Af’Sud : Ramaphosa et Dlamini-Zuma font la paix

La ministre sud-africaine de la Gouvernance coopérative et des affaires traditionnelles, Nkosazana Dlamini-Zuma, s’est engagée à soutenir le président sud-africain Cyril Ramaphosa réélu à la tête du Congrès national africain (ANC).Après des mois de tension, Dlamini-Zuma, devenue plus conciliante, a déclaré que la nouvelle direction de l’ANC devrait être soutenue pour le bien du parti et du pays.

« La nouvelle direction doit accepter les perdants et les perdants doivent accepter la direction », a déclaré Dlamini-Zuma. La deuxième tentative de Mme Dlamini-Zuma de se présenter contre le président Cyril Ramaphosa pour la présidence de l’ANC s’est soldée par un échec, puisqu’elle n’a obtenu aucune voix pendant la période de nomination.

Il y a deux semaines, l’ancienne épouse de Jacob Zuma, ancien président sud-africain, a commis une bourde politique au Parlement, en défiant la décision du parti de ne pas voter pour le rapport d’un groupe parlementaire indépendant, accusant Ramaphosa d’avoir dissimulé le vol dans sa ferme. En plus, elle a voté pour la mise en accusation du président, ce qui n’a pas plu aux dirigeants de l’ANC qui ont condamné cette décision.

Mme Dlamini-Zuma a déclaré qu’elle était prête à servir le parti et le gouvernement à n’importe quel titre, et qu’elle espérait voir le parti s’unir en vue des élections de 2024. Elle était l’un des cinq législateurs de l’ANC à voter en faveur de l’ouverture d’une enquête complète sur la mise en accusation du président à la Chambre. Le vote de destitution de Ramaphosa a échoué en raison de l’écrasante majorité de l’ANC au Parlement.

Nord-Kivu : Kinshasa va de nouveau pouvoir importer des armes

La République démocratique du Congo (RDC) va pouvoir « se doter librement » de nouveaux moyens militaires pour combattre notamment la rébellion du M23, à l’est du pays.C’est une nouvelle tournure dans le conflit au Nord-Kivu, à l’est de la RDC. Mardi, le Conseil de sécurité des Nations Unies a notifié aux autorités congolaises la levée de l’obligation de notification des exportateurs de matériels militaires lorsqu’ils fournissent des armes à la RDC. Cette mesure a été imposée en 2003 par l’ONU. Dans un communiqué parvenu mercredi à APA, Kinshasa se réjouit de cette décision « qui met fin à une injustice ».

« Cette résolution approuvée à l’unanimité par les membres du Conseil de Sécurité vient ainsi réparer une injustice qui empêchait notre pays à se doter librement d’équipements militaires devant permettre aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) d’avoir les capacités nécessaires à défendre la patrie face notamment à l’agression rwandaise sous couvert du mouvement terroriste M23 », souligne le gouvernement congolais.

Avec cette décision, Kinshasa devrait reprendre les importations de moyens de défense, laissant craindre une intensification des combats à l’est du pays où sévissent plusieurs groupes armés dont les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23). Ce groupe armé est issu d’une ancienne rébellion tutsie congolaise qui a repris les armes fin 2021 et aurait provoqué la mort de plus de 130 civils fin novembre.

Les autorités congolaises indiquent à chaque occasion que le Rwanda soutient le M23 alors que le président Paul Kagame note que le conflit à l’est de la RDC ne devrait pas être imputé à son pays, « étant donné que plus de cent groupes armés, et pas seulement le groupe rebelle M23, sont actifs » en RDC. Le chef de l’Etat rwandais estime que ce conflit découle plutôt de l’incapacité de Kinshasa de résoudre ses problèmes internes de longue date avec les Congolais d’origine rwandaise.

En revanche, la RDC va pouvoir compter encore en 2023 sur les casques bleus onusiens puisque le Conseil de sécurité a renouvelé en même temps le mandat de sa force de maintien de la paix pour une année supplémentaire. « Le gouvernement prend acte du prolongement du mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) d’une année tout en réaffirmant sa détermination à poursuivre la mise en œuvre du Plan de retrait progressif et échelonné conformément à la volonté exprimée par la population congolaise », souligne Kinshasa.

Sénégal : le couple Dage-ministres ne présente-t-il pas de gage ?

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur les relations entre les Directeurs de l’administration générale et de l’équipement (Dage) et les ministres, un couple souvent soupçonné d’agir en « connivence » pour détourner des fonds publics.L’Observateur livre son « enquête sur une entente fatale » entre les ministres et les directeurs de l’administration générale et de l’équipement (Dage), ces derniers dont un grand nombre d’entre eux ont été épinglés par le dernier rapport de la Cour des comptes pour leurs supposées malversations dans l’utilisation des fonds publics destinés à la lutte contre la Covid-19.

Selon certains témoignages recueillis par le journal, le Dage est avant tout un « bras armé et financier occulte » même s’« il n’est pas tenu de faire tout ce que le ministre lui demande, sauf s’ils sont de connivence ».

Si certains Dage sont tenus pour responsables de la « mal gouvernance du Fonds Force Covid-19 », Sud Quotidien met également « ministres de tutelle et Trésor au ban ». Certains acteurs estiment notamment que « la mauvaise gestion relevée par la Cour des comptes +ne saurait être imputée qu’aux seuls Dage+ ».

Attendant donc l’intervention de la justice « sur ce massacre financier », Tribune affirme de son côté que « les ministres impliqués (sont) sur siège éjectable » parce que ce sont eux qui « ordonnent, les Dage exécutent ».

Bés Bi revient sur les « mauvais rapports » entretenus par les politiques et les corps de contrôle, dénonçant « l’art de discréditer les corps de contrôle ». Le journal rappelle que, du président Abdoulaye Wade (2000 – 2012) à son successeur Macky Sall, plusieurs dossiers de détournements de deniers publics ont été classés « sans suite ». Pourtant, « 73 ordres d’ouverture d’enquête ont été signés en 2022 », précise Seynabou Ndiaye Diakhaté, présidente sortante de l’Office national de la lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac).

Passant le flambeau hier à l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, la magistrate indique dans Le Soleil que ces ordres d’ouverture d’enquête ont été « transmis aux autorités judiciaires » cette année. Si M. Guèye estime pour sa part que « tous les dossiers ont été traités », Le Quotidien qualifie les « 73 dossiers en instruction » dont il « hérite » de « patates chaudes ».

Alors que le contexte sociopolitique est tendu par la vie chère et les convocations et arrestations de plusieurs opposants, Pape Samba Mboup, ancien ministre chef de cabinet du président Wade, parle au chef de l’État Macky Sall dans Le Témoin. « Je conseille le président de préserver la stabilité du pays », souligne le vieux briscard.

Burkina : le capitaine Traoré.

Zappé lors du sommet Etats-Unis – Afrique (15-17 décembre 2022), le président de la transition burkinabè Ibrahim Traoré, est convié par Moscou au prochain sommet Russie – Afrique prévu en juillet 2023.Moscou a profité de la visite officielle Me Apollinaire Kyélem de Tambèla, Premier ministre du Burkina Faso, pour acter cette décision. Une décision symbolique qui intervient au moment où des tensions sont apparues dans les relations entre Ouagadougou et Paris.

Ce voyage de 48 heures du Premier ministre burkinabè entamé le 9 décembre dernier à Moscou, la capitale russe, est passé presque inaperçu. Me Kyelem de Tambèla est d’abord passé par Bamako le 7 décembre avant de s’envoler vers la Russie.

Alors que la Primature affirme qu’il s’agissait d’une simple « visite privée », la taille de la délégation composée de ministres et des chefs de l’armée pourrait en réalité dessiner les contours d’une coopération future entre les deux pays.

Lors de son séjour, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov au nom du président de la Russie Vladimir Poutine, a convié le capitaine Ibrahim Traoré au prochain sommet Russie – Afrique prévu en juillet 2023 à Saint-Pétersbourg, en Russie.

« Le président russe Vladimir Poutine a invité le président de la République du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. Je vais lui remettre à mon arrivée la lettre d’invitation », a indiqué Me Kyelem de Tembela, dans une interview accordée à la chaîne russe, RT France.

Il ajoute : « à priori, il n’y a pas de raison que nous ne venions pas. Si je suis là c’est pour que les relations entre la Russie et le Burkina se renforcent. »

Ce deuxième sommet Russie – Afrique, initialement retenu en novembre 2022, mais finalement reporté à cause de la guerre en Ukraine, servira à mettre en œuvre « des solutions intégrées en vue de renforcer la coopération commerciale, économique et en matière d’investissements », a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Le Premier ministre Burkinabè s’est présenté comme un « précurseur » dans une perspective de « relations bilatérales plus poussées » entre les deux pays. Me Kyelem de Tembèla dit « espérer » des « visites d’Etat » entre le Burkina et la Russie, si Moscou se montre plus « disposé à coopérer » avec Ouagadougou.

« Si vos intentions sont bonnes et que les choses se précisent, notre coopération va se renforcer. Il y aura des visites d’Etat. Peut-être que le Chef d’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré viendra à Moscou, ou peut-être que je reviendrai ici. C’est ce que nous espérons », a déclaré le Premier ministre du Faso

Influence: Quand Africains et Étrangers s’interrogent sur le soft power marocain en Afrique

A Marrakech, lors de la 11ème édition de la Conférence des Atlantic Dialogues, la politique africaine du Maroc a suscité l’intérêt de nombre de participants.C’était vendredi 16 décembre, à la Mamounia, le célèbre palace de la capitale touristique du Maroc, Marrakech. Jamil Mahuad, ancien président de l’Equateur, participait aux Atlantic Dialogues, cette conférence de haut niveau qui depuis plus 2012 réunit, chaque année, autour du très actif think tank marocain le Policy Center for the new South (PCNS), des centaines de politiques, diplomates, banquiers, universitaires et hommes d’influence africains et étrangers.

Ce jour-là, l’homme d’Etat latino-américain se préparait à accorder une interview à la télévision marocaine quand, brusquement, il demande « quelques secondes » pour parler à son assistant. L’ancien président équatorien veut juste que son collaborateur aille rattraper le journaliste africain avec lequel il vient de s’entretenir quelques minutes plus tôt à l’autre bout du gigantesque établissement hôtelier de luxe.

Quand le reporter se présente, Jamil Mahuad lui demande, avec une curiosité manifestement non feinte, s’il peut « inverser les rôles » en l’interrogeant à son tour.

« En tant qu’Africain, est-ce que vous pouvez me dire quels sont les pays qui pourraient jouer les leaders sur le Continent, si nos pays veulent s’engager dans un éventuel partenariat avec l’Afrique »,  questionne l’ex président équatorien, venu à Marrakech avec deux autres anciens chefs d’Etat de sa région, le bolivien Jorge Tuto Quiroga et l’argentin Federico Ramón Puerta.

« La question est légitime », reconnaît Ade Mabogunje, chercheur nigérian à l’université de Stanford aux Etats-Unis, qui déplore « justement le fait que les pays qui ont le potentiel pour jouer les porte-paroles de l’Afrique, ne montrent pas encore suffisamment cette volonté ».

« Chefs de file solides »

Pour cet habitué des Atlantic Dialogues, « l’Afrique a pourtant tout à gagner dans ses rapports avec le reste du monde en s’organisant autour de certains pays politiquement stables, économiquement dynamiques et diplomatiquement crédibles », en allusion à des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Egypte ou le Maroc.

« Comme partout ailleurs, l’Afrique a besoin de chefs de file solides. Mais le leadership ne se décrète pas. Il se construit naturellement », tempère Khalid Chegraoui, une des chevilles ouvrières du PCNS, actuellement professeur à la dernière-née des grandes écoles d’excellence au Maroc, l’Université Polytechnique Mohamed VI de Rabat.

Pense-t-il à son pays qui depuis l’arrivée sur le trône du roi Mohamed VI en 1999 multiplie les actions tous azimuts en direction des pays africains?

En vingt ans de règne, le successeur de Hassan II a effectué près d’une cinquantaine de visites en Afrique. Sous son impulsion, plus d’un millier d’accords ont été signés entre le Maroc et des dizaines de pays africains contre seulement un peu de 500 entre 1957, date de l’indépendance du Royaume et 1999 l’année de son intronisation. Pendant ce temps, des dizaines d’entreprises privées marocaines sont ruées au sud du Sahara. Depuis l’arrivée au pouvoir de Mohamed VI, Rabat a aussi multiplié les actions diplomatiques à travers l’ouverture de nouvelles représentations chérifiennes dans des pays naguère ignorés, sans oublier la mobilisation des réseaux religieux historiquement liés au Royaume comme les confréries soufies implantées un peu partout au Sud du Sahara.

« Il est difficile de dire que le Maroc se découvre une vocation africaine. Celle-ci ne l’a jamais quittée en vérité. Il est tout aussi difficile de contester un regain d’intérêt marocain pour l’Afrique, comme en témoigne le retour de Rabat au sein des instances de l’Union africaine en  2017, trente-quatre ans après avoir quitté l’Organisation de l’Unité africaine, l’ex OUA, en 1984 sur fond de divergence avec certains pays sur la question du Sahara. Mais, de là à dire que le Royaume nourrit l’ambition de jouer le leadership sur le continent, ce n’est pas non plus facile, surtout que les officiels se sont toujours montrés très réservés sur cette question, le roi en tête », insiste celui qui a longtemps été le directeur de l’Institut des études africaines de l’Université Mohamed V de Rabat, « la Sorbonne marocaine ». En guise d’argument, l’universitaire rappelle le discours du souverain marocain marquant le retour de son pays au sein de l’Union africaine (UA) lors d’un sommet organisé en janvier 2017 au siège de l’organisation panafricaine à Addis-Abeba, en Éthiopie.

« Certains avancent que le Maroc viserait à acquérir le leadership en Afrique. Je leur réponds que c’est à l’Afrique que le Maroc cherche à donner le leadership », avait alors martelé le chef de l’Etat marocain devant ses pairs africains.

« C’est à l’Afrique que le Maroc cherche à donner le leadership »

« Aucun dirigeant ou pays africains ne veut aborder ouvertement cette question de leadership. Il faut que les États qui en ont les moyens tirent les autres vers le haut. En Afrique australe, personne ne peut contester que l’Afrique du Sud est le pays leader. En Afrique de l’Ouest, c’est le Nigeria. En Afrique de l’Est, c’est l’Égypte. Pourquoi pas le Maroc en Afrique du Nord et même ailleurs, surtout que le pays a un atout exceptionnel qui lui permet d’inscrire ses politiques dans le temps long avec l’existence d’une monarchie pérenne? », plaide Abdoullah Coulibaly, président du Forum de Bamako, la rencontre politique et intellectuelle annuelle ouest-africaine la plus constante depuis vingt ans.

« Les pays africains ont tout à gagner des exemples comme le Maroc et sa manière de construire son Influence, son soft power, en Afrique et ailleurs », complète cette grande figure de la société civile malienne.

« Vu sa position géographique naturellement stratégique entre l’Afrique et les autres pays du pourtour atlantique d’Europe ou d’Amérique, est-ce que ce n’est pas une bonne chose que le Maroc assume un rôle de leader africain », demande encore Jamil Mahuad, avant de s’éclipser dans les couloirs colorés de La Mamounia, entouré de ses collègues bolivien Jorge Tuto Quiroga et argentin Federico Ramón Puerta qui semblent partager les interrogations de l’ancien président équatorien.

Mali : 1,49 million de dollars du Fonds de l’Initiative Elsie à la Minusma

L’objectif de ce financement est de « créer un environnement plus inclusif afin de favoriser et de maintenir la participation active des femmes en uniforme » dans la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).L’annonce du Fonds de l’Initiative Elsie pour les femmes en uniforme dans les opérations de paix, effectuée hier mardi, « intervient alors que trois pays contributeurs en personnel de police – le Nigeria, le Sénégal et le Togo – se sont engagés à augmenter et à maintenir le déploiement de femmes dans les Unités de Police Constituées (UPC) », indique un communiqué reçu à APA.

En effet, précise le document, le Sénégal va augmenter le déploiement des femmes de 18 % actuellement à 26 % en 2025. Le Togo entend doubler le pourcentage de femmes déployées de 11 % actuellement à 25 % en 2025. Et le Nigeria vise à maintenir son déploiement de femmes à environ 24 %.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) est la deuxième mission onusienne à bénéficier de ce soutien financier. Elle utilisera le montant de 1,49 million de dollars pour construire sept unités de logement, dix-neuf installations sanitaires, quatre unités de buanderie et un espace de détente.

Les UPC mixtes, selon la Minusma, améliorent l’engagement auprès des communautés qu’elles servent et renforcent la capacité de la Mission à accomplir les tâches qui lui sont confiées, notamment le maintien de l’ordre public et les patrouilles à haute visibilité.

« Pour tirer parti des avantages découlant d’équipes plus diversifiées dans les opérations de paix, nous devons créer un environnement favorable à même de contribuer à la participation active des femmes », a déclaré Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire Général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix.

« Cette aide du Fonds favorise des opérations de paix tenant compte du genre, permettant d’aider plus efficacement à la consolidation et à la préservation de la paix et la sécurité dans le monde », a-t-il ajouté.

Seydou Bocar Yague, Inspecteur Général de la Police sénégalaise, a souligné que ce projet est une étape importante permettant d’augmenter durablement le déploiement de femmes au sein de la Minusma. Le Général de brigade Damehame Yark, ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile, a fait savoir que « l’efficacité opérationnelle et le professionnalisme du personnel féminin des forces de sécurité ne sont plus à démontrer ». Enfin, Alkali Baba Usman, Inspecteur Général de la Police du Nigeria, a remercié le Fonds de l’Initiative Elsie « dont le soutien aura d’importantes répercussions sur l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel de maintien de la paix ».

Côte d’Ivoire : campagne sur les lois liées à l’égalité du genre

Le ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant a, à l’occasion de cette campagne, lancé ce mardi 20 décembre 2022 un journal dénommé « Le Genre aujourd’hui ».La Côte d’Ivoire a adhéré à la plupart des conventions internationales et régionales en faveur de la promotion de l’égalité du genre. De nombreuses réformes légales ont été opérées dans l’optique d’assurer l’égalité de chances entre l’homme et la femme dans tous les domaines.

En vue de contribuer efficacement à la compréhension et à l’applicabilité de ces lois favorables à l’égalité de genre, le ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant, a initié cette campagne de sensibilisation des populations sur le cadre juridique en lien avec l’égalité du genre.

Cette campagne nationale de communication et de sensibilisation de la population sur le cadre juridique en lien avec l’égalité du genre en Côte d’Ivoire vise à conduire les populations à un changement de mentalité afin de permettre l’égalité de chances et d’opportunités.

Au cours du lancement de la campagne sur le cadre juridique de l’égalité du genre, la ministre ivoirienne de la Femme, de la famille et de l’enfant, Nassénéba Touré, et les partenaires au projet ont remis à des ONG le journal et les textes de lois sur le genre.  

Selon Mme Nassénéba Touré, la campagne a pour objectif de hisser les femmes à toutes les échelles de prise de décisions. La campagne se fera avec des dépliants qui compilent toutes les lois, un journal qui sera mis à disposition des populations et l’implication des communautés et des hommes.

La directrice du genre et de l’équité, Mme Florence Tanoh, a fait savoir que ce journal a été conçu pour que « le message sur le genre puisse être entendu véritablement » en vue de la réduction de l’inégalité entre les hommes et les femmes en matière de droit.

Ce journal vise également à « offrir des connaissances scientifiques sur l’approche du genre en Côte d’Ivoire, à dialoguer et à échanger sur ce dispositif (en vue de) l’adoption de valeurs permettant des comportements responsables en matière de genre », a-t-elle poursuivi.

Pour sensibiliser les populations sur l’égalité du genre en Côte d’Ivoire, le ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant, à travers sa direction Genre et équité, mène cette campagne en collaboration avec l’ONG Care, le Canada et l’ambassade de l’Espagne en     Côte d’Ivoire.

La Côte d’Ivoire connaît des avancées notables en matière d’égalité de genre. La loi sur le foncier rural adoptée en août 2004 consacre le genre, avec l’accès et le contrôle de la terre à tout ivoirien sans restriction de sexe. En outre, la scolarisation est obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans.

Burkina : « Nous aimerions que la Russie prenne la place qui lui revient dans mon pays » (Premier ministre)

Le chef du gouvernement de Transition a accordé une interview à la chaîne russe, Rt France, au cours d’une « visite secrète » à Moscou. Diffusée ce mardi 20 décembre 2022, il a appelé au renforcement des relations entre les deux pays et invité la Russie à s’engager plus dans la lutte contre le terrorisme au Burkina.Le Burkina Faso souhaite que la Russie devienne « un allié » dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, « comme tous nos partenaires », a affirmé Me Apollinaire Kyelem de Tambèla. Il a dit avoir rencontré plusieurs personnalités russes avec qui il a parlé de lutte contre les groupes armés djihadistes qui écument le pays depuis plus de sept ans.

« Actuellement la priorité des priorités c’est le domaine sécuritaire, donc nous en avions discuté. Nous espérons que d’ici quelques temps seulement nous allons gérer ce problème mais au delà de ça il faut que nos relations se poursuivent », a indiqué le Premier ministre.

Au-delà de la question sécuritaire, Me Kyelem de Tembela a insisté sur le renforcement des « relations de coopération dans tous les domaines possibles entre la Russie et le Burkina Faso ».

Il a énuméré, entre autres, les échanges commerciaux, de la culture, des transports, de la santé… « Nous aimerions que ces relations se renforcent davantage, c’est la raison de ma présence ici à Moscou », a-t-il expliqué.

Il a regretté que les relations entre les deux nations se soient détériorées après la chute de l’union soviétique mais aussi le changement de régime au Burkina, en référence à l’assassinat de Thomas Sankara en octobre 1987.

« Sous le président Thomas Sankara, les relations étaient suivies entre l’union soviétique et le Burkina Faso (…). La compagnie soviétique aeroflotte venait à Ouagadougou et tout ça s’est arrêté. Il y avait une ambassade, un centre culturel soviétique au Burkina Faso et à un moment donné, tout cela s’est arrêté », a détaillé Apollinaire Kyelem de Tambela qui a plaidé surtout pour une réactivation des relations entre ces deux nations.

Appolinaire Kyelem de Tembela a estimé que la Russie est une grande nation alors qu’elle est «  pratiquement inexistante » au pays des hommes intègres.

« Nous aimerions que la Russie prenne la place qui lui revient en tant que grande nation dans mon pays parce qu’il y a une expérience de la Russie et nous aimerions qu’elle partage cela avec nous », a-t-il laissé entendre.

La sortie du Premier ministre intervient alors Ouagadougou est le théâtre de plusieurs manifestations, réclamant des relations plus poussées avec Moscou depuis le 30 septembre, marquant la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré.

Maroc: Les Lions de l’Atlas reçus et décorés par le Roi Mohammed VI

Le Roi Mohammed VI a reçu mardi à Rabat, les membres de la sélection marocaine de football, après leur brillante prestation à la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022.Cette audience fait suite à l’exploit historique et inédit réalisé par l’équipe nationale de football qui a pu atteindre les demi-finales, le premier et le plus retentissant succès du genre du football marocain, arabe et africain, lors des phases finales de cette manifestation sportive mondiale.

Au cours de cette audience, le Souverain a décoré le Président de la Fédération Royale Marocaine de Football, Fouzi Lakjaâ, l’entraîneur de l’Équipe Nationale, Walid Regragui, et les joueurs de l’équipe nationale, qui étaient accompagnés de leurs mères, de Ouissams Royaux.

Il a ainsi décoré du Ouissam Al Arch de 2ème classe (Commandeur),  Fouzi Lakjaâ et Walid Regragui.

Le Souverain a décoré du Ouissam Al Arch de 3ème classe (Officier) l’ensemble des joueurs de la sélection nationale. le Roi a, en outre, donné Ses instructions pour la remise de décorations Royales à l’ensemble du staff technique et médical de l’équipe nationale et ce, en reconnaissance du travail exceptionnel accompli.

Les membres de l’Équipe Nationale avaient regagné le Royaume mardi en fin d’après-midi. Les habitants de Rabat, de Salé et des autres villes du Royaume leur ont réservé un accueil des plus chaleureux. Ainsi, depuis leur arrivée à l’aéroport de Rabat-Salé, et tout au long de leur itinéraire, les Lions de l’Atlas ont été ovationnés par un public venu nombreux pour les acclamer et saluer leur parcours exceptionnel.

Coupe du monde: les Lions de l’Atlas accueillis en héros au Maroc

Le souverain marocain a réservé, mardi, un accueil royal aux Lions de l’Atlas applaudis quelques instants plus tôt par des milliers de Marocains de l’aéroport au centre-ville de la capitale, Rabat.Comment mesure-t-on l’amour pour une équipe nationale de football de retour d’une coupe du monde sans son pays, fut-il sans trophée? Est-ce par la qualité de l’accueil ou par le nombre de leurs concitoyens venus les accueillir?

Mardi 20 décembre, les Lions de l’Atlas, – surnom de l’équipe nationale de football du Maroc/ arrivés quatrièmes à la Coupe du monde qui s’est achevée dimanche au Qatar – ont pu mesurer combien ils étaient aimés, adulés et adorés par les Marocains.
Plusieurs heures avant que l’avion qui les transporte depuis le Qatar atterrisse à l’aéroport de Salé, près de Rabat, des milliers de personnes, encadrées par un exceptionnel dispositif de sécurité de plus de 8000 homes, ont envahi l’itinéraire qui mène de l’aéroport de la ville jumelle de la capitale au Boulevard Mohamed V, la grande artère qui relie le centre-ville de Rabat au Palais Royal où les Lions étaient attendus par le roi en personne.

Annoncés la veille à 17h, les joueurs de l’équipe du Maroc étaient attendus mardi à la même heure sur la principale artère des fêtes et des célébrations dans la capitale chérifienne. Mais les milliers de supporters qui ont choisi de les accueillir directement aux abords de l’aéroport ont contraint leur bus à rouler à pas de tortue.

« Alhamdou LiLlah, Dieu merci, il n’y a pas eu d’accident. Cet accueil est historique », se réjouit Amine, un intellectuel quinquagénaire qui n’a jamais vu autant de monde dans les rues du Maroc depuis l‘enterrement, en juillet 1999, du roi Hassan II, le père de Mohamed VI qui a régné sur le Royaume durant 38 ans.

« Le roi doit être très heureux de voir ses citoyens aussi joyeux qu’aujourd’hui », glisse un serveur de café travaillant près de l’avenue Mohamed VI où le bus décoré aux couleurs du Royaume, le rouge et le vert, s’est brièvement arrêté pour permettre aux joueurs de saluer leurs supporters.

Combien étaient-ils? 20000, 40000, 100000, un million?

« Le décompte est impossible. L’essentiel n’est pas dans les chiffres. Il est dans cette ferveur populaire, cette joie et ce sentiment d’amour que les Marocains ont exprimé aujourd’hui à leur équipe nationale », insiste Mohamed un trentenaire travaillant dans un restaurant fréquenté du centre de Rabat.

« Cette équipe a fait dans une compétition de football qui a duré quelques semaines seulement, ce qu’aucun acteur de la diplomatie du pays n’a pu faire dans l’histoire du Maroc. C’est la preuve que le sport est un levier efficace pour la réputation et l’image du pays », s’enthousiasme Tarik, un ingénieur en télécommunications de 37 ans venu depuis le matin avec son épouse et son fils de 9 ans pour ne pas « rater un événement aussi grandiose dont personne ne pouvait rêver avant que ces joueurs fassent cet exceptionnel parcours », en référence à la qualification historique des Lions de l’Atlas à la demie finale du Mondial qatari devenant, ainsi, la première équipe africaine à atteindre un tel niveau dans la plus prestigieuse compétition sportive du monde.

Un parcours exceptionnel 

Arrivé premier de son groupe où il avait triomphé de la redoutable Belgique, le Maroc a dû battre la talentueuse équipe espagnole en huitième de finale, avant d’éliminer au tour suivant le Portugal du multiple Ballon d’Or, Cristiano Ronaldo.

Tombés à l’avant-dernier tour final sur l’équipe de France, les Marocains ont livré une prestation honorable face aux champions du monde sortants. Ils ont aussi montré une très belle image lors du match de classement pour la troisième place contre la Croatie, finaliste en 2018 en Russie.

« Dommage que leur bus ne se soit pas arrêté suffisamment au milieu de la foule pour qu’ils entendent ces milliers de voix venues les acclamer et leur dire l’amour du pays », regrette Abdou un cadre dans le privé, les yeux rivés quelques minutes plus tard sur un écran de télévision dans le hall d’un hôtel du centre-ville transmettant la cérémonie d’accueil au Palais Royal de Rabat que le roi Mohamed VI a tenu à réserver personnellement à l’équipe nationale.

Le Souverain a décoré le Président de la Fédération Royale Marocaine de Football, Fouzi Lakjaâ, le sélectionneur national , Walid Regragui, et les joueurs de l’équipe qui étaient accompagnés de leurs familles, leurs meres notamment.