Affi, libéré et mis sous contrôle judiciaire, se présentera aux législatives à Bongouanou (proche)

Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Affi N’guessan, libéré par la justice et mis sous contrôle judiciaire, se présentera aux législatives de mars 2021 à Bongouanou (centre-est), selon son entourage.Joint au téléphone, Me Godé Dagbo, l’un des avocats de M. Affi Nguessan, a fait savoir qu’en dépit des poursuites à son encontre pour atteinte à l’autorité de l’Etat dans le cadre du scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, il peut se présenter pour ces joutes électorales.Pour Me Godé Dagbo, le président du FPI, actuellement en liberté conditionnelle, est éligible parce que bénéficiant de la présomption d’innocence et n’a pas été encore été condamné.      M. Affi a remporté le siège de la circonscription de Bongouanou à l’issue des législatives de décembre 2016 avec 59,7% devant le candidat du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir), Assoumou Méa (39,18%).L’ancien Premier ministre ivoirien, Affi Nguessan, fait face à une fronde au sein du FPI, parti fondé par Laurent Gbagbo. Une frange du parti avait refusé de participer aux législatives passées. Mais, pour les prochaines législatives, l’opposition a décidé d’aller en rang serré avec une « stratégie commune ».Le gouvernement a adopté la date du 6 mars 2021 pour la tenue des prochaines législatives afin de respecter les dispositions de la Constitution. L’opposition demande un report de l’élection pour une meilleure organisation du scrutin.

Joël Poté fait des révélations sur le retour de Blé Goudé.

Le 4e vice-président du COJEP a dénoncé les actions du gouvernement quant au retour de Blé Goudé.
En effet, lors de la 2e étape de la caravane « retour du président Charles Blé Goudé » initiée par l’Ujcojep, qui s’est tenu à Marcory le samedi 9 janvier 2021, Joël Poté, 4e vice-président du Cojep a révélé la manœuvre qui règne  autour du retour de Charles Blé Goudé.
Pour les membres du parti, les démarches entreprises en vue de l’obtention du passeport de leur leader sont à la traîne.
 » Ils ont donné deux passeports à Gbagbo. Pendant qu’on donne des passeports à Gbagbo, nous sommes allés faire une demande de certificat de nationalité à Gagnoa et on refuse le certificat de nationalité à Blé Goudé. On s’est dit qu’on ne comprend pas bien. On a fait une autre demande et on l’a déposé au tribunal de Yopougon. Le gars qui devait signer dit qu’on ne lui a pas encore donné instruction pour signer. », a expliqué Joël Poté.
 De plus, il estime qu’une telle stratégie vise à semer la division non seulement au sein du parti mais également entre Blé Goudé et Laurent Gbagbo. Toutefois, il a rassuré de la solidité des membres de l’organisation politique.
Poursuivant, le vice-président s’étonne qu’on refuse un certificat de nationalité à son président alors que la nationalité ne lui a pas été retirée.
En outre, « On sait que le Chef de l’Etat peut arracher une nationalité à quelqu’un. S’ils n’ont pas arraché la nationalité à Blé Goudé, pourquoi on lui refuse le certificat de nationalité ? », s’est-il interrogé.

Le processus de réconciliation fragilisé.

Il a, par la suite, dénoncé cette manière d’agir qui prive un citoyen de ses droits. Un acte qui met à mal le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire.
« Quand vous faites ça, et après on va regarder Compaoré à côté, vous allez dire qu’on est xénophobe. Vous ne pouvez pas refuser un certificat de nationalité à un citoyen ivoirien. Quand vous faites ça, quelle semence vous déposez dans nos cœurs à un moment où le pays a besoin de tous ses enfants ? Ce n’est pas élégant. », a-t-il laissé entendre.
Le lancement de cette caravane a eu lieu le samedi 26 décembre dernier à Yopougon. Par ailleurs, le Cojep souhaite que le retour de Laurent Gbagbo coïncide avec celui de Charles Blé Goudé, vu qu’ils ont été envoyés à la CPI dans les mêmes circonstances. Et tous deux acquittés.

Sahel: 6 milliards $ de la Bad pour la Grande muraille verte

La Banque africaine de développement (Bad) va mobiliser 6,5 milliards de dollars américains pour l’Initiative de la Grande muraille verte.Les ressources permettront de mettre en œuvre une série de programmes de soutien à la Grande muraille verte, en s’appuyant sur des sources de financement internes et externes, entre autres, le Fonds des énergies durables pour l’Afrique (SEFA), le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).

« Au moment où nous remontons la pente face au coronavirus et à ses répercussions sur notre monde, nous devons réajuster notre modèle de croissance. Nous devons prioriser la croissance qui protège l’environnement et la biodiversité, et cesser de privilégier celle qui compromet notre bien commun », a déclaré le président de la Bad, Akinwumi A. Adesina cité dans un communiqué de presse.

Le plan de la Grande muraille verte consiste à planter une mosaïque d’arbres, de prairies, de végétation et de plantes sur 8000 kilomètres de long et 15 kilomètres de large à travers le Sahara et le Sahel.

Ce qui fait dire au président de la Bad que « la Grande muraille verte fait partie du système de défense de l’environnement en Afrique » et constitue « un bouclier contre les assauts de la désertification et de la dégradation de l’environnement ».

« L’avenir de la région du Sahel dépend de la Grande muraille verte. Sans elle, le Sahel risque de disparaître sous l’effet du changement climatique et de la désertification », a indiqué Akinwumi A. Adesina.

Il a ajouté : « La Grande muraille verte est un mur qui vaut la peine d’être construit. Un mur qui rassemble les populations, et non un mur qui les sépare. Un mur qui met à l’abri, et non un mur qui isole. Un mur qui protège notre existence collective. Un mur pour l’environnement, un mur pour la planète ».

Sénégal : Keur Massar, terre gorgée

Quatre mois après la déferlante des eaux pluviales dans cette populeuse commune de la banlieue de Dakar, les stigmates sont encore perceptibles çà et là. Plongée au cœur de l’épicentre des inondations.Keur Massar. Quartier El Hadj Pathé. Roger Mbaye, la cinquantaine dépassée, regagne sans mal sa demeure le soir. Durant le dernier été pluvieux, cette routine correspondait à un chemin de croix pour ce catholique. « Le déplacement était un casse-tête. Le danger réel. Dans les rues, on pouvait perdre pied et se noyer. On ne sortait que pour les courses essentielles », se souvient-il.

En début septembre 2020, il a plu des cordes un peu partout au Sénégal. Particulièrement à Keur Massar. « Vers 8 heures, le niveau de l’eau a commencé à monter. On a alors installé des barrages. Mais nos intenses efforts n’ont pas porté leurs fruits. J’ai donc rassemblé mes affaires. Je n’ai pu transporter un lit, une armoire, des matelas et des ustensiles.
A 13 heures, ma maison était envahie. A la tombée de la nuit, c’était le chaos », narre Cheikh Faye, habitant du quartier Sogui Bâ.

Dans un instinct de survie, cet enseignant résidant à Keur Massar depuis une quinzaine d’années plie bagage et laisse derrière lui un capharnaüm : « Le niveau de l’eau oscillait entre 1m10 et 1m20. C’était la panique générale. On n’avait jamais vécu pareille situation. Un sauve-qui-peut ! Ceux qui sont restés ce jour-là ont frôlé le pire durant la nuit parce que la pluie avait redoublé d’intensité ».

Père de six enfants, M. Faye a organisé en urgence le retrait de sa famille. « J’ai conduit certains d’entre eux à la maison familiale. Pour les autres, j’ai trouvé des lieux d’accueil temporaires. Mais j’ai dormi trois jours supplémentaires dans une chambre qu’on m’avait prêtée
dans le quartier », détaille-t-il.

Amadou Diallo, teint clair, y tient un commerce. Sa boutique n’a pas résisté aux flots. « Toutes les marchandises au sol ont été détruites. J’ai perdu des frigidaires. Les dégâts
sont estimés à 200.000 F CFA (300 euros) au moins », se désole-t-il.

La mosquée du coin, qui fait également office d’internat pour des enfants en apprentissage du Coran, a été submergée. « Tout le monde était sorti. Nous avons essayé de sauver ce qui pouvait l’être », souligne l’imam Serigne Abdou Karim Niang.

A proximité, Mohamed Timara tire de toutes ses forces une barque artisanale sur laquelle sont rangés des bidons d’eau. « C’est pour ma grand-mère qui se trouve dans un immeuble où il n’y a plus d’eau. Elle ne sort plus à cause des inondations. Il arrive que je fasse cette opération deux fois par jour », explique l’adolescent dégoulinant de sueur.

Pendant ce temps, trois femmes, gilets bien ajustés, embarquent dans un zodiac stationné devant le poste de commandement avancé des sapeurs-pompiers afin de rejoindre leurs foyers. Le bateau pneumatique à moteur navigue lentement dans des eaux verdâtres d’une hauteur de 83 centimètres.

Pour les moins chanceux, le système D s’imposait. « Il y avait un business de la traversée des eaux.
Le trajet était facturé à 1000 F CFA au début et à la fin le prix est tombé à 500 F CFA», informe Roger Mbaye.

Ciel déchaîné

Selon l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), du 4 au 6 septembre, une vingtaine de localités du pays ont enregistré une pluviométrie supérieure ou égale à 150 millimètres. Ces fortes précipitations ont causé sept décès et poussé le gouvernement à activer dare-dare le plan Orsec (Organisation des secours).

Originaire de Boundou, dans le Sénégal oriental, Mamadou Bâ (63 ans) est l’un des tout premiers sinistrés à s’établir au site de recasement situé à quelques encablures du Centre de santé de Keur Massar.

Vêtu d’un kaftan bleu assorti d’un bonnet blanc, le patriarche assis sur une natte dressée sous un parasol de fortune égrène un chapelet. « Je vis dans une tente avec ma femme, mes enfants et mes petits-enfants. On ne se plaint pas mais j’avais peur à l’idée d’y loger.
Car j’avais des échos peu rassurants sur ce type d’endroit. Heureusement, il n’y a pas de problème de sécurité ou d’alimentation. On nous donne gratuitement le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner », se console-t-il.

Ce jour-là, de jeunes hommes déchargent d’un camion des bidons d’huile. Sur place, l’aide s’organise avec les interventions de la mairie et de la Croix Rouge. Même un expatrié s’associe à l’élan de solidarité. International sénégalais de basketball dans les années 90, Boubacar Richard Aw est maintenant un entraîneur aux Etats-Unis. « Son don est composé de riz, de tomate, d’huile, de café, de chocolat, de pâte, de lait, de sucre…
Il a senti la nécessité d’aider les sinistrés. Il n’oublie pas d’où il vient », rapporte Mbacké Seck, son émissaire.

Tout comme le vieux Bâ, Fatou Dioum vient du quartier Mamadou Mbengue. Cette dame élancée occupe la tente 3 du camp de relogement : « J’étais entourée par l’eau. Pour prier, j’étais obligée d’aller dans la rue. Le paiement d’un loyer n’était pas à ma portée. Et même si on m’avait prêté une chambre cela ne m’arrangerait pas
parce que je suis en compagnie de mes enfants et petits-enfants ».

Avec le soleil de plomb, les adultes se retranchent dans la trentaine d’abris aménagés sur un vaste espace. Des garçons jouent aux billes. Tandis que des filles, seaux et bassines en main, se regroupent autour d’une citerne d’eau.

Tâche ardue

Macky Sall s’est rendu le 17 septembre dans la zone pour cerner l’ampleur du mal, apporter réconfort à la population et annoncer l’érection de Keur Massar en département.

Auparavant, le chef de l’Etat a dégagé un budget d’urgence de 10 milliards F CFA : sept milliards pour l’accompagnement des sapeurs-pompiers et de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) et 3 milliards en appui direct aux sinistrés sur la base des rapports des autorités locales. « J’ai plusieurs fois été contacté. On m’a identifié mais je n’ai rien reçu
jusqu’à présent », précise Roger Mbaye. Même son de cloche du côté de Cheikh Faye.

Plus récemment, le président de la République a reçu des mains de Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale, le Rapport général (344 pages) de la Mission d’informations parlementaire sur les inondations.

Ce document contient notamment des recommandations pour consolider le Programme décennal de lutte contre les inondations (2012-2022). Son taux d’exécution financière est à ce jour de 66,7 %. Soit 506 milliards F CFA dépensés sur 766 prévus.

« Nous voulons que l’Etat construise des canalisations adéquates. Il faut des solutions durables pour que cette situation ne se reproduise plus », préconise Mamadou Bâ.

Sénégal : les inondations au cœur des politiques publiques

A un an de la fin de son exécution, le Plan décennal de lutte contre les inondations (PDLI) n’est pas encore venu à bout de ce phénomène qui nécessite des moyens additionnels.Avec la démographie galopante et les constructions parfois anarchiques, les populations de plusieurs localités du Sénégal vivent chaque hivernage le calvaire des inondations. Élu pour la première fois en 2012, le président Macky Sall a lancé, en septembre de la même année, le PDLI doté de 766,988 milliards F CFA.

Objectif, régler définitivement ce problème lancinant. Cependant, les dégâts causés par les précipitations qui se sont abattues en 2020 dans la banlieue dakaroise montrent que la bataille est loin d’être gagnée.

Pourtant, le budget prévisionnel a été exécuté à 66,7 %, soit 506 milliards F CFA jusque-là. Les investissements étaient prévus en trois phases dont deux sont bouclées. De 2012 à 2013, 66,375 milliards F CFA ont été dépensés dans la phase d’urgence.

Sur ce volet, l’Office national de l’assainissement (Onas) avait injecté 30,225 milliards F CFA pour la réhabilitation et la réalisation de stations de pompage et d’infrastructures de drainage des eaux ainsi que des bassins d’infiltration. Le travail concernait différentes zones, surtout des communes des régions de Dakar (ouest) et Diourbel (centre) où sont le plus notées les inondations.

La deuxième phase, prévue à court et moyen terme, entre 2014 et 2016, pour 250,603 milliards F CFA, touchait pratiquement plusieurs localités du pays, du sud au nord en passant par le centre et la capitale.

La phase moyen et long terme, qui a démarré en 2017, va se terminer en 2022 pour un investissement de 450,009 milliards F CFA. Un Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation aux changements climatiques (Progep) est compris dans cette étape avec une enveloppe de 64,48 milliards F CFA dont le but est de « préserver 167.000 personnes ».

Mutation

Le PDLI, devenu le Programme décennal de gestion des inondations (PDGI), vise l’amélioration de la connaissance des zones d’inondation, le relogement des populations sinistrées, la planification, l’aménagement des villes et un important aspect relatif au renforcement de la résilience des villes qui consiste, entre autres, à réaliser des ouvrages de drainage des eaux de pluies.

Cependant, le travail effectué n’a pas permis d’évacuer correctement les eaux lors de la dernière saison. Ainsi, plusieurs personnes étaient obligées de quitter leurs domiciles là où d’autres, sans solution, avaient choisi de rester dans les eaux.

En octobre dernier, le président Macky Sall avait réaffirmé son ambition de poursuivre le PDLI, notamment à Keur Massar, dont les populations ont fortement subi les contrecoups des inondations. Lors de sa visite, il a promis de transformer cette grande commune en département.

« Nous allons poursuivre le Programme décennal de lutte contre les inondations (PDGI). Nous venons d’en faire l’évaluation. Nous en sommes à 506 milliards F CFA depuis 2012. Il nous faut aller au-delà des 760 milliards F CFA qui ont été programmés », disait-il en marge de la Journée nationale de la décentralisation.

Ainsi, pour le chef de l’Etat, le PDGI doit être poursuivi dans d’autres localités du Sénégal pour notamment libérer les voies et exutoires des eaux pluviales. Pour ce faire, le Progep, mais aussi les ministères des Collectivités locales, de l’Assainissement et l’Onas, « va s’atteler pour qu’au moins d’ici l’hivernage prochain, quelle que soit la quantité d’eau dans la zone, Keur Massar soit sauvée », a-t-il fait savoir.

L’Afrique dans l’engrenage des inondations

En 2020, le continent noir a connu une saison des pluies particulièrement violente avec des centaines de morts et des milliers de sinistrés. Tour d’horizon.Du Sénégal au Cameroun, en passant par le Mali, le Niger ou encore le Burkina, de fortes intempéries ont affecté plus de 760.000 personnes. Rien qu’au Soudan, traversé par le Nil, les précipitations ont tué 124 personnes et blessé 54 autres. Plus d’un demi-million d’individus sont concernés par les inondations dans la quasi-totalité du pays, selon l’Organisation des nations unies (Onu).

Dans un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) daté de septembre 2020, on note que « 557.130 personnes étaient affectées par les inondations dans 17 des 18 Etats qui composent le Soudan ».

Pour sa part, le Cameroun a enregistré au moins 64 morts et plus de 160.000 sinistrés. L’Extrême-Nord, en proie à la montée des eaux, est la partie la plus touchée.

Au Sahel, les inondations ont fait au moins 112 morts et affecté plus de 700.000 personnes. Surtout au Niger et au Tchad, d’après un décompte du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Au Niger, 34.000 maisons et cases ont été détruites et 5768 hectares de cultures submergés. Près de 9000 maisons se sont également effondrées dans une dizaine de villages riverains du fleuve éponyme.

Le Burkina Faso, autre pays de la bande sahélienne, n’a pas échappé à ces catastrophes naturelles. Au pays des Hommes intègres, au moins treize personnes sont mortes et 19 ont été blessées dans des inondations depuis août. Face à l’ampleur des dégâts, Ouagadougou avait même décrété l’état de catastrophe naturelle.

Au Sénégal, Dakar et plusieurs autres régions se sont retrouvées sous les eaux après un week-end rythmé par des pluies ininterrompues. Ces dernières ont notamment causé la mort de sept personnes.

Si le changement climatique est indexé comme étant la principale cause des déluges, dans un article intitulé « Afrique : derrière les inondations, une nouvelle ère hydroclimatique » publié dans le journal Le Point Afrique, les chercheurs Thierry Lebel, Gérémy Panthou et Théo Vischel affirment que « l’attribution d’inondations hors normes au seul réchauffement climatique est un sujet plus délicat ».

A en croire les auteurs de la publication, « les précipitations ne sont pas seules en cause. (Car) les dynamiques sociodémographiques et les changements d’usage des sols jouent aussi un rôle. C’est donc une problématique de changements globaux dont le réchauffement climatique n’est qu’une composante ».

Toutefois, le changement climatique peut accroître la fréquence des pluies torrentielles. « Les inondations de 2020, pour exceptionnelles qu’elles soient, s’inscrivent par ailleurs dans un contexte de recrudescence de ces phénomènes sur toute l’Afrique de l’Ouest depuis une quinzaine d’années. Recrudescence que l’on peut attribuer à l’effet conjugué de l’intensification pluviométrique et des changements d’usage des terres », poursuivent-ils.

Cette hypothèse pousse Zeinedinne Nouaceur, chercheur au département de Géographie de l’Université de Rouen (France), à affirmer dans son article intitulé « La reprise des pluies et la recrudescence des inondations en Afrique de l’Ouest sahélienne » que « ces évènements sont imputables, d’une part, à l’intensification des pluies et, d’autre part, à un développement urbain mal maîtrisé ».

Pour prévenir d’éventuelles inondations, les universitaires de Rouen invitent les Etats à mettre en œuvre des politiques d’adaptation déjà largement identifiées. Celles-ci vont de l’agroforesterie aux petits ouvrages en zone rurale pour faciliter l’infiltration de l’eau, sans oublier la révision des schémas d’assainissement dans les villes et, de manière plus générale, l’actualisation des normes hydrologiques qui servent de base au dimensionnement des infrastructures.

Éthiopie: 15 officiers déserteurs de l’armée fédérale tués

Quinze officiers déserteurs de l’armée éthiopienne sont tués au front.Ces officiers, dont deux généraux à la retraite, avaient fait défection de l’armée fédérale pour rejoindre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Le chef du Département de déploiement des forces de défense, le général de brigade Tesfaye Aylew, a déclaré que les personnes qui auraient été tuées sont le général de division Ibrahim Abduljelil, ancien chef du département logistique, et le général de brigade Gebrekidan Gebremariam, ancien chef de l’endoctrinement des forces de défense, d’anciens officiers de haut rang et de deux officiers de ligne et l’ancien commissaire adjoint de la police de la région du Tigré.

Sept autres dirigeants du TPLF ont également été arrêtés, dont l’ancien président et les vice-présidents de l’État régional du Tigré, Abay Weldu et le Dr Abrham Tekeste, respectivement, dans le cadre de ce que le gouvernement a appelé une « opération de maintien de l’ordre » menée par le gouvernement fédéral à Mekele.

Cette annonce intervient après que l’armée a déclaré vendredi dernier avoir capturé Sebhat Nega, membre fondateur du TPLF. Il a été transféré, le lendemain, dans la capitale Addis-Abeba, selon la télévision publique.

L’ancien président du TPLF capturé, Abay, a été président de la région de 2010 à 2018, et remplacé par le leader actuel du groupe, Debretsion Gebremichael.

Abay a été président du parti de 2012 à 2017, et a également été remplacé par Debretsion à ce poste.

Le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré la victoire dans son conflit avec le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), un parti politique qui gouvernait auparavant la province semi-autonome.

Région du Béré : Campagne d’opération contre la hernie

Sept cents personnes ont été opérées gratuitement de la hernie dans la région du Béré, au cours d’une campagne d’opération.

En effet, ces séances d’opération, qui ont coûté plus de 50 millions  de francs CFA, ont été financées sur fonds propre par Monsieur Dosso. Il est un cadre de la région et aussi président du conseil régional.  De plus, ces opérations chirurgicales, se sont déroulées du 22 au 30 décembre 2020 par des professionnels de la santé venus d’Abidjan.

Pour M. Dosso, cette action sociale vient pour soulager les populations de la hernie, un mal qui les ronge du fait de la densité des travaux champêtres.

En outre, ces campagnes d’opération de la hernie et aussi de la cataracte, devenues pratiquement une tradition dans la région du Béré, ont permis depuis plusieurs années, à près de 26.700 personnes de bénéficier de soins gratuits initiés par Moussa Dosso.

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Côte d’Ivoire: l’IGE veut promouvoir un « audit à forte valeur ajoutée »

L’Inspection générale d’Etat (IGE) de Côte d’Ivoire veut promouvoir un « audit à forte valeur ajoutée » avec des prérequis, a déclaré lundi à la presse Alexis Ibo, qui représentait l’inspecteur général d’État à un atelier.

M. Alexis Ibo s’exprimait en marge d’un atelier de formation des auditeurs et managers propriétaires des risques à la conduite d’une mission d’audit interne selon les normes IIA dans cinq ministères. 

L’ambition de l’IGE est de permettre aux auditeurs et managers d’acquérir des compétences pour pouvoir s’exercer à l’accomplissement des missions que suscitent les standards internationaux, grâce à des prérequis qui sont en train d’être mis en place. 

« L’audit qu’ils vont effectuer sera basé sur la quête d’une valeur ajoutée », a insisté M. Alexis Ibo, qui a rappelé qu’une première phase de cette formation a permis d’élaborer la cartographie des risques de cinq ministères.  

L’atelier,  organisé par le Projet d’appui à la gestion économique et financière (PAGEF), vise en outre  que « le système de contrôle soit à la hauteur des attentes du gouvernement au travers de la réforme générale des finances publiques », a-t-il fait observer.  

Le consultant Souleymane Séré, ayant assuré la formation, a soutenu qu’il faut des comités d’audit ministériels de mesure de risques et de contrôle interne avec des acteurs indépendants, ce qui cadre avec la législation qui exige des audits selon les normes internationales.   

L’audit, dira-t-il évalue les contrôles, la gouvernance (décisions, stratégies, supervision) selon le processus de management des risques (associés aux objectifs). Il comprend trois phases, la planification de la mission, la réalisation et la communication.  

La première phase du séminaire de formation des auditeurs et managers prioritaires de risques s’est tenue du 14 au 18 septembre 2020 pour le premier groupe et le second du 21 au 25 septembre 2020.

Vingt directions en raison de quatre par ministère ont pris par à cette formation qui avait pour but la finalisation des matrices de cartographie des risques des cinq ministères. Contrairement à la première phase, la présente session intègre cinq directions en raison d’une direction par ministère.  

Ces cinq ministères sont, le ministère des Affaires étrangères; le ministère de l’Économie numérique et de la poste, le ministère du Commerce et de l’industrie; le ministère de l’Environnement et du développement durable, et le ministère des Mines et de la géologie. 

Le coordonnateur adjoint du PAGEF, Victorien Déré, a indiqué que cette formation devrait permettre d’évaluer « la sincérité des comptes publics » en vue d’une gestion rationnelle dans la gestion des finances publiques. 

Le PAGEF est un projet d’appui institutionnel au gouvernement ivoirien. Il est doté d’un montant total 15,96 milliards Fcfa dont 13,45 milliards Fcfa financés par la Banque africaine de développement (BAD) et 2,51 milliards Fcfa par l’Etat de Côte d’Ivoire. 

Sénégal: plaidoyer pour les assises de l’arachide (experts)

Plusieurs experts recommandent la tenue des assises de la filière arachidière au Sénégal.« Des assises de l’arachide et la mise en place d’un observatoire indépendant de cette filière s’imposent », estiment-ils dans une note transmise à APA.

Faisant la synthèse de leur panel sur la campagne de commercialisation de l’arachide, ils plaident également pour une meilleure « gouvernance de la filière arachide », en réorganisant l’interprofession des acteurs.

Organisé par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) et le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), ce panel a été animé, entre autres, par Ousmane Ndiaye, directeur général de l’ASPRODEB, Nicolas Brugvin, directeur général de la COPEOL et Habib Thiam, président de COPEGA.

Les panélistes justifient leur plaidoyer par le fait que les textes régissant la filière arachide sont obsolètes et en déphasage avec les changements structurels survenus ces deux dernières décennies.

« Une révision de la réglementation en conformité avec l’environnement actuel s’impose », indiquent-ils, demandant un consensus autour des statistiques agricoles pour guider les politiques publiques et la prise de décisions.

Selon les prévisions du Gouvernement, le Sénégal a produit cette année 1,8 million de tonnes d’arachide contre 1,4 million de tonne lors de la campagne précédente.

La campagne de commercialisation qui a débuté officiellement le 23 novembre 2020 doit s’achever le 25 mai 2021. Le prix du kilogramme d’arachide initialement fixé à 250 F CFA est passé à 285 F CFA.