des Affaires sociales, ainsi que le ministère du Travail du Royaume hachémite de Jordanie, en présence de l’Union pour la Méditerranée, cette rencontre va débattre des défis pressants sur le marché du travail dans la région euro-méditerranéenne, en particulier sur la manière d’assurer à tous, surtout aux plus vulnérables, une reprise inclusive, verte, numérique et durable, selon une note de l’UpM oubliée sur son site officielle.

La conférence permettra de présenter l’ambition derrière la stratégie jeunesse de l’UpM, consistant à se concentrer sur les initiatives régionales pour l’employabilité des femmes et à mettre en lumière les actions de l’ONUDI pour les soutenir dans leurs efforts d’autonomisation économique.

Le débat sera enrichi par des témoignages de femmes bénéficiaires des initiatives de l’ONUDI et de l’UpM au Maroc, ainsi que par des exemples de bonnes pratiques mises en œuvre dans le Royaume, dans le cadre du programme de subventions de l’UpM sur l’emploi

La 4e réunion ministérielle de l’UpM sur l’emploi et le travail a eu lieu à Cascais, au Portugal, les 2 et 3 avril 2019, sous le titre « Emplois, compétences et opportunités pour tous ».

La région euro-méditerranéenne possède l’une des populations les plus jeunes du monde, une personne sur trois étant âgée de moins de 25 ans. A cette population fortement touchée par les défis de l’emploi, s’ajoutent les femmes qui ont été durement touchées par la pandémie qui a forcé les fermetures des magasins et des secteurs qui emploient les femmes et des soins non rémunérés.