Ethiopie: la Commission électorale repousse de deux semaines les législatives, au 29 août

La Commission électorale éthiopienne a annoncé vendredi qu’elle comptait désormais organiser les très attendues prochaines élections législatives le 29 août, près de deux semaines après la date initialement annoncé en janvier.

Cette nouvelle date tombe toujours en plein cœur de la saison des pluies, ce qui avait été vivement critiqué le mois dernier, l’opposition rappelant notamment que beaucoup de routes du pays seront alors impraticables.

« Conformément aux dispositions légales, nous avons décidé de modifier la date des élections, au 29 août », a déclaré vendredi la présidente de la Commission électorale, Birtukan Mideksa.

Ces élections sont perçues comme une étape cruciale dans la transition politique que tente de mener à bien le Premier ministre, Abiy Ahmed, 43 ans, prix Nobel de la paix 2019, dans un contexte de violences communautaires croissantes.

Entré en fonctions en avril 2018 après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales, M. Abiy espère que les Éthiopiens lui donneront le mandat pour mettre pleinement en œuvre les réformes politiques et économiques qu’il envisage.

« Nous travaillerons avec l’agence météorologique nationale pour minimiser l’impact de la saison des pluies sur le calendrier électoral », a ajouté Mme Mideksa, citée par la radio-télévision Fana BC, proche du pouvoir central.

La campagne officielle démarrerait le 28 mai, avec une publication des résultats devant survenir avant le 8 septembre.

Deux partis d’opposition, le Front de libération oromo (OLF) et Ezema, avaient notamment demandé en janvier à ce que le scrutin soit repoussé à fin août, en espérant que les pluies seront alors moins denses.

Lors des dernières législatives, en 2015, la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF) avait remporté les 547 sièges à pourvoir.

Mais depuis, Abiy Ahmed a décidé de transformer l’EPRDF en un parti politique unifié, le Parti éthiopien de la prospérité.

Cette modification controversée a cependant été rejetée par l’une des quatre composantes de l’EPRDF, le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF), qui jusqu’à 2018 dominait la coalition.

Par ailleurs, l’ouverture décidée par M. Abiy a laissé libre cours aux vieilles rancœurs ethniques. Lors de la dernière éruption de violence, en octobre, des affrontements ethniques en Oromia ont provoqué la mort de 86 personnes. Et en 2018, l’Éthiopie a été le pays comptant le plus de déplacés au monde.

Syrie: un hélicoptère de l’armée abattu, Damas progresse dans le nord-ouest

Un hélicoptère de l’armée syrienne a été abattu vendredi dans le nord-ouest de la Syrie et son équipage tué, deuxième crash du genre cette semaine sur fond de tensions entre Ankara et Damas, qui poursuit sa progression face aux jihadistes et rebelles.

Le pouvoir de Bachar al-Assad, appuyé par son allié russe, a repris en décembre son offensive dans le nord-ouest syrien contre l’ultime grand bastion des jihadistes et des rebelles, malgré les avertissements du voisin turc.

Vendredi, les forces de Damas ont remporté une nouvelle victoire avec la reconquête d’une base militaire perdue il y a plus de sept ans, dans l’ouest de la province d’Alep.

Dans cette région, un hélicoptère de l’armée a été touché « par un missile ennemi près d’Orum al-Kobra », secteur « où sont déployés des groupes terroristes armés soutenus par la Turquie », selon une source militaire citée par l’agence officielle syrienne Sana.

« Cela a entraîné la chute de l’hélicoptère et la mort de son équipage », indique la source militaire, sans donner de bilan précis.

Faisant état de la mort de deux pilotes, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a imputé la chute de l’hélicoptère à un missile des forces turques.

Les autorités turques n’ont pas commenté dans l’immédiat, tandis que l’agence de presse officielle turque Anadolu a fait état du crash sans fournir de détails.

Ankara, qui soutient des groupes rebelles, maintient des troupes dans le nord-ouest syrien et y a envoyé des renforts ces derniers jours pour entraver l’avancée des forces gouvernementales.

Mardi déjà, un hélicoptère de l’armée syrienne avait été abattu par un tir également imputé par l’OSDH aux forces turques dans la province d’Idleb, voisine de celle d’Alep.

Les médias turcs avaient imputé le crash aux groupes rebelles syriens pro-Ankara.

– Base militaire reconquise –

Illustrant les tensions entre Damas et Ankara, des affrontements d’une violence inédite ont opposé début février les soldats turcs aux forces syriennes dans le nord-ouest.

Damas martèle son intention de reprendre l’intégralité de la province d’Idleb, sa dernière grande bataille stratégique à l’heure où le pouvoir contrôle plus de 70% du pays.

Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) dominent plus de la moitié de la province d’Idleb ainsi que des secteurs attenants dans celles d’Alep, de Hama et de Lattaquié.

Des groupes rebelles et d’autres factions jihadistes moins influents sont également présents dans ces zones.

Poursuivant leur progression vendredi, les forces du régime ont repris la base 46, située à 12 kilomètres à l’ouest de la grande ville d’Alep, à l’issue de « violents combats » contre les jihadistes et des rebelles, selon l’OSDH.

Des forces turques se trouvaient sur cette base, mais elles s’en sont retirées jeudi, d’après la même source.

Avant de tomber en novembre 2012 aux mains des rebelles, la base était alors l’une des dernières places fortes du régime dans le nord-ouest. L’AFP avait vu des insurgés s’y installer après de violents combats pendant lesquels quelque 150 soldats avaient été tués ou exécutés.

– Ceinture de sécurité –

Désormais, la progression des prorégime se fait dans l’objectif d’établir « une ceinture de sécurité » autour d’une autoroute –reliant Alep à la capitale Damas– reprise dans son intégralité par le pouvoir cette semaine, a souligné le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Dans cette optique, les forces du régime « doivent conquérir les localités d’Orum al-Kobra et de Kafr Naha », dans la province d’Alep à l’ouest de l’autoroute, selon lui. Elles se trouvent à 2 km d’Orum al-Kobra.

Elles sont également à moins de 5 km de la ville d’Atareb, selon l’OSDH. Un correspondant de l’AFP a pu filmer jeudi cette cité de la province d’Alep, totalement désertée par ses habitants après la progression au sol des prorégime et des bombardements aériens meurtriers.

Depuis décembre, plus de 800.000 personnes ont été déplacées par les violences dans cette région, selon l’ONU. Plus de 380 civils ont été tués depuis la mi-décembre selon l’OSDH.

Déclenchée en mars 2011 avec la répression de manifestations pacifiques réclamant des réformes, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts.

CEI : Affi appel à une réorganisation de la commission indépendante

Le président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan a appelé ce jeudi 13 février 2020, à une réorganisation de la CEI, chargée d’organiser la présidentielle d’octobre en Côte d’ivoire.

Cet appel s’est fait à l’issue d’un tête-à-tête avec le vice-président de la République Daniel Kablan Duncan.

« Il faut que des décisions soient prises pour que tous les acteurs majeurs de la vie politique soient représentés dans cette commission électorale indépendante et que les commissions locales qui sont à l’heure actuelle dominées à plus de 98 % par des représentants du RHDP soient réorganisées de manière à ce qu’elles reflètent l’ensemble des forces politiques du pays », a déclaré M. Affi N’Guessan face aux journalistes juste après la rencontre.

Pour lui, les perspectives pour que cette élection se tienne dans la sérénité et la paix ne semblent pas encore être réuni à l’heure actuelle en raison de l’absence de certains acteurs politiques.

Contesté par une grande partie de l’opposition, dont le PDCI, l’EDS qui ont refusé t’intégrer la CPI, la juge encore déséquilibrée en faveur du pouvoir.

Quant au chef de l’Etat Alassane Ouattara, avait estimé le 30 novembre passé, que l’actuelle commission est plus équilibrée que celle de 2015 et a assuré qu’il n’aurait plus de nouvelles discussions sur la CEI.

Barrage sur le Nil: pas de percée lors des derniers pourparlers (Ethiopie)

Les dernières négociations menées cette semaine à Washington au sujet de l’immense barrage que l’Ethiopie construit sur le Nil bleu n’ont pas permis de trouver un accord global avec l’Égypte et le Soudan, ont indiqué vendredi plusieurs responsables éthiopiens.

Les parties se sont retrouvées pendant deux jours pour de nouveaux pourparlers facilités par le Trésor américain, qui s’est impliqué dans le dossier après que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi ait fait appel à Donald Trump.

L’Ethiopie estime que le Grand barrage éthiopien de la renaissance (Gerd), appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, est essentiel pour son développement économique, mais l’Egypte s’inquiète de son impact sur le débit du fleuve, qui pourvoit à 97% de ses besoins en eau.

L’ambassadeur d’Ethiopie aux Etats-Unis, Fitsum Arega, a indiqué vendredi sur son comte Twitter que les discussions de cette semaine « s’étaient achevées sans un accord final ».

Le ministre Ethiopien de l’Eau, Seleshi Bekele, a pour sa part expliqué sur son propre compte que des progrès avaient été enregistrés mais que « plus de travail » était nécessaire pour parvenir à un accord d’ici la date-limite fixée en l’état à la fin du mois.

Cette absence de percée intervient alors que le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo doit se rendre en Ethiopie à partir de lundi soir pour la troisième et dernière étape d’une tournée africaine.

Jeudi, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a rappelé dans un communiqué l’engagement des Etats-Unis « à faciliter la préparation de l’accord final qui sera soumis pour conclusion aux ministres et chef d’Etats d’ici la fin du mois ».

Fana BC, un média affilié au régime en place à Addis Abeba, a précisé vendredi que les dernières discussions portaient sur des points d’achoppement tels que la vitesse de remplissage du réservoir du barrage, qui pourra contenir 74 milliards de m3 d’eau.

L’Egypte craint une réduction drastique du débit du Nil en cas de remplissage trop rapide du réservoir par l’Ethiopie.

Le Nil bleu prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil, qui traverse ensuite l’Egypte et se jette dans la Méditerranée.

Les rebelles au Yémen renoncent à une taxe sur l’aide humanitaire

Les rebelles Houthis au Yémen ont annoncé vendredi avoir renoncé à imposer une taxe sur les aides dans le pays en guerre, une mesure qui menaçait d’entraver la plus grande opération humanitaire au monde.

Des responsables des Nations unies et des organisations humanitaires ont tenu des discussions jeudi à Bruxelles sur les entraves des rebelles à l’acheminement de l’aide cruciale pour la population dans ce pays ravagé par cinq ans de guerre et au bord de la famine.

Les ONG se plaignent, elles, que leurs travailleurs humanitaires sont soumis à des menaces et arrestations dans les territoires contrôlés par les rebelles, dont la capitale Sanaa. Elles envisagent de diminuer leur assistance si la situation continue de se détériorer.

Dans une lettre dont l’AFP a pu voir une copie, le chef de l’organisme d’aide relevant des rebelles, Abdel Mohsen al-Tawoos, a informé le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, de la décision des Houthis de ne pas appliquer « la taxe de 2% pour l’année 2020 ».

Selon M. Tawoos, cette taxe visait « seulement à couvrir les dépenses de base nécessaires pour fournir les aides aux agents des opérations humanitaires ». « Nous espérons trouver d’autres solutions pour permettre à tous de respecter leurs engagements ».

Avant lui, un responsable de l’ONU basé à Sanaa a déclaré que les Houthis avaient décidé « lors d’une réunion le 12 février, d’annuler (le projet de taxe de) 2% ».

C’est « certainement un développement positif », a-t-il dit sous couvert de l’anonymat, notant que d’autres problèmes devaient encore être réglés, comme des obstacles bureaucratiques.

– « Point critique » –

Le conflit au Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, a été déclenché en 2014 par une offensive des Houthis qui se sont emparés de vastes régions dont Sanaa. Une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite voisine est venue en aide au pouvoir yéménite reconnu par la communauté internationale.

Selon des organisations humanitaires, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils. Quelque 24,1 millions de personnes, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance, selon l’ONU qui parle de la pire crise humanitaire au monde.

« Nous sommes très inquiets de la vitesse à laquelle la situation se détériore dans le pays. Elle a atteint un point critique où l’assistance humanitaire est en danger », ont indiqué vendredi dans un communiqué la Commission européenne et le gouvernement suédois, à l’origine de la réunion à Bruxelles.

Un accord a été conclu par les ONG à Bruxelles aux termes duquel l’aide pourrait être « revue à la baisse » ou « même interrompue », s’il devenait impossible d’acheminer l’assistance sans enfreindre les principes de ces organisations.

Les protagonistes au Yémen avaient tous les deux mis des obstacles aux agences humanitaires et de l’ONU, mais le projet de taxe des Houthis a provoqué la dernière crise.

« Cela ne peut pas continuer. La plus importante aide humanitaire sur terre est en danger. Il y a 20 millions de personnes dans le besoin au Yémen », a déploré jeudi auprès de l’AFP le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland.

– Détournement de l’aide? –

Le gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi avait tiré la sonnette d’alarme après des informations selon lesquelles les Etats-Unis envisageaient de suspendre une grande partie de leur aide, en réponse aux pressions des Houthis et leur projet de taxe.

Le pouvoir accuse les Houthis d’utiliser l’aide pour « financer leur effort de guerre ».

Les rebelles rejettent ces accusations.

La controverse autour de l’aide n’est pas nouvelle.

Les Houthis ont accusé les Nations unies de distribuer des produits avariés. Les humanitaires ont affirmé que ces produits avaient été retenus trop longtemps par les rebelles, les rendant impropres à la consommation.

Le Programme alimentaire mondial, qui porte assistance à quelque 12 millions de Yéménites, a interrompu en 2019 ses opérations dans les zones contrôlées par les Houthis pendant deux mois.

Cet organisme de l’ONU a ainsi fait pression pour obtenir la mise en place d’un fichier biométrique des bénéficiaires afin d’empêcher le détournement de l’aide.

Syrie: des familles demandent de « rapatrier d’urgence » les enfants français

Le collectif des Familles unies, qui regroupe notamment des proches d’enfants de jihadistes français détenus dans des camps en Syrie, ont demandé vendredi le rapatriement de ces derniers comme pour les Français de Wuhan confrontés à l’épidémie du nouveau coronavirus.

Environ 300 enfants de jihadistes français sont retenus sous des tentes dans les camps d’Al-Hol et de Roj au nord de la Syrie, « où les températures sont tombées à moins 10 degrés certaines nuits », écrit le collectif dans un communiqué.

Le collectif, qui regroupe une centaine de familles, demande au gouvernement de « rapatrier d’urgence les enfants français prisonniers en Syrie et leurs mères » comme il « a su prendre les mesures qu’il fallait pour rapatrier les Français résidant à Wuhan, en Chine, confrontés à l’épidémie de coronavirus ».

« La vie et la santé des enfants sont en grave péril », soulignent les familles, indiquant que « de nombreuses tentes ont déjà brûlé suite à des accidents occasionnés » par les poêles à gaz utilisés dans les camps pour se réchauffer.

En 2019, 517 personnes, dont 371 enfants, sont morts dans le camp d’Al-Hol, avait indiqué mi-janvier à l’AFP une responsable du Croissant-Rouge kurde dans le camp.

Lundi, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pour la première fois accepté d’examiner une requête déposée contre la France pour son refus de rapatrier une famille de jihadistes qui compte deux enfants de 4 et 5 ans.

Début février, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a indiqué qu’un total de 17 enfants de jihadistes français avaient été rapatriés en France jusqu’à présent et que la France pourrait en rapatrier d’autres si elle a « l’occasion de le faire ».

Le gouvernement est aussi confronté à l’épineuse question du retour des quelque 150 adultes, face aux difficultés soulevées par leur gestion dans les zones où ils sont retenus, en Irak ou dans les zones syriennes aux mains des forces kurdes.

Le sujet est sensible pour l’exécutif, plusieurs sondages ayant montré l’hostilité de l’opinion au rapatriement de jihadistes.

Vidéo intime de Griveaux: une « pornodivulgation » sévèrement punie par la loi

Inconnu il y a encore quelques années, le « revenge porn » ou « vengeance pornographique », dont a été victime Benjamin Griveaux, consiste à diffuser des images intimes sans l’accord des personnes concernées, et est désormais sévèrement puni par la loi.

Qu’est-ce que le « revenge porn »?

Le phénomène consacré par l’expression « revenge porn » en anglais, appelé pornodivulgation ou vengeance pornographique en français, consiste à mettre en ligne des photos ou vidéos intimes sans le consentement des personnes concernées.

Un exemple type est l’échange dans l’intimité d’un couple de photos ou vidéos à caractère sexuel. Lors d’un conflit ou après la rupture, l’un des membres du couple diffuse ce contenu par esprit de vengeance, à des proches ou sur les réseaux sociaux. Cela peut s’accompagner de chantage ou de relations sexuelles contraintes.

Que les images aient été prises par la personne ou avec son autorisation importe peu: c’est désormais leur diffusion qui est punie. Les peines sont aggravées si les images montrent des mineurs.

Les cas se sont multipliés avec l’explosion des réseaux sociaux, indique maître Avi Bitton, avocat en droit pénal.

Souvent précédée de menaces ou de chantage, la publication d’images intimes « est souvent une mesure de rétorsion, après qu’un des membres du couple se soit senti maltraité », indique Justine Atlan, directrice de l’association e-Enfance.

« Ce comportement est assez répandu chez les jeunes, qui ont intégré le numérique dans leurs rapports affectifs et sexuels », souligne Justine Atlan. « Le smartphone est un outil très intime, et a en même temps une capacité de médiatisation très forte. Il peut pousser à une réaction de vengeance très impulsive ».

Que risquent ceux qui diffusent?

Depuis 2016 et l’adoption de la loi « pour une République numérique », la diffusion de « revenge porn » est passible de 2 ans d’emprisonnement et 60.000 euros d’amende.

Dans la loi qui les pénalise, les vengeances pornographiques sont définies comme « le fait de transmettre ou diffuser, sans le consentement de celle-ci, l’image ou la voix d’une personne, quand l’enregistrement, l’image ou la vidéo sont sexuellement explicites ».

La loi prévoit donc de punir par les mêmes peines tous ceux qui diffusent ces images, même par une simple republication sur les réseaux sociaux.

« Le consentement est au centre de la loi: ce que j’ai accepté dans la sphère privée ne vaut pas pour la sphère publique », souligne Justine Atlan.

Quelles conséquences pour les victimes?

Souvent adolescentes, elles sont ostracisées, cyberharcelées et parfois poussées au suicide.

Que prévoit la loi à l’étranger?

De nombreux pays ont renforcé leur législation ces dernières années pour protéger les victimes de pornodivulgation, alors que les cas se multipliaient.

– Le délit de « revenge porn » est passible en Italie d’une peine pouvant aller de un à six ans de réclusion, et de 5.000 à 15.000 euros d’amende.

– Un tribunal londonien a condamné en 2018 un ex-analyste financier de la City à 16 semaines de prison pour avoir publié sur des sites pornographiques des photos d’une stagiaire qui l’avait éconduit.

– La pratique est aussi punie de deux ans de prison au Danemark.

Que faire si l’on est menacé?

L’association e-Enfance propose un numéro vert (0 800 200 200). Elle recommande de porter plainte, ce qui permettra à la justice de retrouver derrière leur pseudonyme ceux qui ont diffusé les images.

« Souvent, on n’a même pas besoin d’aller au tribunal », précise Avi Bitton, avocat. « On envoie une lettre d’avocat à la personne qui a diffusé les images, ou a menacé de les diffuser, et ils les retirent ».

Coronavirus : Réunion d’urgence à Bamako des ministres de la santé de la CEDEAO

Le ministre de la santé et de l’action sociale du Sénégal, Abdoulaye Diouf Sarr prendra part ce vendredi 14 février à Bamako à une réunion d’urgence des ministres de la Zone CEDEAO, afin de préparer une réponse contre la maladie Coronavirus qui sévit en chine.

« Face à la transmission interhumaine du coronavirus et sa propagation rapide dans un contexte de mondialisation, il devient urgent pour chaque pays de mettre en place des outils de surveillance et de diagnostic », expliquent les services de Diouf Sarr dans une note.

Selon ce communiqué, cette rencontre permettra d’être prêt à réagir à d’éventuels cas de contamination dans la sous-région. Cette initiative de l’organisation ouest-africaine de santé (Ooas), s’explique par le souhait de « renforcer les capacités » des entités nationales et régionales de la CEDEAO en vue d’une surveillance et d’une détection précoce des sujets.

De ce fait, le ministre Abdoulaye Diouf Saar et ses collègues devrions évaluer et harmoniser les stratégies régionales pour identifier les principaux défis et besoins communautaire.

 

Coronavirus : Près de 1.400 morts, les USA déplorent un « manque de transparence »

Le bilan de l’épidémie du nouveau coronavirus, révisé par la Chine en raison de « doublons », approchait vendredi 1.400 morts, tandis que les Etats-Unis déploraient un « manque de transparence » de la part de Pékin.

Près de 64.000 cas de contamination ont désormais été enregistrés en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), selon des chiffres officiels, marquant une explosion ces deux derniers jours en raison d’une définition élargie des cas d’infection.

La Commission nationale chinoise de la santé, qui fait office de ministère, a fait état vendredi de 121 nouveaux décès dans le pays sur les dernières 24 heures, mais tout en retranchant du bilan national 108 morts préalablement recensés dans la province du Hubei (centre), épicentre de l’épidémie.

Elle justifie cette révision par des « doublons dans les statistiques », constatés après « vérification ». Le bilan national a par conséquent été ramené à 1.380 morts.

Après avoir initialement félicité Pékin pour son « travail très professionnel » face à l’épidémie, la Maison Blanche a pris ostensiblement ses distances jeudi.

« Nous sommes un peu déçus du manque de transparence de la part des Chinois », s’est désolé devant la presse Larry Kudlow, le principal conseiller économique du président Donald Trump. « Est-ce que le bureau politique (l’instance dirigeante du Parti communiste, NDLR) est vraiment honnête avec nous? ».

Il a notamment regretté que Pékin ait décliné les propositions insistantes de Washington d’envoyer des experts américains en Chine: les autorités chinoises « ne nous laissent pas y aller », a insisté M. Kudlow.

– Nouvelle définition –

Ces critiques américaines interviennent alors que les autorités sanitaires du Hubei ont annoncé jeudi à la surprise générale un élargissement de leur définition des personnes atteintes de pneumonie virale Covid-19.

Jusqu’à présent, un test de dépistage à l’acide nucléique était indispensable pour déclarer un cas « confirmé ». Dorénavant, les patients « diagnostiqués cliniquement », notamment avec une simple radio pulmonaire, seront aussi comptabilisés.

Cette nouvelle méthode a automatiquement gonflé le nombre de morts et de personnes officiellement infectées, avec l’annonce jeudi d’une envolée de plus de 15.000 nouveaux cas de contamination, et vendredi plus de 5.000.

Ces chiffres dépeignent une situation plus grave que rapporté jusqu’à présent, mais « ne représente(nt) pas un changement significatif de la trajectoire de l’épidémie », a tempéré le chef du département des urgences sanitaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan.

Avec cette nouvelle méthode, les autorités du Hubei soulignent surtout leur volonté de faire bénéficier au plus vite les patients d’un traitement — une solution qui a reçu l’approbation de l’OMS.

Pour autant, les chiffres annoncés jeudi tranchaient fortement avec ceux de la veille, lorsque la Chine avait fait état du plus faible nombre de nouvelles contaminations en près de deux semaines.

La ville de Wuhan, où est apparu en décembre le nouveau coronavirus, et la province environnante du Hubei restent de facto coupées du monde depuis plus de trois semaines.

– Limogés –

Les deux chefs du Parti communiste chinois (PCC) pour le Hubei et Wuhan, fustigés par l’opinion publique pour leur gestion de la crise, ont été limogés jeudi.

Si la Chine concentre quelque 99% des cas, l’épidémie de Covid-19 maintient le monde en alerte, avec plus de 500 cas confirmés de contamination dans une vingtaine de pays.

Le Japon a annoncé jeudi soir le troisième décès imputé au virus hors de Chine continentale, celui d’une octogénaire, après deux cas mortels à Hong Kong et aux Philippines.

Au Vietnam, la commune de Son Loï (10.000 habitants) près de Hanoï a été placée en quarantaine pour 20 jours après la découverte de six cas du nouveau coronavirus. C’est la première mesure de ce type dans le pays.

Les Etats-Unis, de leur côté, se sont dits « profondément inquiets » de la vulnérabilité de la Corée du Nord — autre pays frontalier de la Chine –, se disant prêt à contribuer à des opérations d’aide en sa faveur.

Mais le principal foyer d’infection hors de Chine restait le paquebot de luxe Diamond Princess, toujours en quarantaine au Japon près de Yokohama (est): 218 cas de contamination y ont été confirmés, dont 44 nouveaux cas annoncés jeudi.

– Débarquement –

A l’inverse, les centaines de passagers d’un navire de croisière américain, le Westerdam, ont pu débarquer vendredi au Cambodge: le bateau avait erré en mer plus de dix jours, cinq ports asiatiques lui interdisant d’accoster par crainte du coronavirus. D’après l’opérateur, aucun cas n’a été détecté à bord.

Après une réunion jeudi à Bruxelles des ministres européens de la Santé, la commissaire européenne Stella Kyriakides s’est voulue rassurante, indiquant que « tous les Etats membres avaient des plans d’action » face à l’épidémie et affirmant qu’il n’y avait « pas jusqu’à présent de pénurie de médicaments rapportée ».

Les craintes de contamination ont provoqué l’annulation de plusieurs grands salons professionnels internationaux, dont le Salon mondial du mobile de Barcelone, grand-messe annuelle de la profession.

Alors que l’activité en Chine reste paralysée, l’impact pour l’économie mondiale ne cesse de s’alourdir. L’épidémie a déjà entraîné une « réduction potentielle de 4 à 5 milliards de dollars » de revenus pour les compagnies aériennes du monde entier, a annoncé jeudi l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

RTI 3 : Le Premier Ministre Gon Coulibaly inaugure les locaux de la nouvelle chaîne de télévision

Le mercredi 12 février 2020 à Abidjan, le premier ministre M. Gon Coulibaly a inauguré la nouvelle chaîne de télévision RTI 3 appartenant au Groupe de la Radiodiffusion de télévision Ivoirienne (RTI).

Monsieur le ministre a invité les animateurs de cette chaîne, à participer à l’éducation des Ivoiriens au-delà du divertissement.

« Je me réjouis du lancement de cette chaîne dédiée aux jeunes passionnés de sport et de musique. Au-delà du divertissement, cette chaîne doit pouvoir aussi participer à l’éducation de nos populations » a-t-il déclaré.

Il a ensuite salué l’opportunité, qui a été offerte à environ 70 jeunes d’obtenir leur premier emploi avec le démarrage des activités de cette nouvelle chaîne de télévision.

Le Directeur Général de la RTI, M. Fausseni Dembélé, a notamment indiqué que la diffusion des émissions commencera à partir le 16 février 2020.