Le chef de l’Etat ivoirien, s’inquiète de la forte tendance inflationniste et le risque de pénurie de plusieurs denrées alimentaires, dont le blé, en Afrique.
L’ouverture, ce lundi 13 juin 2022, de l’Africa CEO Forum, a été saisie par le Président ivoirien, Alassane Ouattara, pour partager sa préoccupation quant à la situation alimentaire mondiale de façon générale, en Afrique plus particulièrement. « Nous sommes préoccupés, c’est le moins que je puisse dire, par le ralentissement de la croissance mondiale et la disponibilité pour l’Afrique de certains produits comme le blé, les engrais et bien sûr par la poussée inflationniste », a alerté le dirigeant ivoirien.
Citant l’exemple de l’Inde qui a interdit les exportations de blé, Alassane Ouattara déplore « une telle situation inflationniste », qui, dit-il, « pousse les gouvernements et les entreprises à réévaluer leur dépendance aux réseaux internationaux. C’est réellement une remise en cause de la mondialisation et de la notion du commerce mondial. Cette situation a été accentuée par la crise en Ukraine ». Dans une Afrique qui peine à se relever de la pandémie de Coronavirus.
« Une occasion unique d’opérer les changements structurels nécessaires »
Pour sa part, estime Makthar Diop, directeur général de la Société financière internationale, une branche de la Banque mondiale, « cette convergence des crises offre au continent africain une occasion unique d’opérer les changements structurels nécessaires à la transformation de nos économies ». L’Africa CEO Forum, ouvert ce lundi jusqu’à demain mardi 14 juin, étant une plateforme pour débattre de la souveraineté économique du continent africain.
De son côté, le Maroc a pris les dispositions nécessaires pour amoindrir l’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le royaume chérifien, qui importait près de 40% de son blé de la Russie et de l’Ukraine, s’est tourné vers des pays comme la France et le Canada pour combler son déficit lié par ailleurs à une vague de sécheresse qui frappe ce pays d’Afrique du Nord depuis quelque temps. Actuellement, le Maroc a élargi son champ d’importation de denrées vers des pays de l’Amérique Latine, pour assurer sa couverture en blé.