Nouvelle-Zélande: enquête sur des menaces contre une des mosquées de Christchurch

La police néo-zélandaise enquête pour retrouver l’auteur de menaces formulées cette semaine contre une des mosquées de Christchurch, où 51 fidèles avaient péri dans le carnage perpétré il y a un an par un suprémaciste blanc australien.

Ces menaces contre la mosquée al-Nour ont été postées cette semaine sur la messagerie Telegram, au moment où Christchurch se prépare à commémorer le premier anniversaire de la tuerie.

Des médias rapportent que ce message montrait un homme portant une cagoule assis dans une voiture devant la mosquée, avec un texte menaçant et un émoji représentant un pistolet.

« Nous suivons des pistes et je suis convaincu que nous établirons qui est cette personne », a déclaré à Radio New Zealand John Price, un des responsables de la police de Canterbury, la région de l’Île du Sud où se trouve Christchurch. « Nous sommes très près. »

On ignore encore les détails de la cérémonie censée être organisée pour le premier anniversaire du carnage.

La Première ministre Jacinda Ardern, qui devrait y assister, a estimé mardi qu’il était difficile de croire que la communauté musulmane néo-zélandaise puisse encore être la cible de messages haineux.

Le tireur, Brenton Tarrant, qui s’était filmé lors de la tuerie, sera jugé à partir du 2 juin.

Cameroun: 10 séparatistes « neutralisés » selon le gouvernement, qui dément la mort de civils

Le gouvernement camerounais a assuré lundi avoir « neutralisé 10 terroristes » séparatistes lors d’une opération militaire samedi dans une localité de l’ouest anglophone du Cameroun, et dément avoir tué des civils comme l’affirment plusieurs médias en ligne camerounais.

« Dix terroristes sécessionnistes ont été neutralisés, dont trois femmes », lors d’un affrontement entre des militaires et des séparatistes dans la localité de « Small Babanki », dans la région du Nord-Ouest, a affirmé le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, dans un communiqué.

Il a précisé qu’un commandant séparatiste connu sous le sobriquet de « général Fire man » fait partie des personnes abattues.

Depuis le week-end, plusieurs publications sur les réseaux sociaux ainsi que des médias en ligne accusent l’armée camerounaise d’avoir tué une dizaine de civils, notamment des femmes et des enfants, lors de cette opération.

Des photographies montrant des cadavres, dont celui d’un enfant en bas âge, ont largement circulé sur les réseaux sociaux, sans que l’AFP ne parvienne à les authentifier.

Le gouvernement parle « d’une propagande mensongère » et « d’allégations totalement infondées et contraires à la réalité des faits ».

Il a assuré aussi dans le communiqué qu’au cours de cette opération, « un fusil d’assaut de type AK47 » et du matériel de combat ont été retrouvés, ainsi qu’un homme « otage » libéré.

Depuis près de trois ans, l’armée et des groupes séparatistes armés s’affrontent dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les deux camps sont accusés de perpétrer des crimes et des exactions contre des civils.

La 14 février dernier, 23 civils dont 15 enfants (neuf de moins de 5 ans) et deux femmes enceintes, sont morts lors d’une opération militaire à Ntumbo, un village du Nord-Ouest, selon l’ONU.

Selon plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, les forces gouvernementales ainsi qu’une milice peule alliée sont les responsables de cette tuerie.

L’armée dément et assure qu’il s’agit des conséquences d’un « malheureux accident » – l’explosion de conteneurs de carburant consécutive à des échanges de tirs entre soldats et rebelles séparatistes – et n’évoque la mort que de 5 civils.

Le drame a provoqué l’émoi au Cameroun, mais aussi à l’international.

Interpellé le 22 février par un activiste camerounais à Paris, le président français Emmanuel Macron avait promis de mettre « le maximum de pression » sur le président Paul Biya pour que cessent des violences « intolérables ».

Selon l’Elysée, M. Macron et M. Biya ont échangé dimanche au téléphone, et « se sont accordés sur la nécessité d’une enquête impartiale » pour faire la lumière sur les violences de Ntumbo.

Chez les partisans de Netanyahu, le bonheur se mélange au soulagement

« Wahou! Je suis heureuse, cette fois c’est la bonne », se réjouit Hanna Piers, en dansant dans un hall de Tel-Aviv où sont réunis des partisans du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a revendiqué la victoire aux législatives après deux scrutins sans vainqueur.

Peu après l’annonce des premières estimations, c’est la satisfaction du but finalement atteint qui a dominé dans l’immense salle où sont rassemblés un millier de partisans du Likoud, sur le point de réaliser son meilleur score sous Benjamin Netanyahu.

Après deux élections sans vainqueur, en avril et septembre dernier, le Likoud est crédité d’environ 37 sièges par les sondages à la sortie des urnes, voire de 60 sièges avec ses alliés de droite, ce qui place le parti au seuil de la majorité.

« Finalement nous avons obtenu ce que nous voulions », se félicite Mme Piers, 37 ans.

« Cette fois-ci il n’y aura pas de nouvelles élections », renchérit Lidan Aton, 32 ans, tout sourire. « Je ressens une immense satisfaction, finalement nous avons réussi », lâche Ran Carmi Buzaglo, un adhérent actif du Likoud.

Quelques minutes avant la diffusion des sondages à la sortie des urnes, il avait parcouru l’immense salle en courant, drapeau israélien à bout de bras, clamant à qui voulait l’entendre que cette fois, c’était « la bonne ».

– Le 61 magique –

Au rassemblement du Likoud, la sono à fond diffuse de la musique pop israélienne orientale, des jeunes dansent en criant « Bibi, roi d’Israël » et en agitant des drapeaux du parti et d’Israël.

Les adhérents suivent de près l’évolution des résultats dans l’espoir de voir le bloc de droite – qui comprend les formations ultra-orthodoxes Shass et Judaïsme unifié de la Torah et de la droite radiale Yamina – atteindre, voire franchir, le nombre magique de 61 sièges, seuil de la majorité à la Knesset, le Parlement.

Gavriel Gaoui, 47 ans, membre du comité central du Likoud, est « persuadé d’atteindre 61, voire même 62 sièges ». « Historiquement les résultats définitifs nous donnent toujours un peu plus de sièges que les sondages de sortie des urnes », dit-il.

Mais certains, comme Lidan Aton, pensent qu’il faudra « voler » quelques sièges à « Bleu-Blanc » ou à Israël Beiteinou, parti de droite nationaliste laïque, grâce à la défection de leurs députés, pour parvenir à la majorité.

– Mince espoir –

La ferveur qui s’est emparée des partisans du Likoud tranche avec le long silence qui a accueilli les résultats de Benny Gantz dans la salle de réception située sur le port de Tel-Aviv, dont l’ancien chef d’état-major a fait son QG pour la soirée.

Les yeux rivés sur les grands écrans de télévision, la poignée de militants ayant fait le déplacement guettent le moindre changement dans les estimations.

La musique entraînante qui tourne en boucle depuis le début de soirée contraste avec l’ambiance pesante qui règne dans la salle.

Mais si la déception est de mise, l’espoir reste permis. Pour Katty Rojtman, porte-parole francophone du parti, « les résultats peuvent changer pendant la nuit, nous attendons les résultats définitifs ».

« En 2013, on s’est endormi avec le Parti travailliste et on s’est réveillé avec le Likoud », se rappelle-t-elle. « Alors on pourrait espérer s’endormir avec le Likoud et se réveiller avec Kahol-Lavan (Bleu-Blanc)… »

Virus: la cathédrale rouvre à Milan, qui vit toujours au ralenti

La cathédrale de Milan, monument symbole de la capitale économique italienne fermé une semaine durant pour cause de coronavirus, a rouvert lundi aux touristes, tout comme les musées, mais avec certaines limitations recommandées par les experts de santé publique.

Ce n’était pas la grande foule pour la réouverture à 09H00 (08H00 GMT) à l’entrée de la splendide cathédrale gothique, où se pressaient plus de journalistes que de touristes.

Parmi les rares visiteurs ayant bravé la pluie, Imasu Ohashi, un Japonais de 24 ans accompagné de sa mère. « A l’intérieur, il y avait très peu de monde », raconte-t-il aux journalistes de l’AFP qui, en fin de matinée, ne décomptaient qu’une vingtaine de personnes sous l’immense nef.

« Je suis resté une demi-heure à l’intérieur, j’ai pu admirer les peintures, les marbres, les plafonds, je suis très heureux… » explique le jeune homme, ravi de profiter de Milan et de Venise désertées tout en reconnaissant que « la situation est très difficile pour le gouvernement et les gens angoissés ».

Cristian Russovich, un touriste argentin qui porte un masque « par précaution », se félicite lui aussi de la réouverture. « Nous sommes contents parce qu’hier nous n’avons pas pu visiter le couvent où se trouve la Cène (peinte par Léonard de Vinci), fermé à cause du coronavirus », explique-t-il.

Le gouvernement a fixé par décret des limites à la réouverture des monuments et musées. Il faut le faire « de manière contingentée » en évitant le phénomène de groupes resserrés ne permettant pas d’assurer une distance de sécurité d’un mètre entre les visiteurs pour éviter la contagion, alors que l’Italie affiche le plus lourd bilan d’Europe avec 2.036 cas positifs et 50 décès.

L’Italie est désormais officiellement divisée en trois zones. La « zone rouge » placée sous quarantaine, couvre 11 communes du Nord du pays représentant plus de 50.000 habitants.

– « Symbole italien » –

La deuxième zone appelée « jaune » concerne les trois régions les plus touchées – Lombardie (qui inclut Milan), Emilie-Romagne (Bologne) et Vénétie (Venise). Les écoles et universités y sont fermées jusqu’au 8 mars. Les stations de ski restent ouvertes, mais à condition qu’on ne dépasse pas un tiers de la capacité à bord des remontées mécaniques.

Un coup d’arrêt est aussi donné aux « grands événements » sportifs et culturels (matches, concerts…), tandis que les cinémas, théâtres, discothèques et salles de sports restent fermés.

La troisième zone couvre le reste du pays où des mesures de restriction sont fixées au cas par cas.

Ainsi à Rome, l’église Saint-Louis des Français à Rome, qui recèle des chefs-d’oeuvre du peintre Le Caravage, a été fermée par précaution dimanche après que l’un de ses prêtres rentré en France a été testé positif. L’église va rouvrir mercredi après désinfection et exclusion d’une contamination au sein de la communauté de prêtres qui vivent à côté.

Les mesures de précaution prises par le gouvernement ne font pas l’unanimité.

Andrea Riccardi, fondateur de la communauté catholique de Sant’Egidio très proche du pape François, critique ainsi la fermeture « de tant d’églises dans le Nord de l’Italie », « des mesures qui me remplissent d’une certaine amertume ».

« Les églises ont été assimilées aux cinémas et théâtres », déplore-t-il.

« Les églises ne sont pas seulement un lieu de +rassemblement+ mais aussi un lieu spirituel, une ressource en période difficile, qui suscite de l’espoir, console et nous rappelle qu’on ne se sauvera pas tous seuls », estime-t-il, excluant tout risque aux messes dominicales « auxquelles participent une poignée de personnes dispersées sur des bancs éloignés ».

Un avis partagé par certains sur le parvis de la cathédrale de Milan. « C’est important que la cathédrale rouvre. Il est illogique d’avoir des supermarchés ouverts mais des églises fermées », estime Ivano Caiola, 54 ans, harnaché d’un sac à dos et venu avec sa femme retirer le carnet officiel de pèlerin pour Saint-Jacques de Compostelle. « La cathédrale, pour nous c’est un symbole italien, c’est notre histoire ».

Bissau: démission d’un des deux présidents rivaux après des « menaces de mort »

Le « président intérimaire » investi par le camp donné battu à la présidentielle en Guinée-Bissau, Cipriano Cassama, a renoncé dimanche à la fonction de chef d’Etat à la suite de « menaces de mort », moins de 48 heures après sa désignation, dans une déclaration à la presse.

« Compte tenu des menaces de mort sur ma personne et mes gardes de corps, j’ai décidé de renoncer à la charge de président intérimaire pour laquelle j’ai été nommé, pour éviter un bain de sang en Guinée-Bissau et la confrontation » entre des forces de sécurité, a déclaré dimanche Cipriano Cassama, un responsable du PAIGC, formation qui domine la vie politique de cette ancienne colonie portugaise depuis son indépendance en 1974.

« Je crains pour mon intégrité physique. Ma vie et celle de ma famille (sont) en danger. Je n’ai aucune condition de sécurité. Hier (vendredi) soir, ils (des soldats) sont venus chercher tous mes corps de sécurité », a-t-il ajouté, tout en affirmant conserver sa fonction de chef de l’Assemblée nationale.

La renonciation de M. Cassama n’est pas partagée par le PAIGC, selon une responsable de cette formation.

« Nous n’acceptons pas cette démission de Cipriano Cassama. C’est comme s’il a renoncé à son pays. Pour nous, le combat continue », a déclaré dimanche à la presse la ministre de l’Administration territoriale et deuxième vice-présidente du PAIGC, Mme Maria Odete, sans plus de précision.

La Guinée-Bissau avait depuis vendredi deux présidents rivaux, une situation née de la confrontation, toujours en cours, entre les deux candidats au second tour de la présidentielle du 29 décembre.

Le candidat du PAIGC, l’ex-Premier ministre Domingos Simoes Pereira, conteste toujours la victoire à la présidentielle attribuée par la Commission électorale à un autre ex-Premier ministre, l’opposant Umaro Sissoco Embalo.

Il avait refusé cette semaine d’accorder sa caution à l’investiture de M. Embalo, donné vainqueur par la commission électorale avec 53,55%. M. Pereira, crédité de 46,45%, et le PAIGC dénoncent des fraudes et réclament qu’on recompte les votes.

M. Cassama avait été désigné vendredi soir comme « président intérimaire » par 54 députés du PAIGC, sur un total de 102 à l’Assemblée nationale.

Sans attendre une décision de la Cour suprême, M. Embalo s’était fait quelques heures auparavant investi président de la République et s’est installé au palais présidentiel à Bissau.

M. Embalo a investi samedi le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam qu’il avait nommé vendredi, après avoir démis le même jour le Premier ministre Aristides Gomes (PAIGC), reconnu par la communauté internationale. La formation du gouvernement de M. Nabiam était attendue dimanche.

La Guinée-Bissau est plongée depuis son indépendance dans une instabilité chronique dans laquelle l’armée joue un grand rôle.

Le pays est l’un des plus pauvres de la planète. Les narcotrafiquants utilisent son territoire pour faire transiter la cocaïne d’Amérique latine vers l’Europe, avec la complicité suspectée de cadres de l’armée.

Sénégal: premier cas confirmé de nouveau coronavirus

Le Sénégal a annoncé lundi son premier cas de nouveau coronavirus, sur un Français qui a séjourné en France en février avant de revenir au Sénégal et qui a été mis en quarantaine à Dakar.

Il s’agit du deuxième cas confirmé en Afrique subsaharienne après le Nigeria, qui concernait un Italien lui aussi de retour de son pays.

« Les résultats des tests effectués par l’Institut Pasteur de Dakar se sont avérés positifs », a dit devant la presse le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.

« A ce jour l’état du patient ne suscite aucune inquiétude majeure », a-t-il ajouté.

Le patient, un homme marié et père de deux enfants qui vit au Sénégal depuis plus de deux ans avec sa famille, a séjourné en France la deuxième quinzaine de février à Nîmes (sud) et dans une station de ski non-précisée de la région Auvergne-Rhône-Alpes (sud-est), a dit le ministre.

Rentré le 26 février au Sénégal, il a consulté, avec une fièvre de 39 degrés, un mal de gorge et des maux de tête. La structure médicale qui l’a reçu a contacté la cellule d’alerte sénégalaise mise en place contre le coronavirus, a dit le ministre.

Le patient a été mis en quarantaine dans le centre de traitement du service des maladies infectieuses et tropicales d’un hôpital de Dakar.

« Le dispositif de surveillance et de riposte au Covid-19 est renforcé et tous les moyens sont mis en oeuvre pour circonscrire la maladie », a ajouté le ministre. Il a appelé la population à la « sérénité » et a dit avoir « parfaitement confiance » dans le système de santé national.

En dehors du Sénégal et du Nigeria, les seuls concernés à ce jour en Afrique subsaharienne, quelques cas ont été enregistrés dans le nord du continent, en Algérie et en Egypte.

La possibilité d’une propagation du virus en Afrique et la faculté à faire face de pays aux systèmes de santé précaires sont un sujet de préoccupation pour l’Organisation mondiale de la Santé.

Mali: six soldats tués à Mondoro, attaquée pour la troisième fois en 6 mois (nouveau bilan)

Six soldats maliens ont été tués et 10 blessés dimanche dans une attaque de présumés jihadistes à Mondoro, une localité du centre du Mali déjà visée en septembre et le mois dernier, a indiqué lundi l’armée malienne.

Les Forces armées maliennes (FAMa) « déplorent 6 morts, 10 blessés et des engins endommagés » lors de cette attaque, qui a eu lieu vers 22H00 (GMT et locales), a indiqué l’armée sur Twitter.

Lors de leur riposte, « les FAMa ont détruit deux colonnes de véhicules et de motos terroristes », ainsi que « deux sites de regroupement des terroristes ». « Les frappes aériennes déclenchées dans la nuit ont permis de vite infliger d’importantes pertes humaines et matérielles chez les GAT (groupe armé terroriste) », selon la même source.

Les assaillants ont « attaqué un check-point avant de le détruire » et ont « utilisé des lance-roquettes pour tirer sur les véhicules de l’armée garés », a indiqué à l’AFP un élu de Mondoro.

« Les échanges de tirs ont duré environ une heure », puis « l’aviation malienne est venue pour bombarder les positions des jihadistes. Je ne connais pas le nombre de jihadistes tués, mais il y a des victimes », a ajouté cet élu s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

Une association locale s’est inquiétée lundi d’un possible départ des militaires de Mondoro, où un soldat avait été tué et trois blessés le 14 février. Le camp de Mondoro, ainsi que celui de Boulkessi, proches de la frontière avec le Burkina Faso, avaient déjà été frappés en septembre par une double attaque jihadiste durant laquelle au moins 40 soldats avaient été tués.

« Selon des informations, des militaires menacent de quitter Mondoro après l’attaque. S’ils mettent à exécution cette décision, les terroristes vont prendre le contrôle non seulement de Mondoro, mais de tout le cercle de Douentza », a déclaré à l’AFP Oumar Ongoïba, un responsable de l’Association pour le développement de Mondoro (ADM), en soulignant le caractère stratégique de la zone.

L’attaque de septembre contre Mondoro et Boulkessi, l’un des plus graves revers de l’armée malienne depuis des années, avait été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste du Sahel affiliée à Al-Qaïda, avec lequel le président malien Ibrahim Boubacar Keïta envisage notamment de négocier.

Le Mali est confronté depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et jihadistes et aux violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré la présence de forces africaines, onusiennes et internationales.

Parties du nord du pays, les violences se sont propagées au centre et aux pays voisins, le Burkina Faso et le Niger.

RDC: des bouchons dans la lutte anti-corruption

« Renouveau de la justice » ou impossible lutte anti-corruption ? Les autorités congolaises jurent qu’elles iront jusqu’au bout d’une enquête sur des « abus » dans le financement des grands travaux publics lancés par Félix Tshisekedi il y a un an jour pour jour.

Le 2 mars dernier, 36 jours après son investiture, le nouveau président de la République démocratique du Congo ouvrait une enveloppe de 300 millions de dollars pour construire ou réparer des routes, des maisons ou des ponts dans le cadre d’un « programme d’urgence des 100 jours ».

Un an après, aucun « saut-de-mouton » n’a été inauguré à Kinshasa.

Ces ponts par dessus la chaussée, mis en chantier pour aérer le trafic automobile, sont la vitrine des retards et des ratés du programme des « 100 jours », sur fond de détournements de fonds présumés.

A cause des travaux, la circulation est même pire qu’avant aux grands carrefours. Les automobilistes sont piégés dans des goulets d’étranglement à l’approche des palissades bleues occupant les deux-tiers de la chaussée.

C’est le cas sur la route de l’aéroport international de Ndjili, encombrée par trois chantiers de « sauts-de-mouton » dont certains ont à peine commencé.

« Des trajets de 30 minutes prennent maintenant une heure, voire une heure trente », tempête Junior Shaba, conducteur de mini-bus pris dans un embouteillage sur le boulevard du 30-juin.

« Ils ont bouffé l’argent! », s’énerve son collègue Bob Yundula.

Après une descente sur le terrain mi-février, le chef de l’État a demandé une information judiciaire.

– « Manipulations » –

En conseil des ministre le 20 février, le ministre de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende a souhaité que cette enquête marque « le début du renouveau » de la justice en RDC, « pour un véritable État de droit ».

Le président Tshisekedi a fait de la lutte anti-corruption une priorité, à la demande pressante des bailleurs de fonds de la RDC, les États-Unis et le FMI en tête.

Les choses ne semblent pas aussi claires. Le chef de l’État a déploré que « certains magistrats en charge des dossiers soient l’objet de menaces et de manipulations » lors du dernier conseil des ministres vendredi.

Le parquet et la défense ne communiquent pas sur l’enquête en cours. Au moins trois patrons de société, un Congolais et deux étrangers implantés depuis très longtemps en RDC, sont en détention provisoire.

Le directeur général de l’Office des routes (OR, une entreprise publique), Mutima Sakrini, est soupçonné de mauvaise gestion dans l’attribution et le suivi des travaux des 100 jours.

Deux prestataires de service, l’Américain David Blattner et le Libanais Jamal Sammih, sont accusés d’avoir encaissé de l’argent public sans exécuter les travaux dans les délais contractuels de trois mois.

Leur défense est très discrète. Le dossier ne connaitra « aucune suite judiciaire », affirme un avocat qui se présente comme le conseil de M. Blattner.

Le chef de l’État a aussi déploré que « certaines personnes interpellées soient victimes de mauvais traitements dans l’unique but d’extorquer des aveux ».

Le parquet a aussi entendu les responsables de l’entreprise chinoise China Railways Engineering Company (CREC 7), qui construit au moins un « saut-de-mouton » à Kinshasa.

– Marché attribué « autour d’un verre » –

Là, c’est l’ambassadeur de Chine en RDC, Zhu Jing, qui s’est lui-même chargé du plaidoyer de la défense sur Twitter: « L’entreprise chinoise a bien respecté les délais de construction fixés par les autorités congolaises. C’est à elles de choisir le moment opportun pour la mise en circulation ».

Les marchés ont été passés sans appel d’offre, de gré à gré, « autour d’un verre », déplore le député Claudel Lubaya. Cette procédure du gré à gré n’est cependant pas illégale en RDC.

Les volontés anti-corruption du chef de l’État n’ont pas que des soutiens au sein même de la présidence de la République et son cabinet pléthorique (plus de 100 conseillers).

L’attribution des marchés publics a été coordonnée par le propre cabinet du chef de l’État, dirigé par un allié du président, Vital Kamerhe.

Le nom de M. Kamerhe avait été cité par l’Inspection des Finances en septembre dans l’affaire dite des 15 millions de dollars, qui auraient disparus des caisses du Trésor public.

Le chef de l’État avait confirmé l’ouverture d’une enquête judiciaire. Une enquête dont plus personne n’a entendu parler depuis.

M. Tshisekedi gouverne aussi en coalition avec les forces de son prédécesseur Joseph Kabila, qui ont gardé la majorité au Parlement.

En septembre, le nouveau ministre des Finances José Sele (venu du camp pro-Kabila) avait déjà demandé des « audits » sur le financement du programme des 100 jours et des « sauts-de-mouton ».

Des « sauts-de-moutons » qui doivent désormais être livrés au 31 mai 2020 d’après le dernier Conseil des ministres. Ou peut-être pour les célébrations du 30-juin qui marqueront le 60e anniversaire de l’indépendance du Congo.

Afrique du Sud: la police évacue des migrants qui veulent quitter le pays

La police sud-africaine a évacué dimanche plusieurs centaines de migrants au coeur d’un imbroglio juridique, qui campaient depuis quatre mois sur une place du centre de la très touristiques ville du Cap (sud-ouest).

Ces migrants venus d’autres pays africains sollicitent l’aide du Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) pour quitter l’Afrique du Sud, où ils ne sentent pas en sécurité depuis une vague de violences xénophobes qui a fait au moins 12 morts et d’importants dégâts en septembre dernier.

Après avoir été expulsés des locaux du HCR au Cap, ils occupent depuis octobre une église et une place sur laquelle ils avaient installé un campement de tentes.

Sollicitée par la municipalité, la justice a ordonné le mois dernier leur expulsion.

Dimanche, la police a donc investi la place, procédé à l’expulsion des réfugiés et au démantèlement de leurs installations de fortune, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Nous ne sommes pas des animaux ! Nous ne sommes pas des cafards », « Dieu va vous punir pendant des générations », « où est la Nation arc-en-ciel ? », ont crié des migrants en colère.

Mais la plupart ont obtempéré sans incident majeur et évacué les lieux, au moins provisoirement.

« Nous n’avons aucun endroit où aller », s’est plainte Falone Manok, une mère de quatre enfants âgée de 28 ans venue de République démocratique du Congo (RDC).

« Je leur ai dit (au HCR) que je n’étais pas en sécurité ici en Afrique du Sud, que je voulais aller ailleurs », a-t-elle ajouté, « mais depuis j’attends ».

« On ne peut pas laisser la situation perdurer car elle a un impact sur le commerce local », a justifié l’élu du Cap chargé de la sécurité, JP Smith. « Et on ne peut pas fournir de logement d’urgence (aux migrants) eu égard aux besoins non satisfaits des Sud-Africains en la matière », a-t-il ajouté.

L’Afrique du Sud accueille 268.000 réfugiés et demandeurs d’asile, selon le gouvernement. Ils viennent pour la plupart de Somalie, d’Ethiopie, du Zimbabwe, du Nigeria et de RDC.

Première puissance industrielle du continent, l’Afrique du Sud, qui accueille des millions de migrants, est le théâtre régulier de violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage (29%), la pauvreté et des inégalités criantes.

Algérie/corruption: procès en appel d’ex-hauts dirigeants

Le procès en appel de plusieurs anciens hauts dirigeants politiques et grands patrons, condamnés pour corruption, s’est ouvert dimanche devant la Cour d’Alger, a indiqué l’agence officielle APS.

Une vingtaine d’accusés, ex-responsables politiques, riches patrons et hauts fonctionnaires, avaient été condamnés en décembre lors du premier procès consécutif aux enquêtes lancées après le départ du président Abdelaziz Bouteflika sous la pression de la rue.

Prévu initialement le 12 février, le procès avait été reporté une première fois au 26 février puis une seconde fois à la demande des avocats de la défense.

Il concerne diverses malversations dans le secteur de l’industrie algérienne de montage automobile dont l’octroi d’avantages à certains patrons et le financement électoral « occulte » de M. Bouteflika, chef de l’Etat durant 20 ans.

Candidat à un 5e mandat en avril 2019, M. Bouteflika a été contraint de démissionner le 2 avril face à un mouvement de contestation populaire inédit.

En première instance, Ahmed Ouyahia, 67 ans, quatre fois Premier ministre dont trois sous la présidence Bouteflika, a écopé de 15 ans de prison. Abdelmalek Sellal, 71 ans, qui dirigea le gouvernement de 2014 à 2017 et quatre campagnes électorales de M. Bouteflika, a été condamné à 12 ans de prison.

Dimanche, M. Ouyahia a rejeté toutes les charges retenues contre lui. « Je ne me suis rendu coupable d’aucun abus de fonction, je n’ai ni reçu de pots-de-vin ni blanchi de l’argent », a-t-il dit, ajoutant toutefois « avoir oublié de déclarer quelques biens », selon APS.

M. Sellal a également rejeté les charges à son encontre, appelant à faire comparaître M. Bouteflika, très affaibli depuis un AVC en 2013, comme témoin. Il a affirmé avoir mis en oeuvre « le programme du président, adopté par le Parlement, et dont le premier responsable est l’ancien président qui devrait comparaître comme témoin ».

Le procès en appel reprend lundi.

En première instance également, les ex-ministres de l’Industrie Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi ont écopé de 10 ans d’emprisonnement, l’ancienne préfète Nouria Yamina Zerhouni de cinq ans.

Ex-président du Forum des chefs d’entreprises, principale organisation patronale et PDG du n°1 privé du BTP algérien, Ali Haddad, considéré comme l’un des principaux financiers des dernières campagnes de M. Bouteflika, a été condamné à sept ans de prison.

Trois autres riches hommes d’affaires, Ahmed Mazouz, Hassen Arbaoui et l’ancien vice-président du FCE Mohamed Bairi, tous propriétaires d’usines de montage de véhicules, ont écopé respectivement de sept, six et trois ans de prison.

Cinq accusés en fuite ont été condamnés par contumace et ne sont pas rejugés. Parmi eux l’ancien ministre de l’Industrie Bouchouareb Abdessalem (20 ans de prison).

C’est la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962 que sont jugés des dirigeants de ce rang.