L’UE profondément divisée avant un sommet sur l’après-crise

Les dirigeants européens semblent plus divisés que jamais au moment de débattre jeudi des solutions pour sortir l’UE de la récession due à la pandémie de coronavirus, ce qui devrait les contraindre à reporter toute décision d’envergure.

Les 27 ne parviennent pas, pour le moment, à s’entendre sur la façon de relancer le moteur économique et un détail en dit long sur leurs divergences: contrairement à l’habitude, ils ne devraient adopter aucune déclaration commune à l’issue de leur sommet en visioconférence, qui débutera à 13H00 GMT.

Dans sa lettre d’invitation aux chefs d’Etat et de gouvernement, le président du Conseil européen Charles Michel, à la manoeuvre lors des sommets, leur « suggère de se mettre d’accord pour travailler sur un fonds de relance aussi vite que possible ».

Mission devrait être confiée à la Commission européenne de travailler rapidement sur le sujet, ce qui constituera « le principal résultat du Conseil », anticipe une source européenne.

Pourtant, la pandémie a percuté de plein fouet les économies: l’UE, dont les populations sont confinées dans la plupart des pays, devrait enregistrer une chute record de son PIB de 7,1% cette année, selon les prévisions du FMI.

Et la crise qui menace les 19 pays de la zone euro risque d’être la pire de la courte histoire de la monnaie unique lancée en 1999.

– Solidarité –

Dans ce contexte, les vieux clivages, auxquels on avait déjà assisté après la crise financière de 2009, ont réapparu au grand jour.

D’un côté les pays du Sud, fortement endeuillés par la pandémie comme l’Italie et l’Espagne, réclament davantage de solidarité financière à leurs voisins du Nord.

Mais ces derniers, en particulier l’Allemagne et les Pays-Bas, moins touchés par le virus, rechignent à payer pour des Etats à qui ils reprochent de ne pas avoir fait preuve de discipline budgétaire pendant les années de croissance.

« Les pays du Sud ont l’impression que certains Etats, actuellement plus forts économiquement, vont utiliser cette crise pour l’être encore davantage. Et ceux du Nord pensent que leurs voisins du Sud vont profiter de la pandémie pour leur léguer le fardeau de la dette qu’ils ont contractée par le passé », résume un haut responsable européen.

L’Elysée anticipe « encore des débats à l’issue du Conseil » et n’attend pas d’accord avant l’été.

« Il faudra une réunion physique des chefs d’Etat et de gouvernement, au moins une », a résumé une source française.

« C’est le sommet typique sur lequel les rencontres bilatérales, la rencontre à côté de la salle, la possibilité de se parler, de se comprendre mieux dans un tête-à-tête, tout cela va manquer », a estimé l’ancien président du Conseil italien et président de l’Institut Jacques Delors, Enrico Letta.

– « Coronabonds » –

De l’avis de tous, le plan de relance devrait être de plusieurs centaines de milliards d’euros, mais un montant définitif est encore loin d’être acté.

Sur l’épineuse question du financement de fonds de relance, différentes options ont été présentées, mais aucune ne fait pour l’instant l’unanimité.

Rome, Madrid ou Paris plaident pour un endettement commun, sous des formes variées, que l’on a souvent résumé par le terme de « coronabonds ».

L’intérêt de la mutualisation des dettes pour les pays du Sud de l’Europe, c’est de bénéficier des taux d’intérêt peu élevés des pays du Nord.

La question se pose également sur le lien entre le fonds de relance et le budget à long terme de l’UE, qui doit en principe être adopté d’ici la fin de l’année pour la période 2021-2027.

Cette option rassure les pays du Nord car elle fournit un cadre légal mais elle risque de susciter d’autres questions tout aussi compliquées, comme la priorité de ces dépenses d’investissement d’après-crise par rapport à celles qui sont traditionnelles comme la Politique agricole commune (PAC).

Les dernières négociations sur ce budget pluriannuel, en février avant la crise sanitaire et économique, s’étaient soldées par un échec retentissant.

Coronavirus: la lutte sera longue, impatience aux Etats-Unis, timide déconfinement en Europe

La lutte contre le coronavirus sera longue, prévient l’OMS au moment où l’impatience grandit aux Etats-Unis et où l’Europe prépare son déconfinement, sur fond d’inquiétudes économiques.

« Ne vous y trompez pas : nous avons encore un long chemin à parcourir. Ce virus nous accompagnera pendant longtemps », a prévenu mercredi le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus depuis Genève.

Le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) redoute tout particulièrement un relachement dans le combat mené contre ce nouveau virus, qui a déjà fait plus de 180.000 morts dans le monde depuis son apparition en Chine en décembre.

« L’un des plus grands dangers auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui est la complaisance » face à la pandémie, a-t-il martelé, soulignant que « les premiers éléments indiquent que la majeure partie de la population mondiale reste susceptible » d’être contaminée.

Aux Etats-Unis, où les manifestations anticonfinement se poursuivent, les autorités ont recensé mercredi 1.738 décès dus au coronavirus en 24 heures, un bilan en baisse par rapport à la veille, selon le comptage de l’université Johns Hopkins qui fait référence.

Ce bilan journalier porte à 46.583 le nombre total de décès recensés depuis le début de la pandémie aux Etats-Unis, pays officiellement le plus endeuillé au monde par le Covid-19.

– « Redémarrer l’Amérique » –

En dépit de ces chiffres, et de la situation dramatique dans les hôpitaux de certaines régions particulièrement touchées, le président américain Donald Trump a jugé la semaine dernière qu’il était temps de faire « redémarrer l’Amérique ». Il a toutefois laissé chacun des gouverneurs prendre la décision selon la gravité de l’épidémie dans son Etat.

Certains ont rapidement commencé à relâcher les règles de distanciation. Dans les Etats encore sous ordre de confinement, des Américains multiplient depuis plusieurs jours les manifestations pour appeler à relancer l’économie.

Sur la même longueur d’onde, Donald Trump a signé mercredi un décret suspendant temporairement l’immigration aux Etats-Unis, qui ne délivreront plus de cartes vertes pendant deux mois, afin, dit-il, de protéger les salariés américains.

De l’autre côté de l’Atlantique, plusieurs pays européens se préparent à sortir progressivement du confinement que leurs populations sont contraintes de respecter depuis le mois dernier.

Et la tentation y est grande de relancer certaines activités économiques face au spectre de la récession.

Mais « aller trop vite serait une erreur », a estimé mardi la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays a décidé entre autres de rouvrir certaines grandes surfaces.

Berlin et dix des 16 Etats fédérés allemands ont décidé d’imposer le port du masque dans les transports publics. Bars, restaurants, lieux culturels, terrains de sports y demeurent fermés. Ecoles et lycées rouvriront progressivement.

– « Distanciation sociale » –

Outre l’Allemagne, l’Autriche, la Norvège ou le Danemark sont engagés sur la voie de l’assouplissement de leurs mesures de confinement, tout en conservant des mesures de « distanciation sociale ».

L’Italie, la France, la Suisse, la Finlande et la Roumanie préparent aussi un prudent déconfinement.

Le constructeur automobile Renault a commencé à relancer sa production en France, qui avait été interrompue le 16 mars.

Malgré des signes de décélération, le seuil des 112.000 morts a été dépassé sur le Vieux Continent. L’Italie (25.085 morts) et l’Espagne (21.717) sont les pays en Europe les plus atteints, suivis de la France (21.340) et du Royaume-Uni (18.100).

Alors que 759 décès étaient enregistrés en Grande-Bretagne au cours des dernières 24 heures, portant le bilan dans le pays à 18.000 morts, le chef des services sanitaires britanniques, Chris Whitty, a douché les espoirs de ceux qui espéraient que Londres allait suivre la tendance européenne à alléger dans les semaines à venir les mesures de confinement.

« A long terme, on s’en sortira (…) idéalement avec un vaccin très efficace (…) ou des médicaments très efficaces qui permettront aux gens de ne plus mourir de cette maladie, même s’il l’attrapent », a-t-il dit.

– Course au vaccin –

La course mondiale à l’élaboration d’un vaccin, à laquelle participent toutes les nations et tous les grands laboratoires et firmes pharmaceutiques, a été relancée mercredi avec le feu vert donné par l’autorité fédérale allemande chargée de la certification des vaccins à un essai clinique sur les humains par le laboratoire BioNTech, basé à Mayence, en lien avec le géant américain Pfizer.

Actuellement, cinq projets de vaccin dans le monde en sont aux essais sur des humains mais la mise au point d’une formule efficace et sûre ne devrait pas prendre moins de douze à 18 mois, estiment les experts.

En attendant ce vaccin, dont le monde entier voudra disposer en même temps et dont l’obtention risque de donner lieu à une compétition féroce, la pandémie va continuer à alimenter une crise économique mondiale aux répercussions inédites.

Dans un monde à l’arrêt, les dirigeants cherchent toujours à juguler les effets d’une crise économique que le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation internationale du travail (OIT) décrivent comme la pire depuis 1945.

Les dirigeants européens se retrouvent jeudi devant leurs écrans, pour un sommet en visioconférence censé trouver les solutions pour sortir l’Union européenne de la récession, mais leurs profondes divisions risquent de les contraindre à reporter toute décision d’envergure.

La crise s’amplifie pourtant dans certains secteurs. Lù l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) estime ainsi que le coronavirus pourrait réduire de 1,2 milliard le nombre de passagers dans le ciel d’ici septembre, comparé à une année normale.

La Corée du Sud a annoncé jeudi une contraction de 1,4% de son activté économique au premier trimestre par rapport à l’année précédente, et les autorités redoutent un nouveau ralentissement dans les mois qui viennent.

L’ONU s’est de son côté alarmée d’une « catastrophe humanitaire mondiale » : le nombre de personnes souffrant de famine risque de doubler pour atteindre « plus de 250 millions d’ici la fin de 2020 », selon elle.

La crainte d’une deuxième vague reste également très forte

Aux Etats-Unis, un haut responsable de la santé publique, Robert Redfield, a dit redouter pour l’hiver prochain un épisode « encore plus difficile que celui que nous venons de vivre », en raison d’une possible coïncidence avec la grippe saisonnière.

Berceau du coronavirus, parti de Wuhan fin 2019, la Chine craint aussi une deuxième vague épidémique. Dans le collimateur : les personnes venant de l’étranger. Face à cette menace, la métropole de Harbin, proche de la Russie, a renforcé mercredi ses mesures de restriction.

burs/ob/roc

Nouvelle manifestation anti-confinement aux Etats-Unis, Trump limite l’immigration

Donald Trump doit signer mercredi un décret suspendant temporairement la délivrance de cartes vertes afin, dit-il, de protéger les emplois américains en pleine crise liée au coronavirus, tandis que les manifestations pour réclamer la réouverture de l’économie se poursuivent à travers les Etats-Unis.

Elu en 2016 sur la promesse de construire un mur entre son pays et le Mexique, Donald Trump a fait de l’immigration un sujet clé de sa présidence et de sa campagne de réélection avant le scrutin de novembre.

« Je signerai aujourd’hui le décret interdisant l’immigration dans notre pays », a-t-il tweeté mercredi matin.

Contrairement à ce que le locataire de la Maison Blanche avait initialement laissé entendre, la suspension –d’une durée initiale de 60 jours– ne s’appliquera pas aux visas de travail temporaires mais aux seules cartes vertes qui offrent le statut de résident permanent.

Mardi, M. Trump avait mis en avant la situation de l’emploi aux Etats-Unis pour justifier sa décision.

« Il serait injuste que les Américains soient remplacés par une main-d’oeuvre venue de l’étranger », avait déclaré l’ancien homme d’affaires de New York, en appelant à « donner la priorité au travailleur américain ».

Plus de 22 millions d’Américains ont perdu leur emploi depuis que la crise du coronavirus a soudainement paralysé l’économie.

Avec près de 46.000 décès, les Etats-Unis affichent le plus lourd bilan du monde. Ils dénombrent plus de 826.000 cas de Covid-19.

Et les hôpitaux dans certaines régions particulièrement touchées ont encore du mal à répondre à l’afflux de patients, alors que le pays a enregistré l’un de ses pires bilans journaliers mardi, avec plus de 2.700 décès.

– « Besoin d’emplois » –

Donald Trump a toutefois jugé la semaine dernière qu’il était temps de faire « redémarrer l’Amérique », en laissant chacun des gouverneurs prendre la décision selon la gravité de l’épidémie dans son Etat.

Certains ont rapidement commencé à relâcher les règles de distanciation. Des plages de Floride ont été autorisées à rouvrir dimanche dernier, les gouverneurs du Texas et du Vermont ont prudemment relancé certaines activités dès lundi tandis que la Géorgie ira plus loin dès vendredi.

Coiffeurs, salons de beauté et de tatouages, bowlings et autres petits commerces pourront ouvrir leurs portes bien que cet Etat du Sud ne réponde pas aux recommandations de la Maison Blanche, qui préconise notamment d’enregistrer 14 jours de baisse du nombre d’infections avant d’assouplir les mesures.

Son gouverneur républicain, Brian Kemp, a conseillé aux employés de respecter des distances de sécurité mais elles semblent difficiles à maintenir dans certaines de ces professions.

Dans les Etats encore sous ordre de confinement, des Américains multiplient depuis plusieurs jours les manifestations pour appeler à relancer l’économie.

« Nous avons besoin d’emplois. Les gens ne peuvent pas payer leurs loyers, ils ne peuvent pas s’acheter de nourriture », a déclaré à l’AFP Jason Roberge, venu protester mercredi à Richmond, capitale de la Virginie.

« Liberté plutôt que peur », pouvait-on lire sur la pancarte brandie par un homme tandis que des automobilistes, agitant drapeaux américains ou au nom de Donald Trump, klaxonnaient.

Pour soutenir les petites entreprises en détresse et tenter de garantir leurs emplois, le Congrès doit approuver jeudi un nouveau plan d’aide de près de 500 milliards de dollars, qui financera aussi les hôpitaux et renforcera la capacité de dépistage, un facteur jugé crucial pour pouvoir relancer l’activité économique.

Face aux Etats qui se préparent à une « réouverture », le gouverneur de New York, épicentre de la pandémie aux Etats-Unis, a lui lancé cet avertissement retentissant: « Nous ne pouvons pas être stupides ».

« Je comprends la pression » que peuvent ressentir gouverneurs pour assouplir les règles, a déclaré le démocrate Andrew Cuomo, tout en rejetant catégoriquement l’argument voulant que la paralysie de l’économie et le confinement soient pire que le risque de voir l’épidémie se propager.

« Oui, il s’agit de votre vie (…). Vous pouvez faire ce que vous voulez. Sauf que vous êtes maintenant responsable de ma vie », a-t-il expliqué. « Il ne s’agit pas que de vous ».

Andrew Cuomo a salué le « léger recul » de l’épidémie dans son Etat mais a averti: « si nous sommes irresponsables aujourd’hui (…), nous verrons ce taux d’hospitalisations monter d’ici trois, quatre, cinq jours ».

burs-elc/iba

Yémen: 14 morts dans des inondations à Aden, craintes du coronavirus

Des inondations ont tué 14 personnes et fait des dizaines de blessés à Aden, principale ville du sud du Yémen, ont annoncé mercredi les autorités, sur fond de craintes d’une propagation du nouveau coronavirus dans le pays en guerre.

« Les inondations à Aden ont tué 14 personnes, des hommes, des femmes et des enfants », a déclaré à l’AFP le vice-Premier ministre yéménite, Salem al-Khanbashi.

« Nous avons besoin d’une aide urgente dans le secteur de la santé pour stopper la propagation des maladies, en particulier le choléra et d’autres infections virales qui peuvent tuer les gens », a alerté ce responsable qui dirige le haut comité des secours.

Mardi, au moins sept personnes ont péri et 85 blessées mardi dans plusieurs provinces du nord en proie aux intempéries, selon l’ONU.

Au total, au moins 21 Yéménites ont trouvé la mort dans des inondations ces dernières 48 heures dans ce pays le plus pauvre de la péninsule arabique.

La capitale Sanaa et d’autres régions du pays –surtout dans le nord– subissent depuis plusieurs semaines par de fortes pluies, dans un pays déjà touché par la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU, et qui a officiellement enregistré un premier cas de nouveau coronavirus début avril.

Depuis 2014, le gouvernement yéménite, soutenu à partir de 2015 par une coalition armée dominée par l’Arabie saoudite, est en guerre contre les rebelles Houthis, aidés par l’Iran, qui contrôlent Sanaa et plusieurs pans du nord du pays.

Plus de trois millions de Yéménites ont été déplacés en raison du conflit, le plus souvent dans des camps particulièrement exposés au risque de propagation de maladies, comme le choléra et le paludisme.

« Des gens sont morts, des maisons ont été endommagées, des (camps de déplacés) ont été touchés et ces inondations pourraient accélérer la propagation du choléra », a mis en garde mercredi Samah Hadid, responsable de l’ONG Oxfam.

Selon Mme Hadid, « il pourrait y avoir un million de cas de choléra cette année avec le début de la saison des pluies au Yémen », évoquant également « la menace sérieuse du coronavirus dans le pays ».

– Eau et boue –

Mercredi à Aden, capitale du sud et siège provisoire du gouvernement, déclarée « zone sinistrée » la veille par le Premier ministre yéménite Maïn Abdelmalak Saïd, des centaines de véhicules flottaient dans des rues inondées.

Au moins dix maisons ont été détruites et 90 autres endommagées, selon un responsable du gouvernement. Pas moins de 35 familles étaient bloquées dans leurs foyers inondés, ont indiqué des résidents d’Aden.

« Il y a de l’eau et de la boue chez moi, les voitures ont été balayées le long des rues, qui sont à présent complètement détruites », a dit l’un d’eux, Mohammed Abdel Hakim.

Ces intempéries ont touché les déplacés dans l’ensemble du pays, a indiqué mercredi le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), notamment à Marib, l’un des derniers bastions du gouvernement dans le nord où de violents affrontements ont éclaté ces dernières semaines entre loyalistes et rebelles.

« Beaucoup de familles ont perdu leur abri, et tout ce qu’elles détenaient », a écrit le HCR sur Twitter.

Environ 24 millions de Yéménites –plus de 80% de la population– dépendent d’une forme d’aide ou de protection, selon l’ONU.

ONU: un projet de résolution sur le Covid-19 enfin sur la table du Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l’ONU a commencé mercredi à travailler sur un projet de résolution co-rédigé par la Tunisie et la France, qui réclame « une coordination renforcée » face au Covid-19 et une « cessation des hostilités » dans les pays à son agenda, selon le texte obtenu par l’AFP.

Depuis le début de la pandémie, le Conseil de sécurité est resté largement silencieux pour cause de fortes divisions entre ses membres permanents, notamment les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Il s’est borné, à l’initiative de Berlin, à tenir le 9 avril sa première réunion exclusivement consacrée au Covid-19, sans toutefois d’adoption d’un texte fort à la clé.

Le projet de la Tunisie et de la France, de trois pages, a été remis mercredi matin aux 15 membres du Conseil de sécurité. Des discussions vont débuter « bientôt » après la remise par les membres de leurs « commentaires », ont indiqué des diplomates sous couvert d’anonymat.

« Il n’y aura pas de négociations en tant que telles », prédit un troisième diplomate, également sous couvert d’anonymat, en évoquant un vote qui pourrait intervenir en début de semaine prochaine.

Une impulsion décisive pour une adoption pourrait être donnée par une visioconférence des dirigeants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité qui est envisagée ce vendredi, selon des médias russes.

Le texte de la Tunisie et de la France est le fruit de deux négociations et de deux projets concurrents, menés depuis un mois, d’un côté sous la houlette de Tunis par les dix pays non membres permanents du Conseil, et de l’autre sous la direction de Paris avec uniquement ses cinq membres permanents.

Le projet souligne « le besoin urgent d’une coordination renforcée parmi tous les pays » pour combattre la pandémie. Il « demande une cessation générale et immédiate des hostilités dans tous les pays à (l’)agenda » du Conseil de sécurité, en soutien des efforts en ce sens du secrétaire général de l’ONU.

Antonio Guterres avait lancé le 23 mars un appel à un cessez-le-feu général dans le monde pour mieux lutter contre le Covid-19 et demandé depuis au Conseil de sécurité de soutenir cette démarche.

– « Pause humanitaire » –

« Il est très important que le Conseil de sécurité parle d’une seule voix sur la crise actuelle qui affecte le monde entier », a répété mercredi le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors de sa conférence de presse quotidienne. « Nous aimerions beaucoup une voix forte du Conseil de sécurité », a-t-il insisté.

Le projet de résolution demande aussi « à toutes les parties dans des conflits armés d’observer une pause humanitaire d’au moins 30 jours consécutifs » pour permettre la délivrance d’une assistance humanitaire aux populations les plus éprouvées.

Le texte prévoit des exceptions pour les opérations militaires contre l’Etat islamique en Irak et au Levant, les groupes Al-Qaïda et Al-Nosra ainsi que toutes les autres entités « terroristes » listées par le Conseil de sécurité.

Via ce projet, le Conseil demanderait aussi au secrétaire général de le tenir régulièrement informé de la lutte de l’ONU contre le Covid-19 dans « les pays en conflit armés ou affectés par des crises humanitaires » et des implications pour les missions de paix.

Un paragraphe dans le projet relatif à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), décriée depuis une quinzaine de jours par les Etats-Unis qui ont suspendu leur participation financière à cette agence de l’ONU pour protester contre son manque supposé de réactivité, est laissé en blanc, devant « être décidé à la fin de la négociation ».

Le sujet pourrait être abordé lors de la vidéoconférence planifiée prochainement par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume Uni).

Les dix membres non permanents du Conseil de sécurité sont outre la Tunisie, l’Allemagne, l’Indonésie, la Belgique, la République dominicaine, l’Afrique du Sud, l’Estonie, le Niger, Saint-Vincent et les Grenadines, et le Vietnam.

Au terme d’un mois de négociations, ces pays, excédés par les atermoiements des membres permanents, étaient la semaine dernière parvenus à un projet de résolution définitif, ne comportant plus que deux paragraphes entre crochets liés à une demande de levée de sanctions internationales poussée par l’Afrique du Sud. Aucune demande de vote n’avait cependant suivi.

Le Pentagone considère Kim Jong Un en « plein contrôle » du programme nucléaire nord-coréen

Le Pentagone n’a aucune information permettant de dire que Kim Jong Un a perdu le contrôle du programme nucléaire nord-coréen, a indiqué mercredi un haut responsable de l’état-major américain questionné sur les rumeurs sur les problèmes de santé du dirigeant nord-coréen.

En dehors des informations de presse, « je peux vous dire que selon nos renseignements, je n’ai rien pour confirmer ou démentir quoi que ce soit », a déclaré le chef d’état-major adjoint des Etats Unis, le général John Hyten, au cours d’une conférence de presse.

« Je pars du principe que Kim Jong Un a encore le plein contrôle de la force nucléaire nord-coréenne et des forces armées nord-coréennes », a-t-il ajouté.

La Corée du Nord a marqué le 15 avril le 108e anniversaire de la naissance du fondateur du régime, Kim Il Sung, grand-père du dirigeant actuel. Cette date est de loin la plus importante du calendrier politique au Nord. Mais Kim Jong Un n’a été vu sur aucune des photographies officielles.

Daily NK, un média en ligne géré essentiellement par des Nord-Coréens ayant fait défection, a affirmé que le dirigeant nord-coréen avait été opéré en avril pour des problèmes cardio-vasculaires et qu’il était en convalescence dans une villa dans la province de Phyongan du Nord.

La Maison Blanche est elle aussi restée prudente sur ces informations.

Le président américain Donald Trump a souhaité mardi « bonne chance » à Kim Jong Un, tout en soulignant que les rumeurs sur ses éventuels problèmes de santé n’avaient pas été confirmées.

« Je veux juste dire à Kim Jong Un que je lui souhaite bonne chance », a déclaré M. Trump.

« Si son état de santé est celui mentionné dans les médias, c’est un état très préoccupant », a-t-il ajouté. « Personne n’a confirmé cela », a-t-il précisé. « Nous ne savons pas », a-t-il insisté, avant de conclure: « J’espère le voir en bonne santé ».

Les autorités sud-coréennes ont toutefois minimisé ces informations. Un haut responsable sud-coréen cité par l’agence de presse Yonhap a notamment affirmé, sous couvert de l’anonymat, qu’il n’était « pas vrai » que Kim Jong Un était gravement malade.

Présidentielle 2020: Une opération de levée de fonds pour la candidature de Simone Gbagbo

L’ex-Première dame, Simone Gbagbo est susceptible d’être candidate à l’élection présidentielle d’octobre 2020. Dans un communiqué, son chef de cabinet Akpa Corentin donne des précisions sur la levée de fonds qui sera bientôt lancée, pour la caution présidentielle de Simone Gbagbo.

Potentielle candidate du Front populaire ivoirien (FPI) à l’élection présidentielle d’octobre 2020, Simone Gbagbo désavoue ses partisans, qui oeuvre à la mobilisation de fonds pour sa candidature. «Il nous revient qu’une opération de la levée de fonds, en vue de la mobilisation de la somme de 50 000 000 FCFA destinés au paiement de la caution de Mme Simone Gbagbo, sera bientôt lancée par des personnes résidantes en Europe », a révélé le chef de cabinet de l’ex-Première dame.

En dépit des remerciements porter à l’endroit des partisans initiateurs de ce projet, Akpa Corentin rappelle qu’aucune instance du parti auquel elle appartient, n’a pour l’heure désigné ses candidats aux différentes élections en Côte d’Ivoire.

« Personne n’a donc été mandaté pour collecter de l’argent à son profit», a clarifié Akpa Corentin. Après plusieurs boycotts, le FPI compte participer à la prochaine élection présidentielle.

Simone Ehivet Gbagbo sera-t-elle candidate du FPI pour la présidentielle d’octobre 2020 ? Pour l’instant, le FPI laisse peser le flou sur le choix de son candidat à cette élection.

Covid-19 : L’Etat ivoirien prévoit 45 centres de dépistage pour renforcer la riposte sanitaire

Dans le cadre du plan de riposte sanitaire du gouvernement contre la pandémie du Covid-19, 45 centres de prélèvement et de dépistage sont prévus sur l’ensemble du territoire national. C’est ce qu’à annoncé le Premier Ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly.

En effet, c’était lors d’un point de presse, le 21 avril 2020 à Abidjan, qu’il a donné cette information. «Ces centres vont contribuer à accroître notre capacité de dépistage et à assurer une prise en charge rapide et efficace des cas dépistés positifs et leurs contacts », a-t-il dit.

Selon lui, la construction de ces centres constitue l’un des axes de la stratégie de riposte sanitaire, qui est le dépistage des cas suspects du Covid-19.

Pour ce fait, Abidjan étant l’épicentre de la pandémie, abritera neuf (9) centres. Ceux-ci, seront disponibles et équipés en matériels et personnels de santé avant fin avril 2020.

Par ailleurs, au vue du calendrier annoncé par Gon Coulibaly, certains centres seront fonctionnels à partir du 27 avril. Notamment,  les centres de Yopougon, Koumassi, Treichville et Marcory.  Aussi, d’ici à fin avril 2020, chaque commune du District d’Abidjan disposera d’un centre.

Cependant, il a indiqué que le laboratoire à mesure de faire ce type de tests sera mis à contribution. Toutefois, sous la coordination de l’Institut Pasteur, et conformément à la stratégie de dépistage. Ces dispositifs permettront de faire passer progressivement les tests journaliers de 300 actuellement à 1000.

Notons également que 200 000 kits de prélèvement, de réactifs et d’intrants de laboratoires ont été commandés.

Yémen: huit morts dans des inondations à Aden, craintes du coronavirus

Des inondations ont tué huit personnes, dont cinq enfants, et fait des dizaines de blessés à Aden, la principale ville du sud du Yémen, ont indiqué des responsables mercredi, sur fond de craintes d’une propagation du nouveau coronavirus dans le pays en guerre.

Au total, au moins 15 Yéménites ont trouvé la mort dans des inondations en 48 heures dans le pays le plus pauvre de la péninsule arabique. Au moins sept personnes ont péri et 85 blessées mardi dans plusieurs provinces du nord en proie aux intempéries, selon l’ONU.

La capitale Sanaa et d’autres régions du pays surtout du nord sont touchées depuis plusieurs semaines par de fortes pluies, dans un pays déjà touché par la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU, et qui a officiellement enregistré un premier cas de nouveau coronavirus début avril.

Depuis 2014, le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition armée dominée par l’Arabie saoudite, est en guerre contre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, qui contrôlent Sanaa et plusieurs pans du nord du pays.

Plus de trois millions de Yéménites sont déplacés en raison du conflit, le plus souvent dans des camps particulièrement exposés au risque de propagation de maladies, notamment hydriques comme le choléra et le paludisme.

« Des gens sont morts, des maisons ont été endommagées, des (camps de déplacés) ont été touchés et ces inondations pourraient accélérer la propagation du choléra », a mis en garde mercredi Samah Hadid, responsable du plaidoyer à l’ONG Oxfam.

Selon Mme Hadid, « il pourrait y avoir un million de cas de choléra cette année avec le début de la saison des pluies au Yémen », évoquant également « la menace sérieuse du coronavirus dans le pays ».

Mercredi à Aden, capitale du sud et siège provisoire du gouvernement, déclarée « zone sinistrée » la veille par le Premier ministre yéménite Maïn Abdelmalak Saïd, des centaines de véhicules flottaient dans des rues inondées.

Au moins dix maisons ont été détruites et 90 autres endommagées, selon un responsable du gouvernement. Pas moins de 35 familles étaient bloquées dans leurs foyers inondés, ont indiqué des résidents d’Aden.

« Il y a de l’eau et de la boue chez moi, les voitures ont été balayées le long des rues, qui sont à présent complètement détruites », a dit l’un d’eux, Mohammed Abdel Hakim.

Ces intempéries ont touché les déplacés dans l’ensemble du pays, a indiqué mercredi le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), notamment à Marib, l’un des derniers bastions du gouvernement dans le nord où de violents affrontements ont éclaté ces dernières semaines entre loyalistes et rebelles.

« Beaucoup de familles ont perdu leur refuge, et tout ce qu’elles détenaient », a écrit le HCR sur Twitter.

Environ 24 millions de Yéménites –plus de 80% de la population– dépendant d’une forme d’aide ou de protection, selon l’ONU.

Exploitation des enfants en Côte d’Ivoire : La mise en garde de la première dame

A l’instar de nombreux pays dans le monde, la Côte d’Ivoire est confrontée à la pandémie du coronavirus. Face à cette crise sanitaire sans précédent, le Président de la République et le Gouvernement ont pris des mesures exceptionnelles, dont la fermeture temporaire des écoles primaires, secondaires et universitaires, pour endiguer la propagation du virus et protéger nos enfants contre les risques de contamination et préserver leur santé.

Cette situation ne doit pas être une occasion pour soumettre nos enfants à des travaux dangereux et à toutes autres formes de travail et d’exploitation.

Aussi, je voudrais lancer un appel solennel aux parents : le travail des enfants est interdit et puni par la loi. Nul n’a le droit de faire exécuter à un enfant une activité qui le met en danger ou qui affecte sa santé, sa croissance ainsi que son équilibre physique et mental.

La campagne intermédiaire du cacao actuellement en cours et la fermeture provisoire des établissements scolaires, ne doivent pas être un prétexte pour violer les droits des enfants.

Le Comité National de Surveillance des Actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants réaffirme sa ferme volonté de poursuivre ses efforts en vue d’éliminer le travail des enfants dans notre pays.

Ensemble, protégeons nos enfants car ils sont notre avenir.

Madame Dominique OUATTARA, Première Dame, Présidente du Comité National de Surveillance des Actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CNS)