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Sahara marocain: Comment le Kenya s’est fait avoir au sein de l’UA

L'ambassadeur marocain au Kenya explique en exclusivité pour APAnews comment la représentante du Kenya a cédé aux pressions algériennes lors…

L’ambassadeur marocain au Kenya explique en exclusivité pour APAnews comment la représentante du Kenya a cédé aux pressions algériennes lors d’une réunion récente de l’Union africaine au sujet du Sahara marocain.  Propos recueillis par Hicham Alaoui

Lors de la réunion de Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), tenue le 9 mars 2021, la Représentante permanente du Kenya auprès de l’organisation panafricaine « avait totalement manqué le rendez-vous ». « Soumise aux pressions algériennes, elle n’a pas pu envisager que la majorité des membres du CPS voteraient contre son communiqué anti-marocain. Alors, elle a fini par compromettre son président dans des situations aux conséquences graves dans le futur », a révélé, dans une déclaration exclusive à APA, l’ambassadeur du Maroc au Kenya et au Burundi, El Mokhtar Ghambou.

Ce texte est sans valeur juridique, car la majorité des Etats membres du CPS n’ont pas validé son contenu, et ont soumis des amendements de fond et des remarques substantielles marquant l’existence d’un désaccord patent à son sujet, a-t-on appris de source diplomatique marocaine. 

Selon le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, « ce communiqué est le fruit de manœuvres et d’irrégularités qui ont entaché la procédure d’adoption » surtout que la réunion du CPS a eu lieu le 9 mars, alors que le document est sorti le 18 du même mois, soit une dizaine de jours plus tard. 
« Pendant tous ces 10 jours, la majorité du Conseil avait rejeté par écrit ses conclusions. Il se peut que de force ou par le fait accompli, le texte a été modifié », a-t-il dit. Cette réunion du CPS « a été déjà entachée de plusieurs irrégularités et suscite beaucoup d’interrogations sur son contexte, ses visées et ses arrière-pensées », a-t-il noté, soulignant que les débats ont montré que « l’Afrique a une position claire, qui est celle de soutenir les efforts des Nations Unies pour trouver une solution à la question du Sahara ». 

Le ministre a d’ailleurs affirmé que « le Maroc ne se sent ni concerné ni intéressé par le communiqué qui a sanctionné la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, tenue le 9 mars 2021 sur la question du Sahara marocain ». 

Il s’agit d’un « non-événement » pour le Maroc, qui continue à travailler au sein de l’UA dans le cadre de la décision 693 de l’Union », selon le ministre marocain qui rappelle que « le dossier du Sahara marocain est soumis aux Nations-Unies, et que la Troïka est la seule habilitée à suivre la question du Sahara ».

M. Bourita n’a pas manqué de souligner la satisfaction du Maroc sur le fait que la majorité des Etats membres du CPS, ainsi que la Commission de l’UA soient restés fidèles à la légalité et à la légitimité, en défendant lors de la réunion du CPS du 9 mars la validité et la pertinence de la décision 693 de l’Union en tant que seul cadre de l’UA pour suivre la question du Sahara marocain.

La solution doit refléter « la position nationale des deux tiers des pays africains qui ne reconnaissent pas l’entité fantoche autoproclamée par les séparatistes du polisario », a dit le ministre, rappelant que la plupart des pays africains soutiennent la marocanité du Sahara. « Donc pour nous c’est un non-événement », a-t-il martelé.