Le gouvernement, pour contrer les cybers attaques qui ont longtemps terni l’image de la Côte d’Ivoire, a créé en 2011 la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC). Un commando 2.0. La sécurisation du cyberespace est une exigence pour soutenir la transformation numérique.
Menaces de publications d’images à caractère sexuel et de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat, WhatsApp), fraudes sur les transactions électroniques, utilisation frauduleuse d’éléments d’identification de personne physique, atteinte à l’image et à l’honneur, escroquerie en ligne, etc. Voici le Top 5 des infractions enregistrées en 2021.
Selon le directeur de l’Informatique et des Traces technologiques (DITT) au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, colonel Moussa Guelpétchin Ouattara, la Plateforme enregistre, en moyenne, 4 500 à 5 000 plaintes par an.
L’intensification de la lutte et le renforcement des moyens déployés ont permis à la structure d’accentuer la traque. Ainsi, le nombre d’affaires prises en charge est en nette augmentation. 5 000 affaires en 2021, contre 2 408 plaintes en 2017 et 150 en 2011. La PLCC est bien décidée à ne laisser aucun répit à ces pirates des temps modernes. Le taux de résolution des cybers crimes est de 50%.
Le cyberespace ivoirien, autrefois miné et évité comme la peste, s’est assaini. « Il n’était plus possible d’ouvrir un compte Yahoo en Côte d’Ivoire, de faire un paiement en ligne via des cartes prépayées. Aujourd’hui, tous ces services sont réouverts», rassure le colonel.
En plus de la traque et de la répression, La PLCC se veut aussi un instrument de sensibilisation. Elle sensibilise plus de 25 000 élèves et étudiants par an aux méfaits de la cybercriminalité.
Les experts leur recommandent, par exemple, la prudence sur les réseaux sociaux et les mettent en garde contre la publication des fausses informations.
Le pays a également adopté, le 22 décembre 2021, une communication relative à une Stratégie Nationale de Cyber sécurité. Cette stratégie permettra de mieux sécuriser le cyberespace pour soutenir l’accélération de la transformation numérique et faire de la Côte d’Ivoire le leader africain en cyber sécurité.
Il est prévu, à cet effet, la création d’un Conseil National de la Cyber sécurité et d’une Autorité Nationale de la Cyber sécurité. Ce projet, d’un coût global de 18 milliards de francs CFA, va s’étendre sur la période 2021-2025.