Le virus Ebola a déjà tué quatre personnes en région forestière d’où était partie la pire épidémie de l’histoire en 2013, a indiqué samedi le ministre guinéen de la Santé.C’est la première résurgence de la maladie en Afrique de l’Ouest depuis 2016. En effet, depuis cette date, plus aucun décès n’avait été enregistré en Guinée. Le pays espérait alors avoir terminé avec cette épidémie qui avait causé des milliers de morts entre 2013 et 2016. Mais la voilà de retour.
« Une infirmière de Gouéké est tombée malade vers la fin du mois de janvier. Elle est décédée entre le 27 et le 28 janvier et a été inhumée le 1er février à Gouéké », a indiqué le directeur de l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire (ANSS), le Dr Sakoba Keïta, cité par des médias locaux.
« Parmi ceux qui ont participé à l’enterrement, huit personnes ont présenté des signes : diarrhées, vomissements et saignements. Trois d’entre eux sont décédés et quatre autres sont hospitalisés à Nzérékoré (la plus grande ville de la Guinée forestière) », a-t-il ajouté. A l’en croire, un patient s’était enfui. Il a finalement été retrouvé et hospitalisé à Conakry.
Le patron de l’ANSS et le ministre de la Santé ont tous les deux indiqué que les prélèvements analysés par un laboratoire mis sur pied par l’Union européenne à Guéckédou, dans la région, avaient détecté la présence du virus Ebola. Les résultats d’analyses complémentaires sont attendus dans les prochaines heures.
« Nous avons pris toutes les dispositions, une équipe d’alerte est sur place pour identifier les cas contacts », a dit le ministre de la Santé, Rémy Lamah, en soulignant qu’il n’y avait « pas eu de résurgence depuis 2016 ».
« Je suis inquiet en tant qu’humain, mais je reste serein car on a géré la première épidémie et la vaccination est possible », a-t-il ajouté. Une réunion de crise pour évaluer la situation est prévue ce dimanche.
Partie en décembre 2013 de Guinée forestière, avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone voisins, l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest s’était achevée en 2016 après avoir atteint 10 pays, dont l’Espagne et les Etats-Unis. Elle avait causé plus de 11.300 morts pour quelque 28.600 cas recensés, dont plus de 99 % en Guinée (2.500 morts), au Liberia et en Sierra Leone.