Supercoupe d’Afrique: quatrième titre pour le Zamalek, vainqueur de l’Espérance Tunis

Les Egyptiens du Zamalek ont remporté vendredi à Doha la Supercoupe d’Afrique face à l’Espérance Tunis (3-1), une rencontre que des tensions géopolitiques ont bien failli empêcher d’avoir lieu.

Sur le plan sportif, la victoire du Zamalek, titré l’an passé en Coupe de la confédération, s’est dessinée en deuxième mi-temps grâce à un doublé d’Achraf Bencherki (58e, 90e+5). Auparavant, les Egyptiens avaient ouvert le score par Youssef Obama dès la 2e minute, mais ils avaient été rejoints sur un penalty de Raouf Benguit (54e) pour l’Espérance Tunis, vainqueur de la Ligue des champions de la CAF 2019.

Le Zamalek, à présent quadruple vainqueur de la Supercoupe, devient ainsi le deuxième club le plus titré de la compétition derrière une autre équipe cairote, Al-Ahly (six titres). L’Espérance Tunis, titrée en 1995 pour sa première participation, a depuis enchaîné quatre défaites en 1999, 2012, 2019 et, donc, 2020.

Mais la rencontre a pris une dimension géopolitique: en raison des tensions entre l’Egypte et le Qatar, où se joue la compétition depuis la saison passée, le Zamalek avait dans un premier temps menacé de la boycotter. L’Égypte est l’un des quatre pays à imposer un boycott économique sur le Qatar en raison du soutien de l’émirat à l’Iran et à des groupes islamistes radicaux, ce que Doha nie.

Et son adversaire, l’Espérance Tunis, n’était il y a quelques mois même pas assuré de jouer la compétition: leur titre en Ligue des champions de la CAF, acquis fin mai sur le terrain au terme d’une finale controversée, n’a été validé par le Tribunal arbitral du sport (TAS) qu’en août. Le TAS avait ainsi sanctionné le club marocain du Wydad Casablanca pour avoir quitté la pelouse en guise de protestation contre une panne de l’assistance à l’arbitrage vidéo (VAR), qui aurait pu leur valider un but refusé par l’arbitre.

Mexique: manifestation anti-féminicides devant la présidence

Des associations féministes ont manifesté vendredi à Mexico devant la présidence contre la recrudescence de féminicides, à la suite du meurtre particulièrement brutal d’une jeune femme.

« Mexique féminin » ont peint à la bombe les manifestantes sur un mur d’enceinte de la présidence mexicaine, selon un journaliste de l’AFP.

« Dans un pays où dix féminicides se produisent chaque jour, il est indigne que nous soyons considérées comme un cauchemar par les médias, la société et le gouvernement … Aujourd’hui, nous voulons dire que nous sommes au-delà de la colère. Nous sommes furieuses ! », a confié à l’AFP l’une des manifestantes cagoulées qui a requis l’anonymat.

Les femmes, environ une centaine, dont beaucoup portaient des vêtements sombres et avaient le visage couvert de cagoules noires, ont exigé que le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador agisse afin d’endiguer les meurtres de femmes dans le pays.

Plus tôt vendredi, durant sa conférence de presse matinale quotidienne, le chef de l’Etat avait déclaré qu’il était « en faveur des femmes et contre la violence ».

« Les sanctions ne vont pas diminuer. Je suis totalement contre le machisme, cela ne fait aucun doute », avait-il ajouté sans pour autant annoncer quoique ce soit de concret.

« Je ne fuis pas mes responsabilités », a assuré le président.

Apparemment pas dupe, la militante féministe Frida Guerrera, a profité de la conférence de presse pour critiquer publiquement les actions du gouvernement dans ce domaine.

« Vous parlez beaucoup de corruption, mais en attendant, la question des féminicides et des disparitions est entachée par la corruption » qui ronge le Mexique, a-t-elle lancée au chef de l’Etat.

D’autres manifestations sont prévues vendredi à Mexico ainsi que dans plusieurs villes du pays.

En 2019, le Mexique a enregistré 1.006 victimes de féminicides, selon des chiffres officiels sans doute en-deçà de la réalité selon des experts qui soulignent que la caractérisation de ce crime par les autorités reste problématique.

Le week-end dernier, Ingrid Escamilla, une jeune fille de 25 ans, a été poignardée à Mexico par son compagnon qui l’a ensuite dépecée et éventrée pour lui arracher des organes qu’il a jeté dans les toilettes de l’appartement où ils vivaient.

Le crime a provoqué une vague d’indignation au Mexique. L’affaire a également déclenché des protestations contre la diffusion par des responsables de la justice et de la police d’images du corps mutilé d’Ingrid dans les pages de certains tabloïds de la capitale.

Une enquête est en cours pour déterminer comment ces images ont été rendues publiques.

TIC : Lancement officiel du forum ivoirien du digital

Lancé officiellement au cours d’une conférence de presse le 7 février, au Roof de Biétry à Abidjan, la première édition du Forum ivoirien du Digital (FID) est prévu pour les 3 et 4 mai prochain.

Le directeur des opérations, M. Olivier Depekine a ouvert en premier la série des interventions à cette rencontre. Il a donné les explications pratiques notamment les coûts des stands, les partenariats et les sponsors.

À sa suite, Sarah Thomas directrice de l’agence de communication Neo Concept en charge de FID a expliqué les modalités du Forum qui se tiendra à l’hôtel Azalaï en Côte d’Ivoire en présence de l’équipe de Facebook Afrique qui est partenaire officiel.

Elle a indiqué que les internautes peuvent s’inscrire sur la page Facebook du forum en envoyant le mot « Bonjour » par la messagerie tout en annonce que les billets seront disponibles deux semaines avant l’évènement pour les conférences et début mars pour les ateliers spécialisés payants.

Présente également à cette rencontre avec la presse, la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté représentée par sa directrice Sophie Koné a confirmé sa participation au FID et indiqué qu’elle interviendra dans un atelier sur les blockchains et leur utilisation dans le foncier.

En outre, Maxime Allah, responsable commercial et des partenariats de Go Africa Online, structure de référencement et de promotion digitale des entreprises a réaffirmé l’intérêt de sa structure pour le FID.

Quant à Israël Guebo, Directeur Scientifique du FID, qui a insisté sur les grandes lignes des thèmes articulés autour de la responsabilité et la sécurité, l’économie digitale, les nouveaux métiers du digital, la formation, la crypto-monnaie…

Enfin, Lebel N’GORAN, directeur de la revue scientifique a quant à lui exposé l’opportunité d’une revue scientifique au cours de ce forum. « C’est une grande première. La revue scientifique va poser les bases d’une réflexion sur le digital et aider à trouver des processus de développement fondé sur le digital. Les contributions peuvent être envoyées à dex@fid.ci », a-t-il expliqué.

La Floride se recueille, deux ans après la fusillade dans le lycée de Parkland

A Parkland, dans le sud de la Floride, le jour de la Saint-Valentin sera éternellement synonyme de deuil: il y a deux ans, un ancien élève du lycée Marjory Stoneman Douglas y a ouvert le feu, faisant 17 morts.

A 10h17 locales vendredi (15h17 GMT), plusieurs écoles à travers le pays ont observé une minute de silence pour rendre hommage aux 14 étudiants et trois membres du personnel scolaire fauchés par les balles du fusil d’assaut semi-automatique de Nikolas Cruz le 14 février 2018.

Les autorités de cette ville située à 80 km de Mimai et plusieurs organisations gouvernementales ont organisé des cérémonies auxquelles se sont joints les familles des victimes et les survivants de la fusillade, notamment dans le parc Pine Trails, près du lycée.

« Il y a deux ans, à approximativement 7h du matin, j’ai envoyé mes deux enfants à l’école. J’étais si occupé à les presser pour qu’ils ne soient pas en retard que mes derniers mots n’ont pas été +Je t’aime+. Jesse est rentré à la maison ce jour-là. Pas Jaime », a écrit sur Twitter Fred Guttenberg, le père d’une des victimes.

La tragédie, une des pires tueries en milieu scolaire de l’histoire des Etats-Unis, avait marqué les esprits, générant des manifestations contre les armes à travers tout le pays, mais très peu de mesures avaient été prises par le gouvernement pour durcir le contrôle des armes à feu.

Le pays a connu 417 fusillades en 2019, un record historique, selon l’association Gun Violence Archive.

Football : Neymar Jr et Kylian Mbappé annoncés en Côte d’Ivoire.

Neymar Jr et Kylian Mbappé annoncés en Côte d’ivoire, ce serait une belle publicité pour le football ivoirien et toute la Côte d’Ivoire.

En effet, le Paris Germain va procéder à l’inauguration de la plus grande enceinte footballistique de l’Afrique de l’ouest. Depuis quelques années, pour des raisons marketing, la ligue de football professionnel française a décidé de rendre itinérante le trophée des champions. Une rencontre qui oppose le champion et le vainqueur de la Coupe de France.

Pour cette édition 2020, le match est prévu pour le 1er août prochain. Le choix du pays d’hôte a été l’objet d’un grand débat ce mercredi à la LFP. La Côte d’Ivoire figure parmi les trois pays en lice dont la France et l’Etat de Minneapolis aux Etats-Unis.

Selon certaines indiscrétions, la Côte d’Ivoire serait en première position dans les échanges. Surnommé l’Arc de triomphe, le stade d’Ebimpé en Côte d’Ivoire, a une capacité de 60 000 places assises capable d’arbitrer l’évènement.

Même si ce stade répond aux exigences internationales de la FIFA et de la CAF, il faudrait patienter et attendre les mois de mai ou juin pour voir la LFP opérer un choix définitif.

Ce sera sans doute, un grand moment pour les Ivoiriens qui verront en grandeur nature le PSG et toutes ses stars à l’image des Neymar, Mbappé ou Cavani.

 

Un an après, une nouvelle attaque fait 20 morts dans un village martyr du Mali

Au moins vingt villageois ont été tués lors d’une attaque de nuit dans le village malien d’Ogossagou (centre), théâtre du massacre attribué à des chasseurs dogons de quelque 160 Peuls il y a un an, a-t-on appris vendredi auprès de responsables locaux.

« J’ai fait le décompte en présence des militaires et des services de santé. Nous avons 20 morts, certains étaient calcinés », a déclaré à l’AFP le chef du village, Aly Ousmane Barry.

Un élu de la localité s’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité a évoqué le même nombre de morts, ainsi que 28 disparus et a mis en cause les chasseurs traditionnels dogon, sans que ces accusations puissent être corroborées de manière indépendante dans un premier temps.

L’attaque menée par une trentaine d’hommes armés dans la nuit de jeudi à vendredi a été favorisée par le retrait, quelques heures auparavant, de l’armée malienne de la localité, a expliqué le chef du village, des propos également tenus par l’élu parlant de manière anonyme.

Le village a été partiellement incendié, selon Aly Ousmane Barry. Les stocks alimentaires ont été détruits et du bétail emporté, d’après des témoignages sur place.

Le 23 mars 2019, l’attaque par des hommes armés de ce village peul d’Ogossagou, dans la zone de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Faso, avait fait 160 morts civils. Attribuée à des chasseurs dogons, elle avait été le point culminant de violences intercommunautaires alors en cours dans le centre du pays.

– Cycle de représailles –

Cette région est prise dans un tourbillon de violences depuis 2015 et l’apparition d’un groupe jihadiste emmené par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté parmi sa communauté, et rejoint le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste du Sahel affiliée à Al-Qaïda, dès sa création en 2017.

Les affrontements se sont multipliés entre les Peuls, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, qui pratiquent essentiellement l’agriculture. Ces dernières ont créé des groupes d’autodéfense en s’appuyant sur les chasseurs traditionnels dozos.

Quelque 500 civils ont été tués et des centaines d’autres blessés dans le centre du Mali en 2019, « l’année la plus mortelle pour les civils depuis le début de la crise politique et militaire dans ce pays en 2012 », selon l’ONG Human Rights Watch.

La principale association de chasseurs dogons, Dan Nan Ambassagou, avait été officiellement dissoute au lendemain du massacre à Ogossagou, mais elle n’a jamais cessé d’opérer. Elle a de nouveau été montrée du doigt par les Peuls après l’attaque de la nuit.

Une accalmie avait été enregistrée durant l’été 2019 avec la signature d’accords locaux. Si le rythme des attaques d’envergure a ralenti, les actes de violences quotidiennes n’ont jamais cessé dans cette région frontalière.

A ce cycle d’attaques et de représailles s’est greffée une explosion de la criminalité de droit commun, brigandage et vol de bétails notamment. Les autorités, qui peinent à répondre à la crise multiforme qui dure depuis 2012 au Mali, sont peu présentes dans la région.

– Mondoro à nouveau attaqué –

L’armée est bien implantée dans plusieurs camps, mais elle a perdu ces derniers mois des dizaines de soldats dans les assauts des jihadistes.

L’un de ses camps, Mondoro, déjà pris pour cible en septembre avec celui voisin de Boulkessi dans une double attaque qui avait fait 40 morts, a de nouveau été attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi. Un garde national a été tué, a-t-on appris de sources sécuritaires.

Mercredi, un militaire malien a également été tué dans une attaque « terroriste » – qualificatif attribué aux jihadistes par les autorités maliennes – à Dialloubé, également dans le centre du pays, a annoncé l’armée malienne vendredi. Cinq « terroristes » ont été tués dans les combats, a-t-elle dit.

La force antijihadiste française Barkhane vient d’annoncer son passage de 4.500 à 5.100 hommes d’ici à fin février afin d’inverser le rapport de force sur le terrain. Elle mène des opérations notamment dans la région dite des trois frontières – entre Mali, Burkina Faso et Niger – zone de prédilection du groupe État islamique au grand Sahara (EIGS), récemment désigné par Paris comme l’ennemi numéro un au Sahel.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a reconnu lundi l’existence d’une démarche pour dialoguer avec les chefs d’autres groupes jihadistes.

L’armée malienne est par ailleurs revenue jeudi à Kidal (nord), bastion rebelle touareg et ville symbole d’où elle était absente depuis des années et où son retour est censé manifester le rétablissement de la souveraineté de l’Etat sur le territoire.

Soudan du Sud: le président Kiir rejette les pressions internationales

Le président sud-soudanais Salva Kiir a rejeté vendredi les pressions internationales pour parvenir à un compromis avec le chef rebelle Riek Machar, à une semaine d’une date butoir pour la formation d’un gouvernement d’union.

Désormais fixée au 22 février, cette échéance a déjà été reportée à deux reprises en 2019, mais M. Kiir a réitéré son opposition à tout compromis sur le nombre d’États régionaux et leurs frontières, principale pierre d’achoppement des négociations.

« Cela ne peut pas marcher, parce qu’on ne peut pas résoudre des problèmes en en créant un autre », a-t-il déclaré lors d’un rassemblement de ses partisans à Juba, capitale de ce nouvel Etat, indépendant depuis 2011.

Depuis 2015, M. Kiir a fait passer le nombre d’États de 10 à 28 puis à 32, une mesure largement vue comme un moyen d’augmenter le nombre de ses alliés placés à des postes à responsabilités.

M. Machar souhaite revenir à 10 États, mais a également proposé, comme solution de compromis, une division en 21 États fondée sur les districts de la période coloniale britannique.

« Je lui ai dit: +Mon frère, qu’est-ce que tu vas faire des fonctionnaires des 32 Etats » si l’on en supprime 11, voire 22, a indiqué M. Kiir.

Riek Machar a pour sa part exclu de reprendre le poste de vice-président qu’il occupait avant le début du conflit si le nombre d’Etats restait inchangé.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait sommé le 8 février les dirigeants sud-soudanais de « respecter leur peuple » en parvenant à un compromis dans les délais.

« Pensez à votre peuple, respectez votre peuple, vous n’avez pas le droit de continuer la confrontation alors que votre peuple souffre tant », avait déclaré M. Guterres à Addis Abeba, à la veille du sommet de l’Union africaine (UA).

Le Forum de la société civile sud-soudanaise, une coalition de plus de 200 organisations, a appelé vendredi les parties à « ne pas laisser l’accord de paix (de septembre 2018, NDLR) s’effondrer uniquement pour un différend sur le nombre d’Etats ».

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013, deux ans après son indépendance du Soudan, lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Algérie: mobilisation populaire une semaine avant le 1er anniversaire du « Hirak »

Plusieurs milliers de personnes défilent vendredi à Alger pour demander la fin du « système » au pouvoir, lors de leur marche hebdomadaire, à une semaine du premier anniversaire du « Hirak », mouvement de protestation populaire inédit qui agite l’Algérie.

Une dizaine de milliers de manifestants réclament une fois encore un « Etat civil et non militaire », le slogan phare du « Hirak », et promettent de « continuer jusqu’au changement » de régime, selon un journaliste de l’AFP.

« Nous célébrons une année de +Hirak+, de manifestations et de marches. Et s’il faut marcher une année encore je marcherai pour mon pays », a assuré Salima, 55 ans, une professeure d’université.

« Le premier but est atteint: la libération de la parole. Maintenant on veut un changement réel », a affirmé l’enseignante.

« Durant une année de manifestations, le monde a vu qu’en Algérie il y a un peuple libre. C’est important pour notre honneur sali par (Abdelaziz) Bouteflika et sa dictature », a renchéri Ahmed, un fonctionnaire de 34 ans.

Né le 22 février pour s’opposer à la perspective d’un cinquième mandat du président Bouteflika, le « Hirak » a obtenu le 2 avril la démission du chef de l’Etat, alors au pouvoir depuis 20 ans.

Depuis, il réclame en vain une véritable rupture avec le « système » politique en place depuis l’indépendance en 1962.

En ce jour de Saint-Valentin, affichant un grand coeur rose sur une pancarte, une jeune femme déclarait sa flamme à la « révolution » — surnommée la « révolution du sourire » en raison de son caractère pacifique.

Au moins un drapeau « amazigh » (berbère), banni par l’armée des cortèges, est réapparu vendredi dans les rues d’Alger, des policiers tentant en vain de l’arracher, a constaté le journaliste de l’AFP.

Comme chaque vendredi, le cortège brandissait les portraits d’opposants détenus pour faits en lien avec le « Hirak », notamment de Karim Tabbou, un figure du mouvement aujourd’hui toujours incarcéré.

Depuis le début de l’année, plusieurs dizaine de prisonniers poursuivis dans le cadre du « Hirak » ont retrouvé la liberté après avoir purgé leur peine ou avoir été relaxés.

Mais une centaine reste en détention.

Vendredi, la foule a également rendu hommage au procureur adjoint du tribunal de Sidi M’Hamed (centre d’Alger), Mohamed Belhadi, muté cette semaine pour avoir requis la relaxe pour des manifestants du « Hirak » en réclamant, dans une récente vibrante plaidoirie, une « justice indépendante ».

Comme chaque semaine, des marches similaires ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, notamment à Oran, Bordj Bou Arreridj, Mostaganem, Mascara et dans la région berbérophone de Kabylie, selon les réseaux sociaux.

Sans structure formelle, le « Hirak » apparaît néanmoins divisé sur la marche à suivre à l’orée de sa 2e année, notamment sur la pertinence et les modalités d’éventuelles discussions avec le pouvoir, mais aussi sur la forme que doit prendre à l’avenir la contestation.

Algérie: mobilisation populaire une semaine avant le 1er anniversaire du « Hirak »

Plusieurs milliers de personnes défilent vendredi à Alger pour demander la fin du « système » au pouvoir, lors de leur marche hebdomadaire, à une semaine du premier anniversaire du « Hirak », mouvement de protestation populaire inédit qui agite l’Algérie.

Une dizaine de milliers de manifestants réclament une fois encore un « Etat civil et non militaire », le slogan phare du « Hirak », et promettent de « continuer jusqu’au changement » de régime, selon un journaliste de l’AFP.

« Nous célébrons une année de +Hirak+, de manifestations et de marches. Et s’il faut marcher une année encore je marcherai pour mon pays », a assuré Salima, 55 ans, une professeure d’université.

« Le premier but est atteint: la libération de la parole. Maintenant on veut un changement réel », a affirmé l’enseignante.

« Durant une année de manifestations, le monde a vu qu’en Algérie il y a un peuple libre. C’est important pour notre honneur sali par (Abdelaziz) Bouteflika et sa dictature », a renchéri Ahmed, un fonctionnaire de 34 ans.

Né le 22 février pour s’opposer à la perspective d’un cinquième mandat du président Bouteflika, le « Hirak » a obtenu le 2 avril la démission du chef de l’Etat, alors au pouvoir depuis 20 ans.

Depuis, il réclame en vain une véritable rupture avec le « système » politique en place depuis l’indépendance en 1962.

En ce jour de Saint-Valentin, affichant un grand coeur rose sur une pancarte, une jeune femme déclarait sa flamme à la « révolution » — surnommée la « révolution du sourire » en raison de son caractère pacifique.

Au moins un drapeau « amazigh » (berbère), banni par l’armée des cortèges, est réapparu vendredi dans les rues d’Alger, des policiers tentant en vain de l’arracher, a constaté le journaliste de l’AFP.

Comme chaque vendredi, le cortège brandissait les portraits d’opposants détenus pour faits en lien avec le « Hirak », notamment de Karim Tabbou, un figure du mouvement aujourd’hui toujours incarcéré.

Depuis le début de l’année, plusieurs dizaine de prisonniers poursuivis dans le cadre du « Hirak » ont retrouvé la liberté après avoir purgé leur peine ou avoir été relaxés.

Mais une centaine reste en détention.

Vendredi, la foule a également rendu hommage au procureur adjoint du tribunal de Sidi M’Hamed (centre d’Alger), Mohamed Belhadi, muté cette semaine pour avoir requis la relaxe pour des manifestants du « Hirak » en réclamant, dans une récente vibrante plaidoirie, une « justice indépendante ».

Comme chaque semaine, des marches similaires ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, notamment à Oran, Bordj Bou Arreridj, Mostaganem, Mascara et dans la région berbérophone de Kabylie, selon les réseaux sociaux.

Sans structure formelle, le « Hirak » apparaît néanmoins divisé sur la marche à suivre à l’orée de sa 2e année, notamment sur la pertinence et les modalités d’éventuelles discussions avec le pouvoir, mais aussi sur la forme que doit prendre à l’avenir la contestation.

Le Monténégro a besoin de sa propre Eglise, dit son président

Le Monténégro a besoin de sa propre Eglise orthodoxe pour consolider son identité nationale et parer aux ingérences venues de Serbie, déclare le président de ce petit pays des Balkans où une querelle fait rage sur l’avenir de la principale religion.

Dans un entretien récent avec l’AFP, Milo Djukanovic, aux commandes depuis trois décennies, évoque une loi controversée sur la liberté religieuse qui jette régulièrement des dizaines de milliers de fidèles dans la rue à quelques mois des législatives.

L’Eglise orthodoxe serbe (SPC), dont le siège est à Belgrade, représente la grande majorité des orthodoxes du Monténégro. Mais ses relations avec Milo Djukanovic, artisan en 2006 de la séparation d’avec la Serbie à laquelle le Monténégro fut uni pendant près de 90 ans, se sont dégradées ces dernières années.

La SPC est accusée d’avoir partie liée à l’opposition pro-serbe et pro-russe au Parti démocratique des socialistes (DPS) de Milo Djukanovic qui domine la vie politique depuis le début des années 1990. Belgrade se servirait quant à lui de la SPC pour se mêler des affaires intérieures du Monténégro.

La SPC « figure parmi les instruments importants utilisés par les idéologues du nationalisme de la +Grande Serbie+ contre le Monténégro, contre l’indépendance, contre son identité nationale, culturelle et religieuse », affirme le dirigeant monténégrin de 57 ans.

La loi adoptée fin décembre prévoit de céder à l’Etat le contrôle des biens dont les communautés religieuses ne peuvent prouver qu’ils leur appartenaient avant 1918. A cette date, le Monténégro avait perdu son indépendance pour être intégré au royaume des Serbes, Croates et Slovènes.

– « Prières de masse » –

Le texte pourrait concerner une bonne partie des 650 églises et monastères du Monténegro. La SPC accuse le gouvernement de vouloir la « spolier » et des manifestations et « prières de masse » ont lieu deux fois par semaine pour réclamer son retrait.

La SPC « utilise une forme habile de manipulation pour leur faire croire que l’Etat va leur prendre leur saintes reliques », lance le président monténégrin, soulignant que les églises se retrouvant dans le giron de l’Etat continueront d’accueillir les « fidèles orthodoxes ».

C’est du « chantage », poursuit-il. La SPC « tente de se servir des croyants comme moyen de pression pour forcer l’Etat à renoncer à sa loi, c’est-à-dire le forcer à capituler ». C’est « absolument inacceptable ».

Pour lui, le Monténégro doit être doté de sa propre Eglise comme moyen de confirmer son identité nationale 14 ans après l’indépendance.

« Nous sommes mus par le besoin incontestable de parfaire les infrastructures spirituelles, sociales et de l’Etat afin de renforcer la conscience des citoyens de leur propre identité », dit-il.

Il faudrait « une Eglise orthodoxe autonome au Monténégro qui unirait tous les fidèles orthodoxes, ceux d’appartenance nationale serbe comme ceux d’appartenance nationale monténégrine », dit le président d’un pays où un tiers des 620.000 habitants s’identifient comme serbes.

– « Gagner les élections » –

Depuis 30 ans, une petite Eglise orthodoxe du Monténégro, très minoritaire, tente une renaissance mais elle n’est pas reconnue par le monde orthodoxe.

A l’approche des législatives prévues à l’automne, les critiques du président l’accusent de vouloir se servir de la controverse pour faire diversion et détourner l’attention des gens des problèmes économiques, de l’émigration massive ou de la corruption.

Le dirigeant qui alterne quasi sans discontinuer les fonctions de Premier ministre et de président est également taxé par ses détracteurs d’obstacle à la démocratie.

Ce à quoi il rétorque que les électeurs ont toujours pu s’exprimer librement et que ses opposants sont des mauvais perdants. « Si mes opposants croient que nous allons leur faire une faveur et leur permettre d’avoir le pouvoir sans élections (…) ils se trompent ».

En attendant, l’artisan de l’arrimage occidental du Monténégro, aujourd’hui le plus avancé des pays des Balkans occidentaux dans les négociations d’adhésion avec l’Union européenne, promet de poursuivre sur la voie des réformes.

« Je pense que nous pouvons remplir nos obligations et annoncer que le Monténégro sera prêt pour l’adhésion en 2025 » même si les questions de date ne sont pas prioritaires, dit-il. « La priorité, c’est de réussir à européaniser la société monténégrine ».