Vincent Toh Bi Irié, ex-préfet d’Abidjan, a tenu une conférence de presse le jeudi 17 décembre 2020 dans un hôtel à Abidjan-plateau.
Lors de cette conférence, Vincent Toh Bi Irié président de l’organisation non gouvernementale « Aube nouvelle » s’est entretenu avec les médias présents autour du thème : « La cohabitation entre communautés est-elle encore possible? « . En effet, il a d’abord présenté le bilan de sa structure dans les régions qui ont connu des violences pendant et après l’élection présidentielle du 31 octobre puis il a donné des recommandations pour garantir la cohésion sociale.
En effet, « 296 maisons incendiées, une centaine de maisons saccagées, 84 commerces pillés. C’est le bilan minime des violences enregistrées dans les localités visitées ( Bonoua, Dabou, Yamoussoukro, Toumodi, Daoukro, Oumé, Hiré, Divo, etc…). Le bilan matériel et humain complet et réel des violences entre le 6 août et le 30 novembre est difficile à évaluer. Les sources et les communautés que nous avons rencontrées sont elles-mêmes incapables de dire celle qu’elles ont perdu et qui manque à l’appel dans leurs rangs, puisqu’il y a eu des comparaisons. », explique Vincent Toh Bi Irié.
Ensuite, il a ajouté qu’il faut » engager des actions collectives locales d’éducation au civisme, réinitier les animations culturelles de cohésion, procéder à des réformes sur le cadre général des élections avant les prochaines élections législatives, remettre à discussion la question de la nationalité pour les populations ayant vécu par descendance plusieurs décennies en Côte d’Ivoire, traduire en justice et infliger des sanctions aux auteurs et ou complices des violences. »
Pour lui, toutes ces violences sont liées aux différentes crises qui se sont succédées de 2002 à 2011 en Côte d’Ivoire. Il a aussi mentionné la vive polémique qu’a suscitée le « 3e mandat » et l’appel à « la désobéissance civile ». Vincent Toh Bi Irié a par la suite indiqué que ces violences sont le fait de confit latent (conflit foncier, antécédents de mésentente religieuse).
Il finira par conclure que la vie entre communautés en Côte d’Ivoire est encore possible, si les autorités traditionnelles, religieuses, administratives, les populations, les partis politiques, s’investissent dans des actions de renforcement de la cohésion communautaire.