Tirs nord-coréens: Pyongyang cherche à attirer l’attention, selon Séoul

Ouchanka noire sur la tête, une paire de jumelles dans les mains, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé le dernier essai militaire de son pays, selon l’agence de presse nord-coréenne KCNA, la Corée du Sud voyant dans les derniers tirs de Pyongyang une tentative d’attirer l’attention de Washington et Séoul.

Kim a « guidé un nouvel exercice de frappe d’artillerie de longue portée », rapporte mardi KCNA au lendemain du tir de ce qui semblait être selon Tokyo des missiles balistiques.

Plus d’un an après le fiasco du deuxième sommet entre M. Kim et le président américain Donald Trump, la Corée du Nord n’a cessé de travailler au développement de ses programmes d’armement, estiment les experts.

Le Rodong Sinmun, organe officiel du Parti des travailleurs au pouvoir au Nord, a publié de son côté des photos montrant des roquettes tirées de lanceurs multiples comportant quatre tubes de lancement, visant ce qui semble être une île.

D’autres clichés montrent des projectiles de plus petit calibre et des pièces d’artillerie tirant des salves.

Coiffé d’une toque de style russe et d’une veste militaire beige, Kim apparaît sur une photos des jumelles à la main, flanqué d’un officier portant un masque noir.

La Corée du Nord a fermé ses frontières et pris des mesures drastiques pour tenter d’éviter que ne se propage sur son sol l’épidémie de coronavirus.

Mardi le ministère sud-coréen de l’Unification a indiqué que les trois exercices de tirs que M. Kim avaient supervisé ces deux dernières semaines étaient ses premières activités militaires depuis le début de l’année.

« Cela vise, d’un point de vue interne, à renforcer la solidarité, et d’un point de vue externe, à attirer l’attention des Etats-Unis et de la Corée du Sud et à les pousser à changer d’attitude », a estimé le ministère dans un communiqué.

La Corée du Nord est sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, qui visent à la pousser à renoncer à ses programmes nucléaire et balistique interdits.

La péninsule avait connu en 2018 une spectaculaire détente, mais les efforts diplomatiques sont au point mort depuis l’échec du sommet de Hanoi entre MM. Kim et Trump.

Pyongyang avait unilatéralement donné à Washington jusque la fin de l’année 2019 pour faire de nouvelles concessions. Et fin décembre, M. Kim a annoncé que son pays, dès lors, ne se sentait plus tenu par son moratoire sur les essais nucléaires et les tirs de missiles balistiques intercontinentaux.

Il a aussi menacé de faire la démonstration, prochainement, d’une « nouvelle arme stratégique ».

En Egypte, le coronavirus fait pâlir un tourisme déjà fragile

Dans un village nubien à 900 km au sud du Caire, Bassam Hamimi, employé dans une auberge, constate l’essoufflement: « on ressent leur absence », dit-il en allusion aux touristes chinois, d’ordinaire nombreux. Une conséquence du nouveau coronavirus, qui menace un tourisme égyptien longtemps convalescent.

« Il y avait des tas de Chinois avant », assure à l’AFP ce trentenaire, dont les revenus dépendent de l’afflux de voyageurs, notamment de Chine.

Beaucoup de vols acheminant des touristes en Egypte ont été annulés pour tenter d’endiguer la propagation du virus, apparu en décembre en Chine.

Près de 110.000 cas de Covid-19 et plus de 3.800 décès ont été recensés dans le monde. L’Egypte, bien qu’officiellement peu touchée, n’a pas été épargnée.

Le Caire a annoncé dimanche un décès lié au virus, le premier sur le continent africain: un touriste allemand de 60 ans qui avait été hospitalisé dans le sud-est du pays.

Plusieurs pays, dont la France et le Canada, ont en outre annoncé des contaminations parmi des personnes ayant séjourné en Egypte.

Avec 55 infections enregistrées dans le pays, dont 45 sur le bateau de croisière « A-Sara », immobilisé à Louxor -coeur battant du tourisme pharaonique-, beaucoup s’inquiètent de l’impact de l’épidémie sur le tourisme.

– Pronostics difficiles –

Pour Adela Ragab, ancienne vice-ministre du Tourisme, les mesures de protection mises en place par certains pays auront des répercussions « certaines » sur le secteur, mais « il est délicat de faire des pronostics à l’heure qu’il est ».

« Nous pourrons juger de la situation si l’on constate un impact sur les réservations des vacances de Pâques », dit-elle à l’AFP.

Le tourisme, poids lourd de l’économie égyptienne, a longtemps été moribond après les années d’instabilité politique ayant suivi la révolte de 2011.

En octobre 2015, un attentat meurtrier contre un avion russe transportant des vacanciers de la station balnéaire de Charm el-Cheikh (est), avait porté un coup dur supplémentaire au secteur.

Depuis 2017, et bien que le pays soit encore loin des 14,7 millions de touristes de 2010, l’industrie a toutefois enregistré une embellie.

En 2018, 11,3 millions de personnes ont visité le pays, contre 5,3 millions en 2016. La banque centrale égyptienne a elle fait état de 12,6 milliards de dollars de recettes du secteur en 2018, contre 10 milliards l’année précédente.

Face à l’impact potentiellement dévastateur du coronavirus sur un secteur à peine remis sur pied, le gouvernement a multiplié les communiqués affirmant que tout était sous contrôle.

« Les activités touristiques se déroulent normalement à Louxor (…), des milliers de visiteurs ont afflué sur ses sites archéologiques », a affirmé lundi le ministère du Tourisme.

« Vous avez vu les chiffres par vous-mêmes, les cars, les files d’attente: la situation (…) est très stable à Louxor », avait assuré la veille le ministre du Tourisme, Khaled el-Enany, lors d’une visite au temple de Karnak aux côtés de son homologue de la Santé.

La télévision égyptienne a aussi abondamment diffusé des images de la désinfection des métros de la capitale Le Caire, mégalopole de 20 millions d’habitants, et des trains.

– Touristes arabes –

Matt Swider, l’un des passagers américains du bateau « A-Sara », testé positif, a documenté sur Twitter, photos à l’appui, son transfert à l’hôpital affirmant que le personnel avait été « extrêmement amical ».

Ses tweets ont aussitôt été repris par la page « @EgyProjects », vitrine digitale des grands projets de l’Etat.

L’ancien président de la Fédération des offices de tourisme, Elhami el-Zayyat, souligne lui que le secteur risque malgré tout de « perdre les touristes arabes, surtout les Koweïtiens et les Saoudiens ».

Plusieurs pays du Golfe ont annoncé des restrictions sur les voyages dans différents pays touchés par l’épidémie, le Koweït et l’Arabie saoudite suspendant notamment les vols à destination de l’Egypte.

M. Zayyat dit avoir constaté une légère augmentation des annulations de la part des touristes chinois et italiens -les deux nationalités les plus touchées par l’épidémie-, mais assure que les touristes anglo-saxons et latino-américains continuent d’affluer.

Lundi, 340 touristes grecs arrivant de Malte en bateau ont été soumis à des tests à leur arrivée sur les côtes égyptiennes, tandis que deux passagers du « A-Sara » indiquaient à l’AFP être toujours maintenus en quarantaine.

Les psys au chevet de Chinois « épuisés » par l’épidémie

Peur d’être contaminé, solitude en quarantaine, pression au sein du personnel soignant: les psychologues font face à un afflux croissant de Chinois ayant du mal à surmonter les bouleversements entraînés par l’épidémie de Covid-19.

La pénurie de professionnels qualifiés exacerbe le problème, dans un pays où plus de 50 millions de personnes sont confinées dans la province du Hubei (centre), épicentre du coronavirus, et beaucoup d’autres restent confinées chez elles.

« Tous les jours, environ 20 personnes appellent. Certains ont vu leurs proches mourir faute de médicaments au début de l’épidémie, quand il n’y avait pas assez de lits », explique à l’AFP Mme Xu, psychologue dans un hôpital de Wuhan.

Cette ville, chef-lieu du Hubei, est celle où le virus est apparu fin 2019. Elle concentre la majorité des décès et des contaminations, d’où un besoin tout particulier de soutien psychologique.

Le nouveau coronavirus a déjà contaminé plus de 80.750 personnes en Chine, dont plus de 4.000 mortellement.

« La plupart des appels viennent de malades inquiets du peu d’effet de leur traitement, ou de personnes qui ont peur d’être contaminées », précise Mme Xu.

Le confinement génère un sentiment d’incertitude, d’ennui ou de solitude, souligne de son côté Chee Ng, professeur de psychiatrie à l’Université de Melbourne (Australie).

« Plus la quarantaine est longue, plus les répercussions sur la santé mentale sont importantes », résume-t-il.

– ‘Certains craquent’ –

Etudiants bloqués à la maison pour cause d’écoles fermées, femmes enceintes craignant pour leurs bébés, parents face au manque de crèches pour leurs enfants: des psychologues disent à l’AFP avoir constaté un pic d’appels, dans un pays où la prise en compte des problèmes psychologiques est limitée.

La Chine compte à peine 2,2 psychiatres pour 100.000 habitants, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le ministère chinois de la Santé a toutefois indiqué que plus de 300 lignes d’assistance téléphonique ont été mises en place par des universités, des autorités locales ou des associations spécialisées.

Bémol: plusieurs bénévoles de ces services à Pékin et Shanghai ont déclaré à l’AFP qu’ils n’avaient pas reçu de formation spécifique sur la gestion d’une crise aussi grave.

« Du coup, certains d’entre eux craquent après leur service », raconte Ming Yue, psychiatre stagiaire sur la plateforme mise en place par l’Université normale de Pékin.

« Ils sont abattus et bouleversés » par ce qu’ils entendent, explique-t-elle.

A Wuhan, la psychologue Mme Xu dit se lever tous les matins à 6H30. Elle médite ensuite pendant 30 minutes avant d’aller travailler à l’hôpital.

« C’est ma méthode pour tenir. Sinon, le fardeau psychologique serait trop lourd à supporter. »

– Musique relaxante –

Les médecins et infirmières qui travaillent en première ligne dans les hôpitaux font partie des groupes les plus vulnérables — surtout s’ils doivent soigner des collègues malades.

Plus de 3.400 d’entre eux ont contracté le Covid-19, selon des chiffres officiels.

Et la propagande d’Etat diffusée en boucle, qui les présente invariablement comme des « héros », pourrait avoir un mauvais effet sur eux, avertit le professeur Chee Ng.

« Quand vous êtes présenté (dans les médias) comme étant quelqu’un de fort, de dévoué à votre métier, c’est plus difficile ensuite d’avouer vos faiblesses », souligne-t-il.

Du Mingjun, secrétaire général de l’Association des conseillers psychologues du Hubei, déclare n’avoir reçu paradoxalement qu’une poignée d’appels provenant du personnel hospitalier.

« Beaucoup de ceux qui appellent disent être épuisés et irritables », raconte-t-il. « Mais un grand nombre sont juste trop occupés ou intimidés pour demander de l’aide. »

La pénurie de professionnels qualifiés a également conduit à la création de groupes de discussion en ligne, auxquels participent des centaines de personnes.

Des thérapeutes y partagent des exercices de méditation enregistrés, des récits personnels ou de la musique relaxante.

« Ma vie aujourd’hui, c’est comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton +pause+ », écrit l’un des participants originaire de Wenzhou (est), une autre ville également bouclée.

« Je ne sais pas quand je pourrai appuyer sur +lecture+ à nouveau. »

Le Burkina Faso confirme deux premiers cas de coronavirus

Le Burkina Faso a enregistré ses deux premiers cas de coronavirus, a déclaré lundi soir la ministre de la Santé, Claudine Lougé, lors d’une conférence de presse.

Il s’agit d’un couple dont la femme a récemment séjourné en France, a précisé Mme Lougé. Testée positive, elle a été mise en quarantaine ainsi que son mari qui a été aussi infecté.

Selon le ministre de la santé, ces personnes infectées ont été mis en quarantaine à l’hôpital Tengandogo à Ouagadougou.

Cependant, une troisième personne proche du couple est aussi en observation a fait savoir Mme la ministre.

Rappelons que le covid-19 continue de gagner du terrain en Afrique, avec 10 pays infectés.

Coronavirus : le gouvernement italien étend la zone rouge sur tout le territoire

Le gouvernement italien a étendu le lundi soir, une mesure de quarantaine contre le coronavirus, à toutes les régions du pays.

Deuxième pays le plus touché après la Chine, l’Italie avait pris, ce lundi 9 mars dans la matinée des mesures pour la Lombardie, au nord-est du pays. Alors que le pays comptabilise 463 morts et 9 172 cas de contamination, en fin de soirée, les autorités du pays ont pris des mesures draconiennes pour endiguer l’épidémie de coronavirus.

A cet effet, le premier ministre italien, Giuseppe Conte a appelé tous les Italiens à « éviter les déplacements » sur le territoire national et a ordonné une « interdiction de rassemblement ».

Selon un bilan officiel publié ce lundi par les autorités italiennes, l’Italie a enregistré en 24 heures 97 décès. Un nouveau chiffre qui porte à 463 le nombre total de morts depuis le début de l’épidémie.

L’Italie compte désormais 9 172 cas confirmés de contamination, contre 7 375 la veille.

Cependant, devant une telle évolution de l’épidémie, l’Etat a ordonnée la suspension du championnat de football et la fermeture de toutes les stations de ski du pays.

Afghanistan: Washington « s’oppose fermement » à un « gouvernement parallèle »

Les Etats-Unis ont déclaré lundi « s’opposer fermement » à la formation d’un « gouvernement parallèle » en Afghanistan, où le chef de l’Etat officiellement réélu et son principal adversaire ont tous deux prêté serment comme président.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a toutefois salué les déclarations des deux rivaux, le président Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, en faveur du processus de paix. « Les Etats-Unis travaillent à la conclusion d’un accord entre les deux parties », a-t-il dit dans un communiqué.

« Il est capital pour l’avenir du pays et particulièrement pour la paix de faire de la formation d’un gouvernement inclusif et d’un Afghanistan uni une priorité », a-t-il ajouté.

« Nous nous opposons fermement à tout acte visant à former un gouvernement parallèle », a insisté le secrétaire d’Etat américain, sans nommer directement Abdullah Abdullah, qui a officiellement perdu la présidentielle afghane de septembre mais revendique la victoire.

Les Etats-Unis ont signé le 29 février à Doha un accord historique avec les talibans, qui prévoit un retrait des forces américaines et étrangères d’Afghanistan sous 14 mois, en échange de garanties des insurgés en matière de lutte antiterroriste et du lancement de négociations directes sans précédent entre le gouvernement afghan et les rebelles.

Mais si les soldats américains ont bien annoncé lundi avoir entamé la première phase de leur retrait graduel et conditionnel, la double cérémonie d’investiture de lundi à Kaboul a plongé le pays dans une crise institutionnelle qui se dresse comme un nouvel obstacle aux négociations de paix dont le début, prévu pour mardi, sera sans doute reporté.

En raison de ces rivalités Ghani-Abdullah, en effet, Kaboul n’a pas encore mis en place une équipe de négociateurs à dépêcher à ces pourparlers.

En outre, le président Ghani s’était opposé, ces derniers jours, à une des clauses négociées entre les Américains et les talibans, en l’absence du gouvernement afghan tenu jusqu’ici à l’écart: la libération de jusqu’à 5.000 prisonniers insurgés en échange de celle de jusqu’à 1.000 membres des forces afghanes.

Mike Pompeo a « salué » lundi certaines déclarations apaisantes du chef de l’Etat afghan, à savoir que les négociations continueraient « au cours des deux prochaines semaines pour parvenir à un accord sur un gouvernement inclusif » et qu’un décret statuerait mardi sur la libération de prisonniers talibans et la formation d’une équipe nationale pour les négociations interafghanes.

Il a également « accueilli avec satisfaction » des déclarations d’Abdullah Abdullah en faveur « de la paix ».

Aucune nouvelle date n’a toutefois été annoncée pour le début des négociations.

La menace du coronavirus se rapproche de la Maison Blanche

L’un vient de voyager à bord de l’avion de Donald Trump, l’autre l’avait accompagné lors d’une visite officielle avant le week-end: au moins deux élus proches du président américain étaient en quarantaine volontaire lundi après avoir été exposés au coronavirus, rapprochant d’un coup la menace de la Maison Blanche.

Un troisième élu en quarantaine volontaire, le sénateur Ted Cruz, aurait aussi rencontré le président américain jeudi dernier, après avoir été exposé au virus, selon plusieurs médias américains.

En tout, cinq élus du Congrès étaient lundi en isolement volontaire pour 14 jours, sans présenter de symptômes.

En partie responsable du plongeon des grandes places financières lundi, la crise mondiale du coronavirus a déjà de graves conséquences sur l’économie globale.

Donald Trump, 73 ans, a jusqu’ici eu tendance à dédramatiser, la Maison Blanche démentant lundi qu’il allait restreindre son programme officiel.

Mais en pleine année électorale, la crise pourrait profondément perturber l’agenda du républicain qui affectionne les grands meetings, alors même que l’un des ses grands arguments de campagne, la croissance américaine, pourrait être remise en cause par l’épidémie.

Wall Street a enregistré lundi sa plus lourde dégringolade sur une séance en plus de 11 ans, plombée par le krach pétrolier et la crise mondiale du coronavirus.

– Des élus en quarantaine –

L’élu de la Chambre des représentants Matt Gaetz voyageait lundi même à bord de l’avion présidentiel Air Force One qui ramenait Donald Trump vers Washington. Il a signalé un peu plus tard avoir été exposé « il y a onze jours » à une personne qui a depuis subi un test positif au coronavirus.

« Bien que l’élu ne ressente pas de symptômes, il a été testé aujourd’hui et attend des résultats bientôt », a écrit son équipe sur son compte Twitter.

Un autre élu républicain de la Chambre, Doug Collins, qui avait rencontré Donald Trump vendredi, a lui annoncé lundi qu’il se mettait volontairement en quarantaine bien qu’il n’ait « aucun symptôme », parce qu’il avait été exposé au coronavirus fin février.

Doug Collins était juste derrière le président américain vendredi lors d’une visite officielle des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains à Atlanta, selon des images de l’AFP. Il aurait aussi serré la main de Donald Trump à l’occasion de ce déplacement, d’après certains médias.

Les deux élus ont été exposés au virus lors d’une grande conférence conservatrice (CPAC), organisée du 26 au 29 février près de Washington.

M. Trump et son vice-président Mike Pence avaient participé à cette conférence.

C’est aussi lors de ce grand rendez-vous annuel des conservateurs que Ted Cruz, ainsi qu’un autre élu, Paul Gosar, avaient serré la main d’une personne porteuse du virus. Ils ont annoncé dimanche soir se mettre en quarantaine volontaire, sans ressentir de symptômes.

Une élue démocrate de la Chambre, Julia Brownley, a elle décidé de travailler à distance après avoir rencontré une personne porteuse du virus « la semaine dernière ». Elle ne présente pas non plus de symptômes, a-t-elle indiqué.

Connu pour être « germophobe » bien avant l’épidémie, Donald Trump avait plaisanté la semaine dernière sur les grandes précautions qu’il prenait pour éviter d’être contaminé.

« Je n’ai pas touché mon visage depuis des semaines », avait-il alors lancé. « Cela me manque! ».

Mais le président américain a également assuré qu’il prenait l’épidémie très au sérieux.

Les autorités sanitaires américaines ont exhorté lundi les personnes les plus susceptibles de tomber gravement malade à cause du coronavirus, soit les personnes âgées de plus de 60 ans et les personnes souffrant de maladies chroniques, à faire des stocks de nourriture et de médicaments afin de se préparer à rester chez elles.

L’épidémie a touché plus de 600 personnes aux Etats-Unis et fait au moins 26 morts. Des établissements scolaires ont fermé et des grands rendez-vous ont été annulés, mais pour l’instant la campagne n’est pas affectée.

Jugé pour agressions sexuelles, l’ex-Premier ministre écossais face à une accusatrice

« Il était totalement sur moi »: l’ex-Premier ministre indépendantiste écossais Alex Salmond a été confronté à l’une de ses accusatrices lundi au premier jour de son procès pour agressions sexuelles devant la Haute cour d’Edimbourg.

Arrivé au tribunal sans un mot, enveloppé dans un manteau foncé, l’ex-ténor de la cause indépendantiste écossaise doit répondre en tout de 14 chefs d’inculpation lors de son procès qui doit durer quatre semaines.

Il s’agit de deux tentatives de viol, dix agressions sexuelles et deux attentats à la pudeur, qui auraient été commis entre juin 2008 et novembre 2014 dans sa résidence officielle, au Parlement écossais, un restaurant de Glasgow ou une boîte de nuit d’Edimbourg. L’ex-chef du gouvernement écossais de 2007 à 2014 rejette vigoureusement ces accusations.

Dès le premier jour du procès, une ancienne collaboratrice du gouvernement écossais, qui ne peut être identifiée pour des raisons légales, a affirmé avoir été embrassée de force et de manière répétée sur le visage et dans le cou par l’ex-homme politique à l’imposante carrure, après un dîner avec d’autres participants dans sa résidence de Bute House.

– « Humiliée » –

« J’ai essayé de l’arrêter », a-t-elle expliqué, cachée de la vue de l’accusé et du public par un panneau blanc. En vain. Quand elle essaye de quitter la pièce, il l’en empêche. « A ce moment, j’ai commencé à avoir peur ». Elle finit par se dégager, il la suit contre sa volonté.

Peu après « il était totalement sur moi, m’embrassant, arrachant mes vêtements. Tout s’est passé très vite », a-t-elle poursuivi, la voix émue. Lui-même se déshabille et la pousse sur un lit. « Je me souviens le sentir sur moi. Il était excité, ses parties intimes sur moi », détaille-t-elle. Elle réussit finalement à le repousser et il finit par s’endormir.

Aujourd’hui, cette femme regrette de ne pas avoir appelé à l’aide ou essayé de se défendre davantage. « J’étais si gênée que cela m’arrive, je me sentais humiliée, mais j’avais aussi peur », a-t-elle poursuivi.

Peu avant cette agression, en mai 2014, Alex Salmond l’avait déjà touchée de manière « inappropriée », a-t-elle dit: « Il m’a juste tripotée, je n’ai pas d’autre mot ».

Encadré par deux gardes, vêtu d’un costume bleu foncé, l’accusé de 65 ans a écouté ce premier témoignage calmement, sans mot dire. Selon la version de ses avocats, il ne se trouvait pas dans sa résidence officielle lorsque les faits de mai 2014 se seraient déroulés.

Dans des documents déposés auprès de la cour, sa défense a aussi fait valoir que selon lui, trois autres des dix femmes qui l’accusent avaient consenti aux tentatives de baisers ou aux caresses de leurs cheveux.

– Combat pour l’indépendance –

Quelques mois avant son inculpation, l’ex-responsable politique au visage rond et à l’air bonhomme avait quitté en août 2018 le SNP, parti nationaliste au pouvoir en Écosse, afin de ne pas porter préjudice à une formation dont il était membre de longue date.

Reprenant le flambeau de la bataille indépendantiste, qui a gagné en vigueur depuis le Brexit, Nicola Sturgeon, la « First Minister » actuelle, avait alors exprimé son « énorme tristesse » de voir partir son « ami et mentor pendant trois décennies ». Celle qui lui a succédé à la tête du gouvernement écossais et du SNP avait ajouté que les plaintes à son encontre ne pouvaient pas être « mises sous le tapis ».

Après une enquête interne, c’est le gouvernement écossais qui avait rapporté les accusations à la police.

Ancien fonctionnaire et économiste de la Bank of Scotland, marié à une femme de 17 ans son aînée, Alex Salmond avait pris en 1990 les rênes du Scottish National Party, formation très hétérogène qu’il a contribué à recentrer.

Il en avait claqué la porte en 2000 après un revers électoral, avant de revenir à sa tête quatre ans plus tard.

En 2011, sous sa direction, le SNP avait raflé la majorité absolue au Parlement écossais de Holyrood, lui laissant espérer que l’indépendance de l’Écosse était à portée de main.

Le « non » l’avait finalement emporté lors du référendum sur l’indépendance de septembre 2014, provoquant quelques semaines plus tard la démission de M. Salmond de son poste de Premier ministre.

Depuis sa retraite politique, Alex Salmond anime un talk show controversé sur la chaîne de télévision d’information en anglais financée par l’Etat russe RT (ex-Russia Today).

La formation de Boeing pour les pilotes du 737 MAX jugée « inadéquate » par les enquêteurs éthiopiens

Les enquêteurs éthiopiens chargés de déterminer les causes du crash du Boeing 737 MAX d’Ethiopian Airlines ont mis en cause notamment la formation « inadéquate » fournie par l’avionneur américain, dans un rapport d’étape publié lundi à la veille du premier anniversaire de la catastrophe.

Le 10 mars 2019, six minutes après son décollage d’Addis Abeba, le vol ET302 à destination de Nairobi s’était écrasé dans un champ au sud-est de la capitale éthiopienne, tuant sur le coup les 157 passagers et membres d’équipage.

Cet accident était survenu moins de cinq mois après celui d’un 737 MAX de la compagnie indonésienne Lion Air qui a fait 189 morts en s’écrasant quelques minutes après son décollage de Jakarta.

La succession des deux tragédies a plongé l’avionneur américain dans la pire crise de son histoire.

C’est principalement le dysfonctionnement du système anti-décrochage MCAS, spécialement conçu pour compenser les moteurs plus lourds du 737 MAX, qui a été mis en cause dans les deux catastrophes.

Pour les enquêteurs du ministère éthiopien des Transports, « la différence de formation entre le B737 NG (qui précède le 737 MAX, NDLR) et le B737 MAX, fournie par le constructeur, apparaît inadéquate ».

Dans un rapport préliminaire en avril 2019, les enquêteurs éthiopiens avaient souligné que les pilotes du vol ET302 avaient respecté les procédures recommandées par Boeing mais n’avaient pas été en mesure de reprendre le contrôle de l’appareil.

Dans leur rapport publié lundi, ils estiment que la conception du système MCAS « le rend vulnérable à une activation indésirable ». Plus précisément, le rapport souligne le fait que le système peut être activé par un seul des capteurs de mesure de l’angle d’attaque de l’appareil.

Ainsi, dans le cas du vol ET302, les enquêteurs éthiopiens relèvent « peu après le décollage » une mesure « erronée » de l’angle d’attaque en provenance du capteur côté gauche.

Cette mesure a activé automatiquement le système MCAS, ce qui a conduit l’appareil à piquer du nez et ce, à plusieurs reprises.

– ‘Tire avec moi!’ –

Ils soulignent également que les mesures de l’angle d’attaque de l’appareil diffèrent entre le capteur gauche et le capteur droit, et ce jusqu’à la fin de l’enregistrement des données de bord, c’est-à-dire jusqu’au crash.

« Nous avons hâte d’examiner les informations complètes et les recommandations formelles qui seront contenues dans le rapport final du Bureau éthiopien enquête et accident », a réagi dans un communiqué Boeing, qui a de nouveau adressé ses « sincères condoléances » aux familles et aux proches des victimes de l’ET302.

Le rapport donne également des détails sur les derniers échanges entre les deux hommes dans le cockpit. « Tire avec moi! » enjoint le pilote Yared Getachew à son copilote Ahmednur Mohammed alors qu’il tente de reprendre le contrôle du 737 MAX et de redresser le nez de l’appareil.

Les dernières mesures du vol indiquent que l’appareil se déplaçait à plus de 900 km/h et descendait à plus de 33.000 pieds par minute (10 km par minute).

L’avion s’était écrasé dans un champ au sud-est d’Addis Abeba, provoquant un cratère de 10 mètres de profondeur, « 40 mètres de longueur et 28 mètres de largeur ». Des débris de l’appareil avaient été retrouvés à des centaines de mètres du point d’impact.

Vendredi, la commission des Transports du Congrès américain a jugé que le 737 MAX de Boeing était un avion « fondamentalement défectueux et dangereux ».

Le 737 MAX est cloué au sol depuis le 13 mars 2019. Les autorités du monde entier avaient pris cette décision rarissime en raison des similitudes entre les catastrophes de Lion Air et d’Ethiopian Airlines.

Le géant de Seattle (nord-ouest) a suspendu les livraisons, arrêté la production et remplacé son directeur général. Cette crise est la plus grave en 104 ans d’histoire du célèbre avionneur.

Boeing travaille actuellement à un correctif du système MCAS pour obtenir la levée de l’interdiction de vol.

Mardi, des proches des 157 victimes, originaires de plus de 30 pays différents, sont attendus sur le site du crash pour une cérémonie dans l’intimité.

Dimanche, des centaines d’Ethiopiens, essentiellement des villageois vivant aux alentours, ont rendu un émouvant hommage aux victimes, des femmes revêtant des vêtements blancs sur leurs tenues noires pour symboliser la fin de la période de deuil.

Burkina: nouvelles violences anti-Peul dans le sillage des attaques jihadistes

Au moins 43 civils ont été tués dimanche au cours de plusieurs attaques contre des villages peul par des groupes d’autodéfense dans le nord du Burkina Faso, où les attaques jihadistes récurrentes ont fait des centaines de morts.

« Dimanche, des attaques ont été perpétrées dans les villages situés dans la commune de Barga, province du Yatenga (Nord). Le bilan provisoire fait état de 43 victimes (…) et 6 blessés », a déclaré lundi le ministre burkinabè de la Communication Remis Fulgance Dandjinou, dans un communiqué.

Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré a décrété « un deuil national de 48 heures (…) en mémoire aux victimes de l’attaque perpétrée par des individus armés non identifiés dans les des villages de Dinguila Peul, Barga Peul, Ramdola Peul ».

« Ce sont des groupes d’autodéfense qui agissent en représailles aux attaques jihadistes », a indiqué une source locale à l’AFP, confirmant la version donnée par d’autres sources locales.

« Les Forces de défense et de sécurité ont été immédiatement déployées sur les lieux pour sécuriser les villages attaqués », a précisé le ministre de la Communication.

« Le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cette attaque odieuse. Tout est mis en œuvre pour ramener le calme et la sérénité dans les villages touchés », a-t-il poursuivi, précisant que le procureur du tribunal de la ville de Ouahigouya avait été saisi.

– Amalgame entre jihadistes et Peul –

De plus, les ministres de la Défense et de l’Administration territoriale ont été envoyés « sur les lieux pour apporter le réconfort du gouvernement aux populations meurtries et faire le point de la situation », a ajouté M. Dandjinou.

Le nord du Burkina est en proie à de fréquentes attaques jihadistes. A l’instar du Mali, du Niger, du Nigeria et même de la Côte d’Ivoire, les tensions dégénèrent périodiquement en violences entre communautés agricoles et Peul éleveurs, souvent nomades, présents dans toute l’Afrique de l’Ouest.

Certains Peul ayant rejoint les groupes jihadistes, qui ont tué plus de 800 personnes depuis 2015 au Burkina, il est fréquent d’entendre des Burkinabè faire l’amalgame entre jihadistes et Peul.

Selon des experts, les groupes jihadistes attisent ces tensions, et les représailles contre les Peul se sont multipliées en 2019.

En janvier 2019, des individus armés non identifiés avaient attaqué le village de Yirgou et tué six personnes, dont le chef du village. Cette attaque avait été suivie de représailles intercommunautaires faisant 46 morts, selon un bilan officiel. Beaucoup plus, selon des ONG.

Les violences jihadistes, souvent entremêlées à ces conflits intercommunautaires, ont fait quelque 4.000 morts en 2019 au Burkina Faso, au Mali et au Niger, selon l’ONU.

– Recrutement de volontaires –

Sous-équipées et mal entraînées, les forces de l’ordre burkinabè n’arrivent pas à enrayer la spirale de violences jihadistes malgré l’aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5.100 hommes dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane.

En janvier, après une annonce du président en novembre, le Parlement burkinabé a adopté une loi permettant le recrutement de « volontaires » dans la lutte antijihadiste.

Ceux-ci doivent être recrutés dans leurs zones de résidence, après approbation des populations locales, en assemblée générale, et seront placés sous la tutelle du ministre de la Défense nationale. Ils exerceront des missions de surveillance, d’information et de protection, après une formation militaire initiale de 14 jours sur le maniement des armes, de la discipline et des droits humains.

Leur tâche sera de fournir des informations et de défendre le territoire sur leur lieu de résidence en cas d’attaque, en attendant que les forces de défense et de sécurité s’y déploient, selon le ministre de la Défense Moumina Cheriff Sy.

Certains observateurs avaient émis des réserves sur cette mesure, craignant justement des débordements dans un pays où il existe déjà des milices rurales dans certaines régions.

Les « koglewéogo » (gardiens de la brousse, en langue locale), ces milices rurales de défense, se targuent de remplacer les forces de sécurité et la justice, arrêtant voleurs et assassins. Mais leurs méthodes – ils sont accusés d’avoir recours à la torture – sont controversées.