Côte d’Ivoire: Des armes découvertes sur des sites d’orpaillage clandestin

Dans le cadre d’une opération de déguerpissement des sites d’orpaillage clandestin, la gendarmerie nationale a découvert sur l’un des sites, un fusil de type calibre 12 et une kalachnikov.

Des sites d’orpaillage clandestin ont été démantelés dans les villes de Bouna,  Bouaflé, Dimbokro et Sakassou. Au cours de cette opération de déguerpissement, des individus ont été interpellés par la gendarmerie nationale.

Ces individus détenaient  un fusil de type calibre 12, une kalachnikov, 13 motos, 30 téléphones portables et une barrique de cyanure.

Après la saisie des armes et du matériel d’orpaillage clandestin, la gendarmerie nationale a procédé à la destruction de plusieurs abris de fortune, 40 motopompes, 21 concasseuses et 4 broyeuses.

En dépit des missions de lutte contre le coronavirus, les hommes du Général Alexandre Apalo Touré ont trouvé les ressources nécessaires pour lutter contre ce fléau qui détruit l’environnement.

 

Côte d’Ivoire : Décès à Paris du journaliste Guédé Léonard

Le journaliste Guédé Léonard alias James Cenach, un ancien du défunt journal ‘’Le Nouvel Horizon’’ proche du Fpi est décédé ce jeudi 23 avril 2020, à Paris.

Il a tiré sa révérence dans un hôpital parisien, précisément à porte de Pantin dans le 19e arrondissement de Paris. Selon nos sources, James Cenach a succombé à un cancer qui le rongeait depuis 4 ans.

« Ce cancer s’est dégénéré et il a rendu l’âme ce matin à l’hôpital », a précisé sa fille Nadège Guédé, depuis la capitale française.

Dans les années 2000, après l’accession de Laurent Gbagbo au pouvoir, Guédé Pépé s’est rapproché de Bohoun Bouabré. Le membre du Front Populaire Ivoirien  (FPI) vivait à Paris où il contracte un cancer ces dernières années, qui finit par l’emporter ce jour.

L’aveu du Cameroun du meurtre de civils par des soldats, un signal positif jugent ONU et ONG

Yaoundé a envoyé un signal positif en admettant — laborieusement et sous pression internationale — que des militaires ont tué des civils dont 10 enfants, en février dans un village du Cameroun anglophone séparatiste, estiment l’ONU et des ONG, même si des zones d’ombre demeurent.

Le 14 février, au moins 23 civils, dont 15 enfants, avaient été tués à Nargbuh, un village de la région du Nord-Ouest, selon l’ONU. Un massacre qui avait déclenché un tollé au Cameroun et dans nombre de capitales occidentales.

Depuis trois ans, l’armée et des rebelles séparatistes anglophones s’affrontent quasi-quotidiennement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où vit l’immense majorité de la minorité anglophone du pays. Les deux camps sont régulièrement accusés de perpétrer des crimes et des exactions contre des civils.

Mais pour le massacre de Ngarbuh, Yaoundé niait jusqu’alors farouchement l’implication de son armée, invoquant un « malheureux accident »: pris sous le feu de « terroristes », ses soldats auraient répliqué, un conteneur de carburant explosant dans les échanges de tirs et l’incendie tuant cinq civils.

Un scénario vivement contesté par l’ONU et les ONG, et mis en doute par certains partenaires occidentaux du Cameroun, France et Etats-Unis en tête.

Lundi, plus de deux mois après, les services de l’inamovible président Paul Biya ont finalement admis, au terme d’une enquête selon eux, que deux militaires et un gendarme –en détention aujourd’hui–, épaulés par une milice locale, avaient tué 10 enfants et trois femmes en donnant l’assaut à ce qu’ils assuraient être un repaire de « terroristes », et maquillé leur crime en incendiant les maisons et falsifiant leurs rapports.

– « Une enquête sans précédent » –

Mardi, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme saluait une « étape positive » dans la lutte contre l’impunité, exigeant que « tous les responsables » de cette tuerie soit jugés dans un procès « équitable et transparent ». L’enquête de Yaoundé semble épargner l’institution militaire en attribuant ces « événements tragiques » à trois militaires incontrôlés qui n’en n’avaient pas reçu l’ordre.

« C’est un premier pas qu’il faut souligner », estime l’ONG Human Rights Watch (HRW) qui avait publié, le 28 février, un rapport accablant l’armée et une milice alliée. « Qu’une enquête ait été lancée, et plus encore que les résultats de cette enquête, qui reconnaissent l’implication de certains militaires, aient ensuite été publiés nous semble être un vrai effort du gouvernement », déclare à l’AFP Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale de HRW, joint au téléphone depuis Libreville.

Enquête et conclusions « sans précédent dans cette crise », abonde l’ONG camerounaise Centre for Human Rights and Democracy in Africa sur Facebook, en espérant qu’il y en aura d’autres. « Une multitude de massacres auraient été commis par des troupes gouvernementales » en toute impunité depuis 2016, selon elle.

– Bilans différents –

C’est cependant une victoire en demi-teinte pour des acteurs de la société civile.

L’enquête ne reconnaît le meurtre que de 13 civils, assurant que l’assaut a aussi tué « cinq terroristes ». Outre le bilan de 23 civils de l’ONU, une coalition de 26 ONG locales assure que « 31 corps » avaient été découverts, dont ceux de 14 enfants et sept femmes.

« Toute la vérité n’a pas été dite car nos chiffres sont différents », plaide Blaise Chamango, un responsable de cette coalition.

Même constat pour HRW qui avait dénombré au moins 21 civils tués, dont 13 enfants.

Le nombre d’assaillants est aussi sujet à caution. Selon les témoins interrogés par HRW, 10 à 15 « militaires » et au moins 30 supplétifs ont attaqué le village. Le communiqué de la présidence parle de trois militaires, deux gendarmes et 17 civils membres d’un comité de vigilance local.

– Excuses publiques –

M. Chamango et d’autres membres de la société civile camerounaise ont demandé aux autorités des « excuses publiques » aux ONG locales et internationales qui avaient été menacées après la publication de leurs propres conclusions.

« Jusqu’ici, le gouvernement niait les conclusions de nos rapports, parlant de mensonges visant à déstabiliser le pays et ses institutions », explique M. Mudge, de HRW. « Nous espérons que ce rapport d’enquête marquera un tournant, un changement dans nos relations ».

Depuis plus de trois ans, les combats, mais aussi les exactions et crimes commis par les deux camps, ont fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés dans les deux régions anglophones.

FIF : Tout sur le déroulement des élections prochaines

Pour les prochaines élections à la présidence de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), on dénombre 76 clubs et cinq groupements d’intérêts pour un total de 133 voix.

Répartit comme suit, les clubs de Ligue 1 au nombre de 14 auront trois (03) voix chacun ce qui concédera un total de 42 voix.

Quant aux 24 clubs de la ligue 2, ils disposeront chacun de deux voix donc la somme de 48 voix. Ceux de la D3 au nombre de 38 auront une voix par club.

Et enfin les groupements d’intérêts au nombre de cinq et comprenant les différentes associations, des anciens joueurs, des footballeurs ivoiriens et autres auront disposeront de une voix chacune.

A l’issue du vote seul le candidat qui aura réuni le plus grand nombre de voix succédera à Augustin Sidy Diallo, président actuel de cette instance.

Notons que la date des élections à la présidence de la Fédération Ivoirienne de Football sera déterminée le samedi 16 mai 2020, suite à l’Assemblée Générale Ordinaire de l’instance.

Ahmed Ouattara à propos de Didier Drogba « C’est trop tôt pour qu’il devienne président de la FIF »

Invité sur le plateau de l’émission la Grande Team diffusée sur la RTI3 dans la soirée du 21 avril 2020, Ahmed Ouattara, ex attaquant international ivoirien, s’est exprimé sur la candidature de Didier Drogba. 

Après avoir évoqué ses beaux souvenirs lors de la CAN 1994 où il a ébloui le roi Pélé avec son but marqué face au Mali, l’ex attaquant a donné sa position sur les élections à la Fédération ivoirienne de football (FIF).  « J’ai écouté tout le monde et je suis avec Idriss Diallo. Je pense qu’il a l’étoffe nécessaire pour diriger la Fédération » a déclaré l’ex attaquant de l’Africa Sport d’Abidjan.

Cependant, l’invité du plateau de l’émission la Grande Team a expliqué la situation au sein de l’association des anciens footballeurs ivoiriens, dont la plupart soutiennent un autre candidat. « Koné Ibrahim et certains amis nommés à la DTN ont décidé de soutenir Sory Diabaté. Mais ça n’engage qu’eux. L’association des anciens footballeurs a un président, il est en confinement en France, et il s’appelle Alain Gouaméné. Il faut attendre son arrivée avant de faire un choix », a-t-il expliqué.

Ainsi, une réunion des anciens footballeurs ivoiriens est prévue pour ce jeudi 23 avril 2020. Très proche de l’ex-capitaine des éléphants, Ahmed Ouattara s’est justifié à propos de son choix de ne pas soutenir Didier Drogba. « Didier Drogba a été un footballeur extraordinaire » a-t-il reconnu. Selon Ahmed Ouattara, l’ex-buteur de Chelsea n’a pas assez d’expérience pour diriger la FIF. «Il est trop tôt pour qu’il devienne président de la FIF, parce qu’il ne maitrise pas les rouages » a-t-il précisé.

Toutefois, l’ex attaquant de l’Africa Sport d’Abidjan fait savoir qu’il continue d’échanger avec Didier Drogba en vue qu’il intègre l’équipe de son candidat Idriss Diallo.

Total se renforce dans un projet controversé en Ouganda

Total a annoncé jeudi qu’il allait renforcer sa participation dans un grand projet pétrolier en Ouganda, dénoncé par des ONG de défense de l’environnement et des droits humains.

Le groupe français va acquérir l’ensemble des intérêts de la société pétrolière britannique Tullow dans le projet de développement du Lac Albert en Ouganda et dans le projet d’oléoduc East African Crude Oil Pipe Line (EACOP), qui doit traverser la Tanzanie.

Total doit verser à Tullow 575 millions de dollars ainsi que des paiements conditionnels, indexés sur la production et les cours du pétrole.

« Cela s’inscrit pleinement dans notre stratégie d’acquisition de ressources long-terme à bas coût », a salué le PDG de Total, Patrick Pouyanné, cité dans le communiqué.

Ces deux projets géants, menés avec la compagnie chinoise CNOOC, sont critiqués par des ONG qui les accusent de ne pas prendre en compte les impacts sur les populations et l’environnement.

Six ONG françaises et ougandaises ont ainsi assigné Total pour l’obliger à revoir son « plan de vigilance », une disposition imposée à toutes les multinationales par une loi française de 2017. « Il est question de graves atteintes aux droits humains et à l’environnement », avaient estimé Les Amis de la Terre et Survie.

Fin janvier, le tribunal judiciaire de Nanterre (proche de Paris) s’était déclaré incompétent et avait renvoyé l’affaire devant le tribunal de commerce.

Total estimait alors que « son plan de vigilance est conforme aux dispositions de la loi sur le devoir de vigilance et s’attache à identifier les risques répondant aux préoccupations des associations ».

Le groupe considère en outre s’être « assuré que sa filiale en Ouganda avait bien appliqué les plans d’actions adaptés afin de respecter les droits des communautés locales ».

L’opération annoncée jeudi avait jusqu’à présent coincé sur des questions fiscales et la taxation du produit de la vente.

« Les conditions de la transaction ont été discutées avec le gouvernement ougandais et les autorités fiscales compétentes, et un accord de principe a été conclu sur le traitement fiscal de la transaction », a précisé Total.

« Cet accord avec Tullow et le gouvernement ougandais, fruit d’un bras de fer fiscal, va permettre à Total de relancer de plus belle son méga-projet pétrolier », a regretté jeudi Juliette Renaud, des Amis de la Terre France. « Comme toujours, Total est guidé par un objectif de maximisation des profits sans souci pour les conséquences dramatiques pour les populations, l’environnement et le climat », a-t-elle réagi.

Fonds national de soutien et de solidarité Covid 19: Voici les ayants droits

À compter du jeudi 23 avril 2020, l’État de Côte d’Ivoire mettra à disposition, un fonds national de solidarité et de soutien humanitaire COVID-19.

Fixé à un montant de 13,3 milliards de FCFA, ce fonds est mis en place pour une certaine catégorie de personnes. Il est destiné aux personnes vulnérables, dans le Grand Abidjan et à l’intérieur du pays.

En tête de liste, se trouve les personnes vulnérables confinées et leurs familles, les personnes âgées, les familles des personnes décédées du fait du COVID-19, les malades indigents, les enfants et adolescents des orphelinats et pouponnières, des enfants en « situation de rue » confinés du fait du COVID-19, les personnes souffrant de maladies chroniques, les artisans, les petits commerçants et enfin toutes les personnes en détresse du fait du COVID-19.

Pour ce faire, l’Etat ivoirien mettra à la disposition de chaque ménage la somme de 75 000 FCFA par trimestre soit 25 000 FCFA par Mois. Une distribution qui se fera par transfert monétaire avec les opérateurs de téléphonie mobile (Orange Money, Mobile Money et Moov Money).

Cette opération s’étendra sur l’ensemble du territoire national à compter du mois de Mai 2020.

 

Le tube planétaire sud-africain « Pata Pata » adapté pour lutter contre le coronavirus

Le tube planétaire de la chanteuse anti-apartheid sud-africaine Miriam Makeba, « Pata Pata » a été adapté avec de nouvelles paroles pour aider à combattre la propagation du coronavirus, a annoncé jeudi l’UNICEF.

Les paroles de cette chanson au refrain lancinant, sortie en 1967 et devenue un des symboles de la lutte de libération sud-africaine, ont été revisitées pour encourager la distance sociale et les règles d’hygiène, comme se laver régulièrement les mains.

« Autrefois surnommée +la chanson la plus joyeusement provocante au monde+, elle a été réenregistrée, a indiqué l’UNICEF, « pour diffuser des informations et de l’espoir au temps du coronovirus ».

Née au Bénin, Angelique Kidjo, qui a eu pour mentor Miriam Makeba, chante cette nouvelle version, a précisé l’UNICEF dans un communiqué.

« Pata Pata » signifie « touche touche » dans plusieurs langues sud-africaines.

Des couplets de la version modifiée de la chanson s’élèvent en musique pour dire désormais: « En cette époque de coronavirus, ce n’est pas le temps du toucher… Tout le monde peut aider à combattre Covid-19. Restez à la maison et attendez… Ce n’est pas du pata-pata … Nous devons garder nos mains propres ».

L’original de la chanson a été l’un des plus grands succès de Miriam Makeba.

Connue affectueusement sous le nom de « Mama Africa », elle est décédée à l’âge de 76 ans en novembre 2008, après un concert en Italie.

Elle avait remporté un Grammy Award du meilleur enregistrement folklorique avec le chanteur américain Harry Belafonte en 1965. Mais sa musique avait été interdite dans son pays natal après une apparition dans un film anti-apartheid.

Angélique Kidjo a déclaré que la chanson lui rappelait un ami, le vétéran de l’Afro-Jazz Manu Dibango, décédé au début du mois après avoir contracté le coronavirus.

« Manu m’a inspirée. Miriam m’a inspirée. Et Pata Pata m’a donné de l’espoir », a déclaré Angélique Kidjo dans un communiqué. « Pata Pata a toujours été là pour le peuple dans une période de lutte. J’espère que (cette chanson) va aider de nouveau », a-t-elle ajouté.

A Moscou, un hôpital public « modèle » en première ligne contre le virus

Une aile entière de l’hôpital public moscovite de Spassokoukotski a été reconvertie en service de maladies infectieuses. Moins d’une semaine après son ouverture, la quasi-totalité des lits y sont occupées par des malades du Covid-19.

« Ioura », « Masha »… Seuls les diminutifs griffonnés dans le dos permettent de distinguer les soignants emmitouflés dans leurs combinaisons de protection complètes, alors qu’ils s’apprêtent à passer le sas conduisant à la « zone rouge », où se trouvent les patients infectés par le nouveau coronavirus.

Moscou est le principal foyer épidémique du pays, avec 33.940 des 62.773 cas enregistrés et 288 des 555 morts, selon le bilan publié jeudi.

Dans l’établissement défraîchi de Spassokoukotski, les patients occupent déjà 406 des 434 lits mis à disposition il y a une semaine. Et déjà les cernes des soignants sont profondes.

Habituellement chirurgien gastrique, Dmitri Alaïev, 35 ans, est désormais responsable d’une section accueillant une quarantaine de malades. Après sept heures de service, il s’accorde une pause d’une demi-heure, avant d’y retourner.

« Le travail n’est pas facile, avec les combinaisons, les masques etc. Mais les chirurgiens ont l’habitude de travailler dans ces conditions », dit-il.

« Ce qui est difficile, c’est d’être loin de sa famille, en isolement », raconte le jeune médecin, buvant de grandes gorgées d’une bouteille d’eau.

Le personnel traitant le Covid-19 a en effet été relogé dans des hôtels, afin d’éviter la contamination des proches.

– Peur de la contamination –

Moscou, avec ses moyens financiers inégalés en Russie, est présenté par les autorités comme le modèle de la lutte contre l’épidémie.

A Spassokoukotski, les équipements de protection ne manquent pas, assurent les médecins lors d’une visite supervisée organisée pour l’AFP par le département de la Santé de la capitale russe.

Ici, des palettes entières chargées de masques, lunettes, combinaisons, couvre-chaussures sont stockées.

Mais ce n’est pas le cas partout en Russie. Selon des témoignages recueillis par l’AFP et des syndicats, de nombreux médecins font état de pénuries graves, qui risquent de faire d’eux des victimes et des vecteurs de contagion.

Le docteur Alaïev assure que lui et ses camarades restent « très optimistes malgré les circonstances », mais admet néanmoins avoir peur: « quand on voit le taux d’infection des médecins (…), je pense que la situation sera assez grave ».

Le ministère de la Santé n’a publié aucune statistique à ce sujet. Mais des dizaines de cas ont été rapportés par des soignants et des médias.

Ne souhaitant pas s’exprimer sur les conditions de ses collègues ailleurs en Russie, le médecin en chef de l’hôpital, Alexeï Pogonine se veut rassurant.

« Ici, des conditions uniques ont été créées pour accueillir les patients », déclare le responsable de 45 ans, également chef-adjoint des services de santé de Moscou. « Le personnel est à la fois psychologiquement et physiquement bien protégé ».

– Questions sur la capacité en lits –

Un protocole strict est en place. Une fois équipés, les soignants attendent devant le sas de sécurité l’heure exacte de leur prise de service, inscrite sur leur poitrine au feutre rouge. Liberté personnelle: certains agrémentent leurs combinaisons blanches de dessins de fleurs.

Les patients aussi sont, dit le Dr. Pogonine, dans des conditions de confort rares pour les hôpitaux publics russes, réputés décrépis après des années de coupes budgétaires: deux malades par chambre, des toilettes attitrées.

Les soignants disposent d’aires de repos où, vêtus de leurs pyjamas à carreaux de service, il prennent leurs repas ou piochent dans les livres disponibles, de Dostoïevski aux romans de gare.

Mais l’on ne s’y prononce pas sur l’avenir: que va-t-il se passer si l’hôpital et Moscou venaient à manquer de lits ?

Au rythme actuel, les 80.000 places disponibles en Russie seront occupées dans trois à quatre semaines, selon les autorités.

A Spassokoukotski, sur un canapé, deux infirmières se reposent adossées l’une à l’autre, comparent leurs manucures défraîchies, les traits tirés, la peau marquée par les masques et les cheveux en bataille.

Face à l’avenir incertain et loin de leurs proches, les soignants doivent se « soutenir émotionnellement », remarque l’infirmière en chef Oksana Barichnikova, 43 ans.

« Nous avons vraiment compris que nous sommes une grande équipe, une famille ».

Le Vietnam commence à sortir du confinement, fort de son succès apparent face au coronavirus

Moins de 300 cas et zéro décès recensés: le Vietnam semble réussir à juguler la pandémie de coronavirus grâce à une politique stricte de quarantaine et de suivi des personnes infectées. Fort de ce succès apparent, le pays commence à sortir du confinement.

Si les rassemblements restent interdits, le port du masque et la distanciation sociale encouragés, le régime communiste autorise certains commerces à rouvrir à partir de jeudi notamment à Hanoï et Ho Chi Minh-Ville.

Dès les premières heures de la matinée, quelques cafés de la capitale ont redémarré timidement leur activité, stoppée nette depuis plusieurs semaines, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Cet assouplissement intervient alors que le pays semble contrôler à ce jour la situation.

Depuis la détection des premiers cas en janvier, seules 268 contaminations au covid-2019 ont été signalées, sans entraîner de décès. Aucune nouvelle infection n’a été recensée depuis une semaine.

Le nombre de personnes testées reste certes faible (un peu plus de 180.000 sur une population de 96 millions d’habitants).

Et quiconque oserait remettre en cause les chiffres officiels s’exposerait à des sanctions du gouvernement, très attentif à ce que sa gestion de la crise sanitaire ne soit pas remise en cause.

– Camps de quarantaine –

Mais les experts estiment que la tendance est positive et des représentants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont à plusieurs reprises mis en avant la rapidité avec laquelle Hanoï avait réagi.

Dès les premiers jours de février, le Vietnam a suspendu tous ses vols vers la Chine et verrouillé quasi-totalement sa frontière terrestre, longue de 1.300 kilomètres, avec la République populaire.

Les écoles n’ont pas rouvert après les cérémonies du Têt, le Nouvel An vietnamien, fin janvier.

Et des villages agricoles et leurs 10.000 habitants ont été verrouillés pour trois semaines alors qu’il n’y avait qu’une douzaine de cas confirmés sur l’ensemble du territoire.

Par la suite, « plus de 80.000 personnes se sont retrouvées en quarantaine au même moment » à travers tout le pays dans des camps gardés par l’armée, a relevé Takeshi Kasai, directeur régional de l’OMS pour la région Pacifique occidental. « C’est la raison pour laquelle ils ont pu continuer à maintenir un petit nombre » d’infections.

Beaucoup de Vietnamiens, mais aussi d’étrangers, se sont ainsi retrouvés dans ces centres aux allures militaires, comme Vu Thi Nhung et son fils qui y ont passé deux semaines à leur retour d’Allemagne en mars.

Ils étaient obligés de dormir sur des lits superposés sans matelas, et trois repas quotidiens étaient déposés devant leur chambre par des soldats, racontent-ils à l’AFP.

– « Combattre l’ennemi » –

« On ne peut pas comparer cela à la maison mais vu la situation économique dans laquelle le pays se retouve à cause de cette épidémie, cela a dépassé mes attentes », relève Vu Thi Nhun.

N’ayant pas les moyens de lancer une campagne de tests à grande échelle comme la Corée du Sud, les autorités ont aussi misé sur l’isolement des personnes infectées. Une véritable traque s’est mise en place pour débusquer les personnes avec lesquelles elles avaient été en contact.

A Hanoï, Nguyen Trinh Thang, vétéran de la guerre du Vietnam, a ainsi été recruté pour cibler tout cas suspect. Il peut s’appuyer sur les réseaux d’habitants utilisés depuis des décennies par le régime communiste pour relayer l’action du parti dans les quartiers.

« Nous allons dans toutes les allées, on frappe à toutes les portes », explique-t-il à l’AFP. « Combattre l’épidémie, c’est combattre l’ennemi », ajoute-t-il en reprenant la devise du gouvernement.

Une stratégie plutôt bien accueillie par les Vietnamiens, habitués à l’omniprésence du parti, comme en attestent les messages positifs sur les réseaux sociaux.

Ultime pied de nez du Vietnam, le régime mise désormais sur la « diplomatie des masques » pour renforcer sa position à l’international. Le pays a fait don ces deux derniers mois d’au moins 1,5 million de masques à plusieurs pays d’Europe de l’Ouest et aux Etats-Unis, qui en manquent cruellement.