Le Groupe BGFIBank, acteur majeur du financement des infrastructures

Le Groupe BGFIBank, première institution financière d’Afrique Centrale, présent dans 11 pays, intervient depuis cinq décennies dans l’accompagnement et le financement de projets d’infrastructures sur le continent. Son P-DG, Henri-Claude Oyima, décrypte les enjeux et les perspectives du secteur en Afrique.

Quels sont aujourd’hui les besoins en termes de financement des infrastructures en Afrique ?

Il est incontestable que le manque d’infrastructures en Afrique est un obstacle majeur à son développement et à sa croissance économique. En effet, les coûts élevés des facteurs de production, induits par la mauvaise qualité des infrastructures sur le continent, lui font perdre plusieurs points de croissance chaque année et freinent son développement.

Par ailleurs, l’Afrique est confrontée au défi de sa forte poussée démographique qui accroît l’urgence d’accélérer le rythme des investissements en infrastructures. À l’horizon 2050, le continent africain devrait accueillir autour de 2,3 milliards d’habitants. Dans ce contexte, le développement d’un réseau d’infrastructures de qualité devient une nécessité absolue.

Bien que de nombreux progrès aient été réalisés au cours des dernières années avec l’appui des partenaires multilatéraux et de la Chine, qui s’est positionnée progressivement comme un acteur incontournable, les besoins en infrastructures restent énormes dans la plupart des secteurs.

Du secteur des transports à celui des télécommunications, en passant par l’énergie, l’adduction d’eau, la santé et l’éduction, des investissements massifs restent à réaliser afin de rattraper le retard accusé par l’Afrique. D’après les dernières estimations de la Banque africaine de développement (BAD), entre 130 à 170 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour combler le gap de financement des infrastructures du continent.

Outre les besoins de financement, les infrastructures en Afrique souffrent également du manque de ressources techniques et de problèmes de conception. Ces insuffisances pèsent fortement sur son niveau de développement social et économique, alors que, parallèlement, le continent présente de nombreux atouts et des perspectives d’investissements favorables.

Aujourd’hui plus qu’hier, l’Afrique a besoin à la fois d’infrastructures de structures et de superstructures pour accroître sa compétitivité, sa productivité économique et accélérer son développement social et économique. Dans cette perspective, elle a plus que jamais, besoin de mécanismes adaptés et innovants pour le financement de ces infrastructures.

Les retards que nous observons aujourd’hui sont rattrapables, pour autant que l’on se donne réellement les moyens de relever ces défis multiformes afin de soutenir l’essor du continent africain.

Quel est le rôle de BGFIBank, quels types d’infrastructures le Groupe accompagne-t-il, dans quels secteurs et dans quels pays ?

Depuis près de cinquante ans, le Groupe BGFIBank, qui est le premier acteur financier en Afrique centrale, participe au financement des infrastructures africaines. Nous le réalisons dans nos onze pays d’implantation, dans de nombreux secteurs d’activité, et notamment ceux à fort impact tels que l’énergie, l’eau, le logement, le bâtiment, les industries, la santé et l’éducation. Ces investissements nous permettent aujourd’hui de jouer un rôle de premier plan dans l’atteinte tant de l’Objectif 10 de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (« des infrastructures de classe mondiale quadrillant l’Afrique »), que des Objectifs du développement durable (ODD) – plus de 80 % des ODD dépendent en effet, sous une forme ou une autre, du développement des infrastructures.

Pour illustrer l’intervention du Groupe BGFIBank dans le financement des infrastructures en Afrique, je me limiterai principalement à trois exemples récents:

– en Côte d’Ivoire, nous avons contribué activement au financement du Plan d’entretien routier 2017-2019. Nous avons ainsi aidé à lever (grâce à notre filiale BGFI Capital) 80 milliards de FCFA (environ 122 millions d’euros), ce qui a contribué à maintenir un réseau routier de qualité en Côte d’Ivoire, renforçant ainsi l’attractivité du pays ;

– au Gabon, nous avons mobilisé des financements importants, particulièrement dans le secteur des télécommunications, qui ont permis de couvrir 85 % du territoire national afin de généraliser l’accès à la 3G, puis à la 4G ;

– enfin, au Cameroun, fort de nos dix années de présence, nous avons participé à des projets d’investissements (notamment dans les infrastructures sociales, l’énergie, l’industrie) dont le montant cumulé atteint 175 milliards de FCFA (soit environ 270 millions d’euros).

Nous intervenons aussi bien en amont et en aval des projets.

En amont, notre expertise en matière de structuration des opérations de financement est mobilisée, principalement par le biais de notre société d’ingénierie financière BGFI Capital, la banque d’investissement du Groupe. Nous intervenons en qualité d’arrangeur et nous assurons à ce titre la structuration complète du financement. Notre intervention est particulièrement appréciée par les États que nous accompagnons. En effet, le montage financier d’importants projets d’infrastructures (et surtout s’il s’agit d’infrastructures structurantes) constitue une phase critique de leur cycle de vie, et les pouvoirs publics ne disposent pas nécessairement de toute l’expertise nécessaire pour, non seulement, conduire le processus à son terme, mais aussi le faire dans les conditions les plus avantageuses. Nos interventions sont donc sources d’externalités positives et génèrent des transferts de compétence qui bénéficient aux décideurs du secteur public avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration.

En aval, nous assurons la mise à disposition des fonds, grâce à notre vaste réseau de filiales ou d’agences bancaires. En qualité de banque agent ou de banque participante, nous assurons la gestion quotidienne des flux de financement.

Quelle que soit notre position dans le financement des projets d’infrastructures, notre préoccupation première demeure la bonne prise en charge des spécificités et des particularités du projet et de son porteur, i.e. l’adéquation entre le planning d’exécution des travaux et le plan de trésorerie, la sécurité du montage financier. Loin d’être simple spectateur dans le processus de financement des infrastructures, notre démarche s’inscrit dans une logique de conseil. À titre d’exemple, au Cameroun, nous avons couvert la chaîne globale de financement d’un projet de 33 milliards FCFA (50 millions d’euros) en qualité de banque arrangeur de l’opération, de banque agent de la facilité mais aussi de banque agent des sûretés.

Comment ces projets sont-ils financés par BGFIBank, en mobilisant quels services et outils de financement ?

Comme je l’ai indiqué, l’accompagnement par BGFIBank des projets d’investissements reste multiforme. Cela implique des services et des outils de financement distincts mais néanmoins complémentaires. Le rôle endossé par BGFIBank dépend beaucoup du contexte ou des besoins spécifiques du projet. Il peut ainsi inclure (cumulativement ou non) un rôle (i) de conseil afin de structurer la solution sur mesure, (ii) d’arrangeur chef de file afin de mettre ladite solution en exécution, (iii) de prêteur pour tout ou une partie du capital requis et (iv) d’agent pour s’assurer de la bonne gestion de la solution pour l’ensemble des parties prenantes jusqu’à la maturité du financement.

L’accompagnement de BGFIBank peut également prendre la forme d’autres outils plus classiques : apports en trésorerie (crédit à moyen terme, financement du cycle d’exploitation), lettres de crédit, émission de cautions et de garanties.

Qui sont les différentes parties prenantes d’un projet d’infrastructures et quels partenariats nouez-vous avec elles ?

Compte tenu des montants financiers importants qu’ils impliquent souvent, mais aussi de leur nature même, les projets en matière d’infrastructures mobilisent généralement plusieurs parties prenantes. En Afrique, les projets d’infrastructures et leurs cadres de partenariats sont encore rendus plus complexes, d’une part, parce qu’ils impliquent souvent des acteurs locaux pour les uns, et étrangers ou internationaux pour les autres, et, d’autre part, du fait d’un environnement davantage affecté par l’incertitude ou le risque (déficits de transparence, cadre politique propice ou d’une géographie économique favorable).

Cette dimension partenariale est sans doute aussi importante que les volets strictement financiers (mobiliser des financements, procéder aux décaissements, etc.) ou techniques (réalisation matérielle des ouvrages). En Afrique sans doute plus qu’ailleurs, la qualité des partenariats noués, ainsi que la permanence du dialogue entre les différents acteurs impliqués est déterminante dans la réussite des projets à mener.

Si les parties prenantes varient fortement d’un projet à un autre, compte tenu de leur nature, de leur envergure ou leur complexité, le portefeuille de projet d’infrastructures de BGFIBank nous a permis d’être en contact avec différentes catégories de parties prenantes, à savoir :

– les États et leurs différents démembrements (décideurs, corps de contrôle, agences d’exécution, organes de régulation et notamment ceux en charge de la passation des marchés);

– les partenaires techniques et financiers (bailleurs de fonds, agences de coopération internationale);

– les banques (dans le cadre des financements en pool);

– les bureaux d’études et de vérification;

– le secteur privé (et en particulier les entreprises qui réalisent les travaux d’infrastructures, ainsi que les fournisseurs d’équipements ou les prestataires impliqués dans la réalisation du projet);

– différents experts ou corps de métiers (avocats, commissaires aux comptes, architectes, experts environnementaux).

Quelles sont vos ambitions en matière de financement des infrastructures, à la veille de votre prochain plan stratégique ?

Le Groupe BGFIBank compte lancer, dès janvier prochain, son nouveau Projet d’entreprise « Dynamique 2025 », succédant ainsi au Projet d’entreprise « Excellence 2020 » lancé en 2016 et qui arrive à terme cette année. Parmi les grandes ambitions exprimées dans la nouvelle dynamique du Groupe BGFIBank, nous entendons nous hisser durablement parmi les établissements de référence en Afrique en matière de financement des investissements structurants.

Très prochainement, nous allons d’ailleurs dévoiler les premiers projets structurants que nous allons accompagner dans le cadre de notre prochain plan de développement. Des changements importants interviendront dans nos politiques et nos pratiques, pour nous permettre notamment de mieux répondre aux besoins des investissements dans les infrastructures africaines. Nous allons par exemple accorder davantage de prêts bancaires à long terme et recourir à davantage de financements innovants (financements participatifs, etc.).

Notre parfaite connaissance de nos environnements nous a déjà permis d’identifier les projets structurants que nous serons disposés à accompagner à travers divers programmes de financement. La conscience, la volonté et l’engagement des parties prenantes nous confortent dans notre détermination de faire émerger sur nos différents marchés un flux important de projets structurants bancables, indispensables au développement de l’Afrique.

Comment la crise liée à la Covid-19 change-t-elle la donne aujourd’hui pour les projets d’infrastructures et leurs financements ?

La crise inédite liée la pandémie du coronavirus que traverse le monde actuellement a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique.

À l’instar des autres secteurs économiques, le secteur des infrastructures a été durement impacté par la crise de la Covid-19 : il a subi le ralentissement de leur rythme d’exécution voire leur arrêt, le report de certains projets, l’indisponibilité du personnel, le déficit d’approvisionnement des fournisseurs qui a engendré la pénurie de certains intrants… Le retard potentiel sur le calendrier de plusieurs projets est quasiment certain. Par ailleurs, des surcoûts devront être enregistrés en raison des mesures d’adaptation induites par la pandémie (nouvelles normes de sécurité et sanitaire, horaires de travail…).

Jusqu’ici, les États étaient les principaux investisseurs dans les projets d’infrastructures, avec une contribution de 37 %, à travers le recours à l’endettement auprès de la Chine et d’autres bailleurs de fonds internationaux. Les ressources publiques ont été mises sous pression par cette crise sanitaire sans précédent. Dans le même temps, les capacités d’endettement des États sont de plus en plus réduites, en raison des effets de la crise, des programmes de soutien et de relance économique, dont l’ampleur et l’urgence ont été dictées par la Covid-19.

Dans ce contexte, l’amenuisement des ressources publiques couplé à l’accroissement de l’endettement afin de lutter contre la Covid-19 ont eu pour effet de modifier l’agenda de nombreux projets en cours. Par ailleurs, les États sont contraints de repenser la manière de financer leurs infrastructures. Le modèle traditionnel basé sur leur endettement peut ne plus suffire pour permettre au continent africain de combler son retard infrastructurel.

Les projets d’infrastructures en phase d’exploitation, pour leur part, n’ont pas échappé aux effets de la crise : les mesures de confinement et l’interruption de pans entiers de nos économies ont conduit à un effondrement immédiat et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de nombreuses infrastructures dans les secteurs tels que les aéroports, les ports et les routes notamment. Cette situation accentue la problématique relative aux nouvelles modalités de financement des infrastructures en Afrique.

Les inégalités en matière d’accès aux financements risquent à nouveau de se creuser entre les pays africains riches en ressources naturelles et ceux qui en sont moins pourvus. Si l’Afrique de l’Ouest concentre 25 % des financements en infrastructures contre 8 % pour l’Afrique Centrale, cette inégalité devrait s’accentuer davantage, au regard de la forte dépendance des économies de l’Afrique centrale au pétrole et aux mines. De même, les secteurs de l’énergie et des transports qui sont les plus grands consommateurs de financements infrastructurels, soit plus de 70 %, devraient voir leur part baisser au profit des investissements dans la santé et les télécommunications. Cette tendance s’observe d’ailleurs dans les financements que nous avons structurés et accompagnés au cours des derniers mois.

En effet, la crise du coronavirus a mis en lumière de profondes inégalités sociospatiales, non seulement en termes d’accès à l’éducation et aux soins, mais aussi à l’emploi, au transport, et au logement.

Face à ce nouveau contexte, des solutions de financements alternatives et innovantes devront être développées afin de poursuivre la dynamique engagée sur le continent au cours des dernières années. Les partenariats publics privés, les obligations en infrastructures et le financement des banques commerciales locales et internationales, devraient voir leur contribution augmenter dans le financement des infrastructures.

De plus en plus d’États africains travaillent actuellement à poser dès à présent, les bases d’une stratégie de priorisation des investissements infrastructurels, afin de garantir l’accès aux services de bases au plus grand nombre. Les priorités de financement des infrastructures vont ainsi être redéfinies.

La crise mondiale inédite, suite à la Covid-19, a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures ont été durement impactés, avec des ampleurs variées (ralentissements, retards, reports, redimensionnements, arrêts, etc.). Ces effets néfastes sur le secteur des infrastructures étaient certainement prévisibles, étant donné d’une part que la plupart des projets sur le continent sont portés par les États, et d’autre part que les ressources propres de ces derniers ainsi que leurs capacités de mobilisation de financements ont été durement affectées par la crise sanitaire. On a également assisté à des effets d’éviction, dans la mesure où des transferts de ressources ont eu lieu dans le cadre de l’opérationnalisation des stratégies de lutte contre la Covid, ce qui, du reste, est compréhensible. Enfin, il est à noter que cet impact n’a pas uniquement concerné les projets d’infrastructures : en effet, même les infrastructures en phase d’exploitation, et notamment les aéroports, les ports, les routes… ont été fortement touchés, suite aux mesures de confinement et à l’interruption de pans économiques entiers (dont le tourisme ou le transport aérien, qui en sont les exemples les plus illustratifs). L’effondrement total et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de ces infrastructures pose certainement davantage problème en Afrique qu’ailleurs, compte tenu du fait que sur le continent, il s’agit dans une large proportion d’infrastructures récentes, dont le financement continue encore à être pris en charge par le service de la dette.

Fort heureusement, la Covid-19, comme toute crise, apporte aussi son lot de lueurs d’espoirs ou de belles perspectives. Tout d’abord, tous les secteurs de l’activité économique n’ont pas été impactés négativement, et c’est par exemple le cas du numérique qui, en Afrique, est sorti renforcé de la crise. Le numérique a en effet été d’un grand apport dans la résilience (sociale, économique, etc.) du continent face à la Covid, et dès lors, ses usages et ses utilisateurs devraient augmenter considérablement dans les années à venir. Par conséquent, le pari peut être fait que le secteur va bénéficier au cours des périodes à venir (et du point de vue notamment de ses infrastructures) d’investissements supplémentaires considérables. Plus généralement, le secteur des infrastructures en Afrique devrait pouvoir bénéficier des nouvelles opportunités consécutives à la crise, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la crise a fini de mettre à nu en Afrique les profondes inégalités sociospatiales non seulement en termes d’accès dans les services sociaux (santé, éducation) mais aussi du point de vue des télécommunications (Internet, etc.), des transports, de l’emploi, du logement, etc. Ensuite, la Banque mondiale estime que 20 à 25 millions d’Africains pourraient tomber dans la grande pauvreté à cause de la pandémie : certes il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouvelle réjouissante, mais la réponse des États africains devrait être dès à présent de poser les bases d’une stratégie de priorisation des investissements permettant notamment de garantir l’accès aux services de base aux populations les plus vulnérables. La BAD estime à 80 milliards d’euros le besoin annuel supplémentaire pour les projets d’infrastructures en cette période de crise. Enfin, une grande leçon à tirer de cette crise est que l’Homme doit désormais être au centre des priorités : par conséquent, les économies africaines s’orientent de plus en plus vers le financement des infrastructures dédiées à l’amélioration du bien-être et à la satisfaction des besoins essentiels.

La transition énergétique est-elle prise en compte dans les projets d’infrastructures et comment ?

L’énergie est de loin le plus gros défi infrastructurel de l’Afrique, avec environ 40 % du total des besoins de dépenses qui ont trait à l’énergie. Malgré tout, la part de la population ayant accès à l’électricité y est encore inférieure à 50 %. Une trentaine de pays africains sont ainsi régulièrement confrontés à des pénuries d’électricité et beaucoup payent un prix élevé pour une alimentation électrique de secours. Les 48 pays de l’Afrique subsaharienne (800 millions d’habitants) génèrent plus ou moins la même quantité d’électricité que l’Espagne (45 millions d’habitants). Beaucoup de petits pays ont des systèmes énergétiques nationaux inférieurs à 500 mégawatts. Alors qu’il représentait 16 % de la population mondiale, le continent africain pèse moins de 6 % de la consommation énergétique. Fort heureusement, le continent africain peut compter sur son énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables : 325 jours d’ensoleillement intense par an, 15 % du potentiel hydroélectrique mondial, un bon potentiel éolien et géothermique. Ce potentiel explique aussi que la transition énergétique soit de plus en plus prise en compte dans les stratégies de développement des infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures autour de ces énergies renouvelables produiront en Afrique au moins trois effets positifs : (i) ils contribueront à atténuer les effets du changement climatique (bien que, c’est important de le rappeler, le continent africain ne pèse que 3 % des émissions de gaz à effet de serre), (ii) ils permettront de remédier à l’importante pénurie d’énergie (et donc d’améliorer l’accès à l’énergie), (iii) ils faciliteront le passage au post-Covid, en contribuant à rebâtir en Afrique des économies plus solides, plus résilientes, plus égalitaires. Dans les pays africains, les projets d’infrastructures dédiés à la transition énergétique commencent à se multiplier. Au Maroc, il était prévu de porter à 42 %, au plus tard en 2020, la part des énergies renouvelables dans le bouquet électrique. Dans d’autres pays, tels que le Sénégal, le Ghana, ou l’Afrique du Sud, des infrastructures permettant de produire des énergies renouvelables (centrales solaires photovoltaïques, thermiques ou thermodynamiques) ont été financées, le plus souvent sur le modèle de partenariat public-privé.

Les banques, en tant qu’acteurs clés du financement, ont évidemment un rôle clef à jouer dans la transition énergétique. Chez BGFIBank, parce que nous sommes conscients de notre responsabilité sociale, mais également convaincus du caractère irréversible de la transition énergétique et des opportunités économiques qui découleraient, nous avons déjà entamé l’adaptation de nos politiques d’allocation des ressources ainsi que de nos instruments de financement. Notre prochain plan stratégique, dont j’ai tantôt parlé, visera également à accélérer notre adaptation à la transition énergétique. Cela exigera, entre autres, une expression plus forte de notre responsabilité sociétale ainsi que de notre volonté de contribuer à la préservation de l’environnement. Il s’agit pour nous de garantir une meilleure prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes (y compris les populations potentiellement impactées par la réalisation des infrastructures), une place accrue des considérations environnementale ou de l’adaptation au changement climatique dans nos critères d’analyse et d’évaluation des projets.

Quelle est votre analyse de l’évolution du financement des infrastructures en Afrique ? Comment répondre aux besoins ? Faut-il mobiliser davantage le secteur privé et comment ?

De mon point de vue, les investissements dans les infrastructures resteront pour longtemps encore en Afrique un levier majeur de la croissance et du développement. Trois éléments me paraissent néanmoins essentiels : un financement adéquat, d’excellentes capacités institutionnelles et une bonne attention portée par l’État sur les besoins des citoyens ou des utilisateurs actuels et futurs des infrastructures. Je suis également convaincu que la qualité des infrastructures constitue en Afrique un enjeu fondamental, compte tenu non seulement du déficit infrastructurel ou du des ressources limitées, mais aussi du fait que 40 % des infrastructures en Afrique sont gaspillées. Une infrastructure de qualité doit répondre à cinq critères : (i) l’efficacité économique, (ii) la résilience face aux catastrophes naturelles, (iii) la sécurité, (iv) la durabilité environnementale et sociale, et (v) la contribution à la société et à l’économie. Il est fondamental que les pays africains, d’une part privilégient une approche plus sélective dans le choix et le financement des infrastructures qu’ils réalisent (prioritaires, durables et axées sur le long terme) ; et d’autre part alignent leurs investissements dans ces infrastructures sur les stratégies nationales de développement économique à long terme.

Comme je l’ai tantôt rappelé, aujourd’hui jusqu’à deux tiers du financement des infrastructures (environ 30 milliards de dollars) proviennent de sources nationales, et donc du contribuable africain. Cela signifie que ces derniers participent considérablement au financement des infrastructures. Par conséquent, les ressources complémentaires devront être mobilisées auprès d’autres catégories d’acteurs, parmi lesquels le secteur privé. À ce jour, les capitaux privés ont joué un rôle très limité dans le financement des infrastructures en Afrique. En 2017, les flux privés s’élevaient à 2,6 milliards de dollars, soit seulement 4 % de l’investissement total dans les infrastructures sur le continent. Les investissements dans des projets d’infrastructures publiques à participation privée sont également restés limités.

Pour répondre au défi du financement des infrastructures, une plus grande participation du secteur privé est tout simplement indispensable. Cela nécessitera à la fois une multiplication des espaces de consultations et d’échanges entre le secteur privé et les pouvoirs publics, mais aussi l’amélioration des cadres réglementaires et un environnement plus favorables aux investisseurs privés et institutionnels. Il existe toutefois un préalable : favoriser l’émergence d’un secteur privé fort, impliqué dans les projets nationaux.

Côte d’ivoire : la BAD accorde 40.9 milliards de FCFA pour le renforcement du système électrique

La Banque Africaine de Développement (BAD) a accordé un prêt d’environ 40,9 milliards de FCFA la Côte d’Ivoire. Ce prêt servira au renforcement des ouvrages du système électrique et d’accès à l’électricité.

Cette information a été donnée par le porte-parole du gouvernement Sidi Touré, suite au conseil des ministres. Notons par ailleurs, que ce conseil s’est déroulé mercredi 09 septembre 2020, à Bongouanou.

Selon M. Sidi Touré, l’électrification de ces localités, dans le cadre de ce projet, permettra de porter à 100% le taux de couverture nationale. « En plus de contribuer globalement au développement des ouvrages du système électrique national, ce financement est spécifiquement destiné à (…) l’électrification de 1338 localités rurales (…) pour assurer la fourniture continue d’électricité aux populations », a dit Sidi Tiémoko Touré.

Le porte-parole du gouvernement a également rappelé que 3 452 localités ont bénéficié de l’électricité. Et ce, allant de 2011 à juin 2020. Cela a été rendu possible malgré les 652 localités électrifiées de 1994 à 2000 et 879 localités électrifiées de 2001 à 2010.

Cependant,  il a indiqué que la Côte d’ivoire devra atteindre comme taux de couverture nationale en électrification, 79,6%. Ce taux devra être atteint avec une projection à 100% à la fin de l’année 2025.

BAD : la Vice-présidente, Jennifer Blanke fait ses Adieux

La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, mercredi, que Jennifer Blanke, vice-présidente chargée de l’agriculture, du développement humain et social, quitte la Banque le 04 juillet prochain.

C’est dans une note rendue publique que la BAD a informé de son départ lié à des raisons purement familiales. Mme Blanke ayant rejoint la BAD en début d’année 2017, avait supervisé un certain nombre de programmes essentiels de l’institution, rapporte la Banque.

« Je remercie le président Akinwumi Adesina pour son leadership, ses conseils et son soutien qui ont sans doute motivé et aidé mon équipe et moi-même à jouer un rôle clé dans la transformation de la Banque. Je me sens privilégiée d’avoir eu l’occasion de contribuer au programme de la Banque qui vise à accélérer la transformation sociale et économique de l’Afrique », a lancé Jennifer Blanke à l’annonce de son départ.

« Je pars pour des raisons purement familiales afin de rejoindre ma famille en Suisse après une période très enrichissante à la Banque », a-t-elle insisté, ajoutant que la Banque et l’excellente équipe constituée vont lui manquer. Mais, elle continuera à soutenir fermement l’institution où qu’elle soit.

Covid-19 : La BAD mobilise 49 milliards de Fcfa pour aider la Côte d’ivoire face à la pandémie

Le conseil d’administration de la BAD (Banque Africaine de développement) a approuvé un prêt de 49,12 milliards pour soutenir la Côte d’ivoire face à la Covid-19.

En effet, ce prêt a été accordé le lundi 8 juin à Abidjan, sous forme d’appui budgétaire. Il permettra le financement du programme ivoirien d’appui sur le plan de riposte contre la pandémie.

Par ailleurs, cette aide devra maîtriser la propagation du virus mais aussi de renforcer la capacité de résistance des populations vulnérables. Aussi, elle pourra maintenir l’outil productif pour relancer l’économie ivoirienne. Et ce, après cette crise sanitaire tout en préservant des emplois.

À cet effet, ce programme d’aide abordera deux objectifs essentiels pour soutenir le plan de riposte national. Tels que la mise en place d’une plateforme de géolocalisation et de suivi des cas et des malades confinés.

Concernant le premier objectif de ce programme, il permettra d’augmenter le nombre de tests de diagnostic d’ici fin décembre 2020. En outre, il renforcera les capacités de prise en charge des malades dans le courant du troisième trimestre de 2020. Quant au deuxième objectif, il visera à soutenir les mesures et actions limitant l’impact de la pandémie. Notamment sur les populations les plus vulnérables en Côte d’ivoire.

De plus, ce programme prendra en charge les factures d’eau et d’électricité d’un million de ménages. Il servira aussi, à nourrir deux millions d’enfants vulnérables, vers la fin de 2020.

Selon, la directrice générale de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest, Marie-Laure Akin Olugbade, elle a félicité les autorités ivoiriennes pour avoir adopté des mesures pour freiner la propagation de la Covid-19. Pour elle, cette approche a pu atténuer les impacts de la pandémie sur les acteurs économiques et la population.

Toutefois, elle a indiqué que ce programme matérialise l’engagement de la Banque pour soutenir les efforts manifestés par le gouvernement ivoirien.

Cependant, rappelons que l’apport de la BAD accompagnera les mesures et actions du gouvernement ivoirien.  Pour renforcer la résilience de l’économie et créer les conditions d’une reprise rapide après la crise sanitaire.

Nigéria : Le président Muhammadu Buhari soutien la réelection de Akinwumi Adesina à la tête de la BAD

Le président nigérian Muhammadu Buhari a annoncé qu’il soutiendrait la réélection de Akinwumi Adesina à la tête de la BAD. C’était au cours d’une audience le mardi 02 juin 2020, qu’il a annoncé, et ce malgré les accusations de prévarications qui visent Adesina.

En effet, l’ancien ministre nigérian de l’Agriculture, Akinwumi Adesina, devrait brigué un second mandat à la tête de l’institution. Notamment, lors de l‘élection prévue en mai, mais elle a été reportée au mois d’août. Pour cause, de la covid-19.

Par ailleurs, à travers un communiqué de la présidence nigériane, le président Buhari a assuré à Adesina que le Nigéria le soutiendrait fermement. Selon lui, il s’est engagé à ce que le Nigeria travaille avec tous les autres responsables et actionnaires de la BAD pour permettre au Dr Adesina d‘être élu pour un second mandat, sur la base de son bilan.

Cependant, notons que les Etats-Unis font pression pour l’ouverture d’une enquête indépendante après des accusations portées contre M. Adesina. Notamment par un groupe de lanceurs d’alerte. Ces derniers ont tenu proférés des accusations telles que le comportement contraire à l‘éthique, l’enrichissement personnel et le favoritisme. Quant à Adesina, il aurait clamé son innocence sur ces faits qui lui sont reprochés. Aussi, il a affirmé qu’il allait continuer à travailler.

Néanmoins,  la semaine dernière, à l’issue d’une réunion du bureau du Conseil des gouverneurs de la BAD pour examiner l’affaire, aucune décision n’avait finalement été prise. C’est ce qu’avait affirmé sa présidente, Nialé Kaba, également ministre ivoirienne du Plan et du développement.

BAD : Les Etats-Unis demandent une nouvelle enquête sur son président, Akinwumi Adesina

Les Etats-Unis d’amérique ont demandé qu’une nouvelle enquête puisse s’ouvrir sur le président de la BAD, Akinwumi Adesina. En effet, ce dernier a été blanchit des accusations qui pesaient sur lui, au début du mouis de Mai.

Selon le secrétaire américain, Steven Mnuchin, il n’aurait pas été convaincu par la première enquête de la BAD. Pour ce faire, il aurait demandé qu’une nouvelle enquête soit faite.  Celle-ci devra être menée par un enquêteur indépendant.

Aussi, Steven Mnuchin, avait jugé il y a trois semaines de cela, que les accusations portées contre Akinwumi Adesina étaient non fondées et non étayées.

Cependant, rappelons que depuis janvier, des employés de la BAD, ont accusé leur président de favoritisme. Notamment, dans la nomination de compatriotes nigérians à des postes importants, ou dans l’attribution de certains marchés.

Toutefois, le président de la Banque africaine de développement s’est défendu en fournissant aux enquêteurs des centaines de pages de réponses.

 

La BAD décide d’opter pour le télé-travail et les vidéo-conférences en raison du COVID-19

Dans le cadre de combattre la pandémie du COVID-19, la BAD a décidé d’opter pour une nouvelle forme de travail. La Banque africaine de développement (Bad) a pris de fortes mesures pour éviter la propagation de l’épidémie dans les pays où elle est présente.

Par ailleurs, la Côte d’Ivoire n’échappe pas à cette nouvelle procédure. En effet, cette dernière a son siège sur le territoire ivoirien.

A cet effet, le mercredi 18 mars, lors d’une vidéo-conférence avec l’ensemble des agents, le président Akinwumi Adesina a officiellement donné les nouvelles directives.

« Télétravail, vidéoconférences à la place de réunions physiques, suspension des visites dans les bâtiments de la banque et annulation de tous les déplacements, réunions et conférences jusqu’à nouvel ordre » a-t-il indiqué.

Ce dernier a déclaré que, les mesures prises allaient dans le meilleur sens. Notamment, en termes de santé publique et de sécurité.

« Ma principale responsabilité vous concerne. Elle consiste à m’assurer que vos familles et vous-mêmes êtes en sécurité.  Que vous pouvez travailler, là où vous vous trouvez dans les meilleures conditions de santé et de sécurité possibles », a précisé Akinwumi Adesina.

Il  a également indiqué que toutes les mesures nécessaires étaient en train d’être prises pour assurer la continuité des opérations de la Banque. Ces différentes mesures prises, seront rattachées à la documentation électronique et aux approbations de dossiers.

En outre, tous les membres du personnel ont travaillé pour tester la mise en œuvre des systèmes informatiques. Et ce à domicile le mercredi.

Cependant, la BAD s’est assurée de mettre en place un plan d’intervention à trois niveaux contre le COVID-19. Cette intervention pourra éviter, gérer et diminuer les effets de la pandémie sur les membres du personnel et leurs familles. Aussi, la BAD veut s’assurer de la continuité des activités en cas d’aggravation de la situation sur le continent.

Côte d’Ivoire: le PIB par habitant a atteint un million de FCFA en 2019 ( Ministre du commerce)

A l’occasion d’un atelier de dissémination de la politique sur les opérations non souveraines de la Banque africaine de développement (BAD), le ministre du commerce et de l’industrie, Souleymane Diarrassouba a indiqué que le Produit intérieur brut (PIB) par habitant en Côte d’Ivoire, indicateur économique reflétant le revenu brut par tête d’habitant, s’est établi à 1704 dollars US (1 005 219 FCFA) en 2019.

En effet, le PIB par habitant en Côte d’Ivoire s’est établi pour l’année 2019 à 1704 dollars US ( 1 005 219 FCFCA) contre 1237 dollars (729 587 FCFA) en 2012, soit une hausse de plus de 38%.

« Le taux d’investissement privé, en Côte d’Ivoire, est passé de 7,5% en 2012  à 16,5% en 2019, (tandis que) le PIB par tête d’habitant a progressé de 1 237 dollars (729 587 FCFA) par habitant en 2012 à 1 704 dollars US (1 005 219 FCFA) en 2019,  soit une hausse globale de plus de 38% », a déclaré le ministre du commerce.

Cependant, l’Etat de Côte d’Ivoire veut faire du secteur privé un « partenaire privilégié » pour son développement économique et social. Cette initiative vise à accélérer la croissance économique et à contribuer à la transformation structurelle et au développement durable du pays.