Burkina: le capitaine Traoré invite Damiba à se rendre

Depuis sa prise de pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré s’est exprimé pour la première fois, réagissant aux coups de feu qui ont retenti samedi 1er octobre à Ouagadougou.Le nouveau chef de la junte militaire au Burkina Faso, capitaine Ibrahim Traoré, a accordé sa première sortie médiatique à nos confrères de VOA Afrique. Il a réagi à la confusion qui a suivi le renversement, vendredi 30 septembre, du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Ce dernier, qui n’est toujours pas arrêté, ne s’avoue pas vaincu. Des tirs ont été entendus ce matin dans la capitale où les accès de plusieurs endroits stratégiques sont bloqués par les « hommes » du capitaine Traoré.

« Ce qui se passe sur le terrain est une tentative du président Damiba d’entrainer les forces à un affrontement. Mais nous sommes en réserve depuis un certain temps. Des hélicoptères, que nous n’avons pas engagés, nous ont survolés bien que nous ayons la capacité de le faire. Il a fait rentrer quelques forces spéciales qui ne connaissent même pas, peut-être, les missions pour lesquelles elles ont été envoyées. Nous avons des éléments même à l’intérieur qui se demandent c’est quoi le problème en fait. A l’instant, je sais qu’ils sont en train d’essayer de les corrompre. Mais nous sommes en ligne avec les hommes. Nous savons tout ce qui se passe. Donc, on leur dit seulement de ne pas rentrer dans le jeu », a déclaré l’officier de 34 ans, invitant le président déchu à se rendre pour éviter un bain de sang.

« Nous allons encore essayer de donner une chance (à Damiba et les hommes qui lui sont restés fidèles). A défaut de cela, nous serons obligés de lancer un appel à beaucoup de soldats burkinabè qui vont rallier la capitale. Ce qui n’est forcément pas bien pour nous. Mais nous pouvons rassurer la population à rester sereine. Nous avons nos plans, écrit tout ce que nous voulons et défini les partenaires avec lesquels nous voulons travailler pour sortir le Burkina Faso de cette situation », a estimé le capitaine Traoré.

« Des villageois se nourrissent de feuilles d’arbres »

Réputé proche des hommes qui combattent les groupes djihadistes au Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré précise qu’il a été « choisi » pour diriger le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, organe dirigeant la junte) en remplacement du lieutenant-colonel Damiba. « Cela fait trois semaines que ça bouillonne » dans les casernes et sur les théâtres d’opérations à cause des « problèmes logistiques et des considérations de la valeur humaine » qui n’ont pas été satisfaits par les autorités, a-t-il justifié.

Le jeune militaire reproche notamment au lieutenant-colonel Damiba, le président de la transition déchu, de s’être transformé en politicien au lieu de travailler à fournir des armes aux soldats déployés pour combattre les djihadistes qui continuent de décimer les populations civiles d’une grande partie du pays.

« Le combat que nous menons c’est pour le Burkina Faso. Il faut aller au fin fond du pays pour comprendre certaines choses. Je patrouille dans la brousse avec mes hommes. Mais la logistique minimum ne suit pas. Vous trouvez des populations meurtries. Dans certains villages par exemple, toutes les feuilles des arbres ont disparu parce qu’elles sont mangées par les hommes. Les herbes sont mangées. On propose des solutions pour protéger ces gens mais on ne nous écoute pas », a-t-il déploré.

Le nouvel homme fort de Ouagadougou a aussi voulu rassurer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et les autres organisations internationales. Il jure qu’il n’est pas intéressé par le pouvoir, mais motivé par une volonté de sauver son pays contre la menace terroriste qui gagne considérablement du terrain au Burkina Faso.

« Le communiqué d’hier est assez clair en attendant les assises qui vont choisir un président (civil ou militaire). Nous ne sommes pas là pour le pouvoir. L’idée même est de descendre dès demain avec les mêmes hommes qui m’ont suivi pour faire un nettoyage. (…) Nous voulons combattre, protéger et sortir nos populations de cette misère », a indiqué le capitaine Traoré.

Putsch au Burkina : le chef d’Etat-major des Armées pour « une sortie négociée de la crise »

Le chef d’Etat major des Armées burkinabé exprime son inquiétude face au risque de voir la situation dégénérer au Burkina Faso, après le putsch du Capitaine Ibrahim Traoré contre le Lieutenant-Colonel Damiba.Au lendemain du renversement du Lieutenant-colonel Paul Henri Damiba par ses anciens camarades du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), le calme n’est pas revenu à Ouagadougou. Des tirs sont entendus un peu dans la capitale du Burkina Faso samedi 1er octobre. Les nouveaux maitres de Ouagadougou ne font pas l’unanimité au sein de l’armée qui n’a jamais été aussi divisée.

La situation semble avoir atteint un niveau inattendu, poussant l’État-major général des armes à rompre avec son silence légendaire. Dans  un communiqué diffusé par la Direction de la Communication et des relations publiques, l’armée burkinabé se démarque des tensions notées depuis hier, vendredi 30 septembre entre différentes factions.

L’Etat-major s’insurge contre cette crise au sein des forces armées et précise qu’elle ne « représente pas notre institution qui s’inscrit dans une dynamique de cohésion et de mobilisation de toutes les forces ». « C’est dans ce sens que des concertations ont été entreprises depuis le 30 septembre 2022, avec le concours de toutes les personnes ressources afin de rapprocher les positions », indique le chef d’Etat-major des armées burkinabé.

 Il ajoute que « ces concertations se poursuivent », invitant « toutes les parties au calme et à la retenue afin de donner une chance à une sortie négociée de la crise ». Pour le patron de l’armée burkinabé, « personne n’a intérêt à ce que la situation dégénère ». Mais la situation est sur le point d’être hors de contrôle.

Un mouvement de troupes en provenance de l’Intérieur du Burkina Faso en direction de la capitale où les hommes du Capitaine Ibrahim Traoré se sont déployés dans les axes stratégiques. 

Un fait nouveau s’est ajouté à la crise. L’institut culturel français de Bobodioulasso, deuxième ville du pays et le consulat français de Ouagadougou ont été saccagés par des manifestants hostiles à Paris accusé par la junte au pouvoir depuis 24n heures d’avoir pris fait et cause pour le camp de Damiba. 

Vendredi 30 septembre en début de soirée, un groupe de militaires se réclamant du MPSR s’est emparé du pouvoir, démettant de ses fonctions le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, huit mois après son arrivée au pouvoir par le même moyen. Ils reprochent à l’officier son inefficacité dans la lutte contre les jihadistes et des actes de nature à remettre en cause l’indépendance de la justice. 

La nouvelle équipe dirigée par le jeune capitaine Ibrahim Traoré a dissous les principales institutions du pays et promet de rencontrer les forces vives de la nation pour désigner « un président civil ou militaire ».

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine (UA) ont condamné « sans réserve » le coup d’Etat et exigent  « le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les autorités de la transition ».

Putsch au Burkina : l’UA et la Cédéao sur la même longueur d’onde

L’Union Africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) condamnent avec la plus grande fermeté la nouvelle prise du pouvoir par la force.Depuis l’indépendance acquise en août 1960, l’histoire politique du Burkina Faso est jalonnée de coups d’État. Le pays des Hommes intègres en est désormais à son 9e putsch en 62 ans d’existence. Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, le dernier sur la liste des présidents déchus, a été renversé entre jeudi et vendredi par le capitaine Ibrahim Traoré.

C’est le deuxième coup d’État dans ce pays en 2022. Dès le premier mois de l’année en cours, Roch Marc Christian Kaboré, réélu deux ans plus tôt pour un second quinquennat, a été déposé par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) dirigé par le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba. Le même sort vient de lui être appliqué par des hommes qu’il a propulsés.

Une instabilité chronique qui fait du Burkina Faso l’un des plus mauvais élèves du continent noir en matière de respect de la volonté populaire exprimée dans les urnes. Dans un communiqué, publié hier vendredi, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a fermement condamné la prise du pouvoir par la force « au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour méthodique à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ». 

Poursuivant, l’organisation régionale a réaffirmé « son opposition sans réserve à toute prise ou maintien du pouvoir par des moyens non constitutionnels », non sans exiger « le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les autorités de la transition ».

Ce samedi, la Commission de l’Union Africaine (UA) est également montée au créneau pour « condamner sans équivoque » le nouveau putsch et apporter son « soutien ferme » à la Cédéao conformément à la Déclaration de Lomé de 2000, à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, et à la Déclaration d’Accra sur les changements non constitutionnels de gouvernement.

Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, a exprimé « ses vives préoccupations » face à la résurgence des coups d’État à l’échelle continentale. 

Concluant son propos, le diplomate tchadien a appelé « les militaires (burkinabè) à s’abstenir immédiatement et totalement de tout acte de violence ou de menaces aux populations civiles, aux libertés publiques, aux droits de l’Homme et au strict respect des échéances électorales pour un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ».

Putsch au Burkina : le lieutenant-colonel Damiba « n’a pu faire mieux » (chercheur)

La destitution du président de la transition burkinabè découle principalement, selon l’Ivoirien Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur senior à l’Institut d’Études en Sécurité (ISS), de sa promesse non tenue d’endiguer rapidement la menace terroriste après le coup d’État contre Roch Marc Christian Kaboré.

Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a été destitué par ses camarades du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui lui reprochent ses choix inappropriés dans la lutte contre les jihadistes. Peut-on dire que sa chute était prévisible ?

Depuis plusieurs mois, l’opinion publique burkinabè critique avec véhémence le régime Damiba pour son manque de résultats tangibles sur le terrain sécuritaire. En janvier dernier, le MPSR a renversé le président élu Roch Christian Kaboré en invoquant son incompétence face à l’insécurité. Neuf mois plus tard, le MPSR avec à sa tête le lieutenant-colonel Damiba n’a pu faire mieux.

Le pays demeure l’épicentre des attaques jihadistes au Sahel. La quasi-totalité de ses 13 régions continue de subir l’insécurité et près de 2 burkinabè sur 10 ont fui leur lieu de résidence du fait de cette insécurité. Les compagnons de Damiba au MPSR le tiennent visiblement pour responsable.

Ces derniers mois, les rumeurs faisant état de tensions et de divergences au sein de l’organe militaire au sujet de certaines décisions se faisaient insistantes. Des tensions entre chefs des structures militaires sont par exemple apparues dans la conduite des opérations de lutte, notamment entre l’État-Major Général des Armées (EMGA) et le Commandement des Opérations du Théâtre National (COTN), propulsé par Damiba en première ligne. 

Certaines informations faisaient état de profondes divergences sur la volonté de Damiba de renforcer la coopération avec l’armée française. De même, des mécontentements ont fait jour au sein de certains milieux de l’armée, suite aux dernières promotions au grade de général dont a été exclu le CEMGA au profit d’officiers du cercle amical de Damiba. Certaines options politiques du chef de la junte ne faisaient pas l’unanimité, notamment ses initiatives de réconciliation, plutôt perçus comme une tentative réhabilitation de Blaise Compaoré pourtant condamné par la Justice.

Les nouveaux putschistes peuvent-ils inverser la tendance dans la lutte contre le jihadisme ?

Les ex-compagnons de Damiba semblent justifier son écartement par une volonté de rectification de la trajectoire de lutte. Sera-t-elle efficace ? Il est difficile en ce moment de le présager. Toutefois, un ensemble de paramètres pourraient être déterminants. Ces groupes ont mis des années à s’installer dans le cadre d’un patient travail d’instrumentalisation des vulnérabilités au niveau local. Ils occupent le terrain depuis huit ans et contrôlent des pans entiers des économies locales. 

Pour reprendre l’ascendant, il faudra du temps et il faudra un investissement important dans la gouvernance de la sécurité, mais aussi dans la gouvernance politique, sociale et économique. Il faudra une réelle stratégie globale qui s’inscrira forcément sur le moyen et le long terme.  

Les attentes populaires sont plus que jamais élevées. L’opinion burkinabè, contrairement au cas malien, garde encore toute son influence sur le champ politique. La capacité des tenants actuels du pouvoir à créer un vrai consensus politique autour de leurs actions sera à cet égard déterminant.  

Le Burkina était le moins acculé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) parmi les trois pays ayant récemment connu des coups d’État. Avec le renversement du lieutenant-colonel Damiba, la donne peut-elle changer ?

La Cédéao, tout en restant fidèle à son principe de condamnation des prises de pouvoir par la force, a qualifié dans son communiqué d’inopportun ce nouveau coup d’État au Burkina. Son communiqué garde une tonalité menaçante à l’endroit des nouveaux tenants du pouvoir, notamment sur l’éventualité du non-respect du calendrier des deux ans de transition déjà conclu. L’attitude de la Cédéao pourrait en effet changer par rapport à un pays qu’elle considérait jusqu’à présent comme le bon élève en comparaison avec le Mali et la Guinée. 

Toutefois, la Cédéao devra faire preuve de pragmatisme et éviter de s’engager dans une logique de confrontation qui, à l’expérience ces derniers temps, s’est montrée contre-productive. Elle devra au plus vite prendre attache avec les nouvelles autorités pour renégocier le respect des engagements des anciens acteurs.

À quelles répercussions peut-on s’attendre dans la sous-région ?

Le Burkina occupe une place stratégique du fait de sa position géographique en Afrique de l’Ouest. Il est au centre et partage des frontières avec 6 pays de la sous-région (Mali, Niger, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Bénin).  Les développements récents liés à l’expansion des activités des groupes jihadistes dans les pays au Sud des frontières du Burkina (Côte d’Ivoire, Togo et Bénin) indiquent qu’une dégradation de sa situation constituerait une aubaine pour ces groupes. Ces derniers visent clairement à étendre leurs tentacules en Afrique de l’Ouest. La situation au Burkina devrait donc avoir des conséquences dans les pays limitrophes et au-delà. C’est intimement lié.

Burkina : qui le capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort de Ouagadougou ?

Le capitaine Ibrahim Traoré a destitué le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, après huit mois de transition.Vendredi 30 septembre, les Ouagalais sont réveillés par des échanges de tirs. Le temps de comprendre ce qui se passe, des soldats se déploient dans des axes stratégiques de la capitale du Burkina Faso. Ils ne le savent, peut-être, pas encore, mais un nouveau coup d’Etat est en train de prendre forme sous leurs yeux. De jeunes officiers ont décidé de « déchoir » le président de la transition, le lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba, arrivé lui-même au pouvoir le 24 janvier par les armes.

Les supputations sont allées bon train sur l’identité du meneur des hommes qui veulent la tête du tombeur de Roch Marc Christian Kaboré. Pour les uns, c’est le lieutenant-Colonel Emmanuel Zoungrana, chef de l’unité des « Cobras » constituée en 2019 pour faire face aux jihadistes et arrêté en janvier dernier pour tentative de coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré, qui serait derrière ces têtes brulées qui en veulent à Damiba. Pour les autres, c’est le lieutenant-Colonel Yves Didier Bamouni, qui a orchestré la fronde contre celui qui a fait de lui le Commandant des opérations du théâtre national (COTN).

Ce n’est qu’en début de soirée que les burkinabé et le monde ont mis un nom sur le visage du nouvel homme fort de Ouagadougou. Il s’agit du Capitaine Ibrahim Traoré. Le visage ferme, le jeune officier, à la droite du capitaine Kiswendsida Farouk Azaria Sorgho, lecteur à la télévision nationale du communiqué mettant fin aux fonctions du lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba.

Porté au sommet du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le capitaine Traoré est réputé « proche de ses hommes ».  

Originaire du nord, il a obtenu son Baccalauréat au lycée mixte d’Accart-ville de Bobodioulasso, selon le média burkinabé, Omega. Il rejoint la capitale en 2006 pour poursuivre ses études à l’Université Joseph Ki Zerbo. Quatre années plus tard, il intègre l’armée et devient capitaine en 2020. Selon des informations obtenues par Apa, il a, entretemps, été envoyé au Mali dans le cadre de la Minusma où il aurait fait preuve de bravoure lors de l’attaque du Super Camp de Tombouctou en 2018 par des groupes jihadistes. A l’époque, trois compagnie d’infanterie du Burkina Faso étaient présent dans ce quartier général de la mission onusienne. 

Nommé chef du régiment d’artillerie de Kaya, dans la province de Sanmatanga depuis mars dernier par le Lieutenant-Colonel Paul Henri, les frustrations accumulées par les cobras sous la transition ne le laissent pas indiffèrent. « Le capitaine est le grade d’officier subalterne qui est au contact direct avec celui qui combat. Il vit avec les sous-officiers et militaires du rang. C’est le seul officier qui peut mourir au front avec ses hommes. C’est le commandant des actions sur le terrain », explique à Apa un ancien officier ouest-africain.

En plus de payer un lourd tribut dans la guerre contre les groupes jihadistes dans le nord du pays, ces soldats reprochent à l’ancienne équipe l’aggravation des « lourdeurs administratives qui caractérisaient le régime déchu, compromettant ainsi les opérations à caractère stratégique ».

Ils en veulent au lieutenant-colonel Damiba pour avoir « trahi » leur « idéal commun de départ » consistant à reconquérir les territoires tenus par les groupes jihadistes. « La quasi-totalité de ses 13 régions continue de subir l’insécurité et près de 02 burkinabè sur 10 ont fui leur lieu de résidence du fait de cette insécurité. Les compagnons de Damiba au MPSR le tiennent visiblement pour responsable », indique l’Ivoirien Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur sénior à l’Institut d’Etudes en Sécurité (ISS) basé à Dakar, au Sénégal.  

Le capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes engagent les « forces combattantes à se recentrer sur la question sécuritaire et au rétablissement de l’intégrité de notre territoire ».

Le temps pour la nouvelle équipe dirigeante du pays de désigner un « président civil ou militaire » au terme de concertations nationales qui se tiendront dans les prochains jours, la Constitution est suspendue, le gouvernement, l’Assemblée législative de transition (ALT) dissouts alors que les partis politiques et les organisations de la société civile ont été sommés de renoncer à toute activité jusqu’à nouvel ordre. 

Burkina : Damiba renversé par le Capitaine Ibrahim Traoré

Après mois de transition, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba est démis de ses fonctions.Le capitaine Ibrahim Traoré est le nouvel homme fort de Ouagadougou. Vendredi 30 septembre, en début de soirée, il a déposé le Lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba qui avait lui-même renversé Roch March Christian Kaboré en janvier dernier.

13e Congrès Pdci : vers le plébiscite de Bédié à la tête du parti

Le Bureau politique a entériné jeudi l’idée de la « candidature unique » de Henri Konan Bédié au 13e congrès ordinaire, devant consacrer le renouvellement des organes du Pdci et l’élection d’un nouveau président.Dans une motion lue par Dr Bernard Vléhi, vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), le Bureau politique a déclaré adhérer « à l’idée de la candidature unique du président Henri Konan Bédié au 13e congrès ordinaire du Pdci ».  

Par conséquent « nous demandons au président du parti d’accepter d’être candidat au 13e congrès ordinaire du Pdci et nous nous engageons à prendre toutes les dispositions afin d’assurer le plébiscite du président Henri Konan Bédié lors du 13e congrès ordinaire du Pdci », a-t-il ajouté.

Cette décision, dira-t-il, traduit la volonté de la base exprimée à travers les motions lors des séminaires éclatés, le colloque des 75 ans du parti, la tournée du secrétariat exécutif et les missions d’information et d’évaluation du Pdci.

Le Bureau politique a salué le leadership de l’ex-président ivoirien, Henri Konan Bédié, pour son « engagement » pour la réconciliation nationale, la paix et la cohésion sociale attestée par ces rencontres avec le président de la République Alassane Ouattara le 11 novembre 2020 et le 14 juillet 2022.

Ce choix, selon Dr Bernard Vléhi est également soutenu par « l’environnement politique de notre temps et la résilience du président Henri Konan Bédié, depuis la crise postélectorale de 2020 » ainsi que ses positions avisées dans les différentes phases du dialogue politique.

« Il m’est revenu que dans certains cas l’intérêt personnel a primé sur l’intérêt collectif, contrairement à mes instructions. Ceci n’est pas acceptable et cela a été formellement signifié à certains et le sera dans les plus brefs délais pour les autres », a martelé M. Bédié dans un discours.   

Le chef du Pdci a appelé les cadres du parti à agir dans une même vision pour l’intérêt de la formation politique, faisant observer qu’à Bodokro, dans le centre du pays, une localité qui « appartenait au Pdci » a été perdue lors des élections législatives partielles du 3 septembre 2022.  

« J’ai instruit le coordonnateur général chargé de la Gestion et du suivi des élections de nous préparer un rapport auquel devront être attachés les recommandations tenant compte de nos différentes expériences des derniers scrutins électoraux », a-t-il déclaré.

« En conséquence, je compte effectuer certains réglages quant à la mise en place des commissions qui auront la responsabilité de l’organisation de notre prochain congrès », a-t-il ajouté, appelant à un examen approfondi de la marche du parti.

A ce congrès, M. Bédié veut qu’il soit tiré « des leçons des bonnes et mauvaises expériences que le parti a connues au cours de ces dernières années », ce qui devrait permettre de montrer les succès et insuffisances de son appartenance au groupement politique Rhdp (pouvoir) et à la coalition pour la démocratie et la paix (Cdrp) regroupant 23 partis politiques de l’opposition qu’il a présidé.  

« De même, il nous faut examiner le résultat de notre collaboration avec la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds) maintenant Ppa-ci du président Laurent Gbagbo, l’Union pour la démocratie de Danièle Boni Claverie, liberté et démocratie pour la république de Mamadou Koulibaly», a-t-il souligné. 

Le Pdci va, en outre, à ce congrès examiner sa collaboration avec la plateforme des partis politiques de l’opposition, regroupant l’Alliance démocratique (Afd), du président Affi N’Guessan, le parti arc-en-ciel du président Albert Mabri Toikeusse qui a récemment rejoint le Rhdp, le parti au pouvoir.   

« Il est important de constater que la majeure partie de ces familles politiques contrairement au Pdci-rda ont soit disparu, soit subi des scissions ou des mutations. Il nous revient d’examiner le contenu, la portée et l’efficacité des rapprochements tissés sur le terrain avec les partis politiques à ce jour », a-t-il lancé.

Cela devrait permettre au Pdci, ex-parti unique, de bâtir une nouvelle stratégie d’alliance si besoin est dans les prochaines années en vue des échéances électorales à venir. Le Pdci envisage de reconquérir le pouvoir à l’élection présidentielle de 2025.

Le Maroc assure la présidence du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA à partir du 1er octobre

Le Maroc, qui a été élu lors du 35ème Sommet de l’Union Africaine (UA) en février 2022, en tant que membre du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA pour la période 2022-2025, assurera et pour un mois, à partir du 1er octobre 2022, la présidence de cette instance décisionnelle de l’Union, indique, jeudi, un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères.La présidence marocaine du CPS-UA s’inscrit dans la continuité des engagements du Royaume pour une Afrique pacifique, stable et prospère et constitue une consécration des efforts de la diplomatie du Royaume au niveau du Continent africain, en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, souligne le communiqué.

Dans une démarche novatrice visant à tracer les contours d’une nouvelle stratégie de l’Organisation panafricaine, afin de relever les défis liés à la paix et à la sécurité,  le Maroc ambitionne de susciter des réponses collectives à plusieurs thématiques globales et régionales, précise la même source, notant que le terrorisme, les enfants soldats, le changement climatique, la sécurité alimentaire, la situation dans le sahel et en République Centrafricaine seront autant de sujets inscrits à l’ordre du jour de plusieurs réunions au niveau des ministres, des ambassadeurs et des experts.

La présidence marocaine prévoit également plusieurs réunions statutaires, notamment celles impliquant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, ainsi que l’examen de rapports, dont ceux sur l’état de la paix en Afrique et la mise en œuvre de la Feuille de route principale de l’UA pour faire taire les armes en Afrique, poursuit le communiqué.

Partant de son engagement et de sa détermination à servir l’agenda continental en matière de paix et de sécurité, selon une approche holistique et multidimensionnelle, le Maroc abritera, au cours de sa présidence du CPS-UA, une conférence politique, à Tanger, du 25 au 27 octobre 2022, portant sur « La promotion du Nexus Paix, Sécurité et Développement, perspective d’une intégration régionale », et ce en partenariat avec le Département aux Affaires Politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine.

La présidence marocaine sera également marquée par l’organisation de deux réunions ministérielles consacrées aux thématiques suivantes: « Le développement et la déradicalisation comme leviers pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent » et « Dérèglement climatique, paix et sécurité : renforcer la résilience et l’adaptation pour la sécurité alimentaire dans les Etats insulaires africains ».

Depuis son retour à l’Union Africaine en janvier 2017, le Maroc avait siégé au CPS-UA, en tant que membre pour un mandat de deux années (2018 à 2020).

Guinée : le procès du 28-Septembre reprend le 4 octobre

L’ex-chef de la junte militaire guinéenne, Moussa Dadis Camara, et dix anciens collaborateurs ont comparu mercredi pour la première fois devant un tribunal de Conakry, à l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009.Le jour tant attendu est enfin arrivé en Guinée. Le procès de la tuerie du 28-Septembre s’est ouvert dans l’après-midi du mercredi 28 septembre au nouveau tribunal de la capitale, construit spécialement pour ce rendez-vous historique dans ce pays ouest-africain. Mais sitôt commencée, l’audience a été renvoyée au 4 octobre après des questions de forme. Les onze responsables accusés des violences meurtrières commises au stade de Conakry, il y a treize ans, étaient pourtant tous présents dans la salle archicomble du tribunal.

Principal prévenu dans cette affaire, l’ex-président Moussa Dadis Camara, rentré fraîchement de son exil du Burkina Faso, est placé en détention provisoire mardi avec ses dix coaccusés, dont la plupart sont d’anciens hommes forts de son régime. A l’image de son ancien aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, dit « Toumba », l’ancien chef de la sécurité présidentielle Claude Pivi, l’ex-ministre de la Santé Abdoulaye Cherif Diaby, ou encore Moussa Tiegboro Camara qui était chargé de la lutte contre le trafic de drogue. Ils sont les présumés responsables de la mort de 156 personnes, du viol d’au moins 109 femmes et de la blessure de centaines de personnes, selon une enquête mandatée par les Nations unies.

Les victimes et leurs proches réclamaient depuis des années ce procès. Cette vieille doléance a été matérialisée par l’actuel chef de la junte militaire guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, également arrivé au pouvoir par un putsch le 5 septembre 2021 après onze ans de pouvoir civil d’Alpha Condé. Il avait demandé en juillet que le procès ait lieu cette année avant la date d’anniversaire.

A l’ouverture de l’audience, la cour procède à la lecture de l’ordonnance de renvoi, qui rappelle en détails les violences commises le 28 septembre 2009 : les meurtres par arme à feu, par arme blanche de manifestants pacifiques, les viols, les enlèvements, les tortures, le refus d’accorder des soins aux blessés… Dans la salle, le silence est lourd, l’ambiance pesante.

Devant les parties civiles et les dizaines de caméras de télévision, les prévenus sont alors appelés les uns après les autres à la barre pour décliner leur identité. Lorsque vient le tour de Moussa Dadis Camara, plusieurs dizaines de personnes dans le public se lèvent spontanément comme un seul homme pour l’observer. Vêtu d’une tenue traditionnelle de couleur blanche, l’accusé se lève et s’avance lentement vers le prétoire en bois verni. Il répond d’une petite voix pour décliner son identité, son adresse, sa profession etc.

Le président lui rappelle les faits qui lui sont reprochés : coups, blessures et violence volontaire au stade, pillage de marchandise, incendie de magasins, enlèvement, torture, séquestration de manifestants… L’ancien dirigeant reste imperturbable.

Les avocats des accusés ont dénoncé la couverture médiatique de l’audience au nom du respect de la présomption d’innocence. Mais la Cour a rejeté leur demande et autorisé la présence de caméras dans la salle d’audience pour nourrir la mémoire collective.

A la veille du procès, l’organisation des droits humains Amnesty International a présenté un rapport réclamant une meilleure prise en charge des victimes de viols en Guinée et l’adoption « en urgence d’une loi générale sur les violences basées sur le genre ».

Macky Sall ouvre la voie à une amnistie de Khalifa Sall et Karim Wade

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur les orientations du président Macky Sall pour l’amnistie de certains de ses principaux opposants qui ont perdu leurs droits de vote.Macky Sall « rebat les cartes » pour l’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall, deux opposants condamnés pour malversations, souligne L’AS. En effet, le chef de l’Etat a demandé à son gouvernement, hier en Conseil des ministres, « d’examiner les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote » à l’image de Karim Wade et Khalifa Sall.

Le premier, puissant ministre sous le régime de son père, l’ex-président Abdoulaye Wade (2000 – 2012), a été déclaré coupable de détournements de deniers publics avant d’être condamné à payer plus de cent milliards de FCFA d’amende. Il vit depuis 2016 en exil au Qatar alors qu’il est le successeur désigné de son père à la tête du Parti démocratique sénégalais (PDS).

Pour sa part, le second a été élu deux fois de suite maire de Dakar avant sa révocation en 2018 à la suite de sa condamnation par la justice qui l’a reconnu coupable dans l’affaire dite de « la caisse d’avance ». Depuis lors, les deux hommes politiques ont perdu leurs droits civiques et ne pouvaient participer à aucune élection comme électeur ou candidat.

D’après EnQuête, le retour annoncé de Karim Wade et Khalifa Sall est une stratégie de « diviser pour mieux régner » de Macky Sall qui termine d’ici quinze mois son deuxième mandat même si d’aucuns estiment qu’il souhaite se représenter pour une troisième candidature controversée.

L’Observateur voit dans la « réhabilitation des deux +K+ » un « coup de poker » de Macky Sall après la forte percée de l’opposition aux élections municipales et législatives de janvier et juillet 2022. Le journal analyse les « conséquences politiques » d’une décision qui peut aussi être un « piège » pour les bénéficiaires, car pouvant sonner « la division de l’opposition » dans la « bataille de succession » pour la présidentielle de 2024.

Le Quotidien semble renforcer cette thèse en notant que « Macky lance la guerre de trois », entre Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko. Du coup, l’inter-coalition Yewwi Askan Wi (unis pour un même espoir) et Wallu Sénégal (sauver le Sénégal), ficelée à la veille des dernières législatives, est « morcelée entre trois leaderships ». Par conséquent, « le président (Macky Sall) met fin à son face-à-face avec Sonko ».

Même si Sud Quotidien soupçonne un « jeu de dupes » dans ce nouveau projet de Macky Sall, Le Soleil précise que « les orientations du chef de l’Etat » n’étaient pas limitées hier, en Conseil des ministres, sur la question de l’amnistie d’hommes politiques. Il a réitéré ses engagements contre la vie chère, demandant notamment une « application effective des décisions et mesures arrêtées avant fin octobre 2022 ».

Dans la même veine, il a exhorté les ministres à « clarifier, au quotidien, l’action de l’Etat devant les populations ou à travers les médias et réseaux sociaux ». Le président sénégalais a informé aussi son gouvernement de la « reprise des tournées économiques et Conseils des ministres décentralisés » à l’intérieur du pays.

Burkina : lourd bilan après l’attaque d’un convoi à Djibo

Au lendemain de l’attaque d’un convoi d’approvisionnement à destination de Djibo, le gouvernement dresse un lourd bilan.La réaction des autorités burkinabè suite à l’attaque, lundi 26 septembre, d’un convoi de ravitaillement à destination de la ville de Djibo, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, est intervenue vingt-quatre heures après l’incident.

Selon un communiqué signé par le porte-parole du gouvernement de transition, Wendkouni Joël Lionel Bilgo, « le convoi a été attaqué par des terroristes près de la localité de Gaskindé (province du Soum, région du Sahel) ce 26 septembre ».

Le bilan provisoire officiel fait état de 11 morts parmi les militaires et 28 blessés dont 20 militaires, 1 VDP (Volontaire pour la Défense de la Patrie) et 7 civils. « Une cinquantaine de civils sont aussi portés disparus et les recherches se poursuivent », ajoute le communiqué.

« L’embuscade a également causé d’importants dégâts matériels », souligne le Gouvernement, réaffirmant « son engagement et celui de l’ensemble des forces patriotiques en lutte contre le terrorisme à tenir le serment de défendre et de libérer notre peuple de l’emprise des forces obscurantistes qui veulent l’asservir par la violence aveugle et la terreur ».

Pour reprendre l’ascendant face aux groupes jihadistes qui déstabilisent cet Etat du Sahel, le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat contre le président de la République Roch Marc Christian Kaboré en janvier 2022, multiplie les initiatives.

 Le chef de l’Etat burkinabé a institué un cadre de dialogue avec les jihadistes burkinabé désirant déposer les armes. Face à la nation au début du mois de septembre pour faire le bilan de l’opération baptisée « reconquête de notre pays », il a affirmé avoir renforcé les moyens de l’armée.

A l’Assemblée générale des Nations unies, le lieutenant-colonel Damiba a appelé la communauté internationale à l’aide. Dans cette dynamique, le président burkinabé a rencontré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov en vue du renforcement de la coopération de son pays avec Moscou.

Sommet arabe: L’Algérie invite le Maroc

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a reçu, ce mardi à Rabat, le ministre algérien de la Justice, Abderrachid Tebbi, envoyé du président algérien Abdelmadjid Tebboune au Souverain marocain.A cette occasion, l’envoyé du président algérien a remis une lettre d’invitation au Roi Mohammed VI pour assister au Sommet arabe, prévu à Alger les 1er et 2 novembre, informe un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

A rappeler que dans le cadre de la préparation du prochain sommet de la Ligue arabe, les autorités algériennes ont décidé de dépêcher plusieurs émissaires dans les capitales arabes, porteurs d’invitations à tous les chefs d’État des pays membres de l’organisation arabe.

Les relations entre le Maroc et l’Algérie sont des plus tendues. Le régime d’Alger a rompu unilatéralement ses relations diplomatiques avec le Royaume, fermé son espace aérien et arrêté l’approvisionnement du gazoduc Maghreb-Europe qui traversait le Maroc.

Dadis Camara rentre en Guinée en prélude de son procès

Le capitaine Moussa Dadis Camara est venu répondre devant un tribunal de sa responsabilité présumée dans le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry.Le capitaine Dadis Camara, chef de la junte militaire de décembre 2008 à janvier 2010 en Guinée, vit depuis plusieurs années en exil au Burkina Faso. Il est rentré au cours du week-end dans son pays en vue de son procès qui doit s’ouvrir mercredi 28 septembre, 13 ans jour pour jour après les tueries dans le grand stade de Conakry, la capitale guinéenne.

Il doit comparaître aux côtés de dix autres accusés, dont le colonel Abdoulaye Chérif Diaby, ministre de la Santé au moment des faits, pour répondre des exactions commises lors d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry qui avait été brutalement réprimé. Les manifestants s’étaient réunis pour démontrer pacifiquement leur force et dissuader M. Camara de se présenter à la présidentielle de janvier 2010. 156 personnes avaient été exécutées, des milliers blessés et des centaines de femmes violées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies, publié trois mois après les faits.

« Mon client est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche à Conakry pour répondre à sa convocation liée au procès du 28 septembre », a affirmé à l’AFP Pépé Antoine Lamah, l’un des avocats de Moussa Dadis Camara, ajoutant qu’il est « en lieu sûr pour raisons de sécurité » et reçoit quelques amis.

Arrivé au pouvoir en 2008 à la faveur d’un coup d’Etat militaire, le capitaine Camara avait été accusé par son ancien aide de camp et chef de la garde présidentielle, Aboubacar Sidiki Diakité alias « Toumba », d’avoir commandité le massacre du 28 septembre 2009. Ce dernier, également mis en cause dans l’affaire, avait ouvert le feu sur Dadis Camara deux mois plus tard, occasionnant son hospitalisation au Maroc avant d’être contraint de quitter ses fonctions et s’exiler au Burkina Faso.

Mozambique : Nyusi rempile à la tête du FRELIMO

Le président mozambicain Filipe Nyusi rempile à la tête du Front de libération du Mozambique (FRELIMO), le parti au pouvoir au Mozambique, pour un nouveau mandat de cinq ans.Nyusi n’avait pas d’opposition à ce poste lors du 12ème congrès électif du FRELIMO qui se déroule depuis vendredi dans la ville de Matola, dans la province de Maputo. Il a été plébiscité à la tête du parti politique fondé en 1962 durant la guerre d’indépendance du Mozambique.

Dans son discours d’acceptation, Nyusi a promis de « servir fidèlement le parti FRELIMO et la patrie mozambicaine et d’employer toute mon énergie à la réalisation et à la défense de l’unité et de la cohésion internes ».

Élu en 2014 à la tête du Mozambique et largement réélu en 2019 avec 72% des voix, l’ancien ministre de la Défense a pris le contrôle du FRELIMO depuis 2017. Sa réélection lui confère le droit de diriger le parti jusqu’en 2027, alors que son mandat de président du pays doit se terminer en 2025. En effet, la constitution autorise au maximum deux mandats de cinq ans pour le chef de l’Etat.

Le congrès, auquel participent plus de 2.100 délégués, a débuté le 23 septembre et devrait se terminer mercredi.  A l’ordre du jour figure l’élection du comité central du parti, qui sera chargé de choisir le secrétaire général et la commission politique.

Af’Sud : Dlamini-Zuma défie Ramaphosa pour le contrôle de l’ANC

La ministre sud-africaine de la Gouvernance coopérative et des affaires traditionnelles Nkosazana Dlamini-Zuma, a ouvertement défié dimanche le président du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), Cyril Ramaphosa, à la tête du parti.L’ancienne présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma (73 ans) confirme son intérêt pour diriger l’ANC. L’ANC domine la vie politique sud-africaine, remportant tous les scrutins nationaux et locaux depuis l’abolition de l’apartheid en juin 1991.

Candidate malheureuse en 2017, Nkosazana Dlamini-Zuma, s’est à nouveau lancée dans la course à la direction du parti au pouvoir.

Elle a dénoncé la règle du « step-aside » (se mettre à l’écart) du parti comme étant injuste, affirmant qu’elle était en partie responsable de l’exacerbation des divisions dans les rangs de l’ANC.

Elle a déclaré que cette règle, qui oblige tout haut responsable de l’ANC poursuivi en justice à quitter ses fonctions jusqu’à ce qu’il soit blanchi par la justice, était incompatible avec la constitution du pays. Elle a insisté sur le fait que le parti devait défendre la justice et non « déclarer les gens coupables et leur demander de prouver leur innocence ».

Nkosazana Dlamini-Zuma a été ministre de la Santé dans le gouvernement de Nelson Mandela (1994-1999), puis ministre des Affaires étrangères dans celui de Thabo Mbeki (1999-2009) et ministre de l’Intérieur sous la présidence de Jacob Zuma, son ancien époux (2009-2012).Elle a occupé le poste de Présidente de la Commission de l’Union africaine (Ua) de 2012 à 2016.

Membre du Comité exécutif national du parti, Mme Dlamini-Zuma se considère comme une alternative à la présidence de l’ANC lors de la prochaine assemblée générale élective de décembre prochain. 

Le Sénégal lève 30 milliards sur le marché financier de l’Uemoa

Les soumissions retenues lors de l’emprunt obligataire émis vendredi sur le marché de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) se sont élevées à 39 milliards F CFA.Le nouveau gouvernement du Sénégal bénéficie déjà de la confiance des investisseurs. Pour sa première sortie sur le marché financier régional, les créanciers ont mis à sa disposition un montant de 39 milliards de F CFA sur un objectif initial de 30 milliards, soit un taux de couverture de 129%.

« Toutefois, le Sénégal a choisi de se limiter aux 30 milliards prévus, conformément à sa programmation financière au titre de la gestion 2022 », explique le communiqué du ministère des Finances et du Budget parvenu samedi soir à APA.

Le taux de rendement moyen des obligations émises est de 5,244% et donc « très satisfaisant nonobstant le relèvement du taux directeur de la BCEAO de 0,25% », souligne la note.

Pour le Ministère des Finances et du Budget, ces résultats confortent le statut d’émetteur souverain de référence du Sénégal. « Intervenant après la formation d’un nouveau gouvernement, ils expriment de manière forte la confiance des investisseurs dans la qualité des politiques publiques du Sénégal et dans la vitalité de sa démocratie », se réjouit le département dirigé désormais par Mamadou Moustapha Ba qui a remplacé Abdoulaye Daouda Diallo, désormais, Directeur du cabinet du président Macky Sall.

Centrafrique : revers juridique de Touadéra sur un troisième mandat

Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, avait déjà tenté en mars dernier de supprimer la limitation des deux mandats présidentiels lors d’un « dialogue républicain ».C’est un gros camouflet pour le président du Centrafrique en fonction depuis six ans. En effet, la Cour constitutionnelle a annulé vendredi 23 septembre 2022, plusieurs décrets visant à mettre en place un comité pour rédiger une nouvelle constitution.

En effet, la plus haute juridiction du pays estime que l’initiative d’un référendum de révision de la constitution ne peut se faire en violation du serment prêté par Touadéra lors de son investiture en 2020. Ce dernier avait déclaré «je jure devant Dieu et devant la nation d’observer scrupuleusement la Constitution (…) ni de réviser le nombre et de la durée de mon mandat».

Faustin-Archange Touadéra, élu en 2016 et réélu en 2020 après un scrutin contesté par l’opposition, avait mis en place un comité chargé de rédiger un nouveau projet de Constitution.

Une nouvelle charte fondamentale, qui, selon l’opposition centrafricaine, devait faire sauter le verrou de la limitation des mandats.

Vers un coup d’Etat constitutionnel

Cependant, le camp du chef de l’Etat ne semble pas ébranlé par cette décision de justice. «La Cour constitutionnelle a dit le droit et nous acceptons cette décision. Nous aurions dû la consulter en amont du projet de décret», a confié Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du chef de l’État centrafricain à l’Agence France presse (AFP). Mais «nous ne sommes pas inquiets», a-t-il dit, soulignant: «un coup d’État constitutionnel est toujours possible».

La Centrafrique est minée depuis plusieurs années par des guerres civiles. La dernière en date déclenchée en 2004, oppose le gouvernement centrafricain et plusieurs groupes rebelles dits « politico-militaires » pour la plupart originaires du nord-est du pays. Ces mouvements contestataires se plaignent de la marginalisation de certaines ethnies du pays par l’Etat centrafricain.

Guinée : la junte dénonce une diplomatie de « guignols » de la Cédéao

La junte guinéenne a réagi vigoureusement à la sortie du président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embaló sur la durée de la transition en Guinée.Les autorités de la transition guinéenne ont qualifié de «honte» les propos tenus  le mercredi 22 septembre 2022, sur Radio France internationale (RFI) et France 24 par Umaro Sissoco Embaló.

Dans un entretien diffusé par les deux médias français, quelques heures avant la tenue du sommet des chefs d’Etat la Cédéao à New York, en marge de la 77e assemblée des Nations unies, Embaló soutenait que la durée de trois ans décrétée par le pouvoir de Conakry était « inacceptable » pour la Cedeao.

Le président en exercice de la Cédéao avait ajouté que la Guinée risquait de « lourdes sanctions », si le pouvoir n’était pas transmis aux civils dans 24 mois.

Une sortie qui n’a plu aux autorités de la transition en Guinée. Dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de la présidence guinéenne, le colonel Amara Camara charge  Sissoco Embaló .

« Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la Cédéao. Nous ne pouvons pas porter cette honte », a réagi l’un des hommes forts de la transition en Guinée? par ailleurs Secrétaire général de la présidence de transition.

Les autorités guinéennes ont aussi qualifié de « mensonge » sciemment entretenu par le président en exercice de la Cedeao sur un prétendu accord de transition de 24 mois.

En effet, dans sa sortie médiatique, le président bissau-guinéen avait déclaré avoir obtenu lors d’une visite en Guinée un accord avec la junte pour une transition de deux ans. Le colonel Amara Camara, a démenti cet accord, ajoutant que la Guinée «n’est pas dans une relation de guignols ou de téléréalité ».

Enfonçant le clou, le Premier ministre guinéen Dr Bernard Goumou, qualifie d’« inappropriée et grossière » cette prise de parole du dirigeant bissau-guinéen contre la Guinée.

 

Macron tente une médiation dans la crise entre la RDC et le Rwanda

A la demande du président français Emmanuel Macron, le président rwandais Paul Kagamé et son homologue de la RD Congo Félix Tshisekedi se sont rencontrés en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.Félix Tshisekedi n’a pas caché sa méfiance à l’égard du Rwanda, qu’il accuse de soutenir les rebelles du M23 et de semer le chaos dans son pays déjà assiégé et qui souffre toujours d’une crise sécuritaire chronique.

Les observateurs de la rencontre Kagamé-Tshisekedi à New York, organisée par le président français Emmanuel Macron, ont rapidement conclu que la normalisation des relations diplomatiques entre Kigali et Kinshasa permettrait de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans l’est du deuxième plus grand pays d’Afrique, situé dans la région des Grands Lacs. Dans cette partie du pays, l’insécurité est endémique et touche plus de trois millions de personnes.

Les répercussions humanitaires du conflit en RD Congo touchent au moins quatre pays des Grands Lacs.

Ce nouveau rapprochement est le dernier en date après que les deux dirigeants sont parvenus à un accord à Luanda, en Angola, en juin 2022, sous la médiation du président angolais João Lourenço.

Mais beaucoup pensent qu’il reste du chemin pour surmonter la méfiance mutuelle et instaurer la confiance entre les deux voisins qui ne cessent de s’accuser mutuellement de soutenir des rebelles hostiles à leurs gouvernements respectifs.

Kinshasa n’a pas confiance dans les relations entre le Rwanda et les rebelles du M23 impliqués dans une série d’affrontements avec l’armée congolaise depuis la fin du mois de mai.

Le dirigeant congolais a saisi l’occasion offerte par la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies pour renouveler cette accusation à l’encontre de Kigali, quelques mois à peine après leur rapprochement à Luanda, qui devait déboucher sur un accord concernant les éléments constitutifs de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Le fait que la plupart des combattants du M23 parlent le kinyarwanda n’a pas contribué à apaiser les craintes de Tshisekedi, mais le président Kagamé avait répondu sur la même plateforme. Une démarche qui a poussé le président Macron à intervenir et à réunir les deux dirigeants dans une réunion qui, espère-t-il, pourrait faciliter un changement de position de l’un à l’autre, passant de l’accusation à la résolution de l’un des plus longs bourbiers sécuritaires de l’Afrique de ces 20 dernières années.

Kigali a toujours nié les affirmations de Kinshasa et a accusé à son tour la RDC de soutenir les rebelles FDLR qui luttent pour renverser le gouvernement de Kagame.

Kagamé a déclaré à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, que les récents revers essuyés pour ramener la paix dans la région des Grands Lacs avaient permis de souligner que la situation en matière de sécurité est fragile dans cette région. Ceci fait dire au président français que la situation actuelle, n’est pas différente de celle d’il y a 20 ans, lorsque la Mission de maintien de la paix des Nations unies la plus importante et la plus coûteuse a été déployée pour la première fois en RD Congo.

Kagamé pense qu’une sortie du jeu des reproches entre son pays et la RD Congo aiderait les protagonistes à s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité.

Cependant, certains analystes estiment que pour que la paix règne dans l’est de la RD Congo, les Nations unies devraient revoir leur politique d’intervention et s’attaquer à certains des problèmes qui ont conduit à de violentes protestations contre leur Mission de maintien de la paix dans le pays en juillet.

Le M23 doit son nom à un accord de paix conclu le 23 mars 2009 entre les dirigeants de l’ancien groupe rebelle, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDCP), et le gouvernement congolais.

Il s’agit d’une faction dissidente du CNDCP dont les membres sont principalement issus de la communauté congolaise de langue kinyarwanda.

En octobre 2013, des milliers de combattants du M23 ont fui principalement vers l’Ouganda et un autre petit groupe vers le Rwanda lorsque les troupes congolaises soutenues par une brigade d’intervention régionale spéciale sous mandat de l’Onu ont pris leurs bastions dans la province du Nord-Kivu.

Après avoir été vaincu militairement, le M23 a engagé des pourparlers avec le gouvernement lors d’un cycle de négociations qui s’est déroulé à Nairobi au Kenya, avant que les deux parties ne signent un accord comprenant des dispositions autorisant le retour des anciens rebelles en vue de leur réintégration dans la vie civile.

Plus récemment, en avril de cette année, le groupe rebelle a s’est encore signalé en prenant le contrôle de la majeure partie de la province du Nord-Kivu dans l’est de la RD Congo, notamment le poste frontière de Bunagana, l’un des points d’entrée officiels entre l’Ouganda et la RD Congo.

L’effectif total des troupes de maintien de la paix de l’Onu en RDC est d’environ 18.300 personnes, selon les derniers chiffres officiels des Nations unies.

Libération du Marocain Brahim Saadoun, condamné à mort par le Donesk, grâce à une médiation saoudienne

Le Marocain Brahim Saadoun, condamné à mort par la Cour suprême de la République populaire de Donetsk pour avoir combattu dans l’armée ukrainienne, a été libéré grâce à la médiation de l’Arabie saoudite. Il a été transféré en Arabie saoudite, dans le cadre d’un échange entre Moscou et l’Ukraine.L’intervention du Prince Héritier saoudien Mohamed  Ben Salmane, qui a  conduit à sa libération et à celle de quelques autres combattants de différentes nationalités, a été rendue possible grâce aux relations excellentes qui lient la famille royale saoudienne au Roi Mohammed VI.

Il est à signaler que le Maroc a suivi de très près et avec discrétion la situation de Brahim Saadoune, citoyen marocain naturalisé ukrainien en 2020 qui s’est installé en Ukraine en 2017 pour y poursuivre des études à l’université d’aéronautique et de sciences aérospatiales de Kiev qu’il n’a pas achevées.

Cette situation était difficile et compliquée à gérer car le Maroc n’entre pas en contact avec des entités séparatistes dans le cadre de l’intégrité territoriale des pays.

Brahim Saadoun a été interpelé, le 12 mars 2022 à Marioupol, dans la région administrative de Donestk, en Ukraine, par les forces ukrainiennes séparatistes pro-russes, alors qu’il portait l’uniforme de l’armée de l’Etat ukrainien, en tant que membre d’une unité de la marine de ce pays.

Mariée à une Ukrainienne, il s’était engagé dans la marine ukrainienne avant le conflit et a été envoyé sur le théâtre des opérations pour combattre les Russes.

Dix prisonniers de guerre de plusieurs pays, dont Brahim Saadoun, ont été transférés de Russie en Arabie saoudite, dans le cadre d’un échange entre Moscou et l’Ukraine, a annoncé, ce mercredi 21 septembre 2022, le ministère saoudien des Affaires étrangères.

Selon un communiqué de ce ministère, les dix prisonniers de guerre, notamment de Suède, du Maroc et de Croatie, sont arrivés en Arabie saoudite en provenance de Russie. Cet échange a été favorisé par les efforts du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui continue d’entreprendre des initiatives humanitaires dans le cadre de la crise russo-ukrainienne, a-t-on précisé.

Bictogo invite l’APF à s’impliquer dans la crise ivoiro-malienne

Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Adama Bictogo, a appelé mercredi l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) à s’impliquer dans la résolution de certaines crises qui secouent la sous-région ouest africaine.M. Bictogo, en visite au siège de l’institution à Paris, a été reçu par M. Bruno Fuchs, le secrétaire général Parlementaire par intérim. Une rencontre cordiale marquée par une séance de travail en présence de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, M. Maurice Bandama.

Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Adama Bictogo, a souhaité l’implication de l’APF dans la résolution de certaines crises qui secouent la sous-région ouest africaine, à l’occasion de cette visite.

Abordant les crises qui secouent la sous-région, M. Bictogo a suggéré que l’APF joue un rôle dans la recherche de solutions au Mali, au Burkina Faso et en Guinée. Il a fait remarquer qu’ « au Mali il y a une crise interne, mais il y a aussi une crise ivoiro-malienne ».

La crise entre Abidjan et Bamako concerne la situation des soldats ivoiriens détenus au Mali. Sur 49 militaires arrêtés le 10 juillet 2022, trois soldates ont été libérées, et pour les 46 autres la junte demande en échange l’extradition de personnalités maliennes en Côte d’Ivoire.

M. Bictogo a déploré cette « mauvaise ambiance », rappelant qu’historiquement et au plan culturel, la Côte d’ivoire et le Mali ont au-delà du voisinage des liens de fraternité qui transcendent l’ensemble de leurs problèmes.

Sur toutes ces questions, il est bon que l’Assemblée Parlementaire Francophone puisse organiser des missions de haut niveau afin d’aider à la résolution de ces crises, a-t-il lancé, exprimant sa joie d’être au siège de l’APF, dans la maison commune.

« Notre visite est une preuve que les relations entre la Côte d’Ivoire et l’APF sont très bonnes. Nous avons présidé aux destinées de cette communauté au nom de la Côte d’ivoire et c’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous avons travaillé », a-t-il poursuivi.   

« Nous nous rappelons encore des recommandations de la réunion de Kigali où nous avons abordé des sujets qui touchent notre jeunesse qui par manque de visibilité sur leur avenir se tournent vers d’autres espaces », a fait savoir M. Bictogo.   

En outre, la question du dérèglement climatique et l’impact de l’économie numérique dans les sociétés de l’espace, les crises politiques, économiques et le chômage ont été au centre des échanges entre les deux personnalités.

« Face aux sujets aussi importants (soulevés), il est important que l’APF joue un rôle important et son plan de cadrage doit en tenir compte à l’effet d’accompagner les gouvernements », a déclaré le président de l’Assemblée nationale ivoirienne.  

M. Bruno Fuchs a quant à lui salué l’implication de la Côte d’Ivoire dans la bonne marche de l’APF. Il a félicité le président Adama Bictogo pour sa participation active et très appréciée aux différentes réunions de l’Assemblée parlementaire Francophone.

Il a assuré avoir pris note de ces recommandations pour le fonctionnement de l’institution, saluant l’action de la Côte d’Ivoire au sein de l’APF. M. Fuchs a affirmé qu’ « au sein de l’APF la Côte d’ Ivoire est un acteur fort qui pèse, un acteur engagé qui compte énormément ». 

Puis d’ajouter que sur les questions économiques, ils ont abordé la problématique de l’attractivité de l’espace Francophone pour la jeunesse. En conséquence, il faut donc trouver aujourd’hui dans ce 21e siècle quels sont les leviers de l’attractivité.

Pour lui, il va falloir mettre en place un certain nombre de textes de lois, de mesures et d’ambitions qui vont faire qu’aujourd’hui un jeune à Bamako, à Abidjan et au Cambodge se disent que c’est l’espace Francophone qui me plait.

« J’ai pu noter à plusieurs reprises chez le président Bictogo Adama une vision assez claire et précise pour mettre en œuvre un certains nombres de mesures pour nos jeunes », s’est-il réjoui.  

M. Bictogo, en visite de travail en France depuis le 20 septembre 2022, sera reçu ce 22 septembre 2022 par la présidente de l’Assemblée Mme Yaël Braun-Pivet au palais Bourbon puis par le président du Sénat français, M. Gérard Larcher au Palais du Luxembourg, siège du Sénat français.

En marge des visites de travail et d’amitié, le président de l’Assemblée nationale Adama Bictogo accordera, le samedi 24 septembre 2022, une rencontre à la diaspora ivoirienne vivant en France. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la diplomatie parlementaire, l’un des axes prioritaires de sa vision.

 

Guinée équatoriale : l’élection présidentielle avancée de cinq mois

Le scrutin aura lieu le 20 novembre prochain, en même temps que les législatives, les sénatoriales et les municipales.Les citoyens équato-guinéens sont appelés dans deux mois aux urnes pour choisir leurs élus, notamment leur président de la République. Prévue au premier trimestre 2023, l’élection présidentielle se tiendra finalement en novembre. Les élections présidentielle, de la Chambre des députés, du Sénat et les municipales sont convoquées le 20 novembre 2022 », affirme un décret du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo lu mardi soir à la télévision d’Etat.

La nécessité de regrouper des scrutins coûteux en pleine crise économique due à « la guerre en Ukraine » et à la « pandémie de Covid » est la raison avancée par le décret pour anticiper la présidentielle. Mais des observateurs y voient plutôt la volonté d’un des deux camps du pouvoir équato-guinéen de pousser ce qu’il croit être son avantage.

A la tête du pays depuis quarante-trois ans, le président sortant Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 80 ans, détient le record mondial de longévité au pouvoir des chefs d’Etat encore vivants, hors monarchies. Il est arrivé au pouvoir en 1979 après avoir renversé par un coup d’Etat son oncle Francisco Macias Nguema. M. Mbasogo pourrait briguer un nouveau mandat ou soutenir la candidature de son fils Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé « Teodorin ».

Vice-président chargé de la défense, ce dernier, condamné en 2021 en France pour malversations, est depuis longtemps considéré comme le dauphin de son père et est omniprésent sur la scène politique depuis deux ans. Malgré son influence dans la vie politique de son pays, le congrès du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) ne l’a pas intronisé candidat, en novembre 2021, pour la présidentielle, à la surprise générale.

Parti unique jusqu’en 1991, le PDGE est l’ultra favori aux élections législatives dans ce petit pays riche en hydrocarbures. Il ne devrait laisser que quelques miettes à des mouvements d’opposition « tolérés », parmi les rares qui ne sont pas la cible d’une implacable répression dénoncée régulièrement par les ONG internationales.

« A la place des autorités maliennes, j’aurais relâché les soldats ivoiriens » (Embalo)

La détention des 46 soldats ivoiriens par Bamako sera au cœur du sommet des chefs d’Etat ouest-africains à New-York.La question des soldats ivoiriens détenus au Mali pour mercenariat présumé sera discutée à New-York, aux Etats-Unis, lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prévu jeudi 22 septembre, en marge de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unis. « Évidemment qu’on va discuter de ce sujet », a assuré le président en exercice de l’institution sous régionale, Umaro Sissoco Embalo dans un entretien avec RFI et France24.

S’exprimant sur les accusations dont font l’objet les soldats ivoiriens, le président bissau-guinéen estime qu’ils « ne sont pas des mercenaires », reprenant ainsi le même discours que le secrétaire général des Nations-Unis, Antonio Guterres et le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama. « A la place des autorités maliennes, je les aurais relâchés », a-t-il poursuivi.

Dimanche 10 juillet, 49 soldats ivoiriens ont été interpellés à Bamako par les autorités de la transition malienne qui les accusent de tentative de déstabilisation du Mali.

Au lendemain de cette arrestation, Abidjan a rejeté ces accusations, réaffirmant l’appartenance des militaires appréhendés à l’armée ivoirienne. La réunion du Conseil national de sécurité présidée par Alassane Ouattara, chef de l’Etat de la Côte d’Ivoire, a ajouté que ces soldats se sont rendus au Mali dans le cadre de la mission onusienne de la Minusma.

Le président de la République du Togo, Faure Gnassingbé a été sollicité par Bamako pour une sortie de crise. Une médiation qui s’est révélée fructueuse puisque sur les 49 militaires, 3 (uniquement les femmes) ont été libérés pour des raisons humanitaires.

Les discussions devaient continuer en vue de la libération du reste du groupe. Mais recevant vendredi 9 septembre le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, porteur d’un message du président Muhammadu Buhari, le président de la transition malienne a conditionné la libération des soldats ivoiriens à l’extradition de personnalités politiques qui seraient protégées par Abidjan. « A la place des autorités maliennes, je n’aurais pas posé cette condition », a suggéré Umaro Sissoco Embalo, ajoutant n’avoir pas discuté de cette affaire avec le Colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne.

Sénégal : Barthélémy Dias condamné à 2 ans dont 6 mois ferme

La Cour d’appel de Dakar a confirmé le jugement rendu en première instance en 2017 dans l’affaire de la mort par arme à feu de Ndiaga Diouf en 2011.Barthélémy Dias perd en appel. Sa condamnation en première instance, 2 ans de prison dont 6 mois ferme et paiement de 25 millions F CFA en guise de dommages et intérêts, a été confirmée ce mercredi 21 septembre par la Cour d’appel de Dakar qui retient l’« homicide involontaire ». 

Cette juridiction a également débouté la partie civile qui réclamait 150 millions F CFA. Le maire de la capitale a déjà purgé sa peine entre le 28 décembre 2011 et le 22 mai 2012.

Retour sur les faits. Le 22 décembre 2011, des supposés hommes de main du Parti Démocratique Sénégalais (PDS, au pouvoir à l’époque) ont attaqué la mairie de Mermoz – Sacré Cœur dans un contexte électoral tendu. 

Le président Abdoulaye Wade avait décidé de briguer un 3e mandat. Barthélémy Dias, l’édile de cette commune, a alors tiré plusieurs coups de feu. Si Ndiaga Diouf a perdu la vie dans ces circonstances, l’actuel député a toujours clamé avoir agi en légitime défense. En tout cas, ses avocats n’excluent pas d’engager un pourvoi en cassation.

Transition : la Cédéao menace la Guinée de « lourdes sanctions »

Le président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embalo, a demandé aux autorités de la Guinée de réduire la période de transition de 36 mois sous peine de s’exposer à des sanctions.Le président de la Guinée Bissau, qui assure la présidence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) depuis juillet, a demandé aux autorités guinéennes, dans un entretien accordé à Radio France internationale (RFI) et France 24,  de ramener la période de transition à 24 mois.

Une sortie médiatique qui intervient à vingt-quatre heures du sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de la Cédéao à New York, en marge de la 77e assemblée générale des Nations-Unies.

Pour Umaro Sissoco Embalo, les 36 mois de transition fixés par Conakry « sont inacceptables ». « Si la junte maintient les 3 ans, il y aura de lourdes sanctions. On ne peut accepter ça », avertit Embalo, sur un ton menaçant.

Après le putsch du 5 septembre 2021 perpétré contre l’ancien président de la République Alpha Condé, la Cédéao avait prononcé la suspension de la Guinée de ses instances avant de prendre des sanctions individuelles contre les putschistes.

A l’occasion de sa session ordinaire du 3 juillet, l’organisation sous-régionale a maintenu ses mesures. Aussi, l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi a été désigné médiateur de la Cedeao en Guinée. Il doit travailler avec les autorités guinéennes en vue de parvenir à un calendrier de transition acceptable pour la Cedeao au plus tard le 1er août 2022.

Depuis, l’ancien chef de l’Etat béninois s’est rendu à deux reprises à Conakry, sans obtenir gain de cause même, même s’il a salué lors de son dernier séjour (21-27 août), la mise en place d’un cadre de concertation inclusif pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel.

Cependant, cet organe est boycotté par des figures emblématiques de l’opposition, dans un contexte de répression du Front national de la Défense de la Constitution (FNDC), principal artisan de la lutte contre la troisième candidature d’Alpha Condé. Cette organisation a été dissoute par la junte au pouvoir qui lui reproche de mener des activités subversives et ses dirigeants envoyés en prison.

Le Maroc appelle à une mobilisation collective pour relever les défis mondiaux

Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a appelé à une mobilisation pour faire face aux crises mondiales. »Il existe aujourd’hui des défis communs auquel le monde est confronté ; la crise économique actuelle est une crise mondiale, les changements climatiques impactent tous les pays sans distinction, et afin d’y faire face nous avons besoin d’une mobilisation collective », a-t-il déclaré mardi lors de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.

Selon lui, « le monde fait aujourd’hui face à de nombreux défis et à de grandes transformations auxquels nous sommes tous confrontés, et c’est ici que nous voyons l’importance de l’action multilatérale initiée au sein des Nations Unies ».

Il aussi souligné que la participation de la délégation marocaine constitue une opportunité de « contribuer à des échanges sur de nombreuses problématiques qui nous concernent tous, au plus fort de la crise énergétique et alimentaire, au regard des changements climatiques que connaît le monde ».

 C’est aussi l’occasion, a-t-il poursuivi, d’aborder des sujets au moins aussi importants, comme les enjeux liés au système éducatif, afin de faire un état des lieux des efforts déployés afin d’atteindre les Objectifs de Développement durable fixés à horion 2030.

La 77ème session de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) a débuté seds travaux au siège de l’organisation, à New York, le 13 septembre 2022. Les échanges, cette année, portent sur le thème : « Un tournant décisif : des solutions transformatrices face à des défis intriqués ».

Les chefs d’État et de gouvernement, et d’autres représentants nationaux de haut niveau, se réunissent pour présenter leurs priorités et échanger sur les grands enjeux mondiaux comme la guerre en Ukraine, la lutte contre les changements climatiques, la sécurité alimentaire, l’accès à l’éducation ou encore l’égalité entre les femmes et les hommes.

Tchad : démission du ministre des Affaires étrangères

Cinq mois après son arrivée au ministère des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene quitte le gouvernement de transition du Tchad.Chérif Mahamat Zene a remis sa lettre de démission le lundi 19 septembre au président du Conseil militaire de Transition, Mahamat Idriss Deby et au Premier ministre.

Sur son compte Facebook, l’ex chef de la diplomatie tchadienne a expliqué les raisons de son départ du gouvernement dirigé par Albert Pahimi Padacké. « Depuis quelques mois, mon engagement et ma volonté de servir mon pays se trouvent contrariés par des initiatives et actions parallèles de certains membres de votre cabinet et du gouvernement entreprises à mon insu et sur vos instructions. Ces initiatives et interférences répétitives ne visent qu’à entraver l’exercice de mes fonctions et empiéter sur les prérogatives qui sont celles de mon département, telles que définies dans le décret », indique-t-il.

Chérif Mahamat Zene qui occupe la fonction de ministre des Affaires étrangères depuis mai 2022 ajoute : « Devant une situation aussi malsaine que confuse et inacceptable, entretenue à dessein et dépouillant le département que je dirige de toutes ses prérogatives, et me réduisant à un simple figurant, il ne me paraît ni opportun, ni responsable de continuer à occuper mon poste ».

Précédemment ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Cherif Mahamat Zene n’était plus en odeur de sainteté avec son remplaçant Abdraman Kalamoullah, désigné par la « hiérarchie » pour s’adresser au corps diplomatique à propos de l’évolution du dialogue national inclusif et souverain, indiquent des sources locales à APA.

Ouvert le 20 août, le dialogue national inclusif a pour objectif de « réconcilier l’ensemble des Tchadiens » en vue de l’organisation des élections pour le transfert du pouvoir aux civils.

Après le décès du président Idriss Deby Itno en avril 2021 au front face aux rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde (Fact) dans le nord du Tchad, son fils Mahamat Idriss Deby a pris le contrôle du pays et a promis une transition de 18 mois.

Mozambique : le Fmi approuve le programme de relance économique

Le Fonds monétaire international (Fmi), va allouer une enveloppe de 63,8 millions de dollars US au Mozambique pour renforcer ses politiques économiques et financières, a annoncé mardi l’institution de Bretton Woods.L’accord sur la Facilité élargie de crédit (FEC) est l’aboutissement des discussions entre les autorités mozambicaines et une délégation du Fmi dirigée par Alvaro Piris qui était dans le pays la semaine dernière.

« L’équipe du FMI est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités mozambicaines sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l’approbation de la première revue du programme dans le cadre de l’accord ECF », a indiqué M. Piris dans un communiqué.

L’accord doit être approuvé par le conseil d’administration du Fmi en décembre, ce qui permettrait le décaissement des 63,8 millions de dollars.

M. Piris a déclaré que l’économie mozambicaine continuait de se redresser, le produit intérieur brut réel ayant augmenté de 4,6% en glissement annuel au deuxième trimestre de 2022.

Portée par des améliorations dans les secteurs des services, de l’industrie et de l’agriculture, il s’agit de la plus forte croissance économique enregistrée par le pays depuis le troisième trimestre de 2018.

La hausse des prix mondiaux des produits de base a soutenu un rebond notable des exportations, mais a également fait grimper les coûts des denrées alimentaires, du carburant et du transport.

Principalement alimentée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la hausse connexe des prix mondiaux des carburants et des denrées alimentaires, l’inflation annualisée a atteint 12,1% en août, son niveau le plus élevé depuis septembre 2017.

Le roi Charles III, l’Afrique et les « péchés de l’empire »

Depuis que le roi Charles III a succédé à sa mère charismatique, la reine Elizabeth II, sur le trône d’Angleterre, il y a eu une clameur croissante, en particulier dans les pays africains colonisés par la Grande-Bretagne, pour que le nouveau monarque reconnaisse les « péchés de l’empire ».Alors que sa mère sera enterrée après une cérémonie funéraire à Londres lundi 19 septembre 2022, les Africains s’interrogent sur le nouveau roi par rapport à la politique passée de la couronne en Afrique.

Malgré les cérémonies pleines de larmes et de chagrin, les remerciements et les bons souvenirs nés d’un amour sincère pour la reine décédée le 9 septembre 2022 à l’âge de 96 ans, une chose n’a cessé de faire surface : l’occasion manquée de s’excuser pour les atrocités commises au nom de l’empire britannique.

Les Africains refusent d’oublier aussi facilement les torts inextricablement liés au projet colonial en Afrique et les souffrances indicibles subies par de nombreux sujets aux mains de ceux qui représentaient la couronne en tant que fantassins sur le terrain.

Bien qu’elle ait été qualifiée par beaucoup de « Reine de la décolonisation » en raison de la rapidité avec laquelle les pays du continent se sont libérés du joug colonial dans les années 1960 pour devenir des nations indépendantes au sein du Commonwealth, qui était à l’origine une association souple de nations ayant des liens coloniaux avec la Grande-Bretagne, elle n’a jamais présenté d’excuses pour les atrocités commises au nom de l’empire britannique en Afrique.

Dans la mort comme dans la vie, Elisabeth II aura toujours un grand nombre de sympathisants à travers l’Afrique, mais sa position non apologétique constitue une tâche dans son héritage avec les Africains, selon certains historiens du continent.

L’homme politique sud-africain, Julius Malema, du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF), a parfaitement saisi l’état d’esprit des citoyens de son pays lorsqu’il a publié une déclaration affirmant catégoriquement qu’il serait déplacé de pleurer la reine, qui symbolisait tout de l’esbroufe monarchique britannique à l’étranger pendant la colonisation.

M. Malema faisait écho au sentiment de nombreux Sud-Africains et, par extension, d’autres Africains, lorsqu’il s’est référé à l’histoire pour dépoussiérer les faits concernant la violence débridée qui a accompagné l’assujettissement de ce qui s’est finalement avéré être des colonies britanniques comme l’Afrique du Sud.

Des centaines de milliers d’Africains sont morts en luttant contre les tentatives britanniques de s’emparer de leurs royaumes et empires, les faits historiques établissant que les conquérants avaient le sang des conquis jusqu’aux genoux dans la dernière décennie du 19e siècle.

D’autres atrocités ont suivi après que la Grande-Bretagne a assujetti des pays tels que le Nigeria, l’Ouganda et le Kenya, où le début du règne de la reine a été marqué par une violente guerre d’indépendance menée par les Mau Mau dans les années 1950.

Les historiens nigérians ont régulièrement rappelé le carnage des troupes britanniques qui ont massacré les résistants anticolonialistes dans ce qui est aujourd’hui l’État du Bénin, ainsi que les violences qui ont résulté de l’émeute d’Aba de 1929, lorsque les femmes sont descendues dans la rue dans la ville d’Iloko, dans l’Est du Nigeria, pour réclamer davantage de droits.

Pa Samba Jow, originaire de Gambie, dernière possession coloniale des Britanniques, qui a obtenu le statut d’État en 1965, estime qu’il est tout à fait naturel que les Africains réagissent de manière critique à l’égard de la reine, car elle a dirigé un empire « qui a commis beaucoup d’atrocités ».

Jow, qui vit aux États-Unis, ajoute que « sa mort suscitera certainement des questions sur son règne » et que si certains Africains ont le droit de la pleurer, d’autres devraient également être autorisés à exprimer publiquement leurs sentiments à son égard, car elle n’était pas une sainte.

« Oui, elle était toujours bien habillée et élégante, mais cela ne suffit pas à blanchir les méfaits de son royaume envers ses sujets », souligne-t-il.

Lorsque le roi Charles III prendra le relais, poursuivra-t-il sur la lancée de sa défunte mère de ne pas exprimer publiquement de remords pour les abus de l’empire britannique en Afrique ou empruntera-t-il une toute nouvelle voie avec le continent ?

Il y a d’ores et déjà des raisons d’espérer pour cette dernière option, étant donné que le penchant du nouveau roi à agir en dehors de la tradition en exprimant son opinion sur des questions autrement sensibles qui ne s’accordent pas nécessairement avec la tradition monarchique est bien connu et documenté.

Lors d’une visite au Ghana en 2018, Charles III avait choqué l’establishment monarchique en qualifiant d’atroces et de honteux les maux de la traite transatlantique des esclaves à laquelle la Grande-Bretagne était un protagoniste principal.

Les observateurs de la monarchie ont admis que la reine Elizabeth ne se serait jamais aventurée sur ce terrain à l’apothéose de son règne.

Avant de participer au sommet des 56 membres du Commonwealth à Kigali, au Rwanda, où il devait représenter sa mère alors malade, il n’a pas ménagé ses efforts pour critiquer la décision controversée de la Grande-Bretagne de décharger littéralement les demandeurs d’asile au Rwanda, avec lequel un accord avait été conclu à cet effet.

En prononçant cette phrase, Charles a dérogé à la tradition sacrée des rois britanniques de rester neutres dans les questions politiques liées au gouvernement.

Reflétant peut-être le chemin parcouru par le Commonwealth, le sommet de Kigali s’était ouvert sur une déclaration de Charles exprimant des remords pour ce qui s’est passé pendant l’esclavage et la soumission politique et économique des nations africaines qui en ont résulté.

Le symbolisme de cette position n’a pas échappé aux participants au sommet, où ce nouvel esprit a parlé d’une vision neuve du monde qui devrait commencer par la redéfinition du rôle du Commonwealth, qui comprend désormais non seulement les pays de l’ancien empire britannique, mais aussi quelques autres pays d’Afrique comme le Gabon, le Togo, le Rwanda et le Mozambique, qui n’ont jamais été colonisés par la Grande-Bretagne.

Retour au Rhdp : soutien de l’Udpci à Mabri pour sa «clairvoyance politique»

L’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) a à l’issue d’un Bureau politique élargi au Comité central, samedi à Man (Ouest), décidé du retour de la formation au Rhdp, le parti au pouvoir.Ce Bureau politique, présidé par Albert Toikeusse Mabri, président de l’Udpci, a après avoir décrypté la vie du parti, adressé « ses vives félicitations » à son leader pour « le charisme et la fidélité » avec lesquels il met en œuvre la décision initiale d’adhésion au Rhdp.

Les membres ont décidé du « retour de l’UDPCI au RHDP en vue de participer à l’œuvre de construction nationale engagée par ce large rassemblement des Houphouétistes sous la houlette de M. Alassane Ouattara, président de la République, président du RHDP ».

Ils lui ont réitéré leur « total soutien », réaffirmant leur « attachement aux résolutions du Congrès extraordinaire du 12 mai 2018 tenu à Yamoussoukro qui confirment l’appartenance de l’UDPCI au Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ».

En outre, le Bureau politique et le Comité central ont dit prendre « acte de l’invitation faite à l’UDPCI pour un retour au RHDP en vue de reprendre sa place en tant que membre fondateur du Rhdp », remerciant vivement M. Alassane Ouattara, le président du RHDP.

Ces deux entités du parti ont exprimé leur « admiration » à M. Mabri pour sa « clairvoyance politique ». Elles ont aussi salué la participation active et efficiente de l’UDPCI aux élections législatives du 06 mars 2021 qui fait du parti, la quatrième force politique sur l’échiquier national.

Parti initiateur et membre fondateur du RHDP (pouvoir), l’Udpci estime que ce retour dans sa « famille politique naturelle est en aucun cas contraire aux intérêts des militants et militantes » de la formation politique.

Dans un communiqué final, le Bureau politique élargi au Comité Central a donné son « entière caution au président du parti pour le retour au RHDP » et lui a assuré la « confiance totale de l’ensemble des militantes et des militants ».

Le parti a par ailleurs chargé M. Mabri « d’organiser le retour ordonné de l’UDPCI au RHDP », lui demandant de continuer dans le « bon ton d’être un instrument de cohésion et de paix pour la Côte d’Ivoire ».

Le Bureau politique élargi au Comité Central a exhorté l’ensemble des militants du parti à « garder ravivée la flamme militante en vue des enjeux futurs et pour faire rayonner le RHDP ». M. Mabri a rencontré, il y a quelques jours, M. Ouattara pour marquer l’adhésion de l’Udpci au Rhdp.

L’Udpci, membre fondateur du Rhdp, avait basculé dans l’opposition après que son leader Toikeusse Mabri a décidé de briguer la présidentielle de 2020. Avec le retour de cette formation au Rhdp, le parti de Ouattara conforte son électorat pour les joutes électorales à venir.