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Côte d’Ivoire : indignation à la suite d’un extrait d’une émission télévisée

Dans cette vidéo, l’acteur ivoirien, Jimmy Danger, reparle de son rôle dans un film dans lequel il aurait violé sa…

Dans cette vidéo, l’acteur ivoirien, Jimmy Danger, reparle de son rôle dans un film dans lequel il aurait violé sa cousine quand il était jeune.

 

En Côte d’Ivoire, un extrait vidéo d’une émission de télévision a créé la polémique sur le viol, samedi 18 juin. Un acteur ivoirien connu, Jimmy Danger, y racontait comment il aurait violé sa cousine quand il était jeune, un passage polémique intégré dans une séquence où Jimmy Danger interprète un violeur. Cela pour expliquer qu’il a refusé ce rôle au début de sa carrière. Mais les organisations de défense des droits des femmes parlent de manipulation.

Le passage sur le « chat noir » – une forme de viol, en argot ivoirien -, a-t-il été remonté pour sauver la mise de Jimmy Danger et de l’émission ? Non, assure le directeur général de la chaîne IvoirTV Music, Zoumana Bakayoko.

« L’invité a refusé un rôle que lui avait été proposé. Et après, il l’a expliqué. Mais comme c’est un acteur, il a essayé de faire une mise en scène de cette histoire, et nous on a sauté l’élément de contexte juste pour créer le buzz. C’est le principe de l’émission : on fait une émission à buzz, et en général, on prend la partie qui est susceptible d’emmener le spectateur à suivre l’émission. C’est vrai que pour ceux qui ne l’ont pas suivie, ils se diront que c’est de l’apologie du viol, alors que ce n’est pas ça du tout. »

La séquence a été remontée après le tollé provoqué par ces propos, estiment les organisations féministes qui sont montées au créneau. Parmi elles, l’association Stop Au Chat Noir, de Bénédicte Joan :

« Il n’y a pas vraiment besoin d’être un expert en audiovisuel pour voir que c’est un montage très grossier. Et cela, je tiens vraiment à dénoncer cette manipulation, et on ne va pas laisser tomber notamment le fait qu’on aimerait voir l’intégralité. Même s’il faut se battre, on va s’appliquer à faire tout notre possible pour essayer d’avoir une réponse avec la Haca. »

Selon elle, cette affaire met au jour une nouvelle fois la « culture du viol » en Côte d’Ivoire :

La Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) dit avoir reçu de nombreux signalements sur la première vidéo. La chaine, de son côté, affirme avoir envoyé l’émission à la Haca avant sa diffusion et avoir reçu l’accord pour diffuser. À la Haute autorité, on ne confirme pas, mais on indique que jamais la Haca n’intervient avant la diffusion d’une émission.