A Najaf, la tombe de Mouhandis, nouvelle étape des pèlerins d’Irak et du monde

Au détour d’une allée du plus grand cimetière du monde, un groupe de jeunes filles en noir mitraillent les lieux avec leurs portables. L’objet de leur attention? La tombe d’Abou Mehdi al-Mouhandis, commandant irakien tué par une frappe américaine en janvier.

Au coeur du cimetière de Wadi Salam, véritable cité dans la ville sainte chiite de Najaf, au sud de Bagdad, les jeunes visiteuses rejoignent en pleurant des hommes qui se frappent la poitrine en signe de deuil.

La sépulture érigée pour l’ex-homme de Téhéran à Bagdad, le très puissant chef des paramilitaires du Hachd al-Chaabi, désormais intégrés à l’Etat, est désormais un lieu incontournable pour les anti-Américains.

Le 3 janvier, Abou Mehdi al-Mouhandis est tombé aux côtés du puissant général iranien Qassem Soleimani, bête noire des Etats-Unis.

La tombe, dans l’allée numéro neuf, est ainsi devenue pour des milliers de chiites d’Irak et d’ailleurs une étape du pèlerinage à Najaf, qui reçoit chaque année des millions de chiites du monde entier venant se recueillir dans le mausolée de l’imam Ali, gendre du prophète Mahomet, situé non loin.

– « Remercier le héros » –

« Ce n’est pas simplement une tombe privée, c’est devenu un mausolée public », affirme à l’AFP Abbas Abdel Hussein, en charge de la sécurité du tombeau de celui qui fut durant des décennies l’ennemi numéro un en Irak pour les Etats-Unis.

En plus des Irakiens, « des Iraniens, Libanais, Bahreïnis viennent », assure l’homme, évoquant « un millier de visiteurs chaque jour ».

Un peu plus loin, au pied d’un immense portrait du commandant défunt –barbe blanche taillée courte et saharienne beige–, un jeune homme crie « Dieu nous venge de l’Amérique! » en se frappant la poitrine.

Car en pulvérisant avec un tir de drone les voitures à bord desquelles Soleimani et Mouhandis quittaient l’aéroport de Bagdad, Washington a porté un sérieux coup à la « résistance » que l’Iran et ses alliés disent incarner au Moyen-Orient, de Téhéran à Beyrouth, en passant par l’Irak ou le Yémen.

La mort de Mouhandis a provoqué l’émoi en Irak, où des milliers de personnes ont participé à son cortège funéraire.

Depuis, les factions armées d’Irak –dont les plus radicales sont entraînées et armées par l’Iran– ont multiplié les menaces, promettant « l’enfer » aux 5.200 soldats américains présents en Irak.

Près de deux mois plus tard, la riposte annoncée n’a pas eu lieu, mais la tombe de Mouhandis est devenu un passage obligé.

Oum Hussein n’a pas hésité à faire 450 km depuis Bassora, à la pointe sud de l’Irak, pour visiter Wadi Salam. « A chaque pèlerinage pour l’imam Ali, on passera par la tombe » de Mouhandis, dit-elle à l’AFP. « C’est notre devoir ».

A ses côtés, Souad, la cinquantaine, est venue « remercier » le « héros qui a dégagé le groupe Etat islamique » (EI). « Sa mort nous a porté un coup, comme au Hachd », dit-elle à l’AFP.

– « Pas oublié » –

Le cimetière Wadi Salam a reçu des milliers de corps de combattants du Hachd, tués entre 2014 et 2017 lors de combats acharnés contre les jihadistes de l’EI.

C’est sur ce front que Mouhandis –notamment accusé d’être impliqué dans des attentats meurtriers contre les ambassades de France et des Etats-Unis au Koweït en 1983– s’est mué en homme d’Etat.

Il a organisé les rangs du Hachd et travaillé à son intégration à l’Etat, transformant en troupes régulières ses paramilitaires –pour beaucoup issus des milices de l’époque des affrontements confessionnels entre 2006 et 2008.

Mais certaines factions du Hachd continuent d’agir hors du contrôle de Bagdad. Leurs hommes, accuse Washington, harcèlent à coup de roquettes les soldats et diplomates américains en Irak.

Et ces attaques, affirment les experts, pourraient se multiplier, la disparition de Mouhandis ayant porté un coup au contrôle central du Hachd sur ses troupes.

A Wadi Salam, Reza Abadi, venu de Kerman, ville natale de Soleimani, psalmodie un éloge funéraire devant la tombe de son lieutenant irakien. « C’est notre devoir de présenter nos respects à cet homme cher aux Iraniens et aux Irakiens », assure-t-il à l’AFP.

« Le souvenir des deux martyrs ne sera pas oublié », veut-il encore croire.

Non loin de lui, un mouvement fait trembler la longue enfilade de visiteurs. Une femme court derrière un enfant. Pistolet en plastique à la main, il tire tous azimuts.

A la frontière turque, des Syriens rêvent de faire « tomber le mur »

Pour échapper aux combats dans le nord-ouest de la Syrie, Abou Jaber s’est installé au pied du mur de la frontière turque. Et si les forces prorégime devaient encore progresser, il a fabriqué une échelle afin d’escalader la barrière avec ses onze enfants.

Dans le nord de la province d’Idleb, près du village de Kafr Lusin, ils sont nombreux à avoir planté leur tente le plus près possible de la frontière, fuyant l’offensive du régime et de son allié russe contre l’ultime grand bastion jihadiste et rebelle de Syrie.

« Quand j’ai vu que la situation empirait, j’ai décidé de fabriquer une échelle », raconte Abou Jaber, montrant son oeuvre réalisée à partir de tubes en fer rouillé.

Ici, au milieu des oliviers, sur le flanc d’une colline où serpente le mur en béton de la frontière, un camp de déplacés informel s’est transformé en un véritable hameau accueillant des dizaines de familles.

Des cabanes en béton, surmontées de panneaux solaires et de réservoirs d’eau, côtoient les tentes sommaires des nouveaux venus érigées avec des bâches en plastique, où des familles s’entassent à 10 personnes ou plus.

Loin des violences, les enfants jouent tous les jours au pied du mur. Parmi eux, un gamin porte une tenue militaire, frappée d’un écusson turc.

Mais les rêves des déplacés d’une vie meilleure se heurtent à cet imposant mur surmonté de barbelé et doté de miradors. La Turquie qui accueille déjà plus de 3,6 millions de réfugiés syrien et craint un nouvel afflux, garde la frontière fermée.

Si le régime syrien progresse, « on franchira le mur pour protéger la vie des enfants », s’entête Abou Jaber, quadragénaire enveloppé dans un manteau traditionnel noir, la barbe taillée en bouc.

Même si des dizaines civils ont déjà été tués ou blessés par les gardes-frontières turcs en tentant de franchir illégalement la frontière, selon une ONG syrienne.

– « Chauffage, nourriture » –

Originaire de la province de Hama, Abou Jaber a été déplacé plusieurs fois. Depuis six mois, il vit près de Kafr Lusin avec ses onze enfants et ses parents.

L’un de ses enfants, un garçon de dix ans, a dû être amputé d’une main après un bombardement qui lui a aussi coûté un oeil.

« Pour moi, aller en Turquie ce n’est pas un choix. Je veux la sécurité, je veux un abri, du chauffage, de la nourriture », martèle Abou Jaber.

Depuis la reprise en décembre de l’offensive du régime syrien dans la province d’Idleb et des secteurs attenants dans les provinces de Hama, Lattaquié et d’Alep, dominés par les jihadistes et les rebelles, environ 900.000 personnes ont été déplacées selon l’ONU.

Et celles-ci n’ont souvent d’autre choix que de se rapprocher de la frontière.

Face à l’ampleur du drame, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a appelé les pays voisins, surtout la Turquie, « à élargir les admissions afin que les personnes en grand danger puissent (y) trouver refuge ».

En 2019, les autorités turques avaient été accusées par des ONG d’avoir renvoyé de force des centaines de réfugiés vers la Syrie. Ankara avait évoqué des retours volontaires.

– « Faire tomber le mur » –

La moitié des trois millions d’habitants de la province d’Idleb, frontalière de la Turquie, sont des déplacés venus d’autres bastions rebelles reconquis ces dernières années par le régime syrien.

Abdel Razak Sallat, lui, est originaire de la petite ville de Binnich, dans la province d’Idleb. Il est arrivé à Kafr Lusin il y a deux semaines, avec ses huit enfants.

Sous la bâche en plastique bleu de sa tente exiguë, il a entassé des affaires, mais aussi des étagères, une gazinière et même un vaisselier. Il partage les lieux avec la famille de sa belle-soeur, soit 19 personnes au total.

L’abri n’est qu’à quelques pas du mur. « On s’est mis ici pour la sécurité », explique le quinquagénaire, installé autour d’un poêle.

La journée, pour avoir un peu de place, la famille empile matelas et couvertures dans un coin.

Pour M. Sallat, passer en Turquie est la promesse d’une meilleure vie.

« Regardez derrière le mur comme la vie est belle. Notre vie ici est désastreuse. Ne sommes-nous pas des humains? », lâche-t-il avec amertume.

« Si on y est contraint, on va entrer en Turquie. On va faire tomber le mur et entrer. »

En Israël, vers le troisième épisode électoral en un an

Elections israéliennes, prise 3! Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption, et son rival Benny Gantz entament la dernière semaine d’une campagne électorale aux airs de déjà-vu en tentant de mobiliser des électeurs fatigués.

Après des scrutins en avril et septembre 2019 où le Likoud de M. Netanyahu et le parti centriste « Bleu-blanc » de M. Gantz sont arrivés au coude-à-coude, les Israéliens sont appelés le 2 mars à mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire du pays.

Mais du premier scrutin à aujourd’hui, bien des choses ont changé.

N. Netanyahu est ainsi devenu le seul Premier ministre de l’histoire d’Israël inculpé alors qu’il est en fonction: son procès pour corruption s’ouvre à la mi-mars. Et fin janvier, il s’est rendu à Washington pour l’annonce d’un projet de paix pour le Proche-Orient qu’il juge « historique », puis a ramené de Moscou une Israélienne qui y était emprisonnée.

Et pourtant, rien ne bouge.

Les derniers sondages placent les listes de MM. Netanyahu et Gantz à une quasi égalité, et nul camp ne semble en mesure de rallier une majorité de sièges à la Knesset, le Parlement israélien.

M. Netanyahu « réussit toutefois, d’une certaine manière. Il n’attire pas plus d’électeurs, mais il n’en perd pas non plus », en dépit de son inculpation, souligne Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem.

Plus pérenne des chefs de gouvernement de l’histoire d’Israël, avec 14 ans au pouvoir, M. Netanyahu a été inculpé en novembre pour corruption, malversation et abus de confiance dans trois affaires par le procureur Avichaï Mandelblit.

Un dossier, baptisé affaire « 4.000 » ou encore « Bezeq », du nom d’une société israélienne de télécoms, est particulièrement sensible.

La justice soupçonne le Premier ministre d’avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de Bezeq en échange d’une couverture médiatique favorable d’un des médias de ce groupe, le site Walla.

M. Netanyahu a dénoncé un « coup d’Etat » ourdi contre lui par la justice et mobilisé ses électeurs contre cette accusation qu’il juge biaisée.

– Participation –

Ces dernières semaines, il a concentré ses attaques contre les partis arabes d’Israël, et des affiches avec le slogan « sans Ahmed Tibi », un ténor de la « Liste unie » des partis arabes, ont fait leur apparition sur les artères du pays.

Lors des dernières élections, les partis arabes avaient causé la surprise en terminant en troisième place et soutenu, sans succès, Benny Gantz, pour le poste de Premier ministre.

Pour M. Netanyahu, le message est clair: « Si le Likoud ne gagne pas, il y aura soit une 4e élection, soit un gouvernement de gauche dirigé par Gantz et dépendant d’Ahmed Tibi et de la +Liste unie+ », a-t-il déclaré dans un entretien au journal Jerusalem Post.

En raison de son inculpation, M. Netanyahu ne pourra pas être simple ministre dans une éventuelle coalition, selon les lois israéliennes. Il peut cependant rester Premier ministre.

D’où la nécessité pour lui de remporter la mise pour faire partie du prochain gouvernement. Mais comme les intentions de vote ne bougent pas, le mot d’ordre reste simple: « Allez voter! ».

« Ailleurs dans le monde, lorsque vous avez trois élections sur une courte période de temps, vous observez une diminution (de la participation). Mais en Israël on ne sait jamais. Lors de la deuxième élection, on s’attendait à un taux en baisse, mais il a été en hausse », souligne M. Rahat.

Il s’agissait d’une hausse légère, de 1,4 point pour une participation d’environ 70%, mais elle reste notable pour cette élection qui s’annonce serrée, selon les dernières projections.

Alors que la dernière ligne droite s’amorce, Benny Gantz s’est retrouvé malgré lui sous les feux de la rampe.

Un procureur a lancé cette semaine une enquête criminelle sur l’octroi de fonds publics, sans appel d’offre, d’une valeur d’environ un million d’euros à la société de cybersécurité Fifth Dimension, anciennement présidée par M. Gantz.

Le procureur général Avichaï Mandelblit a rapidement dissipé des soupçons en soutenant que M. Gantz n’était pas inquiété dans cette affaire.

Mais cela n’a pas empêché Benjamin Netanyahu de saisir la balle au bond en demandant à Benny Gantz, dans une vidéo, si « obtenir frauduleusement » un contrat n’était « pas de la corruption de premier ordre. »

Municipales à Paris: les principales propositions d’Agnès Buzyn (LREM)

Une police municipale armée, des « managers de rue » pour la propreté, un « service public du maintien à domicile », plus de végétation, la candidate LREM Agnès Buzyn a dévoilé dimanche dans le JDD ses principales propositions pour les municipales à Paris.

La candidate, qui remplace Benjamin Griveaux, contraint d’abandonner après la diffusion de vidéos intimes, a repris de nombreuses propositions de son prédécesseur, notamment en matière de propreté et de sécurité, ses « deux priorités ».

Elle a aussi apporté des mesures nouvelles, comme celle pour le maintien à domicile des personnes âgées ou sa volonté de verdir les rues, et a retoqué deux idées phare de Benjamin Griveaux: le déplacement de la gare de l’Est pour créer un Central Park parisien et la proposition d’offrir 100.000 euros aux Parisiens pour l’achat d’un appartement.

SECURITE

Agnès Buzyn confirme vouloir une police municipale équipée d’armes létales, comme « 50% des polices municipales ». Cela nécessite une formation, et que ce soit des policiers qui connaissent leur quartier », insiste-t-elle.

Au moins un agent par patrouille portera une caméra-piéton. Nous le devons aux Parisiens qui ont de plus en plus peur pour leur sécurité.

Son premier adjoint aura la charge de la sécurité et de la tranquillité.

PROPRETE

La candidate reprend les propositions de son prédécesseur: création de « managers de rue » dans chaque quartier, augmentation du nombre d’agents de la ville sur le terrain « mobilisés dans les zones les plus sales, déterminées en concertation avec les maires d’arrondissement et les citoyens », le ramassage des déchets confié entièrement au secteur privé, et « la responsabilité de la propreté » donnée aux maires d’arrondissement.

Elle veut aussi « doubler la part des déchets recyclés, qui n’est que de 20% ».

ENVIRONNEMENT

La candidate LREM veut « faire de l’adaptation de la ville au changement climatique une autres de (ses) grandes priorités », jugeant que « Paris n’est pas préparée » à la canicule.

Elle veut établir « une règle verte » qui « aura pour objectif de préserver les espaces verts, planter plus d’arbres, créer des îlots de verdure et une rue-jardin par quartier ».

Elle veut soumettre « pour avis » tous les grands projets de la ville à un conseil scientifique et citoyen, « qui jugera la qualité écologique de chacun d’eux ».

SOCIAL

Mme Buzyn veut s' »attaquer au défi du vieillissement de la population ». Face aux difficultés rencontrées par les personnes âgées qui veulent rester chez elles, l’ancienne ministre de la Santé veut créer « un service public du maintien à domicile, qui centralisera les demandes et travaillera avec toutes les associations ».

TRANSPORTS

La candidate LREM juge qu’il faut « évidemment aller vers plus de transports en commun et plus de vélo ».

Elle prévoit « un plan vélo sécurisé », « plus de véhicules électriques » et « un partenariat avec la Région pour développer les transports en commun ».

Mais elle s’oppose à la promesse d’Anne Hidalgo de supprimer 60.000 places de stationnement », car « c’est de l’écologie punitive », et refuse le « 100% vélo » qui « exclut une grande partie des Parisiens : les femmes enceintes, les personnes âgées, malades ou handicapées ».

LOGEMENT

L’ex-ministre de la Santé veut « remettre sur le marché au moins 20.000 logements vacants, sur les plus de 100.000 existants, au cours de la mandature », « en garantissant le paiement des loyers et en simplifiant les démarches pour les propriétaires ». « Des dispositifs similaires existent, mais ne sont pas suffisamment incitatifs », dit-elle.

Quant aux logements sociaux, elle souhaite « les mettre à disposition des personnes qui travaillent au service des Parisiens », dit-elle, jugeant que « c’est insuffisamment le cas » actuellement pour les infirmières ou les aides-soignantes.

Retraites: quand la bataille parlementaire est aussi un exercice de style

Entre noms d’oiseaux et « novlangue » orwellienne, la bataille autour de la réforme des retraites se joue aussi sur le terrain des mots à l’Assemblée. Petite revue de cet exercice de style, alors que les débats piétinent.

Le bestiaire

L’insoumise Clémentine Autain est partie à la chasse dès l’examen en commission, soulevant « un nouveau lièvre tous les jours » dans le texte du gouvernement, là où ses collègues insoumis et socialistes pistent des « loups ». Idem pour le LR Thibault Bazin, qui reprend la célèbre formule « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ». Toujours le canidé avec François Ruffin (LFI), quand il assimile à un « loup qui veut devenir végétarien » les mots « justice sociale » dans la bouche de la majorité.

Mais quand le ton monte, ce sont les noms d’oiseaux qui fusent: mardi, le communiste André Chassaigne compare les élus de la majorité à des « cacatoès ». Plus tard, c’est le MoDem Bruno Millienne qui convoque la basse-cour, dénonçant « un combat de coqs (…) ou de poules » qui empêche « d’en venir à l’examen de fond du projet ». Un « cirque » déploré par la « marcheuse » Valérie Gomez-Bassac.

La météo

Les socialistes font des incursions dans les nuages: Boris Vallaud reproche au gouvernement la « nébulosité » de sa pensée, son collègue apparenté Régis Juanico constate être plongé dans « un brouillard épais ». Leur consœur du Calvados Laurence Dumont regrette l’invention d’un « indice gazeux », le revenu moyen d’activité par tête. Les Républicains demandent de la « visibilité » sur le financement.

En face, la majorité plaide que le débat permette de « clarifier, éclairer ».

L’illusion

Le député LR Fabrice Brun attaque « l’entourloupe » sur la valeur du point, avant que Boris Vallaud ne fustige à plusieurs reprises « l’esbroufe » de cette réforme sous tous ses aspects, de l’étude d’impact aux cas types.

Et quand le secrétaire d’Etat chargé des Retraites Laurent Pietraszewski défend la réforme, le communiste Jean-Paul Dufrègne crie à « l’enfumage ». Pour François Ruffin, le discours gouvernemental relève même de la « novlangue » de Georges Orwell: « Tous les mots se lisent à l’envers, justice signifie bien sûr injustice. » Les oppositions épinglent encore à tout-va un « amateurisme » général.

Le bâtiment

Laurent Pietraszewski oppose à ces critiques une réforme opérant une « refondation » sociale, un « système solide ». Sur ces briques, le MoDem Brahim Hammouche veut « bâtir l’Etat-providence du XXIe siècle ». « Marcheuses » ou architectes, Cendra Motin et Carole Grandjean ont elles aussi appelé à « construire » l’avenir du système de retraites.

Pour le communiste Sébastien Jumel, ils sont plutôt des « plombiers indélicats », voire des « Briconautes » aux yeux de Régis Juanico. Pas d’édifice à bâtir selon le porte-parole des socialistes Boris Vallaud, qui ne voit en la réforme qu’un « vaste capharnaüm ». « Lorsque les fondations sont mal construites, l’édifice est bancal », juge aussi Eric Woerth (LR).

L’autorité

Devant l’obstruction de la gauche de la gauche, les MoDem Richard Ramos et Bruno Millienne préviennent à l’unisson que le « monologue, c’est l’antichambre des dictatures », rejoints par le « marcheur » Rémy Rebeyrotte qui conspue une « dictature procédurale ».

Pour communistes et insoumis, la « dictature » est plutôt au perchoir, avec la règle visant à restreindre les amendements ayant le même objet prise par le président Richard Ferrand, un « maccarthysme » dénoncé vivement par Fabien Roussel (PCF). L’élu apparenté socialiste Christian Hutin a même évoqué le « tribunal révolutionnaire », comparant le président de l’Assemblée à l’un de ses procureurs.

Coronavirus: en Corée du Sud, appel aux fidèles de la secte touchée à se faire dépister

Les fidèles d’un secte chrétienne de Daegu, la quatrième ville de Corée du Sud, ont été invités par le maire à subir un test en cas de symptômes du Covid-19 alors que les deux tiers des nouveaux cas sont liés avec cette Eglise.

Parmi les 123 nouveaux cas rapportés par les autorités, 75 ont un rapport avec l’Eglise de Shincheonji de Jésus de la ville de Daegu, a indiqué dimanche le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC).

Le maire de Daegu, Kwon Young-jin, a fait état dimanche de plus de 90 nouveaux cas dans sa ville où, au total, 247 habitants sont désormais porteurs du nouveau coronavirus dans cette ville de 2,5 millions d’habitants.

Il a appelé tous les membres de l’Eglise de Shincheonji de Jésus présentant des symptômes du virus à se présenter afin de subir des tests.

« Se cacher n’est pas une solution. Si vous vous cachez, cela pourrait nuire à votre santé, à celle de votre famille, et cela ne vous aidera pas à mettre un terme au problème », a lancé M. Kwon lors d’une conférence de presse.

Le nombre de malades du coronavirus en Corée du Sud s’est accru dimanche de 123 cas, pour un total de 556, et de deux nouveaux décès, portant à quatre le nombre de personnes mortes du Covid-19 dans le pays.

La Corée du Sud compte le deuxième plus grand nombre de malades sur son sol, après la Chine, d’où l’épidémie est partie – exception faite du foyer d’infection du paquebot Diamond Princess au Japon.

– « Prudence accrue » –

L’une des personnes dont le décès a été annoncé dimanche est morte à l’hôpital de Cheongdo (sud-est), second foyer de contamination, où une centaine de personnes ont été infectées via des patients ou des membres du personnel de cet établissement.

Par ailleurs, des centaines de fidèles de la secte chrétienne sont à présent contaminés. La contagion a pour origine une femme âgée de 61 ans qui avait de la fièvre le 10 février et a assisté à au moins quatre offices religieux à Daegu, avant d’être diagnostiquée positive au coronavirus.

Daegu, quatrième ville de Corée du Sud, lieu de naissance de Lee Man-hee, fondateur de l’Eglise de Shincheonji de Jésus, et Cheongdo sont distantes d’une quarantaine de kilomètres.

Ces deux villes ont été déclarées vendredi « zones d’administration spéciale » par les autorités sud-coréennes.

Le maire de Daegu a invité les habitants à rester chez eux.

Samedi, le département d’Etat américain a rehaussé son niveau de recommandations pour les voyageurs se rendant en Corée du Sud, comme une poignée d’autres nations qui ont renforcé leur niveau de vigilance avec ce pays depuis cette récente flambée du nombre de contaminations.

Les citoyens américains sont appelés à « faire preuve d’une prudence accrue » lorsqu’ils se rendent en Corée du Sud.

Parallèlement, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains ont invité « les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques à envisager de reporter les voyages non indispensables ».

La Grande-Bretagne a déconseillé à ses ressortissants « de se rendre à Daegu et à Cheongdo, sauf pour des raisons essentielles ».

De son côté, Israël a refusé d’autoriser des non-Israéliens à débarquer d’un avion parti de Corée du Sud samedi.

A Hambourg, les sociaux-démocrates prêts à contenir la vague Verte

Les sociaux-démocrates, en nette perte de vitesse en Allemagne, devraient parvenir, dimanche lors d’une élection locale dans leur fief de Hambourg, à contenir la vague écologiste qui déferle sur le pays.

Quelque 1,3 million d’électeurs de plus de 16 ans sont appelés aux urnes pour attribuer les 121 sièges du Sénat qui dirige la riche cité hanséatique du nord de l’Allemagne.

Coalisés depuis 2015 pour diriger Hambourg, une des trois villes-Etats avec Berlin et Brême, les sociaux-démocrates du SPD et les écologistes se livrent un duel acharné pour la première place.

Portés par une dynamique nationale suffisamment forte pour rendre crédible l’élection d’un écologiste à la chancellerie après le départ d’Angela Merkel en 2021, les Verts ont longtemps lutté mano a mano avec le SPD.

– « Phénoménal! » –

Les deux partis recueillaient il y a quelque temps chacun 30% des intentions de vote dans les sondages.

Le SPD, créé il y a plus de 150 ans, est en totale perte d’influence en Allemagne depuis deux décennies, au fil des grandes coalitions nouées avec la droite.

Mais dans ce bastion de Hambourg, qu’il dirige depuis près de 10 ans, il fait mieux que résister, quitte à faire campagne en tenant soigneusement à l’écart le duo de dirigeants nationaux du SPD.

Dans les dernières semaines de la campagne, le maire actuel, Peter Tschentscher, et son parti social-démocrate ont creusé l’écart avec 37%, selon d’ultimes sondages.

« Nous devons résister à la tendance fédérale » marquée par l’érosion continue du SPD, a déclaré à l’AFP il y a quelques jours M. Tschentscher, 54 ans.

Les Verts, menés par la maire-adjointe Katharina Fegebank, 42 ans, plafonnent eux à environ 24%, loin devant les conservateurs de la CDU (13%), l’extrême gauche de Die Linke (8%), l’extrême droite AfD (6%) et les libéraux du FDP, pas assurés d’atteindre les 5% nécessaires à envoyer des élus au parlement.

L’actuelle coalition rouge-verte devrait ainsi pouvoir être reconduite pour les cinq années à venir avec une majorité confortable, une option jugée « très, très évidente » par l’actuel maire.

S’ils sont en passe de rester en tête à Hambourg, les sociaux-démocrates, qui ont sombré dans l’impopularité dans le reste du pays, connaissent toutefois une baisse significative par rapport au dernier scrutin de 2015 (45,6%).

Les Verts à l’inverse devraient eux plus que doubler les voix obtenues il y a cinq ans (12,3%), qui en faisaient le troisième parti de la ville derrière sociaux-démocrates et CDU.

« Pour être honnête, c’est phénoménal! Nous attendons avec impatience la soirée des élections », s’est réjoui vendredi le codirigeant des Verts allemands, Robert Habeck.

– Soubresauts –

Les manifestations du mouvement pro-climat Friday for future y connaissent un succès certain. Vendredi, ils étaient 10.000 jeunes à manifester, en présence de la Suédoise Greta Thunberg, l’initiatrice de cette mobilisation hebdomadaire de la jeunesse.

Sous l’impulsion de l’actuelle coalition, la cité hanséatique est devenue en outre un laboratoire de mobilités innovantes, avec le développement de véhicules électriques ou un système automatisé de transports de conteneurs pour décongestionner les voies.

Pour M. Habeck, populaire dirigeant écologiste, présenté comme un candidat sérieux à la succession de la chancelière Merkel, le tassement écologiste dans la dernière ligne droite s’explique pour partie par la prime aux sortants accordée, selon lui, dans une « société fragilisée ».

Ville parmi les plus riches d’Allemagne, avec un revenu moyen proche de 3.000 euros, supérieur de 200 euros à la moyenne nationale, Hambourg est cependant à l’abri des soubresauts de l’Allemagne actuelle.

L’extrême droite reste ainsi bien moins influente dans cette ville cosmopolite, aux nombreux emplois qualifiés, que dans les régions d’ex-RDA, où elle dépasse régulièrement les 30% et paralyse les institutions, comme actuellement en Thuringe.

A Hambourg, la fin de campagne a toutefois été marquée par des annulations d’ultimes rassemblements après la fusillade raciste de Hanau, qui a fait neuf morts.

Coronavirus: premières villes mises en quarantaine en Europe

L’Italie a été le premier pays d’Europe à instaurer des mises en quarantaine de villes en isolant onze communes pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, par ailleurs toujours en progression en Corée du Sud.

Dans le nord de l’Italie, environ 52.000 personnes se réveillent dimanche matin dans des zones où « ni l’entrée ni la sortie ne sera autorisée sauf dérogation particulière », comme l’a annoncé quelques heures plus tôt le Premier ministre italien Giuseppe Conte.

Fermeture des entreprises et des établissements scolaires et universitaires, annulation d’évènements culturels et sportif, report de trois matches de foot initialement prévus dimanche (Inter-Sampdoria, Atalanta-Sassuolo et Hellas Vérone-Cagliari): le gouvernement italien tente de mettre sous cloche une partie de la Lombardie et la Vénétie et de freiner l’épidémie comme la peur.

La première mesure de confinement avait été édictée pour les 11 millions d’habitants de Wuhan, ville du centre de la Chine où s’est déclenchée l’épidémie de pneumonie virale en décembre.

En Italie, le foyer se trouve à Codogno, près de Milan. Une équipe de l’AFP y a vu des rues étrangement désertes pour un samedi soir. « Nous avons tous peur, mais on croise les doigts, nous espérons que tout ira bien », lui a dit Rosa, une employée de pharmacie, seul type d’établissement autorisé à rester ouvert. Elle craint désormais « des problèmes de ravitaillement dans les prochains jours ».

– 79 cas en Italie –

M. Conte a prévenu qu’il pourrait éventuellement recourir à l’armée pour surveiller les points de contrôle. Le décret-loi pris samedi prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à trois mois de réclusion pour les contrevenants.

En Italie, pays européen le plus touché, il y a un total de 79 malades à ce jour, parmi lesquels trois cas de contaminations connues depuis des semaines, contractées hors d’Italie. Deux septuagénaires ont succombé à la maladie ces derniers jours.

La France aussi se prépare à une possible « épidémie » de Covid-19, selon le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran, qui se dit « attentif à la situation en Italie ». Dans un entretien au journal Le Parisien, il estime « très probable » la possibilité de nouveaux cas en France.

En Corée du Sud, deux nouveaux décès liés à l’épidémie ont été répertoriés, ce qui porte à quatre le nombre de morts, a annoncé dimanche matin le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC).

Il y a 123 nouveaux malades, pour un total de 556. Une centaine de cas sont liés à un hôpital à Cheongdo, une ville où l’Eglise de Shincheonji de Jésus est très représentée.

Des centaines de membres de cette secte chrétienne sont à présent infectés. La contagion a débuté avec une femme âgée de 61 ans qui avait de la fièvre le 10 février et a assisté à au moins quatre offices religieux dans la ville de Daegu, avant d’être diagnostiquée positive au coronavirus.

Daegu, quatrième ville de Corée du Sud avec 2,5 millions d’habitants, et Cheongdo, lieu de naissance de Lee Man-hee, le fondateur de l’Eglise de Shincheonji de Jésus, sont proches l’une de l’autre. Elles ont été déclarées vendredi « zones à gestion spéciale » par les autorités sud-coréennes.

L’épidémie est entrée dans une « phase grave et le gouvernement fait tout pour prévenir la propagation », a déclaré le Premier ministre Chung Sye-kyun dans une allocution samedi soir.

– Risques d’expansion –

En Chine, le bilan a atteint dimanche 2.442 morts après l’annonce de 97 décès supplémentaires, tous sauf un dans la province centrale du Hubei, berceau du nouveau coronavirus.

La grande majorité des nouveaux décès ont été enregistrés à Wuhan, capitale du Hubei.

La commission nationale (ministère) de la Santé a aussi fait état de 648 nouveaux cas confirmés de contamination dans tout le pays, ce qui porte à près de 77.000 le total des contaminations en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao).

C’est l’expansion en dehors de la Chine qui avive les inquiétudes.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute ainsi « le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a averti son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

C’est le cas de nombreux pays africains dont les infrastructures sanitaires et le personnel médical sont mal préparés pour affronter l’épidémie. Pour l’instant, sur le continent, seule l’Egypte a enregistré un cas confirmé de contamination.

Une étude publiée vendredi par le centre des maladies infectieuses de l’Imperial College de Londres « estime qu’environ les deux tiers des cas de Covid-19 sortis de Chine sont restés indétectés au niveau mondial, avec pour résultat potentiel des chaînes multiples non détectées de transmission humaine hors de Chine ».

Et les précautions manquent parfois: Le Japon a reconnu samedi que 23 passagers du Diamond Princess avaient pu quitter ce navire de croisière mis en quarantaine à Yokohama sans passer tous les contrôles médicaux requis.

L’épidémie a par ailleurs suscité une passe d’armes entre les Etats-Unis et la Russie. Des responsables américains ont affirmé à l’AFP que des milliers de comptes liés à la Russie sur les réseaux sociaux propageaient de la désinformation anti-américaine sur le nouveau coronavirus. Moscou a démenti.

Présidentielle au Togo: le domicile d’un opposant encerclé pendant quelques heures

Les forces de sécurité togolaises ont encerclé le domicile du candidat de l’opposition à la présidentielle Agbéyomé Kodjo pendant quelques heures, juste après la fermeture des bureaux de vote, a déclaré l’opposant.

« Ils viennent de partir », a déclaré le candidat du Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD) à Radio France Internationale après quelques heures de bouclage des rues qui mènent à son domicile de Lomé.

Les forces de l’ordre avaient déclaré vouloir « garantir sa sécurité » en encerclant son domicile ainsi que celui de l’ancien archevêque de Lomé, qui lui a témoigné son soutien pendant la campagne.

Ailleurs dans la capitale togolaise, des barrages militaires se mettaient en place, mais tout était calme dans le pays.

– Problèmes de communication –

L’accès à internet était interrompu de manière sporadique dans la capitale, mais à Sokodé et dans le nord, plusieurs sources contactées par l’AFP ont assuré qu’internet avait été coupé aux alentours de 18 heures (1800 GMT).

Le parti historique de l’opposition, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a également affirmé que ses « responsables politiques sont victimes de coupure de leur téléphone ce qui entrave les communications avec nos délégués dans les bureaux de vote », sur son compte Twitter.

Ce dispositif sécuritaire a été mis en place à la fin d’une journée au cours de laquelle les Togolais ont voté pour choisir leur président, un scrutin sans incident majeur dans lequel le président sortant Faure Gnassingbé, héritier d’une famille au pouvoir depuis plus d’un demi siècle, était en lice pour un quatrième mandat.

Les 9.383 bureaux de vote du pays ont fermé comme convenu à 16 heures (locales et GMT), et ont connu une affluence moyenne à Lomé, et plutôt faible dans les localités du nord et centre-nord selon des informations recueillies par des journalistes de l’AFP.

Dans de nombreux bureaux de vote de la capitale togolaise, le candidat Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre qui a surpris par sa popularité pendant la campagne électorale, recueillait de nombreuses voix.

A Sokodé, deuxième ville du pays, une source contactée par l’AFP a expliqué que la participation avait été très faible avec moins de 20% dans certains bureaux, mais que le parti au pouvoir, UNIR, maintenait une légère avance sur le MPDD de Kodjo.

L’ANC, conduit par le leader historique Jean-Pierre Fabre, a rapidement reconnu sa défaite et a remercié ses militants dans un bref communiqué de presse.

Au cours de la campagne, des militants de l’opposition se sont dit « déçus », voire « trahis » par l’ANC, qui n’a pas su tirer profit des manifestations de 2017-2018, quand des dizaines de milliers de personnes descendaient régulièrement dans les rues pour demander la démission du président Gnassingbé.

Les résultats officiels sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), et les six candidats de l’opposition ont d’ores et déjà déclaré qu’ils s’uniraient pour faire bloc contre le président sortant en cas de second tour.

– Second tour –

Si aucun des candidats n’obtient la majorité des voix, un second tour doit être organisé quinze jours après la déclaration des résultats, mais ce scénario reste peu probable.

Les partisans d’UNIR s’étaient d’ailleurs déjà réunis dans le fief du président, à Kara (nord) pour célébrer la victoire, avant la proclamation des résultats officiels.

L’opposition, qui a contesté tous les précédents scrutins de 2005, 2010 et 2015, à dit craindre une nouvelle fois des « fraudes ».

L’organisation de la société civile Togo Debout a déclaré avoir recensé « des bourrages d’urnes ici et là, à Lomé et à Vogan (sud) ».

Des délégués de l’opposition se sont également vu refuser les accès dans certains bureaux de vote, selon des membres de la société civile.

Ces incidents s’ajoutent au retrait des accréditations de nombreux observateurs de la société civile, ainsi que l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.

Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, qui avait lui-même dirigé le pays pendant 38 ans.

Le président peut se targuer d’une croissance stable de 5%, mais ses détracteurs dénoncent une gouvernance autoritaire et la corruption de son entourage quand la moitié de la population vit sous le seuil de la grande pauvreté, avec moins d’1,90 dollar par jour.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans une Afrique de l’Ouest en proie à la violence jihadiste.

Migrations: sur l’île grecque de Samos, la colère monte contre un nouveau camp

Le nouveau camp fermé pour migrants en construction sur Samos est presque achevé mais il est mal accueilli par la population, qui ne veut pas que l’île de la mer Égée se change en « entrepôt d’âmes ».

« Nous sommes opposés à l’idée de ce camp; nous ne voulons pas que Samos et les autres îles grecques de la mer Égée deviennent des entrepôts d’âmes », assure Nikos Ftinogiannis, l’un des habitants.

A un jet de pierre de son village montagneux de Mitilinii, sur les hauteurs arides de la localité de Zervou, des centaines de conteneurs ont déjà été installés sur une enceinte encerclée d’une clôture barbelée.

Pour lutter contre la surpopulation des camps sur les cinq îles de la mer Egée, dont Samos, où vivent dans des conditions sordides plus de 38.000 demandeurs d’asile pour théoriquement 6.200 places, le gouvernement a annoncé en novembre la fermeture des camps actuels et la construction d’ici l’été de nouveaux « camps fermés ».

Contrairement aux autres îles, où les travaux ont pris du retard, à Samos le nouveau camp fermé d’une capacité d’environ 1.200 personnes est presque prêt, selon une source proche du dossier.

Mais habitants et autorités locales protestent contre son ouverture prochaine, réclamant « le départ de tous les migrants ».

« Il n’y a plus de place à Samos, il faut que les migrants partent de l’île », dit Nikos Ftinogiannis, 62 ans, employé et élu local.

Les habitants et les maires des îles de Lesbos, Chios et Samos, où sont situés depuis 2015 les plus grands centres d’accueil et d’enregistrement de migrants, ont protesté ces dernières semaines en multipliant leurs manifestations contre la construction de nouveaux camps.

« Ces gens sont venus pour y rester (…), nous voulons qu’ils partent de Samos, qu’ils aillent dans d’autres pays », s’indigne le sexagénaire Giannis Hatzikalis, habitant aussi de Mitilinii, dont la population s’élève à 1.900 personnes.

– « Résister » –

« Il faut résister, il faut trouver une autre solution, il y a des régions inhabitées en Grèce continentale où les demandeurs d’asile pourront s’installer », estime de son côté Sotirios Kardiakos, 92 ans.

Le camp actuel de Samos, situé près du port de Vathy et initialement prévu pour 680 personnes, compte actuellement 6.800 demandeurs d’asile.

« La situation dans ce camp est un choc et une honte » déplore Pipina Katsari, responsable sur l’île du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Elle rappelle que la moitié de la population de demandeurs d’asile dans ce camp sont des femmes et des enfants.

En vertu d’une déclaration entre l’Union européenne et la Turquie signée en 2016, les demandeurs d’asile doivent rester sur les îles.

Leur transfert sur le continent n’est autorisé que pour ceux qui ont obtenu leur premier entretien avec les autorités ou pour les personnes « vulnérables », soit des familles ou des personnes malades.

Mais vu que la Grèce est redevenue en 2019 la première porte d’entrée en Europe des migrants, les demandes d’asile s’accumulent et des dizaines de milliers de personnes attendent des mois ce « premier entretien » avec les services d’asile.

« La vie ici n’est pas la vie », déplore le Syrien Abdelrahman, 27 ans, arrivé il y a quatre mois au camp de Vathy.

« Je ne sais pas combien de temps il faut encore attendre dans ces conditions horribles », poursuit-il.

Khalid Nizar, un Palestinien de 32 ans, vit depuis un an dans ce camp: « Les conditions ne sont pas faciles, heureusement je suis vivant mais il faut encore attendre pour mon entretien », dit-il.

Plus de 10.000 personnes ont été transférées ces derniers mois sur le continent mais les arrivées de nouveaux demandeurs d’asile des proches côtes turques se poursuivent quotidiennement.

Vendredi, le Haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a appelé la Grèce « avec le soutien de l’Europe » à agir face à une « situation intenable » des réfugiés sur les îles grecques.

« Chaotique » mais « marrant »: Les employés des casinos de Las Vegas votent

Les paris ne s’arrêtent jamais à Las Vegas

Mais pour quelques heures samedi, les plus célèbres casinos du monde ont accordé une pause plus longue à leurs croupiers, cuisiniers et autres employés pour qu’ils puissent voter lors d’un scrutin clé pour les primaires démocrates.

L’Etat du Nevada était le troisième Etat américain à s’exprimer dans ce scrutin qui doit désigner l’adversaire démocrate de Donald Trump à l’élection présidentielle du 3 novembre. Le sénateur Bernie Sanders, très marqué à gauche, s’y présentait en large favori.

A l’hôtel Bellagio, plus de 120 employés se sont rassemblés dans une vaste salle de balle ornée de lustres dorés pour participer aux « caucus », des assemblées d’électeurs qui expriment leur choix en se rassemblant, physiquement, sous la bannière de leur candidat.

« C’est marrant! », s’est exclamée Laura Flores, une femme de chambre qui a pu prendre une heure en plus pour sa pause déjeuner afin de voter.

« Je ne sais pas ce qu’il va se passer, j’espère que ça sera rapide », a ajouté cette électrice qui n’avait pas encore fait son choix en entrant.

Il se peut pourtant qu’elle y passe un moment.

Les « caucus » se déroulent en effet parfois en plusieurs rounds. Les électeurs désignent lors d’un premier tour leur choix initial. Mais si ce candidat ne passe pas un certain seuil de soutien, il est éliminé pour une deuxième round et ses électeurs peuvent se rallier à un second choix. Ou s’abstenir. Une procédure complexe et atypique.

Le Nevada est passé en 2008 d’un système de scrutin traditionnel pour sa primaire, avec un vote à bulletin secret, à celui des « caucus ».

Un choix que tous n’apprécient pas parmi les employés des casinos du « Strip » de Las Vegas, cette grande avenue bordée de ces édifices emblématiques.

« Cela me semble juste chaotique et ridicule. Cela serait tellement plus simple si on avait juste une primaire », explique une fleuriste du Bellagio, Anne Olah.

Mais elle n’a pas hésité à venir. « C’est ma responsabilité, je me dois de le faire », confie-t-elle.

« Je vais d’abord choisir Elizabeth (Warren, sénatrice progressiste, ndlr). Et si je dois changer, je prendrais Tom (Steyer, un milliardaire, ndlr) », ajoute-t-elle.

– Trump sème le doute –

Dans cette ville qui ne dort jamais, sept « caucus » sont organisés sur le « Strip » afin de permettre à tous les employés travaillant dans un rayon de quelque trois kilomètres de participer.

Pour la première fois, le parti démocrate a également organisé un vote anticipé sur quatre jours, qui a vu déjà quelque 75.000 électeurs exprimer leur choix.

Afin d’éviter le chaos de la publication des résultats des « caucus » de l’Iowa début février qui avaient souffert d’un bug informatique, le parti démocrate du Nevada a adopté un système « très, très, peu technologique », a assuré Jon Summers, un de ses responsables.

Les responsables des circonscriptions transmettront leurs résultats par téléphone, en prenant en plus, par sécurité, une photo des scores inscrits sur papier.

En visite à Las Vegas à la veille du scrutin, le président américain Donald Trump a tenté de semer le doute sur la crédibilité des résultats.

« J’ai entendu que leurs ordinateurs sont pourris comme dans l’Iowa », a lancé le républicain à ses partisans, sans aucune preuve.

« Comme d’habitude, il ne sait pas de quoi il parle », a rétorqué Jon Summers, dans des déclarations à l’AFP.

« C’est juste que Donald Trump, très inquiet pour ses chances d’être réélu, est en train de tenter de décourager la participation, en tentant de donner l’impression que les choses ne vont pas bien se passer aujourd’hui. Alors que c’est exactement l’inverse ».

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

– « Compromis » –

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

L’accord a également été salué par des groupes de défense des droits humains, l’Union européenne et le chef de l’ONU pour les réfugiés, qui ont souligné le long et difficile chemin qui reste encore à parcourir.

« Il y a des défis majeurs à relever. En particulier, les dispositions transitoires de sécurité sont encore à un stade précoce », a déclaré l’UE dans un communiqué.

Le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré que « des millions de Soudanais du Sud – y compris des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, méritent de connaître une fin à leurs souffrances ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un ordre du jour en matière des droits de l’homme ».

– Plus de 380.000 morts –

MM. Machar et Kiir « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

– « élites prédatrices » –

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport souligne que la corruption a privé l’Etat de ressources précieuses et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Présidentielle au Togo: le domicile d’un candidat de l’opposition encerclé après la tenue du scrutin

Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote au Togo, le domicile du candidat de l’opposition à la présidentielle, Agbéyomé Kodjo, qui semblait indiquer une certaine avance dans le dépouillement des premiers bulletins de vote à Lomé, a été encerclé samedi soir par les forces de l’ordre qui assurent vouloir « garantir sa sécurité ».

« Nous sommes largement en tête partout (dans l’élection présidentielle), ma maison est entourée de +militaires+ », a déclaré à l’AFP M. Kodjo. Une équipe de l’AFP a constaté la présence d’un important dispositif de forces de l’ordre autour des accès à son domicile de Lomé.

Ailleurs dans la capitale togolaise, des barrages militaires se mettaient en place et l’accès à internet était interrompu de manière sporadique.

« Les domiciles de Agbéyomé et de Mgr Kpodzro (ancien archevêque de Lomé, et soutien au candidat de l’opposition) ont été encerclés pour leur propre sécurité », a déclaré à l’AFP Yark Damehame, ministre de la Sécurité.

« Nous avons reçu des informations selon lesquelles il risque d’être agressé dans sa maison par des individus incontrôlés mais je ne peux pas vous dire de quel bord. Il vaut donc mieux jouer sur la prévention », a ajouté le ministre.

Ce dispositif sécuritaire a été mis en place à la fin d’une journée au cours de laquelle les Togolais ont voté dans le calme pour choisir leur président, un scrutin sans incident majeur auquel le président sortant, Faure Gnassingbé, héritier d’une famille au pouvoir depuis plus d’un demi siècle, est en lice pour un quatrième mandat.

Les 9.383 bureaux de vote du pays ont fermé comme convenu à 16 heures (locales et GMT), et ont connu une affluence moyenne, selon des informations recueillies par des journalistes de l’AFP.

Dans de nombreux bureaux de vote de la capitale togolaise, le candidat Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre, qui a surpris par sa popularité pendant la campagne électorale, enregistrait de nombreuses voix par rapport à ses rivaux, notamment l’opposant historique Jean-Pierre Fabre de l’Alliance nouvelle pour le changement (ANC), ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Les Togolais veulent le changement, ils veulent l’alternance », avait-il déclaré samedi matin en votant à Lomé.

Des électeurs surexcités à Bè, quartier traditionnellement acquis à l’ANC interpellaient les observateurs: « Vous avez vu non, on a donné nos votes à Agbeyome. C’est un vote sanction pour Fabre. On l’a soutenu en 2005, en 2010, en 2015 et il nous a trahi ».

– Second tour –

Les résultats officiels sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et les six candidats de l’opposition ont d’ores et déjà déclaré qu’ils s’uniraient pour faire bloc contre le président sortant en cas de second tour.

Si aucun des candidats n’obtient la majorité des voix, un second tour doit être organisé quinze jours après la déclaration des résultats et pourrait être préjudiciable pour le pouvoir en place.

Toutefois, l’opposition qui a contesté tous les précédents scrutins de 2005, 2010 et 2015, craint des « fraudes ».

L’institution de la société civile Togo Debout a déclaré avoir recensé « des bourrages d’urnes ici et là, à Lomé et à Vogan (sud) ».

Des délégués de l’opposition se sont également vus refuser les accès dans certains bureaux de vote, selon la société civile.

Ces incidents s’ajoutent toutefois au retrait d’accréditation de nombreux observateurs de la société civile, ainsi que l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.

Mais dans l’ensemble, le vote s’est déroulé sans violence, dans le calme et Faure Gnassingbé qui a voté dans son fief, dans le nord du pays, s’est dit « fier » du « déroulement pacifique du processus électoral » de la journée.

Pendant cette campagne, beaucoup de Togolais se sont dits « déçus » par l’opposition traditionnelle après l’échec des manifestations de 2017-2018.

Des dizaines voire des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour demander la démission de Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, qui avait lui-même dirigé le pays pendant 38 ans.

Le président peut se targuer d’un bilan économique plutôt positif, avec une croissance stable de 5% mais ses détracteurs dénoncent une gouvernance autoritaire et la corruption de son entourage quand la moitié de la population vit sous le seuil de la grande pauvreté, avec moins d’1,90 dollar par jour.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans une Afrique de l’Ouest en proie à la violence jihadiste.

Coronavirus: ce qu’on sait et ce qu’on ignore sur l’épidémie

Taux de mortalité, modes et niveau de contagion, période d’incubation: les chercheurs traquent l’épidémie provoquée par le nouveau coronavirus apparu en Chine, même si de nombreuses inconnues demeurent.

– Quel taux de mortalité?

Plus mortel que la grippe saisonnière, mais moins virulent que les précédentes épidémies liées à un coronavirus: voilà où semble se situer la dangerosité du nouveau Covid-19, même si l’on ne connaît pas encore avec précision son taux de mortalité.

Selon les derniers chiffres de l’OMS samedi, 2.348 décès ont été recensés sur 76.392 cas confirmés en Chine continentale (soit 3,07%). Hors de ce pays, l’OMS comptabilisait 11 décès pour quelque 1.400 cas de contamination confirmés dans 28 pays et territoires.

Le Centre chinois de contrôle et prévention des maladies a publié cette semaine une étude portant sur 72.314 cas confirmés, suspects, diagnostiqués cliniquement et asymptomatiques de la pneumonie virale, constatés en date du 11 février.

Il s’agit de la plus importante menée depuis le début de l’épidémie et selon ses résultats la maladie est bénigne dans 80,9% des cas, « grave » dans 13,8% des cas et « critique » dans 4,7% des cas.

Le taux de létalité augmente avec l’âge et les plus de 80 ans sont les plus à risque, avec une mortalité de 14,8%. Les patients déjà atteints de maladies cardiovasculaires sont les plus menacés par une issue fatale, devant les diabétiques ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques ou d’hypertension.

Les estimations globales de taux de mortalité doivent toutefois être prises avec prudence car on ignore combien de personnes sont réellement infectées.

– Quel niveau de contagion?

Les spécialistes semblent s’accorder sur le fait que chaque malade infecterait entre 2 et 3 personnes (ce qu’on appelle le « taux de reproduction de base » de la maladie, ou R0). C’est plus que la grippe (1,3), nettement moins que la rougeole (plus de 12), et comparable au Sras (3).

Mais certains mettent en garde sur une sous-estimation possible du nombre de cas. Ainsi une étude vendredi de chercheurs de centre des maladies infectieuses de l’Imperial college de Londres « estime qu’environ les deux-tiers des cas de Covid-19 sortis de Chine sont restés indétectés au niveau mondial, avec pour résultat potentiel des chaines multiples non-détectées de transmission humaine hors de Chine ».

Le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a d’ailleurs exprimé vendredi sa « préoccupation » face au « nombre de cas sans lien épidémiologique clair, tels que les antécédents de voyage ou les contacts avec un cas confirmé ».

Une des préoccupations pourrait être les cas asymptomatiques, avec des patients infectés ne présentant aucun signe de la maladie. La durée d’incubation, estimée selon les études entre deux et 10 jours, a conduit à fixer à 14 jours la période d’observation ou de quarantaine pour les cas suspects et les personnes rapatriées.

– Quels modes de transmission?

Le virus se transmet essentiellement par voie respiratoire et par contact physique. La transmission par voie respiratoire se fait dans les gouttelettes de salive expulsées par le malade, par exemple quand il tousse. Les scientifiques estiment que cela nécessite une distance de contact rapprochée (environ un mètre).

Pour se prémunir d’une contamination, les autorités sanitaires insistent sur l’importance des mesures-barrières: se laver les mains fréquemment, tousser ou éternuer dans le creux de son coude ou dans un mouchoir jetable, porter un masque si on est malade…

Par ailleurs, la diarrhée pourrait être une voie secondaire de transmission.

– Symptômes et traitements?

« Les plus courants comprennent les troubles respiratoires, de la fièvre, une toux, un essoufflement et des difficultés respiratoires », indique l’OMS. « Dans les cas les plus graves, l’infection peut entraîner une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale, voire la mort ».

Il n’existe ni vaccin ni médicament contre le coronavirus, et la prise en charge consiste à traiter les symptômes. Certains patients se voient malgré tout administrer des antiviraux, dont l’efficacité est en cours d’évaluation.

– Quelle origine?

Le nouveau coronavirus est sans doute né chez la chauve-souris, mais les scientifiques pensent qu’il est passé par une autre espèce avant de se transmettre à l’homme.

Des chercheurs chinois ont affirmé que cet animal intermédiaire pourrait être le pangolin, petit mammifère à écailles menacé d’extinction. La communauté scientifique internationale a jugé cette hypothèse plausible, mais elle devra être vérifiée.

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré dans un commmuniqué samedi que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

– « Beaucoup plus à faire » –

Les deux hommes « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Un accord de dernière minute sur le nombre d’États a été obtenu, bien que peu de progrès aient été réalisés sur d’autres questions.

« Le compromis de Kiir sur les Etats (régionaux) permet aux deux parties d’aller enfin de l’avant, même s’ils ont encore beaucoup plus à faire dans les semaines, les mois et les années à venir », a déclaré à l’AFP Alan Boswell, expert sud-soudanais qui collabore avec le centre d’analyse International Crisis Group (ICG).

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

– « élites prédatrices » –

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport onusien conclut que la corruption a privé l’Etat de précieuses ressources et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un agenda en matière des droits de l’homme ».

Cet agenda, selon elle, doit notamment englober des abus commis par les services de sécurité mais aussi « la libération des civils enlevés et détenus par des groupes armés », ainsi que la « création » en partenariat avec l’UA d’un tribunal chargé de juger des crimes de guerre.

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Algérie: pour son anniversaire, la contestation montre sa résilience

Un an après le début de la contestation antirégime, la mobilisation des Algériens reste forte, signe de vitalité durable d’un « Hirak » (mouvement) dont le pouvoir algérien misait sur le dépérissement.

Au vu de l’affluence vendredi à Alger et en province, pour sa 53e manifestation hebdomadaire, « une chose est sûre: le +Hirak+ va s’inscrire dans la durée », prédit Mohamed Hennad, ancien professeur de sciences politiques à l’Université d’Alger.

Et samedi, plusieurs milliers de personnes se sont encore rassemblées au coeur d’Alger en ce jour anniversaire du déclenchement du mouvement de protestation populaire inédit qui ébranle l’Algérie depuis un an, selon un journaliste de l’AFP.

« Nous sommes venus vous dégager! », « le peuple veut faire chuter le régime », ont scandé les manifestants à l’adresse des dirigeants algériens.

« Le pouvoir comptait sur l’essoufflement du mouvement. Mais la très forte mobilisation de vendredi a montré que c’est un pari perdu », estime M. Hennad.

– « Fêter votre départ » –

Une foule impressionnante, comparable à celle des immenses défilés ayant jalonné un an de contestation, a envahi vendredi les rues de la capitale et de nombreuses villes du pays pour marquer 12 mois ininterrompus d’une « Révolution du sourire » non violente.

Les cortèges ont martelé plusieurs mots d’ordre: « Nous ne sommes pas venus faire la fête, nous sommes venus vous dégager! » ou encore, samedi à Alger, pour le 1er anniversaire, « la fête sera le jour de votre départ ».

« Avec le personnel politique actuel, la stabilité politique ne sera pas au rendez-vous. Pour le +Hirak+, le +système+ est toujours en place et doit partir », observe M. Hennad.

Face aux interrogations sur la capacité du mouvement à trouver un nouveau souffle à l’orée de son « An II », les « hirakistes » ont affiché une détermination intacte à se débarrasser d’un « système » politique qui dirige l’Algérie depuis son indépendance en 1962.

« Le +Hirak+ a une logique interne qui n’est imposée par aucune force extérieure, aucune institution, groupe ou personnalité politiques », analyse Rachid Tlemçani, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université d’Alger.

– « Le +Hirak+ va durer » –

Le vendredi 22 février 2019, de nombreux Algériens, qu’on disait alors résignés et dépolitisés, ont envahi les rues du pays, pour s’opposer à la volonté annoncée du président Abdelaziz Bouteflika –quasi-invisible et muet depuis un AVC en 2013 — de briguer un 5e mandat.

Après six semaines de manifestations de plus en plus massives, le haut commandement de l’armée, pilier du régime, exigera et obtiendra le 2 avril la démission de M. Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.

Mais le « Hirak » continue de réclamer une véritable « rupture » avec le régime en place après l’élection le 12 décembre du président Abdelmadjid Tebboune, un ancien fidèle de M. Bouteflika, lors d’un scrutin marqué par une abstention record.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Tebboune –qui a qualifié le « Hirak » de « béni »– s’efforce de s’attirer les bonnes grâces de la contestation.

Dans un entretien jeudi avec la presse nationale, il a assuré que « les choses commencent à s’apaiser » dans la rue, et promis de mettre en oeuvre « l’ensemble » des revendications du « Hirak ».

En défilant en masse, les protestataires algériens lui ont opposé un cinglant démenti. Et lui ont fait savoir qu’ils ne croyaient guère à ses promesses de « changement radical ».

« En engageant de manière aussi forte la 2e année de la +révolution du 22 février+, ce 53e vendredi est un moment politique que le pouvoir gagnerait à analyser en profondeur. Il doit pour cela cesser de s’illusionner: le 22 février 2019, le Hirak était déjà parti pour durer », a averti samedi l’éditorialiste du quotidien francophone Liberté.

Pour le site d’information Maghrebemergent, la mobilisation de ce 1er anniversaire prouve que « la résilience du +Hirak+ est supérieure à celle du régime ».

« Le pouvoir doit comprendre qu’il est fini. Il est dans le déni », estime Yassine Aissiouane, ex-député de l’opposition ayant renoncé à son mandat pour rejoindre la contestation.

« Mais (…) la mobilisation ne s’essoufflera pas et le +Hirak+ finira par gagner », prédit-il.

Coronavirus: l’Afrique mal préparée, selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti samedi que les systèmes de santé en Afrique étaient mal équipés pour affronter l’épidémie de coronavirus si des cas de contamination apparaissaient et se multipliaient sur le continent.

Au cours d’une réunion des ministres de la Santé des pays de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé les pays de l’UA à « faire front commun pour être plus agressifs » dans la lutte contre la maladie à coronavirus Covid-19.

« Notre principale (source de) préoccupation continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré le chef de l’OMS dans une liaison vidéo depuis Genève.

Jusqu’à présent, l’Egypte est le seul pays d’Afrique a avoir enregistré un cas confirmé de contamination.

Plus de 200 cas suspects ont été recensés dans les pays de la région Afrique de l’OMS, soit la plus grande partie du continent, mais presque tous se sont avérés négatifs, a déclaré samedi la directrice du bureau régional de l’Afrique Matshidiso Rebecca Moeti.

Mais si le coronavirus commence à se répandre sur le continent, les systèmes de santé devront prendre en charge des patients atteints de symptômes comme des défaillances respiratoires, des chocs septiques ou la défaillance simultanée de plusieurs organes, a relevé M. Tedros.

« Ces patients ont besoin de soins intensifs nécéssitant des équipements comme des appareils d’assistance respiratoire qui manquent dans de nombreux pays africains, et c’est une source de préoccupation », a-t-il dit.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé les responsables africains à « prendre des mesures drastiques de prévention et de contrôle », car l’Afrique est particulièrement vulnérable « en raison de ses systèmes de santé relativement précaires ».

– Une menace imminente –

Le défi pour les pays africains est aussi de développer les capacités à procéder à des tests de dépistage.

En trois semaines, le nombre de pays africains capables d’effectuer des tests pour détecter le coronavirus est passé de deux à 26, a indiqué Mme Moeti.

John Nkengasong, directeur des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies, a indiqué à l’AFP que le nombre de pays africains pouvant procéder à ces tests dépasserait bientôt la quarantaine.

Cependant, si les cas de contamination apparaissaient en grand nombre, les pays africains pourraient être confrontés à des pénuries de kits de dépistage et d’équipement de protection comme des masques, a-t-il averti.

Si le coronavirus se répand sur le continent africain, la capacité à établir un diagnostic rapidement sera ainsi limitée, a-t-il averti.

« Nous faisons face à une menace imminente, une menace grave », a-t-il souligné.

Le chef de l’OMS a indiqué que 30.000 kits de protection personnelle avaient été expédiés à « plusieurs pays en Afrique » et que 60.000 tests seraient envoyés à 19 pays « dans les prochaines semaines ».

Il a également indiqué que M. Nkengasong et Samba Sow, directeur général du Centre pour le développement des vaccins au Mali, avaient été nommés envoyés spéciaux chargés de la mobilisation contre le COVID-19 en Afrique.

Leur mission consistera à donner des « conseils stratégiques » et à plaider la cause de la lutte contre le coronavirus en Afrique « à un haut niveau ».

Plusieurs compagnies aériennes africaines dont Kenya Airways ont suspendu leurs vols à destination de la Chine, mais la première compagnie du continent, Ethiopian Airlines a maintenu les siens.

Liu Yuxi, ambassadeur de Chine auprès de l’UA, a appelé les responsables africains à alléger les restrictions sur les voyages.

« La panique excessive pourrait en réalité accroître la maladie », a-t-il affirmé.

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré dans un commmuniqué samedi que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

– « Beaucoup plus à faire » –

Les deux hommes « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Un accord de dernière minute sur le nombre d’États a été obtenu, bien que peu de progrès aient été réalisés sur d’autres questions.

« Le compromis de Kiir sur les Etats (régionaux) permet aux deux parties d’aller enfin de l’avant, même s’ils ont encore beaucoup plus à faire dans les semaines, les mois et les années à venir », a déclaré à l’AFP Alan Boswell, expert sud-soudanais qui collabore avec le centre d’analyse International Crisis Group (ICG).

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

– « élites prédatrices » –

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport onusien conclut que la corruption a privé l’Etat de précieuses ressources et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un programme en matière des droits de l’homme ».

Ce programme, selon elle, doit notamment se pencher sur des abus commis par les services de sécurité mais aussi sur « la libération des civils enlevés et détenus par des groupes armés », ainsi que la « création » en partenariat avec l’UA d’un tribunal chargé de juger des crimes de guerre.

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Coronavirus: l’Afrique mal préparée, selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti samedi que les systèmes de santé en Afrique étaient mal équipés pour affronter l’épidémie de coronavirus si des cas de contamination apparaissaient et se multipliaient sur le continent.

Au cours d’une réunion des ministres de la Santé des pays de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé les pays de l’UA à « faire front commun pour être plus agressifs » dans la lutte contre le nouveau coronavirus Covid-19.

« Notre principale (source de) préoccupation continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré le chef de l’OMS dans une liaison vidéo depuis Genève.

Jusqu’à présent, l’Egypte est le seul pays d’Afrique a avoir enregistré un cas confirmé de contamination.

Plus de 200 cas suspects ont été recensés dans les pays de la région Afrique de l’OMS, soit la plus grande partie du continent, mais presque tous se sont avérés négatifs, a déclaré samedi la directrice du bureau régional de l’Afrique Matshidiso Rebecca Moeti.

Mais si le coronavirus commence à se répandre sur le continent, les systèmes de santé devront prendre en charge des patients atteints de symptômes comme des défaillances respiratoires, des chocs septiques ou la défaillance simultanée de plusieurs organes, a relevé M. Tedros.

« Ces patients ont besoin de soins intensifs nécéssitant des équipements comme des appareils d’assistance reespiratoire qui manquent dans de nombreux pays africains, et c’est une source de préoccupation », a-t-il dit.

Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a appelé les responsables africains à « prendre des mesures drastiques de prévention et de contrôle », car l’Afrique est particulièrement vulnérable « en raison de ses systèmes de santé relativement précaires ».

Le défi pour les pays africains est aussi de développer les capacités à procéder à des tests de dépistage.

En trois semaines, le nombre de pays africains capables d’effectuer des tests pour détecter le coronavirus est passé de deux à 26, a indiqué Mme Moeti.

Plusieurs compagnies aériennes africaines dont Kenya Airways ont suspendu leurs vols à destination de la Chine, mais la première compagnie du continent, Ethiopian Airlines a maintenu les siens.

Liu Yuxi, ambassadeur de Chine auprès de l’UA, a appelé les responsables africains à alléger les restrictions sur les voyages.

« La panique excessive pourrait en réalité accroitre la maladie », a-t-il affirmé.

« N’extradez pas Assange »: les soutiens de Julian Assange manifestent à Londres

« Libérez Assange »: plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Londres contre l’extradition qui menace de fondateur de Wikileaks, deux jours avant le début de l’examen par la justice britannique de la demande des Etats-Unis, qui veulent le juger pour espionnage.

Brandissant banderoles et pancartes « n’extradez pas Assange », « le journalisme n’est pas un crime », la foule s’est rassemblée aux abords de l’ambassade d’Australie, le pays de Julian Assange, avant de défiler dans les rues de Londres.

« Boris Johnson honte à toi », ont scandé les manifestants en passant devant Downing street, la résidence du Premier ministre britannique.

Parmi ses soutiens présents samedi, l’ancien Premier ministre grec Yanis Varouflakis, le Pink Floyd Roger Waters ou encore la créatrice de mode Vivienne Westwood.

« Je ne comprends pas vraiment pourquoi Julian est en détention », a déclaré le père d’Assange, John Shipton, dénonçant une « détention arbitraire ».

Agé de 48 ans, Julian Assange est détenu dans la prison de haute-sécurité de Belmarsh, au sud de Londres, depuis son arrestation en avril 2019 à l’ambassade d’Equateur où il avait trouvé refuge sept ans plus tôt.

Poursuivi pour espionnage aux Etats-Unis, qui réclament son extradition, il risque jusqu’à 175 ans de prison.

Les autorités américaines lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la publication en 2010 de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.

Présent samedi à Londres, le rédacteur en chef de Wikileaks Kristinn Hrafnsson, a appelé « tout le monde à se battre pour Assange », dénonçant « la force sombre » qui s’abat sur ceux qui veulent « la transparence et la vérité ».

Le fondateur de Wikileaks a notamment reçu récemment le soutien de Reporters sans frontières (RSF), qui a lancé une pétition qui a atteint samedi après-midi près de 40.000 signatures.

Un tribunal égyptien acquitte deux fils de l’ex-président Hosni Moubarak

Un tribunal égyptien a acquitté samedi deux fils de l’ancien président Hosni Moubarak, renversé en 2011 par une révolte populaire, et six autres personnes poursuivies dans une affaire de « manipulation boursière », a indiqué à l’AFP un responsable judiciaire.

Acquittés par le tribunal pénal du Caire, Alaa et Gamal Moubarak avaient été arrêtés en septembre 2018 dans le cadre de cette affaire de manipulation boursière présumée et libérés sous caution au bout de quelques jours.

Après la chute de Hosni Moubarak à la faveur du Printemps arabe, plusieurs procédures judiciaires ont été déclenchées contre l’ex-chef de l’Etat, resté 30 ans au pouvoir (1981-2011), et ses proches.

« L’affaire de manipulation boursière » remonte à 2012, quand le procureur général avait déféré tous les suspects devant la cour pénale « pour obtention illégale de plus de deux millions de livres égyptiennes (118,5 millions d’euros) ».

Le procureur avait accusé Alaa et Gamal Moubarak et leurs coaccusés de « tirer profit de gains financiers illégaux » obtenus par la vente d’une banque, sans les déclarer en Bourse comme les y obligeait la loi.

Arrêtés en 2011 dans le cadre de différentes affaires, Alaa et Gamal Moubarak ont été placés en détention provisoire à plusieurs reprises, avant de bénéficier de remises en liberté.

Avec leur père, ils avaient été condamnés en mai 2015 à trois ans de prison pour avoir détourné plus de 10 millions d’euros de fonds publics alloués à l’entretien des palais présidentiels. Leurs périodes de détention provisoire avaient couvert cette peine.

Samedi, le verdict de la cour a mis un terme aux poursuites judiciaires entamées depuis 2011 contre la famille de l’ex-président.

Corée du Sud: forte augmentation des cas de coronavirus, dont un employé du géant Samsung

La Corée du Sud a enregistré samedi une forte hausse du nombre de personnes contaminées par le coronavirus, avec 229 nouveaux cas, y compris un employé d’une usine Samsung dont l’activité a été suspendue, une situation jugée « grave » par le Premier ministre.

Avec un total de 433 cas rapportés par les autorités, la Corée du Sud compte le deuxième plus grand nombre de malades sur son sol, après la Chine, d’où l’épidémie est partie – exception faite du foyer d’infection du paquebot Diamond Princess au Japon.

L’épidémie de Covid-19 est entrée dans une « phase grave et le gouvernement fait tout pour prévenir la propagation », a déclaré le Premier ministre Chung Sye-kyun dans une allocution samedi soir.

Il a appelé les Sud-Coréens à éviter tout rassemblement important, y compris les offices religieux. M. Chung a également menacé de lourdes sanctions quiconque stockerait des masques de protection ou participerait à des manifestations, désormais interdites.

Une deuxième personne a succombé à la maladie, a indiqué le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC), après un précédent décès le 19 février.

Parmi les nouveaux malades figure un employé d’une usine Samsung Electronics à Gumi, à 200 kilomètres au sud-est de Séoul, ce qui a amené le géant technologique à annoncer une suspension des activités sur ce site jusqu’à lundi.

– Culte chrétien –

L’un des deux principaux foyers de contamination du pays reste l’hôpital de Cheongdo (sud): 95 des derniers cas rapportés sont « liés », selon le KCDC, à des patients ou du personnel de cet hôpital, où les deux personnes décédées avaient été admises.

« La plupart des patients de cet hôpital qui ont été diagnostiqués sont ceux qui y avaient été admis pour des troubles mentaux », a dit le vice-ministre de la Santé, Kim Gang-lip.

L’autre foyer est l’Eglise de Shincheonji de Jésus, une secte chrétienne de la ville de Daegu, non loin de Cheongdo, dont plus de 200 membres ont été contaminés.

La première est une femme de 61 ans, qui ignorait avoir contracté la pneumonie virale et aurait transmis le virus, notamment en assistant à des offices religieux à Daegu.

Cheongdo est le lieu de naissance de Lee Man-hee, le fondateur de cette secte. Il y a trois semaines, les funérailles du frère de M. Lee se sont tenues durant trois jours dans une salle appartenant à cet hôpital.

Le président sud-coréen Moon Jae-in a demandé vendredi une « enquête approfondie » sur chacune des personnes ayant assisté à ces obsèques et aux offices religieux de Shincheonji.

L’Eglise Shincheonji a présenté ses excuses et a suspendu ses rites et rassemblements dans tout le pays.

Mais son dirigeant a affirmé à ses fidèles que l’épidémie avait été « provoquée par le Diable », la comparant au châtiment biblique de Job, a rapporté l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Le maire de Daegu, la quatrième ville de Corée du Sud (2,5 millions d’habitants), a appelé les habitants à rester confinés chez eux.

Quelque 9.300 membres de l’Eglise de Shincheonji de Daegu ont été placés en quarantaine dans des installations spécifiques ou incités à rester chez eux, a également annoncé le KCDC.

Parmi eux, 1.261, contre 544 lors d’un bilan précédent, ont dit avoir des symptômes de la maladie, ont précisé des responsables médicaux.

Daegu et Cheongdo sont devenues vendredi des « zones à gestion spéciale », selon le gouvernement sud-coréen.

De son côté, le commandement de la garnison de l’armée américaine installée dans la ville – qui représente un total d’environ 10.000 personnes – a restreint ses accès.

Coronavirus: deuxième mort d’un Européen, l’inquiétude monte hors de Chine

L’Italie a annoncé samedi un deuxième décès dû au coronavirus, la seconde victime européenne au moment où le nombre de contaminations bondit hors de Chine, notamment en Corée où la situation est « grave » selon le Premier ministre.

Alors que la maladie a déjà touché quelque 77.000 personnes dans le monde, l’Italie est le premier pays européen à enregistrer des cas mortels parmi ses ressortissants: une femme de 75 ans, en Lombardie, après un maçon retraité de 78 ans qui résidait dans la région voisine de Vénétie.

Au total, une quarantaine de cas ont été répertoriés sur le sol italien, dont au moins 32 en Lombardie autour d’un foyer identifié à Codogno, à 60 km de Milan, poussant les autorités iatliennes à prendre des mesures de semi-confinement pour une semaine dans une dizaine de villes du nord.

La première personne morte en Europe après avoir été infectée par le Covid-19, apparu en décembre à Wuhan (centre de la Chine), était un touriste chinois originaire de la province du Hubei, dont Wuhan est le chef-lieu. Cet homme de 80 ans était décédé à Paris le 14 février.

En dehors de la Chine continentale (sans Hong Kong et Macao), plus de 1.300 contaminations ont jusqu’à présent été recensées — principalement en Corée du Sud et sur le navire de croisière Diamond Princess au Japon.

– Fermeture d’une usine Samsung –

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète, elle, de la difficulté à enrayer la propagation du virus.

« Nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l’épidémie », a relevé le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus vendredi à Genève. Mais la « fenêtre de tir se rétrécit », a-t-il averti, déplorant le manque de soutien financier international.

Samedi, il a averti que les systèmes sanitaires africains étaient notamment mal équipés pour répondre à l’épidémie, appelant les États membres de l’Union africaine « à se rassembler pour attaquer plus agressivement » le Covid-19.

Les foyers du nouveau coronavirus ont continué d’essaimer, avec samedi un mort supplémentaire recensé en Iran où écoles, universités et centres éducatifs vont être fermés dans les villes de Qom et Arak (centre). Le bilan total y est désormais de cinq morts, soit le plus élevé hors Extrême-Orient.

En Corée du Sud, un deuxième décès a été annoncé samedi et le nombre d’infections a fortement augmenté avec 229 nouveaux cas, sur un total de 433 cas rapportés, selon les autorités sanitaires sud-coréennes.

L’épidémie est entrée dans une « phase grave et le gouvernement fait tout pour prévenir la propagation », a déclaré le Premier ministre Chung Sye-kyun dans une allocution samedi soir.

L’un des deux principaux foyers d’infection du pays est l’hôpital de Cheongdo: 95 des derniers cas sont « liés » à des patients ou du personnel de cet hôpital, où les deux personnes décédées avaient séjourné.

La plupart des patients diagnostiqués avaient été admis dans cet hôpital pour des troubles mentaux.

L’autre foyer est l’Eglise de Shincheonji de Jésus, une secte chrétienne de la ville de Daegu, non loin de Cheongdo. Au total, plus de 200 membres de cette secte chrétienne ont été contaminées.

Par ailleurs, un employé d’une usine Samsung Electronics à Gumi, à 200 kilomètres de Séoul, a été infecté, amenant le géant technologique à annoncer une suspension des activités sur ce site jusqu’à lundi.

– Bénévoles des JO d’été –

Au Japon, une centaine de croisiéristes qui étaient en contact étroit avec des personnes infectées présentes sur le Diamond Princess ont commencé samedi à débarquer du paquebot, placé en quarantaine dans le port japonais de Yokohama, ont indiqué des médias locaux.

Les interrogations persistent cependant sur les méthodes des autorités sanitaires japonaises, qui ont autorisé cette semaine quelque 970 personnes à débarquer du navire après des tests apparemment négatifs au coronavirus.

Or parmi ces personnes lâchées dans la nature, deux Australiens et une Israélienne ont été déclarés porteurs du virus à leur retour dans leur pays.

Passagers et membres d’équipage du bateau de croisière continuaient samedi à être rapatriés dans leurs pays: 32 au Royaume-Uni, six en Roumanie et deux en Grèce.

Le Diamond Princess reste le plus important foyer de contagion hors de Chine. Sur 3.711 personnes se trouvant initialement à bord, plus de 630 ont contracté le coronavirus.

Toujours au Japon, le comité d’organisation des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo a annoncé samedi qu’il allait retarder la formation des bénévoles qui encadreront l’événement, par mesure de précaution, tout en assurant que les JO (prévus du 24 juillet au 9 août) ne sont pas remis en cause.

– Ralentissement en Chine –

En Chine continentale en revanche, pays de très loin le plus touché par la pneumonie virale, l’heure semble au ralentissement. Les autorités sanitaires ont annoncé samedi 109 nouveaux décès, contre 118 la veille, pour un total national de 2.345.

Le chiffre quotidien des nouveaux cas de contamination au coronavirus est en plus forte baisse encore, avec quelque 400 nouveaux cas contre près de 900 vendredi. Le nombre de contaminations dépasse désormais les 76.000.

Dans une lettre de remerciements à la fondation Bill et Melinda Gates pour son soutien financier contre l’épidémie, le président chinois Xi Jinping a souligné que son pays se trouve désormais à « un moment critique », a rapporté samedi l’agence Chine nouvelle.

La Chine a minimisé jusqu’à présent l’impact à long terme de l’épidémie sur son économie, paralysée par les placements en quarantaine, les routes bloquées et le manque de main-d’oeuvre.

Une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G20 tenaient samedi une réunion à Ryad consacrée principalement aux retombées de l’épidémie sur l’économie mondiale.

fka-cdl-ewx-ehl-rox-jug/phv/cac/cls/oaa

Massacre au Cameroun: Macron dénonce « des violations des droits de l’Homme »

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé samedi « des violations des droits de l’Homme intolérables » au Cameroun, après la mort la semaine dernière de 23 personnes dont une majorité d’enfants au cours d’une opération militaire.

« Je vais appeler la semaine prochaine le président (du Cameroun) Paul Biya et on mettra le maximum de pression pour que la situation cesse. Il y a des violations des droits de l’Homme au Cameroun qui sont intolérables, je fais le maximum », a expliqué le chef de l’État français en marge d’une visite au Salon de l’agriculture à Paris, alors qu’il était interpellé sur cette question par un passant.

Le 14 février peu avant l’aube, des hommes armés – 40 à 50 portant tous des uniformes de l’armée et certains masqués, selon des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires contactés par l’AFP – ont attaqué le quartier de Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, puis ont tué par balle et brûlé des habitants.

Selon l’ONU qui a demandé une enquête indépendante et impartiale, 15 enfants dont neuf sont âgés de moins de cinq ans, font partie des 23 victimes, dans la partie anglophone du pays.

« La France a un rôle compliqué en Afrique, quand la France dit: +tel dirigeant n’a pas été démocratiquement élu+, les Africains nous disent +de quoi vous mêlez-vous?+… Moi, je mets la pression sur chacun; je travaille avec l’Union africaine pour mettre la pression », a ajouté Emmanuel Macron, en faisant valoir que « ce n’est pas la France qui peut faire la démocratie au Cameroun, ce sont les Camerounais ».

Mardi, la France, allié traditionnel du Cameroun, avait déjà condamné des « violences » et demandé que les « responsables répondent de leurs actes ».

L’armée camerounaise qui évoque « cinq victimes » a assuré lundi que le drame était le résultat d’un « malheureux accident », après l’explosion de plusieurs contenants de carburant au cours d’échanges de tirs entre forces de sécurité et rebelles sécessionnistes.

Depuis 2017, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise a déjà fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés.

L’armée camerounaise comme les séparatistes armés sont accusés par des ONG internationales de défense des droits humains d’exactions contre des civils dans ces deux régions.

Législatives en Iran: les conservateurs en tête après les premiers résultats

Les conservateurs en Iran sont en tête selon les premiers résultats des élections législatives publiés samedi, une avance favorisée par une probable faible participation consécutive à la disqualification de milliers de candidats.

Les élections ont eu lieu vendredi dans un contexte de violente récession économique, due en partie aux sanctions américaines, et de tensions exacerbées entre Téhéran et Washington, ennemis jurés.

Avant le vote, près de la moitié des 16.000 candidatures avaient été invalidées, dont celles de milliers de réformateurs et de modérés, ce qui a pratiquement réduit le scrutin à un affrontement entre conservateurs et ultraconservateurs.

Les observateurs ont prédit une forte abstention, la population étant désillusionnée par les promesses non tenues des hommes politiques et tentant de faire face aux dures conditions de vie.

Samedi en milieu de journée, les votes avaient été comptés dans 71 circonscriptions sur 208 à l’échelle nationale, selon les chiffres du comité électoral national rapportés par l’agence de presse Isna.

L’alliance formée par les conservateurs et les ultraconservateurs semblait avoir un avantage confortable à Téhéran selon les premiers résultats, a déclaré le porte-parole du comité Esmaïl Moussavi à la télévision d’Etat.

Selon M. Moussavi, la plupart des votes sont allés aux trois premiers noms sur cette liste menée par Mohammad Bagher Ghalibaf, trois fois candidat malheureux à la présidentielle, ex-chef de la police, membre des Gardiens de la révolution -l’armée idéologique de l’Iran-, et maire de Téhéran de 2005 à 2017.

Les modérés et les réformateurs étaient très rares parmi les 40 candidats au total à Téhéran, a ajouté le porte-parole. Avec ses 30 sièges, la capitale iranienne représente un enjeu électoral de premier plan.

– « Une sélection » –

Les résultats définitifs pour Téhéran et d’autres provinces seront annoncés dimanche matin au plus tard, a ajouté M. Moussavi.

Les autorités ont annoncé la fermeture des écoles dans des dizaines de grandes villes pour permettre les opérations de dépouillement.

Si ces premiers résultats sont confirmés, cela constituerait un coup dur pour le président modéré Hassan Rohani, dont la marge de manoeuvre sera limitée jusqu’à la fin de son mandat en 2021.

Selon des chiffres non officiels publiés par l’agence Fars, la coalition conservatrice a remporté 135 des 290 sièges au nouveau Parlement. Les réformateurs en ont gagné 20 et les indépendants 28.

L’agence Fars a indiqué que 1,9 million de personnes avaient voté à Téhéran sur plus de neuf millions d’électeurs.

Plusieurs semblent avoir boycotté les élections dans la capitale. Parmi eux, Mme Arghavan Aram, qui gère une ONG pour les personnes transgenres.

« Une élection avec une seule tendance politique n’est pas une élection, c’est une sélection », a-t-elle dit.

Mais elle a dit espérer un avenir dans lequel « Trump (le président américain Donald Trump) part, les démocrates arrivent au pouvoir et un guide suprême modéré » en Iran, espérant que les choses changeront.

– Nouveaux décès au coronavirus –

Les élections de vendredi, les onzièmes depuis la révolution islamique de 1979, ont coïncidé avec l’annonce de nouveaux décès en Iran dus au nouveau coronavirus.

Samedi, les autorités iraniennes ont annoncé un nouveau décès portant le nombre de morts liés à cette maladie à cinq, soit le plus grand nombre de décès enregistrés dans un pays hors Extrême-Orient. Au total 28 personnes ont été contaminées en Iran. Les cinq personnes décédées sont probablement iraniennes.

L’Iran est par ailleurs plongé dans une violente récession, après le retrait en 2018 des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 entre Téhéran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne), et le rétablissement des sanctions américaines qui ont asphyxié l’économie de ce pays pétrolier.

M. Rohani voyait dans cet pacte l’espoir d’une ère de prospérité pour l’Iran. Mais les ultraconservateurs sont opposés à toute négociation avec l’Occident et sont impatients de sortir de l’accord international sur le nucléaire.

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif d’union, dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

M. Machar, qui a déjà été vice-président par deux fois entre 2011 et 2013, puis brièvement en 2016, devait initialement prêter serment vendredi.

Les deux précédentes échéances pour former le gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

– « Beaucoup plus à faire » –

Les deux hommes « continueront à résoudre le problème » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

« Le compromis de Kiir sur les Etats (régionaux) permet aux deux parties d’aller enfin de l’avant, même s’ils ont encore beaucoup plus à faire dans les semaines, les mois et les années à venir », a estimé Alan Boswell, expert sud-soudanais qui collabore au centre d’analyse International Crisis Group ((ICG), interrogé par l’AFP.

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté (Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Soudan du Sud: un pays ravagé par la guerre civile

Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, est l’un des pays les plus pauvres malgré ses richesses pétrolières, avec une économie ruinée par six années de guerre civile qui ont généré une grave crise humanitaire.

– Plus jeune État au monde –

Le 9 janvier 2005, le Nord et le Sud du Soudan signent un accord de paix, après des décennies de guerre civile entre rebelles sudistes et Khartoum (1959-1972 et 1983-2005), qui ont provoqué des millions de morts.

Le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud proclame son indépendance, six mois après avoir voté par référendum sa sécession.

Cet État enclavé est frontalier du Soudan, de l’Éthiopie, du Kenya, de l’Ouganda, de la République démocratique du Congo et de la Centrafrique.

Avec une superficie de 589.745 km2, le pays, dont la capitale est Juba, représente presque un quart de l’ancien Soudan. Nord et Sud se disputent toujours la province riche en pétrole d’Abyei.

Contrairement au Nord musulman, le Sud est essentiellement chrétien et animiste.

– Guerre civile –

Le 15 décembre 2013, d’intenses combats opposent des factions rivales de l’armée à Juba. Le président Kiir, de l’ethnie dinka, accuse de tentative de coup d’État son ancien vice-président, Riek Machar, de l’ethnie nuer, limogé en juillet.

Celui-ci nie toute tentative de putsch, puis appelle l’armée à renverser Salva Kiir, l’accusant de vouloir « allumer une guerre ethnique ».

Les combats et massacres entre Dinka et Nuer s’étendent dans le pays.

Après un accord de paix signé en 2015, M. Machar redevient pour quelques semaines vice-président en 2016. Mais il doit s’exiler après des combats à Juba en juillet.

Un nouvel accord de paix intervient en septembre 2018 qui prévoit la formation d’un gouvernement d’union nationale.

La guerre civile, marquée par des atrocités et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts, pour moitié dus aux maladies et au manque d’accès aux soins.

– Pauvreté et crise humanitaire –

Près de 82% des 11 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté (Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Mi-février, les essaims de criquets qui dévastent les cultures en Afrique de l’Est sont arrivés au Soudan du Sud, dont 60% de la population est déjà menacée par la faim, sous l’effet combiné de la guerre, de la sécheresse et d’inondations.

– Économie dépendante du pétrole –

Le Sud a hérité à l’indépendance des trois quarts des réserves pétrolières du Soudan, mais reste tributaire des infrastructures du Nord pour ses exportations.

Le pétrole représente la quasi-totalité de ses exportations et plus de 40% du PNB, selon la Banque mondiale.

L’économie a pâti d’une baisse des cours de l’or noir et d’infrastructures endommagées par la guerre.

La croissance du PIB est estimée à 3,2% lors de l’année budgétaire 2018/2019, après une contraction de 3,5% l’année précédente, tandis que l’inflation a été divisée par deux à environ 60%.

C’est l’un des pays les plus affectés par la corruption selon Transparency International (178ème sur 180).

– Marais et savane –

Le Soudan du sud abrite une faune variée (antilopes, éléphants, girafes, lions…), malmenée par la guerre civile et le braconnage, mais qui pourrait permettre un essor du tourisme après le conflit.

Le pays abrite le plus grand écosystème de savane d’Afrique de l’Est qui favorise une importante migration saisonnière.

Le Sud, plus grande zone marécageuse du monde, héberge d’innombrables oiseaux et d’immenses étendues de papyrus et plantes aquatiques.

Burundi: « vague d’arrestations » dans la région de Bujumbura, selon l’opposition

Le Conseil national pour la liberté (CNL), principal parti d’opposition au Burundi, a dénoncé samedi « une vague d’arrestations » de ses responsables locaux dans la province de Bujumbura depuis jeudi.

« Après un simulacre d’attaque (…) mercredi, il y a eu une vague d’arrestations de responsables locaux du parti CNL », a déclaré à l’AFP Therence Manirambona, porte-parole du parti. Il a affirmé que « 23 personnes avaient déjà été arrêtés par la police et des Imbonerakure (jeunesse du parti au pouvoir) et sont détenus dans des cachots de la police ».

Ces interpellations ont été confirmées à l’AFP par un responsable policier qui a parlé « d’arrestations pour raison d’enquête ».

Selon le CNL, « des responsables de notre parti ont subi des mauvais traitement et malheureusement l’un d’eux, Félix Ndikuriyo (…) a été battu à mort jeudi soir ».

« Personne n’est emprisonné pour des raisons politiques, ils ont été arrêtés pour avoir violé la loi », a affirmé Léonidas Ntirandekura, un responsable gouvernemental local. Selon lui, M. Ndikuriyo « est mort de maladie ».

Le porte-parole du CNL a dénoncé une « entreprise de harcèlement orchestrée par le pouvoir à l’approche des élections de mai 2020 ». « Aujourd’hui, nous comptons au moins 6 militants assassinés, d’autres ont été portés disparus ou ont été torturés, plus de 200 croupissent en prison et plus de 100 permanences détruites ou dégradées », a-t-il affirmé.

Des chiffres confirmés par la société civile et les medias.

Le président du CNL, Agathon Rwasa, est considéré comme le principal du candidat du parti Cndd-FDD au pouvoir, le général Evariste Ndayishimiye, à la présidentielle du 20 mai.

L’actuel président, Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, avait surpris en annonçant en juin 2018 qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution modifiée par référendum le lui permettait.

L’annonce en avril 2015 de sa candidature à un troisième mandat avait plongé le Burundi dans un cycle de violences et de violations massives des droits humains qui ont fait 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes, selon les estimations de la Cour pénale internationale qui a ouvert une enquête.

Soudan du Sud: le chef rebelle Riek Machar investi vice-président

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar a été investi samedi à Juba premier vice-président de ce pays en guerre depuis six ans, conformément à un accord de paix conclu en 2018.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif d’union dont la composition doit être annoncée samedi.

M. Machar, qui a déjà été vice-président par deux fois entre 2011 et 2013, puis brièvement en 2016, devait initialement prêter serment vendredi.

Les deux précédentes échéances pour former le gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Les deux hommes « continueront à résoudre le problème » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Ce dernier vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Coronavirus: les Etats-Unis accusent la Russie de désinformation en ligne

Des milliers de comptes liés à la Russie sur Twitter, Facebook et Instagram propagent de la désinformation anti-américaine sur le nouveau coronavirus apparu en Chine, ont affirmé à l’AFP des responsables américains.

La campagne de désinformation et de propagation de théories du complot a démarré il y a un mois, à un moment où le nombre de morts en Chine était de trois et l’épidémie n’en était qu’à 200 cas à Wuhan, selon ces responsables. Aujourd’hui, le bilan est monté à plus de 2.200 morts et 75.000 cas en Chine, et plus d’un millier de cas dans 26 autres pays.

La campagne russe rappelle les tentatives du KGB pour faire croire, pendant la Guerre froide, que le VIH était une invention de scientifiques américains.

« Le but de la Russie est de semer la discorde et d’affaiblir de l’intérieur les institutions des Etats-Unis et leurs alliances, y compris au travers de campagnes souterraines et pernicieuses », a estimé Philip Reeker, sous-secrétaire d’Etat chargé de l’Europe et de l’Eurasie.

« En disséminant la désinformation sur le coronavirus, des acteurs russes malveillants choisissent une fois de plus de menacer la sécurité publique au détriment de la réponse globale » à l’épidémie, a-t-il ajouté.

Les responsables de la diplomatie américaine chargés de lutter contre la désinformation russe disent que des comptes aux noms de personnes fictives reproduisent des lignes d’attaques russes, non seulement en anglais mais aussi en français, en espagnol, en italien et en allemand.

Les théories propagées incluent l’idée que le virus a été créé par les Etats-Unis pour « faire une guerre économique à la Chine », que c’est une arme biologique inventée par la CIA, ou encore qu’il fait partie d’une stratégie occidentale de « messages anti-Chine ».

Des tweets accusent aussi faussement le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, dont la fondation a investi des milliards de dollars dans des programmes de santé internationaux.

Les milliers de comptes impliqués étaient surveillés pour s’être ingérés dans diverses crises à travers le monde, de la guerre en Syrie aux manifestations au Chili et en France avec les gilets jaunes. Ils postent des messages « quasi-identiques » sur le coronavirus, selon un rapport préparé pour le Global Engagement Center du département d’Etat, la cellule de lutte contre les campagnes de désinformation étrangères.

– Comptes coordonnés –

Contrairement à d’autres sujets où l’activité dure généralement trois jours, les comptes s’activent depuis un mois, selon les responsables américains, signe de l’importance accordée à l’affaire par les Russes.

« C’est typique de la doctrine russe de confrontation informationnelle », explique un responsable. « Le nombre mondial de cas du coronavirus n’a pas atteint son pic, donc la stratégie russe est d’exploiter l’environnement informationnel de façon très peu coûteuse mais très efficace, afin de semer la discorde entre la Chine et nous, ou pour des raisons économiques ».

Le département d’Etat fait coïncider le début de la campagne sur internet au 20 janvier, quand les médias contrôlés par l’Etat russe ont commencé à diffuser des articles et interviews anti-occidentaux sur les origines de l’épidémie, notamment RT et Sputnik. Les opérateurs des comptes ont commencé le lendemain.

« Il est peu probable que ce soit une coïncidence », dit un responsable. « Quand les médias russes ont commencé à sortir ces théories, les comptes russes ont vraiment commencé à les promouvoir mondialement ».

« Ces milliers de comptes travaillent de concert les uns avec les autres, au quotidien, avec des phrases, un ton et un rythme identiques. On peut tous les relier assez facilement à RT, Sputnik et d’autres médias liés à la Russie ».

« Ce ne sont pas des robots, ce sont de vraies personnes derrière un clavier », ajoute le responsable.

« On peut ainsi voir pleinement à l’oeuvre leur écosystème de désinformation, incluant des télévisions d’Etat, des sites internet qui leur sont proches et des milliers de fausses identités sur internet qui, tous, poussent les même thèmes », a commenté Lea Gabrielle, qui dirige le Global Engagement Center.

Washington considère que la désinformation russe nuit à la réponse sanitaire contre le virus, notamment en Afrique et en Asie.

« Ces opérateurs semblent avoir carte blanche pour semer la discorde », dit un responsable du département d’Etat, en affirmant que les trolls russes étaient autonomes et n’agissaient pas forcément sur ordre explicite.

« Il n’est pas nécessaire qu’un thème particulier soit décidé au plus haut niveau. Ils ont la capacité indépendante d’opérer dans cet espace pour infliger les dommages qu’ils souhaitent, avec des conséquences potentiellement catastrophiques ».