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Justice : Bombardement de Bouaké : le procès de trois pilotes s’ouvre à Paris.

Neuf soldats français de l'opération Licorne et un civil américain avaient été tués dans le bombardement du camp de Bouaké…

Justice : Bombardement de Bouaké : le procès de trois pilotes s'ouvre à Paris.

Neuf soldats français de l’opération Licorne et un civil américain avaient été tués dans le bombardement du camp de Bouaké en Côte d’Ivoire le 6 novembre 2004. En effet, le procès des suspects s’ouvre ce lundi à Paris. Il s’agit notamment d’un ancien mercenaire biélorusse et deux officiers ivoiriens.

Retour sur la crise ivoirienne.

Début novembre 2004, le président ivoirien Laurent Gbagbo passe à l’offensive pour tenter de réunifier son pays, coupé en deux depuis deux ans et une tentative de coup d’État rebelle. Ses avions pilonnent les positions rebelles vers le Nord, sous l’œil inquiet des forces de paix françaises déployées depuis 2002 entre les deux camps pour éviter une guerre civile.

Le 6 novembre vers 13h20, deux chasseurs ivoiriens survolent à basse altitude un camp français à Bouaké. Tout à coup, l’un d’eux plonge et tire des roquettes. Au sol, c’est la panique, puis l’horreur et la sidération: on déplore neuf soldats français et un civil américain tué, ainsi qu’une quarantaine de blessés.

En représailles, Paris détruit le jour même l’ensemble de l’aviation militaire ivoirienne, ruinant son offensive en cours. Les relations entre Paris et son ancienne colonie, historiquement très proches, s’enflamment.

Dans les jours qui suivent, de violentes manifestations anti-françaises secouent le sud du pays. Du jour au lendemain, des milliers d’expatriés regagnent la France en catastrophe, encadrée par les troupes tricolores.

Le 10 novembre, dans la cour des Invalides à Paris, le président Jacques Chirac rend un hommage solennel aux soldats tués à Bouaké. « Nous ne vous oublierons pas », promet-il. Mais quinze ans après, leurs meurtriers courent toujours.

Des accusés en cavale.

Trois hommes sont accusés par la justice française , sur la foi de nombreux témoignages, d’avoir perpétré ou encadré le bombardement : le Biélorusse Yury Sushkin et les Ivoiriens Ange Magloire Gnanduillet Attualy et Patrice Ouei.

Jugés pour assassinats, ils sont les seuls accusés et encourent la réclusion à perpétuité.

Par ailleurs, les enquêteurs ont également examiné le rôle de trois ministres de l’époque, Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin et Michel Barnier. Mais la justice a refusé de saisir la Cour de justice de la République, seule habilitée à juger les ministres.

L’enquête s’est donc cantonnée aux exécutants présumés, biélorusse et ivoiriens. Sans parvenir à répondre aux questions qui hantent les familles de victimes depuis quinze ans : qui a donné l’ordre de bombarder les Français et pourquoi ?