Vingt-cinq pour cent du capital de la Société Eiffage de la Concession de l’Autoroute de l’Avenir (Secaa SA), au Sénégal, reviennent désormais à l’Etat.La renégociation entamée en 2019 est arrivée à son terme. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, a annoncé mardi 16 mars l’entrée de l’Etat sénégalais, à hauteur de 25%, soit 19 milliards FCFA, dans le capital de la société française. Celle-ci exploite l’Autoroute de l’Avenir reliant la capitale Dakar à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass, séparés d’une quarantaine de kilomètres.
Au même moment, l’Etat percevra une redevance domaniale représentant 2% du chiffre d’affaires annuel de la Secaa, avec au minimum 800 millions FCFA par an, au lieu de 1000 FCFA par an dans le contrat actuel, a ajouté le ministre.
Il a paraphé le protocole d’accord en compagnie de ses collègues chargés des Finances et du Budget ainsi que de l’Economie et du Plan, en plus du directeur général de l’Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) et l’administrateur général de Secaa, Gérard Sénac.
Selon M. Faye, les nouveaux termes du contrat permettront « un suivi particulier du programme d’investissement, des recettes d’exploitation et des charges associées, en toute transparence. En outre, l’Etat du Sénégal va bénéficier de la distribution de dividendes pour chaque exercice. Un pacte d’actionnaires encadre cette disposition ».
Dans la perspective d’un partenariat durable, sécurisé et permettant les meilleures conditions d’un transfert de l’ouvrage à terme et au-delà, la réalisation des gros entretiens et réparations, le protocole dispose d’une extension de la durée de la concession pour cinq ans, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, cette renégociation du contrat liant l’Etat du Sénégal à la Société Eiffage dans l’exploitation de l’Autoroute de l’Avenir semble également être une victoire du Collectif citoyen pour la défense des intérêts des usagers de l’autoroute à péage, créé en 2018.
Il continue de dénoncer les tarifs pratiqués sur la première autoroute à péage du pays. « Ils sont parmi les plus chers du monde, et ne correspondent pas aux revenus des Sénégalais », estime Bachir Fofana, le porte-parole du Collectif.