Libye: Paris regrette la démission de l’émissaire de l’ONU Ghassam Salamé

La France a regretté mercredi la démission de l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, et réitéré son appel à un « cessez-le-feu durable » dans ce pays déchiré par le conflit entre les autorités de Tripoli et l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.

« La France a appris avec regret l’annonce de la démission du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye », a déclaré un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, saluant « la compétence et la conviction » avec lesquelles M. Salamé a conduit sa mission depuis juin 2017.

Ghassan Salamé a démissionné lundi pour des « raisons de santé », au moment où le processus politique dans ce pays, en proie à la guerre civile, est plus que jamais dans l’impasse.

Depuis 2017, Ghassan Salamé a tenté en vain de convaincre les belligérants libyens d’unifier les institutions de l’Etat et d’organiser des élections en vue de mettre fin aux divisions dans le pays.

« Nous saluons ses efforts en faveur d’un cessez-le-feu et du lancement d’un dialogue politique interlibyen sous l’égide des Nations unies », a relevé le porte-parole du Quai d’Orsay.

« La France souhaite que cette dynamique se poursuive et appelle l’ensemble des acteurs à s’engager en faveur d’un cessez-le-feu durable, d’un meilleur contrôle des ressources et d’un dialogue politique représentatif et inclusif », a-t-il ajouté.

« La France réitère son plein soutien aux efforts en ce sens du secrétaire général des Nations unies, a-t-il assuré.

Depuis 2015, deux autorités rivales se disputent le pouvoir en Libye: le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l’Est.

Ghassan Salamé a régulièrement dénoncé les ingérences étrangères en Libye qui se poursuivent, malgré les engagements pris à la conférence internationale de Berlin en janvier, compliquent le conflit dans le pays et rendent difficile toute solution politique.

Le GNA est soutenu par la Turquie et le Qatar, le maréchal Haftar par les Emirats arabes unis, la Russie, l’Egypte et l’Arabie saoudite. La France est aussi soupçonnée de soutenir en coulisses l’homme fort de l’Est libyen, ce qu’elle dément.

Nigeria: 14 morts dans l’attaque jihadiste d’une base militaire dans le nord-est

Des jihadistes présumés ont attaqué mercredi une base militaire dans l’Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria, tuant 14 personnes, selon un nouveau bilan communiqué par des sources sécuritaires.

Les insurgés sont arrivés à l’aube à bord de camions militarisés et ont mené un raid sur la base de la ville de Damboa, à la frontière avec la forêt de Sambisa, repaire des combattants fidèles à la faction de Boko Haram dirigée par Abubakar Shekau.

Dans la matinée, un officier militaire et un milicien avaient d’abord fait état de six morts.

« Nous avons perdu quatre policiers et deux miliciens », -combattant aux côtés de l’armée nigériane dans la lutte contre les jihadistes-, avait déclaré sous couvert de l’anonymat l’officier.

Il a ensuite déclaré à l’AFP que le bilan s’était alourdi avec six soldats tués: « Nous avons également perdu six soldats dans l’attaque tandis que six autres ont été blessés ».

« Un avion de chasse a été déployé alors que les terroristes fuyaient et a frappé deux de leurs véhicules, tuant 13 d’entre eux », a-t-il ajouté.

Le chef des milices civiles, Ibrahim Liman, a fait état d’une cinquantaine d’habitants blessés par les tirs, dont deux sont ensuite décédés de leurs blessures.

« Deux civils initialement blessés par des éclats sont morts », a précisé M. Liman.

Selon un habitant de Damboa, Modu Malari, l’armée a repoussé les insurgés de la ville après deux heures de combat au cours desquelles les jihadistes ont utilisé des armes lourdes et des roquettes.

Le conflit entre les forces armées nigérianes et Boko Haram a fait quelque 35.000 morts depuis 2009 et près de deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers, selon l’ONU. Il s’est étendu au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.

Coronavirus: alerte aux fake news, trois arrestations au Maroc

Les autorités marocaines ont lancé mercredi un appel à la vigilance face à la multiplication des « fake news » concernant l’épidémie de nouveau coronavirus, avec au moins trois arrestations de mauvais plaisantins ces derniers jours.

« Certains comptes sur des réseaux sociaux et des applications de messagerie instantanée (…) procèdent à la publication d’informations mensongères et erronées attribuées à des institutions officielles » pour annoncer des mesures sanitaires préventives, selon un communiqué publié mercredi par le ministère marocain de l’Intérieur.

Mardi, le ministère marocain de l’Education a dénoncé avec vigueur « une photo truquée » circulant sur les réseaux sociaux pour annoncer la fermeture de toutes les écoles du pays à partir de mercredi.

Le même jour, le quotidien l »Economiste » a démenti une « fausse information » circulant avec son logo officiel sur les réseaux sociaux concernant un « nouveau foyer » dans une banlieue de Casablanca.

« Toutes les dispositions légales seront prises (…) en vue d’identifier les personnes impliquées dans la publication de ces allégations et mensonges », prévient le communiqué de l’Intérieur.

Deux personnes qui tournaient des vidéos canulars dans la rue en annonçant à des passants avoir été contaminés à l’étranger « pour voir leurs réactions » ont ainsi été arrêtées à Marrakech (centre), selon un message publié mardi sur le compte twitter de la sûreté nationale (DGSN).

La DGSN avait déjà annoncé la semaine dernière l’interpellation d’un habitant de Tetouan (nord) qui avait annoncé dans une vidéo « enregistrer des morts liés au virus ».

Le royaume a fait état lundi d’un premier cas confirmé de contamination au Covid-19 concernant un Marocain en provenance d’Italie, placé en isolement dans un hôpital de Casablanca.

Depuis, plusieurs manifestations publiques comme le salon annuel de l’agriculture ou un Grand prix de judo, ont été annulées par précaution.

Les rumeurs les plus folles et conseils préventifs les plus insolites ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux marocains après l’annonce d’un premier cas déclaré en Algérie voisine, le 25 février dernier.

Coronavirus: l’Italie envisage de fermer toutes ses écoles et universités

Le gouvernement italien doit adopter mercredi un nouveau train de mesures pour contrer l’épidémie de coronavirus, parmi lesquelles la probable fermeture de toutes les écoles et universités ainsi que la tenue des matches de foot à huis clos.

Une décision sur les écoles sera prise « dans les prochaines heures », a annoncé en début d’après-midi la ministre de l’Education, Lucia Azzolina, peu après que plusieurs agences italiennes ont annoncé que la décision avait déjà été prise.

« Aucune décision sur la fermeture des écoles n’a été prise, nous avons demandé un avis plus approfondi au comité technico-scientifique, la décision sera prise dans les prochaines heures », a rectifié devant la presse la ministre, sortie momentanément d’une réunion du gouvernement pour apporter ces précisions.

Le conseil des ministres est entièrement dédié à la crise du coronavirus, alors que l’Italie est le troisième pays le plus touché au monde après la Chine et la Corée du Sud: 79 personnes contaminées sont mortes dans le pays, qui compte au total 2.502 cas, selon le dernier décompte publié mardi.

Selon le quotidien Il Corriere della Sera, la décision de fermer écoles et universités à partir de jeudi et jusqu’à mi-mars « a déjà été prise, mais ne sera annoncée qu’après le dernier feu vert du comité scientifique ».

Si la Lombardie (la région de Milan), l’Emilie-Romagne et la Vénétie (autour de Venise) sont les trois régions les plus touchées, la quasi-totalité des 21 régions italiennes ont recensé des cas de contagion, excepté pour le moment le Val D’Aoste, frontalier de la France.

– Tout le territoire –

Ces mesures, réunies dans un décret et valables pour un mois, devraient concerner tout le territoire national, et non plus une zone limitée dans le Nord du pays, où sont concentrés l’essentiel des cas.

Selon les médias, le projet de décret recommande de respecter une distance de sécurité d’au moins un mètre entre les personnes, d’éviter poignées de mains et bises, et de jouer les matches de foot à huis clos.

Les supporteurs n’auront pas non plus accès aux entraînements des équipes. Les mesures affectant le football, adoptées pour un mois, pourront être révisées au bout de deux semaines.

Le décret prévoit aussi d’éviter au maximum rassemblements et foules. C’est pourquoi tous les salons, conférences et congrès devraient être reportés, en particulier dans le secteur de la santé, de manière à libérer au maximum le personnel sanitaire.

Il sera aussi conseillé à toutes les personnes âgées de plus de 75 ans de rester chez elles et de ne pas fréquenter de lieux publics. Ce conseil est étendu aux personnes de plus de 65 ans présentant des pathologies susceptibles de s’aggraver au contact du coronavirus.

L’essentiel des morts italiens étaient des personnes âgées – en moyenne des octogénaires et nonagénaires – ou atteintes de pathologies antérieures.

Outre la distance de sécurité à respecter entre les personnes, il sera recommandé d' »éternuer et tousser dans un mouchoir en évitant le contact des mains avec les sécrétions respiratoires » et d' »éviter les échanges de bouteilles et verres, en particulier durant les activités sportives ».

Selon la ministre de l’Education, le conseil des ministres a également « discuté de mesures économiques ».

L’économie italienne, déjà anémique, est affectée par l’épidémie, en particulier le secteur du tourisme qui représente 13% du PIB. L’association professionnelle Confturismo-Confcommercio (tourisme et commerce) prévoit ainsi 31,6 millions de touristes en moins pour la période allant du 1er mars au 31 mai, soit une perte de 7,4 milliards d’euros.

Après la victoire de Netanyahu, la crainte de « l’annexion » en Cisjordanie

« S’ils annexent, il ne nous restera rien sinon ce petit bout de terre », lance le vieux Majed Abou Al-Hajj, en pointant du doigt son jardin. Dans la vallée du Jourdain, en territoire palestinien, la victoire électorale de Benjamin Netanyahu rime avec crainte d’annexion.

Ces dernières semaines, M. Netanyahu, le Premier ministre israélien sortant, a promis l’annexion rapide de pans de la Cisjordanie occupée dont la vallée du Jourdain, s’il était reconduit à son poste après les législatives de lundi.

Dans le village palestinien d’Aïn al-Bayda, dans le nord de la vallée, la victoire de M. Netanyahu laisse un goût amer à de nombreux habitants qui craignent de voir le train de l’annexion se mettre véritablement en marche dans les prochains mois.

« Bien entendu que nous avons peur qu’ils annexent ces territoires », peste Majed Abou Al-Hajj, 85 ans. « Tout est possible. »

Les 1.600 habitants de ce hameau baigné de soleil vivent principalement de l’agriculture et une partie de leurs terres sont déjà entre les mains de colons juifs ou d’entreprises israéliennes.

Netanyahu passera-t-il le pas de l’annexion? Ses promesses de campagne n’étaient-elles que des promesses? Pour Majed Abou Al-Hajj et les siens, une seule certitude: « Nous ne contrôlons rien. »

– « Bain de sang » –

Malgré son inculpation pour corruption, M. Netanyahu a enregistré, selon les estimations, le meilleur score de sa carrière, ce qui le place en position de force pour former le prochain gouvernement avec ses alliés de droite favorables à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Une vision à laquelle souscrit son allié le président américain Donald Trump dont le plan pour le Moyen-Orient prévoit de greffer à Israël la vallée du Jourdain, langue de terre qui compte pour près du tiers de la Cisjordanie, et plus de 130 colonies israéliennes en Territoires palestiniens.

Des dizaines de milliers de Palestiniens vivent dans la vallée du Jourdain. Dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, illégales au regard du droit international, il y a plus de 450.000 Israéliens.

Dans le village d’Aïn al-Bayda, Abdel Rahmane Abdallah, 74 ans, affirme craindre de « payer le prix fort » en cas d’annexion de son village. Mais il se veut optimiste: « personnellement je ne crois qu’il (Netanyahu) procèdera à l’annexion ».

L’annexion de terres palestiniennes pourrait se traduire par « des violences et un bain de sang », affirme à l’AFP le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat.

Pour pouvoir passer à l’acte, Benjamin Netanyahu doit auparavant être désigné par le président Reuven Rivlin pour former un gouvernement.

Pour Eugène Kontorovich du Forum Kohelet, un centre d’analyse marqué à droite, les résultats de l’élection donnent un mandat clair à M. Netanyahu pour aller de l’avant avec l’annexion.

– « La plus difficile » –

« L’écrasante majorité de ses soutiens sont favorables à l’application de la souveraineté israélienne sur les communautés israéliennes », dit-il en reprenant le vocabulaire d’une partie de la classe politique qui parle de « souveraineté israélienne » pour désigner l’annexion, et considère les colonies comme des « communautés » ou des « villages ».

« L’idée qu’il manquait d’un feu vert pour (l’annexion) a été balayée », ajoute M. Kontorovich, qui a d’ailleurs conseillé l’administration américaine pour l’élaboration de son projet pour le Proche-Orient, jugé « historique » par Israël mais fustigé par les Palestiniens.

D’après Hugh Lovatt, analyste au Conseil européen des relations internationales, l’annexion de la vallée du Jourdain serait perçue à l’étranger comme une forme « d’apartheid ». « Si Netanyahu peut former rapidement un gouvernement cela risque d’accélérer le processus, mais (l’annexion) est probablement prévue dans quelques mois. »

Pas de quoi réjouir ni Majed Abou al-Hajj, ni Hassan Abdel Hafez.

Ce dernier a vécu toutes les grandes étapes du conflit israélo-palestinien, dont les soulèvements palestiniens ou Intifadas (1987-1993, 2000-2005).

Dans le camp de réfugiés de Jalazone près de Ramallah, en Cisjordanie, il affirme, sans ambages: la période à venir « sera la plus difficile pour le peuple palestinien ».

Les urgences italiennes à l’heure du coronavirus

Devant les urgences de l’hôpital de Crémone, dans le nord de l’Italie, une grande tente bleue est dressée: c’est là que sont « triés » les patients, ceux potentiellement infectés par le nouveau coronavirus et les autres.

A l’intérieur, longues blouses bleues, masques filtrants FFP2 sur le nez, mains couvertes de gants en plastique et couvre-chefs sur la tête, deux membres du personnel accueillent les malades.

Arrivent ici a priori des patients présentant des symptômes respiratoires ou grippaux légers: mal de gorge, petite toux ou fièvre légère.

« Mais s’ils devaient présenter une fièvre plus élevée, au-dessus de 38 degrés, et des troubles respiratoires de dyspnée, difficultés à respirer, de tachypnée, fréquence respiratoire supérieure à 20 cycles par minute, alors ils sont emmenés immédiatement dans une zone +urgence+ des urgences » en suivant la ligne rouge au sol, explique à l’AFP Antonio Cuzzoli, médecin-chef des urgences de l’hôpital.

La ligne rouge est aussi celle qu’empruntent les ambulances arrivant avec des patients ayant appelé les secours et présentant des symptômes importants.

La crise sanitaire a commencé dans le nord de l’Italie le 21 février, et dès le 22 au matin, l’hôpital de Crémone avait installé cette tente avec la Protection civile.

Selon cet organisme étatique, entre 330 et 350 tentes ont été mises en place devant les hôpitaux de la péninsule.

– « Très fatigué » –

L’Italie est le troisième pays le plus touché au monde par l’épidémie, après la Chine et la Corée du Sud: 79 personnes contaminées sont mortes en Italie qui compte 2.502 cas, selon un décompte publié mardi.

Crémone est située en Lombardie, l’une des trois régions les plus touchées avec l’Emilie-Romagne et la Vénétie, toutes dans le Nord.

Dans la tente, « nous effectuons un relevé des paramètres: température corporelle, check-list pour savoir depuis quand le patient a des symptômes et ce qu’il présente exactement » comme problèmes, précise le Dr Cuzzoli, en soulignant que le patient doit dès son arrivée endosser un masque chirurgical pour empêcher la diffusion des germes.

« Cela fait maintenant 13 jours que nous sommes organisés (à l’intérieur des urgences) avec des zones de soins différenciées: une zone pour les patients Covid-19, et une zone pour les AVC, infarctus du myocarde, insuffisances respiratoires pas liées au Covid, et les traumatismes », précise-t-il.

La mobilisation du personnel est constante.

« Le personnel est très fatigué. Par ailleurs, un agent est en quarantaine parce qu’il a été testé positif et quelqu’un est aussi malade. Mais nous résistons, le système résiste, parce que le système italien et le système lombard est un système fort, un système qui met en réseau les hôpitaux, qui assure une garantie de réponse et qui tient malgré les difficultés », note le Dr Cuzzoli.

L’épidémie est d’une ampleur pourtant jamais vue.

– « Pilule amère » –

« En 42 ans de métier comme spécialiste des infections, il ne m’est jamais arrivé de devoir affronter quelque chose qui nous a contraints à revoir l’organisation des services médicaux, à occuper un nombre extrêmement élevé de lits en soins intensifs et à gérer, en situation d’urgence absolue, une problématique à la portée absolument inhabituelle », souligne de son côté le professeur Massimo Galli, responsable du département universitaire des maladies infectieuses de l’hôpital Sacco à Milan.

Une stricte quarantaine a été décidée il y a une dizaines de jours pour 11 villes du nord de l’Italie, où tous les lieux publics (églises, bars, bibliothèques, écoles, musées, mairies) sont fermés.

Par ailleurs, les écoles, églises et salles de sports ont également fermé leurs portes en Lombardie, Vénétie et Emilie-Romagne où plusieurs grands salons professionnels ont été reportés.

« La première phase de contention de la contagiosité a été affrontée de manière forte », note le Dr Cuzzoli.

Le professeur Galli reconnaît qu’il s’agit d’une « pilule amère à avaler » pour les populations concernées, mais « un choix obligé » car « il était important de chercher à limiter une diffusion ultérieure de l’infection ».

Mais les craintes d’une éventuelle crise hospitalière commencent à émerger.

« Si le nombre de patients augmente il est inévitable qu’on va vers une crise, c’est la préoccupation de toutes les régions », a reconnu mercredi le gouverneur de Vénétie Luca Zaia.

Coronavirus: le masque, objet de toutes les convoitises

Volés dans les hôpitaux, réclamés par les médecins, réquisitionnés par Emmanuel Macron: les masques de protection sont au centre de toutes les attentions au moment où l’épidémie provoquée par le nouveau coronavirus s’intensifie en France.

Au moins 8.300 masques ont été volés dans des établissements de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). A Marseille, on en a dérobé 2.000 à l’hôpital de la Conception.

Au niveau mondial, l’OMS a alerté sur le « rapide épuisement » des équipements de protection.

Pour éviter une pénurie en France, l’Etat réquisitionnera « tous les stocks et la production de masques de protection » pour les distribuer aux soignants et aux personnes atteintes du coronavirus, a annoncé mardi le président Emmanuel Macron.

Ces deux catégories sont concernées par le port du masque, et pas le grand public, martèlent les autorités depuis le début de la crise.

Pourtant, aux yeux du grand public, l’objet symbolise plus que tout autre cette crise sanitaire, à travers les images de presse ou les photos rigolardes sur internet, avec par exemple des soutiens-gorges utilisés comme masques.

Il existe deux types de masques. Les premiers, les masques chirurgicaux, sont ceux qu’un malade doit porter pour éviter de contaminer d’autres personnes.

Les autres, dits FFP2 (en forme de bec de canard), sont plus perfectionnés. Ils ont un système de filtrage et sont étanches quand on les place sur le visage, pour offrir un plus haut niveau de protection.

Devant les inquiétudes des médecins de ville (hors hôpital), le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mardi qu’à ce stade 15 millions de masques chirurgicaux avaient été prélevés sur le stock de l’Etat à leur intention, ainsi que pour les Ehpad. Ils pourront les retirer dans les pharmacies. Quinze à vingt millions d’autres devraient suivre, également issus des quelque 145 millions en stock.

Mais ces derniers jours, des syndicats de médecins libéraux ont réclamé que des masques FFP2 soient fournis d’urgence à ces soignants. Ils font valoir que les masques chirurgicaux ne suffisent pas à protéger les médecins.

– La question des stocks –

Dans un décret publié mercredi au Journal officiel, l’Elysée précise que seront réquisitionnés jusqu’au 31 mai, les masques FFP2 détenus par « toute personne morale de droit public ou de droit privé » et les masques anti-projections en possession des entreprises qui les fabriquent ou les distribuent.

Devant l’Assemblée nationale mardi, M. Véran a souligné que la France disposait « de quatre grandes entreprises (…) qui fabriquent ces masques, auxquelles nous avons passé les commandes publiques les plus massives qui soient » et à qui il a été demandé de « fonctionner jour et nuit, H24, 7 jours sur 7, de manière à fournir le maximum de masques possible », a-t-il dit.

Précision importante: il a indiqué que l’Etat ne disposait pas de stocks de masques FFP2.

Une situation qui remonte selon lui à 2011: après l’épidémie de grippe A/H1N1 de 2009-2010, pour laquelle la réponse de l’Etat s’était révélée surdimensionnée, il avait été décidé que « la France n’avait pas à faire de stocks d’Etat de ces fameux masques FFP2 ».

« Ce qui n’a peut-être pas été anticipé en 2011, et c’est sans aucune polémique, c’est que parfois des crises sanitaires peuvent entraîner des crises industrielles », a avancé M. Véran.

En 2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le ministre en charge de la Santé était Xavier Bertrand.

Quant à l’efficacité des différents masques, le N.2 du ministère, Jérôme Salomon, a voulu « rassurer les professionnels de santé ».

« Il y a une équivalence stricte des masques chirurgicaux avec les masques FFP2 pour les virus transmis par voie gouttelettes » (c’est-à-dire par les postillons des malades comme c’est le cas du nouveau coronavirus), a-t-il assuré mardi soir, en conférence de presse.

Il s’est appuyé pour cela sur une étude publiée en septembre dans la revue médicale américaine Jama, qui comparait les protections offertes par les deux types de masques contre la grippe.

Le « masque chirurgical, surtout s’il est associé au port du masque par le malade, protège efficacement » les professionnels de santé, a-t-il ajouté.

Selon M. Salomon, les masques FFP2 sont avant tout préconisés pour « les personnels soignants qui pratiquent des soins très particuliers », c’est-à-dire ceux qui prennent les malades en charge de façon rapprochée à l’hôpital.

Maurice Bandama nommé ambassadeur de la Côte d’ivoire en France

Annoncé ce mercredi 04 mars 2020, L’actuel ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandama a été nommé ambassadeur de la Côte d’Ivoire en France. Cette nouvelle a été a annoncé par Sidi Touré, porte-parole du gouvernement, suite au conseil des ministres de ce jour.

« Le Conseil a donné son accord en vue de la nomination de M. Maurice Kouakou Bandama en qualité d’ambassadeur plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près la République de France avec résidence à Paris », a déclaré Sidi Touré.

Par ailleurs, il remplacera à ce poste, SEM Charles Providence Gomis, nommé sénateur et en fin de mission.

Cependant, quant au remplaçant de Maurice Bandama , il se peut qu’il soit connu le vendredi. Ce choix sera fait à l’issue d’un conseil extraordinaire des ministres prévu à Yamoussoukro

Patrice Beaumelle nommé nouveau sélectionneur de l’équipe nationale ivoirienne

La Fédération Ivoirienne de Football vient d’annoncer sa décision, et ce choix est Patrice Beaumelle. Il a été nommé officiellement comme sélectionneur de l’équipe ivoirienne, ce mercredi 04 mars suite au départ de Ibrahim Kamara.

 

Patrice Beaumelle

 

Personnalité connue de la sélection ivoirienne de football, il agissait en qualité d’adjoint d’Hervé Renard depuis 2008. Il a suivi Renard dans ses aventures en Zambie, en Angola et en Côte d’ivoire. Ce dernier, remporta avec Hervé Renard, la CAN 2015 avec les Éléphants.

Cependant, en 2019,  Patrice Beaumelle, avait pris son envol et pris seul les rênes de la sélection olympique du Maroc. Il fut libéré de son poste en septembre 2019, après une courte expérience à la tête des U23.

Rappelons qu’après son passage sur le banc de la Zambie entre 2011 et 2013, Beaumelle vivra sa 2e expérience comme numéro un. Il entrera dans le vif du sujet dès la fin du mois, avec la double confrontation contre le Madagascar les 23 et 31 mars prochains.

En outre, la première mission de Patrice Beaumelle est la qualification à la CAN 2021, une mission qui s’annonce décisive.

Coronavirus: l’Egypte interdit l’entrée des citoyens qataris

Le Caire a décidé mercredi d’interdire l’accès au territoire égyptien aux ressortissants du Qatar, qui a pris des mesures similaires dimanche, dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19.

Depuis dimanche dernier, Doha impose « une restriction d’entrée temporaire » à toutes les personnes provenant d’Egypte, y compris les Egyptiens résidents sur le sol qatari, en raison du virus.

Doha avait pris cette décision à la suite de l’annonce par la France en fin de semaine dernière de six nouveaux cas de Covid-19 ayant affecté des personnes qui avaient voyagé en Egypte.

En réponse, l’Egypte a décidé « d’appliquer le principe de réciprocité et d’interdire l’entrée (en Egypte) aux citoyens qataris », à partir du 6 mars, a indiqué Nader Saad, le porte-parole du conseil égyptien des ministres, réuni mercredi.

Depuis le début de l’épidémie, l’Egypte, pays de 100 millions d’habitants, a enregistré deux cas de Covid-19, dont un a été déclaré guéri le 27 février, contre huit dans l’émirat du Qatar.

Toutefois, de nombreuses rumeurs circulent au sujet de l’apparition de nouveaux cas non-déclarés de l’épidémie de Covid-19 en Egypte, dont Le Caire se défend.

A ce sujet, le Premier ministre, Mohamed Madbouli, a réaffirmé mercredi que le gouvernement égyptien « n’avait rien à cacher » et « aucun intérêt à retenir des informations » sur l’épidémie de nouveau coronavirus.

Les relations entre Le Caire et Doha sont difficiles depuis la destitution en 2013 du président Mohamed Morsi, issu de la confrérie des Frères musulmans et l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah el-Sissi, général égyptien devenu président l’année suivante.

En juin 2017, Le Caire s’est associé à trois pays du Golfe (Arabie saoudite, Emirats et Bahreïn) pour geler ses relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de soutenir les mouvements islamistes.

Depuis, Doha, qui nie les accusations, est soumis à un strict boycott économique et il n’y a plus de liaisons directes avec l’Egypte.

Selon les statistiques officielles, la diaspora égyptienne au Qatar compte environ 300.000 âmes, soit plus de 10% de la population totale (2,75 millions), même si le flux s’est ralenti avec l’embargo. Il s’agit généralement de personnel qualifié travaillant dans le secteur énergétique, l’enseignement ou la santé.