Mali : la Garde nationale se forme au Droit international

Plus de 140 soldats du groupement régional de cette composante de l’Armée malienne ont bénéficié d’enseignements sur les notions essentielles des droits de l’Homme et du droit international humanitaire avec leur champ d’application.Les Nations Unies ont fait état, ces dernières années, de bavures de l’armée régulière. Pour résoudre ce problème, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a organisé des sessions de formation au profit du groupement régional de la Garde nationale.

Celles-ci ont eu lieu en deux temps à Gao (Nord-Est du Mali) : du 19 au 26 août 2021 et du 2 au 9 septembre 2021. La formation s’inscrit dans le cadre de la stratégie de renforcement des capacités des Forces de Défense et de Sécurité maliennes mise en place par la Division des droits de l’Homme de la Minusma, souligne un communiqué reçu vendredi à APA.

Les chargés des droits de l’Homme de la Minusma, présents à la rencontre, ont expliqué aux soldats les différentes conventions de Genève à travers un cas pratique. En français, en songhoy et en bambara, les militaires ont été sensibilisés, avec des exemples précis en lien avec le contexte malien, sur les droits qui leur sont reconnus et les obligations auxquelles ils sont soumis en matière de respect des droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire.

Ces séances de formation, précise le document, sont les premières d’une série qui se déroulera jusqu’à décembre prochain. Par ailleurs, poursuit la note, sur la base du Code de conduite des Forces armées maliennes (Fama) et des instruments juridiques internationaux ratifiés par le Mali, les agents de la Minusma vont aborder avec les soldats des cas concrets qui relèvent du Droit International des droits de l’Homme (DIDH), du Droit International Humanitaire (DIH) et du Droit International Pénal (DIP).

Mozambique : la Sadc reprend une base jihadiste à Cabo Delgado

Les forces de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc, sigle en anglais) ont délogé Ahlu Sunnah wal Jamaa (les adeptes de la tradition du Prophète, en arabe), un groupe islamiste qui sévit dans cette province située à l’extrême nord du pays.Grâce à « une offensive » menée conjointement avec les Forces de Défense et de Sécurité mozambicaines, les éléments de la Mission de la Sadc au Mozambique (Samim) ont pris le contrôle d’une base, au Sud de la rivière Messalo, occupée par les insurgés depuis 2017.

Dans un communiqué, rendu public ce mercredi, la Mission de la Sadc a indiqué que, parallèlement à cette opération, le district de Nangade (Nord) a été nettoyé avec notamment le démantèlement d’une cachette des islamistes.

En outre, les éléments de la Sadc ont libéré quatre femmes et saisit du matériel d’entraînement militaire ainsi que des armes légères et lourdes abandonnées par les combattants d’Ahlu Sunnah wal Jamaa.

Mali : quatre morts dans une explosion (officiel)

Un convoi des Forces armées maliennes (Fama) a roulé, ce lundi, sur un engin explosif improvisé sur l’axe reliant Bankass à Sévaré, dans le Centre du pays.L’accident s’est produit « entre le pont Parou et Songovia », renseigne sur Twitter l’armée malienne. Celle-ci procédait à une « évacuation sanitaire ». Le bilan provisoire de l’explosion est de quatre morts du côté des Forces armées maliennes (Fama) qui poursuivent « les fouilles dans le secteur ».

Le 14 septembre, le poste des Fama à Mahou (Sud) a subi une « attaque terroriste ». Dans cet assaut, deux assaillants sont morts. En outre, 91 motos, une radio, deux maillons de PKT et quatre boîtes chargeurs ont été récupérés. Par la suite, un ratissage du terrain a permis aux militaires maliens de tuer quatre autres jihadistes.

L’Etat islamique au Grand Sahara perd son chef

Le président Emmanuel Macron a confirmé jeudi la mort d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui considéré comme responsable de la plupart des attaques jihadistes dans la zone des trois frontières à cheval entre le Mali, le Niger et le Burkina.L’élimination de l’émir de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) constitue, pour le chef de l’Etat français, « un nouveau succès majeur dans le combat contre les groupes terroristes au Sahel ».

S’exprimant sur Twitter, dans la nuit de mercredi à jeudi, Emmanuel Macron n’a pas indiqué la date de la mort d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui mais a tout de même précisé que celui que l’on surnomme Awas « a été neutralisé par les forces françaises » présentes au Sahel depuis août 2014 dans le cadre de l’opération Serval devenue Barkhane.

Pour sa part, Florence Parly, la ministre française des Armées, a expliqué sur Radio France Internationale (RFI) que le chef de l’Etat islamique au Grand Sahara a perdu la vie dans « une attaque qui a eu lieu il y a quelques semaines
et nous sommes aujourd’hui certains qu’il s’agit bien du numéro un de l’EIGS ».

Plus tôt sur Twitter, elle a salué ce « coup décisif contre ce groupe terroriste » qui est l’une des principales organisations jihadistes contre lesquelles la France et ses partenaires luttent au Sahel.

L’EIGS, créé en 2015 par Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, avait en fait été désigné comme « ennemi prioritaire » au Sahel depuis 2020. Adnane Abou Walid al-Sahraoui, nom de guerre de Lehbib Ould Ali, est né dans les années 1970 au Sahara occidental.

Membre de la grande tribu nomade des Reguibat, il a adhéré dans plusieurs mouvements armés dont Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Après la mouvance armée islamiste lors de la guerre civile algérienne, il rejoint le Front Polisario avant d’apparaître dans le nord Mali en 2010. Il participe ainsi à la fondation du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un groupe islamiste proche d’Al-Qaida.

Plusieurs observateurs estiment que sa mort s’inscrit dans un contexte où l’organisation terroriste est fortement affaiblie par la neutralisation, ces derniers mois, de plusieurs de ses hauts cadres.

En juin dernier, la France affirmait encore avoir tué l’émir général d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel. Une mort qui était qualifiée de « coup psychologique pour le jihadisme » par le professeur de Relations internationales marocain à l’Université Al Akhawayn d’Ifrane, Djallil Lounna, dans un entretien avec APA.

RDC : la Monusco s’accroche à l’espoir d’un retour de la paix en Ituri et au Nord-Kivu

En visite dans ces deux provinces de l’Est, Bintou Keita, la cheffe de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), a promis la poursuite des actions de protection des civils.La semaine précédant le séjour (du 6 au 10 septembre) de Bintou Keita en Ituri et à Beni, l’attaque d’un convoi escorté par des militaires congolais et des Casques bleus de la Monusco a fait des morts et causé d’importants dégâts matériels en Ituri.

A Beni, rapporte la cheffe de la mission onusienne, « on m’a dit dans une des réunions : comment avez-vous le courage de revenir quand on vous a dit que la Monusco s’en aille ».

Droite dans ses bottes, Bintou Keita n’est pas ébranlée par ce climat de défiance : « On ne va pas se décourager, on ne se découragera jamais. On a un objectif qui est d’accompagner le pays pour arriver à une consolidation de la paix », a déclaré la Guinéenne.

La criminalité en Ituri et au Nord-Kivu a conduit le président Félix Tshisekedi à décréter l’état de siège en mai dernier. Dans ces zones à sécuriser, « la Monusco et l’armée congolaise mènent des opérations conjointes » depuis le mois d’août.

« Nous avons échangé sur la nécessité de faire en sorte que l’état de siège réussisse. Et pour cela, nous avons examiné la conduite des opérations et notamment dans le contexte du partenariat entre l’armée congolaise et la Monusco », a indiqué Bintou Keita, la représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies.

Face aux organisations de la société civile, la successeure de l’Algérienne Leila Zerrougui a affirmé que « l’état de siège est un outil très important de la lutte contre l’insécurité », non sans appeler toutes les couches de la population à s’impliquer dans la quête de la paix parce que « c’est l’affaire de tout le monde ».

En tout cas, Beni est une ville morte depuis hier lundi. Les populations observent une grève générale pour que les autorités trouvent une solution à l’insécurité galopante.

RCA : la vie reprend peu à peu à Birao

Dans cette ville meurtrie de l’extrême Nord-Est de la Centrafrique, à environ 1067 kilomètres de la capitale Bangui, les activités génératrices de revenus ont redémarré grâce au concours de la FAO et de la Minusca.Région frontalière du Tchad, du Soudan et du Soudan du Sud, Birao est tristement connue pour « les pillages, les incendies de maisons, de greniers et de parcelles, l’abattage anarchique de troupeaux et la destruction des habitats du bétail ».

Ces actes répréhensibles ont, depuis septembre 2019, « significativement aggravé la vulnérabilité et les moyens d’existence des populations », a déploré le Bureau régional de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, sigle en anglais) pour l’Afrique.

Une vie précaire qui a contraint les populations de Birao à fuir et abandonner « leurs terres et intrants agricoles » selon un communiqué de l’institution spécialisée des Nations Unies reçu mardi à APA.

Pour leur permettre de recommencer les « activités de production », la FAO a lancé un projet intitulé « Appui à la résilience de la population affectée par les crises de Birao ». Il est financé par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) pour un montant de 50.000 dollars américains.

Ce programme, visant à renforcer la résilience des ménages touchés par les crises, à améliorer leur sécurité alimentaire et à rétablir leurs moyens d’existence, a permis d’assister « 540 ménages, soit 2700 personnes dont 59 % de femmes pendant sept mois », renseigne la source.

Concrètement, une assistance d’urgence en kits d’élevage du petit bétail (poules locales et caprins) a été fournie aux familles. La FAO a organisé, en outre, une foire aux intrants. A cette occasion, des coupons d’une valeur comprise entre 188 et 554 dollars américains ont été distribués « aux bénéficiaires organisés en 54 groupements de 10 ménages ».

Avec cette aide financière, les familles ciblées ont acheté sur la foire aux intrants « des géniteurs de caprins ou de poule locale, ainsi que des aliments pour bétail ». L’assistance de la FAO ne s’est pas arrêtée là.

En effet, les groupements de bénéficiaires en élevage de caprins ont reçu des kits de matériaux de construction d’abris pour animaux (tôles, chevrons, fers, ciment, pointes et pax alu) et ceux bénéficiaires des kits d’élevage de la poule locale ont reçu six mangeoires et six abreuvoirs. Les animaux fournis aux bénéficiaires ont tous été vaccinés et déparasités.

De plus, indique le document, le partenaire de mise en œuvre et 108 délégués techniques ont été formés sur les bonnes pratiques agricoles et d’élevage et sur les procédures d’organisation d’une foire aux intrants.

La reprise des activités économiques dans cette zone a rapproché différentes ethnies (Goula, Kara, Rounga et Haoussa) qui avaient rompu tout lien à cause des problèmes de sécurité. Mais la sensibilisation et l’identification des ménages bénéficiaires, la formation de ceux-ci et la vente des intrants agricoles par les fournisseurs composés de plusieurs ethnies ont contribué à renforcer de manière significative la cohésion sociale et le dialogue intercommunautaire, se félicite la FAO.

Amnesty International s’inquiète des violences au Niger

Un rapport d’Amnesty International recense les exactions commises du 1er janvier au 29 juillet 2021 dans le Sud-Ouest du Niger.Dans un rapport publié ce lundi et reçu APA, l’ONG de défense des droits humains a révélé que de plus en plus d’enfants sont tués ou ciblés pour être recrutés par des groupes armés qui sévissent aux frontières du Niger avec le Mali et le Burkina Faso.

« En 2021, des groupes armés ont tué plus d’une soixantaine d’enfants dans la partie nigérienne de la zone des trois frontières. L’EIGS (État islamique au Grand Sahara), présent principalement à la frontière avec le Mali, semble être responsable de la plupart des massacres à grande échelle », a souligné Amnesty International.

En 2020, 397 civils sont morts à cause de l’insécurité. A Tillabéri, la situation « s’est fortement aggravée depuis le début de l’année 2021 », a fait savoir l’ONG. Dans son rapport de 64 pages, intitulé « Je n’ai plus rien, à part moi-même. Les répercussions croissantes du conflit sur les enfants dans la région de Tillabéri », illustre les « conséquences dévastatrices » qu’ont sur les enfants les affrontements dans ce pays sahélien, auxquels participent l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim), affilié à Al-Qaïda.

L’ONG note que ces deux mouvements armés ont commis des « crimes de guerre » et d’autres atteintes aux droits humains notamment des homicides de civils et des attaques contre des écoles.

« Dans la région de Tillabéri, au Niger, une génération entière grandit entourée par la mort et la destruction. Des groupes armés ont attaqué à maintes reprises des écoles et des réserves de nourriture et ciblent des enfants lors de leur recrutement », a déclaré Matt Wells, Directeur adjoint du programme Réaction aux crises à Amnesty International.

« Il faut que l’État nigérien et ses partenaires internationaux prennent de toute urgence des mesures pour suivre et prévenir les atteintes et pour protéger les droits fondamentaux de toutes les personnes touchées par ce conflit meurtrier, en particulier les enfants », a-t-il soutenu.

Dans le cadre de son enquête, l’ONG dit s’être entretenue avec 119 personnes dont 22 enfants, trois jeunes adultes de 18 à 20 ans, ainsi que 36 parents ou autres personnes touchées par le conflit.

Il en résulte que « les autorités nigériennes ne protègent pas les civils ». Des témoins ont expliqué que, malgré leurs appels passés en urgence, il était fréquent que les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Niger arrivent longtemps après la fin des homicides et des pillages, a rapporté Amnesty qui qualifie la situation dans ce pays de « conflit armé non international, compte tenu de l’intensité des violences et du degré d’organisation de l’EIGS et du Gsim ».

Par ailleurs, Amnesty International affirme que de nombreux enfants ayant assisté à des attaques meurtrières dans leur village subissent des traumatismes. Dans certaines zones, les femmes et les filles n’ont plus le droit de mener des activités en dehors du foyer et risquent d’être enlevées ou mariées de force à des combattants, a ajouté l’ONG des droits de l’Homme.

En 2012, le conflit qui a éclaté au Mali s’est propagé ensuite à deux pays voisins : le Burkina et le Niger. Des groupes armés se disputent le contrôle des zones frontalières et affrontent fréquemment l’armée nigérienne ainsi que les forces d’autres pays, notamment le Tchad, le Mali, le Burkina et la France.

Selon les estimations, 13,2 millions de personnes au total auront besoin d’une aide humanitaire en 2021 et le nombre de personnes déplacées s’élève à 1,9 million.

Ethiopie : le TPLF accusé de massacres

Dans les affrontements l’opposant à l’armée régulière éthiopienne, le Front de libération du peuple de Tigré (TPLF) aurait tué plus de cent civils à Chena, dans la région de Gondar, au Nord du pays.Si l’on en croit Gizachew Muluneh, Directeur de la Communication d’Amhara, « un massacre de civils, pour la plupart non armés », a récemment eu lieu à Chena, une localité envahie par les combattants du TPLF.

Deux fosses communes ont été découvertes dans cette zone. Des enfants, des femmes et des personnes âgées figurent parmi les victimes. « Après avoir compris qu’il ne pouvait pas résister à notre armée, le TPLF est allé de maison en maison pour tuer des anciens, des femmes, des enfants et des prêtres de l’église de Chena », a déclaré M. Muluneh.

Suivant de près le conflit en Amhara, les défenseurs des droits de l’Homme pensent que plusieurs autres massacres se seraient déjà produits dans différentes villes et villages de cette région contrôlée par le TPLF.

Terrorisme : l’UA vole au secours du Mozambique

L’Union africaine (UA) s’est engagée à offrir environ 100.000 dollars US à ce pays pour l’aider dans la prise en charge des milliers de déplacés dans la province de Cabo Delgado en proie aux attaques jihadistes.« Notre contribution vise à compléter le travail du gouvernement déjà en cours », a déclaré hier mercredi à Maputo Andrew Bangali, président du sous-comité de l’UA sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées en Afrique.

Officiellement, les assauts des groupes armés affiliés à l’Etat islamique auraient poussé plus de 800.000 individus à quitter la province de Cabo Delgado. Bankole Adeoye,  le Commissaire de l’UA aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, lors de la rencontre avec la ministre mozambicaine des Affaires étrangères, Verónica Macamo, a indiqué que l’organisation panafricaine va « soutenir les forces en attente de la SADC », la Communauté de développement de l’Afrique australe.

L’accent sera mis sur la formation des troupes. Pour l’heure, la SADC a déployé des milliers de soldats dans le Nord du Mozambique afin de repousser les mouvements armés qui auraient tué plus de 3000 personnes depuis 2017.

RCA : vers l’arrivée d’un contingent djiboutien

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) devrait accueillir, en décembre prochain, une unité de police constituée de Djibouti.En prélude au déploiement de troupes, le colonel djiboutien Daher Ladieh Waiss a conduit une délégation d’officiers en Centrafrique pour une mission préparatoire.

Hier mercredi, lors d’une réunion organisée à cet effet, Mankeur Ndiaye, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en République centrafricaine, a félicité « le gouvernement djiboutien (pour) avoir bien voulu accepter de déployer des troupes dans le cadre du renforcement des capacités de la mission » onusienne.

Gambie : déploiement de 625 militaires sénégalais de la Cedeao

Les militaires sénégalais engagés dans la force sous-régionale la Cedeao vont poursuivre leur mission en Gambie, quatre ans après avoir contraint Yahya Jammeh à quitter le pouvoir suite après sa défaite à l’élection présidentielle.Le contingent, identifié comme le cinquième détachement sénégalais de la Mission de la Cedeao en Gambie (Micega), est composé de 625 militaires dont 12 personnels féminins.

Ils ont reçu mardi à Toubacouta, au centre du pays et non loin de la Gambie, pays enclavé au Sénégal, le drapeau national des mains du général de brigade Fulgence Ndour, chef d’état-major de l’armée de terre, en présence du gouverneur de la région de Fatick, Seynabou Guèye.

« La contribution de l’armée sénégalaise à cette mission sous-régionale perpétue notre tradition d’accompagner la recherche de la paix et de la stabilité à travers les organisations sous-régionales, régionales et internationales. Elle contribue à la recherche de la stabilité dans un pays frère et frontalier dont la marche vers la démocratisation et le développement socio-économique constitue pour nous un enjeu stratégique majeur », a expliqué le général Ndour dans une dépêche de l’Agence de presse sénégalaise visitée mercredi par APA.

Les forces de la Cedeao, composées majoritairement de Sénégalais, sont présentes depuis le 22 janvier 2017 en Gambie. Elles ont poussé le président autocrate Yahya Jammeh à l’exil. Arrivé au pouvoir par coup d’Etat en 1994, il avait d’une manière surprenante reconnu sa défaite à la présidentielle de décembre 2016 face à Adama Barrow, avant de se rétracter.

Soutenu par la communauté internationale, ce dernier avait prêté serment à l’ambassade gambienne de Dakar. Il avait ensuite appelé à une présence des troupes de la Cedeao dans son pays vu la situation sécuritaire.

Pendant tout ce temps ainsi à la tête de la Gambie, Adama Barrow ne s’était pas départi de l’aide militaire de la Cedeao, notamment de son partenaire stratégique le Sénégal. En septembre 2020 déjà, le président gambien avait demandé, en marge d’un sommet de l’organisation sous-régionale à Niamey (Niger), le prolongement de la Micega en Gambie, « compte tenu des réformes en cours et de la nécessité de protéger la fragile démocratie dans son pays ». La Cedeao avait accédé à sa demande en la renouvelant de six mois.

« L’instruction et l’entraînement qui ont été dispensés au cinquième contingent de la Micega leur permettront de mener à bien leur future mission en Gambie, théâtre où leurs prédécesseurs ont déjà balisé la voie par des acquis opérationnels substantiels et un comportement irréprochable forçant ainsi l’admiration des populations gambiennes et le respect des autres contingents frères », a noté le général Fulgence Ndour.

Poursuivant, le chef d’état-major de l’armée de terre a rappelé à ses troupes qu’elles seront engagées « pendant une période sensible car coïncidant avec l’organisation de l’élection présidentielle gambienne devant se dérouler le 4 décembre 2021 ».

Mali : un Plan d’actions pour protéger les enfants contre les violences

Le document, signé le 26 août dernier, vise à prévenir et à mettre fin au recrutement, à l’utilisation des enfants mais également à la violence sexuelle et à toutes les autres violations dont ils sont victimes.Une coalition de mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali a paraphé le Plan d’actions avec les Nations Unies. Ainsi, une Plateforme de lutte contre les violations graves contre les enfants a vu le jour.

Selon un communiqué de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), reçu mardi à APA, « une procédure pour la libération des enfants, leur réintégration dans leurs familles et leurs communautés, ainsi que des mécanismes de protection et d’appui visant à leur permettre de reprendre une vie normale » sera mise en place.

Des mesures qui s’inscrivent dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés. Au cours de la cérémonie de signature de l’accord, El-Ghassim Wane, le chef de la Minusma, a salué « un pas important » marquant « une avancée majeure pour mieux protéger les enfants au Mali et promouvoir leurs droits conformément à la Convention relative aux Droits de l’Enfant et à son Protocole additionnel sur l’implication des enfants dans les conflits armés ».

Poursuivant, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies au Mali a fait savoir que  « depuis 2000, plus 115.000 enfants soldats ont été libérés à travers le monde à la suite du travail de plaidoyer entrepris par les Nations Unies et de Plans d’action comme celui qui a été signé par la Plateforme ».

Ethiopie : l’armée reprend une base stratégique au TPLF

L’armée éthiopienne a repris le contrôle de Debre Zebit, une zone stratégique de la région d’Amhara, aux mains des rebelles du Front populaire de libération du Tigré (TPLF).Après d’intenses bombardements, Les forces de défense nationale éthiopiennes et les forces spéciales d’Amhara ont vaincu les forces terroristes du TPLF de la zone et se sont emparées de Debre Zebit et des zones environnantes.

Selon le Commissariat de police d’Amhara, les forces du TPLF avaient une position fortifiée à Debre Zebit après avoir fui les zones de Nefas Mewucha, Gondar Sud, Gashena et Kimer Dingay.

Les forces du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) ont pillé des villes comme Nefas Mewucha, Gaint et Kimir Dengay au début du mois jusqu’à ce qu’elles soient vaincues par une opération militaire coordonnée des forces fédérales.

Face aux bombardements de l’armée éthiopienne, le TPLF a lancé une opération militaire dans le nord-ouest de l’Ethiopie, où il tente d’accéder au Soudan.

Mali : les violations et atteintes aux droits de l’Homme en augmentation

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a déclaré qu’au moins 527 civils ont été tués, blessés ou enlevés du 1er avril au 30 juin 2021, soit une hausse de plus de 25 % par rapport au premier trimestre de l’année.Les civils paient un lourd tribut dans les conflits. Le Mali n’échappe pas à la règle. La note trimestrielle de la Minusma, publiée ce lundi, renseigne que « les principaux actes de violence contre eux ont été commis dans les cercles de Bandiagara, Douentza, Djenne, Koro, Mopti, Niono et Ségou (50%), ainsi que dans ceux de Ansongo et Gao (15%) ».

A en croire la mission onusienne, « les violences ont été perpétrées majoritairement par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, sigle en arabe), l’Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et d’autres groupes similaires ». Sur l’ensemble du territoire malien, les organisations jihadistes « ont tué, blessé ou enlevé 54 % des victimes enregistrées » par la Minusma.

En outre, les milices et groupes d’autodéfense à base communautaire ont commis 20 % des exactions constatées sur la période considérée là où les violations des droits de l’Homme imputées aux Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) et aux forces internationales et régionales représentent respectivement 9 et 6 %.

Le rapport de la Minusma indique que « le Jnim et autres groupes similaires ont continué à renforcer leur emprise territoriale, notamment dans les zones rurales du Centre du Mali, avec une extension notable de leurs activités vers des cercles du Sud du pays, en l’occurrence Ségou et Sikasso ».

La réponse des FDSM et des forces internationales a notamment consisté à « la protection de centres urbains stratégiques » mais leurs opérations militaires ont parfois donné lieu à de « graves violations des droits de l’Homme contre les populations locales ».

Dans les zones attaquées, « l’absence des autorités judiciaires a rendu difficile la lutte contre l’impunité », rapporte la Minusma. Toutefois, elle salue « les efforts des autorités de la Transition pour tenir les auteurs de violations des droits de l’Homme comptables de leurs actes ».

Pour la mission onusienne, « il importe de relever l’organisation récente des assises criminelles de Mopti et la signature d’ordres de poursuite contre des militaires qui auraient été impliqués dans des exactions à l’encontre de civils ».

Ethiopie: 4,5 millions de civils affectés par la crise au Tigré

Le conflit qui secoue le nord de l’Ethiopie depuis novembre 2020 a également poussé 500.000 personnes à déserter leurs foyers dans les Etats régionaux d’Amhara et d’Afar.La ministre éthiopienne de la Paix, Muferihat Kamil, a expliqué que ces habitants fuient les incursions des rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Pourtant, a-t-elle poursuivi, « le cessez-le-feu unilatéral décrété par le gouvernement visait à créer une atmosphère permettant aux agriculteurs de la région du Tigré de poursuivre leurs activités et à autoriser les opérations humanitaires dans cette région troublée ».

Elle a accusé les rebelles du Tigré de mener une guerre directe contre les civils et de bloquer l’accès humanitaire, ce qui rend des millions de personnes vulnérables à la crise.

« Il y a maintenant plus de 1,2 million de personnes déplacées qui sont accueillies dans divers camps dans la région d’Amhara », a fait remarquer Mme Muferihat Kamil devant des représentants d’agences humanitaires.

Selon elle, l’aide humanitaire aux personnes déplacées dans les régions d’Amhara et d’Afar est celle fournie principalement par le gouvernement éthiopien, avant d’appeler les partenaires à s’engager pour relever les défis.

Les combattants du TPLF sont accusés du meurtre de plus de 200 civils dans la région d’Afar, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées.

Ils sont également cités dans des atrocités commises dans plusieurs parties de la région d’Amhara, où des biens publics et privés, notamment des établissements de santé et du bétail, ont été vandalisés.

Malgré ces actes de sabotage, la ministre de la Paix, Muferihat Kamil, a indiqué qu’au moins 321 camions chargés d’aide humanitaire étaient arrivés dans le Tigré, tandis que 112 autres étaient encore en transit vers d’autres régions troublées du nord de l’Ethiopie.

Soudan : les Casques bleus éthiopiens vont se retirer d’Abiyé

La mesure sera effective dans les prochains jours, a annoncé le gouvernement soudanais, sans donner de date exacte.Dans un communiqué publié ce mercredi, le ministère soudanais des Affaires étrangères a souligné que les Nations Unies ont accepté de remplacer la force de maintien de la paix éthiopienne déployée à Abiyé par des troupes d’autres pays contribuant aux opérations onusiennes de maintien de la paix.

En avril dernier, Khartoum avait demandé à l’ONU de retirer la force éthiopienne de la ville frontalière, au motif qu’Addis-Abeba n’était plus une partie neutre.

En début de semaine, la ministre soudanaise des affaires étrangères, Maryam Al-Sadiq, a tenu une réunion virtuelle avec l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Corne de l’Afrique, Parfait Onanga-Anyanga, avec la participation du chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, et du chef du département de l’Appui opérationnel des Nations Unies, Atul Khare.

A l’issue de la réunion, le ministère a annoncé que la réunion avait discuté de la situation à Abiyé, une contrôlé par le Soudan mais dont la propriété est revendiquée par le Soudan du Sud.

RCA : le Cameroun et le Gabon continuent à soutenir le processus de paix

Les deux pays ont récemment renouvelé les équipements majeurs de leurs contingents au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).Le Cameroun et le Gabon ont consenti à « des efforts financiers conséquents » selon la Minusca. Les contingents camerounais et gabonais sont respectivement déployés à Bossangoa (Ouest) et Alindao (Centre).

Les autorités militaires des deux pays contributeurs de troupe ont rencontré le Général Sidiki Daniel Traoré, Commandant de la Force de la Minusca. Celle-ci  a noté du 17 au 23 août « une hausse des abus et violations par rapport à la semaine antérieure ». Les localités les plus touchés sont Mbomou (Sud-Est), Mambéré-Kadéï (Ouest) et Bamingui-Bangoran (Nord-Est) ainsi que Bangui.

A en croire la mission onusienne, « les auteurs présumés sont les groupes armés et les forces de l’Etat et autres personnels de sécurité ». Dans la période du 13 au 18 août, la Minusca a également remarqué des violations graves des droits des enfants : sept cas de recrutement et utilisation d’enfants, l’attaque contre une école et un déni d’accès humanitaire.

Rabat prend acte de la rupture par Alger des relations entre les deux pays

En dépit de la rupture unilatérale par le gouvernement algérien des relations diplomatiques entre les deux pays, le Maroc affirme sa volonté de rester « un partenaire crédible et loyal pour le peuple algérien ».Rabat  prend acte de la décision unilatérale des autorités algériennes de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc, annonce dans la soirée de mardi 24 août, un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères. 

« Le Maroc regrette cette décision complètement injustifiée mais attendue, au regard de la logique d’escalade constatée ces dernières semaines, ainsi que son impact sur le peuple algérien », précise le communiqué. 

« Le Royaume du Maroc restera un partenaire crédible et loyal pour le peuple algérien et continuera d’agir, avec sagesse et responsabilité, pour le développement de relations inter/maghrébines saines et fructueuses », ajoute le communiqué.

Quelques heures plus tôt, le chef de la diplomatie algérienne, lisant une déclaration du chef de l’Etat algérien lors d’une conférence de presse, a affirmé que son gouvernement a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le royaume du Maroc à partir de ce jour » en raison de ce qu’il a présenté comme des « actions hostiles » du Royaume chérifien à l’égard de son pays. 

Ramtane Lamamra a expliqué les raisons de cette décision en affirmant que « l’histoire avait montré que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie ».

L’autre grief avancé par Alger à l’égard de Rabat, ce sont les récentes déclarations du ministre israélien des Affaires étrangères à partir du Maroc. « C’est la première fois depuis 1948 qu’un responsable israélien fait de telles déclarations à l’égard de l’Algérie », selon le chef de la diplomatie algérienne.

Le texte cite aussi le soutien présumé apporté par le Maroc au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) dont la direction vit en exil, principalement en France, et Rachad (un regroupement d’islamo-conservateurs algériens basé à Londres), deux organisations classées comme terroristes par les autorités algériennes.

Ramtane Lamamra a aussi rappelé les accusations portées par certains organismes occidentaux contre le Maroc soupçonné d’avoir eu recours à un logiciel israélien d’espionnage « Pegasus » qui aurait ciblé plusieurs responsables algériens ainsi que d’anciens incidents, comme la profanation du drapeau national au consulat de Casablanca en 2013. Des accusations contestées par plisseurs experts indépendants internationaux et qui ont poussé Rabat à déposer plaintes devant plusieurs tribunaux européens, notamment en France, en Espagne et en Allemagne. 

Le ministre algérien a en outre fait porter « aux dirigeants du royaume la responsabilité des crises répétées, qui se sont aggravées », un comportement qui, selon lui, « entraîne le conflit au lieu de l’intégration dans la région du Maghreb ».

« En tout état de cause l’Algérie refuse la logique du fait accompli », a indiqué Lamamra.

La présidence algérienne avait annoncé, le 18 août dernier, vouloir « revoir » ses relations avec Rabat, l’accusant, cette fois, d’être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays et fait au moins 90 morts. Une attitude qui surpris aussi bien au Maroc qu’en Algérie même, où elle a été largement reçue comme infondée. 

Cette sortie du chef de la diplomatie algérienne intervient par ailleurs alors que les signes d’une dégradation des relations entre les deux pays s’accumulaient ces dernières semaines. ll y a un mois, Alger rappelait son ambassadeur à Rabat pour « consultations avec effet immédiat » à la suite de tensions diplomatiques.

Dans son discours du Trône le 30 juillet, le Roi Mohammed VI avait, pourtant, affirmé son « engagement sincère à garder la main tendue pour œuvrer de concert et sans conditions à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage».

Le Souverain chérifien avait aussi lancé un appel à la réouverture des frontières terrestres avec l’Algérie. « Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc. La sécurité et la stabilité de l’Algérie et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc » avait-t-il assuré.

Le Roi avait aussi invité le président algérien Abdelmadjid Tebboune « à faire prévaloir la sagesse » et à « œuvrer à l’unisson au développement des rapports » entre les deux pays. Le Souverain avait même qualifié les deux pays de « jumeaux qui se complètent ».

Les frontières entre le Maroc et l’Algérie sont fermées depuis 1994 à l’initiative de l’Algérie. Alger avait alors pris une telle décision suite à l’imposition par Rabat un visa d’entrée à son territoire aux Algériens. Le Maroc soupçonnait à cette époque une partie des services de sécurité de son voisin d’être derrière un attentat sanglant qui avait eu lieu à Marrakech. En 2004, le visa a été supprimé et les lignes aériennes entre les deux pays rétablies, mais l’Algérie continuait depuis lors de refuser, malgré les appels incessants du Maroc, de pays amis communs et des populations des deux États, de rouvrir ses frontières terrestres.

Les relations entre les deux voisins sont particulièrement plombées depuis plus de quarante ans par la question du Sahara. L’Algérie soutient, finance et arme le front Polisario qui réclame l’indépendance de cette ancienne colonie espagnole. Le Maroc qui exerce son contrôle sur l’essentiel de ce territoire et dont la souveraineté sur cette région est reconnue par une grande partie des gouvernements étrangers, dont les États-Unis, propose un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine.

Très récemment, en mi-juillet dernier, ces rapports ont été marqués par un nouvel accès de tension. L’ambassadeur marocain à l’ONU avait publiquement affirmé son soutien au principe de « l’autodétermination » du peuple Kabyle en Algérie, en réaction au soutien de cette dernière aux indépendantistes du font Polisario. Alger avait alors répondu en rappelant son ambassadeur à Rabat pour consultations.

L’Algérie coupe ses relations diplomatiques avec le Maroc

Alors que le Souverain chérifien vient de faire part de son souhait d’entretenir des relations de qualité avec son voisin de l’Est, Alger a décidé, brusquement, de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat.L’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le royaume du Maroc à partir de ce jour » en raison de ce qu’il a présenté comme dee « actions hostiles » du Royaume chérifien à l’égard de son pays, a annoncé le chef de diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a lu une déclaration au nom du président algérien.

Le ministre a expliqué les raisons de cette décision en affirmant que « l’histoire avait montré que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie ».

L’autre grief avancé par Alger à l’égard de Rabat, ce sont les récentes déclarations du ministre israélien des Affaires étrangères à partir du Maroc. « C’est la première fois depuis 1948 qu’un responsable israélien fait de telles déclarations à l’égard de l’Algérie », selon le chef de la diplomatie algérienne.

Le texte cite aussi le soutien présumé apporté par le Maroc au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) dont la direction vit en exil, principalement en France, et Rachad (un regroupement d’islamo-conservateurs algériens basé à Londres), deux organisations classées comme terroristes par les autorités algériennes.

Ramtane Lamamra a aussi rappelé les accusations portées par certains organismes occidentaux contre le Maroc soupçonné d’avoir eu recours à un logiciel israélien d’espionnage « Pegasus » qui aurait ciblé plusieurs responsables algériens ainsi que d’anciens incidents, comme la profanation du drapeau national au consulat de Casablanca en 2013.

Il a en outre fait porter « aux dirigeants du royaume la responsabilité des crises répétées, qui se sont aggravées », un comportement qui, selon lui, « entraîne le conflit au lieu de l’intégration dans la région du Maghreb ».

« En tout état de cause l’Algérie refuse la logique du fait accompli », a indiqué Lamamra.

« Pour toutes ces raisons l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’aujourd’hui », a déclaré Lamamra.

La présidence algérienne avait annoncé, le 18 août dernier, vouloir « revoir » ses relations avec Rabat, l’accusant, cette fois, d’être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays et fait au moins 90 morts.

Cette sortie du chef de la diplomatie algérienne intervient par ailleurs alors que les signes d’une dégradation des relations entre les deux pays s’accumulaient ces dernières semaines. ll y a un mois, Alger rappelait son ambassadeur à Rabat pour « consultations avec effet immédiat » à la suite de tensions diplomatiques.

Dans son discours du Trône le 30 juillet, le Roi Mohammed VI avait, pourtant, affirmé son « engagement sincère à garder la main tendue pour œuvrer de concert et sans conditions à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage».

Le Souverain chérifien avait aussi lancé un appel à la réouverture des frontières terrestres avec l’Algérie. « Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc. La sécurité et la stabilité de l’Algérie et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc » avait-t-il assuré.

Le Roi avait aussi invité le président algérien Abdelmadjid Tebboune « à faire prévaloir la sagesse » et à « œuvrer à l’unisson au développement des rapports » entre les deux pays. Le Souverain avait même qualifié les deux pays de « jumeaux qui se complètent ».

Les frontières entre le Maroc et l’Algérie sont fermées depuis 1994 à l’initiative de l’Algérie. Alger avait alors pris une telle décision suite à l’imposition par Rabat un visa d’entrée à son territoire aux Algériens. Le Maroc soupçonnait a cette époque une partie des services de sécurité de son voisin d’être derrière un attentat sanglant qui avait eu lieu à Marrakech. En 2004, le visa a été supprimé et les lignes aériennes entre les deux pays rétablies, mais l’Algérie continuait depuis lors de refuser de rouvrir ses frontières terrestres.

Les relations entre les deux voisins sont particulièrement plombées depuis plus de quarante ans par la question du Sahara. L’Algérie soutient, finance et arme le front Polisario qui réclame l’indépendance de ce territoire. Le Maroc qu’inexercé son contrôle sur l’essentiel de ce territoire et dont la souveraineté sur cette région est reconnue par une grande partie des gouvernements étrangers, dont les États-Unis, propose un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine.

Très récemment, en mi-juillet dernier, ces rapports ont été marqués par un nouvel accès de tension. L’ambassadeur marocain à l’ONU avait publiquement affirmé son soutien au principe de « l’autodétermination » du peuple Kabyle en Algérie, en réaction au soutien de cette dernière aux indépendantistes du font Polisario. Alger avait alors répondu en rappelant son ambassadeur à Rabat pour consultations.

Washington sanctionne un chef militaire érythréen

Les Etats-Unis accusent le haut responsable militaire érythréen de s’être livré à de « graves violations des droits de l’homme » dans le cadre du conflit dans la province éthiopienne du Tigré.Selon le Washington, les forces placées sous le commandement du général Filipos Woldeyohannes, chef des forces de défense érythréennes (EDF), ont commis des massacres, des pillages et des agressions sexuelles.

Dans une déclaration, le gouvernement érythréen a rejeté les allégations des Etats-Unis, qualifiant ces actes de « sans fondement et inacceptables ».

« Ces accusations du gouvernement américain montrent la tare habituelle de la Maison Blanche à l’encontre de l’Erythrée », écrit le gouvernement de l’Erythrée.

En vertu des sanctions, tous les biens appartenant au général Woldeyohannes seront bloqués et toute activité commerciale avec les Etats-Unis est interdite.

Cela a poussé Andrea Gacki, directrice du Bureau américain des affaires étrangères et du contrôle des actifs, à appeler l’Erythrée à retirer ses forces d’Ethiopie. Elle a exhorté toutes les parties au conflit à entamer des pourparlers de paix.

Tchad : les raisons d’un « redéploiement stratégique » au Sahel

Le Tchad rapatrie 600 de ses 1200 soldats positionnés dans la « zone des trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.N’Djaména justifie cette décision annoncée samedi, par un « redéploiement stratégique » pour mieux s’adapter à l’organisation des groupes terroristes. Toutefois, la concomitance de cette décision avec l’attaque meurtrière survenue le même jour au Niger, causant une dizaine de morts chez des civils, peut surprendre. En l’espace d’une semaine, la bande des trois frontières a subi deux attaques sanglantes qui ont fait une cinquantaine de morts.

Face à l’insécurité qui y régnait, 1200 soldats tchadiens occupaient le terrain depuis février dans le cadre de la force antijihadiste du G5 Sahel. Une mesure qui avait pour but d’endiguer les nombreuses attaques terroristes perpétrées par des groupes affiliés à Al-Qaïda ou à l’Etat Islamique du Grand Sahara (EIGS).

Selon Abderaman Koulamallah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, son pays avait un « surplus » de soldats dans le dispositif des bataillons sur place. Il a souligné que cette décision a été prise en accord avec le commandement du G5 Sahel. « Par rapport à la situation sur le terrain, il faut avoir une force mobile d’où le retrait de certaines de nos forces avec les armes lourdes », a indiqué le porte-parole du gouvernement.

La menace Boko Haram et FACT

Cependant, cette décision du Tchad, peut aussi trouver son fondement sur les menaces sécuritaires qui pèsent sur le pays. La récente attaque de Boko Haram dans la région du Lac Tchad a déjà causé la mort de 26 militaires tchadiens.

Cet État d’Afrique centrale, sans accès à la mer, doit en plus faire face aux attaques incessantes du Front de l’Alternance et de la Concorde (FACT) à partir du front nord de la Libye. C’est d’ailleurs lors des violents combats contre cette rébellion du FACT, que le président tchadien Idriss Deby Itno, fraîchement réélu pour un sixième mandat à la présidentielle, avait succombé de ses blessures, le 20 avril dernier.

Face à ces menaces, le cinquième pays le plus vaste du continent entend renforcer sa sécurité intérieure, surtout à l’approche de la Conférence nationale inclusive de décembre prochain. Une rencontre qui doit impliquer tous les mouvements politico-militaires tchadiens basés en Libye, au Soudan et dans les zones frontalières. La junte dirigée par Mahamat Idriss Deby, fils du défunt président, a appelé le 10 août dernier, ces « groupes armés » tchadiens à un « dialogue national inclusif » afin de créer une « impulsion collective et une dynamique de l’unité nationale et du vivre-ensemble ».

Mali : le français des Casques bleus renforcé

Un accord liant l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) vise à consolider le dispositif d’enseignement du français.Sur le front, la communication est un paramètre non négligeable. Pour le personnel militaire de la Minusma, opération onusienne de maintien de la paix au Mali, la maîtrise de la langue française contribue, selon un communiqué reçu vendredi à APA, « à la performance des opérations en facilitant l’insertion au sein de la mission, l’interopérabilité entre les contingents, ainsi que les interactions avec les populations et autorités locales pour la réalisation de tâches de proximité et de consolidation de la paix ».

Le projet, poursuit le document, bénéficie du soutien du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et de France Éducation international en qualité d’opérateur de mise en œuvre pour l’intégration de la méthode d’enseignement du Français sur Objectifs Spécifiques (FOS) dans les cours de la Minusma.

Le programme comporte trois principales composantes : la formation des enseignants de français de la Minusma à la méthodologie FOS, le soutien au développement d’un cursus de cours de français sur mesure pour les militaires et l’élaboration d’outils d’évaluation. À terme, précise le communiqué, cette « action pilote pourrait être étendue au personnel de police et civil de la Minusma ou être dupliquée dans d’autres opérations de maintien de la paix en environnement francophone ».

Sahel : le Conseil de sécurité de l’Onu préoccupé par la montée du jihadisme

Pour l’organe de l’Organisation des nations unies (Onu) chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales, le succès de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique passe entre autres par le renforcement de « la bonne gouvernance » et la facilitation du « développement socioéconomique ».Les mouvements jihadistes continuent d’avancer leurs pions au Sahel. Du Mali au Tchad en passant par le Burkina, les assauts meurtriers sont récurrents. Dans cette partie de l’Afrique, le jihadisme tourmente des populations parfois livrées à elles-mêmes.

Les membres du Conseil de sécurité ont condamné « énergiquement les attaques constantes dirigées contre les civils, les représentants des institutions locales, régionales et des États, ainsi que les forces de sécurité nationales, internationales et des Nations Unies ».

Dans la même veine, ils ont réitéré leur « ferme condamnation des attaques et des menaces d’attaque dirigées contre les écoles, les enfants et le personnel éducatif, y compris des enlèvements survenus récemment au Nigeria ».

S’attaquer à ce mal profond, c’est prendre en compte, selon eux, les « conditions sous-jacentes » qui favorisent sa propagation. Il importe ainsi de promouvoir la bonne gouvernance « indispensable à la paix et à la stabilité à long terme dans la région ».

C’est pourquoi le Conseil de sécurité, réuni hier mardi, a salué « la transition démocratique intervenue au Niger et les efforts de réconciliation menés au Burkina, en Côte d’Ivoire et au Togo et encourage la poursuite de ces dialogues ».

De même, l’organe onusien a apprécié les efforts des pays de la région pour renforcer « la participation pleine, égale et véritable des femmes aux processus politiques, notamment en vue d’accroître le nombre de femmes exerçant de hautes responsabilités publiques et plus largement le nombre de femmes occupant des fonctions électives ».

Au Sahel, les effets du changement climatique se manifestent souvent par la sécheresse, la désertification, les inondations et la dégradation des terres. Ces phénomènes ont des « conséquences en termes d’insécurité alimentaire » qui influent sur la stabilité.

Dans sa déclaration, le Conseil de sécurité a souligné les répercussions du conflit libyen sur les pays voisins en particulier au Sahel avec « l’accumulation déstabilisante et le détournement d’armes mais aussi l’afflux de groupes armés et de mercenaires ».

Tout de même, l’organe composé de quinze membres dont cinq permanents s’est félicité des moyens déployés par les pays de l’Afrique de l’Ouest et du bassin du lac Tchad, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « pour prévenir et régler les problèmes de sécurité exacerbés par le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ».

Au sujet de la situation humanitaire dans la région, le Conseil de sécurité a globalement noté « une détérioration aggravée par la pandémie de Covid-19 ». Il a donc demandé que soit assurée « la fourniture durable, en toute sécurité et sans entrave, de l’aide humanitaire et médicale à toutes les personnes qui en ont besoin » surtout les femmes, les filles, les enfants, les personnes âgées et les individus en situation de handicap.

Enfin, le Conseil de sécurité s’est également dit inquiet de la montée de la piraterie dans le golfe de Guinée, non sans encourager la poursuite des actions de lutte aux niveaux national et régional.

Opinion: La chute de Kaboul, une alerte pour le Sahel

Intellectuel respecté et activiste influent, Moussa Tchangari est Secrétaire général de la l’association nigérienne « Alternative Espaces Citoyens ». Dans ce texte très inspiré, il invite les élites au pouvoir dans le Sahel et leurs alliés occidentaux à entreprendre des réformes politiques profondes. Faute de quoi, la région risque de subir le même sort que l’Afghanistan où les Talibans reviennent au pouvoir, vingt ans après en avoir été chassés par l’armée américaine.En Afghanistan, pays en guerre depuis 20 ans, les Talibans ont pris le contrôle de plusieurs villes, dont Kaboul, la capitale. Le président du pays, Ashraf Ghani, est en fuite; et les quelques hautes personnalités de son régime, encore présents dans le pays, se préparent à transmettre le pouvoir à leurs ennemis jurés.  C’est ce que rapportent tous les grands médias mondiaux; et tout cela s’est joué en l’espace de quelques jours, à l’approche de l’échéance de retrait définitif de l’armée américaine, pilier principal de la coalition internationale qui a déclenché la guerre en 2001. 

A Washington, Londres, Paris, Berlin et Ottawa, capitales des grandes puissances engagées, depuis bientôt 20 ans, dans la guerre en Afghanistan, les dirigeants sont dans le désarroi; ils assistent impuissants au retour au pouvoir des Talibans, n’ayant plus aucun projet pour ce pays où ils ont déployé des milliers des soldats et dépensé des sommes folles, en dehors de l’évacuation de leurs ressortissants et de leurs « collaborateurs » afghans. « Ceci n’est pas Saigon », dit un haut dirigeant américain; mais, il s’agit bien d’une débâcle. Elle est même, à certains égards, plus retentissante encore que celle enregistrée au Vietnam, en 1975, avec la chute de Saigon.

Au Sahel, région où certains des Etats mènent depuis quelques années une guerre rude contre des divers groupes armés idéologiquement proches des Talibans afghans, la chute de Kaboul sonne comme une alerte; elle préfigure ce qui pourrait y advenir, au cours des prochaines années, si les élites au pouvoir et leurs soutiens occidentaux continuent d’ignorer les appels à des réformes politiques audacieuses. La chute de Kaboul indique, en tout cas, et de manière fort magistrale, que la guerre contre les groupes armés djihadistes ne peut être gagnée en faisant l’économie des telles réformes, seules susceptibles de jeter dans la bataille la plus grande force politique et militaire, à savoir « le petit peuple ».

Après 20 ans de combats, qui ont entrainé d’énormes pertes en vies humaines, principalement au sein de la population afghane, les armées occidentales, dotées des moyens les plus sophistiqués, ont échoué face à des Talibans déterminés ; mais, cet échec est d’abord et surtout celui des dirigeants politiques occidentaux, eux qui ont engagé toutes leurs forces (soldats, armements, argents, expertises) dans cette guerre, en misant sur une élite corrompue, qui partage avec les Talibans le rejet profond de la démocratie. On se souvient encore des élections afghanes qui, bien supervisées par les « grands pays démocratiques », ont été marquées par les fraudes des plus grossières.

En Afghanistan, 20 ans de guerre ont enrichi une élite profondément corrompue, portée et maintenue au pouvoir par des armées étrangères ; mais, il faut dire que ces 20 ans de guerre ont enrichi également le complexe militaro-industriel occidental, les compagnies de sécurité et des experts en tout genre. L’argent englouti par cette guerre, les vies humaines qu’elle a emporté, ne sont une perte que pour le « petit peuple » d’Afghanistan et les petits contribuables des pays qui s’y sont engagés; et c’est parce que la guerre n’est pas un malheur pour tous qu’elle se poursuit toujours au Sahel, sur fond de corruption des élites, de déni des droits et du refus du dialogue et de réformes, au risque de voir un jour déferler sur les capitales des « Talibis en moto ».

Au Sahel, il est urgent que des hommes et des femmes de bonne volonté se lèvent et proclament que la guerre en cours ne peut pas être gagnée avec les mêmes armées étrangères qui ne l’ont pas gagnée en Afghanistan; mais aussi, avec le même type de dirigeants corrompus, qui n’ont aucune once de patriotisme, et le même type de forces de défense et de sécurité, qui commettent parfois des graves exactions et sont plombées par l’affairisme de leurs chefs. Cette guerre, si elle doit être gagnée, ne le sera qu’à travers une volonté large et des initiatives audacieuses visant à construire un nouveau contrat politique et social restituant au peuple sa souveraineté et créant les conditions d’une vie digne pour les millions de personnes qui en sont aujourd’hui privées.

Ethiopie : le TPLF touché par l’offensive de l’armée

Plus de 300 combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont été tués lors de l’offensive de l’armée éthiopienne dans la région d’Afar.Le patron du commandement oriental des forces de défense éthiopiennes, le major-général Belay Seyoum, a déclaré dans un communiqué lu par APA, que quarante rebelles ont été aussi capturés lors de l’offensive.

Ce regain de violence intervient presque une semaine après la fin du cessez-le-feu dans la région du Tigré, au nord du pays, décrété par le gouvernement éthiopien.

Le TPLF, désormais allié de l’aile militante du Front de libération oromo (OLF), a été contraint de stopper son avancée dans la région d’Afar, qui visait à contrôler la route Ethiopie – Djibouti.

Le major-général Baly Seyoum a déclaré que l’opération sur le front oriental était un succès. Avant de prévenir les insurgés qui contrôlent certaines régions. « Peu importe que la junte contrôle tel ou tel endroit. Cela n’a pas d’importance. La question est de savoir si la junte va sortir vivante des endroits qu’elle contrôle », martèle-t-il.

Dans une autre offensive, les forces de défense éthiopiennes avaient déclaré avoir tué 70 combattants du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) à Tikur Wuha, près de la ville de Woldia, où les forces rebelles se sont battues pendant plusieurs jours dans l’espoir de contrôler la ville.

Selon un communiqué de l’armée, les forces du TPLF étaient sous la direction du général de brigade Kebebe Fekadu, qui était lui-même membre des forces de défense éthiopiennes qu’il a déserté lorsque plusieurs bases du commandement nord ont été attaquées en novembre 2020. L’opération a permis de récupérer 19 fusils AK47, cinq fusils de sniper et plusieurs fusils d’assaut de groupe a également révélé l’armée éthiopienne.

RDC : le HCR condamne les violences sexuelles au Tanganyika

Dans cette province du Sud-Est de la République démocratique du Congo, sur fond de rivalité entre groupes armés, des femmes et jeunes filles font l’objet de « violence sexuelle généralisée et systématique » d’après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).Cette année, des milliers de personnes ont posé leurs valises dans la province du Tanganyika pour échapper à l’insécurité. Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies (Onu), en juillet 2021, les violences ont fait fuir près de 310.000 personnes vers la province du Tanganyika. Cependant, leur quête de répit est en train de tourner au cauchemar.

« Au cours des deux dernières semaines seulement, les partenaires humanitaires dans les zones de santé de Kongolo et Mbulula ont enregistré 243 viols dont 48 ont été subis par des mineures dans 12 villages différents. Cela représente une moyenne de 17 attaques signalées chaque jour », a déploré Shabia Mantoo, le porte-parole du HCR.

S’exprimant ce vendredi à Genève (Suisse), lors d’une conférence de presse, cette dernière a indiqué que « les chiffres réels pourraient être encore plus élevés, car le signalement des violences sexistes reste tabou dans la plupart des communautés ». Poursuivant, Shabia Mantoo a expliqué qu’« en plus du sévère traumatisme physique et psychologique causé par le viol, les victimes peuvent être confrontées à la stigmatisation et à une possible exclusion de leur famille ».

A en croire le HCR, les groupes armés rivaux s’attaquent à ces cibles vulnérables « en représailles contre les opérations militaires menées par le gouvernement » congolais mais aussi pour se disputer « des zones minières en particulier des mines d’or ».

Le personnel de l’organisme onusien, suite à des entretiens avec les personnes déplacées, a rapporté des « viols collectifs », l’utilisation de certaines femmes et jeunes filles comme « esclaves sexuelles » et la demande de rançons aux familles en échange de leur liberté.

Le HCR et ses partenaires proposent « un soutien psychosocial et médical » aux victimes mais « le conflit en cours et les longues distances à parcourir pour atteindre les centres de santé rendent l’accès à l’aide extrêmement difficile », a fait savoir Shabia Mantoo.

Le porte-parole du HCR a donc appelé les autorités congolaises « à renforcer de toute urgence la sécurité dans la zone dénommée triangle de la mort – qui borde plusieurs localités entre les provinces du Tanganyika, du Maniema et du Sud-Kivu – afin de protéger les civils, particulièrement les femmes et les jeunes filles, de permettre l’accès humanitaire et de faire le nécessaire pour que des enquêtes soient lancées et les responsables traduits en justice ».

Ethiopie : alliance TPLF et Oromos contre le gouvernement fédéral

Les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré et le Front de libération Oromo s’unissent pour renverser le gouvernement d’Addis-AbebaLe groupe radical Oromo que le gouvernement éthiopien accuse d’être à l’origine aux massacres de milliers de civils dans les régions d’Oromo et de Benishangul Gumuz, a annoncé mercredi qu’il venait de former une alliance avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

L’aile militante du Front de libération oromo (OLF) a déclaré à Associated Press (AP) qu’elle avait formé une alliance avec le TPLF dans le but commun de renverser le gouvernement d’Addis-Abeba.

Kumsa Driba, également connu sous le nom de Jal Mero, qui est présenté comme étant le commandant de l’armée du Front de libération Oromo, a déclaré que pour y parvenir, nous avons formé une alliance militaire avec les forces du Tigré. L’alliance est formée selon le principe : « Combattre ensemble les ennemis communs ».

Par le passé, les deux organisations ont une histoire d’alliance militaire et politique. Un peu avant le renversement du gouvernement du colonel Mengistu Hailemariam en 1991, les deux organisations s’étaient alliées, mais cette alliance a rapidement volé en éclat.

En effet, le Front de libération de l’Oromo s’est brouillé avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) à peine un an après la prise du pouvoir par le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien, dominé par le TPLF, en 1991.

Peu après, cette organisation politique oromo radicale vieille d’un demi-siècle, a dû fuir le centre du pays pour mener une brève activité de guérilla dans le sud-est et le sud-ouest de l’Ethiopie. Cette stratégie n’a pas duré longtemps car ce groupe radical avait subi une défaite cuisante infligée par le gouvernement dirigé par le TPLF.

RCA : baisse des violations des droits de l’Homme (Minusca)

Du 3 au 9 août dernier, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) a répertorié 18 incidents ayant affecté au moins 28 personnes contre 25 incidents qui ont touché 42 individus la semaine précédente.Cette semaine, en République centrafricaine, « la situation sécuritaire a connu une légère accalmie mais reste précaire à cause des activités des groupes armés », indique la mission onusienne dans un communiqué reçu jeudi à APA.

Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Minusca, mercredi à Bangui, Théophane Kinda, Coordonnateur de la Division de communication stratégique et de l’information publique, a informé que les abus et violations enregistrés concernent entre autres « des exécutions extrajudiciaires, des cas de traitement cruel, inhumain et dégradant, un cas de torture et des cas de viols ».

Dans son exposé de la situation, M. Kinda a renseigné que « les auteurs présumés sont d’une part, les groupes armés avec 9 incidents affectant 12 victimes. De même, les Forces armées centrafricaines (Faca) et les autres personnels de sécurité sont présumés auteurs de 9 incidents pour 16 victimes ». Les préfectures les plus touchées sont Mambéré-Kadeï, Nana-Mambéré (Ouest) et Ouham-Pendé (Nord-Ouest).

Pour sa part, le Lieutenant-Colonel Abdoul Aziz Fall, porte-parole de la Force de la Minusca, a fait savoir que les groupes armés restent actifs dans l’Ouest et l’Est de la République centrafricaine. En réponse, « les renforts mobilisés pour dissuader et contrer l’action de ces éléments armés continuent leurs opérations de sécurisation sur le terrain », a soutenu le Sénégalais.

Ethiopie : fin du « cessez-le-feu unilatéral » au Tigré

L’Ethiopie a annoncé mardi la fin d’un « cessez-le-feu humanitaire unilatéral », au moment où les rebelles du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) intensifient les combats dans les régions d’Amhara et d’Afar.Ce revirement des autorités s’explique par le fait que gouvernement éthiopien fait face à la forte pression de l’opinion publique parce que le TPLF est accusé d’avoir tué des centaines de civils, dont des enfants et des femmes, dans ces deux régions.

Dans ce qui semble être une réponse à l’opinion publique, le bureau du Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé que le cessez-le-feu était terminé et que l’armée avait reçu l’ordre de lancer une contre-offensive contre le TPLF dans les régions troublées.

« Nos forces de défense, nos forces spéciales régionales et nos milices ont reçu l’ordre de mettre fin une fois pour toutes aux destructions causées par l’organisation traître et terroriste du TPLF et aux machinations de mains étrangères. Le moment est venu pour tous les Ethiopiens capables et en âge de le faire, de rejoindre les forces de défense, les forces spéciales et les milices et de montrer leur patriotisme », a déclaré le bureau du Premier ministre Abiy dans un communiqué.

Le gouvernement avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral le 28 juin après avoir pris le contrôle de Mekele, capitale du Tigré, au terme de trois semaines de combats contre les forces du TPLF.

Mais les rebelles du TPLF n’ont jamais déposé les armes. Ils avaient posé plusieurs conditions dont le retrait des troupes érythréennes pour faire taire les armes.

« Il est bien connu que le peuple éthiopien, bien conscient des problèmes au sein du groupe terroriste TPLF, lui a donné de nombreuses opportunités et 27 ans pour s’auto-réformer. Cependant, le groupe terroriste, qui a été conçu dans la conspiration et nourri dans la destruction, est devenu de plus en plus nuisible au lieu de chercher à s’auto-corriger », a ajouté une source du cabinet du Premier ministre.

Libye : Haftar envoie un message de « défiance » à Tripoli

Le maréchal et seigneur de guerre, Khalifa Haftar, a réaffirmé que sa milice ne sera jamais soumise au gouvernement de transition.S’exprimant, hier lundi, alors que l’Armée nationale libyenne fêtait ses 81 ans, Haftar a déclaré que ses hommes ne joueraient pas les seconds rôles face au gouvernement de transition.

Pourtant, le maréchal, qui est basé dans la ville de Benghazi, dans l’est du pays, s’était engagé à faire preuve de loyauté envers le gouvernement de transition, mis en place en février dernier.

A l’époque, il avait soutenu le gouvernement comme étant une « alternative pacifique et démocratique ».

Cependant, dans une volte-face, Haftar a déclaré que lui et son mouvement « ne seront soumis à aucune autorité, sauf à une autorité directement élue par le peuple ».

Haftar se considère toujours comme le commandant en chef de l’armée nationale libyenne et mène des activités indépendantes du gouvernement de transition.

Avant de se résoudre à soutenir le gouvernement de transition, la milice de Haftar avait lancé une invasion audacieuse contre la capitale libyenne, Tripoli, en 2019, mais n’avait pas réussi à prendre la ville.

Le gouvernement basé à Tripoli et soutenu par la communauté internationale avait reçu le soutien de la Turquie et du Qatar, et Haftar était soutenu par la Russie, l’Egypte et les Emirats arabes unis.

Un accord négocié par l’ONU avait mis fin à l’offensive en octobre dernier et la Libye semblait avoir pris un virage après que Haftar a déclaré son soutien à un nouveau gouvernement de transition chargé de superviser des élections démocratiques en décembre 2021.

La Libye, pays riche en pétrole, a sombré dans l’anarchie après la chute, en 2011, de Mouammar Kadhafi. Depuis lors, le pays est divisé administrativement en deux, une moitié étant dirigée depuis Tripoli à l’ouest, et l’autre depuis Benghazi, à l’est.