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Réactions des habitants de Boribana, après la démolition de leur quartier

Démolition des habitations précaires du bidonville de "Boribana" à Abidjan pour la construction du nouveau pont : les populations dans…

Démolition des habitations précaires du bidonville de « Boribana » à Abidjan pour la construction du nouveau pont : les populations dans la désolation.

Depuis le vendredi dernier, 29 Novembre 2019, l’Etat ivoirien a procédé à des opérations de déguerpissement dans le quartier populaire de Boribana. Le gouvernement a pour projet, d’ériger sur le site le quatrième pont d’Abidjan pour désengorger le nord de la ville. Ainsi, des pelleteuses ont démoli plusieurs habitations précaires, devant des habitants médusés.

« Boribana » est l’un des plus grands bidonvilles d’Abidjan situé dans la commune d’Attécoubé et qui compte plus de 60.0000 habitants. Ce quartier a été détruit pour l’installation d’une infrastructure longue de 1,4 km qui va relier la commune du Plateau à celle de Yopougon.

L’incompréhension, la surprise et la désolation sont les sentiments ressentis par l’ensemble de la population mise à la rue. Nombreuses ont été les réactions face à cette situation. Selon plusieurs témoignages, « les autorités sont venus la veille les prévenir de la démolition de leurs habitations. Personne n’y croyait. Mais deux pelleteuses sont venues le lendemain. Elles ont démoli une grande partie du quartier.

Par conséquent, « tout le monde est tendu. Certains dont les maisons ont été pour l’instant épargnées par l’opération de déguerpissement sont en train d’enlever les toits. D’autres sauvent ce qu’ils peuvent ». C’est le témoignage que livre un des habitants du quartier.

Le découragement est grand et l’inquiétude se fait sentir. Car, comme le fait remarquer un autre: « Beaucoup de gens ne savent pas où partir. Certains se déplacent vers un autre quartier précaire à Adjamé en attendant de trouver une solution durable. C’est assez triste. »

Le gouvernement avait procédé à une indemnisation des populations depuis le mois de mai, à hauteur de 300.000 FCFA. Mais certains avaient refusé de partir parce qu’ils trouvaient que la somme était insuffisante. Ils auraient préféré que l’Etat leur octroie des maisons plutôt que de l’argent.